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Frères d'Armes

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Partenaire - Solo
Intrigue - suite du Siège d'Arcadia, en lien avec La Liste de nos Cauchemars.

— Capitaine Katzuta.

Il n'y eu aucune réaction. Le Lieutenant Lancaster eu un moment d'embarras devant la situation, sachant que l'homme n'était pas atteint d'un sommeil persistant, étant même en mesure d'entendre les choses plus distinctement que d'autres, mais cela n'enlevait rien à sa vision, celle d'une personne épuisée. Assommer, aurait sans doute été un terme plus correct. Ce dernier n'avait eu que peu de temps de repos avant la bataille, alimenté par la nécessité et une rancoeur devant le constat qui avait été celui du Messager des Cieux, celui où son travail en Terre Blanche avait été souillé de Mal. S'en était suivi un cours temps de répits à la suite des combats, où l'Insaisissable avait déployé toute l'étendue de son talent pour assurer le contrôle des cieux aux forces angéliques et à leurs alliées, au coeur d'Arcadia, lorsque les Dragons ne le pouvaient. Ce n'était pas quelque chose qu'on déconsidérait, mais ce qu'il s'était passé avec le Capitaine Yüerell avait déjà fait tout le tour des environs et ne manquait pas d'enchaîner les rumeurs. Décidément, il savait faire sensation là où personne ne l'attendait, celui-là ! Relâchant un soupir, Chÿsam n'eu d'autre choix que d'agir ; poser une main sur l'épaule de son supérieur, sans brusquerie, espérant l'éveiller. Au contact de ses doigts sur sa chemise, Neah ouvrit les yeux, observant son collègue.

— Capitaine, on vous demande.

Il avait chuchoté, sans plus de précision. L'engourdissement à son épaule en était la raison, puisque la tête de Mancinia reposait contre lui. À son tour assommer par ses tâches militaires et médicales, la Fille du Soleil s'était assise à côté de lui, pour discuter des événements, avant que l'un et l'autre ne s'assoupisse. Endormie ainsi, à ses côtés, elle semblait avoir un air vulnérable. Son Gardien l'observait d'un oeil neutre, avant de délicatement attrapé son visage avec sa main et de la reculer en douceur vers le pilier de la tente temporaire où ils se trouvaient. L'Ange ne doutait pas qu'il en était un coussin confortable pour son Humaine, mais il devait partir et la remettre sur le sol dur et glacé de la nuit n'était pas une bonne idée et prit le temps de l'installer un peu mieux, rabattant sa couverture autour des épaules et de son torse pour lui donner chaud. Il remis une mèche rapidement, avant de se redresser et de sortir de l'endroit, où dormaient des Soldats et quelques blessés légers resté en retrait pour des besoins d'organisation. L'air nocturne le réveillait pleinement, tandis qu'il remettait sa veste sur ses épaules.

— Quelles sont les nouvelles ?
— Il s'est avéré que de nombreux survivants n'étaient pas indiqué dans la liste initiale transmise par l'Ordre.

Il retint une insulte.

— Sait-on pourquoi ?
— Non. J'imagine, à titre personnel, qu'il s'agissait d'un moyen de faire pression sur nous, le moment venu.
— Ou d'obtenir des informations concernant nos méthodes militaires.

Chÿsam ne dit rien de plus, mais n'en pensait pas moins. Le Capitaine eu un soupir discret. Est-ce que ça remontait réellement à aussi loin ? Quand est-ce que ces manoeuvres avaient-elles débutées ? ... L'Ordre avait agit seul sur la Terre Blanche. Quelle amère ironie. Lui, il n'avait été que suspicion envers le Prince Noir et ses subordonnés, alors qu'ils étaient les seuls à avoir tenu leur Parole, à l'inverse de ceux qui étaient leurs alliés et qui avaient tout dénaturé au profit d'une corruption nauséabonde. Néanmoins, en cet instant, le passé ne devait pas être prioritaire. Ils avaient de nouvelles tâches et ce n'était pas aux Jardins de Jhēn que ces dernières seraient centrées. Dans le silence de la nuit, Neah ne pouvait se permettre de s'attarder plus longtemps.

— Capitaine.

Ce dernier n'avait pas esquissé trois mètres que son pas s'interrompit.

— Carnille. Essien. Vous avez terminé votre tour de garde ?
— Oui, Capitaine. Rien à signaler.
— Fiekce est à deux doigts de s'évanouir, maintenant, se moqua gentiment sa collègue.
— Ne te moque pas de moi ...

L'Ange n'avait même pas l'envie d'haussé le ton en protestant vivement, contrairement à son habitude. Neah ne dit rien, le considérant quelques instants.

— Il s'agissait de ta première bataille.
— ... Oui.

Ce n'était évidemment pas comment il l'avait imaginé, c'est certain. Ce Fils de Réprouvé, qui avait renié ses racines, avait certainement grandit dans un climat guerrier et s'était attendu à quelque chose de plus, mais malheureusement, dans cet endroit, cela avait eu un goût d'amertume et de cendres, plus que de gloire. Il verrait ultérieurement avec lui, mais pour l'heure ...

— Je suis attendu. Prenez du repos, nous discuterons plus tard.
— Oui, Capitaine.
— Mais ne serait-ce pas mon petit Neah que je vois là !

Ses deux subordonnés restèrent totalement interdits devant l'intention joyeuse, presque narquoise, employé par l'homme pour désigner leur Capitaine, apparu dans le dos de ce dernier, à quelques pas, pour s'assurer qu'il s'agisse bien de lui. Chÿsam avait cligné des yeux, déconcerté, se retournant à moitié vers le malpoli, mais son visage devint incomparable la seconde suivante, avec la sensation désastreuse de s'être prit un véritable coup de poing dans le ventre. De prêt à enseigner les bonnes manières d'un regard froncé, l'Ange avait l'expression de celui qui venait de voir un mort. C'était le cas, d'une certaine manière. Un véritable spectre. Neah, lui, avait clairement reconnu sa voix. Il n'y avait pas deux intonations similaires, avec ce petit air chaud dans le creux de la voix. Il prit une inspiration, comme pour se tenir prêt. Et se retournait.

— Quelle tête vous tirez, les gars ! J'ai mis du temps à vous trouvé, essayez au moins d'être plus démonstratifs !

Pendant une poignée de secondes, le Capitaine Katzuta se figea. Ses yeux, profonds, avaient désormais une émotion violente en leur creux. Jamais, non, jamais, il n'aurait cru le revoir.

— Ace.

Sa voix n'était qu'un murmure. Comment prendre conscience que votre vieux compagnon d'armes se tenait devant vous, plus de quinze ans après que vous l'eusse cru mort, massacré avec les autres, tué par votre faiblesse ?

— Hé ouais, c'est moi, en chair et en os ! ... Bon, d'accord, plus en os qu'en chair, en l'état, mais vous m'avez compris !

Un silence planait désormais sur l'endroit, mêlant incompréhension des uns et stupéfaction des autres. Plus ou moins.

— Oh, c'est vrai que je dois dire Capitaine, maintenant, c'est ça ? Tu en as pris du galon depuis la der ... !

Neah s'était avancé, relevant sa main vers l'épaule de son interlocuteur, l'attirant envers vers lui dans une vive poussée. Un moyen de mettre un terme à cet échange de mots et de le laisser tomber dans ses bras, de transmettre ce qu'il ressentait d'une honnêteté sincère. L'Ange le serrait comme s'il ne désirait plus qu'il disparaisse de son champ de vision. Par-dessus, Chÿsam vient complété l'étreinte du trio, se retenant de pleurer. Ace restait immobile pendant un instant, comme incapable de répondre à cet étreinte, avant d'esquissé un mouvement.

— Vous allez me faire chialer, les gars.
— Tu pleures déjà.
— ... Nan, c'est de la poussière, tu vois pas comme y'en a ?

Finalement, les choses avaient, de temps à autre, une issue plus joyeuse. Le Soldat Levy n'avait pas été tué après la destruction du Portail. Lui, les survivants et d'autres militaires s'étaient reculé, débarrassés de leurs uniformes pour revêtir celui de civils retourné auprès des Dieux, en se disant que ça serait mieux de monter quelque chose de l'intérieur, si nécessaire. Ils n'ont ni eu le temps, ni le loisir. Il a été esclave à la botte des Démons, avant d'être secourus par l'Ordre d'Hébé. C'était ainsi que, parfois, de nouvelles histoires naissaient. Debout, la main retenant l'ouverture de la tente et à moitié endormie, Mancinia observait le déroulement. Elle avait ressenti un violent pincement au niveau du coeur, non pas quelque chose qui aurait dû l'inquiéter de l'état de son compagnon, car elle ressentait aussi la chaleur et le soulagement, mais cela l'avait tiré de son sommeil et, intriguée, elle s'était risquée au-dehors, par curiosité. En voyant la scène, elle ne disait rien. Juste un sourire tendre sur le visage et une émotion similaire à celle de son compagnon, ce dernier ressentant alors distinctement sa présence, se retournant pour lui adresser un sourire au-dessus de son épaule. Lumineux, malgré l'humidité qu'elle devinât sur le rebord de ses lèvres.

— Oh, par les Aetheri, c'est vous, Mancinia, c'est ça ?

Touché. Il ne l'avait jamais vu, mais vu la réaction de Neah en la voyant, il su que c'était bien elle. Sa familiarité avec la Marquise laissait ses subordonnés incompréhensifs quant à sa manière de le laisser faire, tout de même. Ace avait fait quelques mètres pour mieux la distinguer dans la pénombre environnante.

— Je comprends pourquoi Neah est tombé raide dingue de vous, vous êtes vraiment belle !
— Merci.

Il n'y avait dans sa voix aucun mot qui trahirait un sentiment d'embarra ou une distance glacée devant cet Ange dynamique.

— Je suis heureuse de vous rencontrer, Soldat Levy.

La situation venait de totalement s'inverser en l'espace d'une seconde, Mancinia ayant prit le dessus sur son ami avec un naturel déroutant.

— ... Neah vous a parlé de moi, c'est ça ? ...

En vérité, ce n'était pas le cas. L'Humaine l'avait vécu, tout simplement. Tout, au travers des yeux, du coeur et du corps de son Ange. Leurs entraînements communs, leur amitié, cette complicité militaire, son courage et sa disparition. Elle avait un sourire tellement énigmatique que le Soldat ne savait plus quoi penser, il le voyait terriblement ... reconnaissant.

— Merci d'avoir sauvé Neah.

Cette sincérité venait du tréfond de son âme, heurtant celle de l'homme devant elle. Parce que c'était lui qui l'avait repoussé en arrière, droit sur le Portail, avant qu'il ne soit irrémédiablement détruit.

— Oh, je ... oui, c'est normal.

Démunis devant une femme, c'était bien Ace. Neah levait les yeux au ciel.

— Tu dois y aller ? demanda Mancinia.
— J'ai un peu tardé, en effet. Je reviens rapidement. Et allez prendre du repos, vous deux.
— Oui, monsieur ! dit Fiekce.

Son regard se portait ensuite vers les deux autres.

— Nous t'attendons.
— Oui, je ne bouge pas.

Il avait relâché cela avec un sourire complice envers l'Humaine, comme pour dire qu'ils auraient des choses à se raconter, mais ce n'était pas ce qui le démontait, au contraire. Tu as intérêt. Où il irait le chercher en Enfer s'il le devait.

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