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 [Q] - Les Terres de l'Oiseau Bleu

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 4740
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 01 Nov 2020, 21:51

Partenaire : X
Intrigue/Objectif : Création du Royaume du Monde des Contes de Kyra



Les Terres de l'Oiseau Bleu

Penchée sur le morceau de parchemin, je dessinais les traits d'un plan grossier de ce que je m'imaginais être le Royaume qui me fut offert. Pour l'instant, il n'était que plaine de verdure à perte de vue. Je tournais le visage vers la fenêtre de l'habitation pour en observer le paysage et l'herbe grasse balayée par les vents offrant un dégradé régulier de teintes plus ou moins clair de vert. Il y avait une certaine beauté à cette infini d'émeraude vivace. Mais pourquoi se priver lorsque l'on avait la possibilité de créer. Je me levais et me dirigeais vers un grand miroir mural. « Miroir, miroir, magique au mur. » fis-je avec un sourire amusé en repensant à ce qui m'avait mené ici. Je n'attendais pas de réponse cependant. Un instant je m'observais à travers la glace. « Est-ce que le monde extérieur saura mon identité ? Est-ce qu'il saura que l'on m'a accordé la régence d'un Royaume, bien que ce ne soit pas sur les terres du Yin et du Yang ? ». J'avais peut-être les pouvoirs sur ce territoire. Le Monde des Contes appartenait aux Faes et elle voyaient et entendaient bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Aussi, quelques secondes après que ma question fut posée, je vis la silhouette de l'une d'elle se dessiner derrière moi. Alors je me tournais pour lui faire face. « Si vous le désirez. Nous pouvons faire en sorte de rendre votre régence anonyme. Ce n'est rien pour nous. ». Un lueur malicieuse éclairait son regard. Comme chaque fois. « Je préfère. Je ne veux pas que mon activité ici impacte sur ma vie à Avalon. ». Le quotidien dans la cité des plaisirs était plutôt tranquille. Je m'occupais au jour le jour, sans réellement m'occuper du lendemain. Le temps avançait tranquillement et je le suivais tout pareil. Ici les choses seraient différentes. J'aurais le poids de la couronne à porter, un Royaume à diriger et protéger, tout comme le Monde dans lequel il allait prendre naissance. « J'aimerai... » commençais-je en me retournant vers le miroir. Toutefois j'eus à peine le temps de prononcer les premiers mots que je vis mon apparence se transformer. Je découvrais sous mon nouveau regard sombre une femme à la peau d'ébène habillée de tissus aux milles couleurs chatoyantes. Un sourire esquissa mes lèvres pulpeuse et rieuse plus sombre encore que mon épiderme. « C'est exactement ça. ». Je tournais mon visage vers la Fae qui s'était déplacée à mes côtés. « Ravie de vous rencontrer, L'Oiseau Bleu. » fit-elle avec un sourire malin en me fixant de son iris de perle. Je l'imitais en lui répondant « Ravie de vous rencontrer... ? ». Elle rit. « Pâquerette. » - « C'est mignon. ».

Je me détournais du miroir et revins en direction de la table, portant à nouveau mon attention sur la carte. « Est-ce que tout les protagonistes du Conte sont déjà venu ? ». La Fae nia d'un signe de tête avant de répondre. « Tous n'ont pas encore pris conscience du rôle qu'ils ont joué dans son élaboration. Ils n'ont donc pas souvenir d'être Souverain en ce Monde. » - « Oh. Evidemment. ». Alors que je me penchais une nouvelle fois sur mon plan pour le détailler une nouvelle fois et potentiellement y apporter des correction, la Fae s'en saisit, le dérobant à mes yeux pour l'observer longuement. « Sujin-Thräamal » fit-elle d'une voix lente. « C'est un nom provisoire. Je me suis inspirée du Dragon qui survole régulièrement l'endroit. ». Sujin. Le Dragon Rouge que j'avais vu pour la première fois à Avalon, avant même que le Conte ne me revienne en mémoire. « Ce n'est pas la seule créature qui parcoure ce Monde. ». Je lui jetais un regard curieux. Elle ne répondit que par un sourire malicieux. Je n'en saurais pas plus. Je devrais découvrir cela par moi-même semblerait-il. Je tendais finalement la main afin qu'elle me rende le brouillon de mon Royaume. Je n'étais même pas certaine de lui offrir cette forme-ci. Va savoir, demain ce papier allait finir dans l'âtre pour servir de combustible et j'allais repartir de zéro en donnant un tout nouveau nom à ma nouvelle création. La seule chose dont j'étais absolument sure, c'était que je voulais que cette maisonnée se trouve dans une zone légèrement reculée et isolée. Elle serait mon havre de paix à moi, celui de mes secrets et où je pourrais y laisser librement courir mes émotions.
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Lun 18 Oct 2021, 22:22


Les Terres de l'Oiseau Bleu

À pas lent, j'avançais sur le lac de cristal, tenant les pans de ma robe pour qu'elle ne souffre pas de l'humidité. Tranquillement et sans hésitations, je m'éloignais de ma chaumière qui se tenait au centre de l'étendue bleutée, comme si des plaques de verres en couvraient la surface pour la rendre solide et permettre, à moi, d'avancer, et à la maison, d'être stable. Le nez au vent, je méditais sur le devenir de ces lieux. Aujourd'hui, j'étais seule résidente. Si mes vœux amenaient à la construction d'une montagne ou d'une forêt, cela voulait-il aussi dire que mon esprit était décisionnaire quant à la fréquentation du Royaume ? Et le paysage. Devait-il suivre les règles physiques des Terres du Yin et du Yang ? Cette expérience me faisait comprendre qu'en réalité je ne connaissais que peu de choses du Monde des Contes et de ses habitants. J'en savais assez pour ne pas être totalement perdue cela dit, et je remerciai Tyr pour cela, mais ça n'en demeurait pas moins que la surface des connaissances qu'il y avait à avoir de ce Monde. Je m'arrêtai à quelques pas de la rive, mon regard se perdant sur l'onde de mes talons sur l'eau claire. « Pâquerette ? » appelai-je la Fæ étant venue me donner mon visage et la seule dont le nom m'était connu. Quelques secondes passèrent avant que l'interpellée n'apparût. « Bonjour l'Oiseau Bleu. » - « Bonjour Pâquerette. Comment allez-vous aujourd'hui ? ». Elle fut surprise de ma question, aussi marqua-t-elle un temps avant de répondre. « Il y en a eut des meilleures. » déclara-t-elle finalement d'un air détaché. Ce fut donc à mon tour d'être surprise. Je ne m'attendais pas à ce genre de réponse. Pas après la façon dont elle m'avait abordé en arrivant. « Oh, je suis désolée. J'espère que ce n'est rien de grave. Si vous devez y aller, je comprendrai. » répliquai-je rapidement. Elle avait vraisemblablement mieux à faire que s'occuper de ma personne. « Je ne serai pas ici si quelque chose devait me retenir. Vous portez une couronne, certes. Mais n'oubliez pas qui vous l'a donné. » rétorqua rudement ma vis-à-vis, prête à me jeter des éclairs de ses yeux. Cela étant, ce qu'elle énonça était évident, mais ce n'était pas ça qui m'avait traversé l'esprit en lui répondant. « Pardonnez-moi. Je ne pensais pas à mal en vous offrant de revenir à ces affaires qui vous ennuie. » soufflai-je en croisant les bras. Susceptible en plus... Il s'écoula quelques secondes avant que la parole ne soit reprise. « Il y avait une autre raison à m'appeler que celle de prendre de mes nouvelles ? » trancha la faiseuse de Contes. Je la fixai alors de longues secondes, muette. Oui, évidemment que je l'avais appelé pour une autre raison. Mais je n'avais pas envie de tenir un dialogue dans une ambiance si tendue, et elle le comprit au regard que je lui jetai. Ainsi, après un soupir, elle prit une lente inspiration avant réitérer sa question, moins agressive cette fois. Je souris. « En fait je me posais pleins de questions. Par exemple, dans quelles limites puis-je laisser libre court à mon imagination ? » - « Dans les limites de l'imagination elle-même. ». Mon sourire s'agrandit tandis que mon esprit s'envola vers les méandres de la création. « Donc, si je veux faire une cascade qui coule à l'envers, je peux ? Ou si... Si je veux faire un océan de nuages, ou un désert où tombe une pluie éternelle malgré le bleu du ciel et l'or du soleil éclatant, je peux aussi ? Et des arbres dont les feuilles seraient des sucreries, également ? Ou... » - « Oui. C'est possible. » me coupa-t-elle dans mon élan avec un rictus amusé. Elle avait eu raison de le faire, j'en aurai pas fini avec les exemples sinon. Je devais avoir l'air d'une gamine à qui ont tendait un énorme paquet de bonbons et qui ne savait pas par lequel commencer. « J'aimerai faire de ma terre un territoire de merveille. Digne d'un conte de fæ. Un lieu réconfortant et protecteur. Ça m'aide beaucoup de savoir que je suis libre de toute entrave. » ajoutai-je toutefois avec sérénité. Ça m'aurait peut-être un peu pesé si j'avais été limité dans ma création. Un court silence suivi ma déclaration où chacune nous perdions dans la contemplation de l'azur. « Qu'en est-il des autres Souverains ? » demandai-je soudainement en tournant le visage en sa direction. Elle me répondit silencieusement d'un signe de la tête. « Je vois. ». La situation n'avait pas énormément changé apparemment.
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Kyra Lemingway
Sam 18 Déc 2021, 17:16


Les Terres de l'Oiseau Bleu

J'esquissai un sourire, satisfaite. Je me saisis alors du pan de ma robe, la relevant à deux mains jusqu'aux genoux, et descendis la grève pour tremper mes pieds dans l'eau chaude de ce nouveau lac aux teintes du ciel couchant. Un dégradé d'azur, d'ivoire, de rose, d'orange et de rouge colorait la roche par strate, en fonction de sa distance à la surface et peignant de ces couleurs l'onde calme. Comme si les nues s'y reflétaient pour s'ancrer dans les parois. Pourtant il suffisait de lever les yeux pour se rendre compte que ce n'était pas le cas. Le ciel était d'un bleu pâle, offrant une paisible luminosité à ces terres. Une fois arrivée au plus loin que la grève immergée me le permettait, je fixai l'étendue que j'avais pénétré. C'était un grand trou d'eau qui avait prit naissance dans ce qui n'était alors qu'une simple plaine. Finalement je lâchai ma robe, laissant le fin tissu s'en imbiber . Alors seulement je levai le visage, jusque là rivé sur mes pieds noyés. Une montagne prenait naissance face à moi, grandissant à vue d'œil. Avec délicatesse, je pouvais voir  la roche se former et s'amonceler pour créer cette structure. Entièrement verte de végétation, elle s'élevait, seule, comme une colline à la taille disproportionnée, baignant elle aussi son pied dans le bord du lac. Une fois qu'elle eut atteint une taille plus que raisonnable, de sorte que le sommet touchât les nuages, l'eau de l'étendue chaude commença à remonter le mont. D'abord par gouttes ; puis par un calme ruissellement ;  jusqu'à ce que ce soit une véritable cascade grondante qui se forme, celle-ci continuant à grimper même au-delà du sommet pour rejoindre le ciel et percer un large nuage cotonneux, s'y écrasant en une gerbe d'eau et floutant les quelques mètres autour de la zone où la cascade s'écoulait. C'était parfait. Je passai quelques minutes supplémentaires face à cette création, les pieds dans l'eau, l'esprit bercé par l'écoulement de la cascade, et les yeux émerveillés de l'arc-en-ciel dans les nues dessiné par les résidus humide de la chute.

Un souffle parvint à mes oreilles. Puissant et sourd. Du genre de ceux que l'on pouvait entendre lorsque de grosses bourrasques balayaient les rues étroites d'Avalon. C'était inquiétant. Je n'avais pas prévu cela dans mon royaume. Je cherchai des yeux ce qui avait pu causer tel phénomène. Je vis ainsi une ombre serpentine glisser sur le sol. Levant les yeux au ciel, je l'y vit, le dragon. D'un rouge flamboyant, il traînait deux longues moustache derrière sa tête. Malgré son long corps, il était muni d'autant de pattes qu'un dragon standard : une paire à l'avant, une seconde à l'arrière. Qui plus est, elles n'avaient pas l'air très grandes. Peut-être était-ce pour cela que je ne l'avais encore jamais vu au sol. Ce ne devait pas être bien pratique. Je le suivis des yeux et souris tandis qu'il traversa l'écume du ciel et fendit en deux la cascade pour la traverser avec négligence, comme si elle était inexistante. Il était roi des cieux, peu importe les éléments qu'il pouvait croiser ou traverser. J'eus alors une idée.

Je décidai d'enfin quitter la montagne pour visiter le reste de ma terre en construction. J'eus ainsi l'occasion d'observer des poissons volants dans les nuages et des lions de mer sortir de l'océan lagunaire en ébouriffant leur crinière hydrofuge dans un ronronnement satisfait. J'y découvris des roses comme des grenats cachées au cœur d'une forêt chatoyante où se mêlaient arbres bleus et buisson pastels. J'y découvris un désert d'or et son trésor dissimulé : un large puit duquel on pouvait entendre une source s'écouler, comme une parole murmurée dans une langue étrangère. Il suffisait de descendre à l'intérieur pour y découvrir un véritable fleuve s'écoulant au milieu de la roche claire. Au-dessus étaient suspendus myriade de stalactites de cristal. Il y nageait une faune et une flore unique. S'y cachait des oiseaux et des mammifères immaculés. Y était creusées des habitations troglodytes encore inhabitées. On se croirait dans un rêve. J'aimais ça. Était-ce ce qu'avait ressenti le Dieu-Roi lorsqu'il avait créé notre monde. La satisfaction de dessiner des paysages plus divers que variés et la joie de voir l'ensemble comme dans ses chimères. Une terre à son image. Ma pensée se mit sur pause dès lors que mes réflexions arrivèrent à ce point. D'après les légendes, il y avait eut la vie qui entraînât la disparition de son créateur. La seule vie présente ici, pour l'instant, c'était ce dragon et moi. Et les Faes, mais c'était différent dans leur cas. Ma terre était encore vierge de toute âme. Vierge de tout exploit. Vierge de toute erreur. Je m'interrogeai. Il devait y avoir des règles à respecter dans la création d'un monde. Un être assez puissant pour créer la vie ne peut pas tomber dans l'oubli pendant des ères sans raisons apparentes. Auquel cas, peut-être devrai-je faire attention moi-même à ce que l'on ne m'exile pas de mes terres.
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Kyra Lemingway
Mar 22 Fév 2022, 22:24


Les Terres de l'Oiseau Bleu

Je fixai d'un œil attentif l'or couvrir la cloche du temple. Suspendu au-dessus des cieux, son sol était le nuage sur lequel il reposait et son sommet brillait dans les nues comme le jumeau du soleil, sa musique résonnant à travers toutes les terres que mon regard arrivait à toucher depuis ces hauteurs. Quoi que "résonnerait" serait un terme plus correct. Personne ne l'avait encore frappé pour confirmer ça. Je pourrais le faire. Je pourrais demander à une Fæ également. Je ne le désirai pas. Je voulais que la première personne à faire sonner cette cloche soit le sonneur lui-même. Le dernier qui posera les pieds en ce monde et en officialisera son existence par le tintement de l'idiophone. Ce que je voulais, c'était que le premier son de la cloche retentisse aux oreilles de tous. Pas seulement les miennes. L'ensemble de la population de ce Royaume. Mon peuple. Un son qui accorderait toutes les âmes à l'unisson. Je me tournai finalement de sorte à faire face à l'étendue qui s'étirait dans un semblant d'infini sous mes pieds. J'ignorai pendant combien de temps je restai ainsi. Ce fut assez long pour qu'un épais souffle balaye les nuages. Je le vis alors réellement pour la première fois. De près, avec chacune de ses écailles distinguable. Le Dragon Rouge. Encore une fois, c'était lui qui me survolait. Je ne comptais cependant pas vouloir le surpasser. Comme j'étais maîtresse de mes terres, il demeurerait le maître des cieux. Mais, de cette hauteur, je pouvais enfin saisir la grandeur de la bête capable de rivaliser avec ma montagne solitaire.

Une fois le dragon redevenu simple filament à mes yeux, je déployai mes ailes afin de quitter la plateforme et retrouver la terre ferme. Elles n'étaient pas noires ici. Dans ce monde je les avais décidée bleues, à l'égale du nom que j'y arborais. Un bleu profond, comme deux larges disthènes aux reflets tantôt de saphir, tantôt de larimar dépendant de la luminosité présente. Je décidais d'ailleurs les garder ainsi, à la vue du monde. Pour l'instant tout du moins. Je verrai dans le temps si c'est plus contraignant qu'autre chose. Dans ce cas, ce sera plutôt occasionnel.

Je posai le pied sur le vaste lac où s'y trouvait mes appartements. De l'extérieur, il avait l'allure de petit chalet. De l'intérieur, les choses étaient différentes. Je m'y dirigeai et, au moment où je poussai la porte, une Fæ apparue dans le corridor. Ce n'était pas la même qu'habituellement. Sa longue robe carmin épousait sa silhouette à la manière d'un bourgeon de rose. Ses épaules dénudées étaient recouvertes d'épines et de petites roses d'un rouge éclatant. Les mêmes ornements habillaient sa chevelure châtain coiffée en un chignon sauvage. « Enchantée, Main d'Omi'Ake. ». Je l'observai avec surprise à l'évocation de ce titre. Il n'avait jamais été utilisé pour la raison qu'il n'était pas le plus répandu. Et ça datait d'il y a si longtemps. « Enchantée... ? » répondis-je, laissant ma phrase en suspens afin qu'elle la conclu de son nom. Un sourire dessina ses lèvres vermillon. « Sauvanne. » - « C'est joli. » commentai-je à la découverte de son identité. C'était sincère. Qui plus est, j'avais l'impression d'avoir déjà entendu ce nom par le passé. Ça me reviendrait. « Pâquerette est occupée ? Habituellement c'est elle qui viens aux nouvelles. » - « Pas exactement. » me répondit-elle sans rien ajouter d'autre en s'avançant d'un pas lent et gracieux, m'obligeant à reculer et quitter l'habitation. « C'est amusant que vous préfériez loger ici plutôt que dans votre palais. » commenta-t-elle, changeant totalement de sujet sans la moindre transition tandis qu'elle passait le pas de la porte. La réponse était simple : je ne le voulais pas. J'avais le sentiment que ma Gourmandise se manifestait bien moins en ces lieux. Je ne voulais cependant pas prendre de risques inutiles et craindre ne plus me satisfaire de la simplicité après avoir goûté la vie de château. Mon excès m'effrayait parfois et je préférais essayer me modérer et éviter devoir succomber à encore plus que trop. Avec le Pouvoir d'autant plus. Qu'y avait-il de mieux que régner sur un royaume inconnu et offert ? Il y avait toujours mieux. Régner sur sa race et posséder un trône acquit à la sueur du front. Est-il alors seulement possible de faire plus ? Évidemment. Régner sur le monde dans son entièreté. Puis sur tout les autres mondes existants. Quoi d'autre ? L'univers. Les astres. Les dieux. Régner sur l'ordre, celui qui régissait la vie et la mort ; le jour et la nuit. Je craignais mon excès pour tout cela. Le cycle infini du toujours plus qu'il pouvait entraîner. « Vous vous êtes décidée pour le nom de vos terres. ». Je posai mon attention sur la Fæ. J'ignorai s'il s'agissait d'une question ou d'une affirmation. Dans le doute, je décidai lui répondre. « Oui. Je laisse au dragon son identité. Ce sera uniquement Thräaneid. » - « Ce n'était pas Thräamal ? » m'interrogea-t-elle sur ce nouveau nom. « Si. Mais Thräaneid ça sonne mieux. » répondis-je d'un sourire, marchant sur le lac azuré à ses côtés jusqu'à la rive. « Il me manque une dernière chose cependant pour que le son soit parfait. ». Ou comme je le rêvais tout du moins. À son tour elle sourit, malicieuse. À son tour elle déploya ses deux ailes fines comme du papier de soie, puis s'envola. Je la suivi jusqu'à l'un des petits villages aux allures de cité abandonnée à cause du silence qui y régnait. Seul un lointain chuchotement nous arrivait aux oreilles, renforçant cette impression de ville fantôme. Je fronçai pourtant des sourcils car ce murmure n'était pas présent avant. Je m'enfonçai alors de moi-même entre les rues et les ruelles à la recherche du bourdonnement, puis marquai un temps en voyant un quartier s'animer lentement. La vie prenait place, petit à petit, et le monde s'agitait et se saluait comme si chacun des résidents s'étaient toujours connus. Un visage me paru familier. Une amie que j'avais eu dans ma vie précédente. « Tout les personnages du Monde des Contes sont-ils inspirés de véritables personnes ? » questionnai-je Sauvanne que j'entendis approcher. Je supposai que oui, à en voir le sourire mystérieux qu'elle m'offrit. Elle ne serait ainsi pas la seule personne connue que je risquerai de croiser ici, ou même dans tout les autres contes. « Maman ! Regarde ! ». Je me tournai vers la voix enfantine. Un garçon qui devait avoir à peine cinq ans me pointait de l'index, tout sourire. De son autre main, il tenait fermement la main de sa mère. Elle était belle. La silhouette gracile, ses longs cheveux bruns et ondulés retombaient avec volupté sur ses épaules. Ses yeux noirs en amande s'étaient posées sur moi à l'exclamation de son fils. Sa peau tannée me fit deviner que l'originale était probablement Humaine. « Allons, on ne montre pas du doigt. » lui souffla-t-elle en réprimande avant s'avancer vers moi. « Votre Majesté, c'est un honneur de vous voir dans notre humble hameau. » me salua-t-elle dans une révérence. Comme une vague, le reste de la population présente suivie. Un élan de gène me saisit. Une bouffée de satisfaction également. Ce que j'avais voulu éviter était finalement en train de se réaliser, et je sentais ma Gourmandise aussi satisfaite qu'elle en redemandait. Un son se propagea soudainement au-dessus de nos têtes et, dans un même mouvement, tous levions le nez au ciel. Mon visage se fendit d'un sourire ravi.
©gotheim pour epicode


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