Les plus mignons
Zeryel & Marie-Jane

Il est celui que je voulais - Nourith

« Je suis contente aussi. » sourit Marie-Jane tout en prenant place avec son ami. Elle aimait sentir sa présence réconfortante et rassurante. « J'étais avec Pieris. Mais... Si, on a eu peur. » avoua-t-elle avec un petit sourire gêné tout en enfonçant la tête dans ses épaules. Elle ne rentra pas dans les détails de leur course effrénée pour sortir du labyrinthe. « Haha, vous deviez formez une bonne équipe. » répondit-elle au sujet des pyjamas. « Personne ne devait oser venir se mesurer à vous, habillés comme ça. » plaisanta-t-elle gentiment. « Oui, c'est ça ! » fit-elle fièrement lorsqu'il examina son animal. Elle était contente de ce qu'on lui avait assigné. « Oh. » Face au compliment de l'Ange, Marie-Jane écarquilla les yeux. Elle sentit le rouge lui monter au visage, et son cœur s'accélérer dans sa poitrine. Elle se mordilla la lèvre pour essayer de retenir le sourire éclatant qui s'exposait malgré elle. « Merci... » murmura-t-elle en détournant le visage. Elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille, embarrassée mais heureuse à la fois. Elle essaya de se raisonner, de se dire que Zeryel était un ange et qu'il lui était naturel de dire de gentilles choses, que ça ne lui était pas seulement destiné. Cela n'amenuisa en rien sa joie. Heureusement, le blond changea de sujet. « Ne t'en fais pas, j'aime bien discuter avec toi. » assura-t-elle. « C'est vrai qu'il est très coquet. Il est chanceux. » Parce qu'il était doué pour ça. Marie-Jane observait souvent ces adolescents qui maîtrisaient cet art, avec envie. Elle avait essayé de se maquiller une fois. Le résultat n'avait pas été au rendez-vous, et elle s'était dépêchée de se débarbouiller. « Mais oui, c'est un séducteur incorrigible. » La rose laissa échapper un rire en imaginant l'alfar se faire bâillonner. Elle visualisait parfaitement son air outré et indigné.

« Oui, c'est parfait ça. » dit-elle. « Je te ferai quelque chose de simple aussi. » prévint-elle sur un ton d'excuse. Elle acquiesça silencieusement lorsque l'ailé lui demanda de garder le silence, se penchant légèrement vers lui pour lui faciliter l'accès à son visage. Elle fut satisfaite d'avoir attaché ses cheveux en tresses : au moins, ils volaient moins tout autour de ses joues - mis à part quelques mèches trop courtes qui avaient eu tôt fait de s'échapper de sa coiffure. Le contact de son doigt sur ses lèvres la fit frémir. Elle sentit son ventre faire une embardée, et ses symptômes précédents revenir sans qu'elle ne puisse les contrôler. Cette fois-ci, la gêne s'ajouta au reste. Pouvait-il entendre les battements erratiques de son cœur, placé si proche d'elle ? Elle espérait qu'elle n'avait pas mauvaise haleine. Remarquerait-il les imperfections de sa peau ? Marie-Jane déglutit avec difficulté.

La Lyrienne sentit son ventre se tordre, d'une façon soudainement plus désagréable qu'auparavant. Ca n'avait plus une sensation diffuse de chaud, mais le froid mordant de la terreur. Elle sentit son souffle se couper, alors qu'elle retenait sa respiration. Elle sentit ses lèvres trembler légèrement. Heureusement, l'Ange semblait en avoir terminé avec elles et était passé à la suite du maquillage. Marie-Jane sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle parvint à les réprimer. Elle entrouvrit la bouche pour commencer à se confier. Aussitôt, les effets de la potion qu'elle avait ingéré se manifestèrent. Elle sentit une sensation de brûlure s'étendre sur sa langue, lui arrachant une grimace. Elle n'insista pas. Elle en connaissait désormais les effets. Elle savait qu'en s'obstinant, la douleur s'accentuerait, puis qu'elle aurait l'impression de s'étouffer, de suffoquer tout à fait. Elle avait essayé de parler de cette nuit cauchemardesque avec Mélusine, à plusieurs reprises. Elle n'avait jamais réussi à prononcer le moindre mot. Finalement, elle avait refusé d'aller en parler aux professeurs, trop honteuse de s'être laissée bernée, et surtout horrifiée de ne pas pouvoir expliquer les sévices qu'elle avait subit.

Regardant son partenaire, Marie-Jane sentit ses yeux se gorger d'eau. Elle ne parvint plus à les retenir et les larmes dévalèrent ses joues, telles deux avalanches impossible à endiguer. « Je suis désolée. » croassa-t-elle à travers les témoins de sa peine. « Je vais bien. » mentit-elle en essayant de s'essuyer le visage. « Tu n'as pas à t'en faire pour moi. » assura-t-elle. Elle aurait voulu se cacher derrière sa capuche, se rouler en boule et dormir durant des jours, pour exorciser ce souvenir terrible. A la place, elle se détourna pour essayer de masquer le spectacle pitoyable qu'elle tenait devant son ami. « Je suis désolée. » répéta-t-elle en reniflant. Elle aurait voulu qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la berce et lui assure que tour irait bien, que rien ne lui arriverait plus. Que les cauchemars ne l'atteindraient plus non plus.

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Oui oui c'est un flash.

Les plus mignons
Zeryel & Marie-Jane

One Day I'll Fly Away - Nicole Kidman, Ewan McGregor

Marie-Jane porta la main à ses joues pour essayer d'étancher le courant de ses larmes. Elle la reporta couverte du maquillage qu'avait soigneusement appliqué le blond. « Oh... » croassa la rose en comprenant qu'elle avait réduit ses efforts à néant. « J'ai tout gâché. » fit-elle en parlant du maquillage. Il n'y avait pas que cela. Elle avait ruiné l'ambiance, gâché leur rendez-vous en pleurnicheries. Lui qui s'était réjoui de s'être trouvé en sa compagnie, il devait avoir déchanté en la voyant fondre en larmes. La pleureuse renifla et essaya de réprimer son sanglot. « Je suis désolée. » s'excusa d'une voix contrite la fille de la Craie avant que le barrage de son chagrin ne cède à nouveau. Sans résister, elle se laissa attirer contre le garçon-licorne et déposa sa tête contre son épaule, déversant tout ce chagrin qu'elle essayait vainement de contenir dans ce corps maigre. Elle était en colère contre elle-même, de craquer ainsi devant son ami, puis de se terrer dans un mutisme sans pouvoir lui fournir d'explication. Elle ne voulait pas qu'il se fasse de souci pour elle - même si, au fond d'elle-même, elle sentait son cœur se réchauffer à l'idée qu'il veuille la consoler et prendre soin d'elle. Il n'en demeurait pas moins qu'elle n'appréciait aucunement l'idée d'être un fardeau pour l'Ange. La Lyrienne déglutit, inspira profondément. Peu à peu, sans savoir s'il s'agissait du tarissement naturel de ses larmes ou de l'effet de la magie bénéfique de l'Ailé, la rose sentit son souffle s'apaiser et ses yeux se sécher. « M-Merci... » balbutia-t-elle en se reculant doucement, s'arrachant malgré elle à l'étreinte confortable de son camarade. « Je vais mieux, maintenant. » assura-t-elle avec davantage de conviction que précédemment, tandis qu'il essuyait le mouchoir sur son visage.

De nouveau, la gentille ne protesta pas et se laissa guider par le garçon de l'Ivoire. Sans trop s'offusquer de son entrée dans les toilettes des filles, elle l'y suivi - après tout, c'était pour elle qu'il se risquait à s'aventurer là-bas. Elle se laissa dorloter sans trop rien dire, épuisée de son excès de larmes. A chaque passage des paumes sur ses joues, elle essayait d'imaginer le blond en train de l'exorciser de ses maux, de chasser ses tracas, de la libérer de ses souvenirs. Elle avait l'impression qu'il appliquait un baume sur son cœur. « J'aurais voulu venir aussi mais... Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée. » avoua-t-elle à regret. Il serait plus sage pour elle d'aller se coucher tôt et d'oublier ce qui la mettait dans cet état. Elle était déçue mais son fardeau ne devait pas devenir celui des autres. La rose lâcha un rire étranglé à l'entente de la proposition de son ami. « C'est gentil, mais ce n'est pas à cause d'un garçon. » Du moins, pas dans le sens où il l'entendait. Marie-Jane observa le Belegad et fut prise d'une bouffée de gratitude. Elle esquissa un sourire. « J'ai de la chance d'avoir un ami comme toi. » murmura-t-elle. « J'ai fait une mauvaise rencontre mais... c'est passé, maintenant. » lâcha-t-elle, piteuse de ne pas pouvoir être plus claire. « Je suis simplement trop sensible. » On le lui reprochait souvent. Elle essayait de faire des efforts. « En tout cas, je sais qu'il ne peut rien m'arriver, quand tu es là. » fit-elle en s'empara de sa main. Elle fit un pas en arrière. « Viens, allons à la soirée. » décréta-t-elle. Elle avait changé d'avis. Eutropius n'avait pas l'air d'être présent à l'évènement de l'AAAP, alors pourquoi se priver ? Et puisque l'Ange était là, elle se sentait un petit peu moins submergée par la peur. Si elle ne se sentait pas bien, elle pourrait toujours rentrer plus tôt que les autres.

« Tiens, pour te remercier. » fit-elle en glissant un bonbon dans la main du sportif. Avec sa crise de larmes, il n'avait pas pu profiter des friandises, alors il paraissait normal qu'elle partagea de sa réserve avec lui. « Avec tout ça, je n'ai pas pu te maquiller. » fit-elle avec une mine boudeuse. Elle regarda l'emballage du bonbon qu'elle venait de grignoter. Un sourire espiègle se forma sur ses lèvres. Elle se hissa sur la pointe des pieds et aplatit le papier sur le front de son protecteur. « Il faudra se contenter de ça. » s'amusa-t-elle avant de lâcher un rire franc devant l'air surpris de Zeryel.

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Fin.