Assis à un nouvel isoloir, Zeryel contemplait pensivement le bracelet. Il le passa à son poignet, fronça les sourcils, et l'enleva pour le glisser dans sa boîte. Cette dernière rejoignit enfin l'une de ses poches. Il ne se sentait pas de le porter et, contrairement à ce qu'Adriæn avait proposé, il ne voulait pas non plus le donner à son prochain rendez-vous. Qu'il lui ait offert un cadeau l'avait touché, il n'était pas obligé, surtout qu'il n'était pas non plus intéressé par les garçons. Une réflexion germait de ses deux dernières entrevues, que Lana était entourée de gens trop bien pour elle, même si ce ne devait pas être très difficile. Il les plaignait sincèrement. L'éclat de son autre amie proche, Susannah, ne lui avait pas échappé un peu plus tôt. Ces Sirènes étaient une purge, il ne comprenait pas qu'elles puissent être admises à Basphel si elles ne savaient pas se tenir.
Au bruit du rideau qui s'ouvrait, l'Ange leva les yeux sur son prochain rendez-vous qui venait d'entrer. Un discret soupir de soulagement lui échappa. Il n'avait pas envie d'expliquer à nouveau ne pas être intéressé par le sexe masculin. « Bonjour ! » La salua-t-il avant de remarquer le détail qui lui avait échappé à son arrivée. Il attendit que la membre de l'AAAP fut sortie pour se pencher vers la fille et lui chuchoter, l'air inquiet. « Pourquoi t'as les mains attachées ? » Il commençait à désapprouver les méthodes de l'association. De bon coeur, il leur accordait le bénéfice du doute pour le second rendez-vous. Comme l'Ondin l'avait dit, cela avait permis d'ouvrir le champ des possibilités aux élèves sur leur orientation amoureuse, et pour les yeux bandés aussi, il pouvait comprendre. Attacher de l'importance à l'apparence de quelqu'un était futile et c'était une bonne initiative de se détacher de ces préjugés superficiels. Là, il n'était plus sûr de suivre. Il se gratta la tempe et regarda autour avant de continuer à voix basse. « Tu veux que je te détache ? Ce ne doit pas être très agréable et, si tu veux mon avis, ça ne se fait pas d'attacher les gens, sauf s'ils ont fait quelque chose de mal. » Comme cette folle de Susannah qui n'aurait pas volé quelques heures attachée dans une pièce sombre pour réfléchir à son comportement néfaste. « Au fait, je m'appelle Zeryel Belegad, et toi ? Ah, et je suis un Ange. » Il ne permettrait plus qu'on se méprenne sur ce sujet.
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Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Le regard rivé sur le nœud qui serrait ses poignets, Maya se questionnait sur l'utilité d'un tel geste. N'était-ce pas dangereux ? Il était évident que certaines personnes pourraient profiter de voir leur binôme attaché pour, eh bien, tout un tas de choses pas forcément bénéfique. Elle voulait bien supposer que, justement, c'était une façon de permettre d'offrir une confiance à l'autre qui ne pourrait pas s'effectuer au premier rendez-vous. Mais tout de même. On pourrait dire la même chose des yeux bandés, certes. Toutefois, même aveugle, il y avait toujours eu moyen de se défendre, de repousser l'autre, de s'échapper. Ainsi, les choses étaient sensiblement différentes. « Vous semblez faire preuve d'une sacrée imagination à l'AAAP pour cet événement. Ou alors votre président fait partie de ces races sans trop de pudeur. ». Les deux suppositions étaient probables. C'est donc sur cette interrogation qui n'obtint aucune réponse qu'elle rejoignit son nouveau partenaire, offrant un sourire à l'étudiant l'ayant mené ici et repartant comme il l'avait interpellé.
La clone porta son attention sur le garçon devant elle. « Bonjour. » répondit-elle avec le même entrain. « Hum, ça ? Je sais pas trop. La suite logique après s'être fait bander les yeux peut-être ? Je sais pas ce qui est le plus dérangeant, être libre de ses mouvements mais totalement aveugle à ce qui nous entoure, ou voire sans être capable de faire quoi que ce soit. » répondit-elle sans trop d'inquiétude cependant. À première vue, ce ne serait pas avec lui qu'elle aurait quelque chose à craindre de sa situation. Une impression qui se confirma à la nouvelle prise de parole de son vis-à-vis. « Oh, il y en a qui apprécie de se faire attacher ainsi. » commença-t-elle, rieuse. « Mais comme je ne fais pas partie de ceux-là, je veux bien que tu me détaches oui. Même si je risque de me faire taper sur les doigts pour ne pas encore jouer le jeu. » continua-t-elle d'un même air. En même temps qu'il se présenta, la rejoignant pour la défaire de ses liens par la même, elle répéta son nom de famille. « Tu viens d'une famille plutôt connue. C'est intéressant. Tu en subis les conséquences au quotidien ? ». Certains n'hésitaient pas à étaler la renommée de leur nom. Ça ne semblait pas être son cas, ce qui n'était pas tant étonnant en connaissance de sa race. « Ah, j'ai failli oublier. Je m'appelle Maya. Je suis une Humaine. ». Probablement ce rendez-vous se passerait plutôt tranquillement donc, au vu de leurs essences respectives. « Je ne pensais pas voir un Ange à ce genre d'événement. Tu es venu volontairement ou on t'y a poussé ? ».
Une moue gênée par les implications de sa dernière partenaire, Zeryel préféra se concentrer sur le nœud liant ses poignets que de rebondir sur ceux qui tiraient du plaisir à se trouver ligoté. « Ni l'un ni l'autre. » Affirma-t-il en réponse à son interrogation. « Je ne crois pas qu'une relation parte du bon pied si elle n'est pas égalitaire, avec l'un qui ne peut bouger, ou qui est aveugle. » Fort de ses convictions contre une maigre expérience, il retourna s'asseoir.
« Ouais, je sais. Ca dépend. Parfois. » Répondit-il, évasif. Moins il en disait, moins elle le presserait de questions. Dire qu'il ne connaissait pas ses cousins suffisait à tempérer la curiosité déplacée des uns. Pour les autres, il avait bien une autre solution mais elle n'était pas très angélique alors il se contentait de grimacer un sourire et de tenter de ramener la conversation sur un autre sujet. « Récemment, ça m'a gagné un ami. Alcide. Tu le connais ? Il fait aussi les speed-dating, tu l'as peut-être croisé ? J'espère qu'il a fait de bonnes rencontres. » Maintenant qu'il le connaissait, l'Ange doutait que son ami ressorte de ces entretiens avec une fille à son bras, et c'était tant mieux. Avoir une copine signifiait qu'il aurait moins de temps à passer avec lui et il avait appris à apprécié sa compagnie.
« C'est chouette de te rencontrer, Maya ! Il n'y a pas beaucoup d'Humains ici, ça se passe bien ? Ca ne te manque pas, chez toi ? » Il eut un mince sourire. « Moi ça me manque un peu. Mais je m'occupe alors j'oublie vite ! Et puis nos parents sont invités à Basphel parfois, j'aurais l'occasion de les revoir comme ça. » Imaginer ses parents à l'école avait un potentiel comique qui lui arracha un petit rire d'anticipation. Son inscription avait été une décision partagée, eux jugeant qu'il était bon qu'il s'instruise dans une des plus célèbres écoles du monde, et lui qui était désireux de quitter le nid.
« Ah ? » Fit-il, étonné, avant d'esquisser un sourire mutin à sa remarque. « Les Anges n'ont pas droit à l'amour ? C'est pas très sympa. » Il pouffa pour lui faire comprendre qu'il n'était pas sérieux. « Une de mes amies y allait et m'a convaincu de me prêter au jeu aussi. Je me suis dit que ce serait bon de connaître d'autres personnes aussi. » Il préféra taire le fait qu'il avait peut-être aussi secrètement espéré effectivement trouver quelqu'un. Les choses de cet ordre n'étaient malheureusement pas aussi simplement résolues avec des rendez-vous organisés, et finalement, c'était sans doute mieux ainsi. Devinant que leur conversation allait toucher à sa fin, Zeryel s'empara de ses œillets blancs et les tendit à Maya. « Même si ça n'aboutit pas, tu veux bien accepter ces fleurs ? Je les ai cueillies exprès pour aujourd'hui. » Il se leva et lui fit un petit signe de la main. « Bon eh bien, à bientôt peut-être Maya ! C'était sympa de discuter avec toi ! »
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Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Alcide. Ce nom ne lui était pas inconnu, non. « Le garçon d'Ësse'Aellun ? ». Ils étaient peu nombreux les enfants à Basphel venus de cette île. La rareté menait inexorablement à la renommée. Ou à l'oubli. La finalité ne dépendait que du chemin emprunté par les concernés. « C'est vrai. L'omniprésence de magie rebute la plupart des nôtres, même en connaissance de ce qu'est ce lieu. ». Elle fit une moue ennuyée. Elle trouvait ça dommage, bien qu'elle comprenne d'où venaient ses réticences. « Même si les choses ont tendance à changer grâce à certaines personnalités comme la Marquise Leenhardt, une partie de la population demeure encore largement méfiante envers le reste du monde. ». La faute à des ères de persécution, de dénigrement, d'intolérance et de souffrance. « Heureusement que les choses se passent bien ici du coup. L'école risquerait d'être bien plus boycotté par mon peuple sinon. » rit-elle, omettant les communes critiques que de nombreux non-Humains se permettaient de lui assener. Elle s'en détachait. Ce genre de remarque ne s'arrêtait pas aux murs de Basphel et pendant longtemps encore elle devra y faire face. « Le Désert me manque parfois, oui. Il y a quelque chose hors du temps et de l'espace quand on se trouve cerné par le sable. ». En parler la rendait nostalgique. A présent, elle avait hâte aux vacances. « Tu viens de Stenfek, n'est-ce pas ? ». Elle avait fait par élimination. Les Anges ne naissaient plus que chez les Réprouvés. Ceux de Bouton d'Or n'étaient pas réputés pour être des lumières. Sceptelinost et ses résidents étaient rongés par quelque chose de terrifiant depuis quelques années. Quant à Gona'Halv, elle ne les voyait juste pas envoyer l'un des leurs ici. D'une manière générale, elle n'avait pas en mémoire avoir déjà rencontré à Basphel un enfant de Réprouvé issu d'ailleurs que de Stenfek en fait.
Le regard de la clone se fit comme des billes à la réplique de Zeryel. Gênée, elle se hâta de remettre les choses dans le bon rail et mettre fin à ce quiproquo avant que les choses n'aillent plus loin. « Ah ! Non, c'est pas– ». Elle s'interrompit cependant en constatant la mine moqueuse de son vis-à-vis. Alors elle se trouva entraînée par son humeur taquine et sourit largement à son tour. « C'est marrant. Ce sont à peu près les arguments que j'ai utilisés pour convaincre ma sœur de s'inscrire. ». Comment allait-elle d'ailleurs ? Si elle avait toujours su se débrouiller, Melissandre demeurait tout de même plus fragile aux coups qu'elle. Depuis le temps, elle savait qu'il fallait peu de choses pour que sa jumelle passe d'un état émotionnel à un autre totalement contraire. « Oh ! ». Maya fixa la fleur tendue. « C'est gentil, merci. » le remercia-t-elle avec un sourire amène en attrapant les fleurs. « Mince, je me sens un peu bête, je n'ai rien à t'offrir en retour. » fit-elle remarquer en se grattant la nuque, ennuyée. Elle se rattrapera un jour prochain. « À la prochaine, assurément. J'ai un cadeau à te faire après tout. » répondit-elle, rieuse, en se levant à son tour une fois le garçon parti.
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