Les Tours de Zéphyr – Récits d'Histoire - « Mon périple fut long et douloureux. Jamais je n'aurai pu imaginer que mon voyage serait si éprouvant et que j'aurai à affronter mille vices et démons. Malgré les doutes et la torpeur, je ne pus me résoudre à abandonner cette idée dévorante qui hantait mon esprit. Je finis par être récompensé de ma persévérance alors que je me croyais perdu. Où étais-je ? Je n'en avais pas la moindre idée. Perdu entre des plaines froides et gelées, je contemplais avec une pointe de ressentiment les grandes et hautes montagnes qui déchiraient l'horizon aux nuances glacées. Je n'apercevais même plus ces étranges bois que j'avais visité quelques jours plus tôt. J'étais seul, égaré parmi les pics de verre et les arbres morts. Âme en peine que la folie gagnait peu à peu, j'errais dans ce désert nu et cruel. C'est alors que je les vis. Durant un court instant, j'envisageais la possibilité d'une fabulation de ma psyché torturée. La bâtisse s'élevait dans les airs, à plusieurs dizaines de mètres du sol. La structure était immobile, intemporelle. Je la devinais plus ancienne que les cités elfiques. Toutefois, elle me paraissait sans âge. Je comptais quatre tours, dont l'une, plus imposante, dominait les trois plus petites. Les fondations semblaient délabrées mais je ne sus déterminer s'il s'agissait d'un choix esthétique ou de l'œuvre du temps. Curieux, je me glissais sous l'ombre de cet élégant bâtiment. Je ne vis rien, si ce n'est une magie tellement puissante et bouillonnante qu'elle troublait ma vision. Je ne le savais pas encore mais je venais de tomber, par un heureux hasard, sur les Tours de Zéphyr.»

Hayden Sarkissian, Philosophe et Mage Blanc sous l'ère de la Tyrannie de l'Impartiale, Récit d'aventure, ouvrage entreposé aux Parchemins du Temps.

« C'était dans les belles années de mes dix-huit ans, ces instants d'allégresse où tout était encore possible. Je venais d'achever les sept ans d'études à Basphel au département de l'Ivoire. Fière de mon diplôme, j'avais postulé dans plusieurs grandes Universités de ma Capitale et d'autres plus universelles. Je ne croyais guère en mon premier choix. Était-il possible que l'on m'accepte entre les murs d'une Académie aussi prodigieuse ? J'avais entendu bien des récits d'anciens élèves de Basphel qui, non contents de leur admission aux Tours de Zéphyr, avaient conté leur nouveau quotidien aux plus jeunes. Je savais que ceux qui sortaient de l'École des Îles Suspendues avaient bien plus de chances que les autres d'être reçus mais je ne parvenais à croire en ma propre réussite. Pourtant, alors que j'écris ses lignes, je suis dans cette Université dissimulée par les Montagnes Blanches qui bordent la pointe sud du Continent Mystérieux. J'y suis. »

Pénélope Cordélia Tombe-Etoile, Professeur de lettres et auteur sous l'ère de la Purge Salvatrice, Autobiographie, ouvrage entreposé aux Parchemins du Temps.

Prologue - Il existe bien de grandes et respectables universités à travers les terres du yin et du yang dont on peut citer parmi tant d'autres les facultés des sociétés élitistes des Alfars et des Sirènes, la qualité de l'enseignement des instituts des Mages, qu'ils soient noirs ou blancs, ou les écoles des Capitales qui rivalisent de sciences et de savoir. L'instruction proposée est d'une valeur inestimable, pourtant il est teinté des idéaux et des vérités du peuple en charge de son programme. Il parut nécessaire, même aux ères les plus troublées, de construire des systèmes éducatifs qui ne reposeraient sur aucune race. C'est ainsi que naquirent les Tours de Zéphyr qui, très vite, gagnèrent leur lettres de noblesse. Spécialisées dans l'astronomie, la divination, les sciences et la médecine, les arts et la recherche, les Tours de Zéphyr attirèrent les cerveaux des professeurs comme des étudiants désireux de perfectionner leur connaissance. Des siècles durant, les Tours de Zéphyr fonctionnèrent dans un secret savamment gardé, sa renommée n'étant faite que pour les instruits des grands cercles de pensée mais dans l'ignorance du peuple commun. Avant le dénouement du chaos de la magie, les Tours de Zéphyr furent mises à mal par la dégradation des forces spirituelles et les nombreuses morts. Presque désertes, elles étaient maintenus à flot par quelques grands penseurs qui continuaient l'ouvrage. Puis les Rehlas arrivèrent. Peuple mystique et discret, ils battirent une Cité à leur image et ne tardèrent à remarquer l'élégante bâtisse qui flottait sur les Glaciers. Ils donnèrent une seconde jeunesse à l'établissement quelque peu délaissé.

Description - Aujourd'hui, les Tours de Zéphyr ont retrouvé le prestige inégalable des temps immémoriaux, en tant qu'Université sans couleur. La bâtisse en elle-même apparaît comme un ouvrage aux frontières de l'irréelle, de l'art. Ce n'est pourtant que le début du merveilleux de l'Académie, qui dissimule la majorité de ses prodiges entre ses murs. Pour entrer, deux choix s'offrent. Le première consiste à emprunter l'un des passages dérobés et magiques qui permettent d'être téléporter en un battement de cils dans le hall des Tours. Il existe trois passages : l'un est au fond d'une caverne glacée non loin de l'Université, l'autre est une porte du troisième étage de Chimaria tandis que le dernier est gardé par des Rehlas au Temple de la Lune. Le second moyen d'arriver dans les hauteurs des Glaciers consiste à être étudiants ou professeurs et d'obtenir le pouvoir de se téléporter dans l'établissement seulement, grâce à un bijou enchanté. Quiconque peut faire la demande à la Doyenne, capable d'octroyer le don.

Les Tours de Zéphyr sont à elles-seules une œuvre, une œuvre étrange et mystique qui semble avoir sa volonté propre, une conscience. Lors de votre première venue, vous serez tout de suite surpris par l'espace et la lumière des pièces démesurées. En là réside l'art primaire des Enfants des Étoiles :  ils savent confiner l'infiniment grand dans l'infiniment petit. Ainsi, ne vous fatiguez pas à chercher les frontières de l'intérieur de Zéphyr, ne chercher pas à aller jusqu'au bout d'un couloir. Ce serait peine perdue et vous ne désirez guère vous égarer dans les dédales de l'école. Les rumeurs veulent que certains se soient enfoncés au plus loin et qu'ils n'en sont jamais revenus. Peut-être ont-il trouvé, en misanthropes, les objets de tous leurs désirs et qu'ils réapparaitront un jour ? Elle paraît s'adapter aux besoins et à ses résidents, ajoutant des chambres ou des bureaux, agrandissant les amphithéâtres et les bibliothèques. Loin d'être malicieuse, elle ne cherche pas à troubler ses habitants. Au contraire, elle fait tout pour les protéger et peut devenir furie face aux esprits mal intentionnés.

La plus imposante des Tours de Zéphyr se nomme Cemiel. Elle abrite la majorité des salles importantes, des bureaux aux amphithéâtres en passant par les bibliothèques, de l'Université et regorge autant de secrets que de mystères, au point d'être l'objet même des recherches de certains érudits. C'est aussi là que prend place le hall d'entrée et ses grands escaliers, l'une des rares pièces qui est présentée comme immuable. Au plus haut de Cemiel s'érige le grand dôme, où la contemplation des étoiles et la Lune revêt un caractère sublime. Le sol, qui semble être fait de verre ou de cristal, donne une vue imprenable sur les marches qu'il a fallu gravir pour arriver jusque là, charme autant qu'il étourdi.

La plus fine des Tours, prénommée Seraliel, est d'une considération moindre dans la mesure où il s'agit de l'espace réservé pour les étudiants et les professeurs. Elle comporte ainsi donc des chambres et des salles communes de détente. Chacun est libre de disposer à sa guise de sa propre chambrée, sans risquer de se voir imposer un colocataire puisque la magie des lieux permet à chacun d'être libre et indépendant.

La plus petite des Tours est appelée Toryë. Elle est aussi surprenante qu'incompréhensible, laissant les regards curieux face à l'impossible. Nul couloir et pièce dans cette Tour. Seulement une porte, une unique porte à franchir avant de plonger dans les grands jardins baignés de lumière. Irrationnel et illogique. Pourtant, l'on jurerait flâner à l'air libre dans une jungle ou une forêt, entre les fleurs ou les potagers. Lieu de détente apprécié par tous, Toryë sert aussi à Zéphyr à assurer une certaine auto-suffisance grâce aux cultures.

Hiriel est la dernière des Tours. Elle contient de nombreux laboratoires ainsi que les grandes salles communes telles que les cuisines, les réfectoires et des pièces dédiées aux réceptions. D'une certaine manière, elle est aussi la Tour la plus inquiétante, celle où sont enfermées les créatures et les monstres étudiés, et bien d'autres choses qui hurlent la nuit.

Sujet d'étude privilégié des Rehlas, en là constitue le second grand art du peuple des étoiles. Ils sont capables d'ériger de grands Titans ou Gollems faits de pierre ou d'eau, de terre ou de feu, de métal ou de foudre. Ces grands protecteurs dorment et sommeillent pour ne s'éveiller que très rarement. L'un de ses géants de magie et de force, semble veiller particulièrement sur les Tours de Zéphyr. Entièrement constitué de glace, peu l'ont vu mais il existe bel et bien. Les Rehlas le désignent Jälua. [Ce point sera examiné dans un autre sujet ultérieurement]

Les PNJ locaux

La Doyenne
Cassandre Borjya – Aussi belle et charismatique qu'intelligente et raisonnable, Cassandre est une Rehla à la puissance remarquable qui aurait le potentiel de s'ériger Oracle Céleste à Lua Eyael. Seulement, la jeune femme a préféré user de son temps, de son talent et de ses finances au profit d'une institution en laquelle elle croit profondément : les Tours de Zéphyr. Malgré la jeunesse de ses traits et de sa silhouette, Lady Borjya ne compte plus ses ans. Il y a bien longtemps, elle étudia au sein de l'Université qu'elle dirige aujourd'hui. S'il y a bien quelqu'un qui peut se prévaloir de comprendre Zéphyr, cela ne peut être qu'elle. Amie et proche de Caleb Suellan, elle devint tigresse pour s'imposer parmi les candidats pressentis pour devenir Doyen du prestigieux établissement. Femme de caractère, elle sait être douce comme intransigeante dans les moments qui l'exigent. Elle passe une grande partie de son temps entre son bureau et les couloirs, à gérer les affaires des Tours et maintenir en équilibre le petit monde dont elle a la charge. Éloquente et oratrice, elle défend comme personne les intérêts de Zéphyr et il relève de l'improbable d'avoir le dernier mot avec cette dame qui semble avoir toujours raison.

Professeur de Médecine
Iphigénie Frëy – Femme discrète et introvertie, Iphigénie s'est illustrée lors des derniers grands évènements par ses talents de guérisseur et de médecin. La jeune Rehla était inconnue de son peuple mais elle attira l'attention du Sin Luxinreis, qui la voulu comme Professeur pour l'Université de Zéphyr. Elle fut la première surprise à se découvrir une nouvelle passion dans l'enseignement. Si elle apparaît comme une personne calme et mélancolique, elle sait discourir et expliquer comme personne. Agile et puissante, elle démontre de dons rares et d'une acuité particulière qui la rendent redoutables dans sa matière. Aujourd'hui encore, elle partage son temps entre les Tours et Lua Eyael où elle continue d'exercer son art auprès de son époux et de son frère ainé. Elle ne rechigne pas à livrer ses secrets et cherche continuellement des apprentis à former de façon plus personnelle. Iphigénie n'est guère colérique mais que les maléfiques n'oublient jamais que ceux qui savent quelles sont les bonnes plantes connaissent aussi les mauvaises, et celle qui sait comment soulager sait aussi où frapper pour faire mal en se fatiguant un minimum.

Professeur de Divination
Malicia De Luhcil – D'apparence jeune et excentrique, Malicia conserve en dépit de son grand âge des airs juvéniles qui poussent certains à douter de ses aptitudes. Pourtant, la Rehla est l'une des plus grandes clairvoyantes de l'époque et déplore de ne pas être Monarque pour accéder à des connaissances et visions supplémentaires. Ses capacités ont pour seule limite son imagination. Que ce soit à travers les cartes, les pierres, l'eau, les feuilles de thé, les marres de café ou même par simple vision, elle excelle à voir ce qui pourrait être. Elle soutient que chaque élément est un signe à interpréter, même dans les plus petites banalités du quotidien. Par des méthodes aussi innovantes qu'étonnantes, elle transmet les rudiments de l'art de la divination et pousse ses élèves jusque dans leurs retranchements pour qu'ils évoluent dans l'apprentissage délicat des prémonitions. Elle enseigne, par extension, la prudence et la remise en question car elle a pu goûter aux déboires des choix et l'évolution de la trame du temps. Elle vit à Zéphyr avec son époux et, de temps à autres, leurs deux enfants les visitent.

Professeur de Sciences
Luciné De Luhcil – Ombre et sœur ainée de Malicia, les deux jeunes femmes ont été élevées ensemble dans le confort et l'excellence des nobles familles Rehlas. Dans sa jeunesse, Luciné a démontré moins d'aisance que sa cadette dans la divination mais son esprit pratique et ses raisonnements ont fait d'elle une femme de grande sagesse dont les travaux importants ont fait foi dans le domaine. Plus silencieuse et moins agréable que Malicia, elle n'en demeure pas moins un professeur apprécié de ses élèves. Elle répond à chaque question qu'on lui pose avec une rare précision, appuyée par de longues démonstrations qui visent à écarter le moindre doute sur la solution. Les deux demoiselles de la lignée De Luhcil ne se parlent que superficiellement et n'ont pas l'air de s'entendre. Les ragots veulent que l'époux de Malicia ait été le compagnon de Luciné avant qu'il ne lui préfère sa sœur. Ce différend aurait été la principale raison de son suicide. L'Ombre croit en les bienfaits de a Sciences et s'évertue à transmettre ses idéologies à ceux qui s'y intéressent.

Professeur d'Astronomie
Thessalie Milano – Le personnage le plus mystérieux et intriguant des Tours de Zéphyr est certainement la drôle de Professeur d'Astronomie. Créature étrange qui semble venir d'un ailleurs insoupçonnable, la jeune femme se fait appeler Thessalie Milano, sans que l'on puisse être sûr de sa véritable identité. Vive et souriante, elle ne dissimule ni l'inconnue de ses origines ni l'originalité de son apparence, sans soulever les mystères de son être. Est-elle une hybride, une vieille Rehla ou une Luhminary dissimulée par les étoiles ; toutes les théories ont été avancées à son sujet, jusqu'aux hypothèses les plus folles qui la désigne comme l'incarnation de Zéphyr. Le ciel ne semble pas avoir de secret pour elle. De sa voix à l'accent exotique, elle déclame les contes et légendes des Astres et enseigne les noms, les emplacements, les constellations et bien d'autres choses. Si elle est implacable sur l'astronomie, elle témoigne de lacunes en des matières plus simples telles que les bienséances, ou savoir bien peu de choses sur les races et les tensions qui les animent.

Professeur d'Arts
Thibalt Syguë –Pour l'enseignement des Arts, Cassandre Borjya a choisi de s'entourer d'un professeur issu de la race qui personnifie le mieux la matière : les Orines. La Doyenne a été jusqu'à Maëlith pour trouver la perle rare qui serait parfaite pour son Académie. A la suite d'un entretien avec la Vénus Lady Araé, elle a recruter un ancien membre d'un gouvernement passé : Lord Thibalt Syguë, dont les prouesses artistiques ne sont plus à démontrer tant ses œuvres sont couvertes d'éloges dans les plus beaux Musées. Il accepta avec plaisir de faire part de son expérience aux étudiants de l'Université et, dans un soucis particulier, choisit de poser son énigme à Cassandre. Bien qu'il soit depuis l'Orine de la Rehla, il conserve une indépendance certaine et un franc-parler envers elle qui dénote de ses forces. Jeune homme cultivé et théâtrale, il s'exprime toujours avec une touche d'humour qui fait souvent de lui l'un des préférés des élèves. Musicien hors pair, aucun instrument ne semble lui résister. Thibalt est aussi en charge des grands évènements qui prennent place au sein des Tours de Zéphyr.

Professeur de Magie
Andromaque von Lucreria – La Magicienne n'est pas aisément compréhensible. Femme stricte et morne, on murmure qu'elle flirterait continuellement et dangereusement avec les limites qui font encore d'elle un Mage Blanc. On lui prête quelques déboires avec d'anciens Archimages, et plusieurs allers retours à la Prison. Son caractère de chien dissuade la plupart à la contredire. Malgré ses défauts, Andromaque est quelqu'un d'honnête et de directe, qui ne mâche guère ses mots et dit ce qu'elle pense. Puissante ensorceleuse, elle manie plusieurs magies différentes et cultivent le style avec brio. On ne peut lui enlever sa tolérance et son envie de faire prospérer l'essence fluctuante de la magie. Mariée à un Déchu, chercheur à Zéphyr, elle voyage le plus possible afin de comprendre le monde pour mieux utiliser son potentiel. Exigeante, elle n'accepte pas ses propres échecs et poussent son entourage dans les rouages de la réussite. La jeune femme n'est pas particulièrement bavarde. Elle n'a pas besoin d'utiliser le moindre mot pour faire passer des messages poignants à ces interlocuteurs, aidée par le bleu liquide de ses yeux.

Chercheur
Séraphin Chihiro- Que ces discours ne vous fassent pas perdre la raison et réfléchissez bien à ses paroles avant de croire le moindre de ses mots. Aux frontières des mensonges et de la vérité, Séraphin entretient le doute. On ne sait que très peu de choses sur cet homme, Génie en son état. En Djinn accompli et fier de l'être, il refuse de révéler son nom. Sa curiosité dévorante l'a entrainé dans les voies du savoir auprès des Rehlas. Il mène des expériences, parfois, assez dérangeantes. Il se donne des airs prétentieux et orgueilleux, très imbu de sa personne. Il peut passer des années à étudier un sujet qui le fascine mais s'il ne trouve pas quelque chose ou quelqu'un digne d'intérêt, il ne s'attardera pas plus d'une brève seconde. Il s'amuse à troubler le personnel des Tours et les étudiants en changeant régulièrement d'apparence. D'une intelligence rare, il sait qu'il peut se permettre ses ambitions et son immodestie. Beaucoup le trouve imbuvable et ils n'ont pas forcément tord. Il est spécialisé dans la magie et ses étrangetés.