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 [Q] – En désespoir de cause

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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

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◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Ven 08 Juil 2022, 01:56



Intrigue/Objectif : Trahison. Pour développer la magie dans sur son île, Typhon dispose de six mois pour acquérir des ressources financières et aménager un établissement de recherche. Faute d’un meilleur moyen, Typhon n’a d’autre choix que de se tourner vers le riche et influent Gal’ulm le Gourmand. La venue du Démon augmente les tensions existantes au sein de la meute de Gargantua jusqu’au point de rupture.


Une invitation à contrecœur


[Q] – En désespoir de cause Casimi11
(Cliquez sur l'image pour voir l'originale)


L’imposante géante s’approcha doucement de son mâle avec la subtilité d’un éléphant dans une boutique de porcelaine. Le plancher craquant, les vibrations se propageant à toute la pièce et même un léger abaissement de la cabane trahirent l’intrusion. Malgré tout, Typhon ne réagit à aucun de ces signes avant-coureurs, perdu dans ses pensées.

***

Modeste et humble peinaient à décrire la cabane des chefs. Il y avait un toit, un plancher et quelques poutres pour dissocier les deux, le tout situé à cinq mètres du sol, solidement ancré à trois arbres de bonne taille. Sur l’île de Sylmoé, la végétation oppressante laissait bien peu de place aux espaces dégagés. Ses habitants devaient être à l’aise dans les hauteurs, car toute structure au sol menaçait d’être engloutie par les plantes.

Seuls les bâtiments les plus importants bénéficiaient des efforts requis pour en assurer la pérennité au sol. Le plus notable de ces structures était l’agora, un imposant espace et quelques structures qui permettaient les célébrations lunaires à proximité de la plage, où invités et habitants profitaient des festivités. Cela dit, l’entretien de cet espace était un travail colossal qui impliquait un effort constant. C’est pourquoi les quelques autres bâtiments au sol étaient de petites tailles et servaient essentiellement à l’entreposage d’outils lourds ou encombrants.

Ces difficultés divisaient la population de l’île en petits villages en hauteur, construits sur les arbres les plus solides. Les déplacements et la communication étaient particulièrement ardus, puisque les sentiers se faisaient et se défaisaient sans cesse. La plupart des villages se sont donc construits aux abords de la plage, mais certains villages reclus à l’intérieur des terres demeurent particulièrement isolés.

***


Laissant tomber la discrétion en même temps que ses vêtements, la reine se frotta contre son époux à la manière d’une chatte. Échidna procéda ensuite à grimper sur le roi de Sylmoé pour s’assoir sur ses cuisses et enlacer Typhon. Malheureusement, la chaise ne supporta pas le poids combiné des deux géants qui tombèrent à la renverse. Ce n’était peut-être pas gracieux, mais la géante avait réussi son objectif d’accaparer l’attention de son compagnon.
« Toi, tu es vraiment distrait, annonça Échidna après avoir dégagé son corps des voies respiratoires de son compagnon. Le chasseur qui se laisse surprendre par sa proie... la honte !
Ou bien, je t’ai tendu une embuscade, renchérie Typhon, et te voilà maintenant à ma merci !
C'est ça, cause toujours. Les tigres ne prennent jamais la position du dessous volontairement... Et n’essaie pas de me bousculer, je n’ai pas confiance en la cabane.
Humph ! Très bien, tu as gagné... Je... Il va falloir faire appel à lui. »

L’expression sur le visage d’Échidna passa du désir au dégout. Il n’y avait qu’une personne que Typhon pouvait contacter quand il avait des problèmes. Il s’agissait de son maître-cuisiner, le Démon Gal’ulm le Gourmand. Malgré une grande force mentale et un mélange de chance et de clairvoyance, Typhon ne s’en sortait jamais tout à fait indemne de ses interactions avec son mentor. L’influence démoniaque avait chaque fois laissé sa marque et le vice s’infiltrait peu à peu dans l’esprit de l’Eversha. L'entourage de Typhon n’était pas non plus exclu de cette influence malsaine. C’est pourquoi tout contact avec le puissant Démon était à éviter le plus possible.

Malheureusement, se priver des services de Gal’ulm n’était pas si aisé que ça. Le peuple eversha étant farouchement indépendant et Typhon avait très peu d’alliés sur qui compter parmi son peuple. Ceux-ci se limitaient aujourd’hui à sa meute, et encore, tous ne lui étaient pas fidèles. Pour le reste des Evershas, la vie reprenait son cours et l’absence de Typhon dans le quotidien le faisait vite oublier de la mémoire collective. Si le héros de guerre existait encore, c’était uniquement dans les récits que l’on se contait autour du feu. Et encore, le personnage avait tôt fait de diverger de la réalité, si bien que même le nom se perdait d’un conteur à l’autre.
« C’est ce Daé qui te met dans cet état, pas vrai ? Pas de doute, il a du sang sorcier. Il est parti aussi vite qu’il est arrivé et n’a pris sur lui que les tâches les moins compromettantes. Les outils, ça s’achète et les pistes, ça se trouve dans des livres. Il va probablement passer du bon temps à l’Université et envoyer un serviteur quérir les objets requis pendant qu’on s’occupe de la sale besogne. Au moins, il a quelque chose à gagner de cette mésaventure, sinon ça se serait beaucoup moins bien terminé. »

Le Daé en question était le souverain d’une île voisine qui était lui aussi intéressé au phénomène qui privait les îles de l’archipel de Maggie de toute magie. Typhon théorisait qu’il était possible d’apporter la magie dans cet environnement et le roi Daé avait accepté de faire alliance pour combiner leurs ressources respectives.

Délaissant son emprise, Échinda laissa le roi de Sylmoé se relever. L’atmosphère dans la pièce n’était plus aux plaisirs charnels. Après tout, faute d’une meilleure idée, Gal’ulm serait sous peu invité sur Sylmoé. Il était dans l’intérêt de la reine de trouver une alternative viable, avant que les kilos qu’elle venait tout juste de perdre reviennent et se décuplent. Le Démon cuisinier ne laissait personne indifférent et il ne repartait jamais sans augmenter les tours de tailles.

***

Typhon et Échidna avaient fait de nombreux efforts depuis leur arrivée sur l’île de Sylmoé pour adapter leur régime et leur mode de vie à un environnement sans magie. Ils parvinrent, tant bien que mal, à adopter un style de vie plus saine et les répercussions furent assez rapides sur leur silhouette respective. Non pas qu’ils devenaient minces, parce que pour le commun des mortels, les géants étaient toujours gros, mais plutôt qu’ils récupérèrent des manigances des rivaux de Typhon pour les faire passer pour des monstres insatiables.

Ce fut plutôt un retour à une forme physique typique des Evershas et à une bonne hygiène de vie. Ce changement de cap redonnait leur allure athlétique au couple, les faisant paraître plus « normal. » Enfin, aussi normal que deux géants dotés d’une force prodigieuse pouvaient l’être. Homme fort et femme forte, le duo éclipsait l’être moyen de leur stature et leurs estomacs devaient soutenir leur taille ainsi que leur musculature hors norme.

Le danger de récidive était malheureusement un risque permanent, car entre la guerre, le désir du vice entretenu par Gal’ulm et la débauche morale et physique subit par une enchanteresse, il suffisait d’une légère poussée dans la mauvaise direction et les Evershas soignés et fiers pouvaient devenir des gloutons paresseux s’abandonnant sans réserve à leurs pulsions.

***

La luminosité faiblissante du jour porta en évidence le manque d’alternative viable pour les Evershas en exile. Roi et reine de leur île, leurs moyens étaient bien en dessous de ce que ces titres laissaient paraître. Se dénudant à son tour, Typhon enlaça sa femelle dans un revirement de rôle ou l’une cherchait toujours à travailler, alors que l’autre dévoilait ses pulsions primaires.
« Il ne sert à rien de chercher à éviter l’inévitable. Le Grand-Totem ne risquera pas que j’attire l’attention de la Déesse-Totem. Mes alliés de la guerre sont morts ou affaiblis. Je n’ai plus de nouvelles de mes anciennes connaissances. Mon île ne dispose d’aucune ressource de valeur. Il n’y en a qu’un qui peut m’aider. »

Échidna voulut trouver une réplique à son partenaire, mais laissa plutôt libre cours aux pulsions de son mâle. Elle dut reléguer à plus tard ce qui ne trouverait de réponse en les circonstances, mais de plus en plus, une voix dissidente résonnait dans sa tête.

***

La meute de Gargantua s’était rassemblée pour le repas du matin. La nouvelle de l’invitation imminente de Gal’ulm avait déjà fait le tour des Evershas. Mise à part les réticences d’Échidna, peu gardait un souvenir désagréable de la dernière visite du Démon. Il faut dire qu’à l’exception des chefs, la meute ne connaissait de cet invité que sa cuisine, une nourriture à la fois agréable et satisfaisante. Il n’y avait donc peu d'animosité quant à son possible retour.

Seule Gaïa manifestait des réserves. La Sorcière, devenue monstre eversha, n’appréciait guère qu’une autre entité maléfique vienne interférer avec ses desseins. La vile créature avait subi un coup dur dans ce milieu dénué de magie et à l’extérieur de la zone d’influence du Grand-Totem. Le corps monstrueux de cette dernière lui donnait un avantage mitigé face à la meute de géants qui la surpassait en taille et un poids. Sans magie pour manipuler leurs esprits, l’ex-Sorcière devait faire preuve d’imagination pour arriver à ses fins.

***

Il faut dire que les directives du véritable chef de meute de Gaïa, le Grand-Totem Rakel, ne cessaient pas de s’appliquer malgré l'exile hors des terres evershas. Gaïa avait donc toujours pour mission de faire de Typhon un Eversha indésirable aux yeux de ses pairs. Ironiquement, les agissements Gaïa représentaient un acte de bonté par rapport aux méthodes habituelles du Grand-Totem. Ce dernier aurait préféré tout simplement anéantir la meute dont la popularité avait momentanément rivalisé avec la sienne.

L’alternative proposée par Gaïa préservait sa fille, Échidna, de partager le même sort que son époux. C’est ainsi que la meute de Gargantua fut dominée mentalement pour se comporter et agir comme des monstres et répugner même les Evershas endurcit par les horreurs de la guerre, ainsi que celles de l’Antre des marais. La chance sourie toutefois à la meute de Gargantua et Typhon fut miraculeusement nommé roi de l’île de Sylmoé, l’arrachant des manigances du Grand-Totem et condamnant Gaïa à suivre deux chefs en même temps.

L’ex-Sorcière n’était pas dupe. Rakel l’avait abandonnée à son sort et Typhon la maintenait en vie seulement pour briser la malédiction qui privait Échidna de sa capacité à enfanter. Aider l’un, c’était se condamner aux yeux de l’autre.

***

Les protestations de Gaïa trouvaient peu d’écho parmi la meute. Au contraire, son désaccord motiva la décision du chef de la meute à aller de l’avant avec la demande formelle. Typhon voulait développer la magie sur son île et le riche et loyal Démon Gal’ulm avait plus de valeur que la malhonnête et monstrueuse Gaïa.

L’écriture de la lettre d’invitation permis à Gaïa de réfléchir aux opportunités qui s’offraient à elle. Les espions du Grand-Totem lui avaient révélé que Typhon et Échidna avaient copieusement bénéficié de la cuisine de ce Démon lors de sa dernière visite durant la guerre, au point d’en négliger leurs responsabilités. C’est cette réputation d’insatiabilité qui servit de base à Gaïa pour faire de la meute de Gargantua des ogres à l’appétit démesuré et au comportement de monstre assoiffé de sang. Après tout, rien n’était plus efficace qu’une demi-vérité pour ternir une réputation.

Profitant de l’écriture de la lettre, Échidna s’éclipsa en compagnie de sa mère. Gal’ulm était le maître de Typhon, pas le sien, alors la cheffe de meute ne se sentait pas concernée outre mesure par la formulation de l’invitation. Une bonne partie de la meute retournait d’ailleurs vaquer à leurs occupations. La notion de servitude étant étrangère, voire hostile, aux Evershas, ces derniers ne laissaient personne s’occuper de répondre à leurs besoins. Ils chassaient et cueillaient leur nourriture, ils préparaient leurs remèdes et ils s’occupaient de la plupart des tâches de la vie courante, comme s’ils étaient toujours une meute sauvage de l’Antre des marais.

Les rares exceptions concernaient les tâches et les produits qui échappaient aux compétences de la meute, tels les vêtements et les outils. Il y avait donc une distinction démarquée de l’espace réservé à la « royauté » et le reste de l’île où vivaient ses habitants.

***

À l’écart de la meute, Échidna dévoila ses intentions auprès de sa mère. La sang-mêlé, fille d’une Sorcière et d’un Eversha, aspirait à une vie meilleure et il lui était devenu évident que Typhon n’était pas le mâle qui lui ferait obtenir satisfaction. En dépit de ses efforts, ce dernier s’était fait exiler du Rocher au Clair de Lune, puis de l’Antre des marais. Peu importait que ce soit l’un des Evershas les plus puissants de sa génération, il n’avait pas le soutien de ses pairs.

Surprise, et satisfaite, Gaïa enlaça sa fille pour la première fois en vingt ans.
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Typhon Gargantua
Mar 12 Juil 2022, 00:29



Les conspirateurs


[Q] – En désespoir de cause Karina10
(Cliquez sur l'image pour voir l'originale)


Typhon se tenait sur la plage de l’île de Sylmoé en compagnie de Lolong et de ses conseillés royaux pour accueillir Gal’ulm le Gourmand dont le navire s’apprêtait à accoster. Le maître-cuisinier du roi de l’île jouissait d’une réputation de démesure, mais si ce bateau semblait bien conçu et rapide, il était de bien modeste stature. Il s’agissait peut-être d’une mesure pour dissuader les attaques pirates ou tout simplement que le Démon avait été pris au dépourvu de rejoindre son apprenti en des terres dénuées de magie.

Le géant ne reconnut presque pas son maître quand ce dernier débarqua sur la plage à l’aide de ses propres jambes. Sans magie, le seigneur Démon était forcé dans sa forme démoniaque. Pour le commun des mortels, il s’agissait d’une forme hideuse ; un visage affaissé, une gueule béante et une chaire épaisse et cadavérique, don les nombreux bourrelets se trouvaient hérissées de pointes acérées. Pour un Eversha, toutefois, cette forme n’était pas plus horrible que l’Eversha hessha typique qui rôdait dans l’Antre des marais et les sombres recoins du Rocher au Clair de Lune.  
« Typhon, mon chaton, k’uhm, annonça Gal’ulm joyeusement lorsqu’il approcha de son élève, je vois que tu t’es enfin entouré de serviteurs !
Bienvenu à Sylmoé maître Gal’ulm, répondit Typhon avec un mélange de respect et de méfiance. Comme quoi, je ne suis pas le seul à avoir maigri depuis notre dernière rencontre.
En effet, les temps sont durs... k’uhm ! Tu t’imagines, moi, k’uhm, au régime !!! Mais gardons ces sujets politiques pour le festin où ils seront opportuns. Il y a fort à faire, k’uhm, ne perdons pas de temps !
Je vous remercie d’avoir répondu à mon appel, Gal’ulm. C’est... apprécié de pouvoir comptez sur vous.
Mais tout le plaisir est pour moi mon chaton, k’uhm ! Je constate toutefois l’absence de Dame Échidna. Devons-nous l’attendre pour poursuivre, k’uhm ?
Mon épouse conserve un mauvais souvenir de votre dernière rencontre et préfère se tenir à l’écart. »

Les deux hommes se permirent ensuite une courte marche sur la plage afin que Typhon puisse détailler de vive voix la situation de Sylmoé, alors que les serviteurs des deux seigneurs s’affairaient à décharger le navire de sa cargaison.

***

Pendant que Typhon recevait son invité, Échidna, Gaïa et Renart avait profité de la diversion pour s’éclipser de leurs responsabilités respectives et se rencontrèrent secrètement dans la caverne de Gaïa. Le trio avait décidé de trahir la meute de Gargantua afin de s’affranchir du courroux du Grand-Totem Rakel, qui semblait voir en Typhon un rival potentiel.

Dans les faits, Typhon n’avait aucun ascendant légitime sur Rakel, qui représentait la volonté de la Déesse-Totem dans l’Antre des marais. La meute de Typhon était peu nombreuse, ses alliés se limitaient à quelques meutes affaiblies par la récente guerre contre les Vampires et le tigre géant ne faisait pas le poids, littéralement, face à l’alligator albinos. En réalité, Typhon n’était pour le Grand-Totem qu’un outil dont l’utilité était arrivée à échéance. Sans pitié et méthodique, Rakel ne laissait rien au hasard. Il se débarrassait donc du problème avant qu’il ne devienne gênant.

Pour s’affranchir de leur attachement à Typhon, Échidna et sa mère devaient offrir la paix d’esprit au Grand-Totem. Le meurtre du chef était insuffisant, car l’épouse de ce dernier devait éviter de se retrouver héritière de ses problèmes. Chez les Evershas, il n’y avait qu’une chose qui avait plus de valeur que la vie d’un chef, sa meute.

Le plan était qu’Échidna et Gaïa allaient anéantir la meute de Gargantua, en prenant garde à laisser vivant son chef, pour ensuite fonder leur propre meute. Ce faisant, l’espéraient-elles, les deux femmes se dissocieraient de la meute de Typhon pour repartir à neuf. C’était pourquoi la survie de Typhon était importante pour la réalisation du plan. Tant qu’il vivrait, la meute de Gargantua serait sa meute et la meute d’Échidna serait distincte. Les Evershas vivant dans le présent, quelques mois suffiraient à couper entièrement les liens entre Échidna et Typhon.

Pour la réussite du plan, Échidna avait besoin d’un informateur de confiance. C’est là que Renart entrait en jeu. Tout comme elle, l’apprenti de Typhon prenait mal le double-exile imposer à la meute de Gargantua. Le jeune homme n’avait pas les ambitions d’Échidna, mais il savait reconnaître un navire en perdition et mieux valait pour lui de se trouver à bord du dernier canot de sauvetage. Tant pis si pour ce faire, le reste de la meute devait périr.

Ladon, le guérisseur, était le plus simple à gérer. Lors de sa précédente trahison au profit de Gaïa, le vieillard avait préparé une concoction mortelle qui mettrait rapidement fin à sa vie sans souffrance. Ladon s’était déjà résolu à boire ce poison, trop vieux pour gérer d’autres luttes de pouvoir.

Herméline, Mivago et Rohk étaient jeunes et énergiques, mais ils ne faisaient pas le poids face à Échidna. C’était Lolong qui représentait le plus grand défi. Malgré sa taille normale, le plus fidèle allié de Typhon était plus habile au combat qu’Échidna. Les conspirateurs devraient unir leurs forces contre cet adversaire. Et encore, un combat prolongé risquait d’alerter Typhon.

Pour mener à bien leurs ambitions, les traitres devaient travailler de concert pour isoler et éliminer le reste de la meute à l’insu de Typhon, puis de quitter l’île avant que le chef de meute ne comprenne ce qui venait de lui arriver. Fort heureusement, Gal’ulm était du genre à accaparer l’attention de Typhon.

***

Typhon et Gal’ulm avaient rassemblé matériel et serviteurs à l’agora non loin de la plage. Les Démons sous leurs véritables traits étaient intimidants pour les habitants de l’île, mais la meute de Gargantua les avait habitués aux géants, dont leur roi et reine, ainsi qu’à la monstrueuse Gaïa.

Lolong, le bras droit de Typhon, et Roself, le serviteur en chef de Gal’ulm, inspectèrent les individus et les ressources présents avant de faire leur rapport aux deux seigneurs. Il leur fallait consigner le matériel manquant de ce qui avait été prévu, ainsi qu’évaluer les compétences et la qualité de la main-d’œuvre réunies. Sylmoé étant une île, s’il manquait des outils ou des compétences, il faudrait en importer.

Typhon n’avait pas l’habitude du protocole et devait ronger son frein de ne pas intervenir en personne. Maintenant qu’il était roi, on attendait de lui un minimum de décorum pour maintenir la bonne réputation du souverain. Il ne pouvait donc pas laisser paraître que Gal’ulm lui était supérieur d’une manière ou d’une autre. Du moins, c’était ce qu’Échidna avait fait comprendre au roi de Sylmoé.
« Typhon, mon Typhon, détend-toi, déclara Gal’ulm. Tes sujets veulent admirer un roi, pas une statue, k’uhm !
J'ai l'impression que quelque chose ne va pas, répliqua Typhon. J’ai perdu l’habitude de la solitude et me voilà de retour seul à tes côtés comme un simple vagabond.
C’est ça le pouvoir, k’uhm ! Plus tu t’élèves, plus tu t’isoles. Oh, comme j’ai bien fait de venir ! Je vais être aux premières loges, k’uhm, pour assister à ta déchéance ! Nous n’avons pas de pacte, alors il me tarde de découvrir ce que tu feras ! Te laisseras-tu dominer par la gourmandise, k’uhm, ou trahiras-tu ta si précieuse intégrité en rompant ta promesse ? T’enivreras-tu du pouvoir ? Seras-tu trahi ? Ah, ah, ah, k’uhm !
Humph ! Tu as abandonné l’idée de me dévorer, maintenant tu veux me corrompre.
Mais qui suis-je pour ignorer ma nature, mon chaton ?
Mais ma nature à moi, ça ne compte pas...
Tu veux être le plus grand, le plus gros, k’uhm, et le plus fort ? Fait à ta guise ! Débarrasse-toi de tes rivaux et construis ton monde de rêve. On dit des Démons qu’ils sont vils, maléfiques, horribles, k’uhm... Nous sommes simplement nous-mêmes ! Nous assumons TOUT, k’uhm, de nos êtres. Je vis selon mes passions et mes pulsions et quand viendra l’heure de mon trépas, je n’aurai aucun regret. »

Typhon ne répondit pas immédiatement au discourt de Gal’ulm. Puis, sans crier gare, l’Eversha déchira sa tenue qui avait pour but d’amincir sa silhouette. Son volumineux ventre rebondit plusieurs fois, alors que le géant s’affranchit de ses chaussures et allégea le reste de sa tenue royale. Le souverain sauta ensuite de l’estrade sur lequel il se tenait avec son invité pour aller rejoindre Lolong et participer sur le terrain comme tout autre chef de meute l’aurait fait.

Gal’ulm, pour sa part, s’installa confortablement pour assister au spectacle en souriant. Le seigneur démon n’avait visiblement pas perdu la main malgré l’absence de magie. Maintenant qu’il avait regagné le respect de son apprenti, il lui serait plus facile d’influencer ses vices de plus en plus nombreux. L’âge, le pouvoir et la guerre avaient en quelque sorte humanisé Typhon. Ce n’était plus qu’un simple tigre cherchant à survivre, c’était devenu un homme avec ses ambitions, ses espoirs et ses craintes. En d’autres mots, le roi de Sylmoé était susceptible à la corruption du Démon.

En échange de son aide financière et de sa main-d’œuvre qualifié, Typhon accordait à Gal’ulm la possibilité de l’engraisser. Cet échange de bons procédés tenait compte de la jouissance que ressentait Gal’ulm lorsqu’il se servait de sa cuisine pour engraisser ses victimes. Maître-cuisinier de renom, ils étaient nombreux à avoir succombé aux charmes enivrants de la cuisine démoniaque. À l’inverse, tant que Typhon se pliait au jeu du Démon, il bénéficiait d’un soutient qui lui était autrement inaccessible. Cet arrangement plaisait à Gal’ulm, qui aurait le champ libre pour orchestrer la déchéance de son apprenti.

Qu’importait au Démon la réputation ou les conséquences sur le roi de Sylmoé ? Très peu, en fin de compte...

***

Mivago et Rohk, les jeunes jumeaux, étaient les cadets de la meute de Gargantua. C’était donc à eux que revenaient le plus souvent les tâches ingrates. Ces derniers temps, en particulier, les jumeaux recevaient un surplus de tâches de la part d’Échidna, qui semblait déléguer la plupart de ses corvées. La vue de Gal’ulm et de ses serviteurs qui répondaient à ses caprices avait attisé la jalousie des deux jeunes qui ne pouvaient que se demander pourquoi Typhon ne faisait pas de même avec les habitants de l’île.

Épuisés et frustrés, Mivago et Rohk décidèrent de prendre une pause. Il n’était pas dans leur habitude de négliger leurs corvées, mais là, c’était devenu trop. Une argumentation débuta quant à la suite des choses. Mivago voulait quitter l’île et retrouver sa liberté, alors que Rohk proposait de parler à Typhon afin qu’il intervienne en leur faveur. L’aîné (de quelques minutes) réussit à avoir gain de cause. Malheureusement pour lui, toutefois, le chef de meute était constamment sollicité.

Entre Gal’ulm, le projet de construction et ses propres corvées, Typhon réussissait de peine et de misère à avoir un minimum de répit. Et quand il avait enfin du temps, c’était pour se goinfrer de la cuisine de son mentor. Évidemment, le chef de meute avait pour réflexe de partager son repas avec Mivago et Rohk dès que ceux-ci se présentaient devant lui. Ladite cuisine était si alléchante que les jumeaux eux-mêmes en oubliaient leurs soucis... et donc d’en parler. Puis, le lendemain, Échidna les surchargeait à nouveau et le cycle se poursuivait sans succès.
« Cette fois, ça suffit, s’exclama Mivago. Je ne vais pas passer ma vie à enterrer de la merde. C’est décidé, on fout le camp !
— Pour aller où ? Échidna est une plaie, mais sans magie, on ne peut pas juste partir comme ça !
— Oh oui, qu’on peut ! On va se faire un radeau et dès qu’on aura retrouvé nos pouvoirs, on sera libre comme l’air !
— J’avoue que ça pourrait fonctionner... si tu es encore capable de voler ! »

1979 mots
2e message
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Jeu 14 Juil 2022, 02:19



La dissension


[Q] – En désespoir de cause Tina-y10
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Remarquant que sa meute se dispersait, Typhon organisa une journée de repos afin que tous se libèrent de leurs tâches et puissent se rassembler et passer du temps ensemble. La socialité des meutes evershas variaient considérablement en fonction des Totems qui les composaient. Du Totem du Tigre, Typhon était de nature à œuvrer seul à la réalisation de ses objectifs. Il observait de loin ce qui se passait sur son territoire, mais ne cherchait pas à s’insérer plus que de raison dans la vie de ses compagnons. Cela dit, les Evershas étaient tout aussi humains qu’animaux. Si la cohésion de la meute s’effritait, la dissension ne tarderait pas.

Cette journée, dite de plaisance, révéla à Typhon les importantes tensions qui avaient pris naissance entre les membres de sa meute. Bien que physiquement près les uns des autres, les Evershas étaient distants, voir hostiles. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer la tension et l’animosité présente. Cela dit, aucun ne cherchait à se plaindre devant le chef. C’était signe que les Evershas avaient déjà décidé de leur avenir. Un chef autoritaire aurait probablement cherché à retenir ses membres, mais Typhon décida de laisser aller.

Typhon n’avait aucune intention d’empêcher quiconque de quitter la meute de Gargantua. C’était le propre de chacun de vivre en fonction de ses besoins, de ses valeurs et de ses ambitions. Le roi de Sylmoé savait pertinemment qu’il y a un bon moment que sa meute avait perdu son prestige et que, lui-même, il ne savait pas ce qu’il voulait. Être forcé de vivre sur une île sans magie n’était qu’un énième revers dans la courte existence de la meute de Gargantua et il ne serait pas surprenant que ce soit celui de trop.

Devant sa meute en perdition, le nouveau d’une longue série d’échecs personnels, le chef se réfugia dans la nourriture. Les mots de Gal’ulm résonnaient dans la tête du géant. Voilà plusieurs années que Typhon s’efforçait de vivre selon les désirs et les aspirations d’autrui, si bien qu’il s’était lui-même perdu de vu. Le tigre avait cherché à offrir une vie au Rocher au Clair de Lune pour Échidna, son épouse, et Renart, son apprenti. Puis il avait cherché à mener les armées evershas pour le Grand-Totem Rakel, son supérieur hiérarchique. Enfin, il s’efforçait de devenir un roi digne de ce nom pour le compte d’une entité rivalisant avec la déesse Phœbe elle-même.

On pouvait dire qu’il s’agissait de nobles objectifs, mais ce n’était tout simplement pas les siens. C’était Gal’ulm avait raison en fin de compte. Le personnage de Typhon tenait plus de la statue que du vivant. Il était modelé par ses pairs, affiché au public et même placer là où on voulait de sa présence. On ne pouvait pas dire que Dhavala, le prénom d’enfance de Typhon, ne fut guère mieux, car il y a longtemps que les désirs et les souhaits du tigre ne menaient plus sa vie.

À un moment ou un autre, Typhon se retrouva seul et cette journée de repos en meute se transforma en un interminable festin en solitaire.

***

Mivago et Rohk furent les derniers à laisser Typhon seul avec sa gloutonnerie. Échidna, Gaïa et Renart furent les premiers à partir, suivis de peu par Herméline et Ladon. Lolong resta un moment, mais avec son inaptitude avec les mots, il abandonna à son tour son chef. Les cadets de la meute restèrent un moment à observer celui qui, quelque temps plus tôt, fut considéré comme l’Eversha le plus populaire de l’Antre des marais.

Pour les faucons, il y avait quelque chose de fascinant à observer le chef en perdition. Ce dernier semblait en paix avec lui-même. Il n’était ni insouciant ni aveugle. Un coup d’œil sur sa meute lui avait suffi pour comprendre la situation, il l’avait accepté et avait passer à autre chose. La nourriture lui était apportée et il la consommait avec avidité et intérêt. Prédateurs de nature, les jumeaux contemplaient, avec une certaine envie, l’idée d’échanger leurs ailes pour une panse bien remplie. Ultimement, l’appel du ciel fut plus fort et ils délaissèrent à leur tour celui qui fut leur chef de meute.

Les jeunes profitèrent du reste de la journée pour commencer la construction de leur radeau qui, l’espéraient-ils, leur permettrait d’échapper à l’anti-magie de l’île et regagner leurs ailes. Les faucons n’avaient aucune idée de comment faire, mais ils savaient que le bois flottait. Logiquement, en attachant assez de grosses branches, ils pourraient prendre place à bord de l’embarcation et flotter. Résolus, Mivago et Rohk abandonnèrent toutes leurs responsabilités et se concentrèrent sur leur embarcation de fortune.

Leur plan était simple, s’éloigner de l’île jusqu’à retrouver leurs pouvoirs, puis se transformer en faucon et voler jusqu’à l’Antre des marais. Bien qu’ils quittassent la meute de Gargantua, les jumeaux emportaient avec eux le gigantisme que Typhon et Échidna leur conférèrent. La taille de leur Totem leur permettrait de s’illustrer dans l'environnement hostile de l’Antre des marais et d’y vivre confortablement jusqu’à rejoindre une meute digne de ce nom.

***

Échidna regarda avec dégout son mâle abandonner sa meute au profit de son estomac. Qu’il soit gourmand, la sang-mêlé n’en avait cure. C’était son manque d’ambition, de passion et sa désinvolture qui mettait un terme à leur relation. Reine de Sylmoé était insuffisante pour la chatte qui aspirait à une position de pouvoir légitime. Son mâle n’était tout simplement pas à la hauteur de ses aspirations.

Gaïa suggérait à sa fille d’aller encore plus loin et de tuer Typhon, mais Échidna se montra catégorique sur ce point. Elle prétextait qu’il leur fallait un bouc émissaire afin d’attirer sur lui la colère de Rakel, mais force était de constater, la Wynmeris avait perdu de ses habitudes maléfiques d’antan. Elle voyait maintenant que le Mal à l’état pur était autodestructeur et qu’il fallait doser avec du pragmatisme. Il y aurait bien assez de morts pour laisser un tigre obèse se lamenter sur son sort.

Renart avait pris sur lui d’espionner Typhon et de le distraire pour laisser le champ libre à Échidna. Le jeune renard informait ainsi la géante à intervalles réguliers des agissements de l’ancien chef de meute. Ce dernier était soit occupé à s’empiffrer en compagnie de Gal’ulm, soit afféré à travailler à la plage avec ses serviteurs et les Démons. Ça semblait être un projet d’envergure, mais les traitres ne s’en souciaient pas outre mesure. L’important était que ce projet détournait l’attention de Typhon. Cela dit, Lolong participait également aux travaux, alors il devrait être isolé au moment opportun.

Pour l’heure, Échidna s’adonnait à un entraînement intensif au combat, alors que Gaïa concevait des poisons et des toxines avec les plantes de l’île.

***

Renart et Herméline se retrouvèrent dans leur cachette secrète pour discuter de leur avenir. La meute se disloquait à vue d’œil, mais encore fallait-il trouver le meilleur parti pour les renards opportunistes.

Typhon offrait la promesse d’abondance, mais il était devenu l’adversaire politique d’un Grand Totem. Les malheurs qui s’abattaient et s’abattraient sur sa meute étaient nombreux. Affliger la meute de la présence malfaisante de Gaïa ne représentait qu’une fraction du pouvoir de Rakel. L’île de Sylmoé représentait un havre de paix contre les manigances de la hiérarchie eversha, mais l’absence de magie était une torture pour les changeurs de forme.

Échidna offrait la promesse d’un nouveau départ, mais elle souhaitait la mort de Herméline, alors sa proposition était refusée d’emblée. Renart continuait de jouer le jeu et de prétendre être fidèle à la chatte afin de garantir sa survie, mais il n’avait aucune intention de sacrifier son épouse. Le renard se servait d’ailleurs de sa relation privilégiée avec l’ancienne co-cheffe pour s’assurer de maintenir Herméline hors de danger.

Mivago et Rohk offraient la promesse de liberté, mais ils étaient les plus faibles et les plus incompétents du lot. Les jumeaux concevaient un radeau et le testaient dans les eaux d’une rivière avec un faible courant. Ce genre d’embarcation était voué à l’échec. Au moins, Échidna, dans sa folie, avait la présence d’esprit de s’approprier une embarcation digne de ce nom. Malheureusement, sans la force de la Wynmeris ou l’intelligence de la Hessha, les renards ne pouvaient ni séquestrer un bateau ni concevoir le leur.

Au final, les renards étaient mieux servis par eux-mêmes. Ils choisirent donc de laisser les événements se produire et d’y rester neutres pour prendre le meilleur parti une fois la poussière retombée. Renart retourna donc satisfaire les demandes d’Échidna et Herméline retourna se cacher.

***

Les journées s’enchaînaient et les Evershas devinrent de plus en plus distants les uns des autres. Seul Lolong semblait encore fidèle envers Typhon. Ladon vaquait normalement à ses occupations de soigneur, mais ce vieillard n’avait plus la confiance de Typhon dû à sa précédente trahison au profit de Gaïa. Il agissait plus à titre indépendant qu’en tant que membre de la meute. Ainsi, il se rendait suffisamment utile pour recevoir sa part de nourriture et d’attention, mais il n’avait plus de voix quant aux décisions de la meute.

Même les silhouettes du groupe démontraient leurs différences. Échidna perdait en corpulence et gagnait en musculature, résultat de l’intense entraînement qu’elle prenait part. Les jumeaux perdaient eux aussi du poids, résultat de leurs efforts et de leur alimentation plus modérée. Puis, il y avait Typhon, qui semblait acquérir toute la corpulence perdue de son ancienne meute. Malgré l’évidente dissension de la meute en perdition, le climat était plutôt serein. Chacun suivait son propre chemin et, pour l’instant, tous convenaient que c’était la meilleure chose à faire.

Les moments de rassemblement se firent de plus en plus rares, mais tous se préservèrent de déplaire à la volonté de leur ancien chef. C’était le roi de l’île après tout. Qui plus est, Typhon était bien trop occupé pour se soucier des membres de son ancienne meute. Entre son régime et son travail au chantier, ses journées étaient bien remplies.

***

Pour la première fois depuis plusieurs semaines, Échidna grimpa dans la cabane des chefs, où logeait Typhon en solitaire. Son ancien compagnon était étendu, le volumineux ventre exposé, alors que de nombreux gargouillements étaient émis de ses entrailles. Le géant avait visiblement consommé un festin à lui seul pour se retrouver dans cet état.
« On dirait que tu es devenu le chat et que c’est moi la tigresse, annonça Échidna en approchant de Typhon exposant sa musculature à la vue du mâle. Je pense que tu n’as jamais été aussi gros.
Bah, rota Typhon, un chat, c’est un chat, peu importe sa taille.
Ouf, cette odeur est infecte ! Retiens-toi un peu sac-à-merde.
Et toi, tu pus la sueur. Tu aurais au moins pu te baigner avant de venir me voir. »

La réunion du couple dégénéra rapidement alors qu’Échidna chercha à démontrer sa supériorité physique quant au mâle immobilisé au sol. La géante eut rapidement le dessus sur l’obèse qui se laissa chevaucher du corps de son ancienne partenaire.
« Beurk… Et c’est moi qui aurais dû me baigner ? Tu es sale, tu pus et… tu es gros.
Jalouse ?
Oui… Non, non ! On s’en fout. Gaïa a levé ma malédiction. Je veux ton enfant dans mon ventre. Maintenant. »

Pour cette nuit, le couple délaissa toute animosité et s’abandonna à leurs désirs charnels.

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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Dim 17 Juil 2022, 17:31



Une lueur d’espoir


[Q] – En désespoir de cause Borisu10
(Cliquez sur l'image pour voir l'originale)


Typhon se réveilla seul, le corps lourd et endolori. Il avait en mémoire une nuit de débauche charnelle et alimentaire avec Échidna. L’absence de son épouse et les excès impromptus, après une soirée d’excès, faisaient maintenant regretter au roi de l’île d’avoir laissé cours à sa gourmandise. C’est pourquoi il fallut au corpulent eversha plusieurs minutes pour trouver assez de lucidité pour comprendre qu’il était ligoté.

C’était très gênant pour un chef de meute de se retrouver aussi vulnérable, mais le tigre ne pouvait s’empêcher de ressentir de la satisfaction. C’en était fini de sa meute, de ses responsabilités et du fardeau qu’on avait porté sur ses épaules. Maintenant, plus rien ne lui empêcher de vivre comment bon lui plaisait. Il n’était plus Typhon, Augure de Phœbe et souffre-douleur du Grand-Totem Rakel, il était redevenu Dhavala, explorateur et tigre errant.

Typhon pouvait déjà se voir, son fessier de tigre géant confortablement assis sur sa colline, alors que la population de l’île de Sylmoé répondait au moindre de ses caprices. Il n’y avait plus aucune nécessité de prendre forme humaine, alors l’Eversha n’avait plus à se soucier de l’absence de magie de l’île. Il prendrait un bateau, se transformerait et reviendrait régner sous ses traits félins. Il serait sans cesse repu, corpulent et… heureux ?

Un rayon de soleil aveugla momentanément le prisonnier. Le soleil matinal s’élevait dans le ciel. Lolong avait certainement pris le contrôle du chantier en l’absence de son chef et les travaux avanceraient en dépit de l’absence de Typhon. Gal’ulm s’afférait certainement à préparer le repas du midi pour satisfaire l’estomac insatiable de son protégé. Les conseillers royaux géraient les demandes et les problèmes de la population de l’île pour permettre au roi de travailler au chantier sans être interrompu. Avec la meute dissoute, personne n’avait affaire avec le tigre.

C’était inévitable. Typhon allait passer les prochaines heures seules. Quand vient même il criait, la cabane était trop loin et la végétation était trop dense pour que sa voix porte assez loin.

Le doute pris la forme de Hrustr le Gigantesque dans l’esprit de Typhon. Confronté à la réalité, le fantasme perdait de son lustre. Un tigre obèse passant ses journées dans son lit à se faire dorloter n’était certainement pas la perfection recherchée par l’Archonte d’Isemli. Ce n’était même pas une vie souhaitable pour un Eversha. Comment garder son indépendance et sa liberté en tant que vulgaire animal de compagnie ? Comment imposer le respect par la force et l’adresse, quand on n’était guère plus qu’une peluche ? Comment être fier de sa taille et de son poids, quand la nourriture lui était ainsi donnée ?

Typhon sembla apercevoir un clin d’œil se produire sur un nuage ressemblant à s’y méprendre à un visage dans le ciel. Si ce n’était pas là le signe que Typhon comprenait enfin qu’il faisait fausse route, alors rien ne le serait ! Il était grand temps de faire du ménage dans la vie du chef et dans sa meute.

***

Échidna entra dans la rivière en frissonnant. La facilité à laquelle la chatte avait neutralisé son ancien aimant renforçait sa détermination de mettre à exécution son plan de détruire la meute de Gargantua pour mieux établir sa propre meute. Typhon avait perdu ses crocs et c’était donc la chose la plus eversha à faire que de mettre fin à son règne. La Wynmeris enverrait les têtes de Ladon, Herméline, Mivago et Rohk en guise d’offrande au Grand-Totem Rakel, elle laisserait Typhon à la merci de Gal’ulm et redeviendrait la cheffe de la meute des chimères. Pour l’heure, toutefois, Échidna ressentait le besoin de nettoyer son corps de l’odeur du mâle.

Gaïa, la monstrueuse hessha et mère d’Échidna, sommait sa fille de se dépêcher. Les deux femmes avaient fort à faire pour anéantir la meute de Gargantua et fuir l’île de Sylmoé avant de subir les représailles de son roi. Ne pouvant pas parler, à défaut d’avoir des cordes vocales humaines, l’ancienne Sorcière ne pouvait que fixer impatiemment sa fille en guise de moyen de pression. Mais rien n’y fit, Échidna avait une vision bien spécifique de comment elle souhaitait prendre son nouveau départ et l’impatience de sa mère ne suffirait à déroger à l’emploi du temps que la chatte avait prévu pour la journée. Elle avait d’ailleurs plusieurs minutes de liberté, avant que Renart ne vienne faire son rapport et confirmer l’emplacement des jumeaux.

La traitresse n’était pas dupe. Son espion avait l’intention de protéger son épouse et d’envoyer Échidna et Gaïa vers une fausse-piste. Malheureusement pour eux, Gaïa avait trouvé l’emplacement de leur cachette secrète. Pendant qu’Échidna et Renart régleraient le compte des jumeaux, Gaïa s’occuperait d’Herméline. La survie de Renart dépendrait ensuite de sa loyauté. Puis, ce serait le tour de Ladon, Lolong et, enfin, la fuite par l’un des bateaux apportés par Gal’ulm.

C’était ainsi qu’Échidna déroberait tout à son ancien partenaire. Elle lui dérobait sa meute, sa fierté, son avenir et même, possiblement, sa descendance. Le Démon Gal’ulm s’occuperait ensuite d’achever la déchéance de celui qui fut momentanément un héros de guerre. Le plan était parfait. Gaïa n’avait nul besoin de s’inquiéter à outrance pour une petite trempette matinale dans les eaux de la rivière.

***

Renart pénétra dans la cabane de son chef. Dans sa folie des grandeurs, Échidna avait commis l’erreur de donner bien trop de liberté à un espion opportuniste. Maintenant, il restait à déterminer dans quel camp se trouvaient les intérêts des renards. Typhon était dans un sale état, mais il suffit d’un coup d’œil à Renart pour déceler le fauve sauvage dans le regard du géant nu et ligoté.
« Bien, bien, bien, qu’avons-nous là ? Déclara Renart avec amusement pour annoncer sa présence. J’ai vu des couples avec bien des fantaisies, mais je ne suis pas sûr que j’aimerais me retrouver dans ce genre de posture !
Tu sais, parfois c’est bien de varier les façons de faire, répondit Typhon. Ça donne de la perspective sur les choses qu’on tient pour acquise.
— Puisque tu en parles, tu as bien raison ! Je pourrais couper tes liens… ou je pourrais t’enfoncer mon couteau dans le cul et te regarder te vider de ton sang. Je pourrais aussi juste rester là et me moquer de toi. C’est une perspective intéressante d’avoir le dessus sur toi !
Et puis ?
— Hein !?!
Échidna sait faire ses nœuds. Je ne peux pas bouger, je n’ai pas de magie et je n’ai aucune protection. Tu peux me tuer ou tu peux me libérer.
— Tu es un mauvais menteur. Je vois que tu es à moitié sorti de tes liens. À la première occasion, tu vas me voler mon couteau pour te libérer complètement. Et en plus, Échidna est nulle en nœud. Tu es immobilisé parce qu’elle a pris six cordes et parce que tu t’es trop empiffrée hier. C’est ton propre poids qui t’empêche de te libérer.
Alors tu es là pour te moquer de moi.
— Peut-être que oui, ou peut-être que non… »

La vérité était que Renart n’avait toujours pas pris sa décision. La survie d’Herméline dépendait de ce gros glouton malodorant. En situation normale, Renart aurait aisément fait confiance à son mentor pour défendre la renarde, mais sur Sylmoé, il n’y avait pas de magie et les obstacles étaient nombreux. Dans cet environnement, Typhon n’était plus un chef de meute, mais un homme obèse aux capacités déclinantes. Était-il même capable de vaincre Échidna dans cet état ?

Le jeune eversha dégaina son couteau de chasse et serra sa poigne. Sa tête lui dictait de tuer Typhon, mais son cœur lui implorait de l’épargner et d’espérer pour le mieux. Ne prenant aucun risque, Renart resta à distance de son adversaire et empoigna son couteau afin de le lancer. À bout portant, sa cible empêtrée et nue, Renart pourrait accomplir ce que plusieurs avant lui avaient échoué. Il pouvait tuer Typhon. Le couteau tranchant se planta ultimement à quelques centimètres de la main de Typhon.
« Pas comme ça. Libère-toi et affronte-moi. Montre-moi que tu en as dans le ventre. Montre-moi qu’il y a encore un tigre là-dessous. »

Typhon se libéra tant bien que mal de ses liens. Renart n’avait pas tort, son aîné avait bel et bien réussi à gagner un peu de liberté, mais Échidna n’était pas aussi mauvaise qu’il l’avait décrit. Ce fut un bien triste spectacle pour le renard de voir son mentor en aussi mauvaise posture.
« Tu es pitoyable, lança Renart.
Humph ! répliqua Typhon. Parce que tu crois que tu ferais mieux dans ma situation. Tu n’es pas aussi bon que tu le penses.
— Moi, je ne me serais pas laissé bêtement ligoter par ma femme.
Plutôt la laisser mourir, hein ?
— Ferme-là ! »

À peine Typhon avait-il coupé son dernier lien que Renart attaqua sauvagement son aîné. Le combat, si ce descriptif était même pertinent, ne dura qu’une fraction de seconde, avec le jeune prétendant plié en deux au sol, le souffle couper.
« Tu es trop faible pour la protéger. Tu le sais, je le sais et Échidna le sait.
— La ferme !!!
Arrête de pleurer et lève-toi. Je prends du temps pour moi et vous foutez la meute en l’air avec vos conneries. Je ne réponds pas à vos ambitions ? Foutez le camp et allez vous faire voir ! Mais non, il faut que ça complote, il faut que ça s’entretue et il faut que tu t’amuses à mes dépens.
— Tu n’avais pas besoin de frapper aussi fort, connard ! Je t’ai libéré !!!
Et tu as pris ton temps pour la faire. Maintenant, répond franchement, tu es avec moi, ou tu es contre moi ?
— Fils de pute ! Faut vraiment que tu poses la question ? Je suis avec toi. Je l’ai toujours été, bordel !
Ça me va. Debout, Échidna n’est pas du genre à s’enfuir discrètement. Elle va vouloir partir avec fracas. Alors, tu as quelque chose à me dire ?
— Échidna veut tuer tout le monde sauf toi, Gaïa et moi. Mivago et Rohk construisent un radeau dans la forêt. Herméline est cachée dans notre cachette. J’ai dit à Échidna où les jumeaux se cachent avec leur radeau, mais je l’ai envoyé sur une fausse piste pour Herméline. Ladon va se suicider. Lolong va se faire empoisonner. Pour finir, elles prévoient quitter l’île en volant un des bateaux de Gal’ulm.
C’est aujourd’hui que les jumeaux veulent quitter l’île alors ils ne seront pas dans la forêt. Ça va faire perdre du temps à Échidna et nous permettre de nous regrouper.
— Ouf ! Échidna m’aurait fait la peau avec ce genre de bavure... Mais... attends une minute. Pourquoi as-tu laissé Échidna te ligoter si tu savais déjà ce qu’on prépare ?
Je vous ai fait surveiller, pas espionné. Je n’avais aucune idée des plans d’Échidna ou des tiens jusqu’à ce matin. C’est juste que les jumeaux n’ont aucune subtilité. Tu étais trop occupé à manigancer contre toute la meute pour te soucier de leur projet.
— Bon, je file chercher Herméline.
Mauvaise idée. Échidna ne va pas perdre son temps à chercher les jumeaux. C’est une mauvaise perdante. Elle va précipiter les choses et s’en prendre à toi et à Herméline. Cours prévenir Lolong et allez chercher Mivago et Rohk. Je m’occupe d'Herméline. Rejoignez-nous à la cachette pour gérer Échidna et Gaïa. »

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Mer 20 Juil 2022, 01:23



La trahison


[Q] – En désespoir de cause Karina11
(Cliquez sur l'image pour voir l'originale)


N’ayant pas de temps à perdre, Typhon enfila à la hâte des vêtements disparates sans prendre la peine de se nettoyer. Si les Evershas voyaient la nudité comme une réalité dénuée du concept de pudeur, ils reconnaissaient l’importance des vêtements pour se protéger de l’environnement. L’île de Sylmoé avait une végétation incroyablement dense et parfois dangereuse. S’aventurer hors des sentiers battus sans protection, c’était finir avec la chaire lacérée par les épines et brûlée par les toxines végétales. Le roi attrapa ensuite son arc et trois flèches pour se lancer à la rescousse d’Herméline pendant que Renart s’occupait de Lolong, Mivago et Rohk.

Ce plan d’action était risqué. D’abord, Typhon devait atteindre Herméline avant Échidna, où l’épouse de Renart serait brutalement assassinée par la Wynmeris. Ensuite, le chef de meute devait tenir compte que dans le meilleur des scénarios, il serait seul avec une adolescente pour faire face à deux guerrières d’expérience. Enfin, il était impossible de connaître l’allégeance de Ladon dans cette histoire. C’est pourquoi Typhon avait ordonné à Renart de rejoindre Lolong, qui lui était dévoué. Le temps étant compté, le tigre ne pouvait se permettre de perdre de temps avec le vieillard.

Sans sa forme féline, la progression du roi de Sylmoé était lente. Son surpoids et la végétation dense le ralentissaient. Les renards avaient choisi l’emplacement de leur cachette, précisément dû à la difficulté de s’y rendre. C’est en s’arrêtant pour reprendre son souffle que les craintes du chasseur l’assaillirent. Avait-il pris la bonne décision en s’élançant vers le danger sans autre plan que d’affronter ses adversaires de front ? C’était le meilleur moyen de sauver sa meute, mais s’il faisait fausse route ?

Plus il s’approchait de la cachette des renards, plus Typhon doutait de la fidélité de Renart. Il était impossible qu’il ignore que c’était aujourd’hui que Mivago et Rohk prévoyaient de quitter Sylmoé avec leur radeau de fortune. Renart était beaucoup plus compétent que les éclaireurs qui surveillaient la meute de Gargantua. Il aurait très bien pu mentir à Échidna, mais avec du recul, Typhon se demanda si ce n’était pas à lui qu’il avait menti. Et si Renart prenait les deux partis en même temps ? Ainsi, il s’assurait de sa survie en prenant le parti d’Échidna et il misait sur Typhon pour sauver Herméline.

Le géant a dû rapidement trouver un second souffle, car il réalisait maintenant à quel point la situation de sa meute était précaire. Renart avait certainement dit la vérité à Échidna tout en s’assurant qu’Herméline devienne la priorité de Typhon. Au beau milieu de nulle part, le chef ne pouvait plus rien pour Mivago et Rohk. Dans le meilleur des cas, le chef pouvait encore sauver Herméline et Lolong. Typhon se dit que c’était la meilleure option pour sauver le reste de sa meute. Avec Herméline en sécurité, Renart abandonnerait Échidna. Avec l’absence de magie, Échidna et Gaïa n’avaient aucune chance à quatre contre deux. Elles seraient capturées et châtiées pour venger les jumeaux.

***

Renart cacha sa nervosité quand il découvrit qu’Échidna était seule avec lui pour confronter Mivago et Rohk. Gaïa n’était nulle part en vue. Apparemment, le plan avait changé. Typhon ayant été neutralisé, les traitresses avaient décidé de se séparer. Gaïa s’occuperait de d’abord de Ladon, puis de Lolong, pendant qu’Échidna s’assurait de la loyauté de Renart avec les jumeaux et Herméline.

En l’absence de Gaïa, Renart n’aurait d’autre choix que de participer activement au meurtre des jumeaux et il lui serait bien plus difficile de s’éclipser en douce. Échidna se montrait plus prévoyante et méfiante que Typhon et ça, Renart ne l’avait pas vu venir. Il y eut un bref instant d’hésitation de la part du jeune homme quand l’imposante femme lui demanda de la mener aux jumeaux.

Si Renart s’impliquait à ce point avec Échidna, il aurait bien du mal à revenir auprès de Typhon, mais si le tigre n’était pas à la hauteur, alors le renard risquait de tout perdre. En temps normal, la décision aurait été facile. Il fallait les efforts combinés de toute la meute de Gargantua, ainsi que la pleine puissance magique de Gaïa pour venir à bout de Typhon en combat. Or, en l’absence de magie, le chef n’était guère plus qu’un géant obèse. Ses atouts se transformaient en inconvénient. La traitresse, en comparaison, était bien plus apte à accomplir ses desseins.

L’hésitation de Renart n’échappa malheureusement pas à Échidna qui en profita pour attraper et maîtriser le jeune homme.
« Dommage pour toi, souffla Échidna à l’oreille de Renart. Tu as misé sur le mauvais chat. Je n’ai jamais eu l’intention de te laisser la vie sauve. »

De taille et de poids supérieurs, la géante n’eut aucun mal à étrangler son ancien compagnon de voyage. Puis, lorsqu’il fut inconscient, Échidna lui trancha la tête de sa hache.

***

Mivago et Rohk trainèrent péniblement leur radeau jusqu’à une petite plage dégagée de Sylmoé. À force d’ajouter du bois et de la corde à leur ouvrage, les jumeaux avaient fini par concevoir une embarcation capable de flotter tout en supportant leur poids, mais sans connaissance technique, le radeau était affreusement lourd et encombrant. À la vue des vagues côtières, le duo fut pris de doutes, mais pas assez pour reculer.

Ce soir était un soir important, c’était le soir de la pleine lune. En d’autres mots, c’était le meilleur temps pour quitter l’île dépourvue de magie. Dès que les faucons retrouveraient l’usage de leurs pouvoirs, ils se transformeraient en oiseaux géants. Grâce à la puissance que leur apporterait la pleine lune, il leur était évident qu’ils atteindraient la terre, d’une manière ou d’une autre. Et puis, quand vient même ce serait pour revenir dans une île sans magie, ils seraient faucons plutôt qu’humains. Une fois leurs ailes retrouvées, Mivago et Rohk retrouveraient tôt ou tard le chemin de l’Antre des marais.

Armé de courage et de bravade, les jumeaux tentèrent leur chance avec les eaux salées de la mer... et ce fut un échec retentissant. Le radeau massif fut entrainé sous une vague et les occupants furent propulsés de leur embarcation, poussé vers la plage, alors que l’embarcation dérivait, incontrôlée. Après trois tentatives pour récupérer le radeau, Mivago atteignit finalement celui-ci et aida son frère à y remonter. C’est à ce moment que l’embarcation se disloqua sous la pression.

Les jumeaux furent contraints de nager en direction de la plage, épuisant le peu d’énergie qui leur restait. À ce moment, les faucons apprirent une leçon vitale. Une rivière était un environnement bien différent de la mer. C’est à ce moment qu’Échidna alla à la rencontre des fugueurs. La traitresse avait assisté à la tentative des jumeaux, alors elle eut le loisir de choisir son moment pour passer à l’acte.
« Vous savez au moins que vous n’aviez qu’à parler à Typhon et il vous aurait fait quitter l’île, soupira Échidna se surprenant elle-même à ressentir de la pitié. Mais maintenant, c’est trop tard. »

C’est Rohk qui fut le premier à comprendre l’intention d’Échidna quand il aperçut la tête de Renart qui pendait, attaché à la taille de la géante. Bien que toute la meute de Gargantua fût composée de membres de très grandes tailles, c’était Échidna et Typhon qui étaient réellement gigantesques. Le faucon tenta de gagner du temps pour sa sœur, mais celle-ci comprise à son tour et eut la même idée. Les deux se retrouvèrent à attaquer la traitresse l’un après l’autre. En deux adroits coups de hache, les jumeaux s’effondrèrent au sol. Leurs têtes rejoignirent celle de Renart.

***

Gaïa n’avait pas le sens théâtral de sa fille. Quand elle tuait, ce n’était pas pour passer un message, mais pour simplement pour tuer. Comme prévu, la Hessha suivit discrètement Renart pour s’assurer qu’il ne s’échapperait pas à son sort. Contrairement à ce qui avait été prétendu, Échidna ne comptait épargner aucun membre de la meute de Gargantua à l’exception de Typhon. L’ancienne Sorcière ne comprenait pas l’insistance de la Wynmeris à préserver la vie du chef de meute, mais ses arguments n’étaient pas dénués de logique.

Typhon était le parfait bouc émissaire pour le Grand Totem, alors le garder en vie avait certainement une chance de plaire à Rakel. Gaïa suspectait toutefois un mélange de crainte et de respect. Le chef de meute avait survécu à un grand nombre de périls, vaincu maints adversaires et semblait disposer d’une chance hors du commun. Ligoter et humilier Typhon avait été d’une facilité surprenante, mais quand aurait-il été si Échidna avait eu des intentions hostiles ?

Gaïa suivit donc Renart et Herméline alors que les renards se dirigèrent vers leur cachette. Les jeunes avaient beaucoup trop confiance en leurs capacités, un trait typiquement adolescent. À la défense du jeune couple, ils n’étaient pas mauvais. La Hessha avait toutefois beaucoup d’expérience en filature et son corps monstrueux n’était pas dépourvu d’avantages. Son corps d’araignée géante bénéficiait d’une excellente stabilité en distribuant son poids sur huit pattes, plutôt que deux jambes. Ça lui permettait d’emprunter silencieusement des chemins plus accidentés qui étaient évités par les formes humaines.

Sitôt qu’Herméline fut laissée seule, Gaïa passa à l’action. Elle devait être assez rapide pour ne pas perdre la trace de Renart, mais assez patiente pour abattre sa proie à l’insu du renard. Un coup de dard de sa queue de scorpion et le sort de la jeune femme furent scellés. Techniquement, Gaïa était incapable de produire naturellement du venin. C’est sa grande connaissance des potions et des poisons qui étaient à l’œuvre. La neurotoxine utilisée était particulièrement virulente. Une égratignure suffit et l’adolescent fut paralysé dans les secondes qui suivirent. Elle n’a compris que trop tard le danger et ne put appeler à l’aide. Son cœur lâcherait dans les minutes qui suivraient.

La Hessha aurait voulu s’élancer dès lors à la poursuite de Renart, mais elle devait encore obtenir la tête d’Herméline. C’était la partie la plus difficile de cette trahison, même si, du point de vue de Gaïa, elle ne faisait que suivre la volonté de son véritable chef de meute, Rakel. La volonté d’Échidna impliquait de donner les têtes des géants de la meute de Gargantua en offrande audit Rakel, alors il fallait obtenir lesdites têtes. Malheureusement, et malgré les apparences, le corps monstrueux de Gaïa était à peine fonctionnel. Il lui fallut beaucoup d’effort, mais elle obtint éventuellement satisfaction.

Retrouver la trace de Renart fut plus facile que prévu. Malgré le stress et le temps limité, l’adolescent s’appliquait à faire nombre de détours afin de maintenir le secret de l’emplacement de la cachette et Herméline. Un peu de déduction suffit à Gaïa pour prédire la destination du renard. Après tout, il ne pouvait que prendre deux directions, Typhon ou Échidna. Le simple fait de cacher Herméline allait à l’encontre des engagements de Renart auprès d’Échidna. Gaïa emprunta directement le chemin vers la cabane de Typhon et elle devança sa proie, qui se manifesta comme prévu quelques instants plus tard.

Cette deuxième trahison de Renart était inconséquente, alors Gaïa laissa le jeune homme libérer son chef de meute. Il allait de soi que le renard enverrait le tigre secourir la renarde, dont la tête se trouvait déjà dans un sac en possession de la hessha. Typhon ne ferait que s’épuiser et s’éloigner des membres de sa meute qu’il pouvait encore secourir. Ne lâchant pas Renart, Gaïa poursuivit discrètement sa proie jusqu’à ce qu’il atteigne la présence d’Échidna. L’ancienne sorcière se délecta du meurtre du renard, bien plus brutal et violent que celui d’Herméline. Nul doute, Échidna était bien une fille de sorcière.

Sa deuxième tâche accomplie. Gaïa s’en alla rejoindre le vieux Ladon dans sa cabane. Le vieil homme ne fut guère surpris de la visite. Le vieux serpent avait depuis longtemps apprivoisé la fin de sa vie et il mit lui-même fin à ses jours pour éviter de souffrir inutilement. Il ne restait à Gaïa qu’à récupérer la tête et rejoindre sa fille à la plage pour lui informer de la libération de Typhon.

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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Jeu 21 Juil 2022, 19:25



La conclusion


[Q] – En désespoir de cause Borisu11
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Typhon était en sueur et couvert d’éraflures quand il atteignit la cachette d’Herméline. La macabre découverte qu’il fit fut un énorme choc. Le chef de meute n’avait jamais douté de la méchanceté dont était capable son épouse, mais, au fond de lui, il espérait encore avoir été d’une influence assez positive pour éviter le pire. Visiblement, il avait tort. Échidna coupait les ponts avec Typhon et sa meute de la manière la plus expéditive qui soit. Elle anéantissait la meute de Gargantua.

La réalisation étant faite, Typhon devait maintenant faire un choix et il avait intérêt à faire le bon. Qui pouvait-il encore sauver ? Le chef avait envoyé Renart prévenir Lolong, mais selon toute vraisemblance, le renard jouait un double jeu, un dangereux double jeu. Il avait probablement rejoint Échidna plutôt que Lolong. Malheureusement, Échidna n’était pas du genre à faire les choses à moitié. Renart courrait droit à sa perte. Soupirant et haletant, le corpulent chef de meute se heurtait à une dure réalité. Il y avait de forte chance qu’il n’y ait déjà plus personne à sauver.

En désespoir de cause, Typhon se hâta pour rejoindre Lolong. Renart avait dit que le plan était de l’empoisonner, signe qu’Échidna n’avait pas l’intention de l’attaquer de front. Si le roi de Sylmoé était assez rapide, il avait une chance de prévenir son bras droit avant l’irréparable. Cela dit, cette décision fut crève-cœur. Elle condamnait les jumeaux, qui perdaient toute chance de survie.

***

Échidna dut attendre bien trop longtemps à son goût sur la plage non loin des deux jeunes qu’elle venait de tuer pour suspendre les têtes à sa ceinture. Si tout avait bien été, la meute de Gargantua se limitait maintenant à Typhon, Échidna, Gaïa et Lolong. La traitresse ne pouvait imaginer que sa mère puisse échouer à tuer une gamine et un vieillard, qu’elle soit ou non dépourvu de magie. Cela dit, Typhon représentait toujours une menace puisqu’il était toujours vivant et Lolong était trop compétent pour être abordé comme les jeunes de la meute.

Malgré la victoire apparente d’Échidna sur son ancienne meute, tout n’était pas encore joué pour elle et sa mère. Il leur fallait toujours compléter leur œuvre et quitter l’île. Il y avait évidemment beaucoup de doutes dans l’esprit de la traitresse. Une emphase toute particulière était portée aux derniers mots qu’Échidna prononça à l’égard de ses victimes. Comme elle avait elle-même admis, si Échidna l’avait demandé, Typhon l’aurait aidé à quitter l’île.

Les remords rongeaient presqu’entièrement l’esprit d’Échidna quand, enfin, Gaïa la rejoignit avec la tête d’Herméline et celle de Ladon. Comme quoi, le plan se poursuivait sans accroc, où à peu près. La libération de Typhon par Renart signifiait que le tigre pouvait se trouver n’importe où sur l’île, plutôt que ligoter dans sa cabane. Présumément, il s’était lancé à la rescousse d’Herméline, mais il était impossible de confirmer quoi que ce soit sans lui tomber dessus. Soudainement, Lolong devenait d’autant plus dangereux qu’il y avait des chances qu’il ne soit plus seul.
« Tu sais quoi, maman, nous en avons assez fait, déclara Échidna avec lassitude. Lolong n’est même pas un géant et c’est un moins que rien de l’Antre du marais.
— Tu as peur, je le sens. C’est vraiment comme ça que tu veux en finir ? C’est comme ça que tu vas passer le message à Rakel que Gargantua est de l’histoire ancienne ? Tu aurais aussi bien pu fuir Sylmoé comme une lâche.
Facile à dire pour toi, tu fais partie de la meute d’un Grand Totem.
— Rakel n’a pas de meute, il contrôle un peuple. Sa soi-disant meute, c’est de la poudre aux yeux. Tu crois que Typhon est le premier, ou même le seul, à bénéficier des largesses de Rakel pour finir écraser sous son pied ?
Arg ! Je déteste quand tu as raison. D’accord, mais on évite Typhon. Il y a téméraire, et il y a suicidaire…
— Ce gros lard que tu as si facilement ligoté ?
À mon tour de t’apprendre un truc. Ce sac-à-merde, c’est un monstre, un vrai. Il sent l’agressivité, il sent l’hostilité et surtout, il sent la peur. Je l’ai ligoté, parce que c’était un jeu. Et c’était un jeu, parce que j’étais à un cheveu de te trahir toi et de retourner vivre avec lui. Bon, il est où ton poison ? »

***

Typhon ne portait plus aucune attention à son corps. La végétation le fouettait, arrachait ses vêtements et lacérait sa peau, mais il ne s’arrêtait, ni ne ralentissait pour aucun obstacle. L’entièreté de son esprit était concentrée sur un but unique, atteindre le chantier avant qu’il ne soit trop tard. La meute de Gargantua ne tenait plus qu’à un fil, mais tant et aussi longtemps que ce fil tiendrait, Typhon serait son chef.

Le temps filait et ce serait bientôt la pause du midi. Selon le rapport de Renart, Échidna prévoyait d’empoisonner Lolong. Avec Gal’ulm qui fournissait les repas, il n’y avait qu’une manière pour la traitresse de parvenir à ses fins, l’eau. Malgré l’énorme quantité d’eau que représentait la mer, l’eau potable était bien moins accessible. De nombreux aller-retour étaient nécessaires chaque jour pour approvisionner en eau les travailleurs du chantier. Si Échidna, dont la trahison était toujours insoupçonnée, apportait de l’eau empoisonnée au moment opportun, cette eau serait consommée dans l’instant. La chatte n’avait jamais eu de soucis pour les dommages collatéraux, alors non seulement elle tuerait Lolong, mais en plus, elle tuerait de nombreux serviteurs et Démons au passage.

Si seulement Typhon avait eu accès à sa forme animale, il aurait pu sauver au moins la moitié de sa meute… Maintenant, le chef dépassait ses limites pour n’en sauver ne serait-ce qu’un. La plage en vue, le roi de Sylmoé bondit sur le sable sans se soucier des ronces sur son passage qui lui arrachèrent de nombreuses gouttes de sang.

***

Sitôt à découvert, les trois flèches furent tirées en rafale. Gaïa fut atteinte dans ses deux cœurs. Échidna réussit de justesse à dévier la flèche qui lui était destinée, mais elle fut tout de même atteinte à l’épaule. Ce n’est qu’ensuite que Typhon jeta un coup d’œil à son entourage pour constater les nombreuses silhouettes qui se tordaient de douleur dans le sable. Il était en retard, encore.

La mort de sa mère n’ébranla aucunement Échidna. La relation mère-fille n’avait jamais été le point fort des deux femmes. Leur récente alliance tenant plus du concours de circonstant que d’un véritable lien. Aux yeux de la traitresse, la vie de Gaïa était dispensable. En tant que telle, la Hessha avait accompli sa raison d’être en occupant les précieuses flèches de Typhon. Maître chasseur, les flèches du tigre étaient, d’une durabilité, d’une conception et d’un équilibre parfaits. Ainsi, il ne manquait que très rarement sa cible et n’avait donc pas besoin d’un grand nombre, remplaçant les flèches brisées ou endommagées au besoin.

Maintenant, Échidna avait tous les avantages. Elle était armée, elle n’avait pas perdu son temps et son énergie à parcourir la moitié de l’île et elle était prête au duel. Elle avança, avec confiance vers son ancien partenaire de lit pour en finir définitivement avec leur relation d’un bon coup de hache. L’assurance de la chatte eut tôt fait d’être remplacée par de la crainte. Jamais auparavant n’avait-elle été témoin d’autant d’agressivité de la part du tigre. Prudente, Échidna résista à l’envi de se compromettre d’un grand coup de hache et opta pour une frappe prudente qui ne l’exposerait pas. Elle entailla sévèrement l’épaule du mâle, mais fut surprise d’être atteinte à la gorge.

Typhon n’avait pas esquivé, il avait concentré toute sa hargne et sa force en enfonçant le bout de son arc à la gorge de son ex-femme avec une violence qui fit éclater l’arc tendu. Ce n’était pas mortel, mais le coup de poing dans l’abdomen qui suivit acheva de couper la respiration de la combattante. Avec l’énergie du désespoir, Échidna chercha à repousser son adversaire d’un autre coup de hache, mais elle perdit l’équilibre après que Typhon lui eut éclaté une rotule. La jambe plia dans un sens qu’elle n’était pas conçue sous la force de l’impact. C’est à peine si la traitresse conserva son arme en tombant, mais elle lui était devenue inutile dans ce corps-à-corps.

***

Échidna reprit connaissance au roulement d’un navire et au son des vagues. Le soleil avait quelque peu décliné à l’horizon, mais il ne faisait aucun doute que relativement peu de temps avait passé depuis son duel avec Typhon. La douleur jaillit par vague, où chaque pulsion de son cœur envoyait une décharge foudroyante jusqu’au bout des orteils. Au moins, la traitresse avait encore tous ses morceaux.

Se permettant un coup d’œil, la prisonnière remarqua qu’elle n’était ni ligotée, ni enfermée, ni même surveillée. Évidemment, avec un genou en morceau et une flèche dans l’épaule, Échidna pouvait difficilement s’enfuir du petit bateau dans lequel elle se trouvait, ou encore causer bien du tort. Autour d’elle, toutefois, avaient été placées les têtes des défunts Evershas de la meute. Il y avait également Lolong qui agonisait non loin d’elle.

Péniblement, la traitresse leva la tête, alors qu’elle entendit un bruit de pas d’une démarche bien trop familière. Typhon s’accroupit devant son épouse et Échidna se sentit soudainement faible et impuissante. Retirant ses bandages, la chatte comprise que le tigre absorbait son énergie vitale et régénérait ainsi ses blessures. C’était la preuve qu’ils n’étaient plus dans la zone d’influence de l’archipel de Maggie.
« Qu’est-ce que tu attends, articula avec difficulté Échidna qui cherchait à avoir un minimum de dignité dans ses derniers instants. Tue-moi, qu’on en finisse.
Te tuer ? Non, déclara Typhon. C’est à la meute de se prononcer sur ton sort.
Tu n’as plus de meute, sac-à-merde. Je les ai tous tués !
Non. Lolong vit toujours. Ça va me coûter un pacte, mais Gal’ulm va le faire soigner. La meute perdurera et décidera de ton sort.
Foutaises !
Tu vivras. Pas parce que tu le mérites, mais parce qu’il le mérite. »

L’attitude d’Échidna changea du tout au tout quand elle remarqua que Typhon ne se référait pas à Lolong, mais qu’il pointait son utérus. La traitresse voulut protester, mais elle se heurta à la réalité. Si Typhon régénérait ses blessures et si un Démon soignait Lolong du poison qui l’affligeait, c’était parce que la magie leur était à nouveau accessible. S’il avait récupéré l’usage de sa magie, ça signifiait que Typhon avait également récupéré ses dons de clairvoyance.
« Bordel, j’avais dit ça que pour détourner ton attention, sanglota Échidna. Putain de merde que je suis une connasse... »

Typhon s’assit alors en silence à côté de son épouse. Il ne lui adressa aucune autre parole, se contentant d’observer les Démons à l’œuvre.

1815 mots
6e message et fin du RP
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[Q] – En désespoir de cause

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