De sa gorge s’échappa un rire rauque, dû à la surprise.
-Ok.
Ne rêver que d’elle, il ne pouvait pas le garantir. Par ailleurs, ce qu’elle venait de lui avouer le mettait assez mal à l’aise. Non seulement la volonté de Persy trahissait véritablement les sentiments qu’elle avait pour lui, ce qui était un peu violent pour lui et son déni, mais en plus elle lui confirmait que le comportement possessif qu’elle avait eu dans leurs songes était bien réaliste. Persy était-elle une Déchue de la Jalousie dans toute sa splendeur ? En plus d’être potentiellement aussi homophobe que les autres Sorciers ? Ça faisait beaucoup de défauts.
-Ça marche. S’entendit-il dire malgré tout.
Il n’était pas certain qu’entretenir cette liaison expérimentale fût une bonne idée. Non, en fait il était sûr que c’était une mauvaise idée. Sa mère lui avait déjà dit que la base d’une relation était avant tout d’être clair sur les libertés et les limites qu’elle imposait. Il l’avait vite compris grâce à aux quelques amants qui étaient revenus à genoux au pas de leur porte alors qu’elle ne les avait reçus que pour le caractère exclusivement sexuel de leurs rapports. Cela avait donné lieu à des scènes violentes et tonitruantes. Ce genre de conneries avait duré plusieurs années quand il était petit et ça l’avait marqué.
-Euh…
Il allait dire oui, mais Perséphone avança qu’elle n’appréciait pas les sous-sols. Il réalisa soudain toute la réalité de ce qu’ils avaient vécu la nuit.
-Attends, tu veux dire que cette chambre dans le rêve… ?
Qu’est-ce que ça signifiait ? Qui était le type qui avait fait irruption dans la pièce à la fin ? Faust n’avait aucune confirmation, mais il avait les réponses. Il comprenait et ça lui glaçait presque le sang. Perséphone avait-elle vraiment vécu avec ce pédophile ? Autant que ça pouvait donner envie de vomir, Faust voulait en savoir plus.
-On peut aller ailleurs si tu veux, mais ça serait mieux si on est sûr d’être tranquille.
Lui avait toujours trouvé les sous-sols super cool. Il craignait que Persy ne changeât cette perception. Il ne voulait pas y associer le visage furieux et horrifié du paternel et que cet endroit ne fût plus que son repère à baisers – est-ce qu’il allait penser à lui dès qu’il embrasserait quelqu’un ? Est-ce qu’il aurait l’impression de l’embrasser lui ? Erk, non. Il voulait le préserver comme son havre de paix en tant qu’élève maléfique.
Faust attrapa la main de Perséphone et se remit sur ses pieds. Il acquiesça. Il était vrai qu’elle avait fait des progrès depuis leur première rencontre. Ce n’était pas grand-chose pour lui, mais c’était sûrement immense pour elle, alors c’était tant mieux.
-... A plus tard.
Il était déçu de devoir mettre fin à ce moment de confession, mais c’était sûrement pour le mieux.
Une fois seul, Faust pivota et fit face à la salle abandonnée. Les images du père lui revinrent soudain en tête et il la secoua. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Faust remonta les marches. Il devait quitter cet endroit avant d’y associer trop de choses qu’il ne voulait pas. Passer à autre chose, s’occuper. Ne plus penser à tout ce qui venait de se passer avant un moment. Il ne voulait pas que ça finisse par le dégoûter.
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