Ça chatouille
Claer & Lorcán

☙ Glass Animals - Toes

Lorcán pénétra tranquillement dans la salle. Sa nonchalance s'exprimait souvent par des retards involontaires. Il ne prenait pas grand chose au sérieux et se laissait facilement distraire, ce qui expliquait des résultats peu reluisants. Il se demandait parfois si sa famille avait connaissance de ces derniers. En tout cas, ils n'avaient pas jugé bon de daigner lui envoyer une seule missive à ce sujet et il était tenté d'encourager ce désastre scolaire juste pour voir s'ils réagiraient un jour.

Il se dirigea directement sur les membres de l'AAAP. Ils étaient faciles à reconnaître malgré l'uniforme de Basphel, ils dégageaient une aura coincée qui l'amusait. Il était certain que cette association était majoritairement composée de Magiciens, c'était typique d'eux. Il n'avait rien contre eux, bien au contraire, ils étaient faciles à manœuvrer, leurs réactions faciles à anticiper. « Bonjour. » Fit-il dans le dos d'un des garçons qui sursauta. « C'est encore possible de participer ? » Le membre de l'AAAP prit le temps de l'examiner, haussa légèrement un sourcil que Lorcán décida d'interpréter comme étant flatteur. S'il n'avait pas le choix sur le port de l'uniforme, il ne se privait pas de l'agrémenter à son goût. Une broche ouvragée était épinglée sur son torse, un foulard en soie couleur sable et ornementée de serpents verts avait été savamment noué autour de son cou et comme à son habitude, il portait de nombreux bijoux à ses oreilles, y compris un anneau doré glissé sur son septum. « Certainement. On va vous installer pour le prochain tour. Donnez-moi vos mains. » L'Alfar esquissa un sourire poli. « Plaît-il ? » « Pour ce tour-ci, l'un des deux aura les mains liées. » « Intéressant. » Murmura-t-il en tendant ses mains. « J'aime bien être attaché, mais je crois que je préfère être celui qui attache l'autre. » Commenta-t-il pensivement avant de lui adresser un clin d'oeil. Les yeux du garçon s'écarquillèrent légèrement. « Comment ? » « Vous acceptez des membres dans votre association ? » « Il faudrait voir avec nos représentants, je ne sais pas trop. » « Très bien. J'irais leur parler après dans ce cas. Merci. »

Le garçon le mena jusqu'à un isoloir et l'invita à s'y asseoir avant de s'éclipser discrètement. Une fille était déjà installée et Lorcán lui fit un sourire en coin, reconnaissant la blonde un peu étrange de l'Étain. Au moins, il n'était pas tombée sur Muscarine. « Bonjour. Claer, c'est ça ? C'est un joli prénom, alors je m'en souviens. On ne s'est jamais parlés je crois. Je suis Lorcán Belvarrian - Eraishah. » Ses jambes se croisèrent et il s'adossa à sa chaise. « C'est mon premier rendez-vous. J'ai préféré ne pas en faire plusieurs. Je trouverai ça curieux sinon, ce serait comme aller au magasin et choisir l'article qui nous plaît le plus. J'ai toujours fait confiance au hasard et je ne l'ai jamais regretté. » Maintenant que les amabilités étaient exécutées, il décida de passer à la vitesse supérieure. Ils n'avaient qu'un temps limité après tout. Un air ennuyé se peignit sur ses traits et il secoua la tête, comme pour chasser les boucles cuivrées qui tombaient devant ses yeux. « Est-ce que tu pourrais m'aider ? Ils m'ont lié les mains, si tu pouvais juste essayer de repousser quelques mèches derrière mes oreilles, ça me chatouille. »

580 mots

Ça chatouille
Claer & Lorcán

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RP précédent ; C'est pas censé se faire tout seul ?
Claer était fébrile. Elle avait refusé de se rendre à l'infirmerie, comme le lui avait conseillé les membres de l'organisation. Elle était trop têtue : elle ne voulait pas se laisser impacter par les actions de Susannah. Pourtant, les traces de leur altercation étaient évidentes : ses cheveux étaient ébouriffés, ses vêtements encore plus froissés qu'à l'accoutumée et, surtout, elle avait échoppé d'un saignement de nez, qu'elle avait essuyé sur les manches de son uniforme - elle n'avait pas retrouvé son mouchoir de poche Weltepuff. Le léger tremblement qui la secouait par intermittence était sans doute nerveux, mais pas moins engendré par la bagarre. Malgré tout, l'entêtée avait campé dans sa cabine, attendant patiemment que quelqu'un la rejoigne. Ca lui passerait, comme tout le reste : la blonde trouvait toujours un moyen de retomber sur ses pieds.

La Lyrienne releva la tête sur l'Alfar qui s'avança de derrière le rideau. « Bonjour. » salua-t-elle sombrement en essayant de se détendre. « On ne s'est jamais parlé non, pas que je m'en souvienne. » Ceci dit, ça aurait pu être possible. Elle pouvait réciter les deux cent trois espèces de Qalese par coeur, mais elle possédait une très mauvaise mémoire des visages. L'adolescent aurait pu l'accoster la veille qu'elle aurait pu ne pas le reconnaître. « Mmh... Tu as bien fait d'attendre. » commenta Claer. Ca lui évitait de tomber sur une Barivoisine particulièrement désagréable.

La fille d'Arjov haussa les sourcils. « Ah. Oui. » décroisant enfin les bras, elle tendit une main pour dégager le visage de l'Alfar. Il n'y avait dans ce geste aucune sorte de tendresse. Il n'y eut pas plus de contact que le strict minimum, pas de caresse dissimulée, pas de pression taquine - rien. Aussitôt, la blonde retrouva sa place. Elle avait songé à lui souffler sur le visage mais s'était ravisée : elle lui aurait envoyé une bourrasque en pleine figure et, au vu du soin qu'il avait porté à sa tenue, elle doutât qu'il apprécia de se retrouver dans le même état qu'elle. Et puis, elle venait de se souvenir qu'elle avait mangé une tartine au poivron grillé avant de venir ici - pas certain qu'il apprécie son haleine.

« Ceci dit... Penses-tu vraiment que ta méthode soit moins étrange que de participer à l'évènement dans son ensemble ? »  La jeune fille avait repris la conversation comme si de rien n'était. « Je veux dire... Si tu croyais vraiment au hasard, ne faudrait-il pas aussi compter sur lui pour rencontrer une fille ? Au moins que t'u n'ais simplement pas de succès pour les aborder et qu'il te faille un prétexte pour engager la conversation ? Dans ce cas, tu aurais mieux fait de venir aux trois rendez-vous. Ca aurait augmenté tes chances qu'une fille te réponde. »

580 mots

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Claer & Lorcán

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Lorcán chercha à croiser le regard de la blonde quand elle se rapprocha, il avait souvent travaillé devant le miroir un regard ténébreux, celui qui enflammait les mais ce fut inutile. Elle rejeta sur le côté ses cheveux aussi machinalement qu'elle aurait dépoussiéré un meuble. Face à cet échec, l'Alfar réfléchit à une nouvelle stratégie. Il n'avait pas manqué de remarquer l'aspect froissé de l'adolescente, sans parler de la marque de sang sous son nez. Tellement concentré sur lui-même, il n'en avait pas fait la remarque auparavant, ce qui était une erreur, il le réalisait à présent. Pour s'attirer son attention, il devait davantage appuyer l'éclairage sur elle. Pour devenir intéressant, il fallait être intéressé. L'efficacité de la simplicité.

Son sourire charmeur se figea légèrement quand Claer reprit. Un tremblement nerveux agita son petit doigt. Est-ce qu'elle était en train de sous-entendre qu'il était un idiot ? Alors, son sourire s'élargit et il se mit à rire, d'un rire contrôlé qui sonnait faux. Il allait l'étrangler et finir le travail de l'autre personne. Il chassa ses envies assassines pour se concentrer sur la difficulté de la tâche : mettre cette fille dans son lit, après lui avoir un peu décrassé le visage. « Tu penses que je n'ai pas de succès auprès des filles ? Pourquoi ? Tu ne me trouves pas beau ? Et, sans parler de mon physique, je pense qu'on peut trouver pire que moi. Je ne suis pas violent comme Johannês qui frappe les garçons comme les filles, je ne suis pas coincé comme la majorité des Sorciers, je ne t'ai pas manqué de respect. Je m'entretiens le corps autant que l'esprit et - » Il inspira, souffla, puis sourit pour se souvenir de rester détendu. « Peu importe. Moi, je trouve que le hasard m'a souri une fois encore. Tu es plutôt intelligente, tu es assez spéciale pour qu'on te remarque, tu n'as manifestement pas froid aux yeux, je suis plutôt chanceux, tu ne trouves pas ? » Ses longues jambes étaient étendues sous la table. Il lui suffisait de les déplacer de quelques centimètres pour toucher celles de l'adolescente mais il attendit. Il fallait patienter, guetter le moment opportun pour ne pas précipiter et l'effaroucher.

« Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? » Demanda-t-il en indiquant de ses deux mains liées le visage abîmé de Claer. « Ça doit faire mal. Tu veux que je t'accompagne à l'infirmerie après ? Ou mieux, je peux t'aider à prendre ta revanche sur la personne qui t'a fait ça. Ou les deux. Ça ne me dérange pas, au contraire. Quelques minutes ne suffiront pas pour apprendre à te connaître alors j'essaie de grapiller du temps supplémentaire. »

471 mots

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Claer & Lorcán

☙ Glass Animals - Toes

Claer haussa les sourcils. Elle n'avait pas eu l'impression d'être particulièrement drôle. Cependant, elle était habituée à ce genre de réactions disproportionnées - parfois, on lui criait dessus, d'autres, on riait, comme ce garçon-là. La blonde avait cessé d'essayer de chercher une réponse à chaque situation qu'elle ne comprenait pas, elle avait simplement conclut que les gens autour d'elle étaient un peu étrange - ou bien qu'elle l'était elle. L'une ou l'autre des explications lui convenait, du moment qu'elle parvenait à glisser sur le problème sans être importuné plus que ce qu'elle jugeait supportable.

« Non, tu es mignon. » contredit-elle tout naturellement. C'était un compliment sans vraiment en être un. Elle n'avait pas dit le trouver beau. Elle avait simplement souligné un fait : sa plastique était objectivement agréable à regarder. Il n'avait pas encore le charisme pour soulever les cœurs mais, à force de l'entretien et des efforts manifestes qu'il mettait en place, ce but finirait par arriver. Simplement, la blonde n'était pas sensible à ce genre d'artifices. « Oui, il a un sacré caractère. » se souvint la Lyrienne lorsque Johannês fut évoqué. Elle l'avait vite cerné, lors de leurs rencontres à la cantine. Il avait un tempérament de feu. Le problème de cet élément, c'était que l'Air pouvait facilement le faire devenir plus dévastateur. Autrement dit, Claer avait sans doute une disposition naturelle pour transformer ses flammèches en brasier, ce qui signifiait qu'une distance de sécurité entre eux deux était sans doute une nécessité. Elle ne tenait pas à se prendre une louche en pleine figure. « Je suppose que ton argumentaire se tient, au travers de ton prisme. » accorda l'adolescente. « De mon point de vue, ça ressemble quand même à de l'hypocrisie. Tu es venu ici pour les mêmes raisons que tout le monde. Tu es tombé sur moi et devras t'en contenter mais, au final, si je ne te plais pas, tu te débarrasseras de moi et ira chercher un autre moyen de te trouver une prétendante qui sera plus à ton goût. » énonça placidement la fille de l'Etain. Elle ne portait pas un jugement négatif sur ce comportement. Cela faisait partie des règles du jeu et elle les acceptait pleinement. Elle-même n'y échappait pas. « Si cela peut te rassurer, tu es le plus intéressant des trois candidats que j'ai vu aujourd'hui. » répondit-elle, en accompagnant sa déclaration d'un haussement d'épaule. L'Aptéroptor ne comprenait rien au monde animalier et mieux valait ne pas parler de la Barivoisine.

« Tu as raison. » approuva la blonde. « Ce format est un peu déroutant, pour chercher à caser des gens ensembles. » Mais ça avait au moins l'avantage de briser la glace, ce qui était sans doute l'objectif de l'AAAP. « Je veux bien que tu m'accompagnes à l'infirmerie. » Son saignement de nez ne cessait pas et elle ne pourrait pas se rendre à ses cours dans cet état. Quand à Susannah, elle ne voulait pas en parler. « Je pense que ça va bientôt être ter- » « Et voilà ! » Une fille venait de tirer le rideau. « J'espère que votre rendez-vous s'est bien passé ! N'oubliez pas de remplir notre questionnaire de satisfaction avant de partir ! »

560 mots

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Claer & Lorcán

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« Tu vas attirer tous les Vampires de l'école à ce rythme. » Galamment, Lorcán invoqua un mouchoir de sa poche pour l'offrir à la blessée. La fabrique du tissu était d'une finesse et d'une douceur qui en trahissaient sa qualité mais il s'en sépara sans hésitation. Il en avait par dizaines et c'était préférable de le souiller que de voir le nez de Claer pleurer des larmes de sang en continu. Avec son visage défait, elle n'était pas la plus gracieuse des compagnies mais l'Alfar estimait qu'il était assez beau pour deux. Son apparence saurait compenser celle de la Lyrienne et il décochait des sourires éclatants aux élèves qu'ils croisaient comme s'ils descendaient une haie d'honneur jusqu'à l'infirmerie. Plus tôt, il avait décidé de faire l'impasse sur le fait qu'elle eut sous-entendu qu'il était un hypocrite, pour la simple raison qu'il y avait un fond de vérité, simplement lui n'y voyait nulle insulte. L'hypocrisie était propre au genre humain, même les plus parfaits des Anges n'en étaient pas épargnés. Il préférait retenir ses louanges. Certes, mignon n'était pas ce qu'il visait, ni ce qu'il voyait dans le miroir. Il n'était pas un petit toutou devant lequel on s'extasiait, mais il suffirait de peu de temps pour l'inviter à remarquer sa beauté sous un éclairage plus sensuel.

Il présenta son bras à l'adolescente. « Si tu as besoin, tu peux m'appuyer sur mon bras. » Suggéra-t-il d'un ton amène. « Est-ce que l'autre fille est dans le même état que toi ? Dans un pire état, j'espère. » Il regrettait un peu d'avoir manqué ça, il n'y avait rien de plus distrayant pour rompre la routine des élèves qu'un conflit où les parties en venaient aux mains.

« Ah, nous sommes arrivés. » Il frappa à la porte et la laissa entre en premier, prenant garde à être irréprochable dans ses manières. Souvent, il s'inspirait des Magiciens qui étaient aussi bien éduqués que les Alfars. La différence venait de l'amabilité dont les premiers étaient dotés, là où le vernis de politesse de son peuple dissimulait mal leur envie d'écraser l'autre à la première occasion. Lorcán avait décidé d'être meilleur acteur et son curriculum à Basphel était le meilleur des arguments pour convaincre qu'il n'était pas comme ses pairs et pouvait se montrer charmant. Intérieurement cependant, ses crocs creusaient de profonds sillons dans le parquet, simplement, il savait qu'être individualiste ne le mènerait nulle part. Il aurait besoin des autres pour évoluer.

L'infirmier leva les yeux sur eux et haussa un sourcil. « Allez vous asseoir sur un lit vide, je vais chercher le nécessaire. » Soupira-t-il sans chercher à poser de questions. Il disparut dans une salle annexe prendre son matériel et l'Alfar prit le coude de Claer pour la mener jusqu'au lit le plus proche. Une fois qu'elle fut assise, il appuya ses paumes de main sur le matelas de chaque côté de la blonde et se pencha sur elle pour étudier son visage. « Mmh, ça va, tu ne seras pas défigurée. J'aurais même pu te soigner moi-même. Nous aurions certainement été plus tranquilles qu'ici. » S'il en croyait le grincement de ressorts sous le poids d'un corps changeant de position ou une toux rauque, ils n'étaient pas seuls, mais chaque lit étant dissimulé par de grands rideaux immaculés et il était impossible de les voir. Lorcán eut un sourire en coin. « Les isoloirs du speed-dating ont bien changé. Cette fois, il y a un lit. Ça donnerait presque des idées. »

630 mots

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Claer & Lorcán

Taste - Stray kids

« Merci. » répondit calmement la blonde en s'emparant du mouchoir, qu'elle plaqua à son nez. Elle ne fit aucune réflexion mais songea qu'il aurait été plus pratique qu'il lui présenta l'objet plus tôt. Avant qu'elle ne macule le formulaire de l'AAAP de tâches rouges, par exemple. L'organisateur l'ayant récupéré avait fait une drôle de tête mais, malgré son dégoût manifeste, l'avait récupéré. Avoir des retours sur leurs activités était important, pour pouvoir les améliorer les éditions suivantes. Claer leur avait poliment conseillé de revoir leur sélection des couples et de renforcer la sécurité des participants en n'invitant pas des énervés de service. Elle avait malgré tout salué leurs efforts et le temps d'organisation de l'évènement.

La blessé lorgna sur le bras tendu vers elle. Elle hésita un instant à rétorquer qu'elle avait été blessée à la figure, et non pas aux jambes : elle pouvait marcher toute seule. Elle se retint néanmoins. Son accompagnateur semblait tenir aux politesses et se froissait facilement lorsqu'on y dérogeait. Malgré son désintérêt pour ces futilités, la fausse magicienne avait été éduquée par une mage bleue. Elle posa négligemment sa main sur le bras tendu, tout en reportant son attention sur le mouchoir de poche, qu'elle observa : une tâche sanguinolente y avait fleuri. Elle replaqua vivement l'accessoire au dessus de sa bouche. « Mmh. » La bagarreuse grimaça. Susannah s'en était pratiquement sortie sans la moindre égratignure. Cela avait quelque chose de frustrant. Bien que la violence ne soit pas une composante innée de sa personnalité, la Bleue avait le pouvoir de la faire sortir de ses gonds. « Mon corps n'est pas taillé pour la lutte. » observa-t-elle, comme une évidence. « Peut-être que je devrais moi aussi me faire pousser des griffes. » Les ongles de l'ondine avaient été redoutables. La blonde songea à prendre une potion pour obtenir un résultat similaire. La zoomage porta son regard sur le bout de ses doigts, qu'elle agita pour en étudier l'état. Ses ongles étaient rongés par endroits. Là où le bord libre parvenait à dépasser, il était noircit de terre. Le regard de la Lyrienne tomba sur la main manucurée de l'Alfar. « Le précieux et la souillonne. » songea-t-elle.

Arrivés devant l'infirmerie, le duo entra et alla s'installer. Claer essaya d'observer le bureau d'alchimie du soignant mais fut vite distraite par l'attitude du coloré. « Mmh... » Elle n'avait pas su quoi dire d'autre. Ca n'était rien ? Ca n'en avait pas l'air. Elle préférait laisser les professionnels s'occuper d'elle - non pas qu'elle doutât du talent de son partenaire mais... un peu quand même. « ... » L'adolescente cligna des paupières puis déglutit. Elle avait compris l'allusion. Isoloir. Lit. Elle doutait qu'il voulu jouer à de simples jeux de mains avec elle, bien que ses mains seraient peut-être impliquées dans l'activité sous-entendue. Elle s'en trouva déroutée et, avant de se rendre compte de ce qu'elle disait, elle bafouilla : « On devrait déjà commencer par un baiser, tu crois pas ? Et puis celui-ci, ce n'est pas le meilleur des lits. Quitte à le faire à l'école, autant le faire dans les dortoirs. » lâcha-t-elle en tâtant le matelas, au lieu de couper court au délire de l'elfe noir. Son esprit s'était mis à vagabonder sur les avantages et inconvénients de le faire dans l'infirmerie.

584 mots

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Claer & Lorcán

☙ Glass Animals - Toes

« Mmh. » Approuva Lorcán. « Tu sais ce qu'il te reste à faire dans ce cas. L'école propose des classes d'arts martiaux, tu peux t'y inscrire et travailler tes griffes là-bas pour la prochaine fois ? » L'Alfar avait brandit son poing et l'encouragea d'un sourire. « Je suis certain que tu peux y arriver. Tu n'es pas une fille qui a froid aux yeux, ça se voit. Si tu le voulais, tu te ferais respecter. Il y a du potentiel en toi. » Les mensonges fleurissaient de ses lèvres comme des mauvaises herbes, en trop grande quantité. Mais les filles aimaient qu'on les caresse dans le sens du poil, et arrivait un moment où elles aimaient qu'on les caresse à poil ensuite, sa partie préférée, la récompense de tous ces ronds de jambe.

À l'infirmerie, abandonnés par l'adulte parti récupérer son matériel, le roux passa à la vitesse supérieure. Son visage seulement à quelques centimètres de celui abimé de la blonde. Il s'amusait de la voir se troubler de la proximité. À cette distance, il perçut que son sous-entendu avait fait mouche. Parfait, il aimait bien celles qui comprenaient vite, simple gain de temps. Il souffla de rire. Sa panique était un délice. Il en voulait encore. Lentement, il déposa son index sous son menton pour lui maintenir le visage levé. Il pencha alors la tête en voyant qu'elle ne bougeait pas et réduisit l'espace entre eux pour s'emparer de ses lèvres, les pressant simplement contre les siennes. Il les mordilla légèrement avant de se reculer. « Et voilà pour le baiser. » Murmura-t-il, la malice comme du miel sur sa langue. « Pour le reste, je te rejoins. » Pas du tout, un lit était un lit et pour ce type d'activités, le support devenait secondaire dans la fièvre de l'instant. « Tu veux venir dans mon dortoir ? Ce sera confortable et on sera tranquille. Comme ça, tu pourras me présenter tes autres prérequis et je verrai ce que je peux faire. » Il ferait tout pour mettre la blondinette dans son lit, et en premier lieu, jeter dehors les éventuels colocataires présents dans le dortoir. Zeryel serait le plus difficile. L'Ange se croyait investi d'une mission de répandre toute sa pureté dans toute l'école, y compris sur Lorcán lui-même qu'il trouvait d'une décadence probablement passible de prison, pour reprendre ses termes. Le garçon devait juste être jaloux de ne jamais avoir su attirer dans son lit autre chose que des poux récoltés aux vestiaires.

Quand l'infirmier revint, l'Alfar avait glissé une main dans le cou de Claer, l'autre sur sa hanche et cette fois, il ne s'était pas arrêté à la barrière de ses lèvres, explorant l'intérieur de sa bouche. Il mettait du coeur à l'ouvrage pour la convaincre de poursuivre la suite une fois ses blessures soignées. L'homme toussa pour signifier sa présence et Lorcán se décolla de sa partenaire. Il commençait à se trouver à l'étroit dans son uniforme sous la ceinture et il décocha un clin d'oeil à la Lyrienne pendant que l'infirmier gardait un visage neutre en procédant au nettoyage de ses plaies qu'il enduisit ensuite de pommade.

552 mots

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Claer & Lorcán

Sam Tinnesz - Play With Fire feat. Ruelle (Alternate Version)

Lorcán avançait et Claer le suivait. Depuis qu'ils s'étaient embrassés à l'infirmerie, le garçon avait dû prendre les devants, sa complice n'ayant aucune idée ce qu'elle était en train de faire. Elle avait conscience de ce qu'ils s'apprêtaient à faire, bien sûr, mais elle se trouvait incapable de se souvenir de la manière dont ces choses là se déroulaient. Son cerveau se trouvait comme pétrifié. Elle avait entendu des copines parler de ce genre de choses durant des heures et n'y avait trouvé aucun intérêt. Pourtant, lors de ces discussions barbantes, elle avait fini par intégrer les codes, par mémoriser les étapes cruciales de cette parade amoureuse. Pourtant, là, en cet instant, elle ne se souvenait plus de rien. Sa tête semblait tout à fait vidée, simplement comblée par un bourdonnement parasite. Elle n'arrivait à penser à rien, si ce n'est à la boule qui s'était formé dans son ventre lorsqu'il avait enfoncé sa langue dans sa bouche, et qui s'était encore renforcé lorsque l'infirmier était arrivé et les appris en flagrant délit. Avant de repartir, il les avait mis en garde. Pas de bêtises, avait-il dit. La blonde s'était contenté d'acquiescer et de suivre son partenaire du speed-dating.

La Lyrienne n'était pas certaine de faire une bêtise, mais elle n'était pas convaincue de faire quelque chose d'intelligent non plus. Peut-être aurait-elle dû faire demi tour. C'aurait été compliqué de le faire discrètement : l'Alfar la tirait par la main. La blonde avançait, son visage neutre lui donnant un air ennuyé ou perdu comme à son habitude. Non, elle n'avait pas envie de partir, pas vraiment. Elle était un peu curieuse, de découvrir enfin ce qui faisant tant parler les filles. Mais elle ne pouvait retenir la nervosité de la submerger.

Lorsque l'adolescent lui fit signe qu'elle pouvait le rejoindre dans sa chambre, la fille d'Ajrov s'arrêta sur le palier. « Si on le fait, tu n'en parles à personne. » C'était sa condition. Elle voulait passer ce cap, pour que la chose fut faite et qu'elle put enfin s'en faire une opinion. Mais elle ne désirait pas devenir une simple autre demoiselle sur un tableau de chasse. Elle le serait sans doute mais tant qu'il ne s'en ventait pas devant toute l'école, elle pouvait supporter l'idée. Claer s'avança dans la pièce et referma la porte. « Tu devrais aussi savoir que je n'ai jamais couché avec de garçons. » précisa-t-elle, bien que son comportement témoignait de son inexpérience.

Là, l'impressionnable attendit. Puisqu'elle n'avait aucune idée de la façon dont elle était censée agir, elle se cala sur son partenaire. Lorsqu'il s'avança, elle l'imita. Lorsqu'il l'embrassa, elle passa gauchement ses bras autour de son cou. Lorsqu'il commença à retirer ses vêtements, elle en fit de même. Elle effectuait ses gestes sans passion, comme si elle était en train d'effectuer un protocole lors d'un travail pratique en classe et en suivait les instructions. Elle analysait ses propres réactions face aux actions de Lorcán et se trouvait parfois surprise de ne pas détester un contact, sans pour autant que sa tête s'en trouva retournée d'émoustillement. Il fallut que l'amant lui demande et lui montre comment s'occuper de lui, puisqu'elle semblait réellement avoir tout oublié des conseils prodigués par ses copines. L'acte charnel eut lieu. Elle aurait pu jouer à un jeu de carte, terminer ses devoirs ou lire une gazette, mais ce fut cette activité là qui l'occupa à la place. En réalité, il s'agissait plus d'une exploration, découverte parmi les découvertes. La fille de l'air s'en trouva peu émue.

Claer se redressa. « Merci. » dit-elle poliment. « C'était... intéressant. » Elle attrapa ses vêtements sur le sol et commença à se rhabiller. Elle passa ses mains derrière sa nuque puis les souleva pour retirer ses cheveux de dedans sa chemise. « A plus tard. » fit-elle après avoir chaussé ses souliers. Sur le pas de la porte, elle se retourna une dernière fois. « Et n'en parle à personne. » rappela -t-elle avant de fermer la porte. Au dernier moment, elle capta du regard quelques détails et réalisa. C'était aussi la chambre de Zeryel.

525 mots

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Claer & Lorcán

☙ Glass Animals - Toes

Lorcán peinait à empêcher les commissures de ses lèvres à se relever en un sourire bête alors qu'il menait sa conquête vers un lieu plus intime. Il ignorait si la fille était naïve, curieuse, ou juste passive. Malgré son assurance affectée, l'expérience de l'Alfar sur le terrain sexuel n'était pas nulle, mais pas suffisante non plus pour qu'il se permette de faire le difficile. Devant les autres, il affichait ses goûts comme si, après avoir goûté à tous les plats, il avait pu se faire une idée de ses préférences. C'était faux, il ne pouvait que le deviner. Mais plus son filet attraperait de poissons, et plus il saurait véritablement. Il n'avait pas non plus le sentiment de profiter de Claer. Ils sortaient tous deux gagnants de l'affaire. Il n'avait rien d'une brute dans ce domaine et s'efforçait de ne pas être trop médiocre pour éviter que d'affreuses rumeurs ne circulent à son sujet sur ses performances. Ce serait catastrophique pour le futur.

Après s'être assuré qu'aucun garçon résidait au dortoir, il ferma la porte à clé. Il aurait aimé qu'un de ces jours, Zeryel tombe sur lui en plein acte, juste pour voir son faciès se congestionner, mais pas avec une créature aussi fragile que celle-ci. Son appréhension se percevait comme un phare en pleine nuit. « C'est promis. » Il aurait pu lui promettre n'importe quoi. Sa parole ne valait pas un caillou. Pourtant, celle-ci, il la garderait. Il n'avait aucun intérêt à se vanter d'avoir sauté la zoomage. Au mieux, elle était bizarre, au pire, elle copulait avec les animaux selon les rumeurs. « Ce n'est pas un problème. Je ferai attention pour que ce ne soit pas trop inconfortable. Viens. » Il la reprit du bout des doigts et la fit basculer sur son lit pour l'y embrasser plus confortablement. Il attendit de la sentir plus décontractée pour faire glisser ses vêtements les uns après les autres et l'invita à faire de même avec les siens jusqu'à ce qu'ils soient nus. Sa peau indigo tranchait sur le crémeux de la Lyrienne. Il sentait son regard pâle étudier leurs mouvements avec un sérieux très professionnel. Plutôt habitué aux émois de ceux et celles qu'il caressait, il resta d'abord interdit, puis poursuivit pour lui arracher quelque chose de plus primitif. S'il restait à l'écoute de sa partenaire, il ne s'oubliait pas et s'assura qu'elle faisait aussi sa part du travail, lui montrant les gestes pour qu'elle puisse prendre les devants.

Quand leurs corps se séparèrent, essoufflés, Lorcán se félicita des émotions qui avaient traversé le masque un peu perdu de la blonde. Et tout ça grâce à lui. « Oui, je trouve aussi. » Approuva-t-il d'une voix pâteuse. Une langueur agréable s'emparait de lui et il ouvrit un oeil quand il sentit le matelas bouger. Elle s'en allait. Parfait. Il profita d'avoir toute la place pour s'installer plus confortablement sur le lit en la regardant s'habiller à travers des paupières ensommeillées. « Je n'en parlerai pas. Et si tu veux renouveler l'expérience, tu sais où me trouver. Je ne t'ai pas encore tout montré. » Il referma les yeux dès qu'il entendit la porte se refermer et s'endormit sur le champ, satisfait et détendu.

575 mots

Fin