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 [Quête Ouverte] - Tehila

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Latone
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Latone
Sam 23 Jan 2021, 18:12



Tehila



" Tu crois que cela suffira comme ça ? " Tiva déposa le dernier pétale sur la surface, les effluves parfumées la tentaient presque de se plonger dans le bain, de tout oublier en un instant.

" C'est parfait. " D'un œil avisé, Minco observa leur ultime œuvre commune avant le début de la cérémonie.

Ce soir, la Hǫfðingi Léto Sùlfr, la Souriante, se mariait avec le Darka'Mri'Tuor Miles Lukhas Köerta, le Molosse du Voile Blanc. Pour les membres du harem royal, cet événement était loin d'être un secret. Le souhait de la Reine s'était tout autant répandu au sein du cercle fermé des Draugrs. On contait l'idylle de la Chamane avec un étranger, on finissait par apprendre qu'il était de Mior. La nuance s'amenuisait et prenait forme sous le nom de l'Orisha. Les mariages hybrides s'avéraient rares, celui-ci était unique. Il était ainsi une première pour le peuple d'Edel et d'Ezechyel : la Reine en personne allait se lier à un non-Chaman. À l'extérieur, les esprits s'émoustillaient. Officiellement, cette union symbolisait l'alliance définitive avec la Confrérie des Corvus Æris. En vérité, une simple formalité ; après tout, Mior soutenait depuis plusieurs missions l'efficacité et l'avenir florissant qu'un tel lien pourrait créer. Dans tous les cas de figure, un mariage, d'autant plus avec leur Maîtresse des Esprits, apposait du baume à leur cœur endeuillé par les récents événements.

Ré'Takoda'Wa – Minco – prit la main de Kah'Yona'Am – Tiva – afin de rejoindre la Hǫfðingi. Cette dernière les avait chargés de préparer la chambre conjugale pour la consommation du mariage, et c'était chose faite. Léto était aventureuse et souhaitait découvrir leur confection en même temps que Miles. Les deux membres du harem étaient persuadés que la Souriante sera comblée. C'est pourquoi ils la retrouvèrent dans une autre pièce de Zaowa, privatisé par les soins de la Sùlfr afin d'entamer une étape importante de cette soirée : le rituel de purification.


~~~

D'une délicatesse à toute épreuve, embrun d'une sensualité fascinante, Takhi plongea ses premières phalanges dans la peinture corporelle. Son doigt alla chercher le visage de l'Orisha afin d'entamer son travail. La pièce était plongée dans une épaisse fumée odorante, on discernait à peine à plus d'un mètre de soi. La coutume exigeait que, lorsque l'élu étranger n'était pas suffisamment initié aux mœurs des Chamans, il devait rester trois lunes avec une tribu avant le mariage. En soi, Miles Köerta n'était pas un inconnu, en témoignait son titre honorifique. Léto en avait discuté avec Mior et son fiancé dût tout de même rester la veille avec la tribu nomade. C'était au moins l'occasion pour les enfants Orishas d'avoir leur premier contact avec le peuple reclus. Le jour fatidique, durant l'après-midi, ils furent tous les trois escortés jusqu'à Zaowa. Draaskag, leur second fils, prit la peine de garder un œil sur ses frangins de par-delà l'Océan, tandis que leurs parents se préparaient. Personne, à part les Chamans autorisés, ne pouvait voir les futurs mariés avant le début de la cérémonie.

Hoh'Nokomis'We – Takhi – se présenta à l'élu et le fit pénétrer dans une chambre aux allures d'atelier. Douce et compréhensive, la Chamane appliqua les préparatifs pour Miles et lui expliqua le principe de la purification, ainsi que le déroulé du mariage. Tandis qu'il fut lavé, la dernière membre en date du harem fit brûler plusieurs plantes hallucinogènes. Invité à rester au centre du tapis, Takhi laissait l'Orisha s'imprégner de la fumée pour apaiser son Esprit. Au bout de plusieurs minutes, la jeune femme en vint à ce fameux moment de peindre le visage du marié. Quatre gouttes vertes aux contours roses – une sur l'arête du nez, une sur chaque joue, une sur le menton – puis des lignes fortes et blanches autour des yeux et le long de la mâchoire. Étant une Raya, le résultat était tout bonnement parfait. De toute manière, les Raoni et autres Raya feront une dernière vérification plus tard. Satisfaite de son œuvre, Takhi se recula sur le tapis pour observer le marié dans son ensemble. Il semblait prêt.


" La Hǫfðingi vous invite à porte cette toge pendant la cérémonie. Elle présenta la courte pièce blanche dans un coin ; sublime, immaculée, dénuée du moindre défaut. D'ordinaire, les mariés restent nus, mais elle est consciente que vos propres enfants ne sont pas – encore – habitués à nos coutumes. Cela ne changera rien pour les Ætheri, pour Isahora. " Plus particulièrement la notion de pudeur. Même si, durant le mariage et les prochains jours, ils finiront forcément par se confronter à la nudité. Les enfants Chamans s'y habituaient très jeunes.

Bien évidemment, la décision lui revenait tout autant et la Sùlfr suivra les volontés de son amoureux. Curieuse, l'amante de Léto ne pût s'empêcher d'observer le Köerta. Ses muscles étaient endurcis, enhardis par leur passion commune avec la Hǫfðingi. Son corps portait les stigmates d'un vécu attristant. En soi, Takhi comprenait l'attirance de la Titanide. Mais ce n'était pas que ça. Il suffisait de plonger dans les vermeils du Molosse pour capter toute son implication, tous ses efforts pour rejoindre leur élue sur le même chemin. Aisément grillée, la Raya se reprit sur-le-champ.


" Êtes-vous prêt ? Ce n'était qu'une courtoisie mais le moindre doute était important. Au bout du compte, elle se releva. Suivez-moi, nous allons la rejoindre. Zaowa pouvait être un véritable labyrinthe pour les non-initiés. Vous devrez vous tenir la main jusqu'à la fin de la cérémonie. "


951 mots ~
Tehila = Amoureux (en Oddelegy)



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 31 Jan 2021, 19:33


Crédit : Inconnu.

« Oh… Pa’? Elle est là. »

Je redressais légèrement la tête, suffisamment pour apercevoir l’aîné qui se tenait non loin de l’entrée. À ses côtés venait de s’avancer une jeune femme aux longs cheveux bruns et aux iris d’un vert sapin, parée d’une tenue et d’ornements qui me firent aussitôt songer à une danseuse. C’était la première fois que je la croisais au sein du Palais, mais son odeur se grava instantanément dans mon esprit, comme tous les nouveaux parfums que j’avais capté dans ma vie de Traqueur jusqu’ici.

« J’arrive dans un instant », lui indiquais-je en souriant avant de reporter mon attention sur Toesia.

La petite fille somnolait paisiblement, sa joue appuyée contre ma cuisse, une ligne de bave s’échappant inconsciemment sur la bordure de ses lèvres. Gentiment, je la secouais afin de l’extirper de son sommeil, la gamine émergeant de celui-ci dans un sursaut violent et surpris.

« Où? Qui? Quoi? Comment? »

Ses yeux vairons parcoururent l’intérieur de la chambre, son esprit cherchant à recoller les morceaux du casse-tête, et ce, jusqu’à ce que les embruns du sommeil se dissipe et lui rappelle la situation actuelle. Vif, son regard se porta alors jusqu’à la silhouette de la jeune femme à l’entrée, qu’elle se permit de détailler quelques secondes.

« Est-ce que c’est l’heure? » Bâilla l’enfant avant de s’essuyer la bouche.

J’acquiesçais en lui souriant, ébouriffant sa tignasse d’un geste taquin.

« Pas de bêtises pendant que je suis absent. D’accord, öm nilsal aksoloök? (ma petite guerrière)

- Lairÿaa! (Promis!) »

Mes bras vinrent aussitôt encadrer ses épaules, que j’étreignis avec tendresse. La fillette me rendit le câlin en enfouissant son visage à travers les tissus de mes vêtements, la fermeté de son étreinte m’insufflant un peu de ce courage qui semblait me faire défaut à l’instant.

« T’es nerveux? Me demanda-t-elle en levant les yeux.

- T’as pas idée. J’ai l’impression que mes jambes pourraient me lâcher à tout moment.

- T’en fais pas! Si tu tombes, je te porterais moi-même jusqu’à Ma’! »

J’éclatais de rire, ce qui fit apparaître un sourire sur le visage de la jeune fille, qui envoya l'un de ses poings sur ma poitrine pour m'empêcher de rigoler.

« Je suis sérieuse! J’te laisserais pas tomber à ton mariage!

- Une chance que t’es là, öm aksoloök. »

Le reste du rire continuait de vibrer au fond de ma gorge alors que je la relâchais, me levant définitivement pour aller rejoindre la brune et mon fils. Cependant, à mi-chemin, au lieu de m’arrêter à leur hauteur, je me permis de considérer, un instant, la silhouette de mon deuxième garçon. Soutenu contre l’une des colonnes de la pièce, il paraissait méditer. Toutefois, lorsqu’il perçut mon regard sur ses épaules, Draaskag releva doucement le menton, croisant aussitôt mes pupilles. Naturellement, je lui lançais un sourire, scrutant Kaine du même fait.

« Surveillez bien votre petite sœur pour moi. Je compte sur vous!

- T’inquiètes. On garde la petite peste à l’œil.

- J’ai entendu, idiot! »

L’archer lui tira une grimace volontairement mesquine avant de porter son attention sur mon visage. Nous nous dévisageâmes un certain temps, yeux dans les yeux, les lueurs qui valsaient à la surface de nos prunelles instillant un profond apaisement ainsi qu'un ravissement enchanté au creux de nos esprits.

« On se voit tout à l’heure? Me lança-t-il, tout sourire.

- Ouais. À tout à l’heure. »

Comme sa sœur, je l’attirais dans mes bras.

« Encore bravo, Pa’. Il était plus que temps.

- Raaah! Je t’emmerde! Pourtant, mon étreinte se fit plus chaleureuse autour de son buste, le plat de ma main tapant doucement son dos. Et merci.

- Kaine! Toto! »

Soudainement, tous les regards se portèrent en direction de la petite tête blonde, qui venait de pénétrer à l’intérieur de la chambre après avoir salué la brune, qui patientait toujours à l’entrée.

« Bonjour Nörråke.

- Salut!

- Nono! S’exclama Toesia Eses en sautant du lit pour aller rejoindre sa camarade de jeux.

- Oh? Kewa est là aussi. Bonjour! » Fit-elle en le saluant de la main, le garçon lui répondant par un simple signe de la tête.

L’arrivée de la petite Chamane rajouta un faisceau de lumière au cœur de la pièce, un éclat que je contemplais durant une poignée de secondes, fasciné et charmé. Par le passé, jamais je n’aurais pensé, un seul instant, que j’aurais le droit de vivre comme cela. Pas après toutes les horreurs que j'ai faites. M’éclipsant discrètement jusqu’à proximité de la jeune femme, je me plantais enfin devant elle, lui échangeant un sourire.

« C’est bon. On peut y aller. »



« Vous pouvez ouvrir les yeux. »

Inspiration et expiration. Mes paupières se soulevèrent alors, comme demandé, et naturellement, mon regard s’échappa vers les environs afin de rechercher une glace dans laquelle je pourrais contempler mon reflet. Et à travers les épaisses volutes de fumée, je l’aperçus enfin. Un homme d’une trentaine d’années d’apparence, à la chair déchirée, fracturée, aux cheveux blancs, un peu décoiffés, dont les iris vermeilles ressortaient fortement derrière le contour immaculé de la peinture faciale. Des gouttes vertes et roses complétaient le masque et si la curiosité avait instinctivement porté ma main jusqu’à mon faciès, dans un éclair de lucidité, je finis par la baisser, conscient qu’il ne me faudrait pas défaire le travail qui avait été réalisé avec brio et doigté.

« Très bien », répondis-je à Takhi en me remettant sur pied, lui tournant brièvement le dos pour récupérer la toge, vierge de toute impureté.

Par le passé, jamais je n’aurais pensé que j’aurais droit à une seconde chance. La réflexion tournait en boucle au creux de mon crâne, tandis qu’entre mes doigts, je caressais doucement la texture du tissu. Un sourire, dès lors, revint flotter sur mon visage, en même temps que j’enfilais la pièce de vêtement, qui retomba un peu plus haut que mes genoux.

« Hum? »

Je pivotais légèrement sur moi-même, suffisamment pour capter, depuis le dessus de mon épaule, l'œillade de la Chamane. La brune releva rapidement les yeux pour les reporter sur mon faciès. Si j'étais prêt? Je pris une nouvelle inspiration, m'abandonnant à l'odeur des herbes et de l'encens pour qu'elle galvanise ma psyché.

« Oui, lui répondis-je finalement avant de m'avancer jusqu'à sa hauteur. Parfaitement. »

Takhi parut enchantée, m'indiquant dès lors qu'il me faudrait la suivre pour rejoindre Léto.

« C’est compris. »

Mon cœur battait à tout rompre, menaçant d'imploser, maintenant que les vapeurs de Purification n’atteignaient plus mon esprit. Pourtant, même si la nervosité me tordait l'estomac, j'accueillais l'impression avec exaltation, car il ne s'agissait pas là de doute ou d'incertitude. Bien au contraire. Cette nervosité me faisait chérir l'instant présent, celui-là même qui survint lorsque je compris toute la chance qui m'était donnée, aujourd'hui, d'épouser la femme qui m'avait sauvé.


1 148 mots | Post I




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Lun 01 Fév 2021, 20:07



Tehila



Inspiration. Expiration. Le rituel de purification se termina sur une note douce : la résolution. Le sang et l’ocre se dévoilèrent au travers des effluves et de la fumée. Ils scintillaient. On pourrait presque affirmer que la Déesse Isahora en personne s’était jointe à l’événement. Peut-être était-ce le cas, peut-être que le Lien Divin canalisait ses émotions et l’assistait dans cette épreuve où la force, seule, ne suffisait pas. Dans un coin de la pièce, Minco et Tiva patientaient, religieusement silencieux afin de ne pas troubler la Reine durant le processus. En dehors de ces murs, tout se préparait, tout se goupillait, et tous se rassemblait. Son ouïe fine lui ferait entendre les percussions passionnées d’ouverture de cérémonie, si son Esprit ne s’avérait pas aussi apaisé.

Il ne manquait plus qu’une pièce pour compléter le puzzle. En la personne de Miles, le futur marié pénétra dans la pièce sous le conseil de Takhi. Aussitôt, le sourire ravissant de la Sùlfr apparut et elle se releva. Peinte à l’identique d’érotisme et de santé, ses muscles saillants illustraient une femme déterminée à accomplir ce rituel commun. Le serpent blanc se mordait la queue autour de son nombril, ses cicatrices ne l’affectaient pas, ses maux psychiques s’étaient dissipés. Savant pertinemment que Miles opterait pour la toge, Léto s’était tout autant parée du vêtement, peinant à lui toucher les articulations.


" Öm juishi (Mon amour). "

Délicatement, la Chamane colla son front contre le sien, sa peau épousant avec prudence le Troisième Œil de l’Orisha. Durant ce bref moment de motivation, elle pensa au fait que son fiancé se dévoilait sans anxiété en public. Sans parler de son affiliation à une souveraine, Léto connaissait la discrétion de Miles vis-à-vis de son corps. Habituée à ne le voir aussi "libéré" qu’en privé, la Sùlfr appréciait cette vue. En soi, c’était une victoire pour elle, une preuve de son amour authentique. Ensemble, le couple surpassait les différences et entretenait leur affection.

" Tout ira bien. Murmura-t-elle en plantant ses yeux dans les siens, sa main allant, par automatisme, caresser la crinière immaculée. Serre ma main. Leurs doigts s’entremêlèrent. Si tu vacilles, je te rattraperai. Elle sourit, malicieuse, puis dépérît lorsqu’elle songea au scénario inverse. Si c’est moi, qu’on appelle les Zawa’Kar. " Ils étaient entraînés à soulever des charges lourdes comme elle.

Le bref moment de plaisanterie passé, les deux amoureux purent commencer à sortir du palais. Il n’y aura aucun retour possible.


~~~

D’un rythme mesuré, les tambours sonnèrent l’amorce de la célébration. Partout sur Awaku No Hi, les Chamans s’entassaient pour avoir une vue imprenable sur le lieu de la cérémonie : le Nilgoé. La presqu’île attirait tous les regards, alors qu’on attendait l’arrivée imminente des personnalités à l’honneur. Les tribus firent défiler leurs plus gros talents afin d’honorer un mariage heureux et leurs Ætheri Edel et Isahora. Forcément, les Raya firent preuve d’une démonstration sans faille, tandis que les Souw – tribu originelle de la mariée – ne rougirent pas pour autant face à leurs congénères. D’ailleurs, c’était nul autre que le successeur de l’ancienne Draugr qui allait diriger la cérémonie, une tâche honorable pour le jeune chef de tribu.

Une Aurore Rouge trônait au firmament, annonciatrice de plusieurs longues nuits où Chamans et Esprits célébreront une nouvelle étape dans leur Histoire commune. Malgré tout, ils ne seront pas seuls, car tel était le souhait de son instigatrice : Léto Sùlfr. Présente sur les quais de Zaowa, la Hǫfðingi tenait fermement la main de son juishi. Souw patientait plus en avant au débarcadère, aux côtés des prêtres. Plusieurs mètres derrière la Reine, les enfants arrivaient à peine. Enhardie par la joie, Toesia ne put s’empêcher de saluer sa génitrice.


" Mamäää. " Souffla-t-elle qu’à moitié, alors que Draaskag lui intimait de la boucler.

Léto lui fit un clin d’œil et retint un rire en échangeant une œillade avec Miles. Le navire qui les emmènera au Nilgoé finit à bon port et attendit que ses passagers répondissent tous présents. Durant le trajet, les percussions se firent plus violents et les danses plus endiablées. Awaku No Hi scandait littéralement son ode à l’Amour. L’Aurore teintait les terres d’un mysticisme ensorceleur et séducteur. Dans les rangs chamaniques se discernaient les invités de marque : les Corvus Æris, honorés de l’hospitalité de la Hǫfðingi, profitèrent des épousailles avec piété. La plupart d’entre eux étaient des Darka’Mi’Truor habitués aux coutumes des Mior, mais pas tous. Depuis l’arrivée de Blanche et de ses élus, les natifs se retrouvèrent plus "tolérants" des étrangers, même pour des événements de cette envergure. Tantôt attardés sur Miles, tantôt bercés par l’Aurore, les iris de la Souriante brillaient.

Une fois le bateau amarré au Nilgoé, les chants s’élevèrent et accompagnèrent la rythmique des instruments primitifs. Les voix devenaient rauques, les chants diphoniques cherchaient à atteindre l’Au-Delà. Les chanteurs de gorge étonnaient et subjuguaient. De chaque côté, les Chamans les plus vénérables – Draugrs, dignitaires de tribu, héros – s’alignaient le long des marches pour encadrer l’ascension. Les fiancés atteignirent l’autel sacrificiel, où Souw et les prêtres les attendaient, et montèrent dessus. D’une main de maître, le chef de cérémonie glissa la lame sur deux colombes et deux corbeaux, leur sang collecté par ses assistants. Léto renforça sa prise sur Miles. Les prêtres soulevèrent leurs toges de sorte à atteindre les zones les plus proches du pubis et y tracer la symbolique de l’amour et de l’érotisme, avec le sang du sacrifice. Ceci fait, la Reine fit un signe de tête au Darka’Mi’Truor et, ensemble, ils tendirent leurs mains liées vers l’avant. Souw s’empara d’un autre couteau et réalisa une entaille sur chaque poignet. Le geste à peine terminé, il força les deux plaies à s’accoler, le sang de la Chamane et de l’Orisha se mélangeant comme leurs âmes. Le procédé entraînait volontairement un certain tournis chez les élus, malgré tout ceux-ci avaient enduré bien pires. Deux prêtres enroulèrent un tissu de soie blanche pour refermer la blessure et maintenir la symbiose chez chacun d’eux. Pour l’ultime étape, le reste des religieux terminèrent leur préparation : sang de colombe, alcool sucré et puissant aphrodisiaque. Léto saisit sa coupelle et invita Miles à boire avec elle, d’une traite. La dernière goutte absorbée, Souw leva les bras, alors qu’ils descendirent de l’autel.


" Vous voilà unis, à la Vie, à la Mort. "

D’un cri d’un seul, les Chamans louèrent cette union et les percussions se firent plus fracassantes. La nouvelle arriva jusqu’aux spectateurs les plus éloignés et fit vibrer l’Île. Noyée dans le bonheur, Léto se jeta sur Miles pour l’embrasser avec passion. La fin de la cérémonie les autorisait à relâcher la main de l’autre. Mais la mariée s’y refusait. Pas encore.


1182 mots ~



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mer 03 Fév 2021, 17:59


Crédit : Inconnu.

Face à face, ce contact, seul, parvint à rasséréner l'agitation de mon esprit. C’était le grand jour, celui où les Dieux béniraient notre union, et pourtant, cet instant de flottement me faisait sérieusement penser que nous étions bien ici, loin de la foule, loin des cris et des tambours. Peut-être que ce n’était pas une si mauvaise idée, après tout. Peut-être que nous avions encore le temps d’aller quérir le prêtre de la cérémonie pour que ce dernier nous marie en petit comité… Intérieurement, un ricanement retentit. Il ne s’agissait que d’une réflexion passagère et comme l’adjectif qui la définissait, une fois que Léto eut couché ses paroles au creux de mon oreille, l’idée fût oubliée. J’ouvris un œil au murmure qu’elle laissa flotter un temps, un sourire taquin se dévoilant entre les cicatrices de mon faciès alors que je l’observais.

« Telle mère, telle fille. En vrai, je suis grillé à ce point? Discrètement, mon œillade dériva jusqu’à mes jambes, entièrement découvertes : il était plutôt rare que l’on puisse voir ainsi les fractures de mon corps, sous la lumière du jour. Ce n’est pas si surprenant que ça à bien y penser… Je n’ai aucune difficulté à entendre mes articulations claquer, rigolais-je avant d’apercevoir l’hésitation qui jouait sur le visage de la Chamane, lorsqu’elle songea à sa propre nervosité. Non, non, non! »

L’offense s’était brusquement extirpée de ma gorge. D’un mouvement prompt, tout en conservant sa main au creux de la mienne, je la renversais soudainement vers l’arrière, à la mode Magicienne. L’un de mes bras soutenait son dos alors qu’instinctivement, les doigts de sa main libre vinrent s’amarrer à mon épaule. Elle parut surprise la première seconde, le blanc de son regard s’écarquillant légèrement autour de ses iris écarlate et mordoré. Cela dit, la Souveraine finit par se plier au jeu, levant gracieusement l’une de ses jambes afin de la suspendre dans les airs. Nous nous sourîmes l’un à l’autre, cons et taquins, affirmant ainsi d’un accord silencieux, que la pose était parfaite. Caricaturée à mort, mais parfaite.

« Tant que ta main sera dans la mienne, tu ne chancèleras pas. Si on doit tomber, on tombera ensemble. »

Tel était le vœu que nous nous promettions en ce jour singulier, après tout. Nous nous redressâmes, mes yeux accrochés aux cils des siens. C’était l’une des quelques chorégraphies que la Chamane m’avait enseigné à l’époque, lorsqu’elle m’avait, pour la première fois, appris l’art de la danse. Le souvenir remontait à si loin dans ma mémoire, et pourtant, je m’en rappelais comme s’il s’agissait d’hier encore. Discrètement, mes mires s’arrêtèrent sur l’entrelacement de nos doigts. Depuis cette fameuse nuit, finalement, peut-être que nous ne nous étions jamais véritablement lâchés les mains.



Nilgoé. Le Temple de tous les Dieux, comme on me l’avait expliqué. Mes pupilles se permirent de le détailler un certain temps, admirant les deux colonnes qui auréolaient d'une lueur nacrée, baignées dans le vermillon de l’Aurore céleste. Dans une harmonie sauvage et endiablée, où les pieds, les mains, les couleurs, les bracelets, les rondes et les danses se joignaient au rythme des percussions, nous fûmes bercés et accueillis. Pour les étrangers – comme moi, nos enfants et mes frères de la Confrérie –, un tel tableau ne nous laissa guère indifférents. Les couleurs et les costumes bougeaient et chatoyaient au rythme des vibrations qui secouaient l’intégralité de l’Île; les corps et la Magie s'accordaient à la cadence des musiques, un ballet mystique, pétillant et enchanté valsant devant le merveilleux qui brillait au fond de nos yeux. J’en avais presque oublié que tout cela, que toute cette frénésie, avait été préparée pour elle et moi. J'avais l'impression de vivre un rêve éveillé.

« C’est magnifique… » Échappais-je, subjugué, ma poigne se raffermissant autour de la sienne, en même temps que nous étions escortés par la procession.

Même Toesia Eses, non loin dans notre dos, n’avait plus de mots, les pulsions de son cœur frappant sur les mêmes notes que celles des instruments. Boum! Boum! Boum! Elle nous vit alors monter jusqu’à l’autel, tandis que son propre pas se freina aux pieds de celui-ci : comme le voulait la coutume, seuls les mariés et les responsables de la cérémonie étaient permis d'ascendre le sommet du piédestal. Boum! Boum! Boum! Cependant, elle n’était pas en mesure de voir tout ce qui se passait sur l’autel, sa main allant directement s’appuyer sur le bras de Kaine, ses yeux cherchant à croiser les mires de son grand frère.

« Qu’est-ce qu’ils font à Mäma et Padryë? »

Mais l’archer lui fit signe de garder le silence, qu’il répondrait à ses questions plus tard. L’adolescent ne doutait pas qu’elle se surprendrait à l’entente de quelques détails, et préférait lui en épargner certains. De toute, la fillette semblait tellement excitée par la cérémonie que plusieurs aspects de celle-ci lui échappèrent, et ce, jusqu’à ce que nous nous retournions vers l’assemblée pour descendre le piédestal : il s’agissait de nos premiers pas en tant que mariés. Instantanément, ses bras se soulevèrent vers le ciel, en parfaite concordance au mouvement de sa mère; et instantanément, elle se mit à crier de joie.

Dans un chœur hurlant, les acclamations fusèrent à l’unisson, fusèrent jusqu’au firmament, comme si le peuple des Chamans désirait élever leurs voix jusqu’aux oreilles des Dieux. Dans un concert enivré, exalté, où les adultes comme les enfants envoûtaient leurs chants, nous nous abreuvâmes de la frénésie du peuple, secoués par l’exaltation qu’il rejetait à grands vivats bruyants. J’avais l’impression de flotter, de ne pas appartenir à ce corps qui leur faisait face, jusqu’à ce que Léto me ramène sur terre, jusqu’à ce que ses lèvres se collent aux miennes, passionnées. Je l’interceptais maladroitement, répondant à son baiser avec fièvre et amour avant de l'admirer.

« Merci », chuchotais-je en frôlant sa chevelure claire, ancrant mes pupilles au cœur des siennes.

Me rapprochant d'elle, j’enfouis mon visage contre son épaule, un sourire indélébile estampé sur le visage.

« Que cette nuit ne s’achève jamais! »

Et que nous puissions vivre pour toujours ainsi. Elle. Moi. Nous tous. Je ne voulais pas que cette ferveur et ce bonheur disparaissent de sitôt.


1 027 mots | Post II




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Jeu 04 Fév 2021, 21:07



Tehila



" Je t’aimerai pour l’éternité. "

Sincères, ses affirmations trouvaient leur chemin jusqu’au creux de son oreille, alors que la mariée renforçait son étreinte. Avant de connaître Ciel-Ouvert, Léto ne pensait pas pouvoir franchir un tel cap. L’Amour demeurait nébuleux, vorace, mais, surtout, douloureux. La jeune femme ne se trouvait pas dans ces codes et ces cases. Au-delà de ça, elle crût durant longtemps que c’était à cause de sa propre dissociation du genre. Qu’elle se trompait à elle-même et qu’elle finirait par ne pas pouvoir accomplir ce rêve. Car oui, ce mariage était un rêve. Pas juste un mariage ; ce mariage. Même à travers les voiles du doute, Léto savait qu’elle aimait Miles, qu’elle était la personne chère à son cœur. Maintenant que les Chamans et les Ætheri bénissaient cette union, c’était comme si – paradoxalement – elle s’était libérée.

" Bravo Pa’ et Ma’ ! " Forcément, leur petite furie adorée ne contint pas sa joie et vint se jeter contre eux, sur les pas des deux frangins.

" Enfin ! Se réjouit Kaine. Félicitations ! " Léto sourit à son fils aîné et lui ébouriffa les cheveux. Très peu en retrait, Draaskag croisa les bras et étira un sourire ravi ; finalement, il était capable d’exprimer ses émotions en famille.

" Félicitations. " Confirma-t-il, même si la cérémonie n’était techniquement pas terminée.

Les mires disparates de la Chamane s’attardèrent sur la foule en transe. Certains se noyaient déjà dans la félicité, d’autres soutenaient son regard et la couvaient de bonne fortune. Momoko portait Nörråke sur ses épaules et saluèrent, ensemble, la décision de Léto. Les Draugrs auxquels elle se sentait le plus proche lui firent un signe. Zawa’Kar boudait ; bon. Elle reconnaissait plusieurs Souw’Ni et Souw’Ba. C’était un chaos. Elle s’attarda à nouveau sur Miles et leurs mains liées. Curieuse, Toesia insista pour connaître la signification de leurs peintures, ce à quoi Draaskag répondit par une brève leçon sur la symbolique des couleurs. Bien-être et érotisme. Le couple pouvait s’éclipser maintenant que ce ne serait pas choquant – loin de là – mais la possibilité de profiter encore un peu de l’adrénaline du moment existait. Ainsi, la Hǫfðingi ne descendit pas de ce haut plateau du Nilgoé, elle prépara sa voix, puissante et passionnée.


" L’Aurore annonce la faveur d’Isahora ! Un silence de plomb s’abattit, le public respectueux de leur Reine. Plus que notre union, elle encourage notre peuple à valoriser ce pouvoir que nous possédons. Ce pouvoir de partager et de découvrir, ce pouvoir de s’entraider et d’aimer. Depuis trop longtemps, nous nous recroquevillons sur nous-mêmes, nous nous refusons de dépasser ces limites qui n’ont plus lieu d’être. Si vous regardez autour de vous, vous les verrez, vous aussi. Ils ne sont pas comme nous, mais nous sommes comme eux. Nous naissons d’eux, ils demeurent nos racines. Elle tendit les bras et leurs "invités" se virent attribuer une marque rouge au niveau du cœur ; la marque de l’Æther de l’Amour. Je les remercie personnellement de partager cette euphorie avec nous, avec moi. C’est pourquoi ils pourront rester jusqu’à la fin des festivités et de l’Aurore. Parlez-leur, montrez-leur, ne faites plus qu’un. Car sans eux, nous ne festoierons même pas cet instant. Un bref silence ; sans son attachement à l’extérieur, cette idylle n’existerait plus. Aujourd’hui, nous nous libérons de cette peur de l’inconnu. Nous partirons rencontrer cet Autre qui nous appelle, et nous évoluerons, tout comme je l’ai fait en répondant à l’appel de Miles, mon mari. Elle se tourna vers lui, toute souriante. Il n’est peut-être pas Roi de ces Terres, mais il est celui de mon cœur. Nous honorerons la Vie ensemble. Émit-elle tendrement en lui caressant la joue. À partir de ce jour, nous t’appellerons Sungmanitu’Tehila, le Loup Amoureux. Tu seras toujours le bienvenu ici, tout comme les Corvus Æris, qui sont nos nouveaux alliés, pour un futur fructueux et prometteur, que ce soit pour notre foyer ou nos familles. Ensemble, ils levèrent leur poigne commune. Que cette nuit ne s’achève jamais ! " Le brouhaha reprit de plus belle.

Émissaire des Esprits Explosifs, Léto avait – bien évidemment – autorisé les Bángs à faire ce qu’ils savaient faire de mieux. D’un commun accord, les défunts particuliers s’élevèrent haut dans le ciel, élancés comme des flèches, s’illuminant comme des comètes. Lorsqu’ils atteignirent le point culminant de leur ascension, ils détonèrent. De toutes les couleurs, le feu d’artifice mystique se prolongea plusieurs minutes au-dessus de leurs têtes. Léto fixa le spectacle, des étoiles plein les yeux. Entre ça et l’Aurore, elle sentait baignée dans une lueur divine et apaisante. Elle était heureuse et n’échangerait ce bonheur pour rien au monde. Quand le moment viendra de confirmer leurs attaches, la Souriante accueillera avec ferveur le Loup Amoureux en son Corps et son Esprit. Il ne lui tardait que ce moment.

Durant des heures et des heures, la nuit se prolongera tout le long de l’Aurore Écarlate. Les festivités continueront ainsi jusqu’aux premières lueurs d’une aube lointaine. Chamans et Esprits se mêleront aux conviés de la Déesse. Ils resteront autour de temps qu’ils le souhaitaient, partiront le cœur léger, mais oublieront sûrement une bonne partie de leur voyage, comme enivrés par l’événement…



915 mots ~


Explications


Ça y est, Miles et Léto se sont mariés ♥

La quête ouverte est enfin disponible au public. Concrètement, il y a deux cas de figure.

Chamans & Corvus : Vous êtes directement sur place et assistez à la cérémonie. Les Corvus sont arrivés le jour même, quelques heures avant le début. Officiellement, ce mariage est pour consolider l'alliance Chamans-Corvus. Officieusement, vous vous doutez pourquoi ♪ Ceci dit, c'est un premier pas de l'ouverture des Chamans au monde extérieur. Il sera donc bien possible de sortir de l'Île pour voyager ou partir en mission, même si les frontières restent fermés aux étrangers, sauf pour les Corvus bien sûr. Il devrait y avoir des intrigues Chamans-Corvus plus tard (chasse de la faune locale, par exemple).

Tous les autres : L'Île Maudite n'est pas ouverte aux étrangers... mais vous êtes quand même invités ! Ce qu'il se passe, c'est qu'Isahora, l'Aether de l'Amour et des Mariages, a déposé une marque rouge - un Loup et une Louve qui se tournent autour - près de votre position. Ca peut être chez vous, dans la rue que vous empruntez, bref, n'importe où. Elle vous invite au mariage. Quand vous touchez la marque, vous acceptez l'invitation et vous vous retrouvez sur l'Île. Mais attention, vous êtes présent spectralement. En gros, c'est un peu comme si vous étiez un Esprit, votre Corps n'existe plus tant que vous êtes sur l'Île. C'est un état assez particulier où vous pouvez traverser la matière et les gens, vous ne ressentez plus de sensation (douleur, vertige...), ni de besoin (faim, soif...). A noter que vous êtes visible pour tout le monde, même pour ceux n'ayant pas la capacité de voir les Esprits. Bref, vous êtes un hologramme et vous vous habituez très vite du fait de l'Aurore Écarlate. Vous apparaissez tous dès le début de la cérémonie (ICI, deuxième partie) et pouvez suivre son cours ; si vous tentez de faire le zouave, vous êtes repoussé par une force invisible ou renvoyé de l'Île. Lors du discours final de Léto, la marque rouge apparait près de votre cœur et s'illumine. Même si vous ne pouvez pas interagir avec la matière, vous avez la possibilité d'expérimenter quelque chose d'unique : la Fusion des Deux Esprits. Oui, vous pourrez fusionner avec un(e) Chaman(e) pour participer plus directement à la fête, vous ressentirez toutes les sensations et les effets sur le Corps ; notez bien que vous ne contrôlez pas directement le Chaman, c'est une volonté des deux Esprits, même si votre mentalité peut influencer le Chaman. Voilà, soit vous vous mêlez aux Chamans, soit vous observez avec les Esprits normaux (qui eux peuvent vous toucher).

Rappel de la Fusion:

Pour le déroulé de la quête, les festivités battent leur plein ! Il y a de la musique et des danses partout, ça boit, ça mange, ça couche par-ci par-là, tout dépend des tribus. Par exemple, les Raoni vont vouloir organiser des orgies dans certains coins, tandis que les Zawa'Kar vont organiser des compétitions, les Raya gèrent plein de spectacles, les Nyam vont boire une bière pour l'occasion puis dodo, bref c'est très varié et vous pouvez vous fondre à n'importe quelle ambiance. Il y a un roulement entre les Chamans donc ça fait toujours la fête partout, tandis que les fêtards d'avant se reposent. Le point central des festivités est à Zaowa, la capitale.

Les festivités durent le temps de l'Aurore, c'est-à-dire une longue nuit qui s'étale sur plusieurs jours, jusqu'à l'aube. Vous pouvez rester aussi longtemps que vous le désirez. Pour les conviés d'Isahora, vous pouvez repartir en touchant votre marque et en formulant la demande.

Important : Pour les Corvus et les conviés d'Isahora, dès que vous partirez de l'Île, vous subirez une perte de mémoire partielle. Vous oublierez les Chamans et leurs coutumes, mais vous garderez tout de même un souvenir du mariage de Miles et Léto, ce sera juste nébuleux, vous ne saurez plus trop le pourquoi du comment. En fait, c'est comme si quelque chose bloquait votre cerveau pour faire le lien avec les Chamans. "C'était super ce mariage là, mais j'ai dû forcé sur la binouze", en gros. Dans l'hypothèse où vous revenez sur l'Île dans le futur, vous regagnerez ces souvenirs.

Spécifiquement pour le début, Miles et moi-même vous autorisons à venir aborder nos personnages pour leur dire quelques mots, les féliciter... Mais vous vous doutez bien qu'ils ne resteront pas longtemps en public, alors si c'est votre souhait, faites-le vite ♪ Passez en coup de vent aussi, pas très longtemps, afin que nous puissions réagir à tous et que tous puissent venir.

Public : Tout le monde est invité.
Deadline : Aucune, elle est pas belle la vie ?


Gains


Participation (minimum 720 mots) : Bénédiction d'Isahora : Touché(e) par l'Aurore Écarlate, vous avez en votre pouvoir la possibilité d'influencer les sentiments amoureux pour les renforcer quand ils traversent une période de doute. Ils ne fonctionnent que sur les autres et jamais si vous êtes concerné. Par contre, si vous croisez un autre béni d'Isahora, sa marque peut apparaître près de votre cœur et vos interactions influenceront un lien affectif entre vous deux. Si vous êtes ou devenez amoureux, le désir insatiable de se marier naîtra.

Le barème des gains de quête s'applique si vous souhaitez un ou des gains supplémentaires.

Pour Miles (eh oui 8D) : Le Titre honorifique des Chamans "Sungmanitu’Tehila" [Loup Amoureux], en l'honneur de son union à la Hǫfðingi Léto Sùlfr.



By Jil ♪
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Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Ven 05 Fév 2021, 15:03


Crédits : Ritual of Remembering par Cynthia Sheppard


Par nostalgie peut-être ou juste l’envie de ressentir la douleur, Aaliah avait remis sur le sommet de sa tête la fameux couronne qui la rendait humaine. Autant dans les émotions que dans la chair. Capable de souffrir sous des tornades d’émotions diverses ou par mutilation. L’Ombre y avait étrangement prit goût depuis quelques temps déjà. Humaine, elle pouvait voir son sang couler le long de ses bras, sentir la lame lui traverser la peau et sentir la douleur des plaies. Parfois, elle hésitait de se trancher les veines pour quitter définitivement ce monde dont elle s’était déjà bien volontairement exilée. Qu’avait-elle encore un perdre ? Elle s’était déjà ôtée la vie, l’essence même qui maintenait certains être à la raison pour éviter de franchir le pas fatidique. Le geste fatal, elle l’avait déjà eue. Elle en connaissait les conséquences. Peut-être était-ce ce souvenir qui l’empêchait de le commettre une deuxième fois. Chat échaudé craint l’eau froide disait-on… Il fallait croire que c’était avéré dans son cas.

Elle se laissa aller sur une chaise poussièreuse et bancale. Le confort n’était pas une priorité pour la jeune femme qui n’avait besoin de rien. Son regard voyageait sur les murs délabrés de sa demeure non entrenue sans vraiment abordé une attention spécifique sur les détails. Depuis le temps, elle connaissait l’emplacement de chaque objet, de chaque signe de délabrement. Rien ne changeait puisqu’elle n’y faisait aucune intervention. Même le tas d’objets brisés avait fini de s’agrandir, faute de vaisselles existentes. Dernier vestiges de ses colères intempestives avec le Chaman. L’unique miroir de la pièce portait lui encore les séquelles de cette époque. L’Ombre n’avait jamais ressenti le besoin d’en acheter un autre pour pouvoir se mirer à nouveau dedans. Voir le reflet de son visage éclaté ne la pertubait pas. Elle s’en moquait même, elle n’avait nullement l’intention de se faire belle. Pour qui ? Pour quoi ? Aaliah appréciait le néant dans lequel avait plongé. Par contre, ce qui la troubla, c’était le reflet rouge qu’elle aperçut dans ledit miroir. Elle fronça les sourcils devant ce détail qui n’existait pas auparavant, elle en était plus que certaine.

Intriguée, elle tourna la tête et vit alors que l’étrange marque rouge représentait deux loups se tournant autour. La jeune femme arqua un sourcil, sceptique. Elle se méfiait un peu des phénomènes étranges qui avait le don de la projetter là où elle ne souhaitait pas aller. Il fallait croire que contraimement au proverbe, elle n’était pas encore assez échaudé devant ses apparitions. La curiosité la poussa à toucher la marque pour comprendre si celle-ci était gravée dans la pierre ou simplement peinte. L’Ombre regretta aussitôt son geste lorsqu’elle ressenti une force la projeté loin de son cocoon de solitude.

« Hum… »

Assurément, elle venait d’accepter une invitation à un mariage. Il n’en pouvait être autrement. Le destin appréciait lui jouer ce genre de tour, elle dont la vie amoureuse se résumait à des déceptions tragiques. Encore qu’avec du recul, l’Ombre devait bien s’avouer que les histoires d’amour n’étaient pas ses seuls échecs, mais sa fierté l’empêchait de le reconnaître ce fait entièrement. Elle regarda ses mains qui n’étaient plus de chair, mais éthérées. Etrangement, elle était redevenue Ombre. Ses bras portaient encore les entailles fraîchement infligées, mais la douleur que celles-ci lui procuraient s’était envolée. Même souffrir, le destin ne le lui permettait plus ! La jeune releva la tête pour observer brièvement la cérémonie qui se déroulait devant elle, puis lança un regard à gauche, puis à droit pour analyser rapidement son environnement. Elle n’était pas la seule à n’être que projection d’elle-même. Toutefois, cela ne la rassura guère. Elle était loin d’être présentable pour un tel événement. Elle plaqua les bras contre son corps pour cacher les marques de ses propres violences. D’une oreille, elle écouta le discours afin d’en apprendre d’avantage. Ainsi, elle comprit que la marque qui l’avait transporté était d’origine divine. Elle qui souhaitait se faire discrète se vit alors attribuer cette marque en plein cœur. Symbole de son invitation à la fête… La reine et mariée invita ainsi son peuple à se mêler aux invités. L’Ombre grimaça. Il fallait qu’elle assiste à un mariage chaman ! Zachariah serait-il là ? Elle ne souhaitait vraiment pas recroiser sa route, leur relation était loin d’être apaisée. Ils avaient eu des échanges très durs que même le temps et la séparation ne pourraient restaurer. Le chaman attendait des excuses que l’Ombre ne pouvait lui fournir. Même s’il était présent, il ferait tout pour l’éviter et ne pas croiser son regard. Aussi, elle ne prit même pas la peine de le chercher dans la foule. Elle tenta de se faufiler entre les convives jusqu’au moment où elle comprit que son état lui permettait de passer à travers tout. Une découverte pratique.

« Félicitation ! »

Arrivée à proximité du couple, l’Ombre s’était sentie obligée de féliciter les mariés à son tour. Elle ne voulait pas paraître impolie et offusquer la reine des Chamans sur son territoire qui plus est. La jeune femme ne s’étala pas en convention sociale, se contentant du strict minimum avant de disparaitre dans la foule à la recherche d’une échappatoire. Elle passa à travers les obstacles comme les gens sans distinction aucune et sans vraiment chercher à s’excuser. Persuadée d’être totalement invisible aux yeux des fêtards, ou plutôt facilement oubliable. Elle n’était de tout façon qu’une Ombre égarée dans une festivité qui ne la concernait guère. Boire, manger, s’aimer, qu’en avait-elle à faire ? Elle resta un instant fixe à regarder l’horizon et les gens heureux assouvir des besoins tellement primaires. Aaliah préférait enlacer la douleur et la peine, mais sous cette forme spectrale, elle ne pouvait même pas profiter de son seul plaisir. Elle aurait bien frappé un objet, mais même ça lui échappait des mains.

« Nul… » murmura-t-elle déçue.



Post I | 971 mots:


[Quête Ouverte] - Tehila CLDAsI2

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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Mancinia Leenhardt
Ven 05 Fév 2021, 22:00


Illustration - Vadim Sadovski
Tehila

Splendide. C'est sans doute l'unique mot qui venait à l'esprit dans cet endroit aux couleurs variées et aux danses endiablées. Reine aimait les mariages, appréciant cette ambiance particulière où on essayait d'oublier les tracas du quotidien pour célébrer l'Amour unissant deux êtres. C'était d'autant plus intéressant lorsqu'il s'agissait d'autres coutumes que les traditionnelles auxquels elle était habituée. L'Aether s'était assez amusée à observer les environs depuis quelques nuits, s'isolant dans des lieux déserts qui demeuraient aussi étranges que particuliers, étonnants et hors-du-temps. Vraiment, elle était très originale cette île. Si son corps n'était pas entièrement dévêtu, elle veillait à respecter les uns et les autres, mais dans tous les cas, comme sa puissance suintait volontairement, personne ne trouverait rien à y redire. C'est fou. Ici, elle n'avait pas spécialement besoin de dissimuler ce qu'elle était vraiment, le Divin étant omniprésent dans cette célébration, qui n'était pas sans lui rappelé quelques anciennes traditions ...

Ce qui était détonnant avec les mariages, c'était avant tout les cadeaux des époux. Reine aurait bien été sur Saturne ou Jupiter récolter les reliquats d'une pluie de diamants, mais elle doutât que ces petites choses soient réellement utiles aux Chamans. Tout au plus pour les mettre dans la gorge des hérétiques pour qu'ils s'étouffassent avec. Quant à des Souverains, elle en avait côtoyé assez pour se rendre compte que ce n'était pas le meilleur cadeau. En plus, Jupiter avait un ouragan assez violent sur sa surface ... Ce n'était pas la bonne période pour la récolte. Han, mais ils étaient tellement classes. Superbes. Elle en avait presque les larmes aux yeux. Ah, non, pas presque.

Félicitations aux jeunes mariés ! déclara-t-elle en surgissant quasiment devant eux. Je viens avant que vous ne soyez enseveli sous une masse interminable, Hǫfðingi, Sungmanitu'Tehila.

Elle marquât une pause, tout sourire. Reine trouvait Léto vraiment impressionnante, à bien des égards. Sous cette douceur inhérente à l'événement se cachait certainement une louve terriblement implacable. Quant à l'heureux époux, il ne semblait pas en reste, bien que plus discret. Brièvement, quelques souvenirs émergeaient de sa mémoire. Certains lointains, d'autres plus récents.

Je vous avais promis de revenir vous voir.

Sa voix trahissait certainement qui elle était. Ses traits, devinables pour quiconque connaissait véritablement Mancinia, étaient néanmoins dissimulés sous une peinture blanche, traçant des lignes droite de haut en bas ... Sans doute que personne n'y prêterait réellement attention.

Je voulais vous remettre quelque chose pour marquer ce moment rien qu'à vous !

Fière, elle leur tendait deux objets sphériques de taille équivalentes et de couleur charbonnée aux reflets argentés. Reine mis ses deux mains contre sa taille, amusée.

Je sais ! On dirait un caillou, pas vrai ? C'en est, d'une certaine manière. Il s'agit du Coeur d'un Astre, qui s'est disloqué en plusieurs fragments, en voici deux. Ils ont été Bénis uniquement pour vous. Et oui, avant que vous ne posiez la question, ça se mange !

Surtout que malgré l'aspect détonnant, l'odeur était agréable. S'ils ne voulaient rien risquer, ils pourraient la conserver en état. Les Étoiles sentaient le barbecue, avec une bonne odeur de viande grillée. Ça irait très bien dans une cuisine. Quant au goût, il avait celui de pistache. Usant de ses pouvoirs, décidément bien pratiques dans le coin, elle matérialisât autre chose dans sa main.

Et ça, c'est une bouteille de vodka. Elle vient de chez moi, hé hé hé.

Il arrachait vraiment la gorge.



Shapûr observait les Chamans danser non loin de sa position, un verre de gnole à la main. Son pied tapait le sol à la même cadence que celle des habitants, qui avait un excellent sens de la rythmique, eux aussi. C'était certainement la meilleure chose dans les unions, en dehors de l'alcool et de la quasi obligation de se bourrer la gueule, c'était de voir des corps aussi beaux remuer autant. Il vit un regard mauvais, mais l'Humain choisi de l'ignorer. Ce n'était pas trop compliqué. Il s'était écarté en ayant bien compris que son Ma'Ahid était excessivement dérangeant envers les membres de la race chez qui ils avaient été invités, mais s'il aurait pu lui coller son poing dans la tronche, il avait décidé de ne pas foutre le bordel en une célébration pareille. On ne gâchait pas le mariage d'une Dame, encore moins d'un collègue et encore moins moins moins lorsque celui-ci visait à renforcer l'alliance que leur organisation avait noué ce peuple. Surtout si cela déteignait sur le sien, à l'avenir. Même si bon ... il n'était pas marqué pigeon sur leurs fronts non plus, pas vrai ?

Ça va, Shapûr ? demanda Ted. T'as l'air stressé.
Tu m'as exactement posé la même question la dernière fois qu'on est venu ici.
C'est vrai ?
Ben j'te le dis, tu te souviens pas ? Je parlais d'une résidence secondaire ...

Shapûr avait brièvement oublié cet endroit malgré les notes grossières qu'il essayait d'écrire dans son carnet, comme c'était encore assez complexe d'écrire, ce n'était pas la meilleure source d'informations. Heureusement, tout lui était revenu en mémoire récemment. Comme si on avait lever le bouchon et laisser l'eau couler. La Reine avait autant de charisme que l'autre. Qui n'était pas là. Plus là ... Son discours aurait donné la Foi à n'importe qui. Même si la situation était déroutante à bien des égards, il se retrouvait assez dans les coutumes des Chamans. Plus ou moins. Ils n'étaient pas si différents. Peut-être.

Tu pourras p't'être une si ça s'passe bien, nota Ted.
Nan ... Ça ira, merci.

Mieux valait rester avec des Humains. Ou au moins, avec des personnes tolérantes. Les autres, il avait très envie de les voir agoniser au bout d'une lame effilée. L'alcool lui tournait un peu l'esprit, dit donc. Prenant une longue inspiration, Shapûr mis ses mains sur ses cuisses pour se redresser. Parfois, il ressemblait à un petit vieux.

V'nez, allons au moins les féliciter de vives voix tous ensemble, ce serait trop con qu'on soit les seuls à ne pas le faire ...

Post I - 995 mots

Izanami est avec Miles et Léto. Oui, comme ça, elle déboule de nulle part. Shapûr est en compagnie des Corvus Aeris, il un peu à l'écart des Chamans en raison de son Ma'Ahid. Il est abordable. Et pas question de repartir sans offrir quoi que ce soit, non mais !

Cadeau d'Izanami à Léto et Miles - Ehirit ; il s'agit du coeur d'un astre éteint venu d'un des mondes de l'Aether Izanami. Il a été Béni de sorte que son ingestion créée un véritable lien entre les deux porteurs : leur instinct leur permet de savoir si l'autre va bien, ils auront la possibilité de se téléporter l'un vers l'autre et lorsqu'ils sont ensemble, la présence de l'un soignera les blessures de l'autre, peu importe leur gravité. Sinon, ce sont deux objets sphériques charbonnés aux reflets argentés qui sentent bons la viande grillée, mais qui ont un délicieux goût de pistache.

Bravo pour votre mariage nastae



[Quête Ouverte] - Tehila Chriss10
Art by Chrissabug

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 15 Fév 2021, 17:37


Illustration - Zumi Draws
Tehila

Assis sur le long canapé, l'Ange avait posé son visage contre l'épaule gauche de Mancinia, qui était également installée confortablement en travaillant sur un ouvrage d'ostéologie. Elle avait été emprunté ceux présents sur la table basse dans la Bibliothèque du Nylmord, car elle avait récemment découvert des tentatives de sabotage dans les parchemins qu'on lui transmettait. Neah avait les souvenirs, ancrés dans sa mémoire, des études médicales de sa compagne. Cela lui donnait le tournis de simplement lire un nom et de se remémorer une définition ou une application qui n'était pas de soi, surtout que l'on disait souvent que la branche ostéologique était le commencement des véritables cours de Médecine et l'Ange comprenait bien la raison, vu la quantité d'os dans un corps ... Son Humaine se concentrait sur les bases pour les maîtriser au mieux, malgré la tentative d'un autre étudiant de la voir échouer. Certains avaient oublié son influence, ses richesses et son nom. Elle avait alors décidé de les humilier de la meilleure des manières : en brillant à ses examens.

Ce serait sa manière de permettre à ses confrères de reconnaître ses habilités. Elle allait réussir tous les tests, les uns après les autres, avec les meilleurs résultats. Il ne lui restait que quelques travaux à réaliser avant de s'engager à la Soranos et de passer son examen. On la pressait de plus en plus, pour avoir la légitimité de poursuivre des recherches que certains de ses superviseurs ne voulaient pas entendre parler. C'était son but, de faire du bruit. Neah eu un léger sourire en repensant à quel point sa partenaire était devenue plus sage. Un mot de sa part, une preuve trouvée et la punition de celui ou celle ayant tenté de saboter ses résultats aurait été terrible. Dès que l'on perd le Feu Sacré de la Médecine aux yeux des autres, tout était terminé, mais elle désirait qu'ils le comprennent d'eux-mêmes et reviennent sur la bonne voie. Celle où l'on sauvait des vies, plus que son ego. Près de son bureau, bien qu'il ne le distingue pas, l'Ange se remémorait la représentation de Dothasi. L'Aether, maîtresse des Sciences et régnant sur la Politique, était toute indiquée envers l'Humaine. L'ironie était de voir cette représentation recouvert de pierres précieuses, surtout ce long collier descendant et se concluant avec des amarantes ouvragées ... Pour une Joaillière, il n'y avait rien de plus agréable à l'oeil, même si lui n'appréciait guère que leurs enfants soient en mesure de voir une oeuvre similaire. Peut-être devrait-il plus lui en parler en profondeur, mais ... Pas ce soir. Le Capitaine somnolait, étant totalement épuisé par leur journée en extérieur. Ils avaient conclus la soirée en dînant, ensemble, un succulent plat de pâtes aux poulpes. Ça avait un goût vraiment pas mal.

Tu as vu, Neah ?
Hum ? demanda-t-il à moitié endormi.

Il clignait des yeux, tandis qu'elle observait une marque dénaturant l'objet où elle avait posé les yeux, consciente que cette marque rouge n'y était pas avant. Ils l'auraient su. Mancinia distinguait aisément deux formes canines ayant l'apparence de loups se tournant autour.

Tu crois que ça à avoir avec cet étrange rêve ?

Celui où elle avait vu des créatures de même acabit tournant près d'elle-même et d'Ihsan, là où Neah avait aperçu Idril avec le sien. Des dizaines et des dizaines d'Humains parlaient de ces émanations canines, observatrices et inquiétantes. Était-ce une sorte d'énigme ? Surtout que son impression, comme celle de son compagnon, d'avoir oubliés des pans entiers et importants de ce songe revenait les hanter. Mancinia tendait la main pour la toucher.

Attends !

Trop tard. Lui aussi l'avait effleurée des doigts pour stopper son geste, mais ...

Où ...

Mancinia essayait de chercher le bras de Neah, inconsciemment, pour se rassurer. Il y avait clairement le bruit insatiable des percussions.

Où sommes-nous ?

Étonnamment, elle ne ressentait pas cette nausée caractéristique due à une téléportation. Elle n'avait pas l'impression de sentir quoi que ce soit, en vérité. Ni le sol, ni le vent, ni ... Est-ce qu'ils étaient morts ? L'Humaine écarquillait les yeux, loin d'être la seule à être comme prise d'inquiétude, seulement, comme un murmure, cela ne durait qu'un moment, accaparée par autre chose. Mancinia n'avait jamais vu une telle passion et pourtant, la danse, elle connaissait ! Quelque chose semblait se dérouler sur une presqu'île, où tous les regards étaient tournés. Alors qu'ils essayaient eux-mêmes de comprendre la raison de leur présence, dans cet état, dans cet endroit inconnu.

Mais, Neah, c'est la Peintre Sùlfr !
Quoi, où ça ? ...

Les Écuyers de l'Aurore avaient beau être loin, il reconnaitrait cette silhouette entre mille. Il leur était impossible de se tromper.

Qu'est-ce que ça veut dire ?
Elle m'en avait parlé, lors de ce Rêve étrange, mais ... Je ne pensais pas qu'elle irait si vite !

L'Ange balayait les environs du regard, interloqué.

Ça, c'est son mariage ? ... Mais c'est digne d'une Reine !
... !

C'est comme si tout s'emboîtait dans leurs esprits. Ils se dévisagèrent l'un et l'autre.

C'est une Reine !
Ah ah ... Par les Dieux.

L'Ange s'était crispé, même si lui-même ne pouvait en être certain de comment son corps réagirait vu qu'il semblait être devenu intangible. C'était vraiment une sensation très désagréable. Mancinia se moquait de cette découverte royale, tant elle l'avait saisi pour le secouer, sans véritable résultat.

Elle se marie ! Hiii !
Vous êtes distrayants.

Pouvait-on dire qu'elle avait surgit de nulle part, ou simplement eux qui n'y avaient point accordé d'attention ? Aucune idée, mais son apparition soudaine dans leur champ de vision les surprit. Ils avaient vaguement oublié la pression exercée par le nombre impressionnant de convives.

Vous prétendez réellement connaître la Hǫfðingi ?
C'est une personne avec qui nous avons conversé en quelques occasions.

Neah n'avait pas eu une seconde d'hésitation avant de répondre. Pourquoi en aurait-il eu ? Cette femme avait une aura particulière, presque intimidante avec ses yeux clairs et perçants, mais l'homme ne comptait pas se laisser impressionner. Elle le regardait de haut en bas.

Vous ?
Moi.
Ces hérétiques ...

La charmante demoiselle aux cheveux roses eut un rictus, mélangeant moquerie et mépris. Étrangement, cela lui rappelait quelques souvenirs lointains. Ils semblaient avoir été enfouis au tréfonds de son âme

Je me souviens. Vous êtes des Chamans.

Un éclat de surprise apparut dans l'oeil de son interlocutrice.

Je me souviens de vous. Durant Guerre Sainte, nous avions chassé des hérétiques ensemble, les Adorateurs de l'Unique d'alors.
Oh ?

Les Fidèles de Sympan. Elle se rendait désormais compte de sa stupidité. Les Enfants de Sympan auraient dû suivre le Créateur au lieu de stupidement se rattacher aux Aetheri, qui les avaient finalement abandonnés au profit de quelques nouveaux noms, qui se démarquaient par des actes plus que par des promesses creuses ... Mais dans ses souvenirs, ce peuple était d'une extrême croyance. Ce n'était pas le moment de s'attirer leurs foudres.

Je vois d'où elle tient sa force brutale, sourit-elle en observant Léto, puis en balayant les alentours. Cet endroit est incroyable ! Pourquoi est-ce qu'on en a jamais entendu parler avant ?
Probablement une nécessité, nota Neah. On ne sait jamais où se trouve véritablement l'ennemi.
Tsss, il est peut-être dans notre dos. Maintenant silence, étrangers, la cérémonie commence !

Et elle disparut, allant avec les membres de son peuple pour faire ce qu'ils avaient à faire, non sans un dernier tournoiement de cheveux fins et brillants. Instantanément cloués, ils suivaient les événements avec le palpitant en vrille. Mancinia ne savait pas avec qui la Hǫfðingi se mariait d'aussi loin. Il ne lui était pas possible de distinguer ses traits. Pourtant, les personnes parlaient entre deux ou trois tentatives de progression, ce qui devenait assez évident de comprendre l'identité de l'heureux élu.

Miles ... Miles. Ça me dit quelque chose.
Shapûr n'avait pas quelqu'un de ce nom chez les Cor ... ?
Ah, mais oui ! Il allait d'ailleurs à son mariage, c'est pour ça qu'il était absent ! Tu ne crois tout de même pas ... ?

Quelle était la probabilité ? Elle s'imaginait croiser son ami dans cet état. Que ce serait amusant. À peine le discours de Léto eut-il été terminé qu'une sorte d'éclat lumineux et rougeoyant apparu près des cœurs des deux amoureux, même s'ils n'étaient pas les seuls dans cet état. Mancinia avait l'impression que c'était Neah qui illuminait le sien.

Nous devrions aller féliciter les heureux mariés, tu ne crois pas ?

Cette interrogation plongeait l'Humaine dans un embarra moral.

Je me sens assez idiote de m'y rendre sans le moindre présent ... Et je n'ai pas envie de commettre d'impairs avec une Souveraine sur son territoire et devant son peuple. Je ne connais rien de leurs coutumes.
Tu as sans doute raison, ils ont l'air assez à cheval sur les traditions et ce serait dommage de gâcher l'événement par maladresse, surtout en l'absence de quoi que ce soit ...

C'était plus délicat pour eux, qui étaient des représentations officielles de leur peuple, y compris d'un Aether. Peut-être même plus si l'on considérait qu'ils avaient adoptés des Enfants des Cieux et des Élus d'Hel'dra.

Hum ... Qu'est-ce qu'on pourrait lui faire qu'elle n'aurait pas ?
Je pourrais lui dédier une statue, s'amusa-t-il. Et tu pourrais m'aider pour la finition des dorures. Tu as un réel talent là-dessus. Dans le pire des cas, elle lui cognera dessus jusqu'à ce qu'elle se brise ... qu'en penses-tu ?
Ah, ah, ah ! Ce serait une bonne idée, oui !

L'Humaine marquait un temps de pause, une moue sur ses lèvres.

Attends une seconde ... Je croyais que tu ne connaissais que les courbes de mon visage !
Je connais les courbes de tous les visages intéressants, répliqua-t-il aussitôt.
Seriez-vous en train d'envisager de me tromper, Capitaine ?
Évidemment que non, Marquise.

L'Ange abaissait son front contre le sien. Comme s'ils allaient fusionner.

Merci de m'avoir choisi moi.

Elle était touchée.

Je sais que nous sommes engagé sur une voie longue et que j'ai pris ta main il y a presque trois ans pour te noué ce collier autour du cou ... J'ai accepté ce pari de construire une cité entre nos deux races, mais tu le sais mieux que quiconque ... Je suis impatient de t'épouser ! J'aimerais bien avoir plein de petites Mancinia qui courent partout !
Neah ...
Pourquoi ne pas simplement nous marier puisque nous savons que notre rêve se réalisera ? Tu as obtenu un accord royal, tu es en train de voir ce que vaut le terrain. C'est un immense pas en avant ! Cela ne donnerait que plus d'impact à sa construction, surtout que chez les Humains, les femmes non-mariées ne sont pas considérées comme accomplies.
Nous sommes fiancés, le rassura-t-elle. Et nous ...
Marions-nous, Mancinia.

Elle n'arrivait pas à laisser ses émotions s'exprimer dans ce corps, mais il aurait s'agit de véritable larmes de bonheur.

D'accord, marions-nous, sourit-elle, heureuse.

1833 mots
Post Solo - Félicitations nastae


[Quête Ouverte] - Tehila Chriss10
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Astriid
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Astriid
Lun 15 Fév 2021, 21:23

[Quête Ouverte] - Tehila D3x0
Tehila





Raïm entrouvrit un oeil mauvais. À semi-allongé contre un sac en jute à l'abri des embruns, il s'octroyait une sieste. C'était en tout cas son intention jusqu'à l'agression auditive sous la forme de l'Eskët rousse qui hantait ses jours et ses nuits. «On en a déjà parler morveuse, t'es bouchée ou tu aimes me faire répéter ?» Les poings sur les hanches, Astriid ouvrit la bouche pour riposter mais il la devança. «J'ai dit non. C'est moi qui décide. On suit le plan qui a été décidé avec tout le monde. Maintenant va voir ailleurs si j'y suis.» Et il ferma résolument les yeux, mettant fin au débat. La rousse gonfla les joues et profita qu'il ne la voyait pas pour faire mine d'étrangler le guide. «Dégage j'ai dis.» s'impatienta Raïm. L'Eskët lui tira la langue avant de se laisser tomber aux côtés du Braskä qui soupira et changea de position pour lui présenter son dos. Une moue boudeuse retroussant son nez, Astriid croisa les bras en lui jetant un regard incendiaire. Il était si borné qu'il lui donnait parfois l'envie de... L'apparition d'un étrange symbole formant deux silhouettes de loups scintillant sur le bois du bateau chassa ses espoirs de vengeance. Elle secoua rapidement l'épaule du brun et celui-ci grommela une imprécation qui rimait avec décapitation et noyade. «Regarde, c'était pas là avant ça non ?» Raïm eut à peine le temps de tourner la tête pour regarder qu'elle avançait déjà la main avec curiosité. «C'est joli qu'est-ce que -» Elle disparut avant que Raïm n'eut le temps de la retenir par la tignasse. Il jura violemment avant de toucher à son tour la marque qui l'aspira à la suite de la jeune fille.
Le Braskä rouvrit les yeux sur un panorama complètement différent et méconnu. Ils étaient entourés d'inconnus affichant une mine réjouie. Instinctivement, Raïm grogna et banda ses muscles. Pivotant sur lui-même, le guide repéra rapidement Astriid qui avait une apparence curieusement décolorée. Il baissa les yeux sur ses propres mains à travers lesquelles il pouvait voir le sol. Soudain, plusieurs personnes passèrent à travers lui et il sursauta, profondément scandalisé et palpant son corps avec inquiétude. Il releva la tête vivement quand il entendit Astriid s'esclaffer. «Tu verrais ta tête.» Gloussa l'imbécile avant de hausser les épaules. «Regarde, on n'est pas les seuls à être comme ça.» Comme si c'était une raison pour ne pas s'en faire. L'Elfe s'inquiétait rarement de ce qui lui arrivait pour la simple et bonne raison qu'elle ne pipait rien. Elle souriait niaisement aux épreuves envoyées par le destin comme elle le ferait devant un algorithme complexe, c'est-à-dire en regardant les oiseaux chanter la bouche en cœur. Rapidement, il reprit la situation en main et après avoir échangé avec les personnes autour de lui, il se détendit. Un mariage serait une agréable alternative à cette ennuyeuse traversée en mer. Astriid pour sa part plissait les yeux en fixant le couple qui venait d'apparaître. La femme éveillait un souvenir mais elle était trop loin pour s'assurer d'où elle avait pu la voir. Ce fut quand elle prit la parole que la rousse claqua des doigts. «Mais oui ! C'est la peintre dont je te parlais, celle qui m'a peint la fleur au Fessetival ! Trop bien ! Je ne savais pas qu'elle allait se marier - ni qu'elle était si connue d'ailleurs - ! Si j'avais su, j'aurais ramené un petit quelque chose comme une couronne de fleurs ou quelque chose de spécial de Melohorë comme on en vient !» Babilla la rousse en fouillant dans ses poches comme si elle pouvait en ressortir par un heureux hasard un cadeau de noces. Raïm fronça les sourcils, légèrement dubitatif. Il réservait des doutes sur le fait que la jeune fille ait pu rencontrer une reine, elle devait se méprendre sur son identité à cette distance. Quand le discours se termina, la foule laissa éclater sa joie et les oreilles de Raïm se plaquèrent vers l'arrière. C'était bien les mariages mais c'était bruyant. Il commença à regarder à droite et à gauche pour se chercher un endroit plus tranquille. «Je vais la féliciter Raïm !» Prévint Astriid par dessus son épaule, se faufilant déjà à travers la foule pour se rapprocher du couple. Le Boräk grogna un vague assentiment sans la regarder, il était distrait par un chaman qui lui parlait. Bientôt, Raïm disparut, sa silhouette éthérée se fondant dans le corps de son interlocuteur. L'Elfe se retourna à cet instant et sa bouche s'entrouvrit sous le choc. «Vous voulez faire pareil ? Ce sera plus amusant pour vous.» Offrit une femme à ses côtés, un petit sourire espiègle logé au creux de ses lèvres peintes. «Je... Euh...» Balbutia l'Ygdraë, déstabilisée et peu encline à se voir dissoudre dans quelqu'un d'autre. «Oui euh je... plus tard peut-être. Merci ! C'est très joli ces peintures sur votre visage !» Ajouta l'Eskët avant de repartir, ses oreilles bourdonnant devant ces multiples chocs culturels. Jamais dans toutes ses leçons étudiées avait-elle rencontré un peuple ressemblant à celui de la peintre. Elle trouvait déjà le monde vaste, là ça commençait à lui générer un début de migraine.
Astriid patienta ensuite pour féliciter les mariés et en profita pour regarder autour d'elle. Les festivités avaient éclos un peu partout comme une nuée de petits bourgeons colorés. Son pied battait la mesure au rythme des tambours. L'euphorie qui se dégageait des danses était communicative et elle avait hâte de rejoindre ces inconnus pour se trémousser avec eux, apprendre leurs pas et se peindre la figure comme eux, comprendre la signification des symboles, en apprendre plus sur cette Hǫfðingi qui était sur toutes les lèvres et ensuite peut-être aller... Ses pensées avaient embarqué sur un train qui menait une allure d'enfer mais qui s'interrompit brutalement quand elle fut en face du couple. L'Eskët resta d'abord sans voix, la tête aussi vide qu'une coquille. Écrasée par l'aura envoûtante qui les enveloppait, Astriid essaya de se rappeler ce qu'elle voulait dire. Le visage du marié lui était familier, comme si elle l'avait déjà vu dans ses livres d'histoire ou dans des journaux. «Félicitations à vous deux !» Parvint enfin à articuler l'Elfe en piquant aussitôt un fard. «Je suis contente de vous revoir !» Ajouta l'Ygdraë en se fendant d'un sourire ravi à l'attention de la mariée. La rousse se rappelait son attitude sous la tente de la peintre ce jour-là, sa déclaration enflammée et sa piètre tentative pour imiter l'art de la titanide avant de s'écrouler par terre, le cerveau terrassé par les fumerolles hallucinogènes. Ce n'était pas sa meilleure prestation, elle espérait que la peintre aurait oublié ces détails gênants. Surtout si elle était en réalité une reine. Devait-elle s'agenouiller ? La tête lui tournait et elle craignit de commettre un impair. «Bon eh bien euh passez un bon moment. Si je dois vous revoir, je penserai à vous offrir un cadeau de mariage !» Termina Astriid avec l'impression de patauger devant eux avec la grâce d'un enfant qui apprendrait à marcher. Elle se dépêcha ensuite de se pousser pour laisser la place à ceux derrière elle et surtout rejoindre les animations qui battaient leur plein.
[Quête Ouverte] - Tehila Zktc
Quelques instants plus tard, Astriid s'était laissée convaincre et avait accepté l'offre de fusionner avec une chamane. Grâce à son hôte, elle put vivre les festivités d'une manière inédite et imprévue. Il était étrange de sentir toutes les sensations qu'un corps peut expérimenter mais sans contrôler ses gestes. Elle sentait l'épiderme de la femme réagir aux vibrations des tambours, la sueur qui luisait sur son front et au creux de ses seins, ses pieds qui bougeaient sans qu'elle ne leur ai demandé. Une telle cohabitation était grisante et Astriid s'abandonnait toute entière à l'expérience. La chamane semblait désireuse de partager ses coutumes et son monde avec la jeune Elfe et sillonnait la presqu'île avec une énergie débordante. L'Ygdraë était particulièrement fascinée par les spectacles. Elle aurait voulu noter quelque part ses observations pour les rapporter plus tard à son peuple mais son hôte l'entraîna rapidement jusqu'à un buffet pour régaler leurs papilles et reprendre des forces. Astriid croisa au détour de leurs déambulations le chaman qui avait fusionné avec Raïm. Ce dernier était étendu nonchalamment sur des étoffes moelleuses et ses yeux flottaient dans le vague. Sa tête reposait sur le biceps d'un autre homme et sa main était posée sur le haut d'une cuisse où il dessinait lentement des arabesques invisibles, un sourire lascif arquant ses lippes. Le guide vivait manifestement sa meilleure vie au milieu des corps nus qui ondulaient langoureusement. La chamane ressentit le trouble de l'Elfe et s'en amusa puis attira son regard vers d'autres festivités. Il y avait tant à découvrir et à fêter et la nuit était encore longue.


Félicitations à Léto et Miles [Quête Ouverte] - Tehila 1515

Solo | 1547 mots



[Quête Ouverte] - Tehila Aoyv
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 28 Fév 2021, 20:11



Salut mon ptit corbeau,

Comment se déroule tes aventures aux quatre coins de l’univers? Ça fait un bail qu’on ne s’est rien envoyé, alors je profite de ce message pour savoir comment tu te portes!

Aux dernières nouvelles, tu montais les dunes au sud du Désert de Mow. T’es parvenu à recroiser le fameux Mirage? Si oui, pourrais-tu joindre une illustration à ton message, s’il-te-plaît : je suis certain que Trevor saura apprécier le geste, lui qui cherche à en étudier un depuis presque un an déjà…

Ça me fait penser… Est-ce que tu as songé à ma proposition? Concernant ton adhésion à la Confrérie, je veux dire. Vraiment, les Corvus ne rechigneraient pas d’avoir un doué dans ton genre, qui en connaît tant – si ce n’est pas plus! – que la plupart de ses propres hommes! Tu voyages depuis ta graduation! T’as vu des choses et des créatures que nous ne croisons pas quotidiennement, en tant que Chasseurs. Je sais que t’es parti voyager à travers le monde pour des raisons éducatives et que t’es toujours sous contrat avec Basphel, mais franchement, tu devrais considérer notre offre! J’en ai déjà glissé un mot au Grand Maître Corbeau et il serait ravi de te rencontrer pour évaluer tes compétences. J’lui ai dit que c’était pas nécessaire, que t’avais déjà toutes les aptitudes essentielles, mais bon; ce sont les procédures, tu vois : chiantes, mais obligatoires. Quoi qu’il en soit! J’espère que tu y as réfléchi un minimum et que tu pourras me faire parvenir ta réponse dans ta prochaine lettre… ou à notre prochaine rencontre (puis, en plus, ça paye bien! 👌 Oui, je sors la carte maîtresse de l’argent, mais on sait jamais, ça pourrait fonctionner sur toi… … Même pas un tout ptit peu?)

Enfin! Assez blablater! Parce que j’ai une superbe nouvelle à t’annoncer! Y’a plein de trucs qu’il me faudra t’expliquer en face à face, mais pour le moment, c’est pas primordial, comparativement à ce que je veux te partager… Imagine-toi que je me râcle la gorge et que je te fixe derrière mes doigts croisés, coudes appuyés sur la surface d’un bureau. Et que je t’annonce que…
Léto et moi, on va se marier!!
😍 😍 😍 😍 😍

Je… J’dois être le plus heureux des hommes actuellement, hahaha! 😂 Et dire que, pendant je-sais-plus-combien de temps, t’as pas arrêté de m’enquiquiner avec tes fiançailles, comme quoi t’allais être casé avant moi. BAM! Dans tes dents, frangin! 😏 Elle a dit oui et c’était absolument… J’ai pas les mots pour te décrire comment c’était, mais à ce moment-là, je crois que j’ai complètement plané 🎉 Aaaaah! Y'a tellement de choses dont je voudrais te parler, mais par écrit, ce serait un véritable bordel.

Dis, est-ce que tu penses que tu pourrais te libérer pour le mariage? On serait tellement heureux de t’y voir! Et les enfants le seraient aussi. Par les Dieux! Tu sais depuis combien de temps les gosses t’ont pas vu? T’es sûrement devenu une légende urbaine à leurs yeux, héhé 😈 Un peu comme Nimüe… Vous me manquez tellement, bande de vauriens! 😭 J’ai envoyé une missive similaire à notre petite fauconne : en espérant qu’elle puisse se libérer, elle aussi. Sinon, croyez-moi, je vais vous traquez jusqu’aux confins de l’univers pour ramener vos fesses ici!

Blague à part (non, c'en était pas une, je suis très sérieux), ça a dû me prendre deux heures écrire cette lettre, bon sang! J’suis un peu extatique, comme t’as pu le deviner, haha! Et je dois partir à la chasse avec Kaine et Asche… Du coup, je vais couper court. J’espère que tu te portes bien et que tu penses un ptit peu à nous à chaque jour. Même éloignés, nous restons une famille, pas vrai? 😊 J’ai hâte de te revoir, Hakiel. Je t’aime ❤

Ton grand frère, (futur) marié! 😋

P.S. Et n’oublie pas l’illustration du Mirage, si jamais! Trevor serait JOIE! Bye-bye 🤗



« Toujours debout, Hakiel? »

Je levais les yeux de la lettre, croisant inévitablement l’œillade curieuse de Nolween, l’un de mes trois compagnons avec qui j’explorais le monde. Après avoir rapidement examiné mon faciès, le Magicien fit tomber son regard sur la missive que j’avais en main. À ce constat, il ne put réprimer un sourire.

« Ah, je vois! Ça doit être une lettre de Miles, si tu souris aussi bêtement.

- Comment tu ne veux pas que je souris quand je viens d’apprendre qu’il va ENFIN se marier.

- Vraiment? Mais c’est absolument génial! Et avec la Souriante, qui plus est… » Dit-il en faisant quelques vagues avec ses sourcils de manière suggestive.

Je lui demandais aussitôt de calmer ses hormones de Magicien en rut, ce qui le fit éclater de rire, une interrogation effleurant ses dernières expirations d'hilarité :

« C’est quand le mariage? »

Je repassais en revue le contenu de la correspondance. Cependant, quelque chose n’allait vraiment pas…

« Cet imbécile heureux ne m’a même pas donné la date, encore moins l’adresse… »

J’émis un rire. Qu’est-ce que j’allais faire de cette tête en l’air, sérieusement?

« Tu sais, on peut se mettre en route pour Ciel-Ouvert dès demain matin. Tu ne manquerais le mariage de Miles pour rien au monde après tout.

- Clairement!

- Et tu penses que ça ira de ton côté? »

À mon tour, je le dévisageais, sceptique. Il se massa la nuque, soudainement mal à l’aise de remettre un tel sujet sur le tapis.

« Ouais, tu sais, avec la rupture de tes fiançailles, tout ça, tout ça… »

Je soupirais, lui adressant un sourire rassurant.

« Je vais bien. On n’était pas… compatibles. Puis, on arrivait à un stade où chacune de nos rencontres se concluait par une engueulade. Franchement, c’était le mieux à faire. Pour moi comme pour Lucie.

- Et t’as vraiment tourné la page?

- Nolween... Tu te prends pour ma mère? Ironisais-je en soulevant un rictus sarcastique.

- Je suis sérieux!

- Moi aussi. Je fis une pause, repensant à mes paroles, peut-être plus sèches et dures qu’elles auraient dû être. Désolé. C'était pas très fin de ma part, mais vraiment, je pense que c’est ce qu’il nous fallait. Je ne le regrette pas. Pas vraiment. »

Je soupirais. Je n’en avais toujours pas parlé à Miles, par ailleurs… Mais il était hors de question que je le lui annonce prochainement. C’était son moment. Je ne me permettrais pas de le gâcher à cause de ma situation. Lentement, je reportais mon attention sur l’écriture incertaine de mon frère; de celui qui m’avait recueilli dans ma période la plus noire; de celui qui avait su remettre en place les morceaux de cette vie fracturée et déchirée par les affres de la guerre, alors que je n'étais qu'un môme égoïste et capricieux, toujours en colère…  Il lui en a fallu du courage pour m'apprivoiser, et à cette réflexion, mon sourire ne put que s’élargir davantage, coloré par cette fierté et cet attendrissement qui faisaient vrombir chaque fibre de mon palpitant.

« Je suis simplement heureux pour Miles. Il mérite tout le bonheur du monde. »

Nolween me considéra du coin de l’œil, une blancheur caractéristique se devinant à la commissure de ses lèvres.

« Très bien dans ce cas, déclara-t-il en se redressant, se mouvant sous le toit de ma tente dans l'intention de s'y éclipser. Je vais annoncer à Mazhe et Vaan qu’on change de cap. Dès demain, on part pour Ciel-Ouvert! »



Quelques jours plus tard…

Nous étions encore à quelque centaine de kilomètres de la Cité des Chansons et depuis cette fameuse nuit, je n’avais plus reçu de nouvelles de Miles. Qu’est-ce qu’il se passait? Pourquoi cet idiot en faisait tout un plat pour, finalement, oublier de me répondre? J’exhalais un soupir, un brin agacé. Néanmoins, après un instant de réflexion, je finis par me dire que j'étais certainement en train de m’énerver pour rien. Il était sûrement très occupé avec les préparatifs du mariage. Bon… Je devais voir le côté positif de la situation, comme me dirait Vaan : au moins, ça lui fera une surprise de me voir débarquer aussi tôt sous son toit. Je souris, calant confortablement ma tête sur mon oreiller. Mais n’eut jamais l’opportunité de fermer les yeux pour me plonger dans la léthargie du sommeil. Me redressant vivement, j’examinais longuement la marque rougeâtre, luminescente, qui venait d'apparaître sous mon nez. À travers les arabesques qui en esquissaient les courbes, je distinguais aisément deux canidés se tournant autour.

« Merde… Qu’est-ce que c’est que ça? »

M'évadant prestement de mes couvertures, je contournais soigneusement le dessin flottant avant de piquer un sprint jusqu’à l’extérieur.

« E-Eh… Nolween? » Chuchotais-je à l'oreille de l'intéressé.

Cependant, aucune réponse. Je le secouais doucement pour le réveiller, mais le gars dormait à poing fermé. Grommelant et ébouriffant le plumage qui faisait ma chevelure, je me dirigeais aussitôt sous la tente du second Magicien.

« Mazhe? »

Lui aussi dormait comme une bûche.

« Vaan! Debout! Il y a un truc qui vient d’apparaitre dans ma tente! On dirait une rune et… Vaan? Vaaaan! Ne te rendors… Merde. »

Bien sûr, lui aussi ne prit pas la peine d’ouvrir les yeux. Troublé, je repoussais les tissus de sa tente avant de retourner, en catimini, au creux de la mienne. Le dessin était toujours là, à mi-hauteur dans les airs, rayonnant de sa lumière rouge et délicate. Des loups. L'écarlate. Une pensée fusa alors dans mon esprit, désorientée dans les eaux de mon désarroi. Je me mordis la lèvre inférieure.

« Hum… »

Avant de frôler prudemment la marque du doigt.


1 613 mots | Message unique ♪

Crédit pour le Mirage : And the wind howled by Ari Ibarra





[Quête Ouverte] - Tehila Signat16
Merci Léto ♪:
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 28 Fév 2021, 20:23


Crédit : Inconnu.

« Que cette nuit ne s’achève jamais! »

La puissance de sa parole agita l’assemblée d’une secousse effervescente, commune, battante. C’était le signal pour un départ, un renouveau. Et dans un battement de mains et de pieds, le rythme des percussions s’endiabla, la frénésie des danses augmenta, la portée des voix s’étendit jusque dans l’Au-Delà. Dans le ciel obscur, auréolé du vermillon de l’Aurore, des silhouettes chargèrent jusqu’au cœur de la voie lactée. Comme propulsés par les bras surpuissants de géants invisibles, les ombres se perdirent brièvement dans la fine lueur des cieux. Avant d’éclater en une multitude de couleurs chatoyantes et animées. Pour les yeux inexpérimentés, ces explosions provenaient de partout et de nulle part à la fois, le regard de ceux qui ne pouvaient les voir se subjuguant du spectacle qui leur était offert avec ravissement.

« Par les Ætheri tout puissants! »

La benjamine avait les yeux collés sur le plafond du monde, envoûtée par le bruit des éclatements, par le mélange radieux et bordélique des couleurs qui chatouillaient l’horizon aussi loin que l’œil pouvait l’apprécier. Le regard pétillant d’étoiles et de fascination, Toesia parvint à quitter le ciel des yeux pour nous contempler.

« C’est trop classe! Ma’! Qu’est-ce que c’est? Comment vous faîtes ça? »

Draaskag s’était aussitôt joint à leur mère pour le lui expliquer. Toutefois, même si Toesia ne pouvait admirer les Bángs à l’œuvre, son imagination parvenait sans difficulté à combler ces lacunes, devenues soudainement bien futiles, car seul le résultat captivait aussi bien son attention que ses fictions. En silence aux côtés de sa sœur, menton dressé vers le haut, Kaine se laissait également impressionner par les feux qui prenaient naissance à l’intérieur même des cieux. Les flammes s’éparpillaient dans toutes les directions, bruyantes, confuses et fusionnelles, à la manière d’un peintre qui aurait décidé de lancer ses pots de peinture sur sa toile vierge. Cette vision m’arracha un sourire, ma main renforçant l’emprise qu’elle avait sur la poigne de Léto. Si l’on pouvait croire à une tentative d’attirer son attention, il n’en fût rien. Mes lèvres obstinément scellées l’une sur l’autre, mon être était simplement emporté par la vague des teintes et des tons, par celle des sensations; crapahuté de droite à gauche par les musiques, les odeurs, les corps qui se mélangeaient et se détachaient. Je me sentais horriblement bien, détendu, une agitation intérieure ne cessant pourtant de vrombir dans mon bas ventre, l’aphrodisiaque aidant.

Cependant, je fus brusquement tiré de mes pensées par l’arrivée des premiers invités. Des sourires placardaient leur faciès et des offrandes nous étaient tendues, majoritairement des mains des locaux qui, en guise de bénédiction, nous offraient des cornes remplies de nourriture, des boissons aux parfums aussi variés qu’enivrants, des totems, des colliers, des vêtements bénis et peints d’un jaune vif ou d’un bleu brillant : la couleur de la chance, de la bonne fortune; et celle de l’optimisme, de la conviction.

« Merci beaucoup! » Lançais-je à une jeune femme qui venait de se glisser jusqu’à nous, l’air un peu morne, désintéressé.

Je lui adressais néanmoins un sourire, lui souhaitant de passer une belle soirée auprès des autres convives, et d’essayer le buffet, parce qu’aux odeurs que ce dernier libérait – oh, Divins! – la nourriture promettait d’être délicieuse. Toutefois, aussi rapidement qu’elle était apparue à nos côtés, elle s’était prestement éclipsée entre les corps physiques et spectraux de la foule. À son départ, je penchais légèrement la tête sur le côté. Ne se plaisait-elle pas au milieu de la fête chamanique? Brièvement, mon regard croisa celui de ma femme, mais n’eut le temps d’y trouver une quelconque réponse, l’apparition d’un nouveau personnage me détournant des interrogations à propos de la demoiselle. À chacun des invités qui s’arrêtait devant nous, nous acceptions leurs souhaits de félicité, échangeant des paroles et des accolades à tous visages familiers. Durant plusieurs minutes, je m’étais, d’ailleurs, entretenu avec les Corbeaux qui s’étaient avancés jusqu’à l’autel pour m’applaudir.

« Je suis content de vous savoir tous présents, les gars! »

Ma Meute, plus particulièrement, s’était rassemblée autour de moi, aussi bruyante que d’accoutumé. Je notais également la présence de quelques autres personnalités avec qui j’avais déjà eu la chance de Chasser, les saluant promptement de la main.

« Hey! Shapûr! Et… Ted, c’est bien ça? Comment vous trouvez la soirée pour l’instant? Leur demandais-je en basculant légèrement mon buste dans leur direction, inhalant quelques courtes respirations. En tout cas, je vois que quelqu’un a déjà pas mal profité des boissons. »

La moquerie se devina sur mon sourire, alors que je me redressais. J’avais conscience de la tension qui existait entre les Enfants de Sympan et les Médiateurs des Esprits : je le remarquais assez bien lorsque les Darka’Mri’Tuor étaient appelés sur l’Île Maudite et que Shapûr se joignait à l’expédition. Pourtant, aujourd’hui n’était pas qu’une célébration maritale : il s’agissait également d’une ouverture sur le monde et sur ces nombreux acteurs. Les Humains en faisaient partis, et même si je n’étais pas plus friand qu’eux de leur Ma’Ahid, j’essayais de réprimer au plus profond de moi ces élans de répulsion qui me prenaient parfois. Ils étaient ainsi et nous n’avions pas le choix, aussi inconfortable et inconvénient que cela pouvait être. Tentant de leur remonter le moral, parce que Shapûr faisait vraiment la gueule, je les invitais à se rapprocher un peu, comme si je désirais leur partager un secret :

« Vous devriez leur montrer vos déhanchés. Je suis sûr que les Raya sauront regarder et apprécier le talent avant l’ethnie. Oh! Et évitez les guerriers Zawa’kar et leur chef, le mastodonte là-bas, leur dis-je en arborant un air plus sérieux, même si je savais qu’en tant que Darka’Mri’Tuor, Shapûr devait déjà être au courant du tempérament destructeur des combattants chamans. Il ronchonne. »

Leur adressant un clin d’œil, je leur souhaitais de bien s'amuser, un énième protagoniste haut en couleur atterrissant droit devant nous afin de nous saluer.

« Bwaaaaa!! »

L’arrivée impromptue de l’invitée désarçonna la petite Orisha, qui avait bondit sur le côté. La remerciant d’un sourire ravi, je laissais Léto lui parler, puisqu’elles semblaient se connaître. Pourtant, je ne pus rester silencieux bien longtemps lorsqu’elle déposa dans nos paumes deux pierres noires aux reflets d’argent.

« Un Coeur d’Astre mangeable? »

J’examinais le caillou sous toutes ses coutures, le soupesant également d’une main, enregistrant instinctivement sa forme, son poids, son parfum particulier…

« J’peux goûter, Pa’? Ça a une bonne odeur…

- On teste ensemble? »

Il n’en fallu pas plus pour que la fillette acquiesce d’un vigoureux hochement de la tête. Brisant de petits fragments dans le creux de mon poing, j’en offris un morceau à ma fille et le second, je le portais directement à ma bouche, mastiquant la pierre qui s’avérait bien moins dure qu’escomptée. Et bien plus savoureuse qu’imaginé.

« C’est pas mauvais du tout, dis donc.

- C’est carrément délicieux, même que! Merci, madame! »

Elle partit un peu après. Lorsqu’elle fut suffisamment éloignée, je me tournais vers Léto, qui avait prit la bouteille de vodka afin de la déposer à proximité des autres cadeaux.

« … Y’en a une qui va aller rejoindre Raoni, avec tout le blanc qu’elle a sur le visage. »

Rigolant, je finis par me tourner en direction d’une jeune fille aux longs cheveux roux qui flottait à quelques centimètres au-dessus du sol. Je la considérais quelques instants, le silence persistant étrangement entre elle et nous. Était-ce Léto? Était-ce mon visage défiguré par les cicatrices? Lui souriant pour qu’elle se relâche, je l’interpellais finalement en premier : peut-être qu’ainsi, la glace serait brisée.

« Eh… J’ai croisé une fleur qui courrait dans la forêt l’autre jour et devinez quoi? Elle s’est plantée. »

Il eut un moment de latence, durant lequel personne ne prononça un mot. Jusqu’à ce que Toto pouffe de rire et que Kaine se couvre le visage pour cacher son embarras.

« Hahaha! Pa’! C’était quoi ça?

- J’essaye de la calmer un peu. Elle est toute tendue. »

La jeune fille en question resta muette encore quelques secondes avant de se jeter à l’eau, sa voix fluette nous félicitant pour l’occasion avec enchantement et un brin de nervosité également.

« Merci beaucoup, mademoiselle! Et ne soyez pas timide, voyons. J’espère que vous passerez une belle soirée vous aussi. »

Lorsqu’elle quitta notre champ-de-vision, j’envoyais un gentil coup de coude dans les côtes de Léto afin d’attirer son attention.

« Qu’est-ce que tu lui as fait, hum? »

Mon regard se fit narquois, alors que la Chamane aligna aussitôt sa défense. C’est alors que Draaskag s’approcha de notre position, l’air assuré, détendu, et bizarrement mutin. Je battis des cils en le voyant ainsi, la curiosité se devinant à la surface de mes pupilles.

« J’ai tout vu et tout entendu, et c’était un dix sur dix sur l’échelle de la meilleure introduction au monde. »

Nous nous figeâmes en percevant l’association des inflexions de voix. Si nous étions toujours en mesure d’entendre le timbre de Draaskag dans son parlé, une seconde voix, légèrement plus grave et taquine, se superposait à la sienne. Et je la reconnus immédiatement, un sourire fendant mes lèvres jusqu’à mes oreilles.

« Hakiel! M’écriais-je, les yeux pétillants, avant de me jeter dans les bras des fusionnés.

- Salut, Miles! S’amusa-t-il en répondant à mon accolade. Asche et Dærion m’ont mis au courant de ce qui se passe, dans les grandes lignes, mais t’as intérêt à tout me raconter une fois que la fête sera terminée. »

J’hochais de la tête, remarquant dans le dos du Chaman, les silhouettes immatérielles de mes deux autres compagnons. Le grand rouquin esquissa un sourire en croisant nos regards, alors que Dærion réalisa une courte révérence.

« Bravo pour votre mariage! S’enthousiasma Hakiel en balayant nos visages de ses yeux mordorés.

- On vous l’a déjà dit avant votre départ, mais félicitations Miles, Léto. Je vous souhaite tout le bonheur du monde, renchérit Asche en souriant, la marque d’Isahora brillant légèrement sur son torse.

- Mes félicitations! Que votre union prospère sous la bénédiction des Ætheri. »

Je les remerciais, chacun d’eux, examinant nos environs, à la recherche d’une autre tête familière.

« Tu cherches Nimüe? Je… Je ne sais pas du tout si elle est là. Ça serait sympa de la revoir, après tout ce temps.

- Tu l’as dit. »

Alors qu’Asche attirait mon attention, Draaskag, possédé par le jeune Eversha, s’avança prudemment jusqu’à la Souveraine, qu’il considéra timidement.

« Bonsoir Léto… Ça fait longtemps. »

Hakiel se força à sourire, mais affronta le regard de la Chamane à reculons. Elle était une Sùlfr. Il était un Gandr. Et depuis qu’il avait appris leur affiliation commune, il n’était pas encore certain d’avoir le droit de la fixer dans le blanc des yeux. Pourtant, aujourd’hui, il prit sur lui-même, inspirant une grande bouffée d’air avant de la gratifier d’un sourire léger, plus authentique et serein.

« Encore toutes mes félicitations. Prends soin de cet idiot pour moi, d’accord? »


1 831 mots (Sans les paroles de Léto) | Post III

Résumé : Dans l’ordre, Miles répond à Aaliah, Shapûr, Reine et Astriid et réagit à l’arrivée de Hakiel, l’un de mes PNJs.





[Quête Ouverte] - Tehila Signat16
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Jeu 18 Mar 2021, 14:46



Tehila



" Merci. " Son sourire chaleureux tentait d’illuminer le moindre invité sous leur nez.

Malheureusement, tous ne semblaient pas nimbés par l’engouement d’Isahora. La tête légèrement penchée sur le côté, Léto fixa la demoiselle s’éloigner à toute vitesse, comme pour fuir l’agitation ambiante. Une œillade complice lui fit comprendre que même Miles ne savait pas trop comment réagir. Un haussement d’épaules plus tard et cette histoire se fit oubliée. Les félicitations et présents se succédèrent pour le plus grand bonheur du couple béni. Par moments, Léto se surprit à épier son époux, à admirer sa joie palpable et cette étincelle qui persistait en ses iris. Elle souriait d’autant plus et les effets aphrodisiaques titillaient les faiblesses de son esprit. Elle venait de rendre heureux un homme et cette euphorie se répercutait sur elle. La petite Orisha avait bien grandi depuis, jusqu’à devenir une femme liée par ses convictions et ses sentiments. De douces attaches pour un meilleur futur.

Lors du tour des Corvus, la Chamane les remercia aussi chaudement que n’importe quel convive. Ils étaient en partie responsables de ce glorieux événement, même si Léto aurait traqué toutes les raisons possibles et inimaginables pour parvenir à ses fins. Peut-être que dans une autre dimension, elle se mariait au Köerta selon les coutumes de Ciel-Ouvert ; le froid montagnard, sous les aurores boréales, le crépitement ardent d’un feu de cérémonie. Dans toutes les situations alternatives, elle se montrerait aussi conquise. Tandis que son mari occupait un peu plus les chasseurs de la Confrérie, la blonde nota l’arrivée d’une tête bien familière.


" Toutes mes félicitations. " Nyam et l’ancienne Souw saisirent leurs deux mains respectives.

Collègues de longue date, un écart se creusait à présent entre les deux femmes. Rien d’étonnant dans tout cela : Léto gravissait des sommets sans effort et la Draugr devinait les prouesses dont était capable la Hǫfðingi.


" Merci, Nyam. Profite un peu de la fête avant de repartir. "

" J’y songerai. Mais ce n’est pas à moi d’en profiter, n’est-ce pas ? "
Parmi les Chamans, Léto était bien l’une des rares à capter le moindre petit sourire dont la Draugr avait le secret.

" Flippante. " Commenta Kaine en regardant la cheffe de tribu partir.

" Elle dédie quasiment toute son existence aux Esprits. " Lui expliquant entre autre que l’Au-delà était son lieu de prédilection.

Arriva alors de plus singuliers invités. Étant donné la naïveté de la blonde face à tout type de situation saugrenue, il ne fut guère surprenant de la voir dysfonctionner. Était-ce vraiment Mancinia ? Impossible, elle n’était pas accompagnée de l’Ange Katzuta. Puis, cette pression ne provenait pas de l’hérétique Antimagie. Entre le timbre de sa voix et quelques souvenirs émergents, Léto finit par raccorder l’ensemble et par comprendre que cette entité supposée divine lui rendait visite. Il n’était point rare que les Ætheri se mêlaient au plan terrestre du peuple médiateur, toutefois ils privilégiaient davantage les visions ou possessions. La Chamane se ressaisit, plutôt surprise par une telle visite. Elle ignorait encore quoi penser d’une divinité apparemment liée aux Humains – et d’autant plus à la Leenhardt – mais elle n’en mâcha pas moins sa reconnaissance.


" Votre présence est un honneur. Malgré les discordes, Léto ne pouvait décemment pas ravaler ces mots. Elle était sincèrement touchée d’attirer autant la faveur des Dieux. C’est de la viande ? Tenta-t-elle de deviner à l’odeur, mais ses yeux lui jouaient des tours vis-à-vis de ce fragment entre les mains du Köerta. Ah oui, c’est quand même incroyable ! Comment imaginer se retrouver avec une sorte de météorite comestible ? Mais bon, avec les Ætheri, il fallait s’attendre à tout ; même à se retrouver empaqueté dans un papier cadeau et livré à un tiers. Si c’est si bon que ça, je ne vais pas me gêner ! " Déclara-t-elle en saisissant son propre morceau et le croquant le tiers d’un coup.

" Bwahaha, Ma’ ! Tu t’en mets partout ! " Draaskag était sidéré d’un tel comportement et préféra se faire tout petit ailleurs.

" Tu devrais manger un peu plus, mon amour. Tu auras besoin de force. Le taquina-t-elle, ses lèvres souriantes baignées de narquoiserie et de miettes d’Ehirit. Ensuite de quoi, elle examina la fameuse bouteille de vodka et finit par donner un léger coup de coude sur la taille du Köerta, vis-à-vis de sa remarque. Tu serais jaloux de Raoni si tu savais qui est cette femme. Hmm, moi aussi en fait. " Plaisanta-t-elle à son tour avant de reprendre le cortège.

Une crinière rousse se démarqua parmi la file et Léto l’identifia aussitôt lors de son arrivée. Mais bien sûr, cette petite Ygdraë au Fessetival. Leur bref moment de partage fut rigolo, elle l’admettait. La Sùlfr n’imaginait pas sa réaction lorsqu’elle a dû comprendre qu’elle était bien plus qu’une simple peintre. Enfin, dès la fin de l’Aurore Écarlate, toute cette prise de conscience risquait de se volatiliser.


" Merci Astriid, je suis contente de te revoir aussi ! Tu vas bien ? " L’Elfe semblait plutôt alarmée, peut-être que l’agitation ambiante était trop difficile à supporter.

Alors que Léto s’apprêtait à s’enquérir davantage, Miles prit les devants à sa manière. Un silence. La mère eut quasiment la même réaction que sa fille, à la différence qu’elle retint le plus possible d’éclater en masquant sa bouche.


" Tu es vraiment unique. Commenta-t-elle après s’être ressaisie. D’un signe de tête, elle réceptionna les salutations de l’Ygdraë. Passe une bonne soirée. Elles se reverront peut-être. Apparemment, c’était à son tour de recevoir un coup sur la hanche. Je lui ai peinte une fleur sur l’épaule au Fessetival d’Avalon. D’ailleurs, elle n’a pas vu, mais j’ai recommencé. Il suffisait de quelques mouvements de doigts discrets pour faire réapparaître le motif sur l’épiderme. Puis, ce n’est pas ma faute si les gens sont mal à l’aise avec moi. Elle joignit ses mains devant elle et fit les yeux les plus doux du monde à son mari. Hein, ce n’est pas ma faute ? "

Visiblement remis de ses émotions, Kewa’Enre’O revint pour se présenter face au couple. Il possédait un droit de passage immuable, personne ne s’offusqua donc de son audace. Toutefois, experte en la matière, Léto comprit qu’il n’était pas seul. Elle s’amusa de l’étonnement des Orishas, juste un instant le temps que la manifestation se produisit. La Souriante fit honneur à son titre à la présentation de l’invité, puis l’arrivée d’autres connaissances de Ciel-Ouvert. Cela la rassurait de savoir son mari si peu dépaysé.

" Merci d’être venus, cette fête est aussi la vôtre. " Entre autre, elle colla son poing contre celui d’Asche, en souvenir de leurs quelques collaborations passées. À présent, tout comme pour les Köerta, il devra se contenter de la Furie Bleue sur les terres de la Marche.

Le doré et le carmin se plantèrent sur le visage de son fils, habité par l’esprit du jeune Gandr. C’était exactement ce à quoi elle souhaitait assister : une symbiose aussi hétérogène que bordélique. À ses yeux, il n’y avait qu’à travers le regard d’autrui qu’on apprenait. La Fusion représentait un phénomène dont elle estimait beaucoup. Il n’y avait rien de plus merveilleux. Ceci étant, elle perçut la timidité de Hakiel et s’en retrouva désolée. L’histoire entre les Gandr et les Sùlfr lui semblait lointain, tant elle s’y détachait ; sûrement que les Gandr n’arrivaient pas à assumer que l’une des "proies" ait réussi à s’élever aussi haut. Pour Léto, de bien d’autres préoccupations enserraient ses réflexions.


" Il est entre de bonnes mains avec moi. Et c’était là toute la vérité. Avec elle, il était hors de question que Miles souffrit d’un quelconque mal, surtout pas de sa part. En retour, prend soin des tiens. Ces noms ne sont que futiles face aux liens qui nous unissent. " Léto ne chercherait pas à changer un Gandr, mais elle tenait à être franche avec le jeune homme qui avait croisé sa route auparavant. Sa propre famille fut déchirée par ces antiques querelles.

Après avoir remercié une nouvelle fois leurs amis et proches, le fil reprit son cours. Malgré tout, le lien nouvellement créé obligerait la Sùlfr à échanger plusieurs regards à l’attention du Köerta. Il connaissait les coutumes et savait ce qui l’attendait par la suite. Ce ne serait qu’une question de minutes et de quelques passages, avant de se lancer à l’eau.


~~~

" Oh… hisse ! " Cette fois, c’était bien la dernière !

Sans sommation, Latone s’assit sur la caisse et observa le bordel qu’étaient devenus ses quartiers depuis l’usurpation. Les Guides insistèrent pour fouiller de fond en comble à la Vigilance à la recherche d’indices, plus spécifiquement là où l’Aile de Dothasi se terrait. Donc, sa chambre. Toutefois, les recherches n’aboutirent pas et, de son côté, Latone ne comprenait toujours pas pourquoi Ezechyel lui avait envoyé une telle plaie. Était ce un test ? Était-ce une plaisanterie ? Les deux à la fois ? Ces mystères l’irritaient. Mais au moins, elle avait retrouvé sa place. Aujourd’hui, elle s’était attelée à transférer une partie de ses affaires au château. Ses passages à la roulotte ne serviraient qu’à deux choses : s’isoler et s’occuper de son jardin. Avec l’aide de Clo, elle n’eut pas à s’en faire pour ses poires et ses fleurs. Elle souhaitait le diversifier davantage, ce qui hantera ses réflexions par la suite.

L’astre lunaire éclairait l’intérieur de la pièce d’une précieuse lueur. Il commençait à se faire tard et les chants nocturnes du Coryphée se poursuivront jusqu’au matin. Exténuée, l’Orisha préféra remettre à plus tard le rangement et se reposer. À force, elle avait appris à bien s’occuper de son corps et de ses besoins, à l’entretenir comme il faut et à ne pas le surmener. Ce ne sera qu’une question de temps avant qu’il ne soit suffisamment robuste. Son objectif sur le long terme ? Rattraper Léto, son idéal. Allongée sur le dos, les mains jointes derrière la tête, l’Éclat fit le point avec elle-même. Bien souvent, ses nuits étaient parsemées de rêves ; et quelques fois, ces songes renfermaient des fragments d’Hihtyx. Son lien avec la Cité Miroir s’affirmait de jour en jour, comme si elle la rappelait à elle. Latone devra y retourner un jour. Pas seulement pour botter les fesses du Bleu Roi mais surtout se découvrir elle-même. Ainsi était le sens de sa Vie.


" Quoi encore ? " Grommela-t-elle à voix haute alors qu’elle s’imaginait déjà endormie.

Sur le mur cueillant son lit, deux orbes écarlates virevoltèrent dans une valse frénétique. Le spectacle l’intrigua de par sa violence et sa passion. Les formes se firent alors plus distinctes et la jeune femme finit par comprendre ce qu’elles symbolisaient. En premier lieu, elle retint un gloussement, un sourire ravi étira ses lèvres. Ces deux là n’étaient vraiment pas possibles. Dans un sens, ils avaient pensé à elle, même dans leur gaieté le plus phénoménale. Puis en second lieu, un sentiment d’inconfort la rattrapa. Elle aimait Léto, elle adorait sa combativité, mais elle jalousait son assurance, sa toute puissance. Elle appréciait Miles, elle l’admirait sur bien des aspects, mais il la chamboulait et éveillait des humeurs néfastes en elle. Sans pouvoir lutter, l’invitation se transforma en un cadeau empoisonné, une anomalie qui eut tôt fait d’amenuiser son engouement. Pénible…

Latone leur souhaitait tout le bonheur du monde, mais balaya la main qu’on lui tendît.



2001 l'odyssée de l'espace mots ~
Léto interagit avec Aaliah, les Corvus, Nyam (PNJ Niveau V Chaman), Reine, Astriid, Asche, Daerion et Hakiel ♪



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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Sam 24 Avr 2021, 18:53


Illustration - Vadim Sadovski
Tehila

Se frayer un chemin là-dedans aurait pu être compliqué, mais c'était peut-être l'avantage du Ma'Ahid de créer un petit espace devant soi. Souvent, les utilisateurs de ce maudit Kan'Ghar s'écartaient par mécanisme, en sentant quelque chose les pincer. C'était ce qu'on lui avait dit : sa présence causait comme une pression dans la poitrine. C'était désagréable et on voulait régler ce problème. Mancinia avait également remarquée ce détail lorsqu'elle s'était rendue au Fessetival, à Avalon, arguant, en plaisantant, sa simplicité de déplacement. Au contraire de lui, sa présence lui aurait valu de vivre les célébrations sur un navire. Très loin, au large. L'idée lui arrachait un sourire. Shapûr ne le ressentait pas, mais il voyait sur les autres l'étendue de l'aura de son amie. Il avait même eu droit à un évanouissement.

Félicitations aux heureux mariés !

Sa déclaration avait été suivie d'une avalanche d'autres. Comment ne pas être heureux à un moment comme celui-ci ? À part tous les coeurs brisés par les élus, évidemment. En soi, l'Humain n'avait rien contre les unions ... il avait un autre regard dessus, vu que sa race avait des moeurs variées et codées sur la question, sans doute ressemblaient-ils aux Chamans sur ce point. Ou il n'avait pas encore trouvé la bonne partenaire, c'était possible aussi. Ted l'interrompit dans ses divagations. Impossible que les Humains aient quoi que ce soit de commun avec des races magiques.

Ouaip ! On peut pas dire qu'il y a pas d'ambiance !

Shapûr eu un rictus amusé lorsqu'on son intérêt sur la boisson.

Mais que serait un mariage si on finissait pas rond comme un ballon, Miles ? répliqua-t-il en riant. Être ivre comme une grive est ma raison d'être !
On dirait qu'tu bois comme si c'était ton dernier jour ...

C'était ça, être Humain. Ou plutôt, être un Humain comme lui. Avoir connu toutes ces merdes ... On vivait clairement d'une autre manière. Boire pour oublier ? Nan, clairement pas. Boire pour profiter d'la vie, ouais !

Mon prochain mariage risque d'être celui d'un Ange ... Un Ange ! Je dois rentabiliser en avance !
Mais quelle idée ! Ils sont très bien, tsé ...
Ouais, bah, c'ma meilleure amie, t'façon. L'Humaine, hein, pas l'Ange. Bon, ça fait trois ans qu'on attend ...
Ça peut pas être plus long que c'est deux-là.

Cette moquerie était destinée au heureux élus de la cérémonie. De ce que Shapûr en savait, ils avaient mis longtemps avant de se décider, au point que quelques enfants étaient nés et avaient bien grandit.

C'pas une course ... l'essentiel est d'être bien avec l'autre, mariés ou pas.

Sans doute comprenait-il de mieux en mieux la situation du couple battant des records de popularité. Mancinia et Neah. Ce serait sans doute une cérémonie pénible, lisse et blanche, avec énormément de parlotte, notamment à cause de leur récente élection comme Prophètes. Vraiment, ce devait être moins chiant d'aller barboter à Basphel. Il voyait la cérémonie religieuse d'une longueur divinement longue. Son élan d'ennui avancé était balayer lorsqu'on lui mentionnait les danses actuellement menées.

Tu veux qu'ils aient un tour de reins ?

Son ton se voulait amusé. Il avait rarement l'occasion de démontrer son talent en la matière en dehors des Cités de sa race, même en étant clairement doué dans les danses militaires, celles qui maintenaient son physique. Lorsque Miles les laissa, accaparé par une vague d'invités venu le féliciter, ils s'éloignèrent également. Zawa'kar. Ce nom était vraiment impossible à dire ...

Il est vraiment impressionnant, Zazou.
Shapûr ...
Frère, il a plus l'allure d'un combattant que l'Capitaine Katzuta.
Dieux, oui.

On aurait dit que le colosse allait se redresser en emportant les dix têtes les plus proches de lui dans cet élan. En comparaison, Neah avait vraiment l'air d'être un adolescent et laissait cette image de lui être véhiculée volontairement. Sous ses traits rieurs et niais d'amoureux transi pour sa fiancée, la Canine Blanche était aussi un combattant terrible. Sa grande maîtrise de leur langue et d'autres aspects de la vie des Humains témoignait d'un travail de longue haleine et qui n'était pas à la porté de tous. Shapûr aurait eu du mal à s'intégrer dans une race ... Quoique.

Bon, si un Ange peut s'déhancher, ils le peuvent tous. Allons voir les mamzelles de chez ... Heu ... Raya !

Reine observait l'enfant, surprise de sa soudaine venue. Elle aurait presque eu envie de l'enlever et de partir en courant pour voir la tête de ses parents, mais elle voulait éviter que Léto ne s'heurte à sa protection naturelle à s'en briser le bras pour récupérer sa fille. C'était le genre de blague qui pouvait mal tournée, surtout à un mariage.

Tant mieux si vous êtes heureux, sourit-elle. Je n'en attends pas moins de vous pour les siècles à venir !

Elle voyait large, tranquille. En même temps, Miles et Léto étaient vraiment mignons ! Surtout qu'ils avaient l'air d'être des parents aussi gâteaux que son mari et elle. Ce serait pire lorsqu'ils seraient grands-parents ... Cette entende entre le père et la fille lui rappelait son compagnon et leurs aînés, à l'époque ... Ah, qu'elle aimerait retourner dans le passé et revivre certains moments de son existence, de temps en temps. Fort heureusement, c'est ce qui les rendaient uniques et les préservaient de la perversion de certains êtres.

Mais de rien, redoutable guerrière ! Comme ça, tu sauras toujours si tes parents vont bien et inversement.

La femme se penchait un peu vers elle, comme pour partager un secret.

Je ne donne pas cher de la tête de la personne qui tenterait quoi que ce soit pour t'embêter. Hé hé hé.

Reine espérait que ce soit simplement un garçon de son âge qui lui brisât le coeur. Ça pouvait sembler cruel, mais d'autres dangers guettaient en ce monde et mille tourments pouvaient s'abattre sans raison, autant conserver ce qui était digne de son âge. Reprenant une position normale, elle était ravie que son cadeau eu son petit effet.

Je ne vous retiens pas plus longtemps. Profitez bien de toute cette célébration et gardez-là précieusement dans votre coeur.

Et elle s'écartait, retournant se perdre dans la masse grouillante des Chamans et des Esprits. Reine distinguait Mancinia et Neah dans un des coins. Ils n'étaient pas dans leur état normal, mais ils n'étaient pas en danger pour autant. Ces deux-là ... C'était presque si elle ne devait pas protéger son visage de tous les coeurs qui volaient autour d'eux. Même la Chaman non loin d'eux semblait exaspérée.

Par les Aetheri. Mancinia ?
Non.
Non ?
Reine.

Passé l'incompréhension de quelques instants, l'Humain relâchait un long soupir en se dirigeant vers elle. Visiblement, c'était une connaissance de la Matasif, qui roucoulait non loin, mais lui ne parvenait pas vraiment à réaliser une différence. Sans doute à cause de l'alcool.

... Je savais que t'étais pas faite pour la fumette, dit-il en tapotant sa tête. Reste avec moi ou Neah va nous engueuler tous les deux.

Puis, il prenait soudainement conscience d'une chose importante.

Attends une seconde ... comment t'es arrivée ici ?
J'ai fait un saut.
C'est pas plus compréhensible qu'il y a dix secondes.
Sans doute est-ce toi qui n'est pas fait pour la fumette, sourit-elle avec insolence.

Post II - 1210 mots
Buvons, mes frères 8D


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Sam 01 Mai 2021, 17:37


Tehila




« A’Hawé, ne t’éloigne pas trop s’il te plaît ! »

La voix de Tante Koko n’était pas comme d’habitude. Elle s’était asséchée par l’anxiété et l’agitation. Elle avait été désignée par les Aetheri pour accompagner la troupe qui se rendrait sur le Nilgoé, afin d’honorer Edel et Isahora de ses danses et de ses chants. Son âge mur aurait dû la prémunir de l’angoisse : elle s’était adonnée à ces rites tant de fois qu’ils étaient immuablement ancrés dans son corps. Mais la cérémonie qui se profilait à l’horizon ne souffrirait le moindre faux pas ; elle savait que les dieux ne toléreraient aucun outrage le jour de l’union de l’Hǫfðingi. Et alors même qu’elle se préparait, elle avait perçu les insignifiants tremblements qui secouaient d’ordinaires les jeunes filles.

Tu revins docilement à côté de ta tutrice ; la vibration anormale de sa voix t’avait convaincu de lui obéir. Tu ne voulais pas lui causer plus de contrariétés que celles face auxquelles elle devait déjà lutter. Pour essayer de lui changer les idées - et parce que la curiosité te rongeait - tu lui administras une nouvelle question.

« Dis Tante Koko, ça ressemble à quoi le Nilgoé ? »

Cela faisait plusieurs jours que la tribu s’était mise en route vers le Zaowa - et quelques uns que vous y étiez arrivés, mais tu n’avais pas encore eu l’occasion de poser la question. L’effervescence qui régnait au sein des Rayas avait indéniablement altéré la faculté des adultes à trouver le temps de s’intéresser à toi. Même Kari - la douce et gentille instructrice du village - s’était murée derrière un étrange comportement. Ses expressions fétiches étaient désormais un savant mélange de ‘pas maintenant’ et de ‘plus tard’.

« Le Nilgoé ? répéta la Chamane, d’un ton moins austère. Eh bien, c’est un temple en forme de pyramide - une sorte de gros triangle, précisa-t-elle devant ta tête perplexe, qui se situe près de l’eau. Il est gardé par deux grands piliers blancs reflétant la lueur du soleil et de la lune. C’est vraiment très vaste, et il y a différents autels - un pour chaque Aether que nous vénérons.

— Et c’est là que nous allons ?

— Oui. D’ailleurs, tant que nous discutons, je compte sur toi pour ne pas faire de bêtise lorsque nous y serons. Kari et moi défilerons dans le cortège nuptial, alors tu ne pourras pas nous accompagner. Mais Napo restera avec toi.

— D’accord, M’dame ! »SéparateurLes voix se mêlaient entre elles dans une harmonie parfaite. Les chants suivaient le rythme des percussions qui battaient un tempo lancinant. Tu connaissais les paroles mais, ainsi scandées, elles te révélaient des messages que tu n’avais pas compris jusqu’alors. Les notes de la mélodie montaient crescendo, accompagnant les mariés sur la route de leur destin. Tu te surpris à entonner quelques couplets de cette chanson, alors que tes membres bougeaient sporadiquement selon la danse rituelle qu’interprétait Tante Koko, Kari et les autres élus. Malgré ta maladresse - bien loin de répondre aux hautes exigences des Rayas - ton corps suivit les accents de la musique avec une surprenante fluidité.

Un parfum boisé et floral, savamment sucré avec un arrière goût de fumée passa dans l’air. Tu l’inhalas plusieurs fois, laissant l’odeur envahir ton nez, tes poumons, tes tempes et, finalement, tout ton corps.  Tu te sentis instantanément plus légère, plus leste. Il n’y avait - dans ton esprit - plus aucune trace des tracas quotidien. Une main rugueuse se posa sur ton épaule et t’attira jusqu’à un corps moite, d’où émanait une odeur âcre et piquante.

« Ne respire pas cela, ma petite A’Hawé. Ton corps n’est pas encore tout à fait prêt à recevoir ce présent. »

La main ridée du vieille homme attrapa la tienne et te détourna malgré toi de cette douce flagrance. Il se pencha vers ton visage et son haleine gâtée par les âges effleura ta peau.

« Reste ici, je reviens. »

Alors que les pas s’éloignèrent, Bourgeon sortit de ta chevelure pour observer les environs. Le Lesovik contempla - sans comprendre - les corps presque nus qui se trémoussaient au son des tam-tams. Il tremblait de peur, peu rassuré à l’idée de se retrouver si loin de sa forêt - sur cette île perdue, peuplée d’hommes et de femmes étranges. Pourtant, parmi tous ces êtres, il y en avait un qui lui inspirait un vague sentiment de protection ; un adolescent tempétueux qui avait juré de protéger son amie.

« Quoi ? Tekoa est ici ?! t'exclamas-tu d’un air empreint d’exultation. Il faudra que je demande à Napo si je peux aller le voir quand il reviendra. »

Mais le vieil homme tarda à revenir, et tu suivais déjà les instructions du petit végétal - lui aussi désireux de retrouver le garçon. Tu te faufilas à travers la foule, sous les regards courroucés des  adeptes qui jugeaient ton comportement avec sévérité. La cérémonie battait son plein, et tous les yeux étaient braqués sur les mariés. Tous, sauf les tiens, qui - de toute façon - n’auraient rien vu. Quant à la musique… Tu la connaissais déjà par coeur. Alors que Tekoa, tu ne le voyais pas si souvent que cela. Tu accéléras le pas pour le rejoindre au plus vite.

Des cris et des applaudissements accueillirent la déclaration de l’Hǫfðingi alors que tu surgis derrière l’adolescent.

« Hé Tekoa ! Je savais pas que tu étais là ! Tu as vu le cortège ? Il devait être très beau : Tante Koko et Kari étaient parmi eux.»

La foule commença à se disperser autour de vous, signe que les festivités allaient pouvoir commencer. C’était le moment où jamais de découvrir les lieux et de saluer les mariés - une coutume que tu aimais beaucoup dans ta tribu.

« Viens, on va aller voir l’Hǫfðingi et le Sungmanitu’Tehila »

Tu attrapas la main de ton ami avant qu'il ait le temps de protester et l’attiras à ta suite, vers ce qui semblait être l’escalier permettant d’atteindre l’autel ; la voix télépathique de Bourgeon remplaçant les yeux qui te faisaient cruellement défaut.


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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Jeu 06 Mai 2021, 21:13



Tehila


J’étais curieux, ce qui me valait les réprimandes de mes nourrices. « Un jour, je n’aurai plus besoin de toi. » lançai-je à l’une d’elle, avant de détaler pour éviter son courroux. C’était vrai. Un jour, elle cesserait de m’importuner. Ce n’était pas la mort qui l’arracherait à moi mais bien ma croissance. En devenant un homme, sa tâche cesserait d’elle-même. « Il ne perd rien pour attendre, celui-là ! » l’entendis-je pester. Je ris, avant de m’éclipser pour de bon. J’étais curieux vis-à-vis du nouveau Draugr et c’était lui, en partie, qui m’avait fait m’échapper du cocon de la tente. Le mariage ravivait pourtant des craintes en moi. Le Fumeur Macabre était mort peu de temps après le sien, comme si les Ætheri avaient maudit son audace envers les étrangers. Mon cœur portait encore la marque salée de mon chagrin. Pour n’importe quel peuple, la mort pouvait être vue pour ceux qui restent comme une étape supplémentaire vers la sagesse. Chez les Chamans, le trépas n’était qu’une formalité. Pourtant, dans le cas du Hǫfðingi, si les rumeurs étaient vraies, alors il n’y avait rien eu après la fin du corps. L’Esprit ne s’était pas élevé. Il avait été réduit à néant. Une partie de moi avait longtemps nié en bloc les racontars. Ces rumeurs provoquaient dans mon cœur une rage sourde. J’avais admiré cet homme comme chacun ici. Il était bien plus qu’un Souverain : il était un Dieu vivant. Depuis sa disparition, la chasse elle-même me semblait encore fade parfois et mes fugues s’étaient multipliées. J’allais courir, le plus loin possible, comme si sentir mon cœur sur le point d’exploser avait le pouvoir de réduire l’anxiété.

Avant la cérémonie, mes yeux s’étaient levés vers le ciel devant les danses des Raya. J’avais ronchonné quelques paroles peu flatteuses à leur égard avant de détourner le regard, des fois que l’un d’eux ne m’ensorcelât comme cette fille chez les hérétiques aux ailes bicolores. Je préférais garder mes esprits. L’union avec un étranger faisait beaucoup parler. Certains étaient contre. D’autres restaient silencieux. Quant à moi, j’étais ravi. Les Corvus Æris me rendaient d’autant plus curieux que je désirais les intégrer, comme mes parents. Pour être franc, je trouvais les mariages idiots dans le fond : je ne voyais pas l’intérêt de s’unir dans une cérémonie et de faire tout le reste. C’était dégoûtant, tellement qu’en y pensant, je fis une grimace. Cependant, j’étais ravi de pouvoir participer aux festivités. Qu’ils s’embrassassent me répugnait mais j’étais content que l’occasion me fût donnée de me mêler aux autres tribus et de ressentir l’œuvre des Ætheri.

Habillé d’un pantalon de tissu, j’avais placé autour de mon cou un collier formé de plusieurs dents d’animaux. La plus grosse, au centre, était ma préférée. Mon corps avait été décoré de peintures aux teintes appropriées. Le bruit des tambours faisait résonner mon cœur. Frénétiquement, en rythme, il battait pour rejoindre l’écho. J’avais envie de fumer et de communier avec les Divins. La prière me semblait nécessaire en ces temps. Je voulais contribuer à bénir l’union de la Hǫfðingi et du Sungmanitu’Tehila. Ce que les Dieux voulaient, les Dieux obtenaient. Nous n’étions que des pions, soldats de leurs volontés. Nous devions les honorer pour que les temps futurs fussent cléments. L’hérésie ne créait que le chaos et la chute.

Alors que je me laissais gagné progressivement par l’hystérie globale, j’entendis mon prénom prononcé par une voix que je connaissais. Je tournai les yeux vers la silhouette d’A’Hawé. Moi qui avais prévu de passer la cérémonie du mariage en solitaire… Visiblement, c’était raté. Je soupirai sans me cacher. Il fallait bien que je lui montrasse qu’elle était une fille et que, moi, je n’avais pas besoin d’elle. En plus de ça, elle était minuscule et j’étais sûr qu’elle me retarderait dans mes activités. « C’est quand que tu pousses un peu ? C’est pas comme ça que tu vas devenir une chasseuse, c’est moi qui te le dis ! » Je me demandais parfois si, chez Raya, ils ne la nourrissaient pas exclusivement de fraises et d’autres aliments pour les faibles. « Fais attention ! On risque de te marcher dessus. » lui dis-je soudain, en me plaçant entre elle et un danseur, sans qu’elle ne semblât faire attention à mes avertissements. Elle allait finir par se faire piétiner.

Pensif quant à son sort, je la laissai me prendre la main et m’entraîner. Peut-être qu’en lui pendouillant assez d’os et de babioles dans les cheveux, le bruit de leurs entrechoquements pourrait la sauver d’une bousculade ? Ra mais pourquoi est-ce que j’avais décidé de prendre ce truc sous ma protection moi déjà ? Est-ce que les Ætheri seraient fâchés si je m’en débarrassais, ni vu ni connu ? « Attends… Quoi ? » finis-je par questionner, en sortant de ma torpeur. « Tu… Quoi ? Mais non, on ne va pas… ! » Je la tirai en arrière pour l’empêcher de monter plus haut, ce qui provoqua un mouvement maladroit de ma part qui la ramena vers moi trop vite. Je manquai de m’étaler. Ça aurait pu s’arrêter là si, après m’être rattrapé comme je le pouvais, je n’avais pas constaté sa proximité et celle des deux mariés. « Waa… Bah... Euh... » commençai-je à paniquer. L’imposante musculature de Léto m’avait toujours impressionné, même de loin. De près c’était d’autant plus spectaculaire. Je voulais la même. J’aurais la même ! Je serais Draugr ! Et je serais proche d’elle ! « Hǫ… Hǫf… » tentai-je d'articuler, en vain, tout en me rapprochant de la petite Chamane. Comme je n’arrivais plus à aligner correctement mes mots, mes mains se posèrent sur les épaules d’A’Hawé et je la poussai sur Léto. C’était à cause d’elle qu’on en était là alors, maintenant, il fallait qu’elle assumât ! « Vas-y... » lui soufflai-je, extrêmement bas.

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