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L'Union des Âmes Loyales

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Partenaire - Solo
Intrigue - Les Écuyers de l'Aurore découvre que, sur Koelyë, les habitants n'ont aucunement les notions de l'extérieur, dans tous les domaines. Inquiets pour leur bien-être, ils décident de leur enseigner les bases de ce qu'ils savent dans l'attende de s'organiser et de faire mieux, mais quelque chose intrigue plus que tout à leur sujet ; Pourquoi ne sont-ils pas marié comme l'avait dit la Prophétie ? - Suite de Les Premiers Pas | Culture ; mise en place du mariage.

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Concernant l'institution qu'était le mariage, la conversation s'était éternisée toute la nuit. Les Écuyers de l'Aurore partageaient la même vision de ce que serait leur union ; les devoirs de l'un envers l'autre, l'importance des enfants, la nécessité de le vouloir réellement, la manière dont ils l'organisaient, au-delà des flots, entre les Humains et les Anges, allait certainement devenir la norme au sein de l'île. Ce n'était pas pour déplaire à Neah, non pas parce qu'il ne reconnaissait pas les autres unions au sein des autres races, mais parce que transmettre un peu des Ailes Blanches à autrui le rendait fier. Quand la pression des interrogations étaient retombées, certains s'étaient même écroulés de fatigue. Ian, avait bien mémorisé les choses, avait fini par demandé la main de Rosa, un peu plus intimement que sa déclaration enflammée quelques heures plus tôt. Lorsque les choses s'étaient calmées dans l'esprit des Koelyëns, Mancinia et Neah purent également se rendre dans leur tente pour y prendre du repos. En dehors du fait d'être devenus Souverains et d'avoir eu un choc des cultures évident, ils avaient également le voyage dans les jambes et, même s'ils étaient habitués, la fatigue ne pouvait pas s'acculer indécemment, de crainte de devenir toxique. Tout le monde devait s'être endormi, car plus aucun bruit ne lui parvenait, en dehors des bruissements du vent dans les arbres, des vagues heurtant le sable et du battement des ailes des lépidoptères. Quant à Mancinia, elle s'était assise sur le lit et laissait déborder son enthousiasme quant à l'union de leurs Conseillers, qui s'aimaient sincèrement. La voir aussi heureuse ébranlait le Capitaine, intérieurement du moins, mais surtout en raison de sa promptitude à organiser le mariage d'autrui. En s'asseyant auprès de son Humaine, le Gardien se demandait si tout se passerait bien.

— Je suis vraiment ravie d'être ici et de ... Neah, tu m'écoutes ?
— ... Non, admit-il. Je suis désolé.
— Tu sembles soucieux, quelque chose te tracasses ?

Elle ne s'était même pas offusquée de son manque d'attention, seulement de son bien-être. Ça lui plaisait d'être le centre de son monde de temps en temps, espérant seulement ne pas en prendre goût, au risque d'en abuser.

— Tu sais, c'est à nous d'établir des Lois et des traditions, si quelque chose te déplais dans celles-ci, tu dois faire entendre ta voix.

Elle mit une main sur son épaule, le regardant avec un sourire.

— Tu es le Roi.

L'homme ne savait que répondre. Il était Roi. Elle était Reine. Reine de son Coeur, avant d'être Reine de Koelyë. Ces deux rôles lui allaient à merveille, tandis qu'il se sentait égoïste d'avoir été nommé sans réelle raison, de ne pas avoir fait ses preuves au sein de l'île avant qu'on ne lui confiât une tâche si importante, même si celle à ses côtés semblait avoir endossé ce rôle naturellement. Elle en était capable. Lui, c'était ... différent. Commander des Soldats, ce n'était pas diriger des civils. Saurait-il faire face ? Son regard percutait celui de son Iskandar. Pourquoi doutait-il ? Il avait la meilleure partenaire pour l'épauler dans sa fonction. Ils étaient ensemble. Ils étaient si bien, l'un avec l'autre. Les Écuyers de l'Aurore, les Prophètes d'Ësse'Aellun, les Souverains de Koelyë ... Partout, en tout temps, les Aetheri et les Hommes les voulaient ensemble. Leur Lien était un trait d'union à tout ce qu'ils étaient. Ils parviendraient à trouver des solutions, comme ils l'avaient toujours fait. Tout en elle faisait chavirer son âme. Avait-il déjà aimé quelqu'un comme il aimait Mancinia ? Jamais, pas même ses amourettes de jeunesse. Le plus bel amour est celui qui éveille l'âme et nous fait nous surpasser, n'est-ce pas ? C'était ce qu'elle lui avait apporté.

— Je t'aime.

Un fugace sentiment de surprise saisi le coeur de son interlocutrice, nettement visible sur son visage, avant qu'une moue faussement en colère ne peigne ses traits.

— Tu me déstabilises exprès ! dit-elle en lui donnant un coup dans le bras dans un éclat de rire.
— Je t'aime, ma Reine.

Neah n'avait pas bougé, ne souriait pas, mais toute sa sincérité se ressentait dans sa voix, à tel point qu'il en aurait pu faire fondre une âme de glace. Celle de Mancinia vibrait. Elle le savait, plus que quiconque. Elle le ressentait. Se redressant, il vint ensuite s'agenouiller devant elle, prenant délicatement ses mains dans les siennes en plongeant ses yeux dans les siens.

— Je ne te dis pas mes sentiments de manière à simplement les dire. En te regardant, mon coeur bat à la chamade. Je désire te prendre dans mes bras et embrasser chaque partie de ton corps. Tu as gravé ta place dans mon âme comme personne ne l'a fait auparavant. Tu es une femme accomplie, j'aime ton sourire et la manière dont tu me regardes, tu es belle dans mes yeux et merveilleuse dans mon coeur, au point que chaque instant est une opportunité de te rendre heureuse. Notre vie de Liés a été complexe, mais la mienne a pris un tournant merveilleux depuis que tu as déclaré m'aimer. Je veux te donner mon amour et recevoir le tien tout le restant de mon existence.

Neah fermait les yeux, posant son front contre ses mains, sans les relâcher pour autant.

— Je t'en fais le serment, Mancinia Leenhardt. Lorsque nous aurons terminé ce que nous avons prévu, nous nous unirons.

En relevant à nouveau ses mires dans sa direction, l'Humaine y lisait tout, comme si l'Ange avait tout gravé en lui.

— Je ne me vois pas passer ma vie avec une autre femme que toi. Je veux te combler et te donner tous les plaisirs de ce monde, je le Jure !

Post I - 942 mots

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L'Union des Âmes Loyales

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Ce n'était pas possible. Comment peut-elle être aussi chanceuse ? Quel Aether lui avait envoyé à un homme aussi doux ? Cet Amour lui donnait souvent la sensation d'exploser de bonheur, mais ce qui venait de se produire lui donnait des sentiments au-delà de cette impression. Son corps tremblait, ses yeux étaient humides, mais l'Humaine essayait de ne pas céder sous la puissance de ses mots. Était-il en train de renouveler ses voeux de fiançailles ? ... C'était encore mieux que la première fois. Ses mains serrèrent les siennes, sans le quitter des yeux.

— ... Je sais que ce que je ressens est le véritable amour dont j'avais besoin, Neah. Avant que tu ne viennes illuminer mes jours, je vivais dans un monde triste et rempli de ténèbres. Je veux m'unir à toi pour que tu fasses partie de ma vie éternellement, je pourrai ainsi travailler chaque jour à te rendre heureux ... Je t'aime aujourd'hui, je t'aimerai demain et jusqu'à mon dernier souffle.

Sa voix n'avait pas tremblé, essayant de transmettre ses émotions aux travers de ses mots. Elle était moins douée que lui pour exprimer son ressenti, mais ses paroles lui étaient d'autant plus importantes que sa vie ne serait pas aussi longue que la sienne. Ils le savaient. Ezechyel finirait pas les séparer, peu importait que son temps de vie soit prolongé par la volonté de Sympan. Que ce soit au travers d'un autre Aether qui rendrait sa Justice, dans une bataille ou une catastrophe, cela adviendrait ... mais ce jour n'étais pas arrivé. Comme elle, Neah ressentait. Ce qui les unissait donnait d'autant plus de puissance à leurs sentiments. Que ce soit le Lien ou le Lärtneesh, les Écuyers de l'Aurore avait une union spirituelle leur permettant une compréhension quasiment parfaite l'un de l'autre. Ils s'aimaient, c'était une évidence. À leurs yeux, sous le regard de leur entourage et même des Aetheri, qui les comblaient de bienfaits. Peu lui importait si leur Amour prenait différentes formes, mais pour Neah, il semblait important de le couronner de tendresse et de déclarations. Il ne voulait pas être ce genre d'hommes disant « Je t'aime » trop rarement, en ayant conscience que cela plaisait à sa fiancée.

— Je veux passer le temps qu'il me reste à être ton épouse.

Le sourire affectueux de son Gardien accrut ses tremblements.

— Tu es plus que mon épouse, Mancinia.

Elle se penchait en avant en rompant le contact de leurs mains pour l'enlacer.

— Je t'aime, Neah, dit-elle en le serrant dans ses bras. Tu fais de moi la femme la plus heureuse de ce monde !

Une larme de bonheur s'écoulait sur sa joue, tandis que l'Ange lui rendait son étreinte. Ce sentiment était ... exaltant. Unique. Ils veillaient l'une sur l'autre. C'était son rôle de Gardien, c'était son rôle de Gardienne. Reine de Koelyë, Mancinia s'était fait le serment de prendre soin de ses habitants et Neah avait décidé de la suivre, avant tout pour voir ses ambitions se concrétiser à moitié, mais également en ayant conscience que, de sa volonté ou non, il deviendrait Roi. Si son Humaine prenait le trône de sa race, ce serait inévitable qu'il acquiert ce titre. Même sans réel pouvoir, il ne comptait pas ne rien faire et sa conscience lui sommait d'apprendre. Cet endroit serait un excellent moyen de voir s'ils avaient les épaules pour porter le pourpre. Mais s'il y avait une chose qui avait déstabilisé les habitants, en dehors de l'existence de terres extérieures et de races distinctes, c'était avant tout que leurs Souverains n'étaient pas mariés. Ils ne savaient pas de quoi ils en retournaient, alors Mancinia et Neah allaient les introduire à cette coutume. Et d'autres encore. Ils ne lâcheraient rien.

Rosa et Ian se tenaient à l'entrée de la tente, main dans la main, silencieux.

Ils étaient touchés d'avoir entendu une déclaration aussi flamboyante.

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— Tu t'es bien amusée ?
— C'était épuisant, mais oui !

Sous le Soleil déclinant, les Écuyers de l'Aurore étaient assis sur l'une des plages, après avoir marché une centaine de mètres pour s'isoler. L'eau venant chatouiller les pieds de Mancinia lui procurait un bien fou, après s'être assuré que les décorations soient prêtes. Rosa aurait visiblement une robe merveilleuse et sa Souveraine lui avait offerts des ornements de sa confection. La Conseillère de la Reine avait été partagée entre l'envie de refuser des biens aussi précieux et de les accepter, sans vouloir lui faire offense.

— Nous avons tout préparé pour demain, tu n'as pas à être inquiète.
— Je dois aider Rosa aux purifications habituelles, ce soir.
— Tu ne t'attardes pas, donc.

Neah mis alors sa tête contre son épaule, humant des cheveux de son Humaine.

— Tu as l'odeur du Soleil.
— Neah, tu ...

Mancinia fermait les yeux, ne terminant pas sa phrase, soumise à un frisson délicieux en sentant son souffle dans son cou et sa peau contre la sienne. Elle ne regrettait pas d'être venue. Plus que pour ce rang, ou le voyage, partager de tels moments en sa compagnie la comblait de bonheur.

Post II - 837 mots

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L'Union des Âmes Loyales

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Si la chaleur embaumait l'île lorsque le Soleil dardait les cieux, la nuit apportait son lot de fraicheur. Mancinia regrettait l'ardeur du Désert, dont son corps était habitué. Elle tremblait quelque peu dans l'eau claire et salée, en compagnie de Rosa, habituée aux bains nocturnes dans l'océan et lui contant comment les résidentes se retrouvaient dans les tâches ménagères, ces dernières ne manquant pas de ponctuer les choses avec des anecdotes amusantes. Elles étaient nombreuse, aux alentours. Koelyë ne disposant pas de véritables installations sanitaires et religieuses, l'Humaine aidait ses habitantes à puiser de l'eau et à la faire braiser. Toutes avaient été contre ; elle était la Reine, c'était leur devoir de la servir, mais ce que l'Imprévisible désirait, elle l'obtenait. En tant que Prophétesse, elle ne manquât pas de bénir l'eau versée en honorant les Aetheri de la Prudence et des Serments, ainsi que de l'Amour et des Mariages, espérant ne pas leur faire offense en agissant ainsi. Rosa devait ensuite prendre un bain, dans le silence et le calme. Cette purification usuelle avait du mal à s'accompagner des prières nécessaires, puisque les Koelyëns ne semblaient pas avoir de religion au sein de leur île. Ce constat la perturbait assez. Jamais les Dieux n'avaient été en dehors de son quotidien, même si la Guerre des Dieux avait ébranlé ses croyances ... Sa confiance. Ce n'était pas normal qu'aucun d'eux ne soit présent ici, surtout pas avec une Prophétie. À moins qu'il ne s'agisse d'un nouveau ? ... Un Azuré passait devant ses yeux, s'amusant avec son partenaire et, immédiatement, ses pensées se tournèrent vers son Gardien.

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De son côté, Neah se trouvait avec les hommes, qui ne cessaient d'être impressionné de sa robustesse et de ses habilités. D'un côté, cette dévotion devant lui le mettait mal à l'aise, de l'autre, cela lui semblait plus simple d'être autoritaire et de leur déconseillé certaines tâches ; ils n'étaient pas entraînés comme lui, cela se voyait dans leur difficulté physique. Peut-être pourrait-il leur conseiller quelques exercices de renforcement musculaire ? Ce ne serait pas mauvais, considérant également la position de Koelyë. Ian lui avait confié ne pas être étonné que d'autres territoires puissent exister, ils commerçaient de temps en temps avec les habitants des autres îles de l'archipel. Cela voulait dire qu'il existait d'autres Souverains ; cette idée l'inquiétait, n'ayant aucune connaissance de qui ils étaient, ni si leur territoire ne serait pas hostile au sien, à l'avenir. À préparer les habitants, le Roi ne perdait rien, mais pour l'heure, il devait donner des conseils à son Conseiller. Cette situation prêtait à sourire.

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Pour des raisons pratiques et d'un temps splendide, le mariage se déroulerait en extérieur. Neah attendait l'accord de Mancinia, avant de démarrer la cérémonie. Ian était très nerveux, c'est presque si l'Ange ne le voyait pas trembler d'excitation, dans ses vêtements sommaires, mais corrects. De coutume, au sein de sa race, ils étaient vêtus de blanc, quelque chose qu'ils avaient décidé de conserver, avec une couronne de lauriers en métal, qui avait cédé sa place ici à quelque chose de plus naturel et local. Quant à Rosa, qui progressait dans l'allée ensablée, elle n'était pas voilée, mais ses cheveux étaient recouverts, pour les protéger et les tirer légèrement en arrière, laissant son visage dégagé. Il y avait des torches, ainsi que de l'encens, dont Mancinia se séparait rarement, même si les quantités étaient moindres que lors d'une véritable union. Pour compenser cette absence, comme pour honorer les futurs mariés, de nombreux papillons s'étaient invités à la célébration.

— Nous sommes réunis en cet instant éclairé pour unir les fiancés que sont Rosa et Ian, qui prennent la décision de se marier.
— Votre Amour dans cet union est un édifice que vous construisez. Cette construction se déroule dans la joie, celle procurée par vos avancées, mais aussi de peines, les tempêtes pouvant en détruire des parties sensibles, vos matériaux peuvent manquer, la fatigue peut vous étreindre, l'envie d'abandonner, mais vous surmonterez ensemble ces peines.
— Vous donnerez cet exemple à vos enfants, qui reprendront le flambeau poursuivront votre oeuvre.

Désormais au milieu de la cérémonie, les deux amoureux étaient détendus, leur appréhension s'étant muée en véritable conviction. Ils s'observaient du coin de l'oeil, souriait en rougissant. Ils étaient mignons.

— Ian, consens-tu à épouser Rosa ?
— Oui.
— Rosa, consens-tu à épouser Ian ?
— Oui !

Ils étaient agenouillés devant leurs Souverains, prêts à recevoir leurs dernières paroles.

— Devant les Dieux, vous allez pouvoir pleinement vous aimer, de manière irrévocable.
— Chacun de vous offre honneur et vertu à l'autre.
— Ne cherchez nullement la richesse et la Luxure, mais le mérite et ce que l'autre est à l'intérieur.
— Bannissez le vain sentiment de Jalousie.
— Écartez de votre union le désordre, les mauvaises paroles, ainsi que la violence.
— Ce n'est pas parce que vous vous aimer, mais pour vous aimer, que vous vous unissez aujourd'hui.

Les Prophètes d'Ësse'Aellun avait uni une de leur main entre les deux mariés, comme étant le trait d'union qui les unirait éternellement.

— Nous vous déclarons unis dans le Serment du mariage.

Explosions de bonheur dans l'assistance, des cris, des bras levés. Une hésitation du côté du marié, qui avait prit les épaules de son épouse entre ses mains. Son regard dérivait vers eux, assez gêné et Neah l'encourageait d'un geste de l'épaule et du regard, en lui disant d'y aller. Ian prit une profonde inspiration et embrassait, complètement carmin, sa partenaire de vie. Mancinia se souvenait de la manière maladroite dont ils s'étaient embrassé, la première fois. Ça lui semblait être une autre vie. Désormais mariés, leurs Conseillers se tournaient vers eux.

— Vos Majestés, nous ne savons comment vous remerciez !
— Ce n'est que notre devoir.
— Dans ce cas ... Rosa et moi avons prévu d'agir de même !

Certains points d'interrogations étaient apparus sur leurs visages.

— Nous allons vous marier !

Les Écuyers de l'Aurore étaient désormais ébahis devant une telle déclaration.

— S'il vous plaît, acceptez, mon Roi, ma Reine ! intervint Rosa. Nous savons à quel point vous ressentez de l'Amour l'un pour l'autre !

Mancinia se sentait embarrassée, nerveuse. Ce serait compliqué de ne pas décevoir leurs espérances. Si elle désirait ardemment épouser Neah, elle savait aussi que ce mariage ne serait jamais reconnu au-delà de l'île et, connaissant l'importance de ce dernier aux yeux de son compagnon, ce serait ... Une main vint s'emparer de la sienne.

— Si ma Reine le veut, j'accepte.

Le regard de l'Humaine s'était figé sur leurs mains unies, avant de relever ses mires vers lui, comme si elle le voyait pour la toute première fois. Il y avait une flamme déterminée dans son regard. Elle fût d'autant plus étonnée d'entendre sa voix s'exprimer spontanément.

— ... J'accepte, mon Roi.

Post III - 1120 mots

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L'Union des Âmes Loyales

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À cet instant où son coeur et son âme étaient de nouveau en communication, Mancinia réalisait tout ce qui se passait avec une netteté sidérante. Lorsqu'elle avait accepté, un sourire était né sur le visage de Neah, satisfait. Son palpitant semblait envoyer dans son corps des indications contraires, trompant le cerveau ; du bonheur absolu à la peur panique d'avoir mal réagit. Cela faisait des années que l'Humaine n'avait pas perdu ses moyens de cette manière. Comme pour la conduire à nouveau sur le chemin de Koelyë, les azurés, qui étaient nombreux, tentaient d'attirer son attention en se posant sur elle, voire sur son compagnon, que ce soit sur leurs vêtements, leurs bras dénudés, leurs cheveux, ou même leurs visages. Ce spectacle, splendide et plein de légèreté, calmait les pulsations de son coeur, la laissant devant le seul véritable sentiment qui comptait ; son Amour pour Neah Katzuta.

— Ça suffit vous ... !

Mancinia eu un éclat de rire, soufflant sur l'azuré qui essayait de se poser sur ses lèvres, tandis que son compagnon la regardait d'un air attendri. Pourtant, il le ressentit instantanément. Neah discernait ces crépitements dans l'air, aussi soudains et rapides qu'un vent. De la Magie. Il écarquillait les yeux, attrapant le bras de Mancinia pour l'entraîner vers lui, comme voulant la protéger. Un violent éclair bleu rompit les cieux et vint se fracasser sur eux. Il y eu des cris terrifiés, des visages stupéfaits, Ian s'était mis devant Rosa pour la protéger, mais rien ne vint le blesser. Ni eux, ni leurs Souverains. Aucune douleur, rien. Aveuglé sous l'éclat de lumière, la vision du Gardien eu du mal à se remettre.

— Oh.

L'Ange s'était immobilisé en regardant l'épouse, dans ses bras. Mancinia était a coupé le souffle. Faite d'une mousseline bleue nuit, relevée par des motifs floraux remontant sur la silhouette, sa tenue était l'apogée de l'élégance, de la délicatesse et de sa maturité innocente, mais affirmée. Cette sobriété lui convenait mieux que ce que les tenues magiciennes lui apportaient, avec leurs surcharges de garnitures et de bijoux. Ce qui pouvaient être des saphirs clairsemaient ses cheveux. Sur son corsage, les azurés battaient des ailes avec délicatesse. Cette couleur bleu si irréelle semblait aussi vivant que l'éclat de ses yeux.

— Je ... !
— Tu es ...

L'Humaine était dans le même état que son époux, tellement sous le charme qu'il ne l'avait pas relâchée, en restant dans ses bras. Neah était également vêtu d'une tenue dans les mêmes tons, un ensemble agrémenté d'azurés qui ne désiraient visiblement pas lâcher ceux qu'ils avaient élus comme Gardiens de Koelyë, mettant en avant la couleur de ses yeux, rehaussant celle de ses cheveux et tranchant avec ses ailes d'ivoire et d'or. Il était magnifique. Comment d'autres hommes pourraient-ils lui plaire ? Émerveillés, ils l'étaient tous. C'était Ian qui parvint à rompre cet état de léthargie quasiment divine, en leur demandant comme ils allaient. Bien. Ils allaient vraiment bien. Neah rendit sa liberté à Mancinia, ne lâchant cependant pas l'une de ses mains, de crainte qu'elle ne tombasse, tandis qu'elle se redressait en constatant l'agencement de sa tenue en se demandant la raison de tout ceci. À ses yeux, il n'y avait qu'une seule réponse.

— C'est Ësse'Alleun.
— Je le crois aussi, dit Neah en serrant sa main dans la sienne. Je crois que c'est la réponse à notre question.

Les Écuyers de l'Aurore ne savaient pas la raison de leur venue, mais il n'y avait potentiellement qu'une réponse possible, avec leur statut de Prophètes. Sans doute était-ce un cadeau de sa part, car être les représentants de la Bienveillance et de la Famille ne se limitait pas au cercle intime, surtout pas pour une personne ambitieuse désirant ceindre une couronne sur son front. Ni l'un ni l'autre n'écoutait véritablement celui devant les unir aux yeux des habitants de Koelyë. Aux yeux de leur peuple. Ils étaient tellement heureux d'être là et de vivre cet instant que leur coeur allait imploser.

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Assis, ses yeux étaient clos, comme sur le point de s'endormir. C'est parce que votre Union est le plus rare qui soit. Pur, inconditionnelle et sanctifiée aux yeux de Ceux qui Observent. Quelqu'un qui tenterait de vous séparer ... n'aurait qu'une victoire temporaire. Neah repensait aux paroles de Vaès, dans ce vaste songe. Elle semblait savoir et comprendre le Lien l'unissant à Mancinia, encore plus que ce qu'elle ne lui avait demandé, comme un test. En rouvrant les yeux, il tombait sur la silhouette de Mancinia, en train de retirer les ornements qui s'étaient invité dans sa chevelure. Un sourire germait sur son visage, douloureux, ce dernier devait avoir passé toute son après-midi à sourire comme un idiot. Ils étaient mariés. Ils avaient célébrés ce double mariage ensemble et la nuit était tombée depuis longtemps, le calme revenait progressivement sur l'île, l'enivrement laissant place au repos plus que mérité. Il se sentait épuisé et, pourtant, le Lié n'avait pas besoin de savoir lire dans l'esprit de sa moitié pour comprendre les pensées qui la traversait, tandis qu'elle lui avait confié vouloir prendre un bain. Si elle avait levé le rideau devant dissimulé sa nudité, lui s'était redressé de son assise pour venir le rabaisser, ce qui eu pour vain réflexe de la voir entourer sa poitrine de ses bras.

— Neah ? s'étonna-t-elle. Il y a quelque chose qui ne va pas ?
— Je viens prendre mon bain avec toi.

Il ponctuait ses paroles en déboutonnant sa veste de cérémonie, ne semblant nullement embêté de la nudité partielle de sa nouvelle épouse, qui battait des cils, n'étant pas certaine d'avoir bien compris. La voir sans réaction le poussait à s'interroger.

— Est-ce la période de tes règles ? Tu les as tous les vingt-cinq jours, non ? ...
— N ... Neah, ce n'est pas ça !
— Dis-moi, dans ce cas, souffla-t-il, taquin. J'attends, ma Reine.

Son corps avait frissonné à son approche. Ses sens s'étaient exacerbés. Son inconscient voulait entendre ses mots d'amour, coller sa peau nue contre la sienne, sentir son odeur, se consommer à son contact ... Mancinia ne bougeait pas. Elle avait promis. Pourtant, son Ange ne cessait de venir la provoquer, la tourmenter comme un vil tentateur. Mancinia résistait, vainement, lorsqu'il prit ses bras pour les écarter et la dévoiler dans toute sa nudité. Ce n'était pas ce qui la gênait, au contraire, ils connaissaient le corps de leur partenaire sur le bout des doigts, mais elle craignait de ne pouvoir se retenir et de briser toute la magie de ce mariage.

— Et vous, mon Roi ? articula-t-elle. N'est-ce pas vous qui êtes venu me voir ?
— Je veux être avec toi cette nuit, Mancinia.

Neah n'avait pas eu la moindre hésitation dans ses paroles. Son souhait, c'était d'être toute la nuit à ses côtés, en tant que mari, sans lui donner ce dont elle désirait réellement, mais avec la volonté de lui donner du plaisir d'une autre manière. Elle inclinait la tête pour accepter, avant qu'il ne vienne s'emparer de ses lèvres en enlevant le reste de sa tenue, qui retombait mollement au sol, de son côté, elle déboutonnait son pantalon. Mis à nus, souriants, ils se sentaient terriblement bien. L'attirant à lui, l'Ange entrait en premier dans ce bassin d'eau en bois, nullement décontenancé par la présence de ses ailes ; question d'habitude, avant de la contraindre à lui tourner le dos, pour la prendre dans ses bras. Mancinia avait mis une huile essentielle, relaxante et euphorisante, invitant à la détende dans une eau qui n'était pas chaude. Du moins, avant qu'ils n'y entrent ; c'est que l'Ange avait les mains baladeuses, ce soir, mais son épouse laissait faire les petits picotements qui l'envahissait quand son mari posait ses mains sur elle. Lorsque ses doigts s'étaient immobilisés au-dessus de ses épaules, le temps s'était figé. Mancinia n'aimait pas que l'on effleure sa peau torturée. Pourtant, en cet instant, elle aimait ses baisers sur ses plaies anciennes. Comme il avait accepté tous ses travers, toutes ses blessures, il s'employait à ses soins.

— Ce n'est que moi, chuchota-t-il. Je veille sur toi.

L'Humaine clos ses yeux, sous les caresses et les baisers de l'Ange, elle s'endormit. Neah sourit, avant d'embrasser le haut de son crâne.

— Je t'avais dit que j'étais doué de mes mains.

Post IV - 1380 mots