-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Quête] - La mocheté

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 430
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Dim 01 Oct 2023, 22:30

[Quête] - La mocheté 57jz
La mocheté


Partenaire : /
Intrigue/Objectif : Faire exister Næmo pour qu'il vienne casser les écailles à Susannah


Flashback

Jour 1.

La tempête chez les Dæloran finit par s'apaiser. Il n'était pas bien vu ni pertinent de faire durer l'agitation pour la venue au monde d'un garçon. Il n'y avait pas de quoi s'enthousiasmer, rien à célébrer. C'était même plutôt l'inverse. On acceptait son existence à contrecœur et avec résignation. On disait avec peu de conviction qu'il fallait bien qu'il y en ait pour perpétuer la race. Susannah avait récemment appris l'utilité du sperme pour arrondir le ventre d'une femme. Dégoûtée, la fillette avait grimacé et avait trouvé les garçons encore plus repoussants. Elle avait toujours l'impression qu'ils avaient le nez plein de morve et les doigts brunis de saletés. Parfois, elle repensait au Gælyan et à son ami, à sa veste chaude et à son refus vexant. Elle regrettait d'être partie. Elle aurait dû les frapper avant de tourner les talons, ou les forcer à l'embrasser, d'abord l'un, puis l'autre. Elle aurait voulu y retourner, juste pour voir si le garçon était encore posté sur sa falaise. Elle n'osait pas. Sa mère l'avait punie de s'être rendue si loin sans son aval et sans prévenir personne. On l'avait cherchée pendant des heures dès que sa tutrice avait relevé sa disparition et elle avait payé l'inquiétude de sa mère d'un mois entier sans dessert. Tout ça pour un baiser refusé. Alors oui, Susannah détestait d'autant plus les garçons. Et voilà qu'elle apprenait qu'elle récoltait d'un frère. Quelle malédiction. Et s'il disparaissait mystérieusement dans l'abysse ? L'océan n'était pas toujours l'ami des Ondins. Les êtres peuplant son sein ne faisaient pas la fine bouche. Gælyan ou Ondin imprudent, Aylidis avalait impitoyablement les faibles dans sa bouche vorace. Et cette crevette l'était invariablement, faible et inutile. Toutefois, la bleue voulait voir à quoi ressembler le nouveau venu, pour être certaine de pouvoir rapporter à ses amies combien son frère était moche, et y apporter le plus de détails possibles. Elle aimait bien les faire rire, surtout au détriment des autres.

Le berceau tangua comme une barque en pleine mer pendant que Susannah s'y accrochait le temps de se jucher sur la pile de livres afin de pouvoir mieux contempler la chose qui y vagissait doucement. L'ombre de la sœur recouvrit le nouveau-né. « Beurk... T'es encore plus moche que je pensais. » À l'intérieur, Næmo battit lentement des paupières et agita ses poings serrés en entendant le son de sa voix. Il était nu sur le coussin. Il avait une peau parcheminée, couverte de plaques rouges par endroits. La vue de son nombril violacé et à vif lui donna envie de vomir. Ses membres étaient recroquevillés, ses articulations soulignées par les plis de ses bourrelets. Pourquoi était-il si gras et rondouillard ? Elle frémit en songeant que cette chose était sortie de sa mère. En plus, il était chauve. « Tu dis bonjour à ton petit frère ? » Susannah sursauta comme si elle venait d'être prise la main dans le pot de crème au chocolat. Elle fronça les sourcils et trouva Nahoko postée dans l'encadrement de la porte. L'Orine se déplaçait toujours sans faire de bruit. Elle lui souriait avec bienveillance mais ses traits étaient tirés, comme si elle partageait la fatigue de son Aisuru. Mæve était encore alitée, mais elle se plaignait du temps que lui faisait perdre ce repos imposé par son corps qui se remettait de l'accouchement. Susannah estimait qu'elle se lèverait certainement avant le délai recommandé par la sage femme. Sa mère était comme ça, elle était forte et ne faisait jamais ce qu'on lui disait de faire. Seule sa voix avait force de loi. Dans son travail comme dans son foyer. Personne ou presque n'avait d'autorité sur elle. Susannah rêvait d'être comme elle. Qu'on courbe aussi l'échine devant elle, que tout le monde lui obéisse sans discuter. Elle pourrait enfin faire comme bon lui semble.

« Mouais... Comment il s'appelle ? » Susannah descendit sa main dans le berceau et du doigt, appuya sur le ventre gonflé du bébé jusqu'à ce qu'il proteste et s'empare vivement de l'index de sa sœur. Avec une avidité effrayante, il le fourra dans sa bouche. Tétanisée d'horreur, la bleue regarda l'Orine de sa mère comme si elle pouvait la sauver de cette agression imprévue et hautement désagréable alors que sa bouche humide se refermait sur sa phalange et la pinçait entre ses gencives. Les commissures des lèvres de Nahoko frémirent à nouveau sous l'effet de l'amusement. « Næmo. C'est ton père qui le lui a donné. Mæve a déclaré que son nom lui était égal. » Il n'y avait aucun jugement dans la voix de la femme des Arts. Elle s'était habituée depuis longtemps aux coutumes des Sirènes et la situation était on ne peut plus normale. Mæve désirait une fille et était atrocement vexée d'avoir été trahie par ses entrailles. Elle avait naturellement accusé son époux et lui avait jeté divers objets à la tête, les bibelots voletant dans la pièce sous la force de sa magie.

Avec une moue attendrie, Nahoko regarda le bébé. « Il doit avoir faim. Ta mère ne veut pas l'allaiter. Une nourrice doit arriver dans la journée. » Susannah baissa les yeux sur celui qui tétait son doigt avec désespoir. Sèchement, elle récupéra sa main et essuya son doigt sur le tissu du berceau. Le nouveau-né resta le bec ouvert quelques secondes, aspirant l'air avec perplexité. Puis comme rien ne venait, une affreuse grimace déforma son visage joufflu, il rougit violemment et se mit à pleurer avec de gros hoquets sonores. Susannah recula aussitôt, les sourcils froncés et un peu effrayée que son acte occasionne cette assourdissante réaction. « Qu'est-ce qu'il a ? Fais-le taire ! » exigea-t-elle, la panique perceptible dans sa voix. « Il faut faire preuve de douceur avec ton frère. Il n'aura pas une vie facile et n'aura peut-être que toi pour le protéger, tu sais. » L'Orine se pencha et le prit dans ses bras. L'enfant hoqueta encore pour la bonne mesure puis finit par se calmer au grand soulagement de sa sœur qui avait décidé que le bruit de ses pleurs étaient la pire chose qui ait jamais existé. « J'veux pas le protéger. » L'Orine ne répondit pas. Elle tapotait le dos de Næmo et son visage s'était métamorphosé, transfiguré de tendresse. Une vague de jalousie secoua le cœur de Susannah. Ce moins que rien ne méritait pas de lui voler l'attention et l'amour de Nahoko. « Il est moche ! Et il est bruyant ! Je veux qu'il parte ! » « Est-ce que tu veux que je t'apprenne à le porter ? » offrit plutôt l'Orine. Prise de court, la bleue envisagea de refuser catégoriquement mais la curiosité verrouillait sa langue. Elle fit la moue, indécise, et Nahoko l'interpréta comme un accord donné à contrecœur. En quelques gestes précis, elle expliqua à la fillette comment positionner ses bras et l'importance de garder une main sur la nuque fragile du bébé. Susannah songea qu'il serait si facile de le tuer. Contre toute attente, elle ressentit la morsure de l'inquiétude serrer sa gorge. Une odeur particulière monta jusqu'à son nez, pas désagréable, mais pas agréable non plus. Juste nouvelle, et troublante. Silencieuse, elle resta immobile avec Næmo dans les bras, attendant de ressentir quelque chose, un lien qu'elle était supposée ressentir puisqu'ils partageaient le même sang. Rien ne vint. Elle se sentait idiote à le tenir sans bouger. Le bébé soupira, ses poings s'enroulèrent habilement autour des mèches de la bleue et il ferma les yeux, déjà à moitié endormi.

« Tu es contente d'être grande sœur ? » « Non. J'm'en fiche. J'aurais préféré avoir une petite sœur. Ou mieux, personne. Je voulais pas que maman ait encore un enfant. Je ne lui suffisais pas ? » « Ne dis pas cela. Ça n'a rien à voir avec toi. » « Mais elle dit tout le temps que je la déçois. » insista Susannah en refoulant la boule dans sa gorge. Mæve n'était jamais satisfaite. Sa sévérité et son absence totale de compassion blessaient la fillette bien qu'elle eut appris à le cacher pour ne pas s'attirer davantage de critiques. « Elle dit qu'à mon âge, elle-même avait déjà gagné plusieurs concours de musique et de chant et qu'elle était première de sa classe. » « Tu ne devrais pas te plaindre comme ça. Tu sais ce qu'elle en penserait si elle t'entendait. » Un éclair de rage traversa les prunelles gris pluie de la Sirène. Elle eut brusquement envie de jeter Næmo au sol, juste pour le plaisir de briser quelque chose. De toute façon, tout le monde se fichait de lui. Personne ne voulait de lui. Ni d'elle. Elle ne serait jamais assez bien aux yeux de sa mère. « Reprends-le. J'ai des devoirs à terminer. Fais en sorte qu'il ne pleure pas sinon j'irais l'étouffer. » « Toi et moi savons que tu ne le feras pas. Et tu n'as pas d'ordre à me donner, jeune fille. Je ne suis pas ta domestique. » lui rappela calmement Nahoko. C'était vrai. Mæve n'acceptait pas qu'on manque de respect à son Orine. Susannah ne comprenait pas le lien qui les unissait, et elle l'aurait détesté si Nahoko n'avait pas consolé la fillette lors de ses peines quand les piques de sa mère se montraient trop vives. Elle l'avait même aidée à cacher ses mauvais résultats, l'aidait à choisir ses vêtements le matin et venait l'embrasser le soir dans son lit. Elle était la seule à lui demander si elle avait passé une bonne journée, si elle voulait prendre son goûter avec elle. L'Orine était une parenthèse, une bulle de tranquilité dans laquelle Susannah respirait sans que cela oppresse sa poitrine. « Tu vas t'occuper de Næmo, maintenant ? » fit-elle d'une petite voix sans oser rencontrer son regard. « Eh bien, si tu ne le fais pas, qui va le faire ? » « Je suppose que je peux essayer de faire des trucs, parfois... » maugréa la bleue en jetant un regard mauvais au bébé. Elle n'avait aucune envie de faire quoi que ce soit pour cette chose molle et moche. « Je sais pas comment on s'occupe d'un bébé. Je suis encore une enfant. » lui rappela-t-elle. « Pour commencer, tu peux te contenter de le prendre parfois dans tes bras. Et si tu vois quelqu'un lui faire du mal, tu peux l'en empêcher, en m'appelant moi, ou tes parents. » « Et si c'est maman qui lui fait du mal ? » Mæve avait la main leste, et ses bagues avaient parfois ouvert des estafilades sur les pommettes de Susannah. Nahoko posa un regard sérieux sur la fillette. « Alors il faudra consoler ton frère ensuite. Toi mieux que personne devrait comprendre ce qu'il va vivre. » Elle sourit subitement. « Mais tu n'as pas à t'en faire. Je doute que Mæve daigne même le regarder. Je ne crois pas qu'elle se préoccupe suffisamment de lui pour le punir. »

Message I | 1905 mots



[Quête] - La mocheté 7qoc
Merci Jil  [Quête] - La mocheté 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 430
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Lun 02 Oct 2023, 08:33

[Quête] - La mocheté 57jz
La mocheté



Flashback.

Joyeux quatrième anniversaire.

À l'heure où la nuit rechigne encore à reculer au profit de l'aube, Næmo ouvrit les yeux. Il ne faisait toujours pas ses nuits. Il ne parvenait pas à bien à dormir seul dans son lit et se réveillait fréquemment. Le sommeil le fuyait dans la solitude de sa chambre. Les yeux embrumés et crottés, il suivit le ballet paresseux des poissons luminescents en papier au plafond. C'était une création de Nahoko pour apaiser ses inquiétudes nocturnes. Après avoir bataillé avec le drap emprisonnant ses jambes, il s'assit, les cheveux ébouriffés par un cauchemar qui hantait encore ses pensées, la joue marquée par l'oreiller. Un petit frisson le parcourut en déposant ses pieds nus sur la mosaïque glacée.

Aujourd'hui, le garçon fêtait son quatrième anniversaire. Mais aujourd'hui marquait aussi le départ de Susannah. Il n'était pas sûr de comprendre toutes les subtilités de cette information. Il constatait juste que sa soeur paraissait plus mécontente encore que d'ordinaire. Ça l'ennuyait, elle était plus jolie lorsqu'elle souriait et surtout, il payait les pots cassés de son irritation. Son humeur massacrante le contaminait et le nombre de ses bêtises s'était multiplié en conséquence. Nahoko faisait ce qu'elle pouvait pour apaiser les tensions et remerciait souvent ses Ætheri que Mæve soit plus souvent occupée à ses fonctions plutôt que présente à son foyer. Toutefois, les rares fois où elle l'était faisaient la joie de Næmo qui se jetait alors dans ses jambes et réclamait l'attention qu'elle lui refusait. Il tirait sur ses vêtements, gémissait assez fort pour s'assurer qu'elle l'entendait, réclamait ses bras avec espoir. Dans le meilleur des cas, elle se contentait de détacher patiemment ses doigts crispés sur le tissu de sa robe de fonction, puis continuait son chemin dans une royale ignorance ; mais si elle avait passé une mauvaise journée, son fils écopait d'une sévère claque sur le haut du crâne qui déclenchait de grosses crises de larmes. Sèchement, elle appelait alors des serviteurs pour venir la débarrasser de l'enfant qui l'importunait. Mæve n'avait jamais été dotée de l'instinct maternel. Son travail occupait toutes ses pensées et son temps libre était dépensé en mondanités. Son nom impliquait sa présence à de nombreux évènements et elle prenait soin à faire de sa réputation une sphère polie, brillante, incassable, comme la dureté de ses prunelles d'obsidienne. Ses enfants n'étaient que déception. Nahoko lui recommandait la patience, qu'ils étaient encore jeunes, mais Mæve n'avait pas souvenir qu'il fallait "patienter" pour atteindre l'excellence. De son expérience, elle se courtisait et se cultivait dès le début. Il le fallait bien pour réussir à surpasser ceux qui lorgnaient sur leur position. La déchéance guettait n'importe quelle famille qui se reposait sur ses acquis. La jalousie leur attirait nombre d'ennemis, y compris parmi leurs proches. Sans sombrer dans une paranoïa stérile, Mæve ne doutait pas qu'une quelconque défaillance réjouirait la société qui s'empresserait de prendre sa place.

Mais toutes ces considérations échappaient à Næmo. Il trottinait dans la maison éclairée de diffuses sphères bleutées. Il passa devant la chambre de Nahoko sans s'arrêter. L'Orine avait établi auprès de tous que la nuit était dédiée à son temps personnel, à une tranquillité exigée et que seule son Aisuru pouvait troubler, bien que Mæve respectât la plupart du temps le vœu de son Orine et ne la dérangeât pas. Arrivé à la chambre conjugale, qui ne logeait que Mæve car elle ne dormait pas avec son époux, Næmo hésita et suça son pouce, plongé dans l'indécision. S'il se montrait assez discret, il pouvait grimper dans son lit et se lover contre sa mère. Il le regretterait au réveil quand elle s'apercevrait de sa présence, mais le plaisir de dormir tout contre elle, enveloppé de son parfum, réchauffé par son corps compensait bien la punition à venir. Ou bien il pouvait occuper le lit de sa soeur. Elle râlait mais ne le repoussait pas toujours. Parfois dans son sommeil, elle venait même poser son bras autour de lui et le serrait contre elle, le confondant certainement avec l'oreiller qu'elle aimait tenir contre elle en dormant. Il se décida et poursuivit son chemin vers sa chambre dont il poussa la porte en silence. Susannah dormait, un bras jeté au dessus de sa tête et la bouche ouverte. Habilement, Næmo fit tomber l'oreiller logé contre elle et s'inséra à la place, modelant son corps contre le sien et respirant son odeur avec bonheur. Il sentit les battements de son coeur s'accélérer de plaisir avant de ralentir alors que ses paupières redevenaient lourdes. Il colla ses pieds froids contre les jambes de sa soeur qui grommella dans son sommeil sans se réveiller. Un large sourire de bien-être barra en deux le visage du garçon. Quelques minutes plus tard, il bavait abondamment sur le bras de sa soeur.




Plus tard dans la journée, Nahoko arpentait la maison. Elle avait commandé le gâteau préféré de Næmo au pâtissier et le cherchait pour le partager avec lui, et sa soeur qui appréciait les sucreries. Elle trouva l'adolescente dans sa chambre, agenouillée au milieu de vêtements défaits et d'une valise encore vide. « Est-ce que tout va bien ? Tu veux de l'aide pour ta valise ? Un domestique peut s'en occuper, tu sais. » Les larmes aux yeux, la bleue s'empara d'une veste et la jeta avec colère loin d'elle. « Rien ne va ! Je n'ai aucun vêtement qui convient ! Je ne veux pas partir ! » « Mmh. » Il y avait longtemps que le débat était clos et le caprice de Susannah ne modifierait pas la décision de sa mère. « Tu sais où est ton frère ? » « Non. Pourquoi je devrais savoir où est ce mioche, c'est pas moi sa mère. » rétorqua-t-elle avec mauvaise humeur. Classique, songea l'Orine qui ne s'émouvait plus depuis longtemps des crises au sein de la famille Dæloran. « Si tu le vois, dis-lui que je le cherche pour une surprise. » La bleue dressa l'oreille. « Quoi ? Une surprise ? C'est quoi ? Moi aussi, j'ai une surprise ? Pourquoi il aurait une surprise ? » « C'est son anniversaire aujourd'hui. » articula Nahoko, un peu fraîchement. Personne à part elle ne s'en souvenait dans la maison. « Ah. Je ne vois pas l'intérêt de faire quelque chose, il est trop jeune pour comprendre ça, non ? C'est quoi la surprise ? » Parfois, l'Orine avait du mal à avaler l'égoïsme de la soeur. Elle se disait que cela faisait partie des défauts de son âge, mais elle n'avait pas été éduquée selon ses préceptes. Ici, on ne se souciait pas souvent d'autrui. Les intérêts personnels passaient en premier. « Un gâteau, tu sais celui au citron. Il l'adore. » « Non, je ne vois pas. » mentit Susannah qui n'aimait pas découvrir tout ce qu'elle savait sur Næmo. Sa philosophie était de copier le comportement et l'attitude de sa mère en tout point. Or, comme Mæve agissait comme si elle n'avait pas de fils, qu'il était invisible à ses yeux, elle tâchait de faire de même mais c'était difficile lorsque Nahoko la fixait avec sévérité et lui rappelait avec son regard éloquent la discussion qu'elles avaient eu le jour de sa naissance. Le pire était lorsqu'elle avait l'air déçue. De toute façon, Næmo n'attendait pas qu'on vienne s'occuper de lui. Il imposait sa présence, aussi bruyamment que possible. Faire des bêtises était son dernier recours, quand rien auparavant n'avait fonctionné. Il adorait les guerres de guilis même s'il se faisait souvent un peu pipi dessus de rire, il aimait jouer avec les cheveux de sa soeur. Il déclarait vouloir lui faire des coiffures mais elle refusait car il ne faisait que tirer sur son cuir chevelu et lui faisait d'épouvantables noeuds que seule Nahoko réussissait à défaire, armée de sa patience légendaire. Une fois, il s'était infiltré dans la chambre de l'Orine pour voler des tenues, celles qu'il avait trouvé les plus jolies, en gaze de soie fine. À grands coups de ciseaux maladroits avec lesquels il avait failli s'éborgner dans son enthousiasme, il avait découpé dans le vêtement de grandes bandes de tissu dans l'objectif de confectionner une robe à sa soeur pour lui faire plaisir. C'était la seule fois où Nahoko avait haussé le ton contre lui. Il avait mis plusieurs jours à réussir à lui tirer de nouveau des sourires. « Est-ce que tu voudras goûter le gâteau avec nous ? » proposa Nahoko. « Oui, peut-être que je viendrais, si j'ai le temps. » Pour imiter sa mère, elle essayait de donner l'illusion d'être toujours terriblement occupée. « Je viendrais t'aider à préparer tes affaires après, si tu veux. » « Mmh. Merci. »




Pendant ce temps-là, Næmo s'assit lourdement dans l'herbe, entre les parterres de narcisses et de pivoines. Le bout de sa langue sortait entre ses lèvres teintées en violet et ses yeux brillaient de plaisir. Il était nu, car il n'aimait pas porter de vêtements à la maison. Il aimait bien se sentir libre de ses mouvements. Avec un petit gloussement de plaisir, il enfourna la main toute entière dans le gros pot de confiture à la myrtille positionné entre ses jambes. Il ramena ensuite son poing jusqu'à sa bouche et lécha avec application ses doigts. Ses cheveux tombaient devant ses yeux et il les repoussa, y laissant une traînée collante de confiture. Intéressée par la tentante quantité de sucre, une guêpe s'approcha du garçon qui tenta de la chasser avec de grands moulinets du bras. L'action déplut à l'insecte qui se faufila entre les gestes désordonnés pour venir se venger d'une piqûre sur son ventre. La douleur explosa, aussi vive qu'inattendue. La réaction de Næmo ne se fit pas attendre. Il poussa un hurlement strident et éclata en sanglots bruyants. Au plus grand plaisir des fourmis, il renversa le pot de confiture dans l'herbe et se mit debout pour courir à l'intérieur de la maison, les joues sillonnées de larmes et se tenant le ventre. Nahoko l'intercepta dans sa course folle pour trouver du secours. « Nanaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! » pleura-t-il en la voyant. Ses sanglots doublèrent en intensité, atteignant un niveau sonore rarement entendu. La première seconde de surprise passée, Nahoko fit abstraction de la saleté qui couvrait le garçon et le prit dans ses bras pour parer au plus urgent : le faire taire. Mæve travailler à son bureau à la maison aujourd'hui et exécrait être dérangée par du bruit. Susannah passa la tête dans le couloir avec une expression sournoise. Elle espérait un peu que Næmo serait puni par leur mère. Ça lui apprendrait à voler toute l'attention de Nahoko. Comme elle devait partir pour Basphel, elle avait pensé qu'on serait aux petits soins pour elle avant son départ, qu'on se préoccuperait de son état d'esprit afin qu'elle parte dans les meilleures conditions. En réponse, Mæve n'avait rien changé à ses habitudes, débordée de travail et Næmo occupait tout le temps de l'Orine, la seule qui aurait pu se soucier d'elle.

Quand Nahoko réussit à convaincre l'enfant que non, il n'allait pas mourir, et qu'elle lui eut appliqué une pommade apaisante pour résorber le bouton rouge qui s'élargissait sur son ventre, ils s'installèrent tous les trois à la table dans la cuisine. « T'es vraiment qu'un gros chouineur. » se moqua Susannah en sirotant sa limonade pendant qu'un domestique découpait des parts de gâteau. À ces mots, le garçon renifla dramatiquement. « Comment tu ferais sans Nana ? » « Je suis là, alors la question ne se pose pas. Arrête d'embêter ton frère. Il a eu très peur. » « C'était juste un insecte, il a vraiment peur de tout. C'est la honte. » Sans s'en rendre compte, elle avait adopté le même ton sec que leur mère quand elle se répandait en critiques sur ses enfants. « Il n'est pas trop tard pour se débarrasser de lui. » « Susannah ! Non, Næmo ! » Sourd au jugement de sa soeur, le garçon venait d'abattre sa mimine dans sa part de gâteau. « Beurk, il ne se sert même pas de ses couverts. Il me dégoûte... » « Montre-lui plutôt le bon exemple. Tu sais bien qu'il fait tout comme toi. » dit Nahoko avec une pointe d'exaspération dans la voix. L'adolescente s'offusqua. « J'espère bien que non ! Ou alors, il le fait très mal ! » Et très dignement, avec une grâce exagérée, Susannah s'empara de la petite fourchette à dessert et préleva une minuscule bouchée du gâteau qu'elle mit dans sa bouche. Elle essaya de ne pas avoir l'air de mâchonner. Mæve lui avait dit un jour que sa fille devenait une vache ruminante lorsqu'elle mangeait. Mortifiée, Susannah évitait depuis de manger en la compagnie de sa mère et redoublait d'attention sur ses manières à table.

Message II | 2210 mots



[Quête] - La mocheté 7qoc
Merci Jil  [Quête] - La mocheté 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 430
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Lun 02 Oct 2023, 14:01

[Quête] - La mocheté 57jz
La mocheté



Aujourd'hui.

Une légère odeur d'urine parfumait le sillage de Næmo. Leur maison à Port Dirælla se rapprochait davantage d'un vaste appartement que de leur demeure familiale. Il avait moins de chemin à parcourir pour la traverser, ce qui n'empêchait pas son sentiment de solitude de l'étouffer. Seule Nahoko et lui occupaient les lieux. Cela faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas vu sa famille, qu'il n'avait plus aucun contact avec eux. Il avait recommencé à faire pipi la nuit dans son lit. Ce n'était pas inconscient, il s'en rendait compte lorsque cela se produisait car il était éveillé lorsque cela survenait. Il repensait à quand il avait l'habitude de s'infiltrer dans le lit de quelqu'un. De savoir qu'aucun lit n'était occupé le paralysait au fond du sien. Ses dents grinçaient et il ne trouvait aucun réconfort à serrer fort son doudou. Rejoindre Nahoko n'était pas envisageable et il n'y songeait même pas. C'était la seule chose sur laquelle elle se montrait intransigeante. Il sentait alors le liquide chaud et odorant couler entre ses cuisses serrées. L'inconfort qui venait après, l'humidité du matelas qui remontait jusqu'à son dos. Quand sa paralysie cessait, il réussissait à quitter son lit et allait finir sa nuit sur le canapé dans le salon, recroquevillé sous sa couverture pour l'isoler du monde.

Cette fois-ci, il trouva Nahoko déjà installée, lisant un livre à la lueur d'une bougie flottant près de sa tête. « Nana ? » Elle sursauta et se tourna vers le garçon. « Næmo ! Tu m'as fait peur. Tu ne dors pas ? » Il haussa les épaules. « J'y arrive pas. » « Encore ? Tu as fait un cauchemar ? » Son nez se fronça soudainement. « Oh... » Il lut l'épuisement sur son visage. Il essaya de se sentir désolé mais la tristesse submergeait toutes les autres émotions. Il se sentait tout creux à l'endroit où son cœur se trouvait. « Bon. Je m'en occupe demain matin. Viens avec moi, on va te laver. »

L'Orine se leva et prit la main du garçon pour l'emmener à la salle de bains. Elle l'assit sur le petit tabouret en mosaïque et commença à passer le gant moussant sur son corps. Un peu maussade, Næmo se laissa faire, habitué à ce rituel. Généralement, il aimait bien se faire chouchouter, mais il ne se sentait pas d'humeur à jouer à arroser la femme des Arts. Un gros soupir gonfla sa poitrine. « Maman me manque. Papa aussi. » « Je sais. Moi aussi, ils me manquent. » Elle le cachait mieux que lui mais elle supportait mal d'être séparée de son Aisuru sans avoir la moindre nouvelle, la moindre assurance qu'elle allait bien. « Quand est-ce qu'on les revoit ? » Il posait la question tous les jours. « Bientôt, j'espère. » « Tu promets ? » « Je ne préfère pas. » répondit gravement Nahoko. Næmo se mit à pleurer et elle soupira. Elle eut soudain envie de tout lâcher de laisser libre cours à son angoisse. Elle ne pouvait pourtant pas montrer cette facette vulnérable à Næmo. Si elle abandonnait, même quelques secondes, que retiendrait-il ? Elle pensa à Mæve, à sa force et à ses rares sourires auxquels elle avait droit et qui illuminaient ses journées. Sa détermination se raffermit et elle déposa un baiser sur le nez du garçon. « Allons, sèche-moi ces larmes. Que dirait ta mère ? Elle déteste les pleurnicheurs. » essaya-t-elle de plaisanter, bien que cela fut entièrement vrai. « Elle me voit pas, là. » observa-t-il assez justement entre deux hoquets. « Non, mais je peux le lui répéter. » fit-elle, faussement menaçante. « T'oserais pas ! » s'offusqua-t-il. « Si tu es sage, je ne le ferais pas. » « Promis ! » Il chercha sa main et entrelaça leurs petits doigts. Elle sourit et le rinça.

« Tu voudras m'accompagner au marché tout à l'heure ? » Le visage de Næmo se fendit d'un sourire plein de morve qui avait coulé de son nez. « Oui !!! On pourra aller voir les animaux ? Et acheter des pâtisseries ? Et des bâtons de couleur ! J'ai plus de bleu ! » « D'accord. Tu me diras ce que tu veux manger ce midi. » « Des sardines ! Avec de la purée. Avec la sauce comme tu sais faire. » « Ce n'est pas moi qui cuisine. » lui rappela-t-elle. Ils n'avaient pas conservé beaucoup de personnel. Nahoko estimait qu'à deux, ils n'en avaient pas besoin et ils avaient juste gardé un cuisinier, une femme de ménage, et un précepteur pour Næmo. Mæve n'aurait pas voulu qu'en son absence, il cesse d'être instruit. Naturellement, elle n'envisageait pas pour lui de grandes études car elle y voyait un vain investissement avec un garçon, mais voulait qu'il sache au minimum lire et écrire convenablement, ainsi que de savoir bien se tenir en société pour ne pas lui faire honte. Pour le reste, elle ne s'en préoccupait pas vraiment. Nahoko elle, espérait qu'il deviendrait un intelligent jeune homme, assez fort et dégourdi pour ne pas se laisser dévorer par ses féroces congénères. À six ans, Næmo ne réalisait pas encore l'inégalité de traitement dont les Sirènes faisaient preuve envers les hommes, principalement car il n'allait pas à l'école mais prenait ses leçons à la maison. Il n'avait que peu de contacts avec les autres enfants de son âge mais les observait avec curiosité lorsqu'il les croisait. Il les enviait quand il les voyait aller ou revenir avec leur uniforme, bavardant allègrement entre eux. Susannah avait pu aller à l'école elle. Il s'en souvenait. « Pourquoi Susannah revient pas ? » « Comment ? » « Ben, elle s'inquiète pas qu'on puisse plus parler et voir maman et papa ? Et moi ? Je suis tout seul maintenant. » Nahoko cessa de l'essuyer et le scruta avec un petit sourire. « Je ne suis pas là, moi ? » « Si ! Mais c'pas pareil. » Il ne savait pas expliquer en quoi, mais c'était le cas. Nahoko faisait partie de la famille, mais elle n'était pas comme les autres. Il comprenait qu'elle n'était pas de la même race, et son caractère même la mettait à part. « Ta soeur est très occupée. Basphel est une institution exigeante. Sans doute différemment que ce qu'elle aurait eu ici, mais elle doit avoir une bonne raison. » « Je comprends pas. » Non, il ne voyait pas quelle bonne raison pouvait retenir sa soeur loin de lui alors que toute leur famille avait disparu, ni comment elle pouvait l'abandonner à son sort. Se moquait-elle de son peuple maintenant qu'elle côtoyait des Gælyan ? Sa mère ne le permettrait pas. Lui non plus. Il ne la laisserait pas les oublier.

« Est-ce que tu veux que nous lui écrivions une lettre aujourd'hui ? » proposa Nahoko après avoir emmitouflé le boudeur dans une serviette chaude et moelleuse. « Oh oui ! J'pourrais mettre un dessin avec la lettre ? C'est quoi son poisson préféré ? Je vais lui dessiner Fabrice, mon anémone de compagnie ! »




Quand Susannah reçut la lettre par le courrier du matin, son premier réflexe fut de la jeter sans l'ouvrir. Puis elle se souvint que sa correspondance avec Émiloris ne passaient pas par les canaux habituels de courrier de l'école et elle retint son impulsion. Elle porta l'enveloppe à son nez et y décela une note de lys. Le souvenir porté par ces effluves l'effleura avec la douceur des plumes sur sa peau. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas songé à Nahoko. L'Orine lui avait manqué au début, surtout à ses premières semaines où tout était atroce. En quittant la cité bulle, elle avait dû abandonner tous les privilèges auxquels elle s'était habituée. Il n'y avait pas de domestique à Basphel, même si un personnel était mandaté pour tenir l'école propre et en bon ordre. Mais il n'y avait personne pour obéir à ses ordres, repasser ses vêtements ou coiffer ses cheveux comme elle le voulait, comme Nahoko savait le faire. Elle déplia la lettre. L'écriture élégante de l'Orine s'y inscrivait mais elle sut dès les premiers mots que Nahoko avait prêté sa main à Næmo.

Chère grande soeur,

Susannah sourit, devinant que son frère voulait lui montrer ses progrès en bienséance. Elle se demanda s'il avait grandi. En apprenant qu'il était à Port Dirælla avec Nahoko lorsque la sauge avait scindé l'océan en deux, elle s'était trouvée soulagée, le sachant entre de bonnes mains. L'Orine était quelqu'un sur qui l'on pouvait compter, et l'idée que le garçon était peut-être désormais sous la responsabilité de sa soeur ne l'avait jamais effleurée.

Est-ce que tu te plais à Basphel ? Est-ce que tu as tué des Gælyan comme tu avais promis de le faire ? Tu m'avais aussi dit que tu me raconterais s'ils sont aussi horribles et sales qu'on le dit mais tu ne m'as jamais envoyé une seule lettre. Tu ne m'aimes pas ? Quand est-ce que tu reviens ? On ne peut plus parler à Maman et Papa mais moi je suis là. Tu m'as oublié ? Ça me fait beaucoup de peine que tu n'aies même pas cherché à savoir comment j'allais depuis qu'il y a cette vilaine herbe partout dans la mer.

Est-ce que je peux venir te rejoindre à Basphel ? Ici, c'est nul. Je m'ennuie. Je n'aime pas mon précepteur. Il est trop sévère et il pue de la bouche. Il me frappe les cuisses avec sa règle en fer quand je me trompe sur un exercice. J'espère qu'il tombera dans des escaliers un jour. Nahoko dit qu'il est aigri. Je sais pas ce que ça veut dire même si elle a essayé de m'expliquer. Apparemment, c'est parce qu'il est pas heureux. Mais c'est pas une raison pour me taper. Y a que maman et toi qui avez le droit. Maintenant, elle peut plus me frapper, mais elle me manque quand même. Toi aussi, tu me manques.

Gros bisous !
Næmo.

PS : Au dos de la lettre, c'est Fabrice, mon anémone ! Nahoko me l'a offerte quand on allait au marché. J'ai fait un caprice pour l'avoir et elle m'en a voulu mais elle me l'a quand même acheté ! Fabrice est un peu bête mais je l'aime bien. J'ai demandé à mon précepteur de m'apprendre un sort pour que je puisse communiquer avec lui et avoir un ami, mais il a refusé. Il est vraiment nul. Et toi, t'as des amis ?

PS 2 : Je t'embrasse aussi. Viens nous rendre visite, cela me fera plaisir et cela fera du bien à Næmo. Rappelle-toi ce que je t'ai dit. Il n'a que toi. J'espère que tu vas bien et que tu es heureuse à Basphel. J'ai lu un article sur ta participation au marathon du Fessetival, toutes mes félicitations ! Est-ce que tu connais le Conte de Fae qui s'intitule "Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi" ? C'est le premier tome, j'imagine qu'il y en aura d'autres. Il y a un personnage à l'intérieur qui te ressemble un peu, ça m'a amusée.
Nahoko.

Message III | 1912 mots



[Quête] - La mocheté 7qoc
Merci Jil  [Quête] - La mocheté 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Quête] - La mocheté

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Ce n'est pas par là ! - [Quête PV Noïko]
» [Quête] - Va me chercher...
» Quête Partie III
» [Quête S] Le don de la déesse.
» ¤ La création d'une vie (quête pv) ¤
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent de Tælora :: Lyscenni :: Port Dirælla-