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 [Q] - Le Molosse du Voile Blanc… vraiment? | Solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 17 Sep 2021, 21:44



Partenaire : Me, myself and I ♪
Intrigue/Objectif : Miles teste la Bague Eversha à quelques reprises avant sa mission d'infiltration chez Hébé afin de ne plus ressentir le malaise qui le prend lors de son port.


« La première fois est toujours un calvaire. Les deux semaines après qu’Erika ait mis la main sur cet anneau, quelques gars de la caravane ont voulu essayer de porter la bague eux aussi. Seulement, la douleur est si intenable et si extrême qu’ils ont pris peur et ont juré de ne plus jamais toucher à cette horreur. »

À l’intérieur de mon poing, je pouvais sentir le froid émanant du métal qui se frottait à ma peau, ouvrant tranquillement ma paume afin de contempler le bijou et ses fines gravures. Je pouvais les comprendre. Cette horreur, comme ils semblaient l’avoir surnommé, déversait un mal brûlant et absolument insupportable dès qu’un doigt l’enfilait. C’était effrayant, comme si notre corps rejetait la Magie dont elle nous remplissait, dont elle nous inondait. Pourtant, contraint, notre être se repliait sous sa volonté, incapable de lui résister. Petit à petit, nous étions en mesure de sentir l’artefact nous vider complètement de notre essence, substituant celle-ci de sa matière, de sa Magie, l’étranglement qui nous étouffait n’en étant que plus terrible et persistant. On ressentait le changement s’opérer en notre sein, notre peau se tendre lorsque l’on grandissait, nos os se fracturer lorsque l’on rapetissait, nos dents se durcir et s’étirer lorsqu’elles s’aiguisaient. Quand des membres se métamorphosaient ou se rajoutaient à notre anatomie, il était possible de percevoir, au plus profond de notre être, l’altération de chacune de nos cellules, une altération qui répandait une vive chaleur. Au mépris de tout, elle nous assaillait et nous rongeait les veines, la moelle, les muscles, la chair…

« Pourtant, Erika ne semblait pas avoir trop de mal à la porter, cette bague. Sûr, les premières fois qu’elle l’a enfilé, elle a autant morflé que nous, mais à force de la porter, encore et encore, elle a fini par être la seule à être en mesure de l’équiper sans répandre ses boyaux sur le plancher. »

L’image était absolument char-mante – merci beaucoup Anesa –, mais je saisissais son point, celui-ci étant on ne peut plus clair à mon esprit. Si je voulais m’habituer au martyr, il me fallait entraîner mon corps et mon esprit à subir les contrecoups de ce changement d’essence. Depuis que j’étais revenu de cette réunion auprès de la caravane Djötchi Kan, je n’avais plus retouché à la bague, moins par crainte de souffrir à nouveau que pour respecter la promesse faite à l’Oklilleirro à la suite de mon réveil. Un peu moins de quatre heures s’étaient écoulées lorsque mes yeux avaient fini par s’ouvrir. Je m’étais sentis toujours aussi mal, nauséeux et pantelant, mais la souffrance s’en était allée, remplacée par une ardeur vive sans lancinement. C’est à cet instant qu’une ombre s’était étendue jusqu’à mon faciès et que j’avais aperçu le visage familier d’Anesa, encadré par sa chevelure rosée. Elle m’avait expliqué ce qui s’était produit, de l’instant où j’avais glissé la bague à mon doigt jusqu’à ce que je tombe dans les pommes. La Marcheuse m’avait également confié qu’elle et les autres membres de la caravane, présents au cours de l’essai, avaient vécu une bien étrange expérience alors que je tentais de supporter la douleur qui écorchait à vif ma conscience.

« Pendant un instant, nous avons partagé ta vue et ton ouïe… »

Je n’y avais pas cru sur le moment. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant, mais sous l’insistance de l’Oklilleirro, j’avais tenté d’appeler à nouveau ce pouvoir mystique. Physiquement, j’avais encore mal, mais mon esprit me paraissait plus en paix, tranquille. Petit hic, seulement : je n’avais aucun souvenir de comment j’avais bien pu réaliser une telle prouesse. Tout ce dont je me rappelais était la morsure de la douleur qui m’avait agrippé et lacéré. L’intérieur de mon crâne n’avait été que lit de flammes et fer de tourment, mon âme ayant gémit et hurlé incessamment pour qu’une main salvatrice vienne la consoler et jeter quelques eaux froides au brasier qui s’acharnait à l’immoler. Mais j’avais beau avoir essayé, encore et encore, ce n’est que très tardivement que j’étais parvenu à reproduire ce qui s’était passé, Anesa se figeant dès que la connexion entre nos sens s’était accomplie. Pour moi, rien ne changeait vraiment, si ce n’est que je sentais soudainement un poids se poser entre mes deux oreilles. En revanche, l’Oklilleirro, avait été émerveillée par le résultat, surtout que, cette fois, ma vision n’avait pas été embrouillée par le calvaire de mon supplice; mes oreilles n’avaient pas été écorchées par mes rugissements; tous mes sens n’avaient plus été confus par la puissance de l’artefact. Tout avait été bien plus clair et calme, comme le courant d’une rivière dans lequel nos deux esprits s’étaient laissé emporter. Et enfin, j’avais rompu le partage, levant les yeux dans sa direction. Ce fût très… particulier à cet instant. Jamais je n’avais vu Anesa m’observer de la sorte, avec ses grands yeux argentés, éclairés par l’éclat scintillant du Soleil couchant. Elle avait paru sincèrement contente et excitée, mille idées fourmillant certainement sa psyché, lorsqu’elle avait sauté sur mes mains, m’enjoignant à maîtriser ce pouvoir.

« Tu ne sais pas à quel point ça nous sera utile! » S’était-elle exclamée avant de se rasseoir, fébrile, un pied sautant rapidement contre le plancher pour illustrer la peine qu’elle avait à refouler l’émoi de sa découverte.

Pourtant, elle s’était obligée à reprendre un semblant de contenance, ne serait-ce que pour m’aiguiller sur la suite qui se profilait concernant l’anneau et moi. Lentement, elle avait alors désigné mes mains, et j’avais suivi son signe d’une œillade, me paralysant de surprise à la réalisation qui se montra à mes yeux. Mes cicatrices avaient véritablement… disparues. Elles n’étaient plus là. Promptement, j’avais roulé mes manches, touché mon visage, levé mon chandail en quête d’une lésion, n’importe laquelle, mais la réalité restait inchangée : il n’y avait plus aucune trace de déchirure sur mon corps. Je m’étais vraiment réveillé dans un tout autre réceptacle humain; nouveau et vierge. Et ce n’était pas tout. Anesa s’était mise à sourire en m’indiquant le haut de mon crâne, me faisant découvrir une paire de courtes oreilles pointues, blanches et douces; elle m’avait incité à me redresser un peu également, me faisant prendre conscience de l’apparition d’une queue longue et touffue qui s’était développée un peu plus haut que le début de mon séant. J’avais déjà senti que quelque chose dans ma mâchoire avait changé – mes canines s’étaient allongées – mais d’autres détails avaient été mis en lumière dès que j’avais, peu à peu, repris contact avec la réalité. J’étais plus petit, le poids sur ma tête m’avait paru plus importante aussi, comme en témoignais l’épaisse et longue chevelure qui couvraient désormais mon crâne, et les ongles à mes doigts s’étaient rallongés, aiguisés… Ce sont des griffes? Me souvins-je m’être demandé, légèrement hébété. Ce n’est pas comme s’il s’agissait de la première fois que j’observais une telle particularité morphologique, ayant été entouré, pendant presque la moitié de ma vie, d’Hommes-Bêtes aussi nombreux qu’uniques. Toutefois, dans le cas présent, il s’agissait de mon corps, de ma personne. Je n’avais cessé de m’émerveiller, à l’instar d’Anesa qui, un peu plus tôt, m’avait regardé avec mille étoiles dans les yeux : à cet instant, j’avais dû inspirer la même énergie.

« Si tu es toujours d’attaque à nous suivre dans cette mission, même après ce que tu viens de goûter, viens ici à chaque jour, pour que tu puisses t’entraîner et supporter les effets de la bague. »

C’est ce qu’elle m’avait conseillé, m’arrachant à mon examen.

« Mais, s’il-te-plaît, n’essaye pas de la porter tout seul, sans personne pour te superviser. On sait jamais ce qui pourrait t’arriver alors tant que tu ne maîtrise pas sa puissance, j’préfèrerais que tu t’exerces avec au moins une autre personne dans les environs. »

Je fermais les yeux, serrant une dernière fois l’anneau dans mon poing, mettant fin aux réminiscences.

« Je vais enfiler la bague, Deven. Désolé d’avance si je te dérange… »

Assis au coin de la table de réunion, Deven organisait certains documents, ma voix l’interpellant et l’obligeant à mettre brièvement de côté son travail.

« T’inquiètes, c’est que de la paperasse de toute façon. J’arrive. »

Rapidement, il tira sur sa chaise afin de l’amener à hauteur du lit et s’y assit. Je pris alors une profonde inspiration, préparant mon esprit à ce qui allait bientôt survenir. Puis, d’une assurance plus ou moins sincère, je fis entrer mon doigt dans l’anneau, un cri explosant au fond de ma poitrine. Mais cette fois, je le retins de sortir, endurant la souffrance qui courut, affolée, dans l’ensemble de mon corps.



Tous les jours, je restais enfermé à l’intérieur de la salle de réunion de la caravane Djötchi Kan, au moins pendant quelques heures. Mon exercice quotidien? Mettre, enlever, fixer, ôter l’anneau à mon doigt jusqu’à ce que mon corps se révolte violemment. Les premiers essais, sans exception, se concluaient toujours par un évanouissement, une migraine qui me donnait l’impression de vouloir fendre mon crâne en deux ou un insupportable haut-le-cœur qui secouait tout mon être. Toutefois, petit à petit, je parvins à endiguer la douleur qui me traversait. Les cris qui, aux premiers jours, me brisaient les cordes vocales n’étaient plus que quelques halètements exténués, les soulèvements d’estomac s’étaient adoucis en légères torsions de boyaux, alors que ma tête réussissait enfin à supporter plus facilement les maux qui le matraquaient. Ce soir encore, les maux n’étaient plus intolérables, simplement déplaisants, et lorsque je retirais la bague, ce fût comme si une soudaine bouffée d’air voulu entrer dans mes poumons.

« Terminé pour la soirée? »

Je redressais la tête, croisant la mimique d’Anesa.

« Ouais. J’pense que je commence à avoir la main, lui fis-je savoir en respirant un grand coup, cherchant le coffre de l’anneau en tâtonnant autour de moi. Merci encore pour ton assistance de ce soir.

- Pas de problème. Puis, tu nous offres un sacré spectacle, faut pas se mentir.

- Content de savoir que mon infortune te fait tant plaisir, espèce de sans-cœur, grinçais-je des dents, quittant le lit.

- Hahaha! »

Je la dépassais tout en la bousculant, faussement blessé, afin de tracer mon chemin jusqu’à la bibliothèque. Cependant, avant que je ne sois hors de sa portée, l’Oklilleirro me retint par le bras, dardant ses iris sur mon visage abîmé.

« Tu peux la ramener chez toi si tu veux.

- … Quoi?

- La bague, précisa-t-elle, désignant le coffre que j’avais en main et dans lequel le bijou reposait. Tu peux la ramener chez toi. J’pense que tu n’as plus vraiment besoin de supervision maintenant et si t’as envie de continuer à t’exercer, tu pourras au moins le faire chez toi, sans devoir te taper toute la montée jusqu’à la Vigilante. »

Pendant une poignée de secondes, je ne pipais mot, terminant par esquisser un sourire, me retournant complètement dans sa direction.

« Génial! Merci. J’vais en prendre soin, promis.

- T’as intérêt ou je m’occuperais personnellement de te faire bouffer le plancher.

- Faudrait encore que t’arrives à m’attraper.

- Me mets pas au défi, Köerta. »

Nous nous échangeâmes un sourire, Anesa me libérant du même fait.

« Aller! Bonne nuit! On se retrouve demain pour la réunion?

- Ouais! Bonne nuit à toi aussi. »



« Alleeeeeeer, Pa’! Montre-nous! On veut voir!

- C’est un coup bas de nous parler de cette bague et de te raviser ensuite!

- Montre! Montre! Montre! »

J’aurais dû me la fermer, je crois. Toto était en train de se balancer comme une dingue sous adrénaline à côté de moi, alors que Kaine m’empêchait de quitter le divan, oppressant.

« D’accord! D’accord! C’est bon, j’ai compris, j’vais le faire. »

La petite Orisha poussa un cri de joie avant de se rapprocher, posant ses coudes sur mes genoux, m’observant d’un air contemplatif. Sur ma gauche, Kaine me fixait tout aussi scrutateur, tous les deux attendant avec impatience de voir ce qui allait se produire. Ils allaient être déçus. Il n’y avait pas grand-chose de si phénoménal, pas d’explosion ou de superbes lumières enchantées. Pourtant, une fois la bague enfilée et la transformation complétée, les yeux de mes enfants s’agrandirent brusquement.

« Par les Ætheri! Tes cicatrices! T’as la peau toute lisse! E-Et ce sont des vraies oreilles que t’as sur la tête?

- T’as même une queue! T’es vraiment poilu, dis donc!

- Wouah! Regarde Kaine, ses quenottes de Vampire, là, hahaha! »

Je les laissais me palper plus par résignation que par plaisir, leurs doigts s’emmêlant dans mes cheveux, qu’ils décrivaient de crinière polaire, et s’amusant avec mes oreilles.

« HAN! Fais voir ton apparence animale maintenant! »

Cela ne prit qu’un instant pour que je cède à la pression qu’exerçait leur regard sur mes épaules et, dans un soupir, je me concentrais, faisant bouillir la Magie qui sommeillait en moi. Et lorsque j’ouvris les yeux…

« C’est absolument gé-ni-al!! »

Je me trouvais à même hauteur, pratiquement, que le visage de Toesia, qui venait de poser ses paumes sur les coussins du divan, émerveillée. Rapidement, elle repoussa les vêtements qui m’entouraient – je les perdais dès que je me transformais en Renard.

« T’es trop mignon, Pa’! Han! Je peux te prendre dans mes bras? J’peux te flatter? »

J’acquiesçais en balançant légèrement ma tête vers l’avant, et me laissais alors guider jusque dans les bras de ma fille. Elle se mit à me gratter entre les deux oreilles, tandis que son frère approcha son visage de mon museau.

« Hahaha! Paie ton titre de Molosse! T’es tout minuscule. Je lui adressais une grimace entre mes crocs, le jeune homme passant alors son regard de moi à mes vêtements durant quelques secondes. … »

Il ne dit rien, mais je pus deviner l’hilarité de son rire rien que par la malice qui fleurit à ses lèvres. Je me mis à grogner à son visage, Toto éclatant de rire en remarquant que je me fâchais contre Kaine. Toutefois, le sourire de l’adolescent s’adoucit et demanda à sa sœur s’il pouvait me porter, lui aussi. Ces deux-là… J’allais les tuer. Ils me prenaient vraiment pour leur toutou?

« Fais pas ton bougon, Pa’, voulut me réconforter l’archer en me grattant le menton, rigolant avec douceur. On trouve ça trop cool. T’es le plus beau renard qu’on a jamais vu. »

J’émis une sorte de petit glapissement faussement offensé. Pour se faire pardonner, les enfants me couvrirent d’encore plus d’attentions, m’arrachant un sourire à la surface de mes babines.


2 422 mots | Post I | FIN




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