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 L'écho des craintes ~ With Lily-Lune

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Dim 20 Nov 2011, 01:36

    La montagne de l’Edelweiss enneigée. Elena s’y était retrouvée à peine quelques jours auparavant et ce moment-là, elle n’était pas prête de l’oublier. Effectivement, la rencontre de sa mère biologique avait été pour le moins surprenante et avait aussitôt bouleversé ses objectifs. A présent, elle avait totalement oublié tous ses plans concernant l’avenir des anges déchus, le fait de prêter main forte à Dante et d’essayer de le guider afin qu’il fasse les bons choix, non cela n’était plus d’actualité. Son seul et unique but à présent était de devenir assez puissante pour mettre fin aux jours de cette femme qui avait détruit sa vie ainsi que tant d’autres. Pour le reste, elle verrait plus tard, son esprit étant pour la première fois réellement aveuglé par la haine, plus rien n’avait de l’importance à ses yeux. Il fallait qu’Elizabeth paie, c’était nécessaire, un être aussi monstrueux qu’incontrôlable ne pouvait être laissé libre de faire ce que bon lui semble, il fallait que quelqu’un l’arrête et la jeune femme allait se faire un plaisir de s’en charger.

    Ainsi, elle se retrouva à marcher vers cette montagne qu’elle admirait tant, vêtue d’une simple robe aussi noire que l’étaient ses cheveux, contrastant avec la pâleur légendaire de sa peau glacée. Pourquoi était-elle revenue ici ? Et bien tout simplement car lors de sa dernière venue en ces lieux elle avait vite remarqué des échos étranges faisant siffler chaque parcelle de la montagne, des échos effrayants pour beaucoup, allant jusqu’à même en glacer le sang de certains. Contrairement à la plupart des personnes qui, prisonnières de leur terreur, n’osaient plus s’aventurer ici, cela ne l’effrayait en rien et elle avait de ce fait décidé de se renseigner sur la source de ces bruits, se demandant ce qu’ils cachaient de si mystérieux. D’après la rumeur, ce n’était rien d’autre que l’œuvre d’un jeune voyou dénommé Meye't qui s’amusait à terroriser les âmes sensibles. Un petit démon caché dans l’un des refuges enfouis au cœur de la montagne. On disait aussi qu’il était le possesseur d’un animal ailé et avait le pouvoir de contrôle de l’air ce qui intéressa Elena au plus haut point. Cela signifiait que si elle l’attrapait, elle avait non seulement des chances de trouver un œuf de cet animal mais aussi de voler le pouvoir du jeune garçon.


    *J’espère que tu es bien au courant du fait que je désapprouve ton comportement.*

    Eden. La jeune femme avait presque oublié qu’il marchait à ses côtés, en raison du silence qui régnait depuis plusieurs heures. Une atmosphère glaciale se dessinait autour d’eux depuis qu’elle avait lancé ce sort de protection sur lui, empêchant tout vampire de voir ou de sentir sa présence, le mettant ainsi à l’abri des menaces d’Elizabeth. Il était bien trop fier pour admettre qu’il avait besoin d’être protégé, ainsi, depuis plusieurs jours il en voulait à la déchue. Il se serait bien éloigné d’elle, faisant ainsi rompre le sort mais sa colère envers elle avait aussi une autre raison. Il avait peur à présent qu’elle commette de graves erreurs en partant à la poursuite de la vampire et n’était en aucun cas d’accord avec le fait de la tuer, quoi qu’elle ait pu commettre.

    *Mais voyons Eden, tu sais qu’en faisant cela je rendrai service à un nombre considérable d’habitants des terres du yin et du yang, c’est une bonne action que je fais là. Une bonne action qui va m’offrir quelques avantages, je ne vois pas où est le mal.*

    *Je sais que tes motivations n’ont rien à voir avec le fait de pouvoir porter ton aide à qui que ce soit, mais là n’est pas la question. Je ne parlais pas de cela, tu le sais tout aussi bien que moi.*

    *Tu m’en veux de te protéger ? Et bien que veux-tu que j’y fasse ? Je n’ai aucun remède à ta stupidité. Ces créatures sont dangereuses, elles n’ont aucun scrupule et elles n’hésiteront pas à te tuer si elles te trouvent. Alors je n’ai pas envie d’avoir ta mort sur la conscience, il serait temps que tu le comprennes et que tu cesses de jouer les martyrs.*

    *Je déteste avoir à me cacher, tu le sais très bien. Toutefois, ce n’est pas vraiment pour cette raison que je t’en veux. Je t’en veux parce que tu es en train de devenir tout ce que tu as toujours détesté. Tu vas à l’encontre de tes principes et tu te laisses guider par tes émotions, chose que tu vas regretter, tu le sais très bien même si tu ne souhaites pas te l’avouer. Il suffit de regarder tes yeux qui se sont tant assombris, reflétant les ténèbres qui hantent ton esprit. Je ne peux en aucun cas approuver ce que tu as en tête alors n’essaie pas de me convaincre.*

    Elena sentit une légère vague de colère monter en elle mais parvint à la maîtriser, ne laissant paraître aucune émotion, même si elle savait très bien qu’Eden l’avait senti étant donné qu’il était introduit dans son esprit en cet instant.

    *Très bien, je n’essaierai plus de te convaincre. Mais ne pense pas que cela changera quoi que ce soit à mes intentions.*

    Le tigre ne répondit pas, laissant le silence s’installer. Un silence encore plus pénible que le précédent alors, tandis qu’ils marchaient tous deux dans la neige, commençant à gravir la montagne, la jeune femme ferma son esprit à Eden afin de se laisser perdre une fois de plus dans les méandres de ses propres pensées, les laissant à nouveau l’éloigner de la réalité.
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Dim 20 Nov 2011, 20:46

Spoiler:


    La montagne de l'Edelweiss enneigée était vraiment un lieu unique que Lily-Lune appréciai tout particulièrement. C'était loin d'être la première fois qu'elle se retrouvait ici, et elle ne s'en lassait toujours pas des paysages blancs et immaculés, si purs. Assise sur un rocher glacé, ses jambes repliées sur sa poitrine et sa tête posée sur ses genoux, elle contemplait l'horizon de ses grands yeux noirs. Par les couleurs, le ciel et le sol se confondaient presque. Cette atmosphère si calme et paisible, le silence, rendait l'endroit tout à fait propice aux méditations. Laisser ses pensées vagabonder n'étaient pas bien dur, et en ce moment, Lily-Lune avait l'esprit encombré par bon nombre de choses plus ou moins déplaisantes. L'Orine se souvint de ce qui s'était passé il n'y a pas si longtemps à Maëlith, et les répercutions que cela avait eu sur elle. Depuis, elle avait de nouvelles fonctions au sein de sa race, et même, elle était la plus haut placé dans la hiérarchie, à présent. La puissance qu'elle avait acquit n'était pas à son déplaisir, mais les responsabilités que cela engendraient étaient parfois lourdes à supporter, certaines obligations injustes. Lily-Lune n'avait pas pris son temps pour mettre les points sur les i les barres sur les t et des virgules bien placés. Qu'on lui impose de rester au village était juste inadmissible, et Lily avait bien fait comprendre aux jeunes femmes du conseil qu'elle irait et vivrait où bon lui semble. Aussi, il faudrait qu'elle songe à être une meilleure Orine et s'occuper un tant soit peu de son vampire de maitre. Quoique s'il avait vraiment besoin d'elle, il se priverai pas pour lui faire savoir.

    Lily-Lune passa une main dans ses cheveux d'ébène, les débarrassant de quelques flocons au passage. Sa longue chevelure lisse à peine remonter par deux baguettes descendait presque jusqu'à ses genoux lorsqu'elle était debout. Sur son roche, les mèches tombaient de tout les côtés, suivant les formes de la pierre et trainant parfois dans la neige, par terre. Sa tenue vestimentaire était tout sauf adaptée à la situation et à la température extérieure. Peu importe le temps et le lieu, la jeune femme s'habillait de la même façon, comme elle le voulait, laissait sa personnalité s'exprimer. Elle ne portait qu'une longue robe blanche, très légère et ne couvrant pas beaucoup son corps, mais qu'importe, puisque c'était sa personne qui se reflétait dans ses habits, et qu'en plus, elle les avait fait elle même. La morsure du froid commençait à se faire ressentir, et en cas de besoin, si la situation devenait insoutenable, elle avait une cape noire pliée dans son petit sac, mais elle l'utilisait pour protéger ses fioles. Elle avait emporter avec elle quelques potions de sa fabrication, et pour qu'elles ne se brisent pas, il fallait bien les protéger un minimum. Dans son sac, elle avait aussi engouffré son éventail si spécial, et à sa taille se trouvait son katana. Elle n'était après tout pas ici par hasard, elle avait un but bien précis.

    La sérénité de ce lieu si unique était brisé depuis quelques temps, par des sons étranges résonnant à travers toute la montagne et terrifiant les passants. De moins en moins de courageux osaient s'aventurer ici, à présent. D'après les rumeurs, ce serait un démon, petit plaisantin qui ne devait rien d'autre avoir à faire de ses journées qu'empoissonner la vie d'autrui. Cette situation devait cesser, et prise par l'ennuie, Lily-Lune s'était lancé à sa recherche. Sauf que cela s'était révélé plus complexe que ce qu'elle avait pensé. Seule, elle n'arrivait pas à grand chose, mais ne se décourageait pas pour autant. C'était à force de perseverer qu'elle arriverait à ses fins, et ce n'était pas dans son caractère d'abandonner. La jeune femme ferma les yeux quelques instants et se concentra, laissant des images envahir son esprit. Lorsque ses paupières se soulevèrent, on pouvait déceler dans son regard un éclat satisfait, malicieux, quoique troublé. Sans plus attendre, l'orine sauta du rocher avec souplesse, sa chevelure suivant ses mouvements en décalé. Elle observa les alentours avec un léger soupire. Si elle avait des visions sur l'avenir, c'était souvent flou et peu précis. Ainsi, elle ne savait pas exactement dans quelle direction aller. Pourtant, elle se sentait attirée par un chemin, et laissant son intuition la guider, elle y dirigea ses pas, courant prudemment, le plus silencieusement possible. Au bout d'un moment, Lily-Lune ralentit l'allure. Plus loin, vers le bas, deux silhouettes imprécises se dessinaient.

    Lily-Lune se plaqua contre un arbre à l'écorce gelée, recouverte de givre. A vrai dire, elle ne s'attendait à apercevoir qu'une seule personne, et la présence d'une autre ombre la gênait. Elle vérifiait qu'aucune mèche de ses cheveux ne dépassait, trahissant sa présence. Elle était largement assez frêle et fine pour être entièrement camoufler par le tronc pourtant fin, mais souvent, sa chevelure lui faisait défaut. Et dans se paysage neigeux, le noir se voyait de loin. Discrètement, la jeune femme posa sa main sur l'arbre presque mort, et pencha la tête pour observer les inconnus. Elle arriva à discerner une jeune femme, comme elle s'en doutait, et l'autre se révélait être un animal. Et ce n'était pas un petit chat inoffensif. Peu importe, elle avait vu ce qu'elle souhaitait. L'orine se décala entièrement, laissant une de ses mains sur l'arbre. Elle afficha un léger sourire, pour ne pas paraître antipathique et animée par de mauvaises intentions. Elle se contenta de garder le silence, laissant l'étrangère s'approcher un peu plus.

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Ven 30 Nov 2012, 05:14

L'écho des craintes ~ With Lily-Lune Rp_lil12

Je pouvais encore entendre mes rires se répercuter inlassablement contre les parois de la Montagne enneigée, et cela, allez savoir pourquoi, m'était d'un certain réconfort. Pour la première fois, je regrettai amèrement cette solitude, cette amie si je puis dire, qui me suivait depuis la nuit de temps, et entendre l'expression de ma joie la plus sincère, retransmise par ce lieu, me donnait l'impression d'avoir un compagnon à mes côtés. Je me savais près de l'élue de mon cœur, et pourtant, une sorte de lassitude s'emparait de mon âme. J'avais attendu ce moment si longtemps, que de me savoir maintenant si proche d'elle m'était insupportable. Il fallait dire aussi que le mot patience n'avait jamais fait parti de mon vocabulaire, et je ne comptais pas l'y rajouter. Ne sachant où allait, perdu dans ce désert de glace et de neige, je me mis a contempler quelques instants ce paysage fabuleux qui s'offrait à moi, comme une catin à son client.

En voyant la splendeur de cette montagne, je ne pouvais que me sentir insignifiant, sans importance. Elle dégageait comme une aura de pureté, et , une fois mes échos évanouis, un silence religieux s'imposa avec toute la force dont la Nature pouvait faire preuve. Cela ne pu que faire du bien à mon esprit torturé qui souffrait encore et encore de l'absence de cette Dame mystérieuse. Pour un peu, j'aurais pu me laisser envahir par une envie terrifiante de méditer sur ce que j'avais vécu il y a peu de temps, dans ce rêve qui m'avait emmener en ce lieu. Mais une tache importante m'attendait, et je ne pouvais décemment pas la remettre à plus tard. Le froid commençait à me pénétrer sans ménagement, et si je ne voulais pas finir par faire partie intégrante du décors, je devais me mettre en chemin vers cette rencontre déterminante.

Ne sachant par où commencer, je décidai que le plus simple était de me diriger droit devant moi, m'enfonçant alors plus profondément dans les dédales rocheux et sinueux que le temps avait créé depuis des millénaires. Après tout, tous les chemins menaient a Rome, et je ne doutais pas un instant de la réussite de ma recherche. Où cela m’emmènerait-il? Quelles péripéties allais-je rencontrer? Toutes ces questions n'avaient pour moi aucune importance. Je marchais dans cette neige immaculée, la faisant alors crisser à chacun de mes pas, en étant persuadé que rien de malchanceux ne pourrait m'arriver. Et je m'attachais à cette conviction tel un forcené.

C'est alors que, comme par enchantement, je cru entendre de nouveau écho dont l'origine ne devait pas être loin de moi. Ce qui m'étonnait au plus haut point, c'est la nature de ce que je croyais percevoir. Un écho était censé répéter sans cesse le même son, mais la, j'avais l'impression qu'on était en train de parler dans le secret de mon cœur. Je ne pouvais ignorer les appels silencieux qui se faisaient de plus en plus violent, telle un ouragan qui ne cessait de gagner en puissance. Inlassablement, cette voix me répétait de venir la rejoindre sans plus tarder, de faire fi de tout mes états d'âme, de toutes mes interrogations et doutes.

Alors, comme hypnotisé, je suivis ses directives, me laissant guider par elle. Vous devez me prendre pour un fou de faire confiance à ce qui pouvait n'être qu'un effet de mon imaginaire, mais cette voix dégageait une telle force que je ne pouvais faire autrement que obéir aveuglément à ses ordres. Décidant alors de m'en remettre entièrement à elle, je partis suivre les traces qu'elle m'indiquait. Où cela me mènerait il? Je ne tarderais pas à le savoir.



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Sam 29 Déc 2012, 21:12

    Lily-Lune ne s'était guère attardée auprès de l'étrangère et du tigre qui l'accompagnait. Ce n'était que des passants dans la région qui erraient sans but ni raison, et il aurait été déplacé de les pousser dans le genre d'aventures sombres et périlleuses qu'affectionnaient tout particulièrement la jeune femme. Était-ce un mal que d'aimer les situations délicates et de courir après le danger ? Peut-être que le pire concernant la Vénus était qu'elle n'avait aucun problème psychologique et qu'elle était tout à fait saine d'esprit, mais qu'elle se plaçait délibérément dans quelques macabres affaires pour des raisons qui pouvaient paraître obscures. Alors qu'elle désirait simplement voir les réactions humaines qui pouvaient se révéler des plus intéressantes, et plus largement, vivre, se sentir exister à travers la difficulté et le risque. Lily-Lune contempla les environs enneigés de ces grands yeux noirs. Qu'elle aimait ces paysages hivernaux, ces arbres aux branches nues recouvertes de givre, et ce ciel blanc et nuageux. Il ne manquait plus que le manteau de la nuit pour sublimer la montagne, et peut-être un cerisier pour que les parages soient le parfait reflet de l'Orine. Elle avançait en silence, pensive, le regard perdue pour la beauté naturelle et sauvage du lointain. Elle avait beau voyager aux quatre coins de chaque continent, elle revenait toujours en ces lieux, comme attiré. Peut-être était-ce ce petit coin de paradis blanc qu'elle préférait parmi tout les endroits qu'elle avait visité. Levant légèrement les yeux, elle vit de grands oiseaux s'envoler de la cime d'un arbre gelé dans quelques furtifs bruissements d'ailes pour s'en aller tournoyer autour d'un pic rocheux. Les aigles étaient vraiment de magnifiques rapaces. Lily-Lune sourit et reprit sa route, sans vraiment savoir où elle allait, comme portée par le vent.

    Sombre ombre glissant sur le blanc des pans de la montagne, Lily-Lune avait une allure mystérieuse et légèrement inquiétante, entièrement dissimulée sous sa cape pourpre qui suivait en cascade les lignes de son corps. On ne pouvait pas même discerner la longue robe blanche qu'elle portait, et son visage était caché sous la grande capuche. De temps à autre, la jeune femme portait ses longs doigts pâles qui prenaient des teintes bleutés à ses lèvres pour souffler sur eux et les réchauffer un peu. A cette hauteur, la morsure du froid était cruelle et sans détour. Peut-être aurait-elle du s'habiller plus chaudement. Qu'importe, elle ne pouvait certainement pas faire demi-tour. Elle s'autorisa tout de même une petite pause et finit par s’asseoir sur un gros rocher recouvert d'une fine couche de neige et de gel. Lily-Lune savait très bien que si elle restait ainsi sans rien faire, l'esprit peu occupé, ses pensées n'allaient pas tarder à s'envoler. Mais peut-être avait-elle besoin de cette évasion, et lentement, elle ferma les paupières pour se laisser aller quelques instants dans un autre monde, le sien, pour réfléchir à sa vie, à tout ce qu'elle voulait, car en fin de compte, la jeune femme n'avait que très peu de temps pour elle. Peut-être aussi était-ce pour cela qu'elle aimait tenter de régler quelques sombres affaires et courraient après les rumeurs les plus lugubres. C'était une façon de décider de son existence et de faire ce que bon lui semblait, bien que d'une certaine manière, elle n'agissait pas pour elle même. C'était une excuse à donner à son peuple.

    Paupières closes, Lily-Lune pensa bien évidemment à Caleb. Ils étaient ensembles. Ils formaient un couple. C'était étrange pour la jeune femme de penser ainsi, elle n'avait guère l'habitude de s'envisager avec un homme. Mais pourtant, c'était délicieux que de savoir qu'elle avait quelqu'un auprès d'elle, bien qu'elle n'ose encore se laisser approcher, les progrès qu'elle avait réalisé avaient été fabuleux. Et avec ce Rehla, Lily-Lune était tout simplement bien et heureuse. Elle voyait se dessiner son visage et ses traits parfaits, son regard doux et attentionné, et résonnait dans un coin de sa tête sa voix grave et suave. D'autres visages virent se superposer à celui de Caleb, mais Lily-Lne tâcha de chasser ces apparitions car elle ne désirait aucune ombre au tableau. Cela faisait tellement longtemps qu'elle voulait être heureuse avec quelqu'un, qu'elle aspirait à fonder une famille. Elle ne pouvait se laisser distraire par les déboires de son cœur, par quelques passions dévorantes ou par les fantômes du passé. Ces ombres d'autrefois se faisaient persistantes, mais au moins, il était facile de les oublier puisque le sujet était disparut, mort et enterré. Il était bien plus complexe de chasser de son esprit les hommes qu'elle était susceptible de croiser. Ce n'était pas bien de songer à d'autres hommes. Lily-Lune tâcha de revoir et de revivre le premier baiser qu'elle avait échangé avec Caleb, ce baiser volé si délicieux et ce frisson qu'elle avait ressentit.

    Un léger sourire aux lèvres, elle rouvrit les yeux, calme et sereine. Lily-Lune observa les environs quelques instants, désespérément déserts. Mais cela ne gênait en rien la demoiselle qui ne se préoccupait guère d'être seule ou accompagnée. Elle soupira tout de même, avant de poser avec délicatesse ses paumes à plat sur la pierre froide. Ces doigts étaient déjà gelés, qu'importe qu'ils le soient un peu plus. Alors qu'elle clignait des yeux, elle aperçut une ombre qu'elle ne voyait qu'un instant à chaque fois, la tête tournante et vacillante, son cœur battant plus lentement qu'ordinaire. Une vision. Elle savait voir une infime bride d'avenir, sûrement très proche. Quelqu'un allait-il arriver dans les parages ? Peut-être, sûrement.
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Mer 02 Jan 2013, 10:00

L'écho des craintes ~ With Lily-Lune 971447RPLilyLune02

La neige, à perte de vue, sans le moindre signe de vie. La végétation semblait immuable, figée dans une posture impassible, laissant glisser le temps qui n'avait d'emprise sur elle. Ce paysage désertique de prime abord regorgeait de poésie et de calme. Je me surprenais, à mesure que mes pas me guidaient vers une rencontre fatidique, à apprécier ce silence, ce froid, cette atmosphère reposante pour mon âme si vide de sens. La voix que j'entendais en mon fort intérieur s'était tu il y a quelque temps déjà, m'abandonnant sur ce chemin que j'arpentais. Aurais-je du m'en inquiéter? Je n'en voyais pas la raison. Je m'étais réveillé ici après un profond sommeil peuplé du plus merveilleux rêve que je ne pourrais jamais faire. Je sais que cela peut vous paraitre surprenant pour un être de ma condition, pour un génie. Mais quand le destin se mettait en marche, rien ne pouvait l'empêcher de se réaliser. Et c'est pour cela que je continuais, inlassablement, de me diriger vers le lieu où je savais devoir aller.

C'est alors, qu'au détour d'un chemin je la vis. Telle une rose seule, perdu au milieu d'un jardin fleuri, elle illumina mon cœur. Vous allez surement me prendre pour un fou, alors que devant moi ne se trouvait qu'une simple silhouette fantomatique se distinguant à peine du paysage qui s'offrait à moi, mais je savais que cette apparition était ma raison de vivre. N'avez vous jamais ressentit cette impression? N'avez vous jamais posé vos yeux sur une inconnue, et senti votre cœur battre la chamade pour une raison obscure? Si tel est le cas, croyez en ma sincérité quand je vous dis que je vous plains. Jusqu'à aujourd'hui, et ce, même dans mes rêves les plus agréable, je n'avais éprouvé pareil sentiments. Je me sentais libre, oui libre de faire ce que bon me semblait, libre de toutes contraintes.

Je m'approchai d'elle gardant une certaine distance. Je ne voulais briser ce moment où je pouvais la contempler sans que cela ne puisse la gêner. Le brouillard qui semblait avoir obscurci ma vision s'évaporait peu à peu, me permettant de distinguer son corps, ses faits et gestes, plus facilement. Je la vis se baisser, vers cette étendue d'une blancheur immaculée, pour déposer, avec une délicatesse sans nom qui ne faisait que confirmer l'impression que j'avais d'elle, la paume de ses mains fines et raffinées. Que faisait-elle? Ne ressentait-elle pas la froide morsure de la pierre sur sa peau? Toutes ces questions, et aucune réponse à apporter ... Cela faisait naitre en moi une frustration sans égale. Je voulais pouvoir la prendre dans mes bras, sentir son corps contre le mien. Mais je savais que jamais je ne pourrais avoir ce plaisir. Et alors que j'étais sur le point de cueillir cette fleur, de voir éclore de mille feu mon amour pour elle, la colère monta en moi. Pourquoi fallait il que je sois un génie? Pour quelle raison n'avais-je pas le privilège de pouvoir ressentir le moindre contact? De toucher du bout de mes doigts cet être parfait? Je me surpris à imaginer la douce fragrance que son corps, tel un pétale, devait dégager. Tout cela me blessait comme jamais auparavant. J'aurais été capable, dans un moment d'abandon, de faire le vœu de redevenir l'être que j'avais été avant ma "transformation" en génie.

Et pendant que mon esprit s'élevait vers les cieux pour s'imaginer la vie que j'aurais eu si j'étais resté simple sorcier sans envergure, mes jambes, si faible et pourtant si déterminées, se mirent en mouvement. Je me sentis me diriger plus en avant vers elle, entrant alors dans son champ de vision. Je ne voulais lui faire peur, ni l'inquiéter. Je voulais juste entendre le son de sa voix, pouvoir dessiner les courbes de son visage jusqu'à la fin de l'éternité. Oui cela me suffirait, cela me comblerait, il ne m'en fallait plus.

Et alors qu'il était grand temps de prendre la parole pour lui signifier ma présence et mes attentions pacifiques, je fus dans l'incapacité de produire le moindre mot. Je ne savais que dire, ni que faire pour être honnête. Je n'avais plus qu'à espérer qu'elle daigne me regarder, me parler et qu'elle accepte de passer du temps en ma compagnie.



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Ven 08 Mar 2013, 17:55

    Des ombres sombres et fantomatiques semblaient danser au lointain dans la brume épaisse, se moquer d'elle et rire, si le terrible sifflement qui parvenait à ces oreilles pouvaient être interprêté de la sorte. Les paysages blancs et immaculés de la montagne faisaient partie des tableaux favoris de la jeune femme, ceux dont elle ne se lasserait jamais et qu'elle aimait contempler durant des heures pour capter une once de beauté inédite. Combien de peintures ou d'aquarelles avait-elle réalisé en observant la magnificence des lieux ? Combien d'air avait-elle composé en se laissant imprégnez de la magie des environs ? Les œuvres que lui avait inspiré la Montagne ne se comptaient plus. Les Orines étaient comme des Muses, un petit morceau d'art à l'état pur pour quiconque en possédait une, mais pour puiser leur propre inspiration, elles devaient se raccrocher à l'effluve fugace d'une splendeur qui touchait leur cœur. L’hiver était ce qui inspirait la Vénus depuis bien longtemps, avec la grâce passagère des cerisiers en fleur, et ces coins éternellement enneigés étaient son petit bonheur personnel. Seulement, en grandissant, elle avait découvert les côtés obscurs de son petit paradis qui tâchait de lui dévoiler ce qu'il contenait de plus inquiétant. Mais cela n'importunait guère la demoiselle qui voyait de la beauté même dans les ténèbres les plus profonds et obscurs. Ainsi, elle demeurait immobile, assise sur le gros rocher recouvert de givre, à se perdre dans la vision troublante de ses fantômes qui semblaient bien s'amuser dans une ronde infernale. L'esprit embrumé, les pensées confuses, elle observait simplement ce qu'on voulait bien offrir à ses yeux tout en tâchant d'oublier la douleur qui assaillait son crâne. Elle se sentait si faible, si lasse, semblant partir vers un ailleurs, comme captivée, hypnotisée, par la valse des enfers.

    Mais peu à peu, une ombre se détacha du voile blanc si opaque. Elle se fit de plus en plus présente et ses contours se dessinèrent avec plus de précision et de clarté. A mesure qu'elle se rapprochait, les fantômes, comme effrayés, s'estompaient et la brume tombait. Tout devenait clair et limpide, maintenant qu'elle percevait la silhouette plutôt imposante du nouveau venu, et Lily-Lune retrouva même ses esprits. Avec vivacité, la jeune femme se releva d'un bond pour se placer en quelques pas derrière le gros rocher, les paumes à plat sur la pierre froide, et ses grands noirs méfiants à l'éclat troublant. Cela lui semblait bien étrange que quelques étranges maléfices accompagnent l'apparition de cet homme, autant se montrer prudente et avisée que d'engager une conversation naïvement et en toute innocence.

    Dans la précipitation de ces mouvements, la capuche qui dissimulait les traits angéliques de la Vénus était tombé, offrant à qui le voulait la vue de son visage si pâle au reflet argenté en cette matinée, comme si la lune l'éclairait encore. La pâleur de sa peau coupait avec le rouge de ses lèvres et le noir profond de ces cheveux, d'autant plus dans les paysages clairs qu'offraient les pans enneigés. Dans une posture de tigresse, elle patienta quelques instants. Tout lui paraissait si flou. Elle cligna vivement des yeux pour retrouver une vision convenable et le vit. Il était là, un peu plus long, et semblait légèrement troublé et gêne. Il ne disait rien et n'avait guère l'air animé par de mauvaises intentions. Quelle étrange impression, quels drôles de sentiments. Il lui semblait que tout ce qu'elle avait cru voir n'avait été que mystification irréelle, manifestation dérangée de ses pouvoirs, très certainement les prémonitions qui aimaient à n'en faire qu'à leur tête.

    Le noir plongé dans le bleu, Lily-Lune se remit lentement droite en laissant glisser ses longs doigts de la pierre. Immobiles, ils semblèrent se dévisager pendant une éternité. Instant éthéré auquel on ne pouvait croire, l'illusion se mêlait à la réalité. Le vent s'était levé et soufflait avec hargne, balayant le tapis neigeux qui laissait quelques flocons tourbillonner, les longs cheveux de Lily-Lune voletaient tout autour d'elle comme si elle était dans les flots. Puis, la jeune femme se décida à quelques pas pour se dégager de la roche, scrutant toujours avec grande attention l'étranger.

    « J'ai .. » commença-t-elle de sa voix claire et douce avant de s'interrompre immédiatement. Ce qu'elle avait à dire était stupide et insensé, et il était inconvenant de parler ainsi à un parfait inconnu. Pourtant, elle ressentait le besoin de prononcer ces quelques mots, quand bien même elle savait ne pas connaître cet homme aux cheveux blond. « J'ai l'impression de déjà vous avoir vu.» Et elle brûlait de lui demander s'il était à l'origine de tout ce qu'elle venait de vivre. Pourquoi ces dons s'étaient-ils ainsi emballés en sa présence ? Mal à l'aise, elle finit par porter ses longs doigts teintés de bleus à ses lèvres pour les réchauffer de son souffle, tête légèrement courbée, elle n'en avait pas pour autant lâcher du regard le jeune homme qu'elle observait par dessous ses longs cils.
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Sam 06 Avr 2013, 02:15

L'écho des craintes ~ With Lily-Lune Rp_lil10

Mon cœur semblait vouloir rejoindre les profondeurs les plus sombres de l'océan tant l'attente qu'elle pose son regard sur moi était insoutenable. Je me sentais gauche, comme pataugeant dans une boue visqueuse, restant la, sans bouger, mes bras ballant le long de mon corps. Et alors que je me demandais comment j'allais bien pouvoir agir, je senti un véritable ouragan prendre vie dans mon sang, me faisant trembler comme un arbre sans défense subissant de plein fouet une tempête. Pourquoi? Comment? Je vais vous expliquer ...

Alors que je continuai a me poser maintes et maintes questions sur ce que j'allais faire, j'assistai à un spectacle qui me fit chavirer. Cette demoiselle qui me semblait si familière, telle une ombre de mon passé, sembla remarquer ma présence et se releva avec agilité et rapidité, se postant alors derrière le rocher qui se trouvait non loin d'elle. Elle semblait si méfiante face à moi que cela me brisa le cœur. Je n'avais voulu lui faire vivre une telle terreur, elle qui semblait si pure, oui si pure qu'elle aurait pu être un ange descendu des cieux ... De la voir ainsi me peinait, laissant en moi comme un vide que jamais je ne pourrais combler. Je voulais tant lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal. Il est vrai que mon comportement pouvait paraitre suspect pour un premier contact, mais qu'aurais-je du faire? Me diriger sans précaution vers elle pour l'accoster sans aucune manière? Non, cela m'était impossible. Elle faisait naitre en moi bien des choses que je ne comprenais pas vraiment, et je voulais être sur de les connaitre et de les maitriser, avant de faire quoi que ce soit. Ma raison en ce lieu avait été dicté par un rêve étrange que j'avais fait, et cette rencontre devait elle aussi y être liée. Sinon pourquoi me serais-je réveillé ici, et pourquoi aurais-je trouvé cette demoiselle alors que les montagnes étaient si vastes et isolées?

Après ce premier bouleversement, cette crainte que je ressentais en moi, un malström de bonheur et de béatitude s'empara de mon âme. Cette demoiselle, dont j'ignorais toujours le nom, semblait s'être relevée bien trop vite, ses vêtements n'arrivant alors pas à suivre ses mouvements. En effet, sa capuche, qui était délicatement relevée sur sa chevelure, décida de me dévoiler son visage, en tombant délicatement dans son dos. Je pense que pendant un certain temps ma bouche resta ouverte, tant la vision que s'offrit a moi était magique. Oui magique était le mot pour décrire son visage aussi parfait que celui d'une déesse. Il était le reflet même de la délicatesse, aussi blanc que le paysage qui nous entourait. Je me perdis un instant dans ses yeux profonds, envoutés par ceux ci. Ils dégageaient d'eux tant de choses que je me sentis perdre pieds comme m'enfonçant dans un univers que je ne pouvais ignorer. Quant à ses lèvres ... laissez moi vous dire qu'elles étaient des plus attirantes. D'un rouge sang, elles semblait vouloir m'appeler, comme si elles m'étaient dues.

Et, alors que j'étais obnubilé par sa beauté sans nom, elle s'éloigna de quelque pas de la pierre comme si la menace qu'elle avait ressentit, venait de s’enfuir pour ne laisser qu'elle et moi en ce lieu calme et silencieux. Je n'avais d'yeux que pour elle, espérant avec impatience qu'elle prenne parole, me dictant ainsi sur ce que je devais faire, sur le comportement que je devais adopter. C'est alors que j'entendis pour la première fois ça voix, sa douce voix si claire e si limpide, qui fit naitre en moi l'écho du souvenir d'un rêve que j'avais eu il y a peu, rêve qui m'avait emmener dans ces montagnes enneigées. Mon cœur s’emballa alors, comme un cheval partant au triple galop. « J'ai ... J'ai l'impression de déjà vous avoir vu», voila les mots qu'elle prononça. Si seulement je pouvais lui dire que j'avais a maintes reprise rêvé d'elle, mais comment le pourrais? Elle me prendrait surement pour un fou, pour un prédateur ou pire encore, pour un simple charmeur sans scrupule? Non je ne pouvais courir ce risque. Cela m'était tout simplement impossible. Je n'avais qu'à faire comme si de rien n'était, alors que je savais parfaitement au fond de moi, que j'étais intimement lié a elle.

La voyant alors porter ses doigts, bleutés par le froid, à ses lèvres parfaitement dessinées, pour les réchauffer de son souffle, je m'approchai d'elle. Avec une lenteur parfaitement maitrisée, et ce, sans quitter du regard le visage de cette dame, je lui pris délicatement ses mains dans les miennes, pouvant ainsi connaitre la sensation si agréable de pouvoir toucher du bout de mes doigts, sa peau si douce. Je lui murmurai alors



Ma Dame, permettez moi de me présenter. Je me nomme Dylan et je vis ...



Je ne fini pas ma phrase, me reprenant de peu avant que je ne dise un mot de trop. J'avais été sur le point de lui avouer que je ne vivais que pour elle, mais dites moi, vous êtes surement d'accord pour partager mon avis, cela aurait été une grave erreur. Prenant sur moi pour paraitre "normal", je repris :



Ma Dame, que faites vous dans un lieu si isolé? Souhaitez vous la présence d'un homme pour vous tenir compagnie? Nous nous connaissons certes pas, mais tout comme vous, j'ai l'impression de vous avoir déjà vu ...Il serait intéressant de savoir d'ou peut bien provenir cette sensation?



Pour la première fois, je ne savais comment me comporter face à une femme. Il fallait dire qu'elle me déstabilisait comme jamais encore je ne l'avais été. Je ne savais ce qu'elle faisait ici, je ne savais comment elle réagirait face à mes propos, mais j'espérais que la curiosité la pousserait à m'en dire plus sur elle, sur cette impression qu'elle avait. En fait, j'espérais qu'elle ne me rejette pas ...



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Ven 11 Oct 2013, 21:26

C'était un rêve, je crois. L'un de ses merveilleux songes enchanteurs dont on ne souhaite jamais se réveiller. Inlassablement, on se laisse bercer dans ses douces illusions en aspirant à connaître ce bonheur dans un ailleurs plus cruel. Le vrai et le faux s’entremêlaient sous mes yeux, et je ne parvenais plus à distinguer le gouffre qui séparait les deux. Tout était si parfait, je ne pouvais croire être dans ma triste réalité. Les paysages enneigés parvenaient à mon regard de façon d'autant plus blancs et purs. Et parmi la tempête de flocons, les pierres et les arbres couverts de givre, un Ange se tenait. Ses traits me paraissaient étrangement familiers. J'avais la drôle de sensation de le connaître, jusque dans la courbe de sa mâchoire, comme si mes longs doigts pâles avaient déjà longé et caressé les lignes de son visage. Pourtant, j'avais beau fouiller dans les tréfonds de ma mémoire, et j'aurais pu me vanter de retrouver assez vite des souvenirs justes, je ne pouvais trouver cet homme dans mon passé. C'était la première fois que je le voyais, que nos chemins se croisait. Je pense que je me serais rappeler d'un homme tel que lui, auquel cas. Il était beau. Mais ce n'était pas son charme qui m'attirait, plutôt ce qu'il dégageait. Il semblait entourer d'une douce aura, délicate et parfumée, qui troublait mes sens, mon cœur et mon âme. Je ne le connaissais pas. C'était un illustre inconnu, un étranger parmi tant d'autres. Et pourtant, je crois que je l'aimais.

L'enchantement se brisa un instant, rompu par un simple geste, et mes belles chimères s'envolèrent aussitôt en une pluie de cristal. J'ai toujours été une femme distante. Mes soupirants, frustrés de mes maigres réactions alors qu'ils aspiraient à mes faveurs, me décrivaient comme une beauté froide. Une belle jeune femme qui refusait le contact. Si cette image me déplaisait, je ne pouvais, parfois, la réfuter tant il était évident que sous ma politesse exquise et mon sourire avenant, je ne souhaitais guère me lier à d'autres et rejetais ceux qui s'approchaient trop près. Ce fut très certainement sa première erreur. Le jeune homme vint vers moi. Certes, son allure était contrôlée et lente, ses pas quelque peu hésitants, mais l'effet fut instantanée : je me crispais. Sans pour autant bouger, je préférais demeurer immobile tandis qu'il se glissait à mes côtés pour prendre mes mains entre les siennes. Seconde erreur. Je ne doutais pas que cela partait d'une très bonne intention. Mes doigts gelés se reflétaient de bleu. Mais c'était bien trop tôt. Légèrement tremblante malgré moi, je me retirais de son emprise sans détourner les yeux pour reculer quelques peu, tout en dissimulant mes mains derrière mon dos, réchauffées par le tissu de mes vêtements. Un pauvre sourire étira mes lèvres, expression malheureuse et désolée signifiant que je ne souhaitais que peu qu'on viole ma bulle de façon si brusque. Pourtant, je ne lui en tenais pas rigueur. Je ne pouvais pas, pas pour si peu, alors que j'avais évincé des hommes pour moins que ça.

« Dylan.» répétais-je tout bas dans un murmure, pensive. Définitivement, je ne connaissais personne de ce nom. Il ne m'était toutefois pas si étranger, pour des raisons que j'ignorais encore. Délicatement, je penchais la tête sur le côté. Je sentis quelques longues mèches de ma chevelure sombre glisser sur mes épaules, et je ne sais pourquoi, j'imaginais que c'était lui, qui me frôlait le bras, et je frissonnais. Songeuse, c'est sa voix qui me tira des cieux et des étoiles. J'arquais les sourcils alors qu'il arrêta soudainement une phrase, pour la formuler autrement. Que voulait-il réellement me dire ? Mon esprit se mit à élaborer des hypothèses plus ou moins abracadabrantes, mais semblait refuser la suite qui paraissait pourtant la plus évidente. Et je m'évertuais à écouter avec une grande attention ce qu'il me confia. Et cette fois-ci, je fronçais sensiblement les sourcils. Le sourire qui illuminait mes traits se fana lentement.

La façon dont il tournait ses phrases, l'expression qu'il abordait, les mots qu'il avait choisis. Tout cela me mettait mal à l'aise. Il était bien trop parfait pour être véritablement un Ange. Et si son air de prince charmant et sa politesse n'étaient qu'une façade pour dissimuler le démon ? Il voulait me retenir, soulignait avec justesse que j'étais seule dans les parages et proposait sa compagnie masculine. Je lui avais dis cette drôle d'impression de déjà-vu qui m'avait assaillis. Avait-il sauté sur l'occasion pour mieux m'embobiner ? Cette histoire me dérangeait. Sa dernière phrase, d'autant plus. Cela me paraissait malsain et terriblement déplacé. Lentement, je reculais, sans le quitter des yeux. Je devais avoir l'air d'une biche sur le point de fuir à grande enjambée. « Je ...» Je ne savais plus quoi lui dire. Lui qui m'intriguait tant il y a quelques instants, j'avais la volonté de le fuir et l'éviter à présent. « Comment...» Je secouais doucement la tête, mécontente. « Je dois m'en aller.» déclarais-je soudainement dans un souffle. « Je suis attendue.» Pourquoi avais-je le besoin de me justifier ? Je finis par détourner le regard pour murmurer le nom de mon dragon. Je voulais partir, et elle était mon échappatoire.

Je tournais subitement les talons. J'avais honte, car tout au fond de mon être, je savais la vérité, mais elle paraissait bien trop cruel à mes yeux pour que je puisse l'accepter. Je fermais les yeux en prenant une grande inspiration, pour que le doux visage de mon Rehla bien-aimé emplisse mes pensées. Je ressentais une immense peine, inexplicable, qui me donnait l'étrange envie de pleurer, ce qui m'arrivait tellement rarement. La dernière fois remontait à des années. Mais une larme, cette traîtresse, roule le long de mes joues blêmes. Je jetais un dernier coup d’œil à Dylan. Je savais. Mais je refusais la vérité. Un drôle de sifflement perça l'air, et une point bleu se profilait à l'horizon. Galatée filait vers moi, pour finir par s'enrouler autour de moi et glisser sa tête sous mon bras. Je ne mis qu'une seconde à grimper sur son dos, et je priais pour qu'elle m’amène rapidement vers d'autres cieux. « Au revoir.» Je ne le regardais plus. Je ne le désirais plus. Car ses grands yeux bleus auraient pu me faire changer d'avis, mais je ne voulais succomber. Je n'étais pas ainsi. Et j’espérais ne jamais l’être.
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