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 Frappe-moi | Léto

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 31 Oct 2021, 17:14



Frappe-moi


J’étais installé dans un fauteuil. Les jambes croisées, mon regard fixait une paire de lunettes sans la voir. Rien ne me garantissait qu’elle m’apporterait son aide. « Tais-toi. » murmurai-je, avec humeur, à l’existence de mon frère. Comme des griffes empoisonnées, ses souvenirs se frayaient un chemin dans ma réflexion. Oui, Léto était une amie pour lui, plus qu’une amie. Pourtant, nous n’avions pas exactement la même relation. Surtout, la vie de Devaraj m’apparaissait comme grinçante, tel un violon désaccordé qui aurait cherché à me poursuivre dans un cauchemar à la fois terrible et empli de folie. Et alors que l’ancien Maître des Esprits se serait dressé derrière moi, en jouant la fausseté la plus pure, j’aurais cherché à fuir, déjà à bout de souffle. Je portais son fardeau, là où il ne portait plus rien. Avant, nous étions sur un pied d’égalité car il était détenteur de mon existence entière. Nos deux folies pouvaient donc valser ensemble. Maintenant, il ne restait que moi. Je me sentais rempli de lui mais, d’un même temps, entièrement vide. Jamais je ne pourrais plus le revoir et subir la malice de ce grand-frère que je n’avais pour ainsi dire jamais réellement côtoyé. Nous n’aurions probablement jamais eu assez d’une vie pour nous conter nos histoires et apprendre à nous apprivoiser. Depuis sa mort, il me hantait.

Je me levai et marchai à travers la pièce, lentement. Mon plan n’était pas parfait. Mes nuits étaient faites de partages avec Ârès. Nous avions discuté de la marche à suivre un nombre incalculable de fois, si bien qu’il ne m’avait pas échappé que, parfois, la présence de mon double n’était que le fruit de mes propres délires. Je n’étais toujours pas remis de son ascendance sur moi mais, depuis qu’Aimé était apparu, il me craignait également. Comme une bombe à retardement, je me tenais à ses côtés. Nous savions tous les deux que nous avions le pouvoir de nous tuer en rêve, de nous faire souffrir et d’éjecter l’autre du Monde des Songes. Pour l’heure, nous devions nous entre-aider, dans un élan vital aussi bien pour lui que pour moi. Néanmoins, demain, nous reprendrions notre guerre. Je ne pouvais lui pardonner ses crimes et il ne pouvait me pardonner ma faiblesse.

Je m’arrêtai et passai mes doigts sur mon visage dans un mouvement las. Ce que je m’apprêtais à faire était nécessaire mais incertain. Léto pouvait refuser. Si elle refusait, je devrais demander à Adam. Je ne craignais pas que mon jeu fût révélé à la Reine des Chamans. Je ne savais que trop bien que rien n’échappait aux Esprits. Ce n’était qu’une question de temps pour qu’elle comprît l’ensemble de mon être, la totalité de ma stratégie. Par l’influence que les Ætheri avaient sur elle, elle devait rester muette ou, du moins, jusqu’à ce que tel ou tel Dieu ne l’utilisât pour agir en son intérêt. Je doutais pourtant que l’intérêt des Divinités ne se tournât vers mes propres affaires. Je n’étais, de toute façon, plus à ça près. Je devais sauver ma situation et, pour ça, il me fallait endurer la souffrance, encore et encore. Celle-ci n’était qu’un énième épisode de ce qu’était ma vie. Je souffrirais de la main de Léto, ou de celle d’Adam. Personne d’autres ne pouvait, personne à part mon père. Néanmoins, je doutais qu’il voulût m’exaucer et je n’avais pas l’intention d’infliger au Déchu le poids de mon handicap futur. Il fallait que ce fût Léto ou que je trouvasse une autre solution.

Je laissai échapper un soupir par le nez. « Allez. » murmurai-je, comme pour me convaincre moi-même qu’il s’agissait du bon moment. Je souffrirais davantage lors de la crucifixion. Peut-être. Je l’avais déjà fait. Je savais ce que ma chair pouvait endurer. Je le devais. C’était un sacrifice nécessaire. Je n’avais pas l’intention de reculer et d’abandonner les Magiciens. J’aurais pu. Mais non. Je devais aller jusqu’au bout de mes convictions, sous peine de le regretter à jamais. Aussi, pour m’encourager, je respirai plusieurs fois profondément avant de me diriger vers le fauteuil où j’avais abandonné les lunettes. Je les pris et les plaçai sur mon nez.

Si j’avais pu douter de l’efficacité de l’artefact lorsqu’il m’avait été remis, mes doutes furent balayés à l’instant même où je me retrouvai, en compagnie de Léto, dans une pièce particulièrement exiguë. « Je m’excuse de vous déranger. » dis-je, en me forçant à employer un vouvoiement qui, du fait des souvenirs de Devaraj, me semblait presque risible. « J’aurais besoin de votre aide pour une affaire. Il s’agirait de… » Elle trouverait la chose étrange, sans doute. « Je dirais, me tabasser presque mortellement. » Je souris.

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Ven 12 Nov 2021, 16:44




Le sang dégoulina des murs à une vitesse prodigieuse, se faufilant entre les pierres noir charbon jusqu'au centre de la pièce. Si Léto restait trop longtemps ici, elle risquait – très probablement – par se confronter à une manifestation à laquelle elle ne souhaitait aucunement se confronter. Pas tout de suite. Ce rituel s'avérait bien nécessaire pourtant, car l'entité ne désirera pas répondre à son appel ultérieur sans offrande, ni sacrifice. Elle était seule dans ces souterrains insoupçonnés, plutôt loin des siens. À moins que l'Océan ou les monstres abyssaux n'aient pour lubie de déplacer l'île. Avec sa magie de transposition, aussi bien corporelle que matérielle, une telle fluctuation géographique lui était égale. Il en serait de même pour lui. Il lui en faudrait plus, beaucoup plus. La Chamane tira sur sa mèche un poil trop fort, tendue, bientôt irritée si le décor lugubre ne s'était pas soudainement mis à disparaître sous ses yeux. Craignant une nouvelle sentence du Silence, la blonde contint sa peur en fermant les yeux le plus possible, faisant le vide dans son esprit…

L'Écho qui trancha l'espace lui fit prendre aussitôt conscience de son nouvel environnement. Malgré l'absence de toute source de lumière, Léto parvenait à distinguer la silhouette de son hôte. Elle n'avait guère besoin de reculer malgré leur proximité, car sa voix dessinait l'espace alloué à leur entrevue surprise. Pour une géante de son acabit, un tel endroit ne lui était guère confortable, elle n'osait presque pas bouger, si ce n'étaient les bras et la tête à la limite. Son attention, néanmoins, se focalisa tout entière sur le seul point d'intérêt présent dans la pièce : l'Empereur Noir. En tant que Hǫfðingi, elle l'identifiait sans grand mal, telle une évidence. Surtout, il y avait sa présence, celle de son frère disparu à jamais. Il n'était pas là à proprement parler, mais les révélations de l'Esprit l'avaient hantée durant plusieurs jours, alors que son deuil du Taiji n'était qu'encore frais. Partager les souvenirs de Devaraj par un rêve… Récemment, les reliquats de l'onirisme partagés avec son mari lui avaient susurrés cette possibilité. Le Monde des Songes abritait un pouvoir incommensurable, que même la Reine des Chamans ne parvenait à se soustraire. Ainsi, si le Roi des Sorciers en personne affirmait une telle folie, alors elle ne pouvait que le croire. C'était comme si Devaraj demeurait encore parmi eux, c'était comme s'il se trouvait là, à portée de main. Malheureusement, ceci ne constituerait qu'un mensonge.

" Pourquoi ? " Sa tête s'était penchée sur le côté, réponse au sourire franc du Paiberym.

De par sa nature, évidemment que la Sùlfr désirait savoir. Sans même s'attarder sur l'étrangeté de la requête, le Baron démontrait un empressement assumé. D'une certaine façon, Léto l'interpréta comme ceci : elle devait être plus ou moins la seule à pouvoir l'aider. Néanmoins, même si l'idée de mettre à profit ses muscles la flattait, être responsable de l'affliction d'un autre Souverain ne lui plaisait pas. Point sans une bonne raison… voire une excellente compensation.

" Ne soyez pas si tendu : je vous tabasserai sur le palier des portes de la Mort si vous le désirez. Promit-elle avec une jovialité sidérante. Mais vous devez commencer à me connaître : je suis trop curieuse pour mon propre bien. Un bref silence, ses iris vaironnes plantées dans les siens, plus en profondeur. Surtout si vous aviez tout vu à travers les yeux de votre frère. "

En soi, cette magie onirique ne l'arrangeait pas. Si Kaahl avait pu avoir accès aux souvenirs de Devaraj il y a peu, alors il devait connaître une bonne partie de ce que son peuple cherchait à cacher. Cette personne possédait un trop large panel de connaissances à son goût ; ce qui était également son cas, finalement. La différence étant que Léto était une élue des Dieux primordiaux, les Esprits lui chuchotaient en tout instant. Paiberym, lui, ne répondait qu'à la Déesse de la Lune Noire. Toutefois, son lien avec le précédent Hǫfðingi allégeait une bonne partie de son jugement, puisqu'il allait de pair avec un fait avéré : Kaahl était un fils d'Ezechyel.

La Souriante l'observa davantage. Avec les spectres, il lui était aisé de brosser un portrait du Magicien ou du Sorcier. Elle n'avait cependant eu l'occasion d'avoir affaire qu'avec la Déchue. Cette dernière dénotait avec les premiers, bien plus que par la simple dissonance de genre. Son panel d'identités représentait un défi pour quiconque chercherait à tisser les fils entre elles, ce à quoi Léto ne cherchât même pas à se confronter, pas dans un futur proche. Elle se contenterait de glaner les pièces du puzzle petit à petit. Cette fois, il se montrait bien plus vêtu qu'à Avalon : il s'était préparé au rendez-vous. Elle était vêtue d'un simple pagne et d'un poncho, différent de celui du Fessetival ; le reste, ce furent les coloris qui masquèrent sa peau, ceux-ci valsant entre le violacé et l'orangé.

" Honnêtement, je suis trop habituée à vous imaginer comme Eli ; enfin, Alya, plutôt. Elle… Vous étiez la seule représentation que j'ai pu voir de mes propres yeux. Elle porta sa main à son menton, songeuse, son regard voguant aléatoirement sur la stature de son collègue royal. Depuis, j'essaye de deviner où se trouve ce fameux tatouage à mon attention et à quoi il ressemble. Elle sourit, taquine. Lorsque les Esprits lui contaient des rumeurs à son sujet, ils adoraient être vagues et l'inonder de différentes versions. Soyez franc avec moi. Elle croisa les bras sur son cher poncho, une mine plus sérieuse. Comment dois-je vous appeler ? " Loin de tous, coupés de tout.


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 16 Fév 2022, 21:27



Frappe-moi


« Pourquoi pas ? » répondis-je, avec un amusement non feint. L’avoir devant moi tourmentait mon esprit. Pourtant, je savais que je ne pourrais pas m’en sortir avec une réponse telle que celle-ci. J’allais devoir parler, ce qui, en soi, ne me dérangeait pas le moins du monde. Les penchants de mon frère pour l’Esprit de la Mort n’en étaient qu’à leurs balbutiements lorsque nous avions rêvé de nos vies respectives, mais j’avais vécu quelques conversations de ce dernier avec la tête couronnée du peuple des Rehlas. Il y avait des Souverains à qui se confier était moins dangereux que d’autres. Lorsque la connaissance coulait dans leurs veines, cacher son jeu devenait chose ridicule. Léto m’était précieuse. Je savais pourtant qu’elle ne l’avait pas toujours été. Sa peau avait été marquée du brun des traîtres. Elle était pourtant Reine, aujourd’hui. La haine avait fait place à un sentiment bien plus complexe. Une amitié si profonde… une amitié qui avait donné naissance à bien des projets et des confidences.

Je passai ma langue sur mes lèvres lorsqu’elle parla de Devaraj. Qu’elle sût me surprit légèrement. Ça ne me déplut pas, au contraire. Même si mon frère était connu, la grande majorité de sa personnalité relevait du secret. Puisque j’étais détenteur du secret de l’Au-Delà, et de bien d’autres énigmes, je me sentais seul. Adam et moi pouvions discuter des Esprits, ce qui était une chance à mes yeux. Si je ne les voyais pas, je les entendais, ce qui était bien suffisant. Par l’intermédiaire de l’ancien Hǫfðingi, je jugeais en avoir admiré assez. Cependant, malgré nos conversations, il y avait une blessure béante dans mon cœur. J’avais aimé mon frère et ses excentricités. Cyrius me le rappelait de temps en temps, même si sa folie s’avérait différente. J’avais pensé que nous pourrions développer un véritable lien fraternel, regarder le monde et en discuter, chacun enrobé dans nos ténèbres. Maintenant, j’étais seul. « Ce n’est pas très original. Mon histoire risque de vous décevoir comparativement à celles que vous vivez quotidiennement. » Je marquai une pause. « Je dois faire croire aux Magiciens qu’une sorte de psychopathe s’est fait passer pour moi durant un laps de temps conséquent puisque j’ai attaqué, dans un accès de colère non maîtrisée, le Chef des Armées. J’ai failli le tuer, ce qui ne m’est pas favorable pour la suite. Ce psychopathe existant et étant favorable à une entente, il ne me manque plus qu’à faire en sorte que la version soit crédible. D’où ma demande. Personne ne me croirait si l’on me retrouvait en parfait état et des doutes pourraient advenir si je me blessais moi-même. » Je n’étais pas à l’aise avec l’idée, mais elle était nécessaire. « Quoi de plus réel que la réalité ? » Rien.

Je la fixai. Au corps à corps, je n’avais que de maigres chances. Je pourrais résister, sans aucun doute, mais elle finirait par l’emporter. Je connaissais mes limites. L’art du combat n’était pas l’aptitude que j’avais le plus développée, bien que je ne fusse pas novice en la matière. Il était primordial de savoir se battre convenablement, ne serait-ce que pour palier à la question des Humains. J’étais curieux, curieux de la possibilité qu’elle pût m’entraîner. Pourtant, je redoutais une trop grande proximité avec elle. Les souvenirs de mon frère ravivaient des émotions et des sensations qui, bien que je susse qu’elles ne m’appartinssent pas, me semblaient tout à fait réelles. « Je dois avouer que vous côtoyer m’est délicat. » répondis-je, lorsqu’elle parla d’Alya. « Pour cette raison mais également à cause de Devaraj. Les frontières entre ses croyances et mes croyances sont parfois ténues. Il m’arrive de ne pas distinguer ce qui m’appartient et ce qui est à lui. » Comme sa haine des Humains qu’il me fallait fermement combattre, au moins dans l’intérêt de mes enfants. « Hum… Si vous voulez le voir, il me faudra enlever mon pantalon. » Ce qui, en soi, n’allait pas à l’encontre de mes objectifs. La question de mes conditions de détention était une réelle interrogation. Beaucoup de choses que je trouvais immondes devraient être jouées par mes soins, peu importât mon état lorsqu’elle en aurait terminé avec moi. Mimer le réel ne s’encombrait pas de la sauvegarde de la dignité. J’étais prêt à ces sacrifices pour accéder au sommet de la hiérarchie des Magiciens. J’avais été formé pour toute mon existence durant, bien davantage que pour m’emparer du trône noir. Il était d’ailleurs aberrant que j’ai obtenu ce dernier avant l’autre. « Vous pouvez continuer à m’appeler Eli si cela vous convient. Personne ne fera jamais le lien. En réalité, je m’appelle Ârès mais ce prénom sonne, pour moi, comme étranger. Et il est porté par mon… disons, double. Le Sorcier psychopathe. » Je lui souris. Il n’était pas psychopathe. Il était, au contraire, soumis à des impulsions meurtrières. Ses sentiments étaient un problème.

« Il vous manque, mon frère ? »

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Dim 27 Fév 2022, 18:01




Face à l'histoire du Sorcier, Léto parût impassible, ou du moins pleinement attentive. En réalité, elle songeait aux tenants et aboutissants d'une telle tournure des événements. Elle pourrait très bien l'inonder de questions, mais le contexte et la raison l'empêchaient d'agir de la sorte. Elle ignorait encore comment il l'avait invoquée ici, ni pourquoi l'espace se montrait si exiguë. Quant à l'histoire, au lieu de se montrer trop envahissante, un simple chuchotement aux spectres lui fera glaner quelques réponses annexes. Il était toujours intéressant pour une Chamane d'avoir le point de vue direct – à l'instar d'une enrichissante Fusion – mais elle comprenait la délicatesse de l'affaire. Ainsi, à sa question rhétorique, Léto leva son pouce avec assurance, les iris encore gorgés d'interrogations, ses lèvres brûlant de curiosité.

Sa confession l'intrigua. La blonde s'était maintes fois questionnée sur les effets de l'onirisme, d'autant plus lorsqu'il était question d'un Oublié dans le Néant. L'existence se perdait mais les mémoires persistaient. Pourtant, dans le cas du frère, c'était comme si un fragment de son Esprit résidait en lui. Peut-être n'était-ce que le fruit de son imagination ou de son fantasme, mais cette idée d'apercevoir ce Fou juste là, sous ses yeux, continuait d'embrumer ses réflexions. Kaahl le lui confirmait. Léto ne comprenait pas comment mais Devaraj était là, en lui. L'analogie de la Fusion – de la noix de coco – la tiraillait. Mais ça ne pouvait pas être ça. Cela semblait permanent. Mais en même temps, c'était ce qu'elle étudiait aussi… L'envie de ramener ce Taiji sur Awaku No Hi commençait sérieusement à la titiller, et ce n'était vraiment pas bon.

" Vous pouvez garder le pantalon. Sourit-elle en abaissant son regard vers la source de son intérêt. Si mes yeux ont envie de voir quelque chose, ils le verront. Une lueur passa, vivace, au sein de l'ocre et du vermeil. Dans tous les cas. Posséder une vue transcendant le textile et la pierre était son petit secret. Hmm, Avalon laisse de sacrées marques. " Commenta-t-elle en tout et pour tout, lorsque son regard retrouva le sien et que son sourire démontrait son amusement.

Ârès. C'était la première fois qu'elle entendît ce nom. Même en étant une Chamane, les récits à propos des Taiji lui échappaient en grande partie. Si elle avait épousé Devaraj, elle aurait peut-être bien plongé dans un enfer sans nom, puisque cette dynastie s'ancrait bien au-delà de leurs ères. Elle ignorait encore pourquoi Ezechyel avait choisi, pour la première fois, d'élever une non-Taiji, mais questionner une divinité ne serait que futilité. Il fallait prendre le courant et œuvrer pour son propre bien. Ârès, Devaraj…

" Très bien, Eli. Sa jovialité naturelle se ternit à la mention du perdu. C'est un sentiment singulier. Elle se perdit un instant, cherchant ses mots. Il n'aurait pas dû me manquer. Ni à quiconque l'ayant connu à son apogée. Pourtant, j'ai vainement espéré jusqu'à l'enterrement, à l'attroupement de nos vivants et de nos morts. J'ai attendu, comme tout un chacun. Ils partirent un à un, alors que je restais. Il était censé être là depuis longtemps, au moins pour… faire un coucou. Petit à petit, sa voix tonitruante laissa place à un vide réel. Il n'était juste plus là, pour toujours. Elle cligna des yeux, face au Paiberym. Dans un vain espoir, elle leva son index et le posa contre le front du Sorcier. Tu n'aimais pas que je te touche, car je devenais ta nouvelle obsession. J'affirmais te plier un jour, tu riais et me disais de dégager. Ton crocodile a bouffé mon Ridere et je t'en veux. Tu es mon fou à lier. Je suis ta choupette. Tu crieras à tout va, sur moi ou autrui. Je te dirais alors que je t'aime. Cela nous galvanisera pour la journée. Et à l'aube, on recommencera. L'apex de son doigt rompit le contact, doucement s'écarta. Tu as plongé dans le Néant et je suis au bord du précipice. Nous nous retrouverons dans l'Oubli. Tôt ou tard, mon ami. " Ses paupières se refermèrent.

Le deuil pour un Chaman n'existait pas. Il ne prenait naissance que dans les cauchemars les plus vils. Et l'Univers tout entier avait décidé d'instaurer ce songe en elle, en Kaahl, en Ezechyel. Parfois, depuis cette faute, Léto se disait que le brun sur sa peau aurait dû la retenir et lui épargner tant de déshonneur. Le brun devenait bleu, puis rouge, puis rien. Léto rouvrit les yeux, les épaules lourdes.

" Votre frère me manque. C'était un fait. Et avec cette question, je n'ai plus qu'une envie : c'est de vous broyer les os. "

Ce n'était pas sa faute, elle le savait. Curiosité contre curiosité. Toutefois, ce mal profond ne pouvait être évacué par une frustration passive. Si la colère ou le chagrin naissait en son sein, Léto ne pouvait que répliquer en tapant, détruisant, broyant. Ainsi était la malédiction de ce corps, si gonflé par les affres d'une Vie.

" Avant, j'ai une requête… Elle s'éloigna un brin, du mieux qu'elle pût. Elle se mit à mûrir la demande, consciente qu'il penserait qu'elle voulût une compensation à ce dérangement. Connaissez-vous les Omije ? Plus communément appelées "Larmes d'Anges". "


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Kaahl Paiberym
Dim 01 Mai 2022, 11:11



Frappe-moi


Il y avait un sentiment, en moi, quelque chose de dangereux. Plus je passais du temps avec elle, plus je me sentais étouffer sous cette chose qu’il valait mieux laisser enterrée. C’était ce même sentiment qui changeait mes perceptions. Parfois, lorsque je discutais de sujets variés, une vague de haine m’assaillait. Les Humains devenaient des ennemis, des créatures abjectes à éliminer. L’inceste ne me paraissait plus si répugnant. Mes perceptions concernant l’importance de la démographie grossissaient. Des noms peu connus de ma personne me hantaient. Parfois, je voulais fuir. Parfois, les connaissances que je possédais me tuaient à petits feux. Je me sentais perdu, d’entendre les Esprits sans les voir, de ne pas être capable d’entreprendre la Fusion. Je me sentais vide et indigne. J’avais l’impression d’avoir abandonné les miens. Je savais que ce n’était pas le cas. Laëth me rendait fou parce qu’elle était Ange. Je voulais sentir sa magie sur moi, qu’elle me soignât d’un mal que je ne distinguais que très mal. Et il y avait les souvenirs des instants vécus ensemble. C’était comme avoir expérimenté quelque chose avec soi-même. Parfois, je perdais pieds. Et elle, Léto, faisait partie du problème. J’aurais dû tenter de la tuer, la sortir de ma vie, ne pas rechercher son aide. Mais c’était impossible. Elle en savait trop. Ses pouvoirs étaient incommensurables, parce que les Esprits étaient à ses côtés et pouvaient palier toutes les déconvenues potentielles. Je ressentais un marasme d’émotions pour elle. Du désir, oui. De la répulsion, aussi. Un amour et une haine. Et, dans tous ça, je n’arrivais pas à savoir ce qui m’appartenait ou ce qui lui appartenait. J’avais la sensation qu’elle parlait de ma propre mort. En même temps, elle ne m’appartenait pas. Je me sentais coupable, sans l’être. J’avais envie de lui crier dessus, elle et ses émotions trop fortes. Qu’en avait-elle à faire de moi ? Qui voulait s’arrêter sur moi ? Je n’en valais pas la peine. Et il y avait le Destin, la volonté des Ætheri. Je me sentais aspiré dans une tornade infernale. L’envie de l’étrangler me prit, sentir son cou ferme sous mes doigts et serrer, serrer, peu importât la douleur du contre-coup qu’elle me ferait endurer. J’avais envie d’elle, aussi. Et quand elle se mit à me parler directement, comme si j’étais lui, parce que j’étais lui, en partie, un long frisson glacé me parcourut. Elle devait arrêter, maintenant. Arrêter ça. Je n’étais pas lui. Je n’étais pas lui. De quel droit articulait-elle ces paroles, qui ne m’étaient pas destinées ? Dans mes tripes, je sentais quelque chose se mouvoir, insidieusement, si bien que ma respiration s’accéléra. Je n’aimais pas perdre le contrôle. C’était pourtant précisément ce que j’étais en train de faire. Hormis à l’adolescence, ça m’était arrivé deux fois. La première, j’avais failli tuer l’Impératrice Blanche en public. La seconde, j’avais failli tuer son Chef des Armées. À chaque fois, mon état m’avait rendu particulièrement vulnérable, furieux et vulnérable. Le mal en moi se repaissait pourtant de cette instabilité. Elle lui donnait plus de poids, de légitimité. Elle me cousait les lèvres et clouait mon corps sur place. Avant qu’Adam m’éduquât, j’avais toujours considéré le sexe comme un moyen de décharger mes pulsions violentes. Et, maintenant, j’avais juste envie de l’étrangler et de la violer. Il n’y avait aucune once de l’amitié que pouvait ressentir Devaraj pour elle. Les ténèbres me semblaient complètes et la folie dense. Je voulais qu’elle dégageât de mon existence.

Lorsqu’elle s’adressa à moi directement, mon regard changea légèrement. Je déglutis, plus très sûr. Elle me troublait. Elle me troublait et je n’aimais pas ça. Je souris, d’un sourire déformé par cette même folie contre laquelle je n’arrivais que difficilement à lutter. « L’envie est partagée. » Elle me faisait parcourir des contrées dangereuses, d’autant plus dans ce lieu si étrange. Nous n’avions presque pas de place. L’une en face de l’autre, il n’y avait aucun moyen de fuite possible. Nous étions obligés de rester là, pour le meilleur et pour le pire. Tout en moi se trouvait sens dessus dessous. J’avais envie de me tenir à ses côtés, pour parler de Devaraj. J’avais envie de lui faire mal, pour me faire vivre ça. J’avais envie de fumer avec elle et de profiter en sa compagnie du corps des autres Draugrs. Dans tout ceci, je n’arrivais pas à déterminer le vrai du faux. Mon frère me donnait un contexte mais mes émotions se joignaient aux siennes. Parfois, elles les atténuaient ou, au contraire, les embrasaient. Il y avait le mal, en moi, qui profitait de ce contexte pour créer des brèches. Je n’étais plus très sûr. Il me semblait que le blond préférait la compagnie des hommes aussi et qu’il avait eu quelques femmes importantes dans sa vie. Mais était-ce la vérité ou était-ce celle que mon esprit malade s’inventait ? Un mélange entre lui et moi, un nous construit, comme une Fusion.

Je la regardai et, pendant qu’elle posait sa question, laissai ma magie me défaire de mes vêtements. Je fis apparaître le tatouage sur mon corps. Je le cachais, le reste du temps. J’avais bien compris qu’elle pouvait voir ce qu’elle désirait et, justement, je savais aussi que ça ne lui poserait aucun problème. La nudité était son lot quotidien. Je possédais une certaine pudeur, en temps normal, mais la trop grande présence de Devaraj en moi en baissait l’emprise. Je souris. « Si vous étiez une Ange, je prendrais plaisir à vous faire pleurer pour en créer. » répondis-je, pour lui signaler que oui. Et je lui arracherai les ailes aussi, pour que jamais elle ne pût voler vers la lumière. Elle devait rester dans mes ténèbres, enchaînée à moi, pour toujours. En réalité, je connaissais mal le sujet. Je l’avais étudié à Basphel et le reste me venait de mon frère. Les possibilités semblaient multiples. « Les Ridere… » fis-je, en fronçant les sourcils d’incertitude. Il y avait des choses qui ne me parvenaient pas si facilement. Je ne terminai jamais ma phrase, occupé à lutter contre mes ressentis. « Honnêtement… » finis-je par murmurer. « Je ne supporte pas d’être avec vous, avec toi. J’ai envie de te faire du mal. » Mes yeux rejoignirent les siens. Elle était bien plus grande, ce qui donnait à ce semblant de pièce un aspect ridicule. « Demande-moi ce que tu veux et frappe-moi. Sinon je crois que je vais devenir violent. » Mes mains tremblaient, sous la retenue. « Je ne peux pas rester là… » susurrai-je, d’une voix étouffée. « Tu me rends malade. Tu me rends fou. » J’avais l’impression d’être allergique à elle, que chaque zone de son corps attisait des émotions antagonistes. La culpabilité me tuait. Le vide. Le plein. Je n’étais pas sûr.

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Latone
Dim 01 Mai 2022, 16:19




C'était tendu de se contenir. Il avait ce sourire, ce satané sourire qui lui collait aux lèvres au gré des pitreries de Nīḍalu. La voix, l'apparence, toutes ces frivolités n'avaient aucune importance tant ses mimiques et ses mots lui évoquaient le Fou. Si seulement Léto pouvait lui ouvrir le thorax et y extraire son Âme, entre ses doigts caleux elle tenterait d'y trouver un reliquat de Devaraj et de le faire revenir du Néant. Ainsi présenté, cela avait l'air d'être sa seule issue. Malheureusement, pour la Hǫfðingi, il était déjà trop tard, elle avait choisi sa voie, sa réplique à son chagrin. Cet homme-là, sous ses yeux… il ne parviendrait pas à la suivre sur un tel sentier : il n'était pas complet. Et il avait d'autres préoccupations. La Sùlfr ne lui en voudrait pas, mais ce serait tout de même du gâchis de ne pas profiter d'un fragment de Taiji, d'où son initiative. Ce dessein-là lui tenait à cœur, car il datait bien avant qu'elle acceptât la marque chamanique sur son ventre. Un but auquel, avec un peu de chance, Ârès apportera une contribution non négligeable.

" Je suis une Ange. Devaraj avait instillé ces Vertus instables en elle, indirectement via la bague. Une Ange qui ne pleure jamais. "

C'était raté pour cette fois, mais l'idée n'était pas anodine. Ce détail l'avait traversée une fois durant ses propres recherches, en s'attardant sur le folklore Angélique. Hélas, le problème se présentait d'emblée : le concret manquait. Léto décida alors de ne point s'attarder sur le processus de création, mais plutôt d'accaparer un maximum de ces Larmes. Tout le reste suivra son cours en temps et en heure. La possession, l'accumulation, tout ceci l'obsédait bien plus.

Il y eut une lueur d'euphorie au fond de ses prunelles bicolores. En revenant sur les Ridere, il démontrait un certain savoir qui la satisfaisait. C'était parfait, une première graine qui germera en dehors de ses lointains archipels. Bien sûr, son peuple s'exilera bientôt aux quatre coins des continents pour approfondir les connaissances des Akésarlha. L'isolement était synonyme de déchéance. Et la Hǫfðingi, en tout pour tout, refusait d'accompagner les siens dans les profondeurs de l'Oubli. Ainsi, ces simples mots d'Ârès infusèrent un semblant d'espoir, jusqu'à que la réalité les rattrapât tous les deux. Neutre, attentive, elle le fixa, assista à son supplice. Elle ferma les yeux, chassant toutes ces réminiscences du Fou qui revenaient au galop. C'était douloureux, mais elle avait déjà la force de se prémunir de tels affres. Ils furent trop nombreux à la forger en ce sens, façonnant la Titanide. L'ocre et l'écarlate se présentèrent alors à nouveau en compagnie de la Souriante. Il voulait sa violence et elle la lui donnera ; elle le désirait aussi, autant de conflits engendrés avec Devaraj pour canaliser leurs mutuelles pulsions. Il n'y avait plus de raison de ne pas passer par quatre chemins ; elle apposa ses mains sur ses épaules dénudées, comme pour le maintenir en place une bonne fois pour toute et ancrer son attention.

" Dans les profondeurs du Lac Bleu, il y a de nombreuses Omije. Il semblerait qu'on peut apercevoir leur éclat depuis la surface, mais je n'ai pas encore cherché à m'en assurer. Elle ne traînait pas spécialement chez les Magiciens, même depuis son allégeance chevaleresque à Edwina Nilson. Renseignez-vous sur elles, trouvez un moyen de les extraire. C'est tout ce que je vous demande. Vous pouvez garder vos informations pour vous ou me les confier ; dans tous les cas, je saurais obtenir ce que je cherche. "

Avec la Maîtresse des Esprits, la coopération directe n'existait pas forcément. Il persistait en tout instant ce lien via les défunts, ces oreilles indiscrètes et ces lèvres bien bavardes. À la seconde où le frère de Devaraj dégoterait de précieux renseignements, Léto les aurait dans les heures qui suivront. C'était si aisé…

Il n'y avait nul besoin de lui demander de serrer les dents, tant il semblait déjà bien lutter contre ces maux qui l'étreignaient. Léto connaissait cette emprise pour avoir succombé au Fou, plusieurs fois. C'était différent qu'avec son mari, celui-ci plus prévenant, surprenant. Sans donc décrocher la moindre mise en garde, sa main droite glissa sur son buste et, dès lors, où ses ongles se détachèrent de son poitrail, il sut bien ce qui l'attendait. La Chamane le frappa juste au-dessus de l'abdomen, en théorie cela devrait juste le secouer de toute part, le temps qu'elle s'occupât de son cas. La blonde raffermit son emprise sur son épaule afin de le maintenir à une certaine hauteur et, dans un élan calculé – du fait du peu d'espace alloué – sa jambe partit à toute allure sur ses deux rotules. Il y eut un craquement analogue, il ne pourra plus marcher pour quelques temps.

Pour le peu de temps incombé, Léto le réceptionna, une semi-embrassade qu'elle ne désirât pas prolonger, juste le loisir de le déposer à terre et qu'il fit son affaire avec la douleur. Avant de se relever, la Chamane agrippa son poncho et le passa au-dessus de sa tête, afin de l'enfiler au Sorcier ayant réclamé le sien à Avalon.

" Il est enfin à toi. " Ce n'était certes pas la même mais elle y tenait tout autant.

Quand la Titanide se redressa, elle retrouva son emplacement initial. Elle observa autour d'elle et ne localisa aucunement la présence du Paiberym. Elle respirait à nouveau et se sentait moins oppressée par le manque d'étendue. Ce sortilège lui était bien étrange, elle aurait largement préféré qu'il la convoquât dans un lieu plus confortable… Un sourire plus franc s'étira sur son faciès : cela dit, les Taiji comme ces deux-là traînaient leurs bizarreries en tout instant.

La Souw d'autrefois s'approcha du rebord du bassin, aussi rougeoyant que son œil gauche. Ce n'était toujours pas suffisant : le rubis devait laisser place au poisseux, la Vie devait se subsister à la Mort. Bientôt, la Folie cèdera. Bientôt…


1044 mots ~



By Jil ♪
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