Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Partagez
 

 Une petite fixette | Faust

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Mar 30 Mai 2023, 21:58

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



Perséphone longeait le mur de la salle du club de tricot. Du sol au plafond, des cases foisonnaient, remplies de pelotes de toutes les tailles et couleurs. Des modèles inachevés patientaient sur divers supports, chaises, mannequins, crochets, poignées de fenêtre. Son ongle qui déambulait contre les cases se prit dans un fil de laine et la violette grimaça à la sensation désagréable. Après s'être débarrassée du gêneur, elle garda ses mains près de ses flancs jusqu'à tomber sur un pot cylindrique contenant plusieurs paires d'aiguilles en bois et en métal. Elle en prit une paire pour l'examiner en détail, son index glissant le long de l'outil. Elle récupéra la jumelle et revint à la table où Faust se concentrait sur son ouvrage. Voir le Démon si concentré était une première et le visuel si plaisant à contempler que Perséphone se retenait de lui parler pour ne pas le troubler. Elle s'assit silencieusement face à lui et croisa ses jambes. Pendant plusieurs minutes, seul le cliquetis régulier des aiguilles froissa le silence autour d'eux. C'était l'heure du déjeuner et tout le monde avait déserté le club pour aller déjeuner. Perséphone avait donc jugé le lieu idéal pour manger avec son ami, loin des bavardages bruyants de leurs camarades.

Après avoir suivi le jeu des poignets et des doigts du brun sur les fils colorés de laine, elle passa ses mains sous la table et tenta de reproduire les mouvements avec les aiguilles empruntées plus tôt. C'était plus difficile qu'escompté et elle renonça rapidement, préférant s'abîmer dans la contemplation du profil du garçon. Elle n'avait jamais prêté d'attention aux détails, la forme de son nez ou de ses lèvres, les tressaillements de ses lèvres ou de se sourcils pour dessiner des expressions traduisibles. Le temps passait et il devenait plus facile pour la violette de déchiffrer les attitudes de son entourage. Pour le reste, son étiquette d'étrange fille endossait ses bizarreries et on ne l'embêtait finalement pas tant. Invisible dans la masse. Ça lui plaisait comme ça. Récemment, elle avait même fait l'effort de participer à une soirée organisée par quelques élèves du Charbon. Malgré la fierté d'être sortie de sa zone de confort, il était certain qu'elle ne reproduirait pas l'expérience. Le bout de sa langue était toujours douloureux et un hématome jaunissait son bras là où le crâne l'avait mordue. C'était aussi la première fois qu'elle avait embrassé, mais le fait qu'il s'agisse d'un crâne ne rendait pas l'expérience satisfaisante. Son regard océan tomba sur les lèvres de Faust. Ce serait certainement plus agréable que les dents sales du crâne. Elle se passa la langue sur ses lèvres, fixant toujours la bouche du Démon. Dans ses rêves, elle ne lui était pas inconnue. La sensation avait même été assez délicieuse pour en redemander. Mais les rêves avaient une saveur que la réalité ne possédait pas. Elle en parlait souvent avec Persée, qui se passionnait depuis peu pour le sujet sans qu'il ne daigne lui expliquer pourquoi.

« J'ai embrassé un crâne l'autre jour. » Dit-elle soudainement sans penser à poser un contexte autour de cette information. « C'était mon premier baiser. Je n'ai pas aimé. Il était très insultant et m'a mordue deux fois ensuite. Et toi ? Tu as déjà embrassé quelqu'un ? C'était comment ? »

577 mots


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mer 31 Mai 2023, 22:33

Persy & Faust
Une petite fixette
Aidan Alexander - the hills


Faust s'efforçait de rester concentré sur son travail. Les sourcils légèrement froncés, ses mires allaient d'une maille à l'autre et les comptaient méticuleusement. Faire abstraction de son environnement était difficile. Il se sentait presque aussi mal à l'aise que la première fois qu'il avait tricoté dans son dortoir, devant ses colocataires. Épié. Depuis le temps qu'il le fréquentait, sinon lorsqu'il était seul, c'était dans la salle du club tricot que Faust préférait pratiquer. La présence intruse dans ce paradis de laine était par définition tout à fait malvenue pour que l'étudiant put effectuer son loisir avec la dextérité et l'expertise dont il était normalement doté. La probabilité qu'il loupât une maille ou comptât mal celles-ci augmentait considérablement. Le Démon ne savait même pas pourquoi il avait accepté que Perséphone l’accompagnât – en réalité si : il s'agissait d'un acte d'une alarmante faiblesse. Toutefois, Faust se devait aussi d'admettre qu'il préférait cette interlocutrice à n'importe quel autre. Il savait que cette dernière ne jugerait pas sa pratique et qu'elle n'en dirait pas davantage s'il le lui demandait. Depuis qu’ils s’étaient rencontrés, une confiance mutuelle s'était installée entre eux deux. L'adolescent ne se l'expliquait pas, mais il éprouvait en présence de Persy un calme étrange qu'il peinait à trouver ailleurs.

-Hein ?

Il leva les yeux de son ouvrage, regarda la Sorcière, puis retourna à ses fils de laine. Il avait parfaitement entendu ce qu'elle venait de dire, mais il avait été surpris.

-Ah, ok.

Quelle réaction avait-elle attendu de lui en lui disant cela ? Cherchait-elle à l'impressionner en parlant de sa relation intime avec un cadavre ? A lui, ça ne lui faisait ni chaud ni froid ; au pire, ça le gênait, tout simplement parce qu'il ne comprenait pas ce qu'il avait à voir là-dedans. Il n'était pas nécrophile et ne désirait pas connaitre les préférences sexuelles atypiques de sa camarade.

-Hein ?

Il releva la tête, mais ce fut beaucoup plus bref. Les joues de Faust chauffèrent un peu et il se concentra d'autant plus sur ses mailles.

-Pourquoi tu me demandes ça ?

Il ne comprenait pas. Qu'est-ce qu'elle attendait de lui, elle qui, quand il lui avait fait comprendre qu’il était puceau, avait avancé que cela n'avait pas d'importance ? Pourquoi un baiser pouvait-il compter maintenant ?

Tout comme avec l'acte charnel, Faust n'avait jamais embrassé personne dans la vraie vie et il était parfaitement incapable d'en décrire les sensations. En revanche, il lui était déjà arrivé d'imaginer la chose en rêve. Plusieurs fois. Alors qu'il se remémorait, le Démon écourta la distance entre son visage et ses aiguilles à tricoter. Son champ de vision s'en retrouvait réduit, mais son visage rosissant, lui, était toujours visible.

C’était arrivé quelques semaines plus tôt et à seulement quelques jours d’intervalle. Les rêves dont il était question l'avaient troublé, notamment par leur intensité et le souvenir qu'il en gardait. Il y en avait eu deux en particulier. Lors du premier, Faust s'était réveillé avec une gaule monumentale qu'il avait peiné à cacher au réveil de ses colocataires. La seconde fois, son pénis s'était tenu relativement tranquille, mais il avait bavé sur tout son oreiller en serrant celui-ci dans ses bras. Dans chacun des cas, il avait éprouvé des sensations plus qu’agréables.

Faust réfléchissait à la réponse la plus convenable sans être capable de s’arrêter sur l’une d’entre elles. Persy lui posait une colle et il n'était pas disposé à lui mentir. A chaque fois qu'il essayait, il se retrouvait confronté à ses grands yeux globuleux et il perdait tout courage d'essayer.

-Non, j'ai jamais embrassé, capitula-t-il.

Il attendit une seconde, une réaction, avant d'oser se tourner vers elle. Une hypothèse lui traversa soudain l'esprit. L'éclair lucide le paralysa et serra ses lèvres. Il eut peur, très peur de comprendre ce qui était peut-être en train de se jouer, mais il décida de feindre l'ignorance. C'était très bien, l'ignorance. C'était rassurant, comme les bras protecteurs d'une maman.

-Pourquoi, tu as des vues sur... sur quelqu'un ?

Il ne voulait pas savoir et il ne pensait à personne en particulier.

678 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Ven 02 Juin 2023, 08:32

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



« Je suis curieuse à ton propos. » Expliqua Perséphone, le faisceau de ses yeux fixé sur lui, étudiant ses réactions à défaut de les comprendre toutes. En fait, Faust devait probablement être l'une des seules personnes concernées par sa curiosité. Mieux elle apprenait à le connaître, mieux elle saurait quoi faire - ou ne pas faire - pour qu'il continue de tolérer sa présence. « Et je vois tout le monde s'embrasser autour de nous. J'ai pensé que ça t'étais peut-être arrivé, par le passé. » Rectifia-t-elle après coup, se remémorant qu'il n'avait pas de petite amie actuellement. Ce dernier constat était très satisfaisant. S'il en avait eu une, il aurait certainement passé moins de temps avec elle, et elle aurait été forcée de détester la concernée et qui savait ce qu'elle aurait été capable de faire pour retrouver l'entière attention du Démon.

« Mmh. » Fit la violette sans marquer d'étonnement. Elle sourit même, légèrement. « Nous sommes deux alors. Je ne suis pas sûre qu'un crâne, ça compte. Ça nous fait donc un point commun. » Satisfaite, elle déposa les aiguilles sur la table entre eux et en garda une qu'elle s'amusa à faire danser entre ses doigts écartés à plat, d'abord lentement, puis de plus en plus vite dans un jeu d'adresse qu'elle avait surpris d'autres à faire. « Hein ? » À son tour surprise, elle suspendit son mouvement et rencontra son regard, l'air hagard. Ce n'était pas la première fois qu'on lui posait la question. Au dortoir, il semblait même qu'il n'y avait que ces sujets qui animaient les adolescentes, au grand désarroi de Perséphone. Les garçons occupaient toutes leurs pensées et décisions. Quand elle les voyait passer plusieurs minutes à se décider sur quelle coiffure adopter qui plairait le plus à l'objet de leur convoitise, la sensation de décalage s'accentuait. Cela étant, Faust occupait aussi beaucoup les siennes, même si elle ne se reconnaissait pas dans leur excitation frénétique. Elle n'avait jamais prêté beaucoup d'attention à son apparence, se contentant d'assurer son hygiène sans chercher à s'enjôliver de bijoux ou de maquillage.

« Non. Ça ne m'intéresse pas. » Conclut-elle au terme d'une rapide réflexion. Elle pensait avoir été claire au Fessetival. Peu encline à entendre que les relations charnelles puissent être autre chose que douloureuses et terriblement humiliantes, la recherche d'un garçon devenait alors obsolète. Toute la dimension romantique lui échappait. « Il n'y a que peu de personnes qui m'intéressent, tu sais. Il y a juste toi, parce que j'aime bien être avec toi. » Tout en développant sa pensée à voix haute, la sorcière fit la moue. « On m'a dit de davantage faire attention aux autres, de me forcer car je pourrais alors me découvrir de nouvelles amitiés. Mais je ne suis pas certaine d'être d'accord avec ça. Je ne ressens pas le besoin de m'entourer, et je trouve les autres trop imprévisibles, comme Johannês. Je n'ai pas envie de risquer de me faire battre à chaque fois que j'essaie de sociabiliser. » Certes, elle avait enflammé son écharpe, mais c'était accidentel et tout le monde lui avait dit qu'il avait exagéré et que ce comportement digne d'un Colérique aurait dû être puni. Perséphone n'avait pas relevé, préférant oublier l'incident, et l'adolescent par la même occasion.

« D'ailleurs, c'est pour suivre ces conseils que je suis allée aux speed-datings. Tu y es allé aussi, non ? » Elle essayait de ne pas prendre un ton accusateur. « Pourquoi tu y es allé ? Toi aussi tu veux embrasser quelqu'un ? Personne n'a voulu ? En fait, je posais aussi la question car tout le monde a l'air de trouver agréable de s'embrasser. Sinon, ils ne le feraient pas autant, je suppose. Peut-être que ça demande des compétences qui s'acquièrent par l'expérience ? Ou que ça dépend du partenaire ? » Ses doigts se posèrent pensivement sur ses propres lèvres. « Il faut peut-être avoir des lèvres douces et sentir bon. »

693 mots

Je jure que c'est une Sorcière.


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Dim 11 Juin 2023, 16:41

Persy & Faust
Une petite fixette
Aidan Alexander - the hills


-Ah.

Faust en avait beau en avoir déjà rencontré plusieurs dans sa vie, il n'était pas très doué avec les sables mouvants. Peu importât ce qu'il en faisait, le sujet engloutissait irrémédiablement ses aises et chaque réponse de Perséphone était similaire à un pied appuyé sur sa tête pour l'enfoncer davantage. L'adolescent n'avait pas besoin qu'on lui rappelât qu'il était toujours célibataire à son âge, là où les couples se formaient de plus en plus autour de lui. Ses propres pensées sur la question étaient suffisantes pour troubler son quotidien. Il décida de hausser les épaules. Paraître indifférent était important dans les situations de crise.

-Nous sommes deux alors. Répéta-t-il.

Personne ne l'intéressait non plus. Les garçons, sinon ses potes, étaient cons, et les filles étaient tantôt superficielles ou fades, tantôt hystériques. Les histoires de couple et les aventures étaient de plus en plus sur les bouches de ses camarades. Faust ne fit aucun commentaire quant à l'intérêt – amical, entendons nous – de sa camarade pour lui. Il supposait qu'il était content de l'entendre, mais il tenait à ne pas répondre afin d'éviter toute ambiguïté. Le sujet l'était suffisamment ainsi, d'autant plus lorsqu'il se remémorait les rêves qu'il avait fait d'eux.

-J'ai pas beaucoup d'amis non-plus. On s'en fout, je pense.

Bien sûr, Faust aurait aimé être plus populaire et apprécié qu'il ne l'était présentement. Mais ce qu'il avait déjà était suffisant pour vivre. Il avait par ailleurs entendu parler de cette histoire avec Johannês. Apparemment, Persy avait mis le feu à son écharpe. Certains avaient avancé la thèse de l'accident, d'autres avaient appuyé que la Sorcière était complètement folle. Le Démon, lui, se fichait pas mal de savoir, dans le sens où ça n'était pas à lui que la mésaventure était arrivée, et que même s'il ne lui avait jamais parlé, Johannês avait l'air d'être un con.

-Euh...

Le rythme de son tricotage changea. La pression du pied sur sa tête s'accentuait. Si Persy continuait, il allait s'étouffer dans le sable. Les speed-datings relevaient d'une erreur de parcours dans sa vie étudiante.

-C'était juste pour voir ce que ça donnerait. Mais c'était nul.

Faust n'avait jamais vraiment eu espoir d'y trouver la fille de ses rêves. Cela dit, il n'avait jamais vraiment envisagé que ce put tourner à un tel fiasco. Seule Moon avait rattrapé in extremis cette mauvaise expérience.

-Je sais pas trop.

Il se retint d'arrêter son maillage pour vérifier la douceur de ses propres lèvres. Du côté des garçons, il avait entendu parler de plusieurs techniques pour embrasser les filles. Cependant, il semblait en exister de tellement différentes que chaque commentaire ne faisait que susciter des questions supplémentaires. Avec ou sans la langue ? Fallait-il être doux ou rigoureux ? Lent ou rapide ? Dans le sens des aiguilles d'une montre ou anti-horaire ?? Et qu'en était-il de la salive ? Est-ce que ça avait du goût ? Est-ce qu’il fallait que ça en ait ? Tout ça ne lui avait pas paru si compliqué durant ses songes. Il n'avait pas réfléchi, s'était laissé aller comme si le geste était évident.

-On verra quand on trouvera quelqu'un. Dit-il sur le ton de la plaisanterie. J'ai pas envie d'embrasser quelqu'un qui me fait pas envie.

Masquer la triste réalité par de l'humour et de l'optimisme, auxquels il ne croyait pas vraiment. Il se demandait à quoi pourraient ressembler ses futurs partenaires. Il n'avait pas de type particulier. Faust se racla la gorge et reprit son tricot à son rythme de croisière.

-Je pensais que tu avais déjà embrassé. Avant le crâne.

Comme elle lui avait fait comprendre qu'elle n'était plus vierge, il avait songé qu'elle avait aussi connu des préliminaires, aussi plaisants eussent-ils pu être.

-Je sais que c'est pas pareil, mais... enfin, je pensais que peut-être... Laisse tomber.

Il n'aurait jamais dû parler de ça. Il était idiot.

641 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Dim 11 Juin 2023, 23:36

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



Qu'il n'eut pas trouvé les speed-datings à son goût réchauffa Perséphone de l'intérieur. « Ah. Ils n'avaient pas l'air très bien organisés. Ils m'ont d'abord mise avec une autre fille, Muscarine, de l'Obsidienne. Elle avait de bons caramels, et de bons conseils. J'ai aussi rencontré ton colocataire. Taj. Tu le savais ? Quoi qu'il en soit, je propose qu'aux prochains speed-datings, on reste ici tous les deux. Ce sera sans doute mieux. Tu pourras peut-être m'apprendre à tricoter. » Elle n'en avait pas trop envie en vérité, la tâche lui paraissait compliquée et elle était certaine de s'emmêler sur les mailles. Elle préférait de loin le regarder faire, la façon dont ses doigts s'articulaient avait quelque chose d'hypnotisant.

« Trouver quelqu'un. » Répéta-t-elle pensivement, les yeux fixés sur les mains de Faust. Elle n'avait pas trop envie qu'il trouve quelqu'un, et elle n'avait pas envie de chercher quelqu'un non plus pour elle-même. Sa bouche se tordit face à ce problème d'une complexité imprévue. Ses yeux remontèrent sur Faust ensuite. « ... » Il faisait référence à son père. Il ignorait bien sûr que les sévices subis lui venaient de son père car elle ne s'était jamais étendue sur le sujet et il n'avait plus posé de question depuis le Fessetival. « Non. Ce n'était pas comme ça. » Confirma-t-elle. Sa voix s'était enrobée d'une couche de froideur et elle détourna le regard, les traits soudain tendus. Curieusement depuis qu'elle était ici, plus le temps passait loin d'Amestris, et plus les souvenirs devenaient lourds à porter. Leur réalité s'accrochaient sans répit à elle, l'entraînant dans des profondeurs dont elle craignait ne pas pouvoir ressortir parfois. Elle n'en avait pas parlé à sa consultante, devinant que les séances se multiplieraient auquel cas. Elle lui taisait ses cauchemars, les sueurs froides, les crises de panique qui s'emparaient d'elle sans prévenir. Et elle exécrait la compassion qui suintait de la femme dès qu'elle évoquait son passé. Elle n'en voulait pas. « Je ne crois pas qu'embrasser rentre dans ce cadre-là. Ici, ceux qui s'embrassent ont l'air de s'apprécier. Or, je ne l'aimais pas, et lui non plus. C'est sans doute pour cela qu'il n'a jamais essayé. » Son regard résolument verrouillé sur la fenêtre, la violette força les muscles de ses jambes à se décontracter quand elle réalisa la douleur qui en découlait.

« Je crois que je préfère embrasser le crâne que lui. D'ailleurs, j'avais préféré aussi embrasser le crâne plutôt que ce garçon, Lazare. Il est dans notre département et c'était son gage lors de la soirée. C'était ça ou embrasser le crâne. J'ai préféré prendre les devants plutôt qu'il ne décide de m'embrasser. Mais peut-être que j'aurais dû le laisser faire, pour voir ce que ça faisait. Ce n'est pas comme si quelqu'un allait en mourir, alors que ce crâne a failli m'arracher ma langue. » Maintenant qu'elle y réfléchissait, tous ses rapports avaient une connotation négative. Peut-être que le problème au fond, c'était elle. Et peut-être que si elle initiait avec Faust une relation qui dépassait le stade amical, alors tout serait gâché et elle se retrouverait seule de nouveau ? Inquiète, elle commença à se ronger un ongle. Dans ses rêves, l'embrasser avait été si bon et naturel, comme boire de l'eau, mais en mieux. Ou comme le miel du pain d'épices au Fessetival. « J'ai rêvé que je t'embrassais. Et c'était bien. J'avais aimé ça. » Elle n'osait plus le regarder, les yeux rivés sur la table.

640 mots

Proposition de jeu d'alcool : boire un shot à chaque fois qu'on écrit le verbe embrasser.


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 12 Juin 2023, 23:14

Persy & Faust
Une petite fixette
88rising & MILLI - Mind Games (feat. Jackson Wang)


Faust jeta un coup d'œil en direction de sa camarade. Il fuyait sa propre bourde en restant rivé sur son ouvrage du plus qu’il le pouvait.

-Désolé.

Il comprenait que c'était un sujet sensible sans pour autant saisir à quel point. Le problème était qu’il n'osait pas lui demander directement, mais il aurait aimé savoir ce qu'il lui était arrivée dans les détails. Cependant, en le faisant, il avait peur de passer pour un pervers. La démarche était par ailleurs motivée par une sorte de curiosité malsaine : il ressentait le besoin de visualiser. Au-delà de mieux comprendre sa camarade, il en allait d’enrichir son imagination de scène obscènes qui auraient le pouvoir de le choquer. Il avait tant de questions, à commencer par savoir qui avait abusé d'elle, et ensuite, comment.

-Désolé. Répéta-t-il.

En revanche, il aurait voulu ne pas en savoir davantage sur ses aventures avec le crâne. S'excuser avait été la seule idée qui lui était passée par la tête pour la faire taire et ça n'avait même pas marché. Le garçon termina une ligne de maille et changea de pelote de laine. Il avait déjà tricoté une longue bande violette et passait au noir. Il effectua une opération technique puis forma la première boucle, avant de poursuivre à son allure de départ. Un courant électrique traversa soudain tout son corps. L'effet fut si puissant qu'il le força à poser ses aiguilles sur la table.

-C'est vrai ?

Il se tut et sentit une vague de chaleur le submerger. Il s'était écrié avec autant de surprise que d'enthousiasme. Faust tenta d’analyser sa propre réaction, mais décida qu’il ne voulait en venir à aucune conclusion. Pourtant, quand il repensait à leurs étreintes, à leurs visages si proches, à ses lèvres et… Non. Le Démon s’empêcha de baisser les yeux vers son pantalon et se persuada qu’il ne s’y passait rien. Perséphone ne lui plaisait pas mais à cause du ton qu’il avait employé, cette dernière penserait le contraire et ce serait un carnage pour se sortir de ce pétrin. Faust eut envie de mourir. Il bafouilla un "enfin, ah bon ?" pitoyable, puis laissa place à un silence insurmontable. L'envie de mourir s'accentua. Il s’efforça d’effectuer quelques exercices de respiration et reprit au bout d'un moment.

-... C'était quoi comme rêve exactement ?

Il était rouge comme une pivoine et se demandait s’il lui était encore possible de rattraper sa maladresse. La réponse était non et il le savait. Il lui était en outre venu une idée absurde :

-Je sais pas, je me dis que j'ai peut-être rêvé de la même chose...

Bien sûr, ce n'était qu'une hypothèse sans fondement et parfaitement improbable. Quelle était la probabilité qu'ils eussent fait précisément le même rêve à la même période ? Faust n'était pas très doué en statistiques, mais la valeur était sûrement si faible que l'on pouvait l'arrondir à zéro.

482 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Sam 01 Juil 2023, 19:29

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



Perséphone sursauta, surprise d'avoir provoqué une si vive réaction. Lentement, elle hocha la tête pour confirmer, coulant un regard par en dessous vers Faust pour scruter son expression. Lui d'ordinaire d'humeur maussade au mieux, acariâtre au pire, lui offrait quelque chose de nouveau. Ce ton-là était nouveau. Il était chaud et coloré. Il parut s'en apercevoir au même moment car il se renferma dans un faciès bien plus familier et la violette ne put empêcher un sourire tendre d'étirer ses lèvres. Ce Faust-là, elle le connaissait, elle pouvait mieux l'appréhender et composer avec. L'autre Faust soulevait trop de questions complexes et Perséphone ne pouvait se concentrer que sur un problème à la fois et sa fixette sur le baiser n'avait pas encore trouvé le chemin du placard. Sa consultante aurait été contente de la voir éprouver enfin de la curiosité pour quelque chose, mais elle ne saurait jamais rien de cette obsession passagère.

« Oh. C'était un peu particulier. Et il n'y a pas eu qu'une seule fois en vérité. J'ai plusieurs fois rêvé de toi. » Elle planta son regard dans le sien, comme elle avait souvent tendance à le faire, sans cligner des yeux et sans que rien ne transparaisse dans ses yeux clairs, comme si l'océan bleu avait avalé son âme et qu'elle n'était plus qu'un vaisseau. Ce n'était qu'apparence. Intérieurement, une violente tempête soufflait sur son coeur. « La première fois, tu étais une femme mais je savais que c'était quand même toi. Puis, l'autre fois, nous jouions à un jeu dans une grande maison. Il y avait un ruban en jeu. Tu étais... » Elle hésita. Dans son rêve, Faust avait montré une facette qu'elle ne lui connaissait pas. Apaisée et apaisante. Il avait été attentif, et même malicieux. Il avait été à elle, et elle avait été à lui. Sans barrières ni conditions. « ... caché. » Compléta-t-elle sobrement en évitant son regard. Ce n'était qu'un rêve, et elle ne devait pas transposer sur son ami celui qu'il avait été alors. Elle n'avait pas besoin qu'il soit différent. Elle l'appréciait autant quand il ronchonnait et faisait preuve de mauvaise foi que lorsqu'il se montrait doux dans son imaginaire inconscient.

Puis la remarque du Démon prit une nouvelle signification et la sorcière releva derechef les yeux sur lui. « Tu as aussi rêvé de moi ? Que tu m'embrassais ? » Ce fut à son tour d'être enthousiaste. C'était si nouveau pour elle qu'elle en fut la première décontenancée, incapable de savoir quoi faire avec cette nouvelle énergie. Avec un choc, elle s'aperçut que des flammes léchaient ses doigts. Aussitôt, elle réfréna sa magie. Quand elle déplaça ses mains, elle vit l'empreinte de ses doigts sur la table. Embarrassée, elle fit disparaître ses mains sous la table et fit comme si de rien n'était. « Tu penses que ce serait pareil en vrai ? Tu... Tu veux essayer ? Je sais que tu as dit que tu voulais le faire avec quelqu'un qui te plairait mais... Tu n'as qu'à imaginer que je suis quelqu'un qui pourrait te plaire ? Si tu fermes les yeux, ce sera plus facile. Je fermais souvent les yeux quand... Enfin, ça aidait. Un peu. »

562 mots


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 03 Juil 2023, 22:09

Persy & Faust
Une petite fixette
Aidan Alexander - the hills


En écoutant ce qu’elle avait à dire, Faust n’avait plus peur de regarder Perséphone dans les yeux, analysant du mieux qu’il le pouvait ses réactions. Comme d’habitude, c’était assez difficile. Sa camarade était plus douée que lui au jeu de la dissimulation de ses émotions. Lui avait de plus en plus de mal. Dès que la Sorcière rajoutait des détails à ses explications, il se sentait devenir plus fébrile que la seconde précédente. Le constat qu’il était en train de faire était intrigant et effrayant. Lui aussi avait fait plusieurs rêves. Lui aussi avait rêvé être une femme. Lui aussi avait rêvé des rubans et de la grande maison.

-Oui. Souffla-t-il simplement à la réaction de son amie.

Elle s’était exclamée comme lui. Son regard fut attiré par les flammes entre ses doigts et il comprit que c’était également l’indicateur d’un certain émoi. Que devait-il en conclure ? Faust était trop profondément plongé dans le déni pour le savoir.

-C’était le même genre de rêve.

Il ne développa pas plus. Après tout, Perséphone avait été assez succincte et évasive. Peut-être que ce n’était qu’une coïncidence et que tout compte fait, leurs rêves n’étaient pas aussi similaires que tous ces indices le laissaient penser.

-Je sais pas.

Embrasser n’était probablement pas aussi bien que dans leurs songes. Tout était toujours mieux ou pire en rêve, mais ce n’était jamais réaliste. Par ailleurs, les adolescents qu’ils étaient avaient tendance à beaucoup spéculer sur tout et n’importe quoi. Peut-être que toutes les affaires liées au couple étaient merdiques et cette vie d’amour, d’eau fraîche et de drames bien ficelées n’étaient qu’une façade que les gens s’efforçaient quasi-collectivement de porter. Soudain, Faust fut surpris de comprendre l’impact culturel qu’avait eu Basphel sur sa personne. A la maison, sa mère n’avait jamais eu aucune conception du couple et ne faisait rien miroiter. Les partenaires qu’elle amenait à la maison avaient beau être familiers et récurrents, ils n’étaient rien d’autre que des plans cul.

-Euh.

Faust écarquilla les yeux. Essayer ? Là, maintenant, tout de suite ? Là ? Maintenant ? Tout de suite ???

-Non, c’est pas ça le problème. Rétorqua-t-il quand elle avança qu’elle n’était pas son genre.

Il voulut se rattraper aussitôt mais ne trouva pas les mots pour le faire correctement. Ce n’était pas que Persy était son type de fille. Elle ne l’était pas, pas non plus. En fait, elle était neutre et il tenait à le lui rappeler parce qu’il la trouvait trop dure avec elle-même. L’adolescent balaya la salle de tricot du regard, avec davantage d’insistance au niveau de la porte d’entrée. Celle-ci n’était pas verrouillée et de l’autre côté se trouvait certainement tout une flopée d’élèves qui pourraient, s’ils le voulaient, ouvrir soudainement celle-ci sans se soucier qu’ils fussent en pleine expérimentation privée.

-T’es sûre que tu veux essayer ?

Est-ce qu’elle lui avait proposé ça pour lui faire plaisir, par ailleurs ? Est-ce qu’elle en avait vraiment envie ? Le garçon ne voulait pas la forcer. Il n’en voyait pas l’intérêt et se sentirait plutôt comme un connard à devoir lui imposer ça. Ca n’était pas sa façon de faire.

-On devrait… On devrait aller ailleurs, peut-être. Il regarda Persy. Les autres membres du club vont pas tarder à venir.

C’était complètement faux, mais il ne voulait pas que cela se passât ici. C’était un lieu public.

-Je connais un endroit si tu veux.

Le Démon n’était pas bien sûr de ce qu’il faisait, mais il était déjà en train de ranger son kit de tricot et son œuvre inachevée – c’était une écharpe qu’il avait l’intention d’offrir à Persy plus tard – dans son sac. Il invita ensuite sa camarade à le suivre. Ils allaient descendre de quelques étages.

621 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Lun 03 Juil 2023, 23:01

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



Donc, il y avait bien un problème. Est-ce que... Perséphone fronça les sourcils, soudain incertaine. Est-ce que Faust était plutôt attiré par les autres garçons ? Voilà qui était embêtant. Il n'y avait pas vraiment d'autre personne avec qui elle voulait tenter l'expérience. Seul le Démon avait sa confiance. Auparavant, l'homosexualité ne lui aurait même jamais traversé l'esprit tant ça lui paraissait inconcevable, le terme lui-même n'existait pas dans son vocabulaire mais à Basphel, elle avait entendu des rumeurs, parfois même vu certains rapprochements entre des personnes du même sexe. Le premier choc passé, elle en avait longuement parlé avec sa tutrice. Il lui semblait que des amis n'étaient pas supposés être si proches ou se palper avec une discrétion très relative, qui ne survivait pas à l'examen attentif de la Sorcière désireuse de comprendre les codes sociétaux de l'école pour réussir à maîtriser son fonctionnement, l'objectif étant bien sûr de paraître si normale qu'elle en deviendrait invisible. Elle aspirait à cette tranquillité. Peut-être devait-elle tout simplement apprendre à devenir invisible ? Elle se nota de mener quelques recherches.

« Oui. » Confirma-t-elle sans le quitter des yeux. Il s'agitait. Elle reconnut ce comportement. Au Fessetival, il avait eu le même. Elle avait alors cru être la source de son malaise, mais avec le temps passé à ses côtés, elle s'était aperçue qu'il n'y avait que lorsqu'ils abordaient ces sujets qu'il devenait bizarre. La sorcière avait du mal à comprendre pourquoi. Au fond, ce n'était pas grand chose. Un contact de rien du tout, pour être fixé sur la question. Ils n'étaient même pas obligés de faire usage de leur langue et pouvaient procéder par étape afin d'arrêter sitôt que l'un n'avait plus envie de continuer. Elle garda cette réflexion pour elle-même. La proposition avait déjà suffisamment ébranlé Faust, il ne lui paraissait pas judicieux de détailler pour le moment. Ils verraient bien sur le moment.

« Comme tu voudras. Je te suis. » Elle lui emboîta le pas, surprise lorsqu'il emprunta plusieurs volées de marches vers le bas. Les torches succédèrent à la clarté diurne se déversant des fenêtres et la température chuta considérablement. Perséphone qui s'appuyait au mur ramena le bout de ses doigts pour inspecter la matière un peu humide qui s'y était déposée. De la moisissure. Il y en avait souvent sur les murs de sa chambre à Amestris, quand il faisait froid et qu'il pleuvait, c'est-à-dire souvent. Elle réprima un frisson et s'essuya avec un mouchoir. Sans se plaindre ni poser de question, elle suivit Faust jusqu'à ce qu'il s'arrête. Alors, elle regarda autour d'elle. Le silence les environnait, épais. L'air avait une odeur relativement lourde, marécageuse, qui lui donnait envie de se moucher. « Mmh. » Fut son unique commentaire. Y avait-il quelque chose ici qui rendrait l'expérience plus optimale ? Un Démon avait-il besoin d'être dans un espace clos pour embrasser ? Il lui semblait que seuls les Vampires craignaient le soleil, mais ses lacunes sur les différentes races peuplant le monde demeuraient suffisamment conséquentes pour que le doute reste ouvert sur les Démons. « Bien. Tu es prêt ? » Son sac glissa de son épaule et, après avoir regardé autour d'elle, Perséphone l'accrocha sur un morceau de métal ressortant du mur qui avait dû servir de fixation à un meuble auparavant.

Ses pieds l'amenèrent ensuite face à Faust et elle leva le nez vers lui. Comparativement à d'autres, il était plutôt petit, mais une fois près de lui, il apparaissait nettement plus grand qu'elle. Ne sachant pas quoi faire de ses mains, elle les laissa pendre inutilement le long de son corps et attendit, le fixant droit dans les yeux.

648 mots


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mar 04 Juil 2023, 18:34

Persy & Faust
Une petite fixette
Aidan Alexander - the hills


-Je sais pas si on a trop le droit d’aller aussi bas.

La voix de Faust résonna contre les parois humides des locaux abandonnés. Il descendait les marches avec assurance. Il ne venait pas souvent ici, mais les sous-sols de l’école étaient un lieu qu’il appréciait.

-La première fois que j’y suis allé, c’était avec le professeur Jil. Elle voulait qu’on explore tout ça en groupe. Il fit une pause dans son récit. A un moment, ça s’est effondré sous nos pieds. On s’est retrouvé dans un endroit vraiment bizarre, tout bleu et un peu labyrinthique.

Le garçon parlait beaucoup plus que d’habitude. Il ressentait le drôle de besoin de combler le silence entre eux. La descente était assez longue et c’était un parfait prétexte pour oublier ce pour quoi ils se rendaient là-bas.

-Je sais pas si on peut dire que ça s’est super bien terminé. Y’a pas eu de morts en tout cas. Mais y’aurait pu. Je comprends pas trop pourquoi la prof s’est pas fait virer après ça.

Il le disait comme ça. Pour autant, il était content que leur professeure de botanique n’eût pas été renvoyée. Il n’était pas fan de sa matière, mais elle avait tout le mérite d’augmenter drastiquement le niveau de fun du corps enseignant.

Après les escaliers, Faust les emmena dans une pièce. On n’y voyait plus grand chose malgré les torches. C’était sûrement les dernières salles de classe avant de plonger dans l’obscurité des locaux les plus abandonnés. Celle-ci était vide. Les chaises, les tables et les armoires avaient dû être rapatriées à la surface pour être utilisées ailleurs. L’écho du moindre geste était décuplé par rapport à l’étroitesse des cages d’escaliers, ce qui avait de quoi effrayer un groupe d’élèves de la Craie.

-Ca devrait être bon.

Il sentait aussi stupide qu’obligé de faire des commentaires. Il fit lui-même le tour du propriétaire avant de se retourner vers Persy. Il fut surpris de voir qu’elle était déjà en position pour procéder.

-Oh, ok…

Sa camarade avala sans une once d’hésitation la distance qui les séparait. Le Démon ne bougea pas. Il n’avait jamais eu peur d’elle mais il était soudainement intimidé. Il baissa la tête vers la sienne alors qu’elle le regardait fixement.

-Euh… Ok… Souffla-t-il tout bas pour se rassurer.

Il attendit un peu, mais Persy restait comme ça. C’était elle qui l’attendait les bras ballants. Lui ne comprenait pas. Elle comptait rester comme ça ? Ça n'avait rien d’une position pour embrasser. Lui leva ses mains. Est-ce qu’il devait les poser sur elle ? Où ça ? Sur ses hanches ? Sur ses épaules ? Sur sa nuque ? Devait-il prendre son visage ? Il avait envie d’établir un contact, mais il avait peur qu’elle trouvât cela inapproprié et reculât. Il hésita, puis se dit que peut-être, il pouvait se résoudre à faire comme elle. Les bras le long du corps, Faust se pencha.

Il y eut un premier contact incertain entre leurs lèvres, que le garçon choisit d’assumer pleinement dans un second temps. Puis il cessa de bouger. Les yeux fermés, il analysait les premières sensations. C’était mou et un peu humide. Pas trop certain de faire correctement, l’adolescent se décolla puis reprit le baiser. Cette fois-ci, il osa bouger ses lèvres pour imiter le baiser dans ses rêves, et posa timidement ses mains au niveau de la taille de Persy. Ce fut un peu mieux. Il sentait peut-être une once de petits frissons le parcourir, mais il n’était pas sûr. Il était surtout perturbé. Faust se sépara d’elle.

-Hm… Est-ce qu’il devait dire quelque chose ? Ça va ?

Il ne fit aucun commentaire sur sa propre expérience qui, comme il l’avait supposé, n’avait pas été aussi fantastique que ce dont il avait rêvé. Embarrassé, il fit mine d’examiner les alentours, alors qu’il l’avait déjà fait.

-Dans mon rêve, il y avait une pièce un peu comme ça aussi. Enfin, c’était une chambre, mais c’était miteux pareil. Là on s’est embrassé et je me suis réveillé.

Il venait de s’en rappeler, justement à cause de la similitude de la scène. Il n’imaginait pas que cela avait une quelconque signification. Après tout, ils n’avaient pas fait les mêmes rêves ; c’était plutôt lui qui avait inventé tout ça et grâce à son inconscient, c’en était devenu prémonitoire.

-Bon. On remonte ?

Il avait besoin de réfléchir à ce qu’il venait de se passer.

734 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Mar 04 Juil 2023, 23:23

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



Dans l'attente, les battements de son coeur marquaient les secondes. L'intérieur de ses paumes était moite ; le bout de ses doigts, glacé. Elle se surprit à déglutir en même temps que son regard suivait le mouvement de la pomme d'Adam de Faust. Son appréhension la contaminait. Il y avait de l'impatience aussi. Ils avaient fait tout ce chemin pour trouver l'endroit propice, où le Démon se sentirait suffisamment à l'aise pour soulager leur curiosité. Ils en avaient rêvé aussi, et leurs rêves avaient hissé ses attentes plus haut que prévu. Inévitablement, la déception attendait dans l'ombre pour la frapper.

Il se baissa sur elle et ce fut comme si un poing invisible donnait un grand coup dans ses poumons pour en chasser tout l'air emmagasiné. Ses yeux s'écarquillèrent plus encore. Elle vit ses paupières closes, ses cheveux qui retombaient sur ses sourcils, le grain de sa peau. Avec retard, elle l'imita et se réfugia dans le noir où elle put se consacrer à l'étude de ses sensations sans être distraite. Le constat arriva plus vite que prévu. Une évidence. Il manquait quelque chose. Il rompit le baiser mais revint sur ses lèvres presque aussitôt, accompagné de ses mains. Perséphone se figea au contact sur sa taille et dut lutter contre ses instincts pour ne pas s'arracher au contact et s'enfuir le plus loin possible. Distraitement, elle nota que la bouche de Faust bougeait contre la sienne. Là encore, il manquait quelque chose mais elle était trop concentrée à ne pas hurler pour réussir à déceler l'élément absent et ce fut un soulagement quand il s'écarta. Aussitôt, ses bras se refermèrent sur son buste et elle prit elle-même un pas de distance supplémentaire entre eux.

« ... » Incapable d'articuler une réponse, la violette fixait le sol et respirait par à-coup. Avec horreur, elle comprit que le début d'une crise de panique se dessinait. La voix de Faust lui parvenait comme s'il était loin dans un tunnel. « Non. » Pas maintenant. Pas comme ça. Elle se pinça les bras pour briser l'épaisse bulle qui l'enveloppait et se remplissait d'un liquide impalpable qu'elle savait capable de la noyer s'il remplissait entièrement la bulle. Réfléchir. C'était la clé. Respirer. Réfléchir. Elle tenta de mettre un sens sur ce que Faust avait dit.

« Attends. » S'entendit-elle dire. Le pincement sur ses bras manqua lui arracher un glapissement. Demain, il y aurait des bleus. Peu à peu, la pièce retrouva ses couleurs et sa solidité. « Attends. » Répéta-t-elle, et cette fois, elle entendit sa voix résonner normalement à ses oreilles. « Non. Pas tout de suite. » Elle s'avança et attrapa sa manche. Puis, après une hésitation, poussa l'audace jusqu'à prendre directement son poignet. Elle frémit, dans l'attente de la vague d'angoisse, mais rien ne vint, comme si elle venait d'imaginer sa crise. C'était plus facile quand elle était celle initiant le contact. C'est ce qu'elle avait suspecté, mais elle fut surprise de la joie incrédule qu'elle en retira, presque effrayée des conséquences qu'elle pouvait en tirer. « Est-ce qu'on peut réessayer ? Je veux vérifier quelque chose. » Car elle avait trouvé ce qui clochait. Ce pourquoi elle n'avait rien retrouvé de ce qui avait fait battre plus vite son coeur les nuits où elle avait rêvé d'eux. Elle devait laisser la petite fille inerte dans sa prison, devenir une autre, loin des interdits et des punitions dès qu'elle osait répondre ou le regarder dans les yeux, le chasser dans l'oubli, oser et être. Devenir.

Froides, ses mains remontèrent jusqu'aux épaules du Démon. Perséphone s'y appuya, tant pour qu'il se penche que pour y prendre appui en se dressant sur la pointe des pieds. Froides, ses lèvres capturèrent les siennes comme pour leur dérober leur chaleur. N'écoutant que son instinct, elle pencha sa tête légèrement et entrouvrit ses lèvres. En donnant de petits coups, elle encouragea le brun à faire de même. Contrairement à lorsqu'elle était restée passive, les sensations déferlèrent, trop nombreuses pour les dénombrer, trop confuses pour les identifier. La prise de contrôle l'enivra plus encore que lors de la soirée avec le Charbon où on lui avait donné à boire de l'alcool. Elle se découvrait capable de provoquer quelque chose et se demanda où était la limite maintenant que la barrière avait été abattue. Comme une affamée, sa bouche se pressa plus durement mais quand son corps épousa naturellement le sien, elle se rejeta en arrière brusquement et le repoussa des deux mains en réprimant un couinement. Quelque chose de sauvage s'était allumé au fond de ses yeux et elle l'observa, le souffle court.

808 mots


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mer 05 Juil 2023, 21:19

Persy & Faust
Une petite fixette
DPR IAN - Mood


La force qui le retînt sur place lui fit réaliser à quel point il avait eu envie de fuir. Faust retint son souffle. Il regretta l’idée d’avoir voulu partir aussi lâchement. Perséphone ne s’était pas montrée bien et lui n’avait pas réagi. Il s’en était fichu. Il s’en fichait toujours un peu, dans un sens. C’était elle qui avait insisté pour le faire et donc aussi sa responsabilité.

-Quoi ?

Il la dévisageait par-dessus son épaule, un pied sur la première marche de l’escalier. Il ne comprenait pas pourquoi elle le retenait. Ils avaient fait ce qu’ils avaient à faire, non ? Ça n’avait pas été terrible, et alors ? Ce n’était pas très grave. Même s’il était déçu, le garçon s’était préparé à ça.

-Si tu veux.

Il ne comprenait pas ce qu’elle avait en tête, mais puisqu’ils y étaient, ça ne coûtait rien de retenter. L’adolescent prit enfin la peine de se retourner.

Il ne s’attendait à rien en particulier, alors le poids sur ses épaules le surprit. Il laissa Persy se faire à son initiative, plus audacieuse. D’abord, la nouvelle dynamique imposée à leurs lèvres le déstabilisa, mais il finit par comprendre et s’harmonisa. Il imita sa partenaire, ses mains frôlant les courbes de la fille sans trop savoir si elles pouvaient encore s’y poser sans la perturber. Mais l’étreinte s’intensifia avant qu’il n’eût pu trouver la réponse par lui-même, et par la force instaurée par Perséphone, il finit par le faire avec plus de vigueur que la première fois. Juste une seconde. Alors que les sensations avaient commencé à devenir intéressantes, Persy s’arracha à lui.

-Quoi ? Il fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’il y a ?

Il n’était pas en colère, mais il perdait un peu patience. Il ne comprenait pas les réactions de Persy. Est-ce qu’il avait fait quelque chose de mal ? Il n’avait pas l’impression et pourtant, la Sorcière était dans un drôle d’état. Elle avait aussi été dans un drôle d’état après leur premier essai, mais ce n’était plus pareil. C’était une autre forme de panique.

-C’était bien, je trouvais.

Il n’était pas sûr d’à quel point, mais certainement mieux qu’avant. L’adolescent baissa soudain la tête vers son pantalon. Son cœur manqua un battement et il décida de bouger pour détourner l’attention. Il effectua quelques cent pas, puis lâcha son sac et s’assit par terre, le dos contre un mur et les jambes repliées pour dissimuler son vice.

-C’était ressemblant.

Par rapport aux rêves. Chaque tentative ravivait davantage de souvenir qu’il avait de leurs songes. Faust laissa sa tête basculer vers l’arrière. Le contact froid du mur contre son crâne lui fit du bien. Son corps était brûlant. Il ferma les yeux et chercha à faire le vide dans son esprit pour se calmer plus rapidement. C’était la première fois qu’il ressentait tout ça et que la tension en lui était montée aussi vite. Ce simple baiser avait eu un pouvoir terrible sur son anatomie.

-Qu’est-ce que ça t’a fait quand… t’as rêvé de nous deux ?

D’habitude il n’aimait pas se vouer à ce genre d’introspection mais là, il avait besoin de savoir. Ils avaient besoin de savoir tous les deux ce qu’il se passait.

-Est-ce que le réveil était désagréable, ou est-ce que ça t’a plu ?

Faust ouvrit les yeux, regarda Persy, puis les referma. Quelle qu’elle fut, il attendait sa réponse comme une enclume. Celle-ci s’abattrait peut-être sur ses doutes ; peut-être sur son embarras ; ou peut-être sur les deux en même temps.

586 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Mer 05 Juil 2023, 22:56

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



« Oui. C'était bien. » Confirma Perséphone d'une voix morne qui démentait son affirmation et ne trahissait rien de son émoi interne. Ce baiser l'avait chamboulée jusqu'aux os. Que devait-elle faire de cette tension accumulée dans son ventre maintenant ? Sa panique s'était résorbée sitôt qu'elle avait repris une distance de sécurité, pour aussi vite se transformer en désir de le toucher de nouveau, en prenant son temps cette fois, ou au contraire en allant plus loin. Les deux à la fois. C'était comme le miel au Fessetival, y goûter un peu ne suffisait pas, il lui fallait tout le pot.

Le brusque mouvement de sa tête vers le bas attira aussi son regard sur la protubérance. Est-ce qu'il voulait... Non. Par le passé, cette manifestation se terminait toujours de la même façon et elle avait appris à haïr ce morceau de chair qui la déchirait en s'insinuant en elle. Mais Faust ne ferait jamais ça. Faust n'était pas son père et elle devait cesser de penser aux deux en même temps avant que sa relation avec le Démon ne prenne un tournant malsain, bien qu'avec leurs races respectives, ce dénouement semblait inévitable. Pourtant, elle ne s'était jamais sentie que bien en sa compagnie. Peut-être s'annulaient-ils mutuellement ?

« Ce n'était pas désagréable. » Dit-elle doucement. Elle s'avança et se laissa glisser à terre à côté de lui et disposa ses jambes de façon à s'asseoir en tailleur, disposant sa jupe pour qu'elle lui recouvre bien les cuisses. Elle se mit ensuite à tripoter distraitement les lacets de ses chaussures. Penser qu'il y a une minute à peine, elle s'accrochait éperdument à lui, lui arracha presque un sourire. Il n'avait pas fuit en courant. Il avait trouvé ça bien. Même assez bien pour que son corps y réagisse. Un rugissement de victoire se déployait en silence en elle. Pourtant, ce n'était jamais ainsi qu'elle avait voulu de Faust. Sa présence lui suffisait. Elle n'avait guère besoin de plus. Être assise ainsi à côté de lui suffisait à la contenter. Non ? Comment savoir quand on se mentait à soi-même ?

« Je ne dirais pas que ça m'avait plu non plus. C'était inédit comme sensation. Comme une envie de se gratter sans savoir où. Ou comme avoir faim, ou chaud et soif. Comme un besoin. Ensuite, je n'avais pas réussi à me concentrer de la journée ensuite, je n'arrêtais pas d'y repenser. C'était troublant, surtout quand je t'ai vu ensuite. Mais tu étais comme d'habitude et j'ai fini par ne plus y penser. Et là, quand on s'est embrassés, ça m'a refait cette sensation de besoin, juste là. » Son index s'enfonça mollement dans son ventre. « Je crois que je comprends les autres. C'est plutôt bien, même si c'est un peu étrange. Je crois que ce qui aide, c'est que j'aime bien ton odeur. Je crois que c'est ton shampoing. » Releva-t-elle soudainement, comme si elle venait d'y penser. « Et j'aime bien ta bouche. » Timidement, elle avança sa main jusqu'au visage de Faust. Elle n'osa pas aller jusqu'au bout et ramena sa main à elle. « C'est difficile pour moi, je ne suis pas sûre de comprendre mes réactions. C'est bien, mais j'ai peur en même temps. Je ne sais pas de quoi. Je n'ai jamais trop aimé qu'on me touche. Mais j'ai envie de te toucher, parfois. » Elle eut un pauvre sourire. « C'est compliqué. Et toi ? Tu avais aimé non ? Tu as dit que c'était ressemblant, et bien. » Souligna-t-elle avant de pencher la tête dans sa direction. « Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? » Souffla-t-elle, un léger reproche dans la voix. « Tu as déjà fait des rêves comme ça avec... avec d'autres filles ? Ou d'autres... » Elle déglutit, un peu inquiète. « ... garçons ? »

678 mots


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1697
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Jeu 06 Juil 2023, 21:48

Persy & Faust
Une petite fixette
DPR IAN - Mood


Une réponse en demi-teinte. Voilà qui ne l’aidait pas à comprendre ce que lui-même ressentait vis-à-vis de tout ça. Le Démon serra les dents. Il était patient, mais le mutisme, ou tout au mieux le vague dont faisait preuve Perséphone commençait à l’atteindre. Il décida de ne faire aucun commentaire. S’il ouvrait la bouche, il fallait s’attendre à ce que des paroles désobligeantes en sortissent et il était conscient qu’il regretterait ensuite. Même si c’était discret, Persy faisait probablement des efforts. C’était cette épaisse coquille qui l’intriguait et l’exaspérait parfois, comme maintenant. Mais c’était aussi le jeu auquel il avait choisi de jouer en lui adressant la parole la première fois.

Faust ne rouvrit pas les yeux quand elle s’installa à côté de lui. Il n’était plus excité non-plus. La Sorcière se mit à parler, beaucoup, ce qui termina de le soulager. Il trouvait sa manière de s’exprimer étrange, mais il comprenait ce qu’elle voulait dire. Il avait ressenti des choses similaires, cette envie furtive de vouloir essayer et d’y penser toute la journée. Cependant, il s’était forcé à s’attarder sur d’autres activités pour passer plus vite à autre chose. Ça avait fini par devenir un souvenir comme un autre au bout d’une dizaine de jours.

-Hm.

C’était à son tour de parler. Il n’avait pas envie, mais puisqu’elle avait fait sa part, il supposait qu’il ne pouvait pas y échapper. Il avait bien aimé l’écouter sans rien dire, notamment lorsqu’il avait appris qu’il sentait bon. C’était différent de leurs traditionnels dialogues – ils étaient souvent courts et ressemblaient tantôt à un match de ping-pong, tantôt à un échange de carpes – mais c’était bien.

-Oui, je crois que ça m’a fait un peu la même sensation que toi.

Il ne réalisait pas encore, ni leur baiser, ni leur discussion actuelle. Il se sentait différent. Le Faust qu’il était à l’heure actuelle était celui d’un monde parallèle et serein. Il ne le détestait pas.

-Je pensais qu’il n’y avait que moi qui avais rêvé, confessa-t-il, et que si je t’en parlais, tu allais me prendre pour un pervers.

Briser leur relation l’aurait blessé plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Il percevait leur amitié comme une chose fragile dont il fallait prendre soin. Résiliente face à leurs maladresses, il était conscient que certains faits et gestes ne les pardonneraient pas. Ils avaient toujours pris soin de manipuler cette boule de verre avec beaucoup de délicatesse. Pour autant, aujourd’hui ressemblait à un jour où ils étaient en train de jeter cette boule de verre par terre en voyant si elle tiendrait le choc.

-Et puis j’aime bien comme on est. Juste amis, je veux dire. Il haussa les épaules. J’ai pas envie que ce soit compliqué. J’ai pas envie que de simples rêves rendent ça compliqué.

Quand il voyait les amourettes de leurs camarades, ça ne l’attirait pas dans cette direction. Souhaitait-il subir les remarques des autres par ailleurs ? Il n’était pas sûr. Avant leurs expériences oniriques, Faust n’avait même pas imaginé une relation avec sa camarade. Il persistait à ne rien imaginer, même si Persy avait fait voler en éclats l’image froide et prude qu’il s’était faite d’elle.

-Non. Répondit-il à propos de ses potentiels fantasmes.

Il mentait. Il avait déjà fait des rêves érotiques, mais ça n’avait rien eu à voir avec ce dont ils parlaient et il n’avait toujours pas envie d’être pris pour un pervers. Ça n'avait été que des images indéterminées avec des personnes indéterminées, sans visages et sans noms. Il n’y avait jamais rien eu d’aussi intense et réaliste qu’avec Persy. Encore moins partagé.

-Ça te dérangerait que je sois attiré par des garçons ?

A sa manière de le dire, cela semblait être le cas. Persy était une Sorcière après tout. Faust ne comprenait pas où était le problème. Lui ne serait pas dérangé si elle avançait préférer les filles. Qu’est-ce que ça changerait ? Rien, justement. Lui avait découvert ses préférences peu de temps auparavant. Parfois, quand il regardait les garçons de son dortoir ou ceux des promos d’au-dessus, il ressentait cette envie de les explorer. Ce n’était pas grand-chose, seulement suffisant pour lui mettre la puce à l’oreille. Pour autant, il n’avait jamais rien tenté, tout comme il n’avait jamais rien tenté avec les filles.

-Et toi… tu veux qu’on… qu’on continue à s’embrasser, des fois ? Ou c’était juste pour essayer ?

Peut-être que ce n’était pas bien et qu’il se contredisait lui-même, mais il avait envie de recommencer. Est-ce qu’ils pourraient seulement rester amis s’ils le faisaient ?

756 mots



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 176
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Sam 08 Juil 2023, 10:20

Une petite fixette | Faust 5t0n
Une petite fixette
Faust & Perséphone



Perséphone sentit un sourire incontrôlé modifier la courbe impassible de ses lèvres. En effet, elle avait pu constater visuellement qu'il avait éprouvé les mêmes sensations. Sur le mot désir auparavant si vide de sens, elle arrivait enfin à saisir le concept associé. Même si c'était déstabilisant, la compréhension faisait jour dans son esprit comme un bourgeon fleurissant timidement au printemps. Pensivement, elle effleura ses lèvres, son regard fixé droit devant elle. Le feu qui s'était répandu dans son ventre s'était progressivement évanoui en parlant, aussi fugace et intense qu'un rêve.

« Je n'ai pas l'impression que tu sois un pervers. » En réalité, Perséphone n'en savait rien. Elle avait surtout entendu ce terme lancé à Basphel comme une insulte et, par principe, elle ne voulait donc pas qu'il soit associé à Faust. Il n'avait jamais eu un geste déplacé. Ses questions maladroites étaient relativement justifiées et d'autres étudiants faisaient preuve de bien moins de gêne pour l'interroger sur son passé en comparaison. Elle avait fini par comprendre qu'il n'avait pas été éduqué par ses congénères, ce qui expliquait sans doute beaucoup. Les autres démons de l'école n'avaient presque rien en commun avec son ami.

« Moi aussi. » Souffla-t-elle, heureuse qu'il formule à haute voix ce qu'elle pensait. « Ce qui est compliqué, ce n'est pas de s'embrasser, ce n'est pas nous, ni nos rêves. C'est moi. » En définitive, elle était toujours la fautive. Elle ne s'en apitoyait pas outre mesure ni ne cherchait à ce qu'on la rassure en la détrompant. C'était juste un fait. Avec le temps, elle avait fini par comprendre que son existence posait problème et que ce que son père lui avait fait subir était une forme de punition. À présent, elle était coupable de complexifier une simple amitié. La crainte qu'il ne finisse par ne plus vouloir de sa présence ne la quittait jamais. Sans lui, Basphel perdrait tout son intérêt. Tout ce qu'il y avait de positif depuis son arrivée, elle l'avait vécu grâce à lui. Continuer sans lui était inenvisageable, elle n'arrivait même pas à le concevoir. Et c'était là qu'il se trompait. À ses yeux, ils n'étaient pas juste amis. Il ne se doutait pas de son importance. Elle avait besoin de Faust, plus que comme un ami ou un amoureux, elle avait besoin de lui comme elle avait besoin de s'alimenter. Avec lui, elle arrivait à respirer.

« Tant mieux. » Lâcha la violette sans réfléchir. Sur ses rêves comme sur ses relations, elle voulait conserver l'exclusivité. Elle possédait si peu que partager ce peu lui était intolérable. « Oui. Parce que je ne suis pas un garçon. » Expliqua-t-elle simplement. « Et si tu dois rêver, je préfère que ce soit de moi. » Sinon, ne se détournerait-il pas d'elle ? S'il se mettait à rêver d'autres, il l'oublierait dans un coin et elle dépérirait.

« C'était juste pour essayer. J'étais curieuse, et toi aussi. » Acquiesça Perséphone. « Mais comme on a aimé, on peut recommencer. En fait, j'aimerais beaucoup, pour voir si je peux aller plus loin sans te repousser. Si je peux te laisser me toucher et ressentir la même chose. Ce serait comme un entraînement. Tu voudras qu'on le fasse ici à chaque fois ? » Son regard se promena autour d'eux. « Je le ferai pour toi si tu as besoin de ça, mais je n'aime pas beaucoup cet endroit. Il me rappelle un peu trop où j'ai vécu. Comme dans mon rêve. Pourquoi tu voulais venir ici d'ailleurs ? Parce qu'il n'y a personne ? » Tout en parlant, elle se leva et essuya la saleté de son postérieur avant d'aller récupérer son sac. « Il faut que j'y aille, je suis en retard pour mon cours. On se voit plus tard. » Une idée s'empara d'elle et elle s'approcha. Sans hésitation, elle tendit une main vers lui pour l'aider à se relever et elle garda sa main dans la sienne une seconde de plus que nécessaire ensuite, étudiant seulement la chaleur de sa paume contre la sienne. « Maintenant, je peux faire ça aussi. C'est devenu plus facile. » Sourit-elle, presque émerveillée, les yeux baissés sur leurs mains.

732 mots


Merci Jil  Une petite fixette | Faust 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Une petite fixette | Faust

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Nope | Faust
» Rencontre impromptue | Faust
» Démon contre Démon | Faust
» [Q] - Un chat de perdu, dix de retrouvés | Faust
» [Speed-dating] - Aucun sens... | Faust & Melissandre
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Est :: Basphel-