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 [Q] - Un Écho perdu | Daé

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Lun 24 Juil 2023, 05:25



Partenaire : Daé Miirafae ♪
Intrigue/Objectif : Plusieurs jours ont passé depuis la révélation sur l’identité du cadavre qui a été retrouvé au cœur du Voile Blanc. Les Marcheurs de la caravane d’investigation, la Khaij Olokh, ont aussitôt communiqué avec le principal suspect et l’ont interrogé. Cependant, à la surprise générale, ce dernier semble parfaitement innocent et ne se rappelle aucunement de ce qui s’est produit durant les événements en question.
RP affilié : Jeux d’imitation


Inconsciemment, il accéléra son pas, coupant court à sa flânerie du moment. Il n’était pourtant poursuivi par aucune entité malveillante, ni pressé par le temps. En réalité, quelque chose l’ennuyait énormément, et le seul moyen qu’il trouva pour échapper à cette impression était de se réfugier dans l’unique endroit qu’il considérait comme sûr : la maison. Dans des foulées chargées d’impatience, il avala les derniers mètres qui l’éloignait du perron et s’engouffra dans son refuge en s’assurant de bien refermer la porte devant lui. Quelques secondes passèrent avant qu’il ne daigne esquisser le moindre mouvement; son visage se redressant et ses jambes reculant d’un pas. Cependant, son attention se refusait à quitter la porte des yeux. Le bois en lui-même n’avait rien de spécial, et même si un objet physique – le battant – les séparait désormais, il pouvait encore sentir le regard de la voisine peser sur sa nuque; voire même le regard de la majorité des passants qu’il avait croisé lors de sa promenade.

Depuis combien de temps ressentait-il ce sentiment désagréable? Depuis qu’il était de retour entre les murs de Ciel-Ouvert? Non… Pas exactement. Ça avait commencé un peu après que la Marche l’ait retrouvé, perdu, dans les plaines glacées du Voile Blanc; ça avait commencé quand une caravane s’était présentée aux portes de sa maison, des semaines de cela, et qu’on l’avait isolé pour solliciter sa collaboration afin de mieux comprendre les circonstances entourant sa disparition. Du moins, au tout début de l’interrogatoire, les questions posées visaient principalement ce sujet, mais peu à peu, il avait remarqué que l’intérêt des Marcheurs se portait vers un tout autre événement, aux aboutissants plus lugubres que la conclusion de sa propre mésaventure.

« Pham, c’est toi? »

À l’entente de son nom, le jeune homme sursauta et tourna son buste. Derrière lui, essuyant ses mains dans un chiffon, se trouvait son père. Le regard qu’il lui adressait était couvert d’attentions.

« Qu’est-ce que tu fais planté là? Peut-être s’agissait-il de son instinct paternel ou bien du tracas qui flottait dans les yeux de son fils, mais en une fraction de secondes, Choban Khoridai, forgeron de métier, remarqua le trouble qui habitait son enfant. Est-ce qu’il s’est encore passé quelque chose? Ne lui laissant le temps de s’expliquer, le costaud poussa un long grognement qui indiquait son mécontentement avec clarté. C’est encore cette cancanière, avoue! Elle t’a embêté avec ses rumeurs ridicules? »

Libéré de sa torpeur, le fils du forgeron secoua frénétiquement la tête en signe de négation. S’il avait bel et bien été perturbé par l’attitude de la… cancanière et des autres voisins, il ne voulait pas inquiéter son père pour autant : après tout, Pham était persuadé que les gens cesseront de le regarder ainsi dès que la Marche terminerait son enquête. S’il paraissait encore énervé par le comportement du voisinage, Choban n’insista pourtant pas davantage, pointant plutôt la porte arrière de la maison du doigt.

« Ça fait plus de dix minutes que ton copain à poil t’attend. À cette mention, le regard du jeune montagnard s’illumina et il se précipita en direction de la cuisine pour extirper de leur réserve deux tranches de viande fumée. Faut que t’arrête de nourrir cette bestiole, le sermonna son père en croisant les bras, alors que son fils orientait désormais sa course vers l’arrière-cour. Si tu continues de l’empiffrer comme ça, il va finir par être trop confortable… C’est un animal sauvage, Pham. Faut le laisser se débrouiller, sinon le Voile l’engloutira sans pitié. »

Le brun acquiesça, mais c’était comme si l’information passa par une oreille pour mieux sortir par l’autre. D’un geste, il ouvrit la porte de l’arrière-cour et s’accroupit lentement afin de ne pas m’effrayer. Je me figeais instantanément, dévisageant le bipède qui venait soudainement de faire son apparition. Or, après un certain temps, je me mis à avancer avec prudence tout en le reniflant. L’odeur de Pham m’étais familière et je me décidais finalement à combler le reste de la distance en quelques pas. Cependant, quand j’aperçus la viande dans l’une de ses mains, je n’hésitais plus, dévoilant mes crocs pour cueillir la nourriture. Avec mille attentions, Pham m’arracha un premier morceau et me l’offrit. En une bouchée, j’engloutis le gibier, visiblement satisfait.

« Pa’ a raison. Je devrais arrêter. Faut pas que tu deviennes dépendant. Il marqua une pause pour réfléchir. À moins qu’on t’adopte? Hein? Qu’est-ce que t’en penses? »

Je ne me préoccupais que de la mastication de mon bout de viande. Malgré cela, Pham sourit, heureux d’être parvenu à dompter une créature du milieu sauvage, mais lorsqu’une bourrasque vint subitement affoler sa tignasse, il détourna à contrecœur son regard pour le perdre au-delà des arbres qui s’étendaient devant lui, de l’autre côté de la cour. Le vent sifflait entre les épines des conifères, délivrant une musique nébuleuse qui berçait nos esprits. Pourtant, le jeune homme ressentit de nouveau un malaise courir le long de sa colonne vertébrale.

« J’espère que les Marcheurs coinceront rapidement la personne qui a commis une telle atrocité. Pham soupira. J’ai eu de la chance de ne pas être tombé sur cet assassin. Ça donne froid dans le dos de savoir qu’un maniaque court en liberté dans nos montagnes. »

Du coin de l’œil, je l’observais et analysais le moindre de ses faits et gestes.



En parallèle, dans les bureaux de la caravane d’investigation, la Khaij Olokh.

Assise à la même table que les responsables de l’enquête, Anesa Ravier – l’Oklilleiro de la Djötchi Kan, l’une des caravanes de collecte d’informations de la Marche Terne – libéra un soupir entre ses lèvres. Cela faisait des jours et des jours que nous monitorions ainsi « Pham Khoridai », en suspicion au meurtre, survenu des semaines plus tôt, de… Pham Khoridai.

« Ça ne fait aucun sens! S’impatienta-t-elle en frottant vaguement ses yeux, coupant brièvement la connexion que j’étais parvenu à entretenir avec les quelques personnalités présentes autour de la table. Cette personne possède les mêmes tics, les mêmes manies, la même façon de parler et de bouger que Pham. La rose se tourna vers l’Oklilleiro de la Khaij Olokh, qui continuait de ressentir les différentes sensations que mon partage des sens provoquait. Et vous n’avez vraiment rien trouvé de louche en fouillant son esprit? Rien qui puisse le relier à ce que vous avez vu avec cette carte? »

Le principal concerné grinça des dents.

« Il n’y a rien de plus. La seule chose bizarre qu’on a pu relever, c’est cette espèce de trou dans ses souvenirs, comme s’il s’était évanoui à un certain point. Mais encore là, on ne peut pas trouver quoi que ce soit dans un vide duquel il n’y a initialement rien. À son tour, il poussa une longue expiration. Dîtes, comment ça a avancé de votre côté? Est-ce que vous auriez d’autres hypothèses qui pourraient expliquer pourquoi notre suspect ne possède que les souvenirs de notre victime? »

Cette fois, le meneur de la caravane d’investigation s’adressait directement aux Marcheurs de la caravane de Sombrevoyance qui, eux aussi, profitaient des visions et des sensations causées par mon pouvoir.


1 180 mots | Post I | Miles porte sa bague raciale Eversha (Renard blanc) ♪

Pouvoirs utilisés :
- Esprit du Totem | Renard blanc : Il s’agit de la métamorphose en l’Animal Totem, par laquelle l’Eversha obtient les capacités propres à sa race. Sous cette forme bestiale ou même sous l’apparence originelle, l’Eversha est en capacité d’invoquer les animaux de son Totem se trouvant dans un certain périmètre, sans pouvoir dicter une quelconque conduite aux bêtes qui répondront à l’appel.
- Le réceptacle : pouvoir permettant à l’utilisateur d’ouvrir son esprit de sorte à ce qu’un ou plusieurs Invités puissent être témoins de ce qu’il ressent avec ses cinq sens. Ainsi, les Invités seront en mesure de voir, de sentir, d’entendre, de toucher et de goûter tout ce que l’utilisateur – leur réceptacle – perçoit. Seuls les Invités ayant été « conviés » dans le réceptacle de l’utilisateur peuvent pénétrer son esprit – sans le lire ni communiquer directement avec lui. Plus la Magie et la Force de l’utilisateur sont élevées, plus il lui est possible d’accueillir d’Invités dans son esprit. De fait, une Magie faible réduit le nombre d’Invités ayant accès à l’esprit du réceptacle, tandis qu’une Force faible pourrait briser l’esprit de l’utilisateur, le faisant tomber dans les pommes. Les Invités vivent cette expérience comme un jeu vidéo à la première personne, sans possibilité d’interagir directement avec le réceptacle ou ce qui l’entoure. Il ne s’agit vraiment que d’un partage des sens.





[Q] - Un Écho perdu | Daé Signat16
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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

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Daé Miirafae
Dim 10 Sep 2023, 12:39


Un Écho perdu


La salle était fraîche, mais malgré cela, tout le monde avait fini par enlever son manteau. Les regards étaient concentrés dans le vide au centre de la table ronde qui étaient occupées par des gens que le Rehla n'avait pas l'habitude de côtoyer. Habitué à être un agent de terrain, il n'avait eu que très peu l'occasion d'être entouré de décisionnaires. Et de ce fait, voulant saisir les enjeux au mieux, il ne disait rien. En revanche, la plume qui volait à côté de lui s'agitait avec frénésie sur un carnet qui lui aussi lévitait, essayant d'ordrer ses pensées du mieux qu'elle pouvait afin de pouvoir en tirer quelque chose. La posture assise l'agaçait aussi, donc très vite, à la manière de quelques autres membres des deux caravanes présentes, il se leva, fit les cent pas, se mordilla le doigt, joua avec une boucle de ses cheveux devenus plus longs avec le temps, soupira, bref, il était agacé. Et son agacement n'était pas le seul de la pièce, peut-être même pas celui qui prenait le moins de place. Anesa Ravier et son collègue Oklilleiro tournaient manifestement en rond et ne cherchaient pas de solutions, mais nommaient le problème, encore et encore, sous des angles différents à chaque fois. Agaçant alors que Daé essayait de réfléchir.

L'interjection des Oklilleiro envers les membres de Sombrevoyance, dont Daé ne faisait pas (encore ?) partie n'aida en rien la situation étant donné que tout le monde partit dans un petit brouhaha d'idées brouillonnes, évènement qui poussa la patience de Daé à bout.

"Est-ce que tout le monde peut se taire un instant ? On s'entend plus penser."


Daé n'était pas beau, ni très impressionnant, il se terrait toujours dans des coins et passait pour un imbécile principalement auprès de ses interlocuteurices, mais chaque usager·ère·x de cette salle était capable de sentir la magie des autres, et même les membres de Sombrevoyance savaient qu'il ne semblait pas être n'importe qui. A la grande surprise du Rehla lui-même, tout le monde se tut, mais tout le monde le regarda aussi, attentivement. Une vingtaine d'yeux posés sur lui à attendre sa solution miracle. Il relut ses notes dans le silence.

"Un choc."


Les sourcils des deux Oklilleiro présents se froncèrent, sous l'incompréhension.

"Il faut lui administrer un choc. Attendez." Il sortit plusieurs morceaux de tissu de son sac de couleur différentes et les fit voler au-dessus de la table et se plier de telle sorte qu'ils réalisent une cartographie d'un corps humain. "La magie est un flux. Qui coule en chacun·e·x de nous en permanence. Jusque là, les théoricien·ne·x·s sont d'accord, mais la suite est une hypothèse personnelle. Ce flux est relié à l'entier de notre être, physique, psychique, émotionnel. C'est en quelque sorte le mastic qui fait que tout cela tient ensemble. Et c'est aussi le mastic qui fait que notre mémoire arrive à exister, que nous avons une conscience de nous-même dans le temps. C'est cette magie, ce flux, qui fait que je sais, ce matin, comment je m'appelais hier. (Il faudrait parler du cas des Humain·e·x·s, mais ce n'est pas l'endroit). S'il y a un trou dans les souvenirs de Khoridai, ce n'est pas parce qu'il a trop bu, c'est parce qu'à un moment, ce flux a été altéré, suspendu, stoppé, enlevé, utilisez le mot que vous voulez. Si nous voulons comprendre ce qui s'est passé à ce moment de sa mémoire, ça ne sert à rien de creuser plus dans son esprit, car la réponse n'y est pas...présente. Ou du moins pas accessible. L'hypothèse que j'émets donc c'est : Un choc. Choquer Khoridai, pour que le flux de magie qui a été coincé et qui altère sa mémoire puisse se dérouler en lui normalement et que ces souvenirs soient à nouveau accessible."

Quelques murmures circulaient parmi Sombrevoyance.

"Ça peut marcher." avança une membre de la caravane assise sur le dossier de sa chaise. "Reste à trouver comment lui administrer ce choc."

"Oui, et il y a un autre problème." Reprit Daé. "A quel point les Oklilliero présents sont d'accord de poursuivre une enquête qui implique peut-être de mettre en danger quelqu'un qui, jusqu'ici, est innocent selon toutes les preuves qu'on a ?"

"Et il faudra pas un petit choc..." Enchaîna la faë de Sombrevoyance assise sur sa chaise.

"Oh non." approuva Daé.

Le silence retomba un instant.





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Miles Köerta
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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 08 Oct 2023, 02:42



Le silence qui s’était abattu sur la petite assemblée fût brièvement interrompu par le rire narquois de la River.

« Eh bien, quelqu’un est à cran aujourd’hui. Je veux dire, plus que moi. »

Elle darda le jeune homme, qui avait été introduit comme un consultant de la caravane d’études magiques, avant d’hausser les épaules. Il n’était pas rare que les esprits s’échauffent rapidement au sein de la Marche, surtout lors de réunions comme celle-ci.

« Qu’est-ce que vous suggérez? »

Ils patientèrent jusqu’à ce que le Miirafae formule et leur explique sa pensée. Puis finalement, l’attention générale se détourna temporairement des représentants de la caravane de Sombrevoyance pour se porter jusqu’aux responsables de l’enquête; et plus particulièrement sur les épaules de l’Oklilliero de la Khaij Olokh qui sourcillait en silence. Or, sa réplique ne se fit guère attendre.

« S’il était véritablement innocent selon toutes les preuves qu’on a, on serait pas ici à débattre sur son cas, j’vous signale », grogna le Marcheur en se frottant la tempe.

Le jeunot avait-il oublié que cette enquête avait pris un tout autre tournant justement parce qu’il s’était ramené dans leur quartier général avec cette fichue carte? À plusieurs occasions, l’Oklilliero et des membres de son équipe s’étaient assurés auprès du blond de l’intégrité de cette curieuse Magie, de la véracité des scènes dont ils avaient été témoin par le biais de la carte, et à aucun moment, la réponse de l’étudiant fût négative : ils pouvaient croire en ce qu’ils avaient vu. Et ce qu’ils avaient vu, c’était le véritable Pham se faire poignarder par un imposteur à l’identité masquée, et qui profitait désormais du visage et de la vie de sa victime au nez et à la barbe de tous. Par conséquent, que Daé affirme aujourd’hui que le jeune Khoridai était « entièrement innocent » l’exaspérait. Pensait-il qu’ils travaillaient sur cette enquête simplement pour passer le temps?

« On parle de quel genre de choc – de danger – pour une situation comme celle-ci? Est-ce que lui faire revivre ce qu’il a vécu dans le Voile avant sa disparition serait suffisant? On l’isole et on lui donne une bonne rouste dans une ruelle sombre pour le faire psychoter? Ou vous parlez d’un danger qui pourrait carrément menacer sa vie? »

S’il avait peu à en tirer des visions que leur avait partagé l’entité de la carte, notamment parce qu’ils ne pouvaient avoir aucune interaction avec les actes du passé, l’amnésie de « Pham » pouvait, quant à lui, être traité différemment. Qu’avait vécu l’individu de si traumatisant pour qu’il efface chaque bribe de cet instant disparu? Pourquoi, dans tous les souvenirs de Pham, il s’agissait de l’unique moment où la Marche n’avait rien pu voir en infiltrant ses pensées? Pour l’Oklilliero, la réponse était évidente, mais jumelé aux visions de la carte, les deux indices ne se complétaient pourtant pas entièrement. Il manquait une pièce au casse-tête, la même pièce qui deviendrait alors leur preuve irréfutable; celle qui balayerait enfin de leur esprit l’intégralité de leurs doutes. Cependant, à ses yeux, il était difficile de mesurer ce que pouvait être un « grand choc » : c’était si subjectif.

« Pis, on n’a pas tous la même résilience. S’il s’avère que le choc soit trop grand pour ce que peut supporter « Pham », est-ce qu’on ne risquerait pas de se retrouver dans une situation pire que ce qu’on a actuellement sous les bras? » Questionna Anesa en penchant légèrement sa tête sur le côté.

Les Oklilliero attendirent les réponses de la caravane et de leur consultant. Avant de faire connaître leur décision, ils préféraient avoir toutes leurs armes en main.



« Pham » était perdu dans ses pensées. Je pouvais sentir ses doigts traverser les épaisseurs de ma fourrure, dans ce vain espoir de la lisser pour la rendre moins hirsute. Cependant, plus les minutes s’écoulaient et moins je le sentais présent. Il semblait préoccupé. Certainement à cause de tout ce qui se chuchotait présentement dans son dos.

« PHAM! »

Le garçon sursauta et j’en fis de même. Par instinct, je m’éloignais promptement des quelques escaliers de la cour, avant de me retourner prudemment en direction de la maison. Parfois, la voix du forgeron possédait la puissance de cent tonnerres.

« Tu l’as mis où, mon couteau de poche?! »

En me voyant fuir, le jeune homme avait levé son bras, espérant m’arrêter dans ma course, mais maintenant que je me tenais à distance, il abandonna en soupirant. Envahi par un empressement soudain, le Khoridai quitta la cour pour rejoindre son paternel. Pour ma part, je restais à ma place. De toute façon, je n’avais pas besoin de bouger pour être témoin de ce qui se produirait entre les quatre murs du logement. Grâce à la sensibilité de mon ouïe, je pouvais entendre tout ce qu’ils se disaient; grâce à mes pouvoirs, je pouvais regarder à travers la matière et espionner tout ce qu’ils faisaient.

« Le couteau de poche… Le couteau de poche… Je crois qu’il se trouve dans mon manteau.

- Celui-là?

- Non, l’autre. Celui au col noir. »

D’un pas assuré, « Pham » se rapprochait de leur porte-manteau. Il fouilla une première poche.

« Tiens. J’avais complètement oublié que je l’avais encore avec moi.

- Hahaha! Pas grave, mon garçon! Tant qu’il me revient en bon état! Pendant que Choban examinait son trésor, son fils arbora soudain une expression intriguée; dans sa main, je remarquais aussitôt la présence d’un petit bout de papier. C’est quoi ça?

- Aucune idée.

- Une fille? « Pham » tira une grimace. Ça peut être un gars aussi, hein.

- Tu le saurais déjà si j’avais une quelconque relation.

- Un père peut bien rêver! »

Le forgeron remercia finalement son fils avant de quitter le rez-de-chaussée. Pendant ce temps, « Pham » revenait vers la cour, le morceau de papier en main. Il l’ouvrit et s’arrêta en chemin. Ses traits parurent encore plus troublés. Hey, c'est moi. Je redressais doucement la tête. Anesa. Reste encore quelques minutes dans les parages. Il se peut qu'on ai besoin de toi.


1 013 mots | Post II




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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

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Daé Miirafae
Mer 08 Nov 2023, 23:31


Un Écho perdu


Le Rehla avait peu d'assemblées de la sorte à son actif. Et il comprenait pourquoi. Il trouvait ça lent, long et inutile. C'était une personne de terrain et de voir les décisionnaires des différentes caravanes s'agiter en cherchant des solutions alors qu'il suffisait de se promener au hasard des rues poru que la solution apparaisse en vision si cela était nécessaire le rendait aigri. Il les écouta pourtant parler avec une attention feinte, jouant avec son stylo qu'il faisait voleter entre ses doigts par magie. Le choc qu'iels proposaient était bien trop faible. Il ne cherche pas spécialement les mots pour le dire avec tact.

"Il faut le tuer."

Il réfléchit un instant, dessina quelques schémas dans les airs avec le bout de son doigt.

"Oui c'est ça. Si on veut le tuer, cela devrait marcher. La magie en lui devra choisir entre survivre et recréer ce lien ou alors disparaître, on peut émettre l'hypothèse qu'elle choisira de survivre, la nature veut toujours survivre qu'elle qu'en soit le prix."

La salle bruissa l'espace d'un instant. Les conversations à voix basse allèrent bon train et Daé sourit. Il vit bien que la notion de bien et de mal habitaient encore l'esprit de celleux à qui il parlait. Pour autant, il remarqua qu'assez vite, la salle se calma et que les regards semblaient plus déterminés qu'auparavant.

Il déconnecta l'espace d'un instant, ses yeux se voilant légèrement. Il vit au centre de la table une lame, plantée, droite comme la justice, qui semblait frémir d'une magie qui l'intriguait. Il s'approcha de la table, monta dessus et effleura la lame de ses mains sans la toucher. Il ne comprenait pas en quoi cet élément était une clé de la solution, mais son apparition soudaine à l'intérieur de cette pièce n'était sûrement pas laissée au hasard. Le hasard avait bien peu d'emprise sur le monde. A quatre pattes, il tourna autour de la lame pour l'observer mieux. Il l'avait déjà vue, sans savoir dire où. Il murmura : "Un coup de couteau, bien placé, précisément entre deux côtes flottantes, pour toucher son coeur." Ses yeux étaient maintenant à quelques centimètres de la lame, il n'avait évidemment pas été à son contact direct, il aurait été bien piètre apprenti magicologue pour toucher de sa peau nue une magie qu'il ne reconnaissait pas. Il cligna des yeux. La lame avait disparue et la salle s'était tue, tout le monde le regardait être à quatre pattes sur la table.

Une vision.

Et une vision amusante, c'était assez rare qu'elles se présentent sous cette forme. Il regarda le ciel d'un air interrogateur murmura une phrase en Oarédra sans y mettre de voix, en articulant simplement les lèvres et il sourit. Appremment la solution était là. Il regarda la salle qui le dévisagea.

"Je suis formel, un coup de couteau."

Puis son corps, en un instant se transforma en celui d'une corneille noire et épaisse qui s'envola par une fenêtre laissée entrouverte.

~~~

Dans la cour, celui qui se faisait appeler Pham semblait lire avec attention un papier. Daé observait la scène depuis en haut, soulagé d'être parti de cette réunion interminable aux prises de décisions compliquées. Si Phoebe et Oni l'avaient mis ici à ce moment-là, ce n'était sûrement pas pour expliquer les bases de la magie à des ignares. Il prit un instant le temps de se demander d'où venait cette colère qui l'habitait ces temps, sans y trouver plus d'explications. Devant le délinquant potentiel, un renard blanc observait la scène, lui aussi avec une attention toute particulière pour un animal. Etait-il un autre être polymorphe ? Un Rehla ? Daé aurait tant voulu voir un Rehla ici. Il croassa en décollant et alla se poser sur une branche non loin pour observer de plus près ce qu'il en était. Sur la note que Pham chiffonait dans sa main en se grattant la tête était écrit "Ne pas oublier d'aiguiser le petit couteau vert."

~~~

Dans la salle, le départ de Daé avait créé un certain émoi. Certaines personnes étaient parties pour le suivre, d'autres l'insultaient, d'autres encore tentaient d'établir un plan d'action. Les Oklilleiro haussèrent la voix de concert pour ramener le calme. Tout le monde les regarda.





731 mots

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Miles Köerta
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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
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Miles Köerta
Sam 25 Nov 2023, 04:55



Ils attendaient une réponse, mais celle qui leur parvint ne les réjouissait pas le moins du monde : il s’agissait du pire scénario.

« Il faut le tuer. »

Ainsi fût la déclaration du consultant, dépeinte sur un ton et un air qui leur parurent cruellement nonchalants. Pourtant, les Marcheurs autour de la table ne s’attardèrent pas réellement sur la formulation de sa phrase ou bien encore sur l’intonation qu’ils avaient perçu au cœur de sa Voix, afin de se concentrer plutôt sur la gravité de son propos et des conséquences qu’il portait. En première ligne, Anesa et l’Oklilliero de la Khaij Olokh gardaient le silence, continuant de s’abreuver des explications du jeune homme. Cependant, un dilemme fourmillait de plus en plus nerveusement à l’intérieur de leur crâne. Ils savaient qu’ils n’allaient pas véritablement tuer leur suspect, mais pour que sa Magie réponde comme leur décrivait le Miirafae, il était impératif que son corps comme son esprit croient en la supercherie. Par conséquent, il faudrait réellement pointer une arme contre l’imposteur, il faudrait réellement faire couler son sang et l’amener jusqu’aux portes de la Mort, sans qu’il n’en traverse toutefois le seuil… Ce serait une opération délicate, dangereuse même, et la River fit aussitôt savoir son inquiétude à leur principal interlocuteur :

« Il doit avoir une autre solution, moins radicale, qui nous éviterait de mettre en péril l’enquête ainsi que la vie du suspect. La Lyrienne ancrait son regard dans celui du blond, mais ce dernier ne réagissait pas vraiment. On veut le coincer, c’est un fait, mais s’il meurt, ce sera de notre faute, et personnellement, je n’ai pas vraiment envie de prendre un tel risque ou de devoir expliquer tout ça à nos supérieurs, alors qu’on ne sait même pas si le résultat sera concluant. »

Puis, comment allaient-ils expliquer la situation au pauvre forgeron? Ce dernier vivait auprès de l’imposteur sans connaître les moindres détails de l’enquête. Il en avait été décidé ainsi afin de s’assurer de sa sécurité et pour éviter que les propres soupçons de « Pham » ne s’éveillent et s’alimentent, et le forcent à commettre un geste déraisonnable. Qu’il s’agisse de son véritable fils ou de l’usurpateur, la Khaij Olokh avait décrété qu’il serait plus prudent pour Monsieur Khoridai de rester dans l’ignorance des machinations qui se fomentaient dans l’ombre. En l’état actuel, ce serait plus facile pour lui de garder la façade que la Marche voulait qu’il arbore en sa compagnie et, du même fait, de tromper la vigilance du suspect. La triste vérité finirait bien par éclater, mais l’heure n’était pas encore venue.

« On pourrait le plonger dans une illusion, proposa le chef enquêteur pour apaiser le trouble de l’Enfant d’Hekur, lui faire vivre la Mort sans qu'on ait besoin de faire couler son sang. Mais encore une fois, je me pose des questions sur la capacité de son esprit à pouvoir surmonter un choc aussi… (sa voix s’éteignit doucement) violent… Très vite, tous les regards se focalisèrent sur le même point, médusés. Mais…!

- Il vient de péter un plomb? »

Décidément, les Oklilliero appréciaient de moins en moins cet étrange consultant de Sombrevoyance. Quand le Miirafae n’arborait pas cet air d’indifférence et d’ennui absolu pour les discours qu’ils se partageaient, il finissait toujours par réaliser une folie de cette espèce, mais aujourd’hui, il avait… dépassé leurs attentes – et pas pour les bonnes raisons.

« Eh! Vociféra la rose. C’est pas le moment de se montrer en spectacle. Qu’est-ce que tu fous? »

Mais le blond faisait comme s’il ne les entendait pas – pire, comme s’ils n’existaient pas. Agacée, la cheffe de la Djötchi Kan se leva de son siège et tendit son bras pour lui agripper le col et le remettre à sa place. Seulement, elle eut à peine le temps de frôler les tissus de son vêtement qu’il se transforma après avoir murmuré quelques mots qui leur glacèrent le sang. Suspendu, le temps sembla s’arrêter. Ils ne bougeaient plus, réalisaient ce qui venait de se passer, et bientôt, ils furent tous étreint par un mauvais pressentiment. Est-ce que ce fou était parti tuer « Pham » de ses propres mains?!



Quelque chose n’allait pas. Je connaissais trop bien cette odeur pour que je me sente à l’aise. À bonne distance, « Pham » ne parlait toujours pas, ne bougeait toujours pas, entièrement concentré sur les mots qui s’alignaient sur son bout de parchemin. J’en profitais aussitôt pour tourner mon attention vers le corvidé qui venait d’apparaître sur les lieux et qui portait, dans son odeur, des parfums qui étaient loin de m’être étrangers. Un grognement silencieux retroussa mes babines à sa vue. Daé… J’en étais convaincu : son odeur le trahissait, en dépit de son apparence, et mon odorat ne se trompait pas. Mes griffes se mirent à râcler le sol enneigé sous mon poids. Qu’est-ce qu’il fichait ici? Pourquoi Anesa et les autres l’avaient laissé partir? Par Senere tout puissant, est-ce qu’il allait faire capoter ma mission?!

Miles! La soudaine communication par télépathie me figea. En parlant du loup. Le consultant de Sombrevoyance a filé! On pense qu’il est parti tuer le suspect! Quoi…? Tuer « Pham »? Mais pourquoi? Qu’est-ce qu’elle racontait! Qu’est-ce qui s’était passé?! Il s’est transformé en corbeau durant la réunion après avoir proposé qu’on le poignarde. Il pense qu’il s’agirait de la solution pour débloquer les souvenirs du suspect. Mon poil s’hérissait. Qu’est-ce qui s’était dit durant cette rencontre, bon sang! Ah oui… Ça doit être l’oiseau sur la branche. Reconnectée à mes sens, la River pouvait ainsi voir, entendre, sentir, goûter et toucher tout ce que je ressentais. Ne fais rien qui pourrait compromettre ta couverture, mais fais en sorte que ce fou furieux ne s’approche pas de « Pham ». Le ton de sa voix s’était envenimé. Anesa paraissait fulminante, énervée. On va s’occuper de l’étrangler nous-mêmes dès qu’on va arriver. Arriver? Ils comptaient se pointer chez les Khoridai? Vif, je secouais la tête, lui indiquant qu’il s’agissait d’une très mauvaise idée. Si je ne pouvais pas lui parler directement par télépathie, je pouvais au moins lui partager mes impressions grâce à mon corps et mes réactions physiques. T’inquiètes, on restera discret. Quoi qu’il en soit, surveille cet imbécile. Pendant ce temps, l’autre équipe va continuer de parler avec Sombrevoyance pour trouver une alternative qui ne va pas mettre en danger sa vie ET notre enquête. Putain! Sur ces paroles, je n’entendis plus sa voix au sein de mon esprit. Ce Daé avait foutu un sacré bordel. Comment Anesa voulait que je joue à la gardienne d’enfants tout en n’éveillant pas les soupçons de ma proie? Par chance, « Pham » ne semblait me porter aucun intérêt actuellement, trop intrigué par son morceau de papier. Et Daé? Comment j’allais m’occuper de lui?

« Un couteau vert? Je ne comprends pas… Mes oreilles se redressèrent, tandis que le garçon des montagnes réfléchissait à voix basse devant la porte de la cour. Attends… Ce n’est quand même pas…! »

Son regard s’éclaira soudain et il retourna rapidement à l’intérieur de la maison. Or, avant même que la porte claque dans son dos, je sautais à toute vitesse sur le corvidé. Brutalement, nous tombâmes de la branche sur laquelle il s’était perché. Nous roulâmes pêle-mêle dans la neige, mais avec adresse, je parvins à reprendre mon équilibre. Sans ménagement, je plaquais l’oiseau au sol, ma patte à la hauteur de son cou pour l’étouffer. Mon regard le fusillait et mes canines se dévoilaient pour lui montrer que je savais qu’il était et que je n’appréciais pas le moins du monde son intrusion dans ma mission… Sérieusement, qu'est-ce qu'il faisait ici? Est-ce qu’il avait vraiment fui pour tuer le suspect?


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[Q] - Un Écho perdu | Daé Signat16
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