Réveil en enfer

Intrigue : Folelser se réveil en enfer

C’est aux confins des enfers qu’un corps sans vie se mit progressivement à s’animer. L’on pouvait aisément distinguer une ombre se détacher à travers la danse des flammes. Le grondement perpétuel de la lave se brisant contre les pics rocheux était tel un rythme colérique et angoissant, comme si la rage et la colère avaient pris possession de ce lieu rugissant à chaque instant.
La sérénité n’a aucune place ici.
La silhouette était chancelante, bien qu’elle tentait de se relever avec vigueur, ses jambes titubantes la fit retomber instantanément atterrissant violemment sur ses genoux, complètement dépourvu d’énergie, comme si une force implacable la clouait au sol.
Les râles du jeune démon étaient à peine audibles parmi le vacarme incessant des projections de lave qui l’enceignaient. La douleur qu’il percevait était fulgurante et lui parcourait l’intégralité du corps, engourdissant ses mouvements et le privant de toute stabilité. Son mal physique n’était pourtant pas l’objet de sa préoccupation principale.

Tel un pont entre deux mondes, sa métempsycose était cadencée de multiples réminiscences lui faisant perdre ainsi la perception de la réalité. Folelser avait l’habitude d’être plongé dans le noir absolu, mais il ne s’agissait pas de cela, mais plutôt d’un vide dépourvu de temps et d’espace. Impossible de savoir où il est, qui il est, flottant à travers l’abysse infini ! Des visages, des lieux, des sensations ou encore des odeurs, comme si quelque chose aspirait l’ensemble de ses souvenirs et l’en dépossédait un à un... Les apparitions s’accélérèrent, tels des vents cinglants lui lacérant le visage : des voix ! des cris ! des pleurs ! la tendresse maternelle ! le cri déchirant d’une veuve ! le râle d’agonie d’une victime ! les lames lui transperçant l’échine ! Puis tout sembla ralentir et une fine lueur jaillit soudainement devant lui, permettant au défunt Lyrienn de recouvrer la vue l’espace d’un instant.
« Tu es là !!! » s’exprima fébrilement Folelser, les yeux noyés et le cœur noué. L’élément qui l’avait étreint naguère virevolta avec douceur et volupté le long de son corps menant une danse symbiotique avec son partenaire. Il put de nouveau sentir la caresse de l’air sur son visage, la sensation de l’alizé lui parcourant à nouveau la chair, le plongeant ainsi dans une profonde nostalgie déchainant des larmes ruisselantes le long de son corps meurtri. Il pouvait presque percevoir les rivages déchainés de son île natale.
Puis, l’image s’estompa brusquement lorsque le zéphyr se figea face à lui formant une réplique élémentaire parfaite du Lyrienn, telle une ombre. L’élément s’agita subitement et se mis à bruisser comme si ce dernier cherchait à communiquer avec le défunt et des mots purent être discernés parmi les bourrasques venteuses se levant progressivement autour d’eux :

« Tu……m…..’as…..a…..ban……do……né……. !!! »
Le Lyrienn fut alors pétrifié par ces mots qui retentirent dans tout son être et lui glacèrent le sang. Il lui était alors impossible de produire le moindre son ou mouvement, les vents désormais tempête se mirent à se déchainer sur lui et a mutiler sa chair déjà lourdement marquée par les épreuves de son passé. Son ancien compagnon dans  une ultime étreinte vint transpercer le Lyrienn violemment de toute part, arrachant la moindre parcelle organique restant encore attaché à ses os…  
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Soudain, des bruits vinrent le sortir de sa torpeur !
Alors pris de polypnée, le démon releva la tête brusquement et s’assainit au passage une vive douleur due à la hâte de son mouvement.
Des voix rauques résonnèrent soudainement au loin ainsi que des tintements de chaines accompagnées de pas lourds et assurés. Folelser éprouva alors un sentiment d’urgence, n’étant pas en mesure de se battre ou bien même de fuir, il essaya à tout prix de se relever, mais ses forces peinaient terriblement à se recouvrer.
Il sonda son environnement proche et s’aida de la roche attenante comme prise pour y parvenir.
Enfin debout, c’est à cet instant qu’il prit la pleine mesure de sa métamorphose, sentant à quel point son corps avait pu évoluer.
Le démon pouvait sentir deux lourdes excroissances dans son dos, manquant de le faire vaciller en arrière à chaque instant sans pour autant comprendre à quoi pouvaient-elles bien lui servirent. Ses doigts étaient devenus crochus et dotés de griffes aiguisées, son front arborait deux longues cornes recroquevillées vers lui formant quasiment un cercle complet. Il passa ensuite sa main sur son torse et ses épaules, un feu intense semblait le dévorer de l’intérieur et lui brulait la peau incessamment, le démangeant sans cesse.

Son inspection fut alors interrompue quand des pas se rapprochèrent finalement de sa direction...

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