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 [Vampirel] En grande pompe - Hélène

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Uther Eraishah
~ Alfar ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 13
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◈ Activité : Elève à Basphel [Acier], Membre du Club des "Amis de la Pierre Philosophale" [Alchimie]
Uther Eraishah
Jeu 20 Avr 2023, 23:06

[Vampirel] En grande pompe - Hélène Z7pg
En grande pompe - Hélène

Si le périple pour se rendre à Seaghdha avait été long et éreintant, le jeu en valait largement la chandelle : l’auguste cité remplissait toutes ses promesses et faisait honneur à la réputation qui la précédait. A l’évidence, les bâtisseurs de la capitale économique avaient adopté un modèle d’urbanisme vertical de sorte à démontrer l’étendue de leur savoir-faire en matière d’architecture. Lorsque les flèches des édifices ne tutoyaient pas l’épais manteau nuageux qui surplombait la ville, les coupoles en bronzes couronnaient les bâtiments les plus prestigieux qui rivalisaient des fastes et des ornements laissés par leurs artisans les plus talentueux pour les inscrire à la postérité. Si Seaghdha ne pouvait en toute logique soutenir la comparaison avec la magnificence de Drosera, l’Alfar était agréablement surpris par le standing et les richesses dont jouissaient les buveurs de sang. Le caractère éminemment cosmopolite de la cité prémunissait les Basphéliens de toute atteinte à leur sécurité. Les vampires veillaient à garantir leur intégrité. Les potions et autres mixtures répulsives dites de dissuasion que l’Eraishah avait emporté dans son sac ne lui serait provisoirement d’aucune utilité. Si la tenue du bal était imminente, les professeurs avaient donné quartier libre aux élèves désireux de découvrir les principaux points d’intérêt de Seaghdha. Une majorité d’élèves - les pleutres - avait ainsi fait le choix de s’en tenir aux abords des quartiers de l’Université par commodité. D'autres plus aventureux s’étaient enfoncés dans les détours des allées de l'arrondissement des affaires pour tacher de ramener un souvenir de leur séjour à leurs familles. Et puis il y avait les autres, ceux qui avaient fait des choix bien plus insolites et déroutants pour le commun des étrangers de passage en ville.

« C’est bien un œil organique dans ce bocal de formol ? Je reconnais le nerf optique au derrière, il a l’air d’être en parfait état de conservation ! Et ca, qu’est ce que c’est au juste ?» lanca l’Alfar visiblement fasciné en désignant un contenant rempli d’une texture visqueuse ocre

Uther et Hélène comprenaient aisément l’insigne honneur qui leur avait été donné de pouvoir pénétrer dans un établissement vampirique de pompes funèbres. La pratique avait beau être peu courante à fortiori pour des étrangers, elle n’en était pas interdite pour autant. Si les suceurs de sang étaient réputés vivre éternellement, ils ne pouvaient cependant tromper Ezechyel. Il était donc éminemment intéressant de se pencher sur les rites funéraires qui accompagnaient leur passage dans l’Autre Monde. L’Alfar portait un vif intérêt pour les us mortuaires de ces hôtes à sang froid. On prêtait beaucoup de rumeurs sur la vie singulière de ces créatures. Certaines étaient naturellement infondées lorsque d’autres plus rares et moins répandues, s’avéraient bel et bien véridiques. Cette escapade, c’était l’opportunité de vérifier la véracité de nombre d’entre elles.

« Comment la Rigor Mortis se manifeste t’elle chez un vampire ? On raconte que lors du rituel du baiser, les vampires meurent déjà une fois et reviennent à la vie ensuite. Est-ce que le phénomène inverse le raidissement des fibres musculaires ? Et lorsque le sujet meurt réellement ensuite, est-ce que la Rigor Mortis reprend son œuvre macabre pour le paralyser à tout jamais ? »

« Nous ne mourrons pas réellement lors du Shaazka mais nous passons si près de la faucheuse que l’on peut sentir son souffle froid s’engouffrer au creux de la nuque. Aussi, nos corps conservent toute leur élasticité et leur souplesse. La mort, elle, apporte son lot de surprises » lança l’assistant funéraire qui entendait garder pour lui certains secrets.

Dans l’élégante rotonde qui accueillait l’enseigne, un large choix de cercueils, marbres et stèles funéraires étaient disposés sur des promontoires à des fins de présentations. Dans l'arrière boutique, le nez exercé de l’Alfar capta le relent caractéristique du formaldéhyde d’un thanatopracteur réalisant son office dans ce qui devait s'apparenter à une chambre funéraire.

Le disciple de Dothasi jeta une œillade à destination de sa comparse qui s’entretenait avec un autre assistant. Une Paiberym et une humaine de surcroît, le mélange dénotait comme une tache de piquette maculant l’écru d’une mousseline. Ceci étant, elle était instruite et perspicace sur bien des sujets. A juste titre, la rencontre de Hélène Paiberym avait permis au Sarethi de jeter un éclairage désavantageux sur l’ébauche de relation qu’il avait noué avec Johannès.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 03 Mai 2023, 09:51



Unknown

En grande pompe

En duo | Uther & Hélène



Attentive, Hélène promena son regard sur les cercueils. Les Vampires étaient réputés pour la confection de ceux-ci. Elle s’approcha et, du bout des yeux, en éprouva les contours. Le bois, noble, enrobait parfaitement le tissu capitonné. Ce renfort avait l’air si moelleux et soyeux qu’elle eut envie de poser la main dessus pour mieux percevoir son apparence. Cependant, dotées de bonnes manières enseignées par son père, elle s’abstint de tout geste qui eût pu paraître déplacé. Quand la voix d’Uther s’éleva, elle pivota pour regarder ce qu’il désignait. Sur une étagère, plusieurs bocaux remplis d’organes s’alignaient impeccablement. Ils étaient si bien ordonnés, et leurs formes si soignées et esthétiques – sur tout le verre descendaient des filaments dorés, qui s’écartaient au centre pour laisser voir le trésor contenu, et plusieurs petites pierres sertissaient chaque couvercle – que l’on aurait presque cru voir les pièces d’un musée d’arts. L’élégance semblait être une vertu chère aux Enfants de la Nuit. Au sein de l’institut funéraire, les éléments s’agençaient proprement et les décors ne manquaient pas : au-dessus de leurs têtes, la coupole était peintes de motifs floraux, qui rappelaient à l’Humaine le couvert d’une ramure estivale.

L’adolescente s’approcha de l’un des employés. « Bonjour, monsieur. Je suis Hélène Paiberym, étudiante à Basphel. » Il la salua en retour, avec déférence. Le nom de son père la suivait ; plus il prenait en importance au sein de son peuple, plus on le faisait ressentir à ses enfants. C’était aussi pour cette raison que la blonde tentait de faire preuve d’un comportement exemplaire en toutes circonstances. « En ce moment, je m’interroge sur le rapport qu’ont les différents peuples à la mort, et je trouve le cas des éternels particulièrement intrigant. » - « Intrigant ? » - « Oui. Personnellement, je sais que ma mort est inévitable : je vais finir de grandir, puis vieillir et, à terme, mourir. Je ne pourrai rien faire pour l’empêcher. » Sur le visage de son interlocuteur, elle crut déceler un tressautement, et dans ses yeux une lueur fugace ; un dégoût ou une malice qui s’effaça sous le coup de la politesse. « Votre éternité vous préserve d’une mort naturelle. A priori, statistiquement, vous allez quand même mourir, à un moment donné. Vous pouvez autant l’accepter que tout mettre en œuvre pour que cela n’arrive pas. Dans une société où la majorité des individus est concerné par l’éternité, comment pense-t-on la mort ? » Avant qu’il ne pût répondre, elle ajouta : « Et comment réussissez-vous à en vivre, aussi ? J’imagine que vous exportez beaucoup ? » - « En effet. » répondit-il, du bout des lèvres. « Nos cercueils et nos stèles sont réputés à travers le monde entier. Nous recevons aussi, parfois, des macchabées d’autres territoires. » Il s’interrompit. Elle le regarda, dans l’attente de la suite. Il finit par poursuivre : « Quant au rapport à la mort, nous la côtoyons trop pour qu’elle ne nous soit pas familière. » Hélène le scruta, sans ciller. Il ne détourna pas les yeux. Un petit silence suivit. « Je vois, merci. » conclut-elle en constatant qu’il ne continuerait pas dans cette voie. Il n’était pas toujours aisé d’interroger les gens. Elle avait remarqué que certains se fermaient automatiquement aux questions, par nature. Pour d’autres, le contexte jouait beaucoup. Elle aurait peut-être pu en tirer plus en dehors de son lieu de travail ; pour le moment, elle devrait se contenter de ça. Lui adressant un sourire, elle lui souhaita une bonne journée, puis rejoignit Uther en quelques pas. « Alors ? Tu trouves ton bonheur ? » Aussi membre du département de l’Acier, la Paiberym avait découvert que l’Alfar s’intéressait à bien des choses peu communes – c’était la raison de leurs présences réunies en ce lieu. « Tu crois qu’ils prélèvent le sang des morts ? » demanda-t-elle, plus bas. Elle aurait bien aimé poser la question à son interlocuteur, mais elle avait craint de le froisser.



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Uther Eraishah
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Uther Eraishah
Jeu 18 Mai 2023, 19:59

[Vampirel] En grande pompe - Hélène Z7pg
En grande pompe - Hélène

« Que Dothasi nous garde un jour de l’immortalité des hommes » murmura le Sarethi à demi-mot lorsque Hélène évoqua le caractère éphémère de son existence.

Si dans une démarche anthropologique, l’Alfar consentait à faire preuve d’ouverture d’esprit pour en apprendre davantage sur la civilisation somme toute archaïque des hommes, l’étude du sujet était irrémédiablement limité par les lacunes et la pauvreté de la société rudimentaire des Enfants de Sympan. Toutefois, il fallait apporter à leur crédit une incroyable capacité de résilience malgré de multiples épisodes de purges à grande échelle ayant permis de brider la fornication hors de contrôle d’êtres primaires guidés par leurs plus bas instincts. Tel le chiendent dont il fallait précautionneusement arracher les racines pour en éviter la propagation, la régulation de cette espèce invasive incombait naturellement aux autres peuples afin de se prémunir des fléaux engendrés par la dégénérescence des hommes. Pourquoi avait t’il fallu que le Dieu Roi les façonne à l’image de Goleds ? Dotés de la même étroitesse d’esprit et de cette voracité sexuelle insatiable qui, si elle n’inhibait pas totalement le degré de leur évolution, les condamnait à un développement si lent qu’ils restaient toujours incapables de maîtriser leur propre destin et s’en remettaient à d’autres races pour assurer leur salut ? Hélène avait au moins le mérite de ne pas être une dépravée en proie à une forme d’atavisme qui la poussait à copuler avec tout individu masculin ayant le malheur de croiser sa route. Pas encore se corrigea l’Eraishah avant qu’Hélène ne vienne l’accoster et l’accabler de son Anti-Magie.

« Je trouve çà très instructif. S’ils prélèvent les organes en bonne et due forme, il y a fort à parier qu’ils sont aussi capable d’exsanguiner les cadavres. On raconte que leur maestria dans la manipulation de l’hémoglobine leur permet de confectionner objets du quotidien et artefacts en tous genres. L’exsanguination me semble tout indiqué pour garantir les meilleurs paramètres de conservation des dépouilles, tu ne crois pas ? »

La question était élémentaire. Prendre le risque de ne pas vider de son sang un corps inerte, c’était s’exposer à ce que son hémoglobine s’avarie et finisse par altérer le fonctionnement de l’ensemble des organes du spécimen pour le dégrader progressivement. Hélène Paiberym en avait parfaitement conscience. Uther n'avait pas mordu au numéro de l'ingénue qui s'efforçait -en réalité- de jauger l'étendue des connaissances du disciple de Dothasi en la matière. Après un bref silence, l'Alfar renchérit en se tournant vers l’assistant.

« J’ai ouï-dire que les vampires les plus puissants étaient conservés parfois pendant des centaines d’années dans leurs propres cercueils avant qu’ils ne se réveillent. Est-ce que vous avec de plus amples informations à ce sujet ? Est-ce que vous en conservez ici peut être ? »

« Bien que ces vampires soient plongés dans un sommeil profond qui s’apparente en tous points à une mort clinique, leur décès n’est pas attesté pour autant. Dés lors, ils ne peuvent être conservés en ce lieu. Ce que vous décrivez n’est réservé qu’à une élite triée sur le volet, tout au plus quelques dizaines d’individus si puissants qu’ils sont à même de pouvoir supporter une perte de motricité pendant plusieurs centaines d’années. Ces individus font figure d'exception. »

« Ou sont leurs cercueils alors ? »

« Dans des lieux tenus secrets par les lignées elles-même je présume. D’aucuns évoquent les cryptes de leurs manoirs respectifs mais la réponse semble bien trop évidente pour être véritablement avéré. » conclut t'il sans vouloir élaborer davantage avant de disparaître dans l'arrière boutique.  

« Je n’ai jamais eu l’occasion d’assister à des funérailles d’Alfars. Notre espérance de vie se compte en siècles, certains parviennent même jusqu’au millénaire. Je ne connais que très peu nos usages en termes d’obsèques ou de sépulture. »

Uther et Hélène n’étaient de toute évidence pas assujettis aux mêmes lois biologiques et le Sarethi entendait lui en rappeler la cuisante vérité. Son enveloppe pourrirait sur place, entièrement rongée par les vers que le Sarethi disposerait encore de plusieurs siècles devant lui pour atteindre la postérité.

« Et toi ? As-tu connaissance des rites funéraires des humains ? Je crois savoir que votre peuple observe des coutumes très différentes selon le lieu considéré. Peux tu m’en parler davantage ? »

Il n'avait aucun doute quant au sort de ceux qui devaient trouver la mort dans le désert et dont les cadavres faisandés devaient faire la joie des charognards et autres rapaces de passage.

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Priam et Laëth
Mar 13 Juin 2023, 18:14



Unknown

En grande pompe

En duo | Uther & Hélène



« Je ne sais pas, peut-être. Je ne me suis pas encore intéressée au sujet. Je n’ai jamais eu de cadavre sous la main pour me demander quelle était la meilleure façon de le conserver. » admit-elle sans gêne, avec un sourire espiègle. Ce n’était pas la question qu’elle lui avait posée, ou peut-être l’avait-elle mal posée – elle s’interrogeait plutôt sur les pratiques alimentaires des Vampires vis-à-vis du sang des morts –, mais peu importait, car sa réponse amenait à des pistes de réflexion intéressantes. « On peut aussi les conserver par le froid ou par la magie. Chez les Magiciens, on utilise la magie. C’est peut-être bien ça la manière qui permet de préserver le mieux de la putréfaction, d’ailleurs. » Bien que celle-ci fût à peu près inévitable – tout du moins, elle n’avait jamais entendu parler de quelqu’un qui eût fait l’effort d’entretenir un macchabée durant des années. On protégeait le corps pour faire ses adieux ; ensuite, le temps reprenait des droits et la décomposition s’entamait. Après son rendez-vous avec Adriæn, Hélène s’était intéressée à la médecine. Dans l’un des livres qu’elle avait consultés, le processus de décomposition des corps était évoqué. Elle se remémora son contenu, en écoutant d’une oreille distraite la conversation entre Uther et le Vampire. Après le décès, la température du corps s’adaptait progressivement à celle de l’environnement. Au début, le changement était imperceptible, mais au bout d’une à deux heures, l’enveloppe perdait en moyenne un degré par heure. La circulation sanguine arrêtée, les vaisseaux devenaient perméables, ce qui créait un phénomène qu’elle avait trouvé intrigant : les lividités cadavériques. Le sang, soumis à l’apesanteur, s’amoncelait dans les parties les plus basses du corps – le dos s’il reposait dessus, la tranche ou la face. De larges taches de couleur lie-de-vin se dessinaient alors, hormis sur les zones de points d’appui, où l’épiderme demeurait blanc. Ces lividités s’avéraient mobiles pendant douze heures, ce qui, en cas d’enquête, permettait de savoir, grâce à leur répartition non uniforme, si le cadavre avait été bougé. Privé du fonctionnement de ses métabolismes, le corps s’acidifiait, et cette acidité conduisait à la rigidité des muscles, en trois à quatre heures. D’abord, ceux de la nuque, puis de la mâchoire. Plus le temps filait, plus les doigts s’apparentaient à des crochets et plus la pointe des pieds se tendaient vers l’avant. La rigidité cadavérique disparaissait naturellement au bout de quarante-huit heures. Un ou deux jours après la mort, une tache verte se diffusait sur l’abdomen : il s’agissait de germes libérant un pigment biliaire de couleur verte dû à la dégradation du sang, et qui colorait les intestins jusqu’à transparaître sur la paroi de l’abdomen. Les bactéries naturellement présentes dans le corps se mettaient en branle, produisant tant de gaz que le ventre du mort gonflait. Ainsi mis sous pression, le sang qui stagnait encore dans les vaisseaux reprenait presque vie : c’était la circulation posthume. Dès lors, les veines superficielles de l’organisme formaient un réseau très sombre. Cette information l’avait amusée : c’était un peu comme si les Sorciers très puissants, dont la magie noire striait la peau, se putréfiaient en permanence. Les bactéries, non contentes de faire enfler le cadavre, s’attaquaient aussi aux organes : d’abord, le système digestif, puis le foie, la rate, le cœur et le cerveau. À ce moment, des réactions chimiques liées à la décomposition du corps s’enclenchaient : le cadavre, dégageant des odeurs parfaitement désagréables, se mettait à suinter des liquides noirs et rouges. La peau devenait d’abord verdâtre, puis charbonneuse. En cas d’importante surcharge graisseuse, la graisse liquéfiée faisait apparaître de grosses bulles à la surface de la peau, remplies de liquides de putréfaction. La jeune humaine avait aussitôt eu l’image de l’un de ses oncles sorciers en tête, dont l’obésité morbide et l’apparence crasseuse faisait la renommée. Elle l’avait imaginé, recouvert de mouches venues pondre leurs œufs près de ses orifices et dans les zones les plus humides de son cadavre, puis dévoré par les asticots. Cela l’avait dégoûtée, mais elle avait poursuivi sa lecture, trop curieuse pour s’arrêter, prête à ce que l’image la hantât plusieurs jours durant. Au cours du temps, les chairs se décomposaient, liquéfiées ou mangées par les asticots. Les restes putréfiés sortaient par le nez, la bouche ou l’anus, puis le corps se déshydratait, jusqu’à être parfaitement sec. Les cheveux et les poils tombaient avec la peau, tandis que les ongles s’altéraient plus lentement. Puis, étape finale, le squelette se disloquait, après que les ligaments asséchés eussent rétréci. Les premiers os à se désunir étaient les doigts et les orteils. Elle avait pensé qu’avec le temps, l’odeur de beurre rance produite par les graisses se dissipait mais, apparemment, même avec un bon nettoyage, l’effluve demeurait cramponné aux os. Valait-ce mieux que l’odeur de viande froide du début ou celle de fromage fort de la décomposition ? Tout dépendait sans doute des sensibilités. Quant au temps dévolu à tout ce processus, il variait en fonction des conditions hygrométriques et de la température, comme pour les objets. Un corps inanimé n’était rien de plus que cela. Quant aux vivants, ils repoussaient simplement l’inévitable.

Le regard bleu d’Hélène se repositionna sur l’Alfar. Elle avait l’habitude de vivre parmi des éternels ou des gens à la longévité bien supérieure à la sienne. C’était comme ça. Pourquoi se serait-elle vexée pour des lois biologiques ? « Non, je ne les connais pas bien. J’ai toujours vécu chez les Magiciens. » Ou presque. Elle avait déjà interrogé son père sur son adoption. Elle avait découvert qu’avant lui, elle avait été accueillie par deux Humains de Haute-Terre, Yara et Malik Detehmir. Ils étaient morts lors de la tempête qui avait ravagé le château du Duc Paiberym, à Caelum. Elle était présente et elle avait survécu. Kaahl l’avait recueillie. Après l’avoir appris, elle s’était longuement interrogée. À quoi ressemblaient-ils ? Qui étaient-ils ? Quels étaient leurs projets ? Qu’aurait été sa vie, à leurs côtés ? Hélène Detehmir. Elle avait porté ce nom sans le savoir. Elle ignorait comment se positionner sur ce sujet. C’était comme un passé qui ne lui appartenait pas. « Mais j’espère bien pouvoir me renseigner, un jour. Ce serait bien que tu t’intéresses à la façon dont les rites mortuaires sont conduits, chez toi. On pourrait en discuter, regarder ce qui se fait chez les autres peuples, et proposer quelque chose pour le cours de cultures et civilisations, peut-être. » Un sourire éclaira son visage ; l’idée l’enthousiasmait. Elle aurait pu continuer sur sa lancée, mais l’horloge des pompes funèbres retentit, aussi sinistre que l’on pouvait s’y attendre. Elle leva les yeux vers ses aiguilles : dix-huit heures. « Il va falloir que je rentre pour me préparer pour le bal. Merci beaucoup pour le temps que vous nous avez accordé. » fit-elle à destination des deux Vampires, en se fendant d’une petite révérence.

Fin nastae



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