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 [Q] - Les secrets cachés entre les blés

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Priam et Laëth
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◈ Parchemins usagés : 3865
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
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Priam et Laëth
Ven 17 Nov 2023, 19:12




Les secrets cachés entre les blés

Solo | Primerose & les Belegad


Intrigue : Primerose découvre Lumnaar’Yuvon et la vie des Belegad.

RP précédent : Que l’Ombre rayonne.


Depuis qu’elle m’avait déposée ici, elle était revenue plusieurs fois. Elle s’était rarement arrêtée. Souvent, elle se contentait de passer, un pli soucieux entre les sourcils. Parfois, des étincelles sombres brillaient au fond de ses yeux. Ses doigts effleuraient les roses. Elle en réarrangeait tendrement les pétales, vérifiait que les racines ne manquaient de rien, étudiait rapidement les tiges et leurs épines. Elle ne me remarquait jamais. Il fallait dire que je me faisais toujours discrète. Même quand je m’étais éveillée pour la première fois au cœur de ce rosier blanc, devant la ferme qu’elle habitait, je n’avais pas cherché à signaler ma présence. Je préférais l’observer en silence. Au début, je n’avais pas osé rentrer dans la maison, mais petit à petit, j’avais pris mes aises. Ainsi, je savais qu’elle se levait tôt le matin, peu après les premiers rayons du soleil. Je la suivais dans la cuisine. Elle s’affairait à droite et à gauche. Elle était toujours pieds nus, généralement vêtue d’un haut et d’un pantalon amples aux couleurs chamarrées. J’avais touché l’étoffe, une fois. C’était doux. Je n’avais jamais vu personne d’autre porter de tels vêtements ici.

Une fois son petit-déjeuner prêt, elle s’asseyait à la table de la cuisine et mangeait. J’avais l’impression qu’elle se nourrissait avec ce qui lui tombait sous la main : un matin, des œufs brouillés et des légumes, l’autre du pain et du beurre de bicorne, ou encore juste des fruits ou quelques noix avant de filer à vive allure à travers les champs. Immanquablement, comme prise dans un rituel bien rôdé, elle regardait la chaise à sa gauche. Celle-ci était toujours vide. Je me demandais souvent qui aurait dû la remplir. À qui elle pensait quand ses iris mélancoliques remontaient vers la fenêtre et se perdaient sur l’étendue brune des terres de Lumnaar’Yuvon, quand ses lèvres s’entrouvraient et laissaient échapper un soupir triste. J’aimais bien ces moments-là. Elle me semblait à la fois vulnérable et hors d’atteinte. Quand elle était entourée, son corps et son visage se mouvaient différemment. Elle se tenait plus droite, ses prunelles brillaient plus ardemment et il se dégageait d’elle une aura chargée de détermination. Dans la solitude, elle m’apparaissait autrement.

Cependant, depuis mon arrivée au milieu des millepertuis, je ne la voyais plus autant. Je chérissais les jours où elle venait. Sa figure familière me rappelait les moments que l’on avait passés ensemble. Quand elle rentrait en courant, couverte de boue, et jetait chaussures et vêtements de tous les côtés avant de sauter dans une bassine d’eau froide pour se laver, quitte à m’éclabousser au passage. Quand elle fredonnait des airs qui s’enroulaient autour de moi telles de vieilles rengaines. Quand elle se mettait à sauter et à danser à travers la maison, prise dans des élans de folie dont je ne percevais que l’expression finale, mais qui remplissaient mon cœur d’euphorie et me poussaient à la suivre dans ses jeux. Quand elle était de mauvaise humeur et qu’elle claquait les portes en grognant, ce qui me faisait toujours sursauter et me poussai à me cacher derrière le premier objet venu. Quand elle oubliait son repas sur le feu et qu’une odeur de brûlé me piquait les narines et m’irritait la gorge. Quand elle cherchait partout des objets que je m’amusais à déplacer en son absence. Quand, en fin de journée, elle montait les escaliers, et qu’elle se laissait tomber sur son matelas, avant de s’enrouler dans les couvertures. Je déployai mes ailes rosées et me posai sur la tête de lit, puis passai mes doigts dans mes cheveux pour les démêler. Parfois, elle s’endormait très rapidement ; j’entendais son souffle s’appesantir, signe que son esprit s’en était allé pour le pays des rêves. D’autres fois, elle était plus agitée. La colère ou la tristesse tourbillonnaient dans la chambre, et moi j’étudiai leur ballet, à la fois fascinée et dépassée. Je n’intervenais jamais. Je n’aurais su que dire, tout comme je ne savais comment réagir quand elle posait sur ma fleur son regard blessé, et que mes yeux gris croisaient les siens sans qu’elle ne les vît.

Ce jour-là, pourtant, je pris une décision. Je quittai ma fleur et me glissai dans ses cheveux. Ma tignasse rose y disparut, ainsi que toute ma silhouette. Je voulais rester avec elle, où qu’elle allât et, surtout, je sentais que ma place n’était plus entre les pétales de ma rose. Le monde et l’aventure me tendaient les bras.



Message I – 740 mots




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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Ven 17 Nov 2023, 21:12




Les secrets cachés entre les blés

Solo | Primerose & les Belegad



Cachée derrière une pile de vêtements propres, j’observais la tignasse rousse de Dastan. La première fois que je l’avais aperçue, c’était parce qu’il avait rejoint Freyja juste devant mon rosier. Ses iris bronze s’étaient accrochés au piano muni d’une aile qu’ombrageait ma fleur ; puis c’était son cœur sur lequel la compassion et la colère avaient répandu leur ombre. Les voir tous les deux m’avait émue. Leur tristesse avait trouvé en moi un écho inexpliqué. Je ne connaissais rien de leur douleur et n’étais probablement pas capable de l’envisager, moi qui ignorais tout du monde ; et pourtant, ma poitrine avait vibré à l’unisson avec les leurs.

Plus je détaillais l’adolescent, plus j’apprenais de lui. Couché sur la tranche, les couvertures de son lit rabattues sur ses cuisses, il fixait le manège de sa main, qui naviguait au-dessus de la flamme d’une bougie sans en éprouver la brûlure. Elle ne s’abîmait même pas. Je regardais, intriguée. Quelques jours parmi les Belegad m’avaient suffi pour comprendre que la magie n’occupait pas la place qu’elle aurait pu avoir à Lumnaar’Yuvon. Freyja l’utilisait, mais elle venait d’ailleurs – j’avais fini par l’apprendre en épiant les conversations. En revanche, à ma connaissance, Dastan avait toujours vécu sur les terres réprouvées. Il poussa un long soupir et se tourna d’un bond pour se mettre sur le dos. Les bras derrière la tête, il se mit à fixer le plafond. Chez lui aussi, la mélancolie faisait vibrer ses cordes qui me rappelaient celles d’un violon malheureux. Il ne parlait pas beaucoup. Durant les repas familiaux, j’avais remarqué qu’il se concentrait sur son assiette, finissait rapidement et s’en allait. Il n’était pas rare qu’il s’absentât durant plusieurs jours. Je ne savais pas où il se rendait exactement, mais je savais qu’il retrouvait Draegr. Je ne l’avais jamais vue, cependant son nom revenait souvent et il m’était très rapidement apparu qu’elle n’était pas une simple amie. Le langage cru des Réprouvés ne masquait pas ces vérités-là.

Le jeune homme roula sur le ventre et se contorsionna pour se pencher au bord de son lit. La tête en bas, ses cheveux frôlant le plancher, il tendit un bras pour attraper quelque chose, glissé entre le sol et le sommier. Je me penchais en avant, hissée sur la pointe des pieds et cramponnée au linge pour ne pas tomber, afin de mieux voir ce dont il s’agissait. Le raclement laissait suggérer un objet assez conséquent, et pourtant pas si lourd. Mes prunelles grises découvrirent un coffre en bois de taille moyenne. Il l’ouvrit mais le contenu m’échappa. Je contournais la pile de vêtements posée sur la petite table pour pouvoir mieux espionner. De nature curieuse, j’aimais jouer les enquêtrices. Cette famille m’intriguait. Ce que j’avais noté aussi, lorsqu’ils se réunissaient, c’était la tension qui semblait auréoler chacun d’épines acérées au point de silencier des moments que j’aurais cru pouvoir être plus joyeux. Il y avait parfois des regards qui m’interrogeaient, ou des phrases qui résonnaient contre mon incompréhension.

Une lueur détourna mon attention de mes propres pensées. Elle émanait d’un flacon sur lequel la flamme de la bougie projetait de temps à autre un éclat doré. Dedans, des volutes bleues et noires dansaient un tango animé. Le Manichéen la contempla durant de longues secondes, puis la remit dans le coffre. Je le vis caresser du bout des doigts une étoffe soyeuse, avant qu’ils ne se refermassent sur un livre. Le reflet du feu me révéla une couverture en cuir brun, commune. Le bruissement des pages me fit frissonner. Désireuse de connaître son contenu, je quittais discrètement mon perchoir. Mes ailes me conduisirent jusqu’à la tête de lit. Là, je pus me pencher et détailler l’intérieur de l’ouvrage. Les pages blanches se succédaient. Dastan finit pourtant par arrêter son choix sur l’une d’elles. Il extirpa d’entre ses lèvres le crayon qu’il avait aussi sorti de la malle, et commença à tracer des lignes et des courbes. D’abord, elles ne m’évoquèrent rien, au point que je me demandais s’il cherchait véritablement à dessiner quelque chose. Je finis néanmoins par distinguer un pan de muraille, la lune noire, un tas de feuilles griffonnées, la silhouette grossière d’un tigre. La composition ne s’embêtait d’aucun agencement particulier ; les dessins étaient disposés aléatoirement sur la page. Dans le coin supérieur droit, il gribouilla ce qui ressemblait à un œil, un œil sévère et solitaire. Il m’apparut évident que l’adolescent ne maniait pas le crayon depuis longtemps. Il se débrouillait néanmoins suffisamment pour qu’il en ressortît quelque chose. Un soupir sonore lui échappa. Il referma le livre dans un claquement sec qui me fit sursauter, puis le jeta dans la caisse, repoussa le tout sous son lit, et se leva. À grandes enjambées, il traversa le couloir. Bien que je me dépêchasse de le suivre, je savais où il se rendait. Il poussa effectivement la porte de la chambre que Freyja occupait encore de temps à autre – quand sa propre maison lui paraissait trop vide, peut-être. Ce petit manège durait depuis plusieurs jours. Que je fus près de lui ou près d’elle, il finissait toujours par la rejoindre. Dans l’obscurité nocturne, il laissait sa magie courir sur lui. C’était leur secret, et moi, j’en étais la gardienne.



Message II – 870 mots

Artefacts en présence :
- Le Pyjama du Rêveur Lucide : quand son porteur dort, il peut agir sciemment dans le Monde des Rêves.
- Un Flacon contenant votre Rêve Idéal
- Le livre des secrets : lorsque Dastan inscrit quelque chose à l'intérieur, cela devient un secret pour tous. Cependant, si quelqu'un trouve le carnet et le lit, alors tous les secrets sont dévoilés et les rumeurs à leur sujet se propagent à vive allure.




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Priam et Laëth
Sam 18 Nov 2023, 12:45




Les secrets cachés entre les blés

Solo | Primerose & les Belegad


RP lié : De cœur et d’entailles.


Voir la façon qu’ils avaient de préserver la petite Yngvild des vicissitudes de l’existence était touchant. J’avais déjà surpris de la tristesse, chez elle aussi. Je la croyais motivée par la disparition de Razhul – l’une de ses amies, et même sans doute sa meilleure amie –, ainsi que par l’ambiance globalement morose qui régnait partout à Lumnaar’Yuvon. De ce que j’avais compris, les Réprouvés avaient subi de lourdes pertes lors d’une bataille contre les Sorciers. Les Belegad n’avaient, à ma connaissance, perdu personne de leur famille – mais le malheur qui frappait les autres semblaient aussi les toucher. Néanmoins, face à la furie rousse qui galopait entre les pièces de la maison et dans les champs tout autour, aussi bruyante qu’un troupeau de bicornes, ils conservaient tous un sourire bienveillant, et s’évertuaient tant à l’amuser qu’à lui apprendre la vie. Vrael et Asha lui montraient comment s’occuper des terres et des bêtes, lui contaient des histoires de Zaahin et de guerriers, la hissaient sur le dos de l’une des juments utilisées pour le labour, lui faisaient humer l’odeur de la terre fraîchement retournée. Freyja la prenait dans ses bras, déployait ses ailes et s’élançait dans les airs à une vitesse folle, ce qui faisait hurler de rire la petite Réprouvée. Elle lui narrait les aventures qu’elle avait vécues, les explorations sur Iyora, la bataille pour la Terre Blanche ou encore le siège d’Arcadia. Quand Yngvild l’interrogeait sur l’extérieur, elle lui décrivait des paysages que nous n’avions jamais parcourus, ni l’une ni l’autre. Avec Dastan, les rapports me paraissaient plus compliqués. Ils se disputaient régulièrement. Parfois, le soir, quand ils tombaient tous les deux de fatigue et qu’ils se trouvaient dans le canapé, devant l’âtre crépitant, l’enfant chutait progressivement sur son épaule, jusqu’à s’y avachir totalement, endormie. Il faisait claquer sa langue contre son palais ou soupirait, mais ne la repoussait jamais.

Suivre Yngvild était difficile. La première fois qu’elle était partie en courant, j’avais voulu me cramponner à ses cheveux. Elle m’avait prise pour un insecte et j’avais failli mourir écrasée par la paume de sa main venue déloger l’importun. Désormais, je tâchais de voler dans son sillage. Il arrivait qu’une bourrasque de vent me renversât et me fît tourbillonner sur plusieurs mètres, si bien que j’avais déjà abandonné certaines de nos courses effrénées. Cette fois, néanmoins, je savais où elle se rendait. « FREYJAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! » Le bruit tapageur de ses pieds dans l’escalier avait dû avertir l’Ange de notre arrivée bien avant que la petite rousse ne criât son nom. Telle une tornade enflammée, elle déboula dans la chambre de son aînée. « Tu fais quoi ? » s’enquit-elle précipitamment en s’approchant du lit sur lequel l’Aile Blanche était assise en tailleur. Elle sauta sur le matelas. Je me posai près de l’oreiller redressé, pressai une main sur ma poitrine et tentai de reprendre mon souffle.

Mes iris détaillèrent la scène : sur ses genoux, Freyja tenait une planche à découper, sur laquelle elle avait posé une feuille, déjà noircie d’encre. Près d’elle, un autre rectangle de papier se détachait entre les draps sombres. « Je réponds à une lettre. » dit-elle en désignant celle-ci. Yngvild l’attrapa et la scruta, les yeux plissés. « C’est qui ? » - « Lucius, le fils de Kaahl. » - « Lucius ? » L’enfant avait relevé la tête. Une lueur étonnée voltigeait dans son regard. « Je connais un Lucius ! » - « Ah bon ? » Je ne voyais pas le visage de la brune, mais son intonation m’indiqua clairement sa surprise. Celle de sa sœur se décomposa soudainement. Elle eut l’air embêté et se mit à tordre ses doigts. « Oui, enfin… Bon je te le dis à toi, mais tu répètes pas, hein ? Surtout pas à Dastan ! » Elle plaqua un doigt contre ses lèvres, ses yeux écarquillés fixés sur sa sœur. « Tu promets ? » - « Je promets. » La rousse se rassit sur ses talons. « Y’a un Lucius qui est venu ici. Et un Sorcier avec des veines toutes noires qui est venu le chercher ! Mais je n’avais pas encore ma hache, alors j’ai pas… » - « Quand ça ? » - « Un peu après le retour de Dastan. » répondit l’enfant, apparemment surprise par le ton de sa sœur. « C’était le fils de ton Magicien, tu crois ? » - « Non, c’est un prénom courant. Lucius vit à Adraha, avec les Dragonniers. » - « Des Dragonniers ? Trop bien ! Moi aussi je veux monter des dragons ! Avec une armée de dragons, on pourra dévorer tous les Sorciers du mooooooonde ! » s’enthousiasma-t-elle, en écartant les bras. Cela me fit sourire. J’aimais bien côtoyer Yngvild. Sa joie était contagieuse. Tandis que Freyja, apparemment amusée, posait la planche et la missive sur le côté, je me décalai légèrement pour en lire le contenu.

Lucius,

Dastan est rentré à Lumnaar’Yuvon. Tu n’as pas à t’inquiéter de ses liens avec les Sorciers. Les Réprouvés ne sont pas connus pour leur tendresse envers ce peuple et, depuis la guerre, leur véhémence à son égard s’est encore renforcée. Mon frère ne l’ignore pas, et son cœur encore moins. Nous avons discuté et il est parfaitement conscient de tous ce que ses agissements impliquent. Merci pour la statuette, je la lui rendrai dès que possible.

Quant à mon mariage avec ton père, je suis certaine qu’il regrette les circonstances de celui-ci autant que moi. Les événements ont fait que nous avons dû agir rapidement, sans concerter ou réunir qui que ce soit, et nous en sommes tous les deux désolés. Tu connais assez ton père pour savoir que, si le choix lui avait été laissé, il ne se serait jamais marié sans ses enfants à ses côtés. C’est vrai pour moi aussi : j’aurais préféré que ma famille fût invitée, et vous aussi. Nous aurons probablement l’occasion d’en discuter avec vous tous d’ici quelques temps. J’espère que nous pourrons organiser quelque chose de convivial et de festif, tous ensemble.

Ne t’inquiète pas non plus pour moi : je sais qui est Flore-Ange (peut-être devrais-tu demander directement à ton père, au lieu de fouiner ?) et j’aime suffisamment Kaahl pour d’une part ne pas lui en vouloir éternellement, et d’autre part être heureuse à ses côtés. Je ne l’échangerais pour rien au monde.

Tu as raison de ne pas garder ta colère pour toi, mais la déverser sur ceux qui t’apprécient et te soutiennent me semble inapproprié. J’espère que, depuis l’écriture de ta lettre, les choses se sont arrangées de ton côté. Si tu souhaites parler clairement et intelligemment de ce qui te tourmente, je suis prête à te lire ou à t’écouter, mais si tu décides de continuer à te comporter de façon sournoise et vindicative, ce n’est pas la peine de me répondre.

À bientôt,

Freyja

Les deux sœurs se mirent tant à chahuter que je dus bondir du lit pour ne pas me faire écrabouiller entre deux éclats de rire.



Message III – 1174 mots




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Mar 12 Déc 2023, 12:34




Les secrets cachés entre les blés

Solo | Primerose & les Belegad


RP liés : La Tour d’Ambre, le Cavalier Noir et le Fou d’Argent ; Aux cœurs inconscients.


J’avais remarqué qu’à Lumnaar’Yuvon, les lettres avaient tendance à arriver toutes en même temps. De ce que j’avais compris, en l’absence de magie, le service postal fonctionnait moins bien qu’ailleurs sur les Terres de Sympan. C’était pour cette raison que les mains de Freyja étaient encombrées de plusieurs lettres, chacune datées de jours éloignés dans le temps les uns des autres. Lorsqu’elle ouvrit la première et en entama la lecture, je vis ses traits s’épaissirent de préoccupation. Elle la posa près d’elle pour en ouvrir une deuxième. L’enveloppe, plus lourde, comportait des clefs. Quant à la troisième missive, elle resta entre ses doigts si longtemps que je crus qu’elle ne la reposerait jamais. J’observais son visage. Elle avait pâli et l’émotion bordait ses cils. J’eus envie de m’approcher pour poser une main sur sa joue, dans un signe de réconfort, mais je savais qu’elle ne le percevrait probablement pas. Je quittai néanmoins le pied du lit pour m’avancer jusqu’à elle et ainsi jeter un coup d’œil à la lettre. Je connaissais Priam parce que j’avais déjà entendu son nom plusieurs fois. Je la regardai à nouveau. Elle avait l’air de beaucoup l’aimer.

Il se passa quelques minutes avant qu’elle n’installât une feuille sur la planche à découper qui lui servait de support. Je m’envolai jusqu’à la tête de lit pour pouvoir lire par-dessus son épaule.

À l’attention d’Eméliana Salvatore,

Nous avons une maison commune à Dævaniel. Retrouvons-nous là-bas. Nous pourrons y évoquer nos vies de femmes (presque) mariées et vous pourrez me rapporter les vêtements de mon frère – je vous remercie de les avoir gardés si longtemps. J’y serai pour l’inauguration de l’université.

À bientôt,

Laëth Belegad

Elle plia la lettre et la glissa dans une enveloppe, avant de se munir d’une autre feuille.

Kagamiko,

Je suis désolée d’apprendre ce qui est arrivé à Priam, et rassurée parce que je sais qu’il est entre de bonnes mains. Je vois que ta lettre remonte à plusieurs semaines – je suis navrée de ne pas être venue. S’est-il réveillé, depuis ? J’espère que vous allez bien tous les deux.

Je quitte Lumnaar’Yuvon et je viens aussi rapidement que possible. Je ne pourrai pas rester longtemps. Je ne suis plus certaine d’être la bienvenue chez les Anges, et je dois partir pour Dævaniel.

En espérant te trouver avant cette lettre.

À bientôt,

Laëth

PS : Si jamais tu la reçois avant de me voir, s’il te plaît, insiste pour que Priam contacte Adam Pendragon. Il saura quoi faire.

La brune répéta l’opération. J’observai ses doigts s’activer, tout en me demandant pourquoi elle doutait de sa place chez les siens – et de pouvoir se rendre chez son frère.

Adam,

J’espère que tu vas bien et que tu ne t’es pas retrouvé téléporté au milieu des cochons (je constate que son humour s’aiguise au fil du temps).

Je vais rentrer aux Jardins pour voir Priam. Il a été attaqué à Seaghdha. Il est alité, mais puisqu’il est apparemment toujours aussi énervé contre moi, ma présence devrait lui redonner un coup de fouet.

Aussi, j’ai bon espoir de le convaincre de te rencontrer. Vos projets se rejoignent. Je pense qu’il est temps de vous aligner pour les mettre en œuvre. Je vais le pousser à te retrouver à Juvaniel. Je me joindrai à vous si je le peux (à Juvaniel ou après). Je ne sais pas trop comment se déroulera mon retour chez les Anges, et je pense qu’il est préférable d’envisager toutes les options. Dans tous les cas, votre coopération (me) sera utile.

Peut-être que Kaahl pourrait aider aussi. Je vais lui écrire.

Je te souhaite une bonne journée et te dit à très vite,

Freyja

Ses phalanges refirent le nécessaire, et la lettre fut glissée dans son enveloppe.

Kaahl,

Sa plume se suspendit au-dessus du papier. Elle le considéra, puis elle soupira et ses épaules s’affaissèrent légèrement. Durant quelques secondes, elle ferma les yeux, puis elle se redressa et reprit l’écriture.

J’ai reçu deux lettres qui te concernent. La première est de Lucius. Il m’a demandé si j’avais connaissance de l’existence d’une certaine Flore-Ange Paiberym (qu’il croit être ta fille biologique). J’ai affirmé que je la connaissais mais nous savons l’un comme l’autre que j’ai menti, et il serait donc peut-être judicieux que tu m’expliques de qui il s’agit avant que ton fils ne me pose d’autres questions. Il a aussi l’air très remonté contre nous, notamment à cause du mariage. Peut-être que quand les choses se seront calmées, nous pourrons en discuter pour organiser quelque chose avec nos familles.
La seconde émane d’Eméliana. Elle sait. Je dois la voir à Dævaniel. Dis-moi si tu veux que je fasse quelque chose.

Après Dævaniel, je rentrerai « définitivement » aux Jardins. Je dois m’occuper de Priam, et j’imagine qu’il est temps que je fasse face aux responsabilités qui découlent de la guerre, du procès et de notre mariage. J’ignore si le statut de Duchesse sera une protection suffisante. Les Extrémistes ne sont paradoxalement pas connus pour leur tempérance. C’est aussi pour cela que je t’écris : je pense qu’il est grand temps de faire bouger les choses. Je vais convaincre mon frère de retrouver Adam à Juvaniel pour qu’ils puissent mettre leurs objectifs en commun. Ta présence et tes compétences leur seraient bénéfiques. Si je le peux, je vous rejoindrai.

Tu me manques.

À bientôt,

Freyja

Elle avait le cœur lourd. J’en entendais presque les battements pesants à travers sa peau, sa chair, ses muscles et ses os. Je me penchai et caressai délicatement l’une de ses mèches de cheveux. Elle ne sentit rien. Je la vis commencer à ranger ses affaires, puis se raviser pour sortir une nouvelle feuille.

Ezechyel,

Félicitations pour Dævaniel. Je serai présente à l’inauguration. Si tu souhaites que l’on se voie, ce sera avec plaisir. Je peux ramener des mochis, si c’est un argument supplémentaire.

Par rapport à Amestris et ses suites, je ne t’en veux pas. Je suppose que les choses sont juste ce qu’elles devaient être, et que les étoiles sont aussi cruelles aujourd’hui qu’il y a mille ans. Merci de m’avoir libérée, et merci de t’être perdu au beau milieu du Cœur Vert. J’y ai trouvé des choses que je ne pourrai jamais regretter.

À très bientôt,

Freyja

Quand elle eut glissé cette dernière missive dans une enveloppe, elle se leva du lit et prépara ses bagages. Je restai près d’elle, de peur de me laisser distancer. J’avais hâte de découvrir tous les lieux qu’elle avait évoqués dans ses correspondances. Les Jardins, Juvaniel, Dævaniel… Je me les répétais en boucle, comme j’aurais pu faire fondre un bonbon sur ma langue au lieu de le croquer, pour mieux le savourer.

Fin nastae



Message IV – 1111 mots




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