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 [Q] Déménager à la cloche de bois | solo

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Mertle
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◈ YinYanisé(e) le : 07/10/2022
Mertle
Lun 31 Juil 2023, 22:11


Déménager à la cloche de bois
La plus odieuse des vieilles biques


« Ma très tendre Mertle... » commença Ordette en retenant un sourire – elle avait remarqué que ces signes d’attendrissement enrageaient davantage la harpie qui s’occupait d’elle. Pourtant, son expression faussement impassible trahissait par d’autres procédés l’affection qui débordait de son être à la lecture de ces mots qui étaient devenus, à force de leur répétition, familiers. C’était la teinte rosée de ses joues autrement blanchâtres, la voix fluette redevenant chantonnante, ses épaules voutées qui retrouvaient un port légèrement plus solide à la lecture de la missive parfumée de lavende. Fort heureusement pour la lectrice, son auditrice était trop occupée à ruminer pour lui prêter trop d’attention. Mertle geignait tout en essayant de masser son genou, qui avait doublé de volume suite à une mauvaise chute de la matinée – ce sale petit morveux ne perdait rien pour attendre, il regretterait l’odieux croque-en-jambe qu’il lui avait tendu et qu’elle lui revaudrait au centuple, au moins !

« Je suis habituée à tes silences depuis le jour où tu nous as quitté pour rejoindre ton époux et, bien que cela me fende le cœur, je me suis toujours efforcée de respecter ta décision et de ne t’écrire que le strict minimum, à ta demande. » lut Odette, tandis que son cœur se réchauffait à la pensée que quelqu’un continuait de s’efforcer à correspondre avec sa belle-maman. C'était quelque chose d'héroïque que de s'acharner à tisser du lien avec une telle bique. « Pff ! J’t’en m’ttrais, moi, des Je rEspEcte ta dEcisiiioon. » rétorqua la vilaine sorcière en parodiant la diction maniérée de la lectrice, comme si elle s’adressait directement à sa sœur et non pas à sa servante. C’est que la ressemblance était toujours frappante et qu’il arrivait parfois à la marâtre d’oublier qu’elle n’avait sous la mains qu’une pâle copie de son aînée. « A quoi qu'ça lui a servit alors, tou'ces lett'es à m’envoyer chaque année, hein ? » s’agaça l’aigrie en lançant un regard courroucé dans le vide, de cet air mauvais qui témoignait au monde entier de son caractère épouvantable. « Mais… N’était-ce pas pour vous souhaiter votre anniversaire ? Souvenez-vous, elle vous a même offert un – » « VANTARDE ! V'là c'qu’elle est ! Un cadeau, qu'tu crois ? Qu'est'ce qu'j'pourrais bien faire d’une d'ses baguettes d'pacotilles, hein ? Et pire, d'ses talismans à la mords-moi d'jonc ! C'qu’un étalage d'son argent et d'sa soi-disant réussite ! Elle croit t'jours être meilleure qu'moi, en tout ! Jolie Bellada, gentille Bella, douce Bella… RAS LA BARBE ! » pesta la vieille femme. Elle avait serré les accoudoirs du fauteuil mal rembourré qu’on lui avait loué dans sa chambrée étroite. « Et p'is, pour quelle autre raison qu'elle m’aurait envoyé une invitation d'mariage, et un faire-part pour la naissance d'chacune d'ses marmailles, hein ? T'crois qu’elle soit suffisamment sotte pour penser qu'j’en ai que'qu'chose à fichtre ? Quoi qu’avec ces nigauds-là, on peut s’attendre à tout. » maugréa, dédaigneuse, la mage de race supérieure.

Odette laissa sa propriétaire s’insurger puis, dès qu’elle eut saisi le silence qui suivi sa tirade, elle se remit à lire à haute voix. « Je ne puis cependant tolérer le silence angoissant par lequel tu me réponds ces derniers temps. Te rends-tu compte ? J’ai épluché plusieurs gazettes chaque jour pour m’assurer que tu ne faisais pas partie des victimes de l’effondrement de la Lune Noire la peur au ventre en pensant trouver ton nom dans la trop longue liste des défunts d’Amestris. Il a fallu que j’apprenne par la cousine d’une correspondante d’une de mes amies que tu étais bel et bien en vie ! Je t’ai envoyé des dizaines de lettres et jamais tu n’as daigné prendre ta plume pour me répondre. Me voilà donc dans l’obligation de te mettre face à un dilemme ! Prends quelques vacances pour me rendre visite – cela te fera d’ailleurs le plus grand bien, de quitter la cité et de revenir traiter tes poumons dans un coin d’air frais et pur. Si tu t’entêtes, je viendrais moi-même jusqu’à toi pour m’assurer de ton état. Bien à toi – »  « QUOI ? » « - ta sœur qu- » « MAIS POUR QUI QU’ELLE S’PREND » « -i t’aime malgré – » « CETTE MEGERE DE MAGOTE ! » « -ton mauvais carafon. » « ELLE CROIT P'VOIR M'DONNER DES ORDRE ? M’IMPOSER SA PRESENCE ?! A MOI, MERTLE BOFFIN ?! J'VAIS LUI MONTRER MOI D'QUEL BOIS J’M'CHAUFFE ! »

La porte s’ouvrit sur une figure austère qui figea victime comme bourrelle. « Dame Boffin. Si vous ne cessez pas vos jérémiades immédiatement, je vous expulse sur le champ. Fermez donc votre caquet, et rendez donc visite à votre sœur. Cela nous fera des vacances à toute, à défaut d’améliorer l’état de vos poumons. »
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Mertle
Lun 31 Juil 2023, 22:23


Déménager à la cloche de bois
La plus odieuse des vieilles biques

« Je suis tellement heureuse que tu ais décidé de venir me rendre visite. » Mertle retroussa les lèvres d’un air dégouté et récupéra sa main d’un geste vif. Elle l’essuya sur un pan de sa robe étriquée, comme si elle l’avait trempé dans un sceau de purin odorant. Bellada ne s’en offusqua pas : sa benjamine n’avait jamais été adepte des effusions sentimentales et les démonstrations d’affections l’avaient toujours embarrassé plus qu’elle ne l’admettait. Là où la magicienne était dans la profusion et le partage, la sorcière s’ancrait dans la restriction et l’évitement. « Mph ! » fit la Boffin dans un renâclement de nez ostentatoire. « S'tu commences d'jà à m'pomper l'chou, j'vais vite r'prendre mes valises et r'tourner aux pontons. » menaça-t-elle. En réalité, elle en aurait été incapable. Elle avait perfidement été excusée par la Mère Gabory, l’adoratrice d’Ethelba qui s’occupait de la pension de femme dans laquelle Mertle avait trouvé refuge. Elle avait dû se résoudre d’y louer une chambrette, en réalisant que plus aucun homme n’acceptait de les accueillir, elle et Odette. A force de subir, la pauvrette avait fini par laisser sa beauté se faner – les violences et les coups avaient eu raison de sa naïveté et bien qu’elle n’avait jamais trouvé la force de riposter, son corps avait commencé à se révolter à sa façon : la maigreur avait creusé ses joues, des cernes avaient violacé le haut de ses pommettes pâles à force de ses insomnies, et elle se trouvait désormais léthargique en présence des hommes – si bien qu’aucun ne la trouvait plus ni désirable ni amusante à tourmenter. Après plusieurs nuits d’errance, la vieille femme avait trouvé, à travers les chantiers de la ville, une maison de femmes : en échange de divers labeurs, on y distribuait un repas par jour et on donnait une chambre – on n’y mettait guère plus qu’un lit et une chaise mais au moins, c’était un toit au-dessus de la tête et un bouillon pour remplir l’estomac. Odette devait travailler d’autant plus fort que toutes les adolescentes présentes, car elle payait également la pension de sa tutrice, avec un complément pour son caractère exécrable.

Madame Ward laissa un rire amusé lui échapper. Il lui déploya la gorge et fit frémir tous ses froufrous de robe. Elle avait revêtu une jolie toilette lilas, qui contrastait avec la morosité stricte de la tenue de sa sœur, tirée à quatre épingles. « Ne dis pas de bêtises voyons. Tu ne vas pas repartir si vite arrivée ! » « J'vais me gêner, tiens ! » Bellada leva les yeux en l’air, à la fois désabusée et amusée. Elle savait que la benjamine ne lui répliquait ainsi que pour avoir le dernier mot, aussi le lui laissa-t-elle. « Bien, mais ne te fatigues donc pas avec ta valise ! » La mage bleue avait été inquiète en comprenant qu’il ne s’agissait que du peu de possession que la délogée avait conservé de la destruction de la cité. Par le passé, Mertle n’avait jamais voyagé léger et avait toujours mis un point d’honneur à étaler sa richesse ou faire semblant d’en jouir. La voir avec si peu de malles, c’était comme de la voir dénudée de son masque hargneux. Essayant de ne pas trop s’inquiéter, la magicienne donna un coup de baguette : le bagage se traîna de lui-même jusqu’à l’arrière de la calèche. « Et où qu'elle est donc passé, toute ta marmaille ? J'les ai pas fait fuir j’espère. » Bien au contraire : la vilaine espérait que l’annonce de sa présence les avait tous fait déguerpir. Elle aurait ainsi la paix ! Aurevoir le vacarme et les rires innocents ! Aussi fit-elle la grimace tandis qu’elle montait pour s’installer dans la voiture. « Oh mais non, voyons ! Je me suis simplement dit qu’il valait mieux que je vienne te chercher en petit comité… » « Ah ! C'donc bien ça ?J'y savais ! T'as-tu donc si honte d'moi, ta chère sœur que tu dis tant aimer ? » « Mais non voyons ! » Bellada écarquilla des yeux. « Tu as fait un long voyage. » « J’ai traversé les pontons. » « A notre âge, ça nous fatigue tout de même ! Je me suis dit qu’il était plus sage que je vienne t’accueillir seule. Je voulais qu’Hortanse vienne mais… Elle n’a pas pu se libérer : ta réponse nous à, pour tout te dire, prise de cours. » « Bon débarras. Mais qu’est'ce qu'en est d'ton époux ? T'as trop honte d'm'le r'présenter après toutes ces années ? » « Ne soit pas mesquine. Mais que tu es insistante ! Alors voilà, je te le dis : je te voulais pour moi toute seule, juste un peu de temps, juste le temps de souffler. Est-ce un crime, que d’aimer sa sœur et de la garder jalousement pour soi le temps d’un trajet, dis-moi ? » « C'pas un crime, mais parlant d'toi et d'moi, c’est une sacrée conn'rie; presque aussi grosse que ton arrière-train. » souffla Mertle, sans chercher à masquer sa pique. « Mais, où qu'on va ? C’est pas l'chemin pour rentrer à la maison ! » « Ca l’est, désormais : notre maison familiale est revenu à Hortanse. Moi, j’habite un petit village. Cela doit t’enchanter, toi qui dis toujours détester Vervallée. »

860 mots avant le matraquage du texte.
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Mertle
Mer 02 Aoû 2023, 11:16


Déménager à la cloche de bois
La plus odieuse des vieilles biques

« Grande-tante Mertle… » La sorcière fronça ses épais sourcils, si bien qu’ils ne formèrent plus qu’une unique ligne horizontalement plissée. Elle rouvrit un œil, qui se posa sur la silhouette timide de l’une des fillettes qui avaient envahi le salon, au lieu de lui laisser la pièce pour elle toute seule. Comment Bellada espérait-elle qu’elle pusse se reposer avec tous ces cancanements d’enfants et de demoiselles en manque d’affection, qui lui rappelaient de mauvais souvenirs d’adolescence. Mertle n’avait pas hésité de souligner ce trait d’hypocrisie de la part de son aînée, mais cette dernière avait nié en assurant que la présence d’une jeunesse énergique lui donnerait plus d’entrain pour retrouver la santé. La vieille canne avait pris cette réponse pour un défi. Elle profiterait de l’hébergement de sa sœur, tel un parasite, jusqu’à s’assurer qu’elle devienne si insupportable que la magicienne n’aurait aucun autre choix que de l’expulser ! De la sorte, elle pourrait la faire culpabiliser jusqu’à la fin de ses jours.

La sorcière jeta un regard mauvais sur la fillette. Plus tôt, elle avait écrasé les doigts d’une gamine qui jouait avec des petites pièces en bois, alors qu’elle avait prétendu avoir envie de marcher jusqu’à la fenêtre ouverte.  Elle avait appuyé son talon et tourné vicieusement, sentant les phalanges essayer de se recroqueviller sous son poids. Elle avait essayé de casser sa construction également mais avait raté sa cible. La crise de larme que la douleur avait déclenché avait attiré trop de regards pour qu’elle réitère sa tentative destructrice. « Mmh… » Non, ce n’était pas cette gamine-là, conclut la vieillarde. « Qu’est c'qu'tu m'veux encore ? » ronchonna-t-elle, essayant sans succès de retenir son sourire narquois en voyant la petite fille se ratatiner légèrement devant son air sec. Mertle aimait se sentir intimidante. Cela arrivait si rarement qu’elle devait se réjouir des plus petites fiertés. « Te-Tenez… C’est pour vous… » bégaya la petite mage bleue en tendant devant elle un collier qu’elle avait passé la dernière heure à fabriquer. Des perles de toutes les couleurs avaient été assemblées pour former des motifs de fleurs. Si l’on avait été objectif, on aurait sans doute su apprécier le travail méticuleux. Mais ce n’était pas un trait de caractère coutumier de la Boffin. « Mmh… » La sorcière s’empara du bijou pour mieux l’inspecter. « T'crois qu'j’aimes toutes ces couleurs qu'piquent les yeux ? » critiqua sans état d’âme la vieille bique. « Et p'is, i'm’a l’air d'piètre qualité… » Mertle se mit alors à tirer sur le collier, jusqu’à ce que le fil cède à la pression et qu’une pluie de perles se répande sur le parquet. « Ah bah oui… C'pas solide, qu’est ce qu't’y veux. » Le visage de l’artisane s’était peu à peu déconfit, jusqu’à prendre cette mine attristée qui réjouissant tant la vilaine. Les larmes ne tardèrent pas à monter, et la machiavélique se trouvait impatiente d’assister à ce spectacle humide, mais une main protectrice vint la priver de ce plaisir.

« Ce n’est pas grave Orlane. » C’était l’une des adolescentes, l’une des plus âgées de la pièce – à condition d’oublier la vieillarde. Elle avait vite cerné le caractère acariâtre de la marâtre et déjà plus tôt, c’était elle qui était allé réconforter le minot en pleurs et éloigner sa douleur à l’aide de sa magie blanche. Elle attira la gamine contre elle dans une étreinte consolante, détournant le visage abimé hors de vue de celle qui en prenait satisfaction. « Mamie Bella va pouvoir le réparer d’un coup de baguette ! » assura-t-elle en s’accroupissant. « Aide-moi à les ramasser. »

Mertle, assise sur le fauteuil à bascule qu’elle s’était attitré à elle-même, tel un trône royal, fit la moue avant de détourner le regard, contrariée d’avoir été privée de son petit moment d’amusement. Cette gueuse n’était qu’une enquiquineuse. Elle mériterait de recevoir une malédiction bien sentie. Une barbiche pour accentuer sa mâchoire disgracieuse, ou une poussée d’acné qui lui laisserait des cicatrices à vie. Sans s’en rendre compte, la grande-tante avait reporté son regard sur la cause de sa mauvaise humeur. Elle ne s’en aperçut que lorsque Claire releva les yeux pour les fixer aux siens. Mertle fut vive à réagir avec autant d’aigreur que possible. « Qu’est c'qu't'as ? T'veux mon portrait, la nunuche ? » La concernée garda le silence et, à la place, se retourna vers l’une de ses cousines. « Minerva, tu es de garde. » annonça-t-elle. « Viens Orlane. »

Mertle se retourna vers la dénommée Minerva et étira un sourire sinistre qui laissait paraître toutes ses mauvaises attentions. « Eh, toi-là, v'ens donc m’aider. J'veux aller m'faire une promenade. Donne-moi ma canne. »
775 mots avant le matraquage du texte.
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