Liaison sulfureuse

"Fallait me dire tout de suite que vous étiez de ce bord là ! Vous avez pas froid aux yeux derrière vos petits airs innocents de saintes nitouches ! Ca me dérange pas, prend tes aises chérie !" lança t’il dans un clin d’œil complice les poignets tendus vers l’une des responsables de l’AAAP.

"Je suis sincèrement navrée mais nous n’avons plus de liens disponibles, je vais devoir vous mettre des menottes qu’on utilise normalement pour capturer les trolls un peu trop audacieux aux abords de l’école. Vous n’y voyez pas d’inconvénient ?"

"Oh non, bien sûr je comprends mais serre bien fort surtout ! On ne voudrait pas tenter le diable trop facilement n’est-ce pas ?" renchérit t’il avec un sourire faussement naïf à l’encontre de la jeune fille qui sentait le rouge lui monter aux joues à mesure que le petit numéro d’intimidation du démon se prolongeait.

"Voilà ! Je vous détacherai à la fin de l’entretien sans faute." dit t’elle avec empressement avant de s’éclipser et de laisser l’Apollon luciférien autoproclamé dans l'attente insoutenable de sa promise.

Dans l’isoloir, le démon passait en revue les réponses qu'il avait soumis au questionnaire de la Fédération des Adoratrices de Pénis "FAP" tel qu’on surnommait parfois ce club aux mœurs étranges au sein du département du Charbon. Il n’était pas dupe. Tout ce décorum, ces cabines censées garantir la confidentialité des échanges, ce questionnaire fastidieux pour recueillir les loisirs et centres d’intérêt des postulants, tout ce protocole maniéré suppurant la fausse moralité et l’étique tout aussi douteuse des responsables de cette soi-disant association et maintenant ces menottes ... tout n’était que poudre aux yeux pour camoufler ce qu’était réellement l’AAAP aux yeux de l’administration de Basphel : un repaire de nymphomanes insatiables en quête de parties de jambes en l’air endiablées. Qui si ce n’est Rodd lui-même était en mesure de pourvoir aux besoins compulsifs de sexe effréné de ces jeunes amatrices délurées ? Il était puissant, grand, doté d’un sex-appeal tonitruant et était naturellement bien équipé, mais surtout, à la différence de tous les petits puceaux prépubères qui trônaient dans le coin, il avait d’ores et déjà goûté au fruit défendu ! Même si techniquement, ce n’était arrivé qu’une fois et que la fille en question – Malvida – faisait quatre fois son poids, avait trois fois son âge et qu’elle l’avait chevauché si violemment qu’il avait fini en un éclair.

Rodd avait donc pris la liberté de rajouter ses propres desiderata au questionnaire de l'AAAP. Depuis qu’il avait eu vent de la rumeur persistante selon laquelle les Puff Puff Gueurles étaient classées par taille de bonnet, le démon avait spécifiquement indiqué sur le formulaire à sa disposition qu’il voulait faire la connaissance d’une "succube Puff Puff Gueurle à très très forte poitrine, DDD si possible". Il avait ensuite scrupuleusement mentionné que la candidate idéale devait être pourvue "d’une croupe charnue, à l’assise ample et ferme pour subir les à-coups impétueux d’un étalon totalement débridé" et que cette dernière devait invariablement "être avide de sexe". Le démon était même allé jusqu’à s’autoriser quelques suggestions de potentielles prétendantes en bas de page: "Idéalement, une déchue de la luxure ou une démone vorace à l’appétit boulimique". Depuis qu’il s’était fait exiler dans les parages, l’infortuné Mādiga n’avait pu s’adonner aux plaisirs de la chair et du stupre. Ce besoin latent prenait chaque jour une place toujours plus prédominante dans les pensées obscènes du démon si bien qu’il avait parfois l’impression que ses bourses étaient si grosses qu’elles en incommodaient sa démarche.

Lorsque le Blanc put apercevoir les reflets nacrés des boucles de sa prétendante au moment où le rideau s’entrouvrit, il ne put s’empêcher de pousser un râle de satisfaction alors qu’il imaginait déjà la silhouette opulente de la petit veinarde se découper en contre-jour.

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Liaison sulfureuse

La drague avait toujours ce petit quelque chose d’imprévisible, ce soupçon d’inattendu et de surprenant qui rendait chaque ébauche de relation si singulière. Pour le Mādiga, l’exercice s’apparentait  à une forme de parade nuptiale informelle où le mâle dominant devait faire étalage de ses attributs pour persuader sa favorite de la supériorité catégorique de sa semence. L’Enfer regorgeait de diablesses dévergondées et lubriques usant à outrance de leur ascendant pour semer la discorde entre les mâles qui avaient jeté le dévolu sur leurs courbes affriolantes. Si le plus puissant obtenait gain de cause dans l’immense majorité des cas, les diables les plus retords parvenaient parfois à tirer leur épingle du jeu et finissaient par remporter le duel testostéroné. L’interracial soulevait néanmoins des questions d’ordre pratique évidentes. Dés lors qu’il était physiquement impossible de voir un disciple de l’Œil se taper allègrement une Fae, la problématique se posait à un bon nombre de races malheureuses qui ne pourraient se targuer de pouvoir accueillir entre leurs cuisses charnues l’Alpha de la verge du monde de Sympan. A moins bien évidemment d’accepter d’y succomber et d'être complètement déchirée de part en part par le va-et-vient incessant du membre proéminent certes mais en ayant la certitude d’avoir trépassé en goûtant à la quintessence de l’extase sur Terre. Rodd se fit la réflexion qu’en un sens, les propensions sexuelles naturelles des diables devraient être mises à contribution pour faciliter le suicide assistée et qu'ils devraient être rétribués pour ces services. Cette mort là avait le mérité d’avoir du panache et pouvait être célébrée comme il se doit en pénétrant avec fracas au septième ciel. Ca dériderait d'un coup toutes ces salopes coincées de sorcières ou d’alfares !  

A mesure que l’heureuse prétendante se rapprochait, les envies grivoises du Mādiga redoublaient avec tant de virulence dans son crâne qu’il peinait à contenir le monticule qui grossissait à vue d’œil dans son pantalon. Les mains liés, il ne pouvait même pas faire en sorte d’entraver son ascension verticale et de le rediriger vers ses genoux. Imperturbable, le membre se dressait droit comme un pic sans qu’il n’eut pu faire que que ce soit pour en inverser la course.  

« Sans les mains, t’as vu ? Tu crois que tu peux encaisser un engin pareil ?! » finit t’il par balancer dans une saillie graveleuse en tentant vainement de cacher sa gêne.

Il la scruta pendant quelques secondes. Il cocha mentalement un à un les champs de son questionnaire pour s’assurer de la bonne prise en compte de ses critères. Nul besoin d'être aussi bête qu'un Réprouvé pour comprendre qu'il y avait tromperie sur la marchandise. Manifestement, au niveau de la poitrine, le registre s’apparentait davantage à de la mandarine que de la pastèque énorme et juteuse. En ce qui concerne la croupe, si elle n’était pas totalement plate, sa cambrure était largement insuffisante et menacerait de rompre avec un coup de hanche à pleine puissance. Pour le dernier point, celui ayant trait à sa soif infatigable de sexe, il ne pouvait pas encore se prononcer. Un maigre espoir demeurait sur l’étendue de ses talents en la matière. Son langage particulièrement vulgaire laissait présumer qu’elle pouvait faire partie de ces femmes aux tendances sadomasochistes qui aimaient copieusement insulter leur partenaire tout en le chevauchant comme si leur vie en dépendaient. La fauve avait possiblement du potentiel dans le domaine. Il faudrait la travailler, la façonner, la polir encore et encore et ainsi aiguiser ses instincts de tigresse pour rendre l'expérience palpitante.

« Je m’appelle Rodd. Tout porte à croire que nous étions faits pour nous croiser. Quant à ma race, je suis bien évidemment un émissaire de l’Oeil. Présente toi, je t’en prie, bien sûr. Tu peux tourner sur toi même pour mieux le faire si ca te chante. »

Un Réprouvé ? Un Luxurieux ? Elle se méprenait totalement cette petite, c’était mignon cette naiveté. A sa décharge, les humains n’étaient pas réputés pour être de véritables puits de science. Leur condition déplorable les faisaient vivre dans ces taudis aux confins du désert où ils s’accouplaient dans le plus parfait exemple de consanguinité. Pour la place qu’il lui réservait, cela n’avait pas vraiment d’importance. Les Humains, ces créatures fragiles dénuées de magie, avaient pendant longtemps subi les sévices et excès de leurs tortionnaires infernaux. Quel dommage qu’il n’ait apporté une chaîne pour lui passer promptement autour du cou, les préliminaires n’en auraient été que plus salaces.

« Visiblement tu n’es pas une Puff Puff Gueurle. Est ce que tu portes un soutien gorge compensé ? A moins que ce ne soit un corset ? Ce n’est pas du D, si? Qu’est ce qui t’intéresse dans la vie ? J’aime bien franc parler et ton air qui se prend au sérieux, ça a un côté attrayant d’une certaine façon. Alors qu’est ce qu’on attend pour que tu me détaches ? »

811 mots (sorry)