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 Ainsi va

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Shanxi
~ Ange ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 873
◈ YinYanisé(e) le : 06/01/2019
◈ Âme(s) Soeur(s) : Qui ?
◈ Activité : Architecte [Rang II]
Shanxi
Mer 30 Aoû 2023, 18:24



Ainsi va





Les yeux rivés sur un parchemin dont tu tords machinalement les coins par ennui, tu écoutes. Un échange houleux se poursuit depuis une bonne demi-heure, t’arrachant à cette tâche qui n’aurait su te retenir de toute manière. Tu te fiches en réalité de la teneur et l’issue de cette conversation. Elle est simplement plus intéressante que ce qui se trouve sous ton nez. Et puis, l’horloge qui décore l’un des murs de ton bureau t’indique la fin imminente de cette journée interminable. Le silence soudain t’arrache à ta contemplation placide. Quant aux pas approchant ta porte, ils te préparent. Deux coups. Nul besoin de l’inviter à entrer, il le fera de lui-même avant que tu n’aies la chance d’ouvrir la bouche. Son soupir alors qu’il franchit le seuil t’annonce une conclusion peu satisfaisante, mais guère surprenante, aux négociations avec ce collaborateur. « Il ne manque pas de toupet celui-là. Il nous arracherait le pain de la bouche, si on le laissait faire. » Ton regard le suit avec peu d’intérêt alors qu’il joint chaque extrémité de la pièce. « C’était Renfred ? Que voulait-il ? » te décides-tu enfin à demander. « Notre dernier client a eu un peu de mal à nous payer, et ce cher Renfred me dit qu’il n’a toujours rien touché et que l’on devrait lui avancer ce qui lui est dû, puisque nous on a déjà été payés. » Sa mine se renfrogne. « Pour lui, les ouvriers devraient passer avant nous puisqu’ils se salissent les mains. Tu imagines ? Il pense que l’on se tourne les pouces, nous peut-être ? Quel malpropre celui-là. » Pendant un instant, tu l’imaginais emprunter un langage plus fleuri. Tu te réjouis de ne pas avoir à te boucher les oreilles comme un enfant pour ne pas avoir à l’entendre. « Et alors ? Vous avez refusé, je suppose ? » Te risques-tu à demander, rhétoriquement. « Bien évidemment ! Manquerait plus que ça, tiens ! On a fait notre part, on a été payés, point. Qu’il se débrouille. Ce n’est pas à moi de le payer. » Ses hurlements t’arrachent une grimace.

Il finira par te rendre sourde avant de te vendre son cabinet. « Effectivement. » souffles-tu, peu désireuse d’alimenter ce conflit. « Je l’arrange déjà en faisant appel à lui avant les autres lorsque du travail se présente et il en demande toujours plus. Qu’il aille voir comment ça se passe ailleurs si ça ne lui convient pas ! » Alors que tu observes son manège, tu te demandes qui est réellement le colérique, de vous deux. Lui aussi finit visiblement par se lasser de son monologue, et décide pour ton plus grand bonheur de changer de sujet. « Enfin, ce n’est pas pour t’ennuyer avec cette histoire que je suis venu te voir. » Tu es tentée un instant durant de remettre cette affirmation en question, mais tu te retiens. « Pourrais-tu passer chez cette dame avant de rentrer chez toi ? J’ai fini d’éditer son contrat, il faudrait qu’elle le signe et nous en ramène un exemplaire. » Tu te décolles de ton fauteuil pour réceptionner l’enveloppe. « Ce n’est pas vraiment sur ton chemin, mais enfin ce n’est pas bien loin, tu verras. Je peux compter sur toi ? » - « Bien sûr. L’adresse est sur l’enveloppe, j’imagine ? » Un rapide coup d’œil au papier suffit à te répondre. « Oui, elle habite en haut. » Il t’indique les Quartiers des Sommets par-delà la fenêtre. « Tu n’auras pas à aller très loin, ne t’en fais pas. Bon, allez, je te laisse y aller en première je ferme la boutique. » Il s’éclipse de ton bureau aussi vite qu’il est arrivé. Quel drôle d’homme, te dis-tu, en rassemblant tes affaires. Cette dernière course tardive te contrarie un peu, malgré tout. Tu te languissais de retrouver ton chez toi, et sa tranquillité par-dessus-tout. A choisir entre laisser ton esprit se gangréner là-bas, et prendre cette corvée comme un moyen de s’échapper un peu, tu préférais la gangrène dans un endroit un tant soit peu familier. Munie du dossier adressé à votre cliente, tu refermes la porte du cabinet et ne tardes pas à entendre le cliquetis de la serrure dans ton dos. Tu te retiens de rire et t’élances sur les pavés qui parsèment les rues devant toi.
726 mots - Post I



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Shanxi
Jeu 31 Aoû 2023, 20:51



Ainsi va





Alors que tu arpentes les rues de cette ville qui ne t’appartient pas encore, la vie qui l’occupe agresse tes sens. Une multitude de voix dont tu ne peux distinguer chaque mot s’additionnent pour créer un brouhaha. Des odeurs ravissent puis importunent tes narines. Dans l’allée, ton regard ne s’attarde sur rien. Les visages de ceux qui croisent ta route sont oubliés dans la seconde où ils se glissent dans ton dos. Tu t’accommodes. Tu n’as guère le choix, après tout. Ou peut-être l’as-tu eu, à un moment ? Ta présence ici est la conséquence d’un choix. Le tiens. Tu ne cherches pas à le nier. Et ce résultat te soulage, finalement. Ta carcasse scinde la foule, slalomant entre les ombres massives des joyaux architecturaux Déchus. Tu ne daignes lever le regard. Fut un temps, tu te serais arrêtée pour les contempler, et déchiffrer leurs secrets. Tu enjambes un des nombreux canaux qui rejoint la Place du Rift, et emprunte une rue adjacente, te rapprochant inexorablement de ta destination. Arrivée au pied de la demeure de ta cliente, tu t’avances sur le seuil, puis attends. Ta poigne se resserre sur la bandoulière de ta sacoche. Un dernier effort, te souffles-tu, pour te donner du courage. D’une main, tu saisis le heurtoir de sa porte, dont le froid se répand sur ta peau. Une voix s’élève sans attendre en réponse à tes coups. « Oui ? Qui est-ce ? » entends-tu à travers le bois massif. « Cyrielle, du cabinet d’architectes du Centre. » - « Ah ! Je vous ouvre, une petite seconde. » Tu t’éloignes de la porte en entendant son mécanisme mélodieux. « Curieuse, n’est-ce pas ? » t’interpelle la voix, à présent dotée d’un visage, glissé dans la porte entrebâillée. « Ah, bonjour. Excusez-moi, je n’en avais jamais vu des comme ça auparavant. » - « Des qui chante ? » dit-elle en riant. « Si j’avais reçu une pièce de chaque personne qui m’avait dit ça, eh bien… » Son regard s’étend à sa demeure. « Elle serait encore plus grande. » fit-elle, un sourire carnassier aux lèvres. « Enfin, je plaisante et je vous laisse sur le palier. Quelle hôtesse exécrable je fais ! Entrez, entrez donc ma belle. » Ton regard suit inconsciemment son geste alors qu’elle glisse une main dans ton dos. Ce contact a beau te mettre mal à l’aise, tu ne luttes pas.

Bien malgré toi, la cliente t’invite à t’installer sur un fauteuil au coin du feu. Elle t’offre à boire et à manger. Son hospitalité usurpant toute opportunité d’aborder la raison de ta venue. Tu prends ton mal en patience. Ce contrat a après tout son importance, et tu te refuses à souffrir de l’ingrate tâche d’informer Arold de son annulation. « Vous voulez du sucre dans votre thé ? » te demande-t-elle, te sortant du cauchemar dans lequel tu t’étais plongée. « Non, je vous remercie. » En la voyant enfin s’asseoir sur le siège d’en face, tu sens comme un regain t’envahir. Son regard insistant te fait porter la tasse qu’elle t’a gracieusement offerte à tes lèvres, avant de te lancer : « Je vous apporte un exemplaire de votre contrat, concernant votre projet de construction aux abords de la partie sud-est des Quartiers Simples. Les termes de chaque parti y sont énoncés. Il faudrait que vous en preniez connaissance, et si tout vous convient, nous le retourner signé. » lui expliques-tu, en faisant glisser le parchemin sur la table basse qui vous sépare. « Splendide ! Le plus tôt sera le mieux ! » se réjouit-elle, commençant à dévorer les mots sans attendre. « Vous n’êtes pas obligée de le lire de suite, il n’y a pas vraiment de délai si vous voulez vraiment prendre le temps de le parcourir. » Tu espères la voir mordre à ton hameçon. Tu n’as après tout pas envie de passer la nuit ici. « Oh, je vous fais confiance vous savez. Votre cabinet est réputé pour son bon travail, bien que vos services ne soient pas offerts. Mais la qualité se paie. » Son commentaire te fait sourire, alors que tu imagines l’avare propriétaire de ce fameux cabinet assis sur son tas d’or, tel un dragon garderait son trésor. Le mouvement de ses mains refermant l’enveloppe recapture ton attention dégressive. « Quand pourrons-nous démarrer les travaux ? » te demande-t-elle alors, d’une voix qui te communique sa hâte. « Une fois le contrat remis aux deux partis signé, la main-d’œuvre commandée et les matériaux livrés. » - « Toutes ces démarches prennent du temps, j’imagine ? » Tu hausses les épaules. « C’est difficile à estimer. Pour chaque chantier, la durée peut varier énormément, allant de quelques semaines à plusieurs mois. » Alors que tu poursuis tes explications, tu n’es pas sûre que tes réponses l’aient satisfaite. Jusqu’à ce que tu quittes sa demeure, un contrat de construction signé au fond de ta sacoche. L’air frais de la nuit caresse ton visage, chassant le poids d’une journée bien trop longue. Tu te languis alors de passer le seuil de ton chez toi, cette fois. Pourtant, en poussant ta porte, tu sens sous l’un de tes pieds le poids de ta contrariété s’alourdir. Tu te penches afin de ramasser l’enveloppe cramoisie sous ton soulier, puis refermes ta porte derrière toi avant de commencer ta lecture. Le nom de l’expéditeur te renfrogne. Alors tu survoles, peu désireuse de connaitre le contenu de cette lettre.

Chère Shanxi,

Je t’écris cette lettre non sans l’intention de venir te voir. Je regrette notre dernière conversation, et aurait espéré une issue différente. Je t’écris donc ces mots en espérant une réponse favorable à une rencontre, dès que le temps te le permet. Je serais bien venue te voir, mais je ne pense pas que tu aurais accepté de me voir sous ces conditions. Alors, je te poser les tiennes. Je m’y plierai, quelle qu’elle soient. Je n’aurais pas…


Ton regard s’égare dans les flammes, dévorant les mots, t’interdisant désormais de les lire. D’un coup de tisonnier, tu enfournes un peu plus le parchemin au cœur du foyer dont s’échappe une vague de chaleur, réchauffant ta peau glacée.
1039 mots - Post II



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