Gaiement, un oiseau vint se poser sur le rebord d'une fenêtre grande ouverte, puis, avec un sifflement harmonieux, se mit à chanter les premières lueurs de l'aube, réveillant par cette agréable gazouillement, le propriétaire la chambrée. S'étirant sans grande grâce, Bæwon sortait paisiblement de son sommeil réparateur. Comme à son habitude, pour s'amuser, il essaya de se remémorer un rêve qu'il avait pu faire durant la nuit, alors qu'il restait confortablement installé dans sa couette et ses draps, cherchant d'abord à s'habituer à la luminosité grandissante du début de journée. Il ne se remémora qu'avec difficulté deux ou trois passages qui restaient, malgré ses tentatives infructueuses, tristement flous. Il se souvenait d'avoir sentit l'odeur d'une délicieuse tarte que sa mère avait l'habitude de faire, lorsqu'elle avait des fruits gorgées de sucres. L'image de Demyr lui revenait vaguement, peut-être en avait il rêver ou bien était-ce parce qu'il ne cessait de penser à lui, malgré les années. S'il faisait souvent des cauchemars dans lesquelles son frère apparaissait, soit revoyant l'exil de ce dernier soit ne se voyant pas être touché par l'étreinte des Aethers, contraint de rejoindre ce dernier, il n'en avait plus fait depuis une ou deux semaines, pour son plus grand plaisir.
Toujours bercé par la cérémonie que l'oiseau lui offrait, le lyrienn sortit lentement ses pieds du lits, gouttant à la première morsure de la fraîcheur matinale. Les derniers jours étaient beaux, un grand soleil bercé Su de sa présence, mais il n'en faisait pas moins froid pour autant, l'hiver arrivait à grand pas, bientôt le ciel serait couvert de nuage blanc, et la neige tapisserait l'île. Après s'être habitué quelque peu, il inspira tout en prenant son courage et s'extirpa du confort de son lit.
Bæwon se dirigea ensuite, après s'être vêtu de ses longs kimonos vacillant entre le bleu pastel et le blanc, vers la fenêtre où il vint tapoter délicatement le crâne de l'oiseau, le remerciant pour ce charmant réveil. Tout aussi gaiement qu'il était venu, l'oiseau reprit son envol et virevolta vers l'horizon, perdant la vue du lyrienn entres les arbres entourant la maison. Ce dernier examina avec plaisir l'extérieur, un ciel sans trop de nuage pointé le bout de son nez, tout comme un soleil bienveillant. Le bruit de l'eau coulant dans la rivière à côté était toujours un petit bonheur pour Bæwon qui aimait, parfois, s'installer au bord de l'eau et simplement écouter la nature et ses mélodies. Un soupir de bonheur plus tard, il quittait sa petite chambre amplement suffisante pour rejoindra la pièce principale de la maison. A travers sa porte, il sentait déjà l'odeur du bois fumant dans la cheminée.
Mère était déjà en train de préparer la cuisine, découpant méticuleusement les navets qui lui servirait pour le repas du midi, à côté d'elle, sur la table, la grande casserole dans laquelle elle faisait mijoter ses plats se remplirait au fil de la matinée. Ce fut une brève discussion qui amena Bæwon à devoir se rendre au marché local de l'île durant la matinée. Ayant besoin de divers ingrédient qu'elle n'avait plus, Mère lui demanda d'aller les lui chercher. Tâche qu'il accepta avec plaisir, dans un premier lieu il aimait à rendre ses parents heureux - quel soulagement cela serait-il si l'étreinte venait à lui - dans un second temps cela lui donnait une excuse pour flâner jusqu'au village. Il aimait tant se promener, observer la nature et parler avec les gens qu'il ne pouvait refuser.
Aussi, après un petit déjeuner simple mais suffisant pour lui, il prépara ses affaires pour s'apprêter. Plus d'une demi-heure plus tard, le voilà vêtu et propre, prêt à se rendre au village.
