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 Le sommet des Étoiles | Léto & Kaahl & Latone = Létaahlone

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 06 Juin 2022, 11:05

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


L’Impératrice Blanche, Edwina Nilsson, fut la première sur les lieux. Son visage était voilé et, sur son crâne, se tenait une couronne imposante, haute de plus de vingt centimètres et recouvertes de pierres précieuses bleutées. Sa robe était brodée de ce même bleu, décorant la base immaculée du vêtement. Si ses traits étaient cachés, elle, de son côté, n’était en rien gênée par le voile et pouvait observer à sa guise le paysage et la table ronde. Les noms des invités étaient inscrits dans le bois des chaises en lettres d’argent. Elle leva un instant les yeux vers le ciel, toujours aussi gorgé de couleurs. Des traits lumineux ne cessaient de le parcourir en un ballet aussi merveilleux qu’effrayant. Elle n’avait jamais vu pareil spectacle, malgré son grand âge. Des pluies d’étoiles filantes oui, mais pas de cette couleur et, surtout, pas sur une période continue, de jour comme de nuit. Elle se demanda combien de temps la chose durerait. Des jours ? Des semaines ? Des mois ? Son interrogation fondit lorsqu’un nouvel individu arriva.

Atthirari Taiji avait une mine sombre. Elle comprenait aisément pourquoi et, au fond, elle espérait vaguement que personne ne commenterait la guerre qui avait eu lieu, surtout pas en murmurant à l’Empereur des Deux Rives que c’était prévisible et qu’il aurait dû empêcher son peuple d’y aller. Lumnaar’Yuvon avait mené les guerriers aux portes d’Amestris. Lui n’avait probablement pas souhaité ça mais, malgré la scission, devait assumer une partie des conséquences. Il aurait pu clamer ne rien à voir avec la chose, le constat restait le même : les Bipolaires avaient perdu un nombre astronomique d’hommes et de femmes. S’il ne disait rien, Edwina pouvait voir à sa silhouette que chaque muscle de son anatomie, à commencer par ceux de sa mâchoire, étaient tendues. Il portait un haut sombre, ouvert en v sur son torse. Quelques bijoux de cuir couvraient ses poignets et sa barbe avait poussé de façon non maîtrisée depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. Il semblait bourru, peu enclin à la conversation. Pourtant, il était venu, ce qui ne serait peut-être pas le cas de tout le monde. Néanmoins, ceux qui ne viendraient pas – si l’hypothèse se manifestait – perdraient des occasions. Être absent lorsque ses semblables se réunissaient n’étaient pas une chose à faire, surtout dans ce genre de cas. Il était alors facile d’être accusé d’être à l’origine de tous les maux. Les manifestations stellaires ne semblaient pas menaçantes mais elles avaient causé quelques désagréments.

La main puissante du Réprouvé attrapa sa chaise, qu’il tira pour s’asseoir. Edwina soupira de soulagement en constatant qu’il n’avait pas pensé à prendre la place dévolue à l’Empereur Noir – provocation qu’il aurait été capable de réaliser au demeurant. Quant à Aodh Baran, Le Monarque Démoniaque et Souverain de l’Enfer, qui venait d’arriver, il ne lui inspirait qu’un vague dégoût. Il remarqua le positionnement de son visage, tourné vers lui. « Ne vous inquiétez pas, Edwina, je ne vais ni chercher à vous violer ni à outrager vos narines. » Il sourit d’un air aussi mauvais que provoquant. « Oh la ferme. » s’agaça Atthirari, en frappant du poing sur la table. Aodh ricana mais n’ajouta rien. Il n’en eut pas besoin, car son rire portait parfaitement le fond de sa pensée. « Heureusement que les Monarques Démoniaques sont comme les papillons et ont une espérance de vie limitée. » articula la Reine des Faes, encore entourée de l’aura magique liée à sa téléportation. Aodh ne releva pas. Il aimait titiller – et c’était aussi son rôle de passer pour un horrible et stupide Démon – mais il gardait une façon de penser très alfare. Il préférait la fourberie et la tactique. « Je crois que nous n’avons jamais été présentés. » fit-il, à l’attention de l’insolente « C’est vrai. Je suis la Sailanie. » « Ambroisine est à l’origine du Conte des Trois Royaumes. » précisa Edwina. Aodh sourit. Il en avait entendu parler. Dommage que les Faes et les Démons fussent si opposés sur les questions de nature parce qu’il trouvait leurs pouvoirs fascinants. Il aurait bien aimé que certains de ses opposants se retrouvassent enfermés à jamais dans une prison de papier. « Un chef d’œuvre d’après certains. » « J’envisage une suite. Peut-être aimeriez-vous que je vous garde un rôle ? » Dans ses propos planait une menace qu’il fit mine de ne pas comprendre. « Ce serait avec plaisir. »

Aodh chercha son nom et grimaça. Ambroisine, tout en arrangeant sa tenue végétale, suivit son regard. Un petit sourire amusé habilla son visage. Elle n’aurait pas ri si elle s’était retrouvée dans sa situation, à savoir : à côté de la Reine des Humains. Avec un peu de chance, celle-ci ne serait pas présente. « Oh, Edwina, nous sommes à côté. Vous allez pouvoir me raconter les derniers potins si cette réunion s’avère ennuyeuse. » Elle l’avait dit en fixant Jezekael des yeux. Celui-ci était arrivé dans un silence de mort, son torse nu habillé seulement par un large collier doré. Aodh le fixa à son tour. « Et vous, qui êtes-vous ? » « Personne qui vous concerne. » Quelque chose dans la poitrine du Seigneur de l’Enfer l’incita à ne pas chercher plus loin. Il eut vaguement l’impression que son interlocuteur pourrait le tuer ; ce qui était exact.

890 mots

Explications


Bonjour ♪

Bienvenue au Conseil des Chefs. Merci d'être tolérants avec moi (ouais je me la joue à la japonaise mais vu le nombre de péquenauds que je vais jouer, bon, j'ai une excuse /sbaf).

Je commence avant que le rp à Nementa Corum ne soit terminé comme convenu mais le temps que ça se mette en place, je pense que ça ne sera pas préjudiciable. Je vais d'ailleurs vous demander de me laisser cette semaine (du 6 au 12) pour que je puisse ramener la majorité des têtes couronnées. Je vais en jouer plusieurs par message (surtout que là c'est uniquement pour qu'ils apparaissent donc à part Attitti qui va fumer des oreilles, ça devrait aller XD - mais faut surtout que je me rappelle de tous les Souverains donc euh... je vais commencer par ceux que je connais bien avant d'aller chercher les autres dans le labyrinthe de l'oubli ou de ma non-gestion chronique).

L'objectif premier est de parler du changement de positions des étoiles, ainsi que du phénomène coloré qui se produit. Puisque personne ne sait vraiment ce dont il s'agit, c'est problématique.

La Sin Luxinreïs n'est pas là (oui, elle a invité les autres chefs mais elle ne viendra pas parce qu'elle a zéro race xD). Votre personnage est téléporté grâce au bracelet qui lui a été remis mais pas là où il lui a été indiqué.

Le Conseil se tient pour le moment sur les Plateaux de Nymer, à ciel ouvert (donc on voit bien les étoiles). On est en soirée, et le plan de table est celui-ci :
>>>> Icccciiiiiiiiiiii <<<<

J'ai fait un Evernote pour les Souverains (leur avatar, leur nom, leurs vêtements). J'en ferai un autre pour résumer les conversations lorsque ça aura vraiment commencé ^^ (histoire aussi que ceux qui n'auront pas le temps de lire puissent avoir un condensé ^^) :
>>>> Lààààààà <<<<

Chronologie : Ce rp se passe après la guerre entre les Réprouvés et les Sorciers (les Réprouvés se sont fait défoncer) et les phénomènes du ciel de l'événement "Les livres reflètent la beauté du ciel". Aucune météorite ne s'est encore écrasée pour le moment ^^

Gains


Vous aurez les gains de quête et peut-être un cadeau si vous êtes sages  Le sommet des Étoiles | Léto & Kaahl & Latone = Létaahlone  1929536143

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 06 Juin 2022, 14:19

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


« Une demeure ancestrale… » Le visage de Niklaus Salvatore illustrait parfaitement ce qu’il pensait. On lui avait promis un rendez-vous au sein d’une demeure ancestrale des Terres Rouges et il se retrouvait – à cause de ce fichu bracelet – au beau milieu d’une étendue d’herbe. Ses yeux se posèrent sur le voile d’Edwina. « Impératrice Blanche. » Ils n’avaient plus bu ensemble depuis bien longtemps. « Phénix. » Il continua son petit tour de table et visa, par son commentaire, les grands perdants de ces derniers temps. « Forcément, la racaille est présente. » murmura-t-il, assez fort cependant pour qu’on l’entendît parfaitement. « Oh ne vous déplacez pas, Atthirari. Il y a déjà eu assez de morts dans votre camp, vous ne trouvez pas ? » dit-il, la voix parfaitement posée, en remarquant le mouvement de son homologue réprouvé. Celui-ci, cependant, ne s’arrêta pas et avala la distance entre eux. Sa main vint saisir le col du Sorcier qui ne parut pas le moins du monde impressionné. Dans son dos, une voix féminine retentit, celle d’une autre racaille. « Les hommes sont une espèce bien pathétique. » La phrase avait claqué comme une fessée cul nu. « Vous avez entendu la Reine des Abysses ? » claironna le Phénix, comme si les propos de la concernée ne lui étaient pas destinés. « Arrêtez de vous donner en spectacle. » « Quand je t’aurai éclaté la tronche, on verra qui se donnera en spectacle. » Niklaus sourit. Il savait parfaitement que s’il l’avait réellement voulu, il l’aurait déjà fait. Seulement, il n’était pas responsable de ce qu’il était arrivé aux Réprouvés et, surtout, il savait qu’Atthirari n’était pas aussi stupide – c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il avait réussi à devenir Roi, sans jamais employer la force. Erza, elle, l’aurait frappé sans aucun ménagement. Elle aurait même essayé de le tuer, sans s’occuper des conséquences. Mais le brun était différent. « Allons, soyons raisonnables tous les deux. » Parce qu’il pouvait facilement lui inculquer une maladie de laquelle il aurait beaucoup de mal à se remettre. « Les Conseils comme celui-ci se sont toujours plutôt bien déroulés mais tout le monde sait que si nous commençons à nous déchirer, il se pourrait que plusieurs peuples se retrouvent sans tête couronnée. » « C’est ça ouais… » « Les Mages Noirs sont d’éternels froussards. Maintenant que le Seigneur des Deux Rives est devant vous, vous appelez à la raison alors que vous êtes le seul ici à l’avoir provoqué. Vous devriez assumer. » s’amusa Syæsha Kælean. En réalité, elle n’avait que faire de Niklaus Salvatore et ne lui était d’ailleurs pas si hostile. Elle avait d’autres ennemis, des ennemis qui n’étaient pas présents ici. Néanmoins, pour parfaire son image, elle devait jouer le jeu de la haine viscérale entre Sorciers et Ondins. « Je ne l’ai pas visé mais la susceptibilité des Réprouvés n’est plus à prouver. » fit-il, légèrement irrité. Ses yeux, qui n’avaient pas lâché ceux du Bipolaire, se plissèrent légèrement. « Lâchez-moi maintenant. » « Ouais. » murmura Atthirari que les volutes noirâtres de la magie de l’ancien Empereur Noir ne semblait pas faire plier. « Mais ouvre-la encore une seule fois sur mon peuple et je t’égorge, t’as compris ? » Une fois libéré, Niklaus fit un sourire de circonstance, simplement pour montrer qu’il savait garder la face. Néanmoins, dans son esprit, il cherchait déjà un moyen de venger l’affront. Il allait le tuer, d’une façon ou d’une autre. Il aurait pu, ici, mais il devrait le faire de façon discrète.

Lorsque Jaal’Akim Kogaan’Orel apparut, la première chose qu’il fit fut de s’approcher d’Atthirari pour lui faire part de son soutien. L’Empereur du Tout, Roi des Lyrienns, était un ancien Réprouvé, transformé à une époque ancienne. Bien que la sagesse de la Terre l’eût englobé, il n’en restait pas moins attaché à ses racines. Son bras s’avança et sa main vint s’unir à celle du Seigneur des Deux Rives. Ils murmurèrent entre eux des paroles en Zul’Dov que peu comprirent. Les deux hommes avaient des habits similaires, bien que la tenue de Jaal’Akim tirât davantage sur le rouge que sur le brun. Ses cheveux tombaient de chaque côté de ses tempes. Il avait un visage particulier, ni beau ni moche.

« Bonsoir. » La voix douce et claire de Sakuya Tsuyari résonna et fit taire chaque conversation. Les Rois et Reines lui répondirent tous, sans exception. Même Aodh. « Bonsoir Dame Tsuyari. » « Bonsoir Āto. » « Bonsoir Ma Dame. » Tous y allèrent d’un petit mot à son attention et, le Maître, qui n’avait pas parlé depuis son arrivé, se déplaça jusqu’à elle pour tirer sa chaise en arrière afin de l’aider à s’asseoir. La figure du Roi de Rhéa Latia était inquiétante. Néanmoins, nul ne voulait s’attirer les foudres de Sakuya ; ni lui, ni personne. Un peuple sans inspiration était voué à stagner voire à disparaître. « Je suis sûre que nous allons tous avoir une discussion enrichissante ce soir. » clama l’Orine. « Certainement. » répondit Niklaus, en coupant l’herbe sous le pied d’Aodh. « Je plussoie. » ajouta ce dernier, ce qui fit rire la Sailanie. « Je suis heureuse de revoir certains d’entre vous. » « Le plaisir est partagé. » « De même. » « Quelle bande de faux-culs. » s’amusa Ambroisine, à l’oreille de la Reine des Magiciens. Celle-ci se sentait toute chose depuis qu’Atthirari avait tenu tête au Phénix.

889 mots

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Mitsu
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Mitsu
Dim 12 Juin 2022, 19:17

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


Lorsque le Mârid arriva, les discussions se turent. Sa magie possédait un côté hypnotique. La frontière entre Æther et Génie était très fine et, ce Génie-là, était particulièrement ancien. Pour autant, il ne sembla pas remarquer le phénomène. Le Roi était un comédien hors pair, un vendeur de Rêves et de Cauchemars, et, sans aucun doute, l'individu le plus vicieux de l’assistance. À son bras se tenait l’Amarante, Zevitla Aëwer. Si l’homme ne s’attarda pas à s’amuser de l’auditoire, la femme, elle, s’arrêta sur chacun de ses homologues. Le visage légèrement relevé, ses yeux balayèrent l’assistance avec une supériorité digne des plus grandes Orgueilleuses. « Bonsoir. » formula-t-elle, d’une voix autoritaire, avant de s’asseoir. Le Mârid, lui, fit le tour de la table, laissant sa magie éclairer d’une lueur bleutée son environnement immédiat et jouer avec celle de l’Impératrice Blanche lorsqu’il la croisa. Il savait qu’elle était fausse. Bien sûr qu’il le savait. Très peu d’éléments lui échappaient, contrairement à l’Amarante qui, bien que puissante, ne possédait pas un tiers de son pouvoir. Il sourit à Jezekael, comme à un vieux frère. Le visage de celui-ci ne s’anima pas. Il se contenta de le regarder une seconde, avant de se perdre dans l’infini de son devoir. Les cheveux de flammes bleues du Roi des Génies dansaient autour de son visage. Il portait un costume bleu foncé, réhaussé par le doré d’une cage thoracique qui entourait son torse. Il s’assit à sa place et créa, au profit de la Reine des Orines, un petit cheval qui commença à galoper sur la table. Contrairement aux autres – à l’exception de Jezekael – il n’avait aucun intérêt à flatter Sakuya. Il le faisait par simple jeu, et aussi parce que cette femme était un rêve à elle seule. Peut-être pourrait-il réaliser quelques vœux durant ce conseil ? Il s’était déplacé dans ce seul espoir. Les Étoiles ne l’intéressaient pas en dehors des opportunités qu’elles pourraient apporter à l'avenir. Œuvres d’un Æther ou d’un Magicien fou, elles ne représentaient aucune menace pour lui. Le Monde des Songes était son seul Royaume véritable. La Réalité n’était qu’un parc d’attraction à ses yeux.

Lorsque la Reine des Ygdraë, Hora Suellan arriva, les lèvres de Zevitla se pincèrent. Bien entendu, leur hôte les avait mises l’une à côté de l’autre. La Reine sombre, derrière son masque de branchages, amena ses mains sur la table et croisa les doigts. Sa robe était celle de la nature « morte », contrairement à celle de son homologue bénéfique, bien plus claire. La chevelure de Hora, habituellement foncée, avait pris des teintes cuivrées. Des fleurs parcouraient son crâne. La jeune femme, pourtant, gardait une mine fermée et réservée. Elle n’éprouvait aucune peur mais avait la sagesse de reconnaître qu’un Conseil des Chefs était toujours l’occasion pour certains de tirer avantage de la situation. Hora entendait bien rester discrète. Les destructions multiples d’Earudien avaient façonné son avis sur la plupart de ses homologues. Dans son cocon de magie naturelle, elle semblait presque aussi orgueilleuse que Zevitla ; à la différence qu’elle ne l’était pas. Elle était simplement distante, inaccessible. Sa chaleur n’allait qu’à celles et ceux qui le méritaient. Pourtant, lorsqu’elle sentit le regard de l’Empereur de la Nuit sur elle, elle releva les yeux et une envie s’éveilla au plus profond de son ventre. Elle la fit disparaître et soutint le regard du blond, en cachant son trouble. Était-il ainsi, quelques temps auparavant ? Il lui semblait différent… bien plus féminin, bien plus sensuel. Zevitla plissa les yeux, alors que la Reine des Faes, pourtant attirée par les femmes, soufflait quelques mots à l’oreille d’Edwina. « Pour un impuissant, il est… » L’Impératrice Blanche sut exactement ce que celle-ci voulait dire. Entre Atthirari et Lochlann, elle commençait à devenir fiévreuse. Pourtant, il lui semblait, à elle aussi, qu’il ne s’agissait pas de Lochlann. Et, alors qu’il était dans les esprits de beaucoup de Souverains, une forme d’amusement toucha le concerné. Non, il n’était pas Lochlann mais l’Histoire l’oublierait. Le changement d’apparence avait du bon et il ferait comme une ancienne Impératrice de la Nuit : il tairait son identité. Elle se fondrait dans celle de l’homme qu’il avait remplacé. Il n’avait pas changé grand-chose à son physique, simplement ce qu’il n’aimait pas : la carrure de guerrier rustre de l’ancien Roi, ses yeux de bête sauvage. Lui, aimait ce petit côté féminin, cette sensualité exacerbée qui se dégageait de lui. Il aimait séduire. Il aimait capter l’attention. Il adorait quand les femmes et les hommes fixaient ses lèvres avec envie. Il aimait les hanter jusque dans leurs songes, être le centre de leur univers et manipuler leurs corps offerts jusqu’à sentir leur sang dans sa gorge. Plus que tout, il avait envie de manger la Reine des Ygdraë. Sans la quitter des yeux, il appuya son menton sur le dos de sa main et sourit.

Malheureusement, il dut lâcher sa proie lorsqu’Ava apparut à côté de lui. Son côté bestial ressortit, en même temps que celui de la Reine des Evershas. La guerre de territoire entre Vampires et Béluas n’y était pas pour rien mais, au-delà de celle-ci, les deux peuples possédaient une part de sauvagerie qui n’attendait qu’une occasion pour ressortir. « Lochlann » planta ses yeux dans ceux de la femme. Elle fit de même et la tension grimpa entre les deux.

882 mots

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 12 Juin 2022, 21:07

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


Jonathan Logan, armé d’une cape blanche au confort certain, s’installa dans son siège après un geste de la tête bref et efficace. Le représentant des Vincidi n’était pas homme à disserter. Il parlerait quand ce serait nécessaire. En attendant, il ferait quelques micro-siestes, le temps d’oublier que ses semblables étaient particulièrement puériles.

Erwan apparut entre Ava et Lochlann, à la surprise générale. Quelques bruits couraient ici et là mais son retour était bien trop récent pour que tous fussent au courant. Le roux regarda tour à tour la Déesse Totem et l’Empereur de la Nuit mais ni l’un ni l’autre ne rompit le silence. Ce fut Aodh qui s’exprima. « Comme c’est gentil de venir nous voir. Je croyais que vous étiez mort. » Son ton ne paraissait pas moqueur mais une note discrète laissait entendre qu’il l’était. Niklaus sourit d’un air mauvais. « Pas encore, visiblement. » « Pas encore. » répéta le Monarque Démoniaque, à voix basse, comme s’il envisageait de rendre réalisable la chose. L’Élu des Cieux se déplaça doucement. C’était un guerrier. Il était taillé en fonction. Néanmoins, sa magie était également puissante. Il avait appris à la manier en compagnie d’Edwina, la vraie. Il n’avait donc rien à envier aux autres. Il s’arrêta devant le Souverain de Spectre. « Je suis heureux de constater que vous ne divaguez plus devant les portraits de Vanille Caël Deslyce. La prochaine fois que vous sombrez dans la folie, Niklaus, n’hésitez pas à me demander de l’aide. Je vous soignerai avec grand plaisir. » Il sourit et n’attendit aucune réponse. Il se déplaça jusqu’à Aodh. « J’ai été peiné d’apprendre le génocide de votre peuple mais, visiblement, cet événement ne semble pas être dans vos préoccupations. Sans doute est-il plus évident de vous moquer des autres comme un adolescent que de vous pencher sur le bien-être des Démons. » Erwan abhorrait les Vils. Les deux magies opposées crépitaient entre les deux hommes. De nombreuses légendes couraient sur les confrontations entre le Roi des Démons et celui des Anges. Il valait mieux que cela ne se produisît pas. Aodh sourit, ses penchants alfars le rendant moins impulsifs que ses prédécesseurs. Il savait manier la diplomatie. « Allons Erwan. Nous plaisantions. » « Quel humour fascinant ! » ironisa le roux avant de regarder l’Impératrice Blanche. Il sentit un pincement en lui. Il savait qu’il s’agissait de son Reflet mais il ne pouvait pas nier le fait qu’elle lui manquait. Il allait devoir repartir. Quand ? Il l’ignorait. Il commença un tour de table afin de saluer ses homologues déjà présents, en passant par les Souverains Orishas qui s’étaient simplement installés en silence. Ils le rendaient mal à l’aise, comme s’ils lisaient en lui, comme s’ils pouvaient voir ses failles et ses forces, comprendre son fonctionnement. Il ne s’attarda pas et, à vrai dire, personne n’avait réellement envie de le faire. L’homme et la femme dégageaient quelque chose de mystique et, surtout, ils n’étaient pas connus. Ils étaient mystérieux et le dernier Roi qui avait marqué les autres Souverains n’était autre que Cocoon Sforza. Depuis, les Orishas semblaient avoir changé.

Avant que l’Apakan eût atteint l’Impératrice Blanche, un homme de sa connaissance fit son apparition, debout, sur la table. De la magie de téléportation se dégagea une aura glacée qui ne tarda pas à disparaître. « Tsadqiel ? » Le concerné tourna les yeux vers l’Ange et fit disparaître ses ailes rachitiques et blanches. La ressemblance avec les jumeaux Yüerell était frappante. Personne ici, sauf quelques élus, savait qui il était. Aodh grimaça néanmoins. La rumeur de Démons aux ailes immaculées circulait depuis longtemps et cet homme respirait les Vertus à plein nez. « Erwan. » murmura-t-il, avant de rejoindre l’Ange à grands pas. Il sauta de la table, profitant de la position avachie de Jonathan. Il s’approcha et plaça une main amicale sur l’épaule de l’Apakan. « Ne t’inquiète pas, elle va bien. » Il y eut un silence entre eux, avant que le roux ne répondît. « Merci. » Ils se séparèrent et, Erwan, après avoir salué chacun, arriva enfin devant Edwina. Il prit sa main et déposa un baiser à quelques millimètres de celle-ci. « Je suis heureux de vous revoir. » Ce n’était pas réellement à elle qu’il s’adressait mais ça n’avait aucune importance. « Moi de même. » répondit-elle. « Prenez une chambre putain. » s’emporta Atthirari. Les bras croisés et le dos enfoncé dans son siège, il fixait les deux bénéfiques avec agacement, comme si son côté démoniaque le démangeait. « Me serais-je trompé d’endroit ? » interrogea une voix dans l’assistance, avec un humour certain. Idra Lan venait d’apparaître. La Pandṓra était sans nul doute la plus jeune Impératrice. Elle avait succédé à son père, Jarod. Elle aimait se faire passer pour une Dragonnière comme les autres, chose qui devenait de moins en moins aisée avec le temps. « Vous êtes bien au bon endroit. Certains sont juste mal élevés. » assura Erwan avec une voix ferme, en s’écartant d’Edwina pour regagner sa place, à côté d’Atthirari qui le fixa. « Avoue que t’as envie de la ken. » L’Apakan soupira et regarda devant lui. Ses voisins ne lui inspiraient rien de bon. Il aurait préféré être assis à une autre place.

Il ne manquait plus que l'Impératrice de Yanna, qui ne viendrait pas, la Reine des Chamans, l’Empereur Noir, l’Impératrice de la Marche Terne et la Reine des Humains.

891 mots

Doooonnnc !! =D
J'ai ramené tout le monde sauf Scylla mais elle arrivera en dernière. La Souveraine de Yanna ne sera pas là (elle est trop occupée à faire des expériences sur le ciel /sbaf). Il se peut que je ramène d'autres personnages plus tard mais ce n'est pas sûr.
Pour la suite, je vais poster le weekend ^^ Je ne jouerai pas tous les Souverains à chaque fois. Je m'adapterai un peu à vous, en fonction des interlocuteurs de vos personnages etc, avec quelques interventions par ci par là de Georgette ou de Maurice quand j'aurai envie ^^ Globalement, je me baserai surtout sur vous et sur mes fantaisies destructrices du moment =D Voilà o/
Tsadqiel est assis à côté des Orishalas ^^


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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Jeu 16 Juin 2022, 00:41




" Bonsoir. "

Sa voix était guillerette, son sourire enjôleur. Tout le reste ? Beaucoup moins. Il n'y avait depuis lors plus besoin de prouver que Léto Sùlfr était une force de la nature. La géante n'aurait point besoin de se lever pour pouvoir tous les toiser de la sorte, alors qu'elle venait d'apparaître à l'opposé totale de son siège attitré. Dans une autre dimension, il y aurait eu deux places pour les Chamans. Elle entendait son comparse la maudire jusqu'ici sachant qui elle devrait côtoyer pendant les prochaines heures ; si tant était qu'une seule sera épargnée de scandale. Pour l'occasion, la Hǫfðingi avait troqué sa nudité habituelle pour une longue robe sombre aux motifs de bordure dorés, cette unique pièce montrait plus que de raison ses jambes et le début de ses hanches, sans parler de sa poitrine, afin de dévoiler non pas le maximum de chair – même si c'était bien le cas – mais le plus de peintures possibles. De ce fait, pointillées oranges et lignes brisées violettes se bataillaient sur l'ensemble de son corps. Difficile d'observer si longtemps ces dessins, tant ses iris bicolores dardaient l'assemblée d'une pression extrême.

" Votre Bête est bien rentrée chez vous ? Émit-elle en passant derrière Aodh. J'ai supposé que ses tapages nocturnes étaient dû à un profond mal du pays ou d'un ennui mortel. " Il y avait suffisamment de monstruosités et d'orgies sur l'île pour briser les cycles habituels de sommeil.

À peine sa première interaction terminée qu'elle se retrouva déjà à croiser Syæsha et Niklaus. Son lien de sang avec Vanille caël Deslyce n'avait aucune importance : c'étaient bien les Ætheri qui l'avaient choisie. Ainsi, malgré son affiliation avec la dynastie Ondine, il était coutumier d'affirmer que la Sùlfr avait forgé sa légende par ses propres moyens ; ses propres muscles. Elle se contenta alors qu'un simple échange visuel, comme avec n'importe quel Souverain sur son passage. Elle était de ce métal, acéré et pourtant si attrayant. Une exception faite à l'Āto que Léto salua avec déférence, toute complicité entre artistes mise à part. L'endroit et le moment s'avéraient, de toute manière, mal calibrés pour lui demander si quelques pans de ses murs étaient libres. Comme n'importe qui, la Chamane ne masqua pas son étonnement en la présence d'Erwan Galathiel, les Esprits étant chiches en ragots à son sujet. Parmi toute l'assemblée, il devait faire parti de ceux qui échappaient le plus à sa "Vigilance". La blonde lui accorda au moins un signe de tête, elle avait besoin d'être en bons termes avec l'Ange pour ses propres desseins.

À hauteur de ses voisins désignés, Léto comprenait tout juste que la Sin Luxinreïs – ou quelle qu'autre entité supérieure – possédait un sens de l'humour plus que dangereux pour esquisser une telle configuration de table. Et de toute évidence, son propre recoin se présentait comme le plus problématique. Parfait, devait songer la Souriante derrière son expression de gaieté et ses yeux infaillibles. Toujours d'une démarche aussi mesurée que lourde, la Chamane contourna le Réprouvé de Stenfek, sans pour autant l'ignorer.

" Eave. Sil drein'fent weii voth io gein'gonplei aan sul. Gah los Erza ? (Bonsoir. Tu devrais venir à mon arène un jour. Où est Erza ?) " Depuis la naissance de Lardon, son accent du Zul'Dov s'était perfectionnée.

En tant qu'Edmund'Faasnu, elle s'était publiquement placée contre l'indépendance à Thogii. Elle n'en restait pas moins impressionnée par l'ascension d'Atthirari, malgré les mauvais jours. Léto se garda bien d'émettre le moindre commentaire à ce sujet, lui aussi devrait faire parti de ses relations cordiales. La Chamane termina enfin son entrée en prenant place. Sous le poids de sa masse musculaire, le siège semblait couiner à l'agonie, ce qui en règle générale ne lui indiquait point de bons signes ; même pas besoin de l'Oracle pour s'en assurer. Visiblement sceptique, Léto figea sa position, les mains jointes sur ses jambes croisées. Seule son buste pivotera pour le moment, par mesure de sécurité.

" Si elle cède, je me rabattrai sur des genoux au hasard. " Commenta-t-elle étant donné les quelques regards attirés. Personne ici ne souhaitait être choisi. À la rigueur, son voisin de droite serait assez suicidaire pour relever le défi, tandis que celui de droite s'avérerait être le plus apte à endurer telle supplice.

Par ailleurs, en parlant de ce dernier…

" Bonsoir, Jezekael. " Sa voix était plus guillerette, son sourire encore plus enjôleur.

La Hǫfðingi fixait l'Esprit de la Mort sans sommation. Avec lui, elle le savait très bien, il n'y avait nul besoin de s'éterniser davantage, même pour une pipelette telle que la Sùlfr. Depuis leur "mésaventure" au Temple d'Amsès, Léto n'avait guère oubliée leurs échanges, toutes leurs formes d'échanges. Il avait promis lui rendre visite un jour ; elle attendra autant de temps qu'il désirera. Dans ce genre de circonstances, le Temps pouvait être un sale ennemi, tel que ce Conseil.



La Vox Atoxio fut la suivante à apparaître. Personne aux Plateaux de Nymer ne connaissait encore ce titre, puisque Latone ne saurait égaler ne serait-ce qu'une seule couronne ici. Pas même la toute dernière Pandṓra. Officiellement, la Marcheuse n'était rien de plus qu'une émissaire pour le compte de son Empire naissant. Et pourtant… Elle fronça les sourcils. Et pourtant… ! Tendue, ses lèvres se pincèrent. Et pourtant, elle avait vaincu un Empereur. Amplement irritée, son attention vogua de tête en tête, au fil des commérages et éventuels regards en sa soudaine direction. Elle avait l'air de vouloir mordre à la moindre main tendue… néanmoins, c'était bien parce qu'en temps que furie ambulante, la Bleue ignorait fichtrement comment se comporter en présence de Souverains, d'où ce résultat plutôt insolite, comme si elle allait exploser ou disjoncter sur place. Si elle pouvait fumer telle une Lyrienne du Feu, elle se serait déjà fondue en magma.

" Latooone, te voilà ! "

Telle une bulle éclatée, le visage de la Kirzor se métamorphosa pour arborer l'innocence dont ferait n'importe quelle nouvelle arrivante de l'assemblée. Elle suivit le timbre ensorceleur de son alter ego et capta son invitation à approcher.

" Viens t'assoir là : c'était censé être le siège du Duc d'Arcadia, mais tu lui as trouvé une meilleure place, n'est-ce pas ? "

Forcément, à cette mention, Latone esquissa une fierté fragile sur ses lèvres. Avec ce fait, Léto lui donnait l'occasion de prouver sa légitimité au Conseil. En quelque sorte, elle faisait d'elle sa garante. En tout cas, le fameux Duc avait effectivement son siège dans la prison glaciale de Ciel-Ouvert.

" Ouais. Elle réarrangea son manteau de fourrure en s'élançant d'un pas assez vif. Il coule des jours moins heureux. En notant le Vincidi, elle se permit une petite proposition : Si vous voulez le récupérer… " Avant de noter qu'il ne faisait que dormir. Il m'ignore ?! Tant pis, elle gardera le Déchu de l'Ordre dissous encore quelques temps.

Passé ce contretemps, l'Orisha croisa le regard de la Sailanie. Quelques mots de ses amies Faes – Clo et Canna – lui revinrent alors, ces dernières désirant l'inviter à fouler le Monde des Chants grâce à sa Voix et aux pouvoirs des Filles des Fleurs. Techniquement, Latone n'avait jamais refusé d'assister les Faes dans cette quête, elle avait simplement besoin de repousser encore un peu ce sujet le temps de concrétiser son emprise sur Linos. Ou au moins se libérer davantage. Elle se questionna alors, et si Ambroisine elle-même était intéressée par ce Monde, fruit des Contes et des Voix ? Canna lui aurait sûrement précisé que sa Reine l'avait mandatée, toutefois cette possibilité demeurait. La Bleue se décida alors de s'arrêter à sa hauteur et d'apposer sa main sur son propre poitrail, le signe de salutations des Marcheurs Ternes.

" Bonsoir… C'est un honneur de vous rencontrer, Reine des Faes. Elle était assez satisfaite d'être assise non loin d'elle. Et… vous tous. " Se sentit-elle de préciser à l'égard des quelques visages tournés en sa direction, au cas où l'offense pourrait être ressentie par sa maladresse.

L'Éclat elle-même ignorait comment elle parvenait à rester aussi calme face à autant de puissants. Elle avait consommé beaucoup de jus de Jun – sans artifice – pour noyer ses ardeurs, calmer son esprit hystérique avant de venir. Hélas, force était de constater qu'il y avait quelques connards et connasses qu'elle désirerait corriger le portrait. Puis elle nota ce petit cheval qui galopait à l'autre bout de la table, de la même matière bleutée que cet être là-bas. Le Mârid lui apparaissait fascinant et elle eut bien du mal à s'en décrocher pour enfin prendre place. Elle allait donc être voisine avec l'Impératrice Blanche, bon, et avec un retardataire dont le nom figurait sur son siège… Une tempe veineuse aurait pu trahir sa réaction, Latone se tourna pourtant vers Edwina et reprit en main son audace habituelle.

" Si jamais il m'agace, on peut changer de place ? " Elle n'était pas encore bien au fait que l'exaspération sera le cadet de ses soucis en ce lieu.

Latone leva enfin ses iris bleutées, de cyan et de violet, jusqu'aux cieux. Il était alors question de ce firmament aussi chaotique que magnifique…


1581 mots ~
Tenue de Léto : ICI
Tenue de Latone (sans la couronne) : ICI



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Ven 17 Juin 2022, 19:46



Le Sommet des Etoiles


« Il ne vous a toujours pas touchée ? » Mes prunelles se déplacèrent vivement vers la jeune femme qui me tenait compagnie. Il s’agissait d’une informatrice qui m’était chère. Depuis le couloir, devant la salle de répétition de l’Empereur Noir, nous entendions l’orchestre jouer. « Non. » répondis-je. « Cyrius Windsor ne semble pas se préoccuper de ces questions. » ajoutai-je. « Aux dernières nouvelles, il tenterait de créer une mélodie capable de tuer ceux qui l’entendent, sans que la mélodie en question ne soit magique. » « Par le simple jeu des notes ? » « Exactement. » Il s’agissait de la seule conversation que j’avais réussi à avoir avec lui. Comme un dément, en fixant le vide, il avait annoncé avoir une idée, une idée qui serait un hommage à la mort elle-même. Depuis, personne n’était sorti de la salle. « Si cela marche, il n’échappera pas au trépas lui-même. » « Il commande l’orchestre les oreilles bouchées. » articulai-je, avec lassitude. L’informatrice hocha la tête. Les lubies de l’Empereur me paraissaient aussi malvenues que dérangeantes. « ... Certes. » souffla l’informatrice, dans l'incompréhension, avant d'enchaîner. « Le plus important est de conserver votre rang, ce qui me semble complexe. D’après les rumeurs, Elias Salvatore devrait reprendre en main la Couronne. » « Cyrius ne voudra pas me maintenir à ses côtés. Il semble n'avoir aucune appétence pour ma personne. » « Mais Elias ne vous reprendra pas non plus parmi les siennes. Votre fille sera la prochaine Impératrice Noire. Niklaus me l’a confirmé. Le seul moyen pour vous de rester dans le jeu politique est au minimum de convaincre l’Empereur Noir de vous toucher. Le mieux, bien évidemment, serait de faire en sorte qu’il reste Empereur Noir. » Mes lèvres, pincées, se détachèrent. « Et comment ferais-je ? » « Il faudrait éliminer Elias ou faire en sorte que Cyrius ne souhaite pas se départir de son rang pour une raison ou une autre. Bien sûr… il y a toujours la solution de tuer votre fille en espérant que sa mort vous confèrera l’avantage d’être reprise par le futur Roi. » Je réfléchis un instant. « Oui... Je pourrais faire assassiner Eméliana tout en essayant de garder Cyrius sur le trône dans un premier temps. Le fait qu’il ne me touche pas ne me pose aucun problème. C’est son honneur qu’il salit. Et s’il s'avère que les choses n'aillent pas dans mon sens, je ferai en sorte de m’attirer les bonnes grâces d’Elias. » Ce qui me semblait complexe mais pas inenvisageable. Il suffisait que je trouve un angle d’approche. « Chaque homme a une faiblesse. » murmurai-je, doucement. L’informatrice me regarda et acquiesça, avant de changer de sujet. « Il ne devrait pas se préparer pour le Conseil ? » « Il ne désirait pas s’y rendre. Il semble que l’Archimage Elzagan ait été obligé d'attacher l'artefact au Roi. » Cyrius me semblait être un grand enfant. Un grand enfant dangereux.

____

Mes bras faisaient de grands mouvements erratiques. Dans mon esprit, quelque chose avait commencé à s’agiter. J’étais inspiré et cette inspiration me semblait venir d’Ethelba elle-même. Pourtant, il me manquait quelque chose. J’y étais presque mais la finalité m’était inaccessible. Je n’entendais pas la musique jouée dans la réalité. Pourtant, dans le creux de mon esprit, chaque instrument et chaque voix résonnaient. Les notes se succédaient et les chœurs venaient les magnifier. J’avais la sensation qu’un tout plus important me manquait. Ce morceau était un chef d’œuvre. Il s’infiltrait en moi profondément, à m’en donner des frissons. Sur le front des musiciens, la sueur perlait. À force de jouer, à force de mouvements, à force de synchronisation, nous avions réchauffé l’air. L’ambiance était étouffante mais puissante. Je voulais qu’Elias l’écoutât, qu’il fût là, qu’il jouât. Et si je le tuais ainsi, alors il connaîtrait la plus belle mort possible, celle de l’artiste, frappé au beau milieu de son art. Cependant, alors que l'ensemble montait vers son apogée, alors que la musique s’élevait dans mon esprit, je m’éclipsai, laissant la salle remplie de musiciens plongés dans l’incompréhension.

Debout devant un homme à la peau dorée, sur une table qu’un autre Roi avait déjà foulée avant moi, une moue contrariée apparut sur mon visage. Je ne portais ni couronne ni vêtement royal. Un pantalon noir moulait mes fesses et mes cuisses avant de s’évaser à partir de mes genoux et une chemise blanche débraillée cintrait ma taille. Dans ma main droite, cachée par les manches trop longues de mon haut, se tenait une baguette. Je la fis disparaître, non sans fixer l’inconnu. Il y avait quelque chose, chez lui, d’inspirant pour les affaires qui me concernaient juste avant. Néanmoins, comme il était mal poli de rester debout sur les tables et que Val’Aimé risquait de me reprocher mon manque d’éducation si la chose lui venait aux oreilles, je préférai descendre sans chercher à m’introduire jusqu’au cœur de l’homme pour faire résonner sa musique intérieure. Heureusement, car l’échec m’aurait hanté à jamais. Je trouvai mon siège, juste à côté du Roi en question, et m’assis, déjà las. Je tournai le regard vers ma voisine de gauche deux secondes, avant de placer mon coude sur la table et de donner à l’assistance mon plus beau et long soupir tout en plaçant mon menton dans la paume de ma main. Puis, comme si j’étais hors sol, je me mis à fredonner un air afin de m’occuper. J’espérais qu’ils se dépêcheraient de parler. Je n’aimais pas perdre mon temps. Je n’aimais pas n’avoir aucune activité. Je n’aimais pas discuter inutilement. La politique me semblait être une science bien complexe et tout ce qui m’intéressait se résumait en deux choses : la musique et Elias. « Hum… » Je tournai de nouveau le visage vers la jeune femme à ma gauche. « Nous pourrions jouer pour passer le temps, non ? » Parce que je me fichais bien de savoir qui était allié ou ennemi de mon peuple. Ces considérations me semblaient aussi ennuyeuses que relatives. Je n’avais aucun ennemi, hormis ceux de la musique et les proches d’Elias. Je n'avais pas enlevé mes bouchons d'oreilles.  

982 mots

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Lun 20 Juin 2022, 21:42

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


« Ma Bête ? Je ne vois pas de quoi vous parlez. » articula Aodh, sans laisser filtrer ses émotions outre mesure. Un sourire amusé étira néanmoins ses lèvres après quelques secondes de silence. « Il y a beaucoup de bêtes en Enfer. » Bien sûr, il savait. Néanmoins, le sujet était sensible pour sa propre légitimité et il n’avait pas l’intention d’en discuter outre mesure en ce lieu. Le fait est qu’il ne contrôlait pas la Bête et que cette dernière avait décidé de s’échapper. Il ne l’avait pas revue depuis longtemps mais, visiblement, cette femme savait où elle se trouvait. Il devrait éclaircir ce point, en temps et en heure. Il préférait attiser le mal en chacun, en restant, lui, parfaitement dans les clous. Certains étaient d’excellents cobayes, comme Niklaus Salvatore ou, encore Atthirari Taiji. Le tempérament des deux hommes ne demandait qu’à s’exprimer. Aodh regarda le second, à qui la Souriante venait d’adresser la parole. Il le vit acquiescer et répondre d’une façon des plus intelligentes à la tirade en Zul’Dov. « Je préfère que nous communiquions en commun, sinon les foder vont prendre ce prétexte pour nous accuser à tort. » Il sourit discrètement, au milieu de ses préoccupations et de sa douleur. « Mais je viendrai. Toute arène mérite d’être honorée, surtout lorsqu’elle est tenue par l'Edmund'Faasnu et une Kendov do Silus. » Il plaça sa main sur son épaule quelques secondes. « Et Erza… » Il baissa la voix. « … il vaut mieux qu’elle ne vienne pas. L’ambiance se serait refroidie, même si ça aurait été divertissant de voir Niklaus perdre la tête de nouveau. » Il parlait de façon littérale cette fois, en fixant le concerné avec une animosité visible. L’Impératrice des Deux Rives n’était plus elle-même. Sa simple présence était problématique et tout le monde commençait à la préférer absente que présente. Elle effrayait les animaux et amenait avec elle un malaise latent, bien que la richesse des Réprouvés de Sceptelinôt eût augmenté de façon considérable ces derniers temps.

« Bonsoir. » répondit Jezekael, d’un air neutre. Il semblait dénué d’émotions. À force de rester immobile, il risquait d’être confondu avec une statue ; une statue au charisme certain et aux finitions parfaitement menées. Il ne marqua pas plus d’intérêt aux dernières apparitions. Il était venu pour faire acte de présence, en sachant que beaucoup ici ignorait qui il était au juste. Certaines choses devaient se faire et il n’était maître de rien. Il avait l’honnêteté, envers lui-même, de s’avouer n’être qu’un rouage insignifiant dans l’ensemble. Il avait la puissance de tuer chacun des Souverains présents mais l’utilisation de cette puissance lui était raisonnablement impossible. Il servait le Cycle, et nul autre que lui, même s’il lui prenait parfois la fantaisie soudaine de bouger légèrement l’Âme d’un être afin de le mettre face à la mort. Il fixa donc Cyrius Windsor de sa manière habituelle, en attendant qu’il daignât se désintéresser de lui. Ce qu’il trouvait en lui ne le regardait pas.

Edwina regarda Latone, après les saluts de la Reine des Faes. Cette dernière avait détaillé la Bleue avec beaucoup de volupté et d’espièglerie, le regard joueur. Aussi, avant que l’Impératrice Blanche ne pût répondre, Ambroisine parla. « Je suis sûre qu’elle serait ravie de changer de place ! Surtout que nous avons bientôt fait le tour de tous les ragots. Je pourrais vous initier, vous savez. » À quoi ? Telle était la question. La Magicienne eut bien une idée mais s’abstint de commenter. « Si vous le souhaitez, je me placerai à côté de l’Empereur Noir volontiers. » Elle avait l’habitude de ses homologues noirs, bien que celui-ci lui parût bien plus… excentrique que les précédents. Néanmoins, elle ne se rappelait que trop bien les phases de folie de Niklaus. À croire que plus un Sorcier était puissant, plus Lux in Tenebris s’invitait dans son psychisme et le rendait fou.

Un silence gêné s’abattit lorsque Scylla Taiji fit enfin son apparition. La Reine des Humains portait une robe bleutée et irradiait de Ma’Ahid. « Bonsoir. » articula-t-elle, le menton haut et le regard princier. Elle savait qu’elle venait d’entrer dans la cage aux lions. Elle s’y était déplacée à pied, ne pouvait se téléporter comme les autres. Ses différences étaient autant de faiblesses que de forces. Elle chercha des yeux sa place mais ne s’y rendit pas immédiatement. « Notre hôte ne sera pas présente et m’a chargée d’ouvrir l’ordre du jour. » Elle joignit ses mains sur ses cuisses. « Il semblerait qu’une nouvelle Ère ait débutée avec le changement de ciel et il conviendrait d’en discuter. » Elle leva les yeux vers les cieux. « Ce phénomène est nouveau et inconnu. » Elle reporta son attention sur l’assemblée. « Bien entendu, je n’aurai pas à m’expliquer sur ce dernier. Il est évident que les Humains ne sont pas responsables du phénomène, ni des conséquences éventuelles qui pourraient en découler. » Parce qu’il était certain que, au-delà d’être beau, le danger ne pouvait être écarté. Scylla marcha vers sa place, provoquant des baisses significatives de magie chez les uns et les autres. Elle s’arrêta devant Aodh, le fixa osciller entre son apparence humaine et son apparence démoniaque et s’assit sans s’excuser du dérangement. La chose était bien moins visible sur le Roi des Lyrienns, qui devint simplement livide. « Qui veut parler le premier ? »

899 mots

Bonsooiirr !
Je l'ai mis dans l'Evernote mais, pour rappel, la forme démoniaque d'Aodh c'est celle-ci : Forme démoniaque la la la


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Mitsu
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Mitsu
Dim 03 Juil 2022, 21:43

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


Niklaus Salvatore fixa Scylla Taiji comme il aurait fixé de l’herpès génital sur le corps de l’une de ses femmes. Généralement, il était le seul à provoquer pareil mal – par vengeance, lorsque quelque chose ne lui plaisait pas – mais il arrivait que la chose s’imposât d’elle-même. Scylla était de ces femmes horribles qu’il préférait ne jamais croiser. Il fut ravi, en revanche, de constater le trouble occasionné chez le Monarque Démoniaque. Il s’abstint d’articuler le sarcasme ou l’ironie. Il resta silencieux, le temps que la Souveraine finît sa tirade et, agacé par sa présence, en oublia presque à quel point il détestait Cyrius Windsor. Outre le comportement hautement excentrique de ce dernier, il n’était pas un Salvatore. Il avait brisé sa très chère lignée et c’était impardonnable, même venant d’un Élu du Chaos. Il savait que la chose serait temporaire puisque la main de sa fille Eméliana lui avait été demandée mais il n’appréciait pas les plaisanteries, même courtes. Cet homme était autant fait pour être Roi qu’il l’était lui-même pour accepter qu’une femme qui aurait dû être réduite en esclavage – comme l’ensemble de son peuple – pût s’asseoir à la table des Rois et des Reines. Lentement, il se leva. « Je me dévoue volontiers, en m’étonnant de votre présence ici. Après tout, il est plus qu’évident que les Humains ne sont pour rien dans ce phénomène. » Pauvres petits êtres dégénérés et sans défense, brouillon de la création. Ses pas le conduisirent lentement où il désirait. Il entoura le dossier de la chaise de Cyrius de ses mains et se pencha à son oreille, sans pour autant y chuchoter. « Les Sorciers auraient pu être les coupables idéaux mais… ce n’est pas l’ambition qui étouffe l’Empereur Noir actuel. » Il sourit mais ne s’attarda pas sur ses paroles empoisonnées. Il doutait que Cyrius répondît avec brio à ses attaques. Il n’était pas connu pour être d’une grande répartie. « Cependant… » Il se déplaça en laissant trainer ses doigts sur la chaise de Latone et enserra les épaules de l’Impératrice Blanche. « Je trouve qu’il y a beaucoup de céruléen dans ce ciel, pas vous ? Une expérience aurait-elle mal tournée chez les Mages Blancs ? Ce ne serait pas la première fois. Heureusement que vous êtes doués en propagande pour cacher vos méfaits. » Il le disait à dessein. « Nous pourrions peut-être reparler du génocide angélique, d’ailleurs ? » proposa-t-il, en se redressant. Un soupir sortit de la silhouette voilée d’Edwina. « Vous voulez parler du temps où vous étiez si attaché à votre fiancée que votre santé mentale a fini par partir en fumée, comme vos guerriers sur cette plage, plus tard ? » Il y eut quelques sourires de connivence, moment qu’Aodh jugea opportun pour adopter momentanément totalement sa forme démoniaque basique. Il bondit sur la table et la traversa. Il sauta entre Léto et Atthirari et reprit une forme humaine derrière eux, faisant par-là même pesé davantage le poids du Ma’Ahid sur ses anciens voisins. « La répartie ne va pas à une femme, Edwina. Elle rend celles de votre espèce particulièrement vulgaires. »

De l’autre côté de la table, la Reine des Abysses se leva. Elle subissait de plein fouet la présence de Scylla mais ne pouvait pas laisser passer l’outrage, bien qu’elle se fichât totalement de la Reine Blanche. Elle la respectait, en revanche, bien plus que n’importe quel homme présent autour de cette table. « Je vous prierais de ne pas trop profiter de votre position Niklaus. Vous autres, les hommes, n’êtes que des parasites en demande constante d’attention. Descendez encore une seule femme présente ici et ce n’est pas par le feu que j’en finirai avec vous. Vous régnez sur un archipel, n’est-ce pas ? » Elle sourit, incisive. « S’il vous plaît. Le fait qu’une personne soit un homme ou une femme ne devrait pas entrer en ligne de compte autour de cette table. Nous sommes ici pour parler sérieusement, pas pour nous appesantir sur vos haines respectives à l’égard de l’autre sexe. » La voix calme et ferme du Roi des Lyrienns venait de retentir. Il fut approuvé par une écrasante majorité. Aodh profita du silence pour parler à son tour. « Les Démons ne sont pour rien dans l’état du ciel. Je pense ne pas avoir à expliquer pourquoi. Il me semble que les Réprouvés peuvent être déclarés innocents également. Ils étaient trop occupés à se faire massacrer dernièrement. » Devant la mine haineuse qu’Atthirari tourna vers lui, il ajouta : « Sans offense. Les miens ont aussi subi des pertes à cause des Sorciers. » « Ça doit être la raison pour laquelle vous continuez à pactiser avec eux. » s’amusa le Maître. Un ronflement vint fendre l’air, marquant l’ennui certain du Vincide qui préférait dormir plutôt que d’entendre les plaintes incessantes et de voir l’illustration de l’égo surdimensionné de ses presque homologues.

809 mots

Coucou o/
Donc je redis parce que la dernière fois j'ai pas été claire je crois xD
- Je poste uniquement le weekend dans ce rp, en fonction de mes disponibilités (il se peut que je fasse 0 message ou que j'en fasse 5 - bon je vais éviter d'en faire trop d'un coup sinon ça vous enlève fatalement des opportunités de réaction xD)
- Vous, vous répondez quand vous voulez. Si vous ne trouvez rien à dire, y a pas d'obligations ou quoi =)
Voilà <3


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Latone
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Latone
Sam 09 Juil 2022, 18:25



" Aux… ragots ? Latone devait bien avouer que la proposition d'Ambroisine lui échappait. J'adore les ragots. Cela dit, même en l'absence de son voisin indésiré, ne serait-ce pas un aveu de faiblesse que de permuter de place… ? Elle secoua la tête, décidée. Vous pouvez vous contenter de murmurer, je vous entendrai. " Même avec la distance ; quant à la Bleue, il lui était possible de former des bulles d'Échos pour les glisser aux oreilles – et elles seules – de la Fae.

Fidèle à lui-même, Cyrius Windsor fit une entrée théâtrale. Léto le suivit de ses iris perçantes, son sourire toujours aussi acéré, tandis que Latone inspira pour réprimer toute la virulence qui remontait le long de son système nerveux. Lors du siège, ce n'était pas lui aux commandes des Mages Noirs, mais ça n'avait aucune importance pour la Marcheuse. Il avait peut-être été présent, il avait peut-être conduit leurs macabres intentions en coulisses. Elle n'en savait rien, elle n'avait rien entendu à son sujet. Tout ce qu'il lui inspirait, c'était cette insolence à son égard, et ce depuis cet infernal dîner. Car oui, la Kirzor se souvenait très bien de ce musicien, plutôt du Chef d'Orchestre. Comment s'était-il attribué un tel nom ? Aurait-ce été dans les desseins de Senere ? Étant donné la nature du Bleu Roi, la possibilité s'avérait non nulle. Une moue irritée étira ses traits, les nuances bleutées défiant le doré. Au-delà de toutes considérations, Latone se demandait surtout si Cyrius l'invitait de la sorte car il la sous-estimait ou s'il se détachait totalement de ce Conseil. Elle se rendit compte après coup que son poing, posé sur la table, s'était resserré sur lui-même. Ce ne serait pas le premier affront connu d'une telle réunion, mais ce serait forcément mal vue lors de sa première. La Kirzor valait mieux que cela, elle le savait pertinemment.

" Ça ne va pas tarder à commencer. Une main suffisait à énumérer les retardataires. Je hais être coupée en plein couplet. "

Bien. Léto avait observé leur interaction et en ressortait satisfaite de la répartie de sa consœur. Rentrer dans le jeu de ses semblables était bien plus enrichissant à son goût, ce qui n'était pas l'avis de tout le monde visiblement.

L'assurance de Latone et la placidité de Léto prirent un sacré coup au museau dès l'arrivée de Scylla Taiji. La Chamane aurait quelques collègues à lui présenter tant cette dynastie s'était étendue au sein de son peuple ; quoique, depuis la perte de son prédécesseur, la diversité s'ancrait dans l'émail de la masse. En revanche, l'Humaine ne risquait pas de faire long feu en compagnie de certaines tribus. Fort heureusement, seule la Sùlfr était présente pour subir les affres de son fardeau. Finalement, la configuration de la table lui convenait bien plus, ce qui n'était évidemment pas du goût des voisins de la Reine du Désert. Elle s'étonna qu'à moitié de l'initiative de Niklaus, pour avoir eu des échos à son sujet de la part de ses cousines Deslyce. Latone n'était peut-être pas la plus futée de cette réunion, mais elle connaissait les bases de l'Histoire ; elle se méfiait donc de Salvatore, fuyait tout contact visuel tandis qu'il étirait son discours autant que la langue d'un serpent. Le frottement sur son dossier provoqua un frisson instinctif, aussi – si ce n'était plus – insupportable qu'avec l'actuel Empereur Noir. De nouveau, ses sourcils se froncèrent et elle parvint à garder un semblant de contenance. Il fallait dire que sa propre véhémence n'apporterait guère de poids étant donné la situation qui s'écoulait sous ses yeux. Chacun leur tour y alla de son petit commentaire, de sa lourde taquinerie. Tout lui paraissait si étrange, comme si toute affaire personnelle était masquée sous le couvert du professionnalisme. Des Échos lui apparaissait entre leurs mots, des messages sous-jacents et si évidentes. Cette constatation finirait par lui coller un sacré mal de crâne si un puissant choc ne s'était pas abattu, soudain, sur leur table. Ardeurs étouffées par la force, Léto fit glisser son poing et le replaça sur ses jambes.

" Est-il nécessaire de poursuivre ce tour de table ? Ou êtes-vous impatients de saisir l'occasion d'insulter vos acolytes ? La Hǫfðingi les épia un à un, infaillible. Il serait assez étonnant de trouver le responsable parmi nous, c'est un phénomène qui de toute évidence nous dépasse tous. Il n'existe alors aucun intérêt à prolonger ces chamailleries, mis à part nous vriller les tympans ; si je désirais un tel traitement, je me serais mise à côté du Vincide. Dont les râles hypniques pourraient couvrir le brouhaha ambiant. Personne ici n'est lié au Ciel hormis, curieusement, nos deux absentes. Ce qui me parait plutôt dommage, ne trouvez-vous pas ? Leurs expertises respectives nous auraient été utiles. Pause calculée, sourire constant, Léto étudia les mimiques faciales avant tout, les éventuelles faiblesses qui se dessineraient sous sa vigilance perpétuelle. Les Esprits percevaient tout, elle aussi. Quelqu'un d'autre souhaite mettre en lumière sa passion pour l'astronomie ou la météorologie afin de justifier la raison de notre présence ? " Les Ætheri ne lui ont laissé aucun signe à interpréter, ce qui – au vue de son discours – était parfaitement inutile de souligner à l'assemblée.

À la fois impressionnée et guère surprise par la décision de sa quasi jumelle, Latone acquiesça tout bas et chercha un signe auprès de leurs congénères. Malgré tout, bien que sans un tel statut, sa place n'était pas à négliger, encore moins d'elle-même.

" Bah… À moins que les Étoiles savent chanter, nous – les Marcheurs – n'avons pas grand-chose à apporter. La Bleue haïssait d'être inutile, surtout sous tant de regards, mais ce ciel… Elle admira ce plafond coloré quelques secondes, comme si la réponse pourrait poindre le bout de son nez à l'instar de cette comète. Vous pensez que ça peut empirer ? Son attention suivit les courbes d'astérisme. Que ce ne soit pas juste un joli ballet ? "


1036 mots ~
J'ai supposé que la table était solide



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Dim 10 Juil 2022, 10:15



Le Sommet des Etoiles


Je fis la moue. « Dommage. » Je ne m’attardai pas sur la bleue après son refus. Je n’avais pas besoin d’elle pour jouer mais rares étaient les musiciens et chanteurs autour de cette table et, de façon certaine, ils représentaient le seul intérêt de cette réunion à mes yeux. J’avançai mes coudes et plaçai mon menton sur le dos de mes mains. De ma position, légèrement voutée, je me mis à admirer chacun des convives. La Dame des Abysses était l’une des figures les plus aptes à éveiller mon intérêt. Les Sirènes pratiquaient les arts musicaux depuis leur plus tendre enfance, à l’instar des Orines. Pensif, je levai les yeux vers le ciel jusqu’à l’apparition de Scylla. Un petit sourire espiègle barra mon visage. Le Ma’Ahid était aussi terrible et désagréable qu’amusant. Il me faisait penser à ce célèbre tableau qui trônait dans le musée d’Amestris, celui d’un homme en équilibre au bord d’une falaise, sur un pied. J’étais cet homme. Certains dangers m’attiraient. Une idée ne tarda pas à germer dans mon esprit lorsque le Bhūta Rāja prit la fuite. « Heureusement que certains ne sont pas ici. » murmurai-je, d’une voix rieuse qui se termina en un petit rire particulièrement aigu. Elias l’avait déjà défié une fois mais se retrouver au cœur des Terres Blanches à devoir gérer sa peur sous peine de mourir n’était pas la même chose qu’avoir à assister à une réunion avec la peur au ventre. Je souris et gardai une mine ravie, convaincu d’enlever une épine du pied d’Elias en me tenant ici. Ma bonne humeur dura jusqu’à l’intervention de Niklaus. Ses mains, sur mon dossier, étaient bien trop proches de mon corps pour que je pusse lui pardonner. Mon sourire muta en une mine pincée. Mes lèvres n’étaient à présent plus que deux lignes droites inexpressives. Mes yeux, en revanche, fixaient la table d’un air assassin. Entre mes doigts, un petit objet apparut, longiligne et noir. Je commençai à jouer avec. Il était gros d’à peine deux centimètres, si bien qu’il était délicat de voir ce dont il s’agissait. Je ris aux interventions d’Edwina et de Syæsha, uniquement parce qu’elles visaient l’Empereur du Spectre de la Dame. Je n’ajoutai rien moi-même. La répartie me manquait. Lorsque j’en faisais, ce n’était pas voulu.

Mes prunelles remontèrent vers Léto lorsqu’elle prit la parole. Avec un physique pareil, elle pourrait porter le poids de certains instruments de ma confection. Mes musiciens les pratiquaient grâce à la magie mais je rêvais de leur trouver preneur, un artiste capable de les soulever et de les faire chanter. Quand elle eut terminé, je me levai, tout en écoutant la bleue. Mes pas, titubants, me conduisirent vers l’autre bout de la table. Ma magie se rebella un temps mais finit par plier à mes volontés et au pouvoir de Scylla. Je m’assis sur la chaise laissée vide par le Monarque Démoniaque, encore plus blanc que d’habitude. Je regardai l’Humaine avec un sourire enfantin et lui fis un geste de la main en signe de salutation. « Hé hé. » Puis, nauséeux, je tournai les yeux vers la Dame des Abysses. J’eus un mouvement vers l’avant, la bile me montant à la gorge. Je contins mon envie de vomir et me mis à rire discrètement. Je n’aimais pas être ici et me rattachais à ce qui me passait sous la main. « Baaaaah… » commençai-je, en imitant Latone. « ... peut-être que ça peut empirer. Mais si l’état du ciel n’est la faute de personne… » Je remis mon coude sur la table et plaçai mon menton dans le creux de ma main. Une mine boudeuse habilla mon visage. Mes yeux se perdirent de nouveau sur la table. Leur proposer de composer une œuvre à la gloire des étoiles n’était peut-être pas une bonne idée. « … on a qu’à s’en aller. » Dans ma main libre, l’objet était toujours en mouvement. « À moins qu’on… » Je m’arrêtai, pour ne pas vomir, et repris. « On pourrait… » Je relevai la tête et connectai mes deux index entre eux, les approchant et les éloignant à répétition. Je ne voyais aucun sous-entendu dans le geste. D’autres ne seraient peut-être pas de cet avis. « … coopérer ? Comme un orchestre. » Je plaçai de nouveau ma tête dans la paume de ma main, l’autre main, dans un mouvement de bascule peu coordonné. J’aurai pu tomber sur ma voisine de droite. Le Ma’Ahid créait chez moi un effet semblable à celui de l’alcool au niveau des sens. Je ne buvais pas. Je me sentais juste… flottant. « On formerait une coalition de chercheurs pour étudier le phénomène. Le but serait de ne pas s’entretuer avant de découvrir les raisons de sa présence. Ceux qui réussiraient auraient une médaille. » Je tournai la tête vers Scylla et rit. Sa présence me fatiguait mais j’aimais m’enfoncer dans l’effet qu’elle produisait chez moi. « Même si j’aime bien, tuer des gens. » susurrai-je, en fixant de nouveau mon regard sur la table. Niklaus. Je voulais tuer Niklaus. Un ricanement nerveux sortit d’entre mes lèvres.

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Mitsu
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Dim 17 Juil 2022, 11:57

Le sommet des Étoiles


Image par Amos Yan


Atthirari émit une sorte de rire, un rire qui n’en était pas un, le rire de quelqu’un qui estime que l’on se moque de lui. « Que ce soit clair : je préfère me crever un œil que de coopérer avec les Sorciers. »

Päloa et Mëlor se regardèrent brièvement. Les Eshü Legba, Souverains des Orishas, observaient la scène depuis le début du Sommet. Chacun d’eux s’occupait d’une partie de la table. Ils communiquaient silencieusement entre eux les informations qui ne manquaient pas de leur échapper. - La Reine des Abysses n’est pas une Næphina. Malgré son animosité apparente envers les Sorciers, il semblerait qu’elle soit bien plus encline qu’elle le dit à une coopération. Ses pensées sont hostiles à certaines Sirènes. - Nous ne devons pas oublier que l’Impératrice des Dragonniers, malgré son jeune âge, possède la capacité de se transformer en dragon. - L’Empereur de la Nuit n'est pas Lochlann Deslyce. Il se fait passer pour lui. - Le Totem d’Ava est l’Araignée. Elle cherche un corps robuste pour pondre ses œufs. Atthirari Taiji et Léto Sùlfr l’intéressent particulièrement. - Aodh Baran a menti en s’adressant à la Hǫfðingi. - Il existe un lien significatif entre la Reine des Chamans et la Marcheuse. - Cyrius Windsor tient une arme entre ses doigts et entretient des envies belliqueuses envers Niklaus Salvatore. Il est instable. - L’Impératrice Blanche n’est pas Edwina Nilsson. Il s’agit d’un Reflet, ce qui pose la question de savoir où est la véritable Reine, information qu’Erwan Galathiel détient. - Jonathan Logan fait semblant de dormir. Et bien plus encore. Les relations entre les Rois et les Reines étaient complexes. Certains faisaient semblants de ne pas se connaître alors qu’ils partageaient souvent la même couche. D’autres donnaient l’illusion de ne pas se piffer alors qu’ils coopéraient fréquemment. Tout ceci était un jeu de dupe. Heureusement, les Orishas n’étaient que très peu sensibles aux mensonges et aux tromperies. Ils voyaient au-delà des yeux. Le seul qui restait une énigme se trouvait de l’autre côté de la table. La Reine des Faes avait-elle accès à ses secrets ou était-il mystérieux pour chacun ? Même le Mârid n’était pas si intouchable.

Päloa, à droite de Mëlor, regarda ses voisins immédiats. Tsadqiel possédait les traits des jumeaux Yuërell. Il était plus imposant mais sa silhouette ne laissait que peu de doute sur la question. Erwan n’avait pas semblé en être étonné, alors même qu’il devait les connaître, au moins de vue. Il savait donc. Hora Suellan éprouvait une forme de curiosité pour Zevitla Aëwer. Ygdraë et Alfars constituaient une sorte de tout, un cycle, bien que leurs aspirations différassent considérablement. Päloa sourit, ayant soudainement envie de s'amuser un peu, et, tranquillement, sans le regarder, amena l’un de ses bras invisibles sur l’épaule droite du Souverain des Lyrienns. Elle appuya sur la peau de son vêtement avec son index, ce qui attira immédiatement l’attention du concerné, qui se mit à regarder Mëlor. Mëlor tourna la tête vers lui. « Oui ? » « … Non, rien. » Päloa retint un rire espiègle et dirigea un autre de ses Sereëkim vers un Roi bien moins impacté par le Ma’Ahid de Scylla Taiji. L’Empereur de Rhéa Latia était un homme mystérieux. Le Maître, un titre ronflant mais qui illustrait très bien la domination qu’il exerçait sur ses sujets. Ça ne l’empêcha pas de réitérer l’opération, à savoir tâter l’Empereur de son index invisible. Contrairement à Jaal’Akim, celui-ci ne bougea pas mais Päloa ne tarda pas à sentir une présence chaude et humide proche de son bras. Elle tourna les yeux vers la sensation et, si elle décela directement le contour de la créature grâce à ses dons, elle comprit vite qu’elle serait la seule à la voir, avec Mëlor. Nous savons que le Maître invoque des créatures monstrueuses, n’est-ce pas ? – Oui. – D’où proviennent-elles ? La question était bonne. Excellente même. Si Päloa et Mëlor avaient conscience que certains monstres des Terres de Sympan étaient invisibles par magie, ils savaient aussi que celles qui provenaient du Monde Invisible l’étaient par essence. Est-ce que le Maître pouvait les invoquer, celles-ci aussi ? Savait-il quoi que ce fût sur le Monde Invisible, ou tirait-il sa magie d’une source dont il ignorait tout lui-même, source qui aurait accès au Monde Invisible d’une quelconque manière ? Elle retira son bras invisible, peu désireuse de se le faire croquer.

« Il faut dire qu’en matière scientifique, les Réprouvés ne sont clairement pas une référence. Si nous venions à travailler avec vous, vous nous ralentiriez considérablement. » articula Niklaus, ce qui fut approuvé silencieusement par les peuples les plus érudits. La vérité, sur ce point, ne pouvait être travestie : les Bipolaires n’avaient aucune structure digne de ce nom.

La voix du Mârid retentit pour la première fois depuis le début de la réunion. Il croisa les bras sur son torse. « Comme a dit la Hǫfðingi, les absents sont ceux qui auraient pu nous informer au mieux. » Il sourit. « Néanmoins, il n'est pas rare de cacher son incompétence dans son absence. Ce ne serait pas étonnant venant de la Sin Luxinreïs. Son peuple sait la plupart du temps. Pourtant, il panique très facilement dès qu’il est plongé dans l’obscurité. » Certains connaissaient l’existence des Rehlas et leur fonction exacte, d’autres non. Le Mârid savait. Plus que cela, il avait accès aux songes de chacun. Il régnait sur ce Royaume de désirs et de craintes. Bien sûr, son habitacle était loin de cette réunion. Il était évident que la présence de l’Humaine aurait été un problème, sinon. « Je suis, en revanche, curieux de savoir ce qu’une coopération entre nous tous donnerait. » Et ce n’était pas pour de nobles raisons.

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Latone
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Latone
Dim 24 Juil 2022, 15:09



Mais je vais lui casser la gueule. La réflexion fila entre ses deux oreilles aussi vives qu'un fait amusant : un couronné n'aimait pas trop rester à sa place. À moins que ce ne fût une lubie Sorcière pour accaparer davantage l'attention, Latone s'avérait perplexe devant les fluctuations autour de la table, des éventuels changements de places qui s'opéraient. Elle entendait bien que le… disons, l'inconvénient de l'Humaine n'aidait pas certaines âmes, mais tout de même. Sans les noms attitrés, cela pouvait vite initier un bordel dans son suivi perfectible. La Bleue risquait de se comporter à l'instar d'Aodh à force, tel un chat, distrait par la moindre étincelle de curiosité. De toute, cette idée de coopération la gonflait, surtout de sa part. L'avoir comme voisin direct l'avait laissée fébrile et elle avait comme ressenti la réaction de Léto à sa décision, néanmoins, dès à présent, il se trouvait hors de portée et muselée par la Sūrakan… Instinctivement, le poing de Latone s'était resserré sur lui-même depuis si longtemps qu'elle ne le remarquât assez tard. Où avait-elle la tête, finalement ? Elle était l'Éclat, elle était une furie. Elle se contrefichait de leurs babioles au front, de leurs soi-disant privilèges : à cette place, elle était leur égale. Et s'il fallait à nouveau faire tomber un château, elle le refera avec grand plaisir.

" Un orchestre… Répéta-t-elle, hautaine. Comme à Arcadia, peut-être ? Elle se pencha en avant, vindicative. Si c'est ça, votre définition de la coopération, commencez par corriger quelques passages de votre partition. " Il n'était pas directement coupable, il n'en restait pas moins du même terreau fétide.

En ce sens, le représentant des Réprouvés suivait son ressenti sur cette idée saugrenue. De ce qu'on chantait à Ciel-Ouvert, tous les conseils de ce type ne donnèrent jamais un tel degré d'entraide. Pourquoi cela arriverait maintenant ? Pour quelques étoiles filantes supplémentaires, alors que les royaumes s'étaient déchirés sous l'avancée implacable des Ridere ou les tsunamis incessants de l'Océan ? Latone ne croyait point en la sincérité du Windsor, seulement animé par la pression du Ma'Ahid. Par Senere, elle commençait enfin à comprendre qu'elle perdait son temps.

Une anomalie dans son champ de vision l'attira, loin de ces considérations pour le ciel et ces lancés de cailloux à la face d'autrui. Distraite comme un chat, ses pupilles s'agrandirent face au filin qui flottait au-dessus de la table, qui se tordait entre les places et les couronnés pour atteindre un nébuleux objectif. L'Orisha prit conscience peu à peu que ce filin n'en était pas un et qu'il était bien plus imposant, semblable à… Ses paupières papillonnèrent : bien sûr, elle n'était pas la seule Kehaä à cette table ! De ce que la Bleue retînt de ses longues – très longues – lectures sur son peuple, les Eshü Legba depuis Sephiroth Erushaära s'élisaient parmi les porteurs de l'Invisible. Il lui semblait pourtant que, depuis son séjour à Megido, cette règle fut écartée. Sans doute était-ce un hasard que le Roi et la Reine possédassent des Sereëkim comme elle, ou alors de grands changements s'opéraient au sein des descendants de l'esclavage. Tout comme les étoiles l'annonçaient. À sa manière, Latone tenta d'observer les agissements du couple sans que cela fût trop évident ; elle n'était pas bien sûr qu'on lui prêta davantage de crédit tant que les autres continueront à se crêper le chignon de toute façon. De surcroît, elle était fascinée par la sérénité des Orishas et par leur aisance à camoufler leurs méfaits. Ces actes inconsidérés l'entraînaient à suivre la cadence, à évaluer jusqu'où elle était capable d'aller. D'abord, le plus évident était de leur capter leur attention, ce fut ainsi que la Kirzor étira l'un de ses Bras au-dessus de sa tête et fit mouvoir l'appendice en guise de salutation enfantine. Les leurs étaient doués pour remarquer rapidement les ondulations de l'Invisible, ainsi devaient-ils noter cette révérence que Latone leur accordât. Ses propres Sereëkim étaient larges, mais elle ne prit jamais le temps de les mesurer en bonne et due forme ; les experts du Temple de Leëcha prirent possiblement leurs dimensions, sans pour autant les lui transmettre. Coudes croisés sur la table, lèvres pincées, la Marcheuse hésitation sur ses potentielles proies… En guise d'échauffement, l'une d'elle parut la plus évidente : son Bras se faufila derrière les sièges à sa droite, prit gare de ne pas frôler le Bhūta Rāja et termina sa course sur l'épaule de la Sùlfr. D'apparence inerte, la Hofdingi coula son regard en direction de la source de l'intrusion et croisa assez vite le clin d'œil de la Hurabis. La Chamane sourit à son tour, le genre de retour qui lui intimait de cesser ses bêtises au risque d'avoir des ennuis. Latone ne l'écoutera sûrement pas, et c'était bien normal : elle avait des concurrents à surpasser. Toute naturelle, la Bleue fit mine d'écouter Niklaus et son Sereëkim partit dans la direction opposée pour jouer, très brève, avec les mèches d'Ambroisine. Ce qui était intéressant avec les Bras Invisibles, c'était la retranscription des sensations du toucher, en outre la douceur des cheveux de la Fae lui parut aussi réelle que si elle était sa voisine directe. Et puisque cela était possible… à l'instar de l'assemblée, son attention dévia sur le Mârid. De son bleu iridescent. Qu'allait-elle lui arriver si elle l'atteignait ? Du vent, une brûlure, un sort au-delà de son imagination ? La tentation était trop grande pour rater l'occasion, ainsi se concentra-t-elle du mieux qu'elle pût pour amener son Sereëkim de l'autre côté de la table, à son opposée totale.

" Au-delà de l'intérêt personnel que me suscite cette perspective, j'approuve cette idée de coopération ! " Elle applaudissait même l'initiative.

Par leur mode de vie, les Médiateurs s'entraidaient en tout instant avec les Morts ; dans leur sang coulait alors l'irrépressible appel au rassemblement, au partage des connaissances et à l'esprit d'équipe. Un Chaman solitaire, sans Hozro pour le soutenir et le guider, se condamnait à l'autodestruction. Tant de surprises pouvaient s'opérer avec de telles alliances, même temporaires. Elle-même avait pu le comprendre en s'alliant avec Jezekael. Elle réitérerait l'expérience avec grand engouement ; à eux deux, trop peu d'obstacles pourraient les ralentir. Si les Étoiles et Comètes se présentaient à leur portée, ils les détruiraient. D'autres éléments autour de cette table l'intriguaient tout autant : Atthirari, Sakuya, Erwan et Zevitla, pour ne citer qu'eux.

" Qui devrait mener cette coalition, selon vous ? " Étant donné son regard infaillible, la Chamane posait avant tout la question à l'instigateur de cette folie : l'Empereur Noir.

Une équipe – quelle qu'elle fût – méritait un chef.


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By Jil ♪
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Kaahl Paiberym
Sam 17 Sep 2022, 22:49



Le Sommet des Etoiles


Je fixai la joue droite de Latone avec un œil circonspect. Je n'arrivais plus à les regarder dans les yeux. C'était trop long. De quoi parlait-elle ? Personne ne m’avait parlé de la présence d’un orchestre à Arcadia. Elias n’aurait pas… Il n’aurait pas formé un orchestre sans me demander d’en prendre le commandement, si ? Non. Une moue apparut sur mon visage. J’étais à l’origine de la comparaison mais celle-ci était compréhensible pour moi puisqu’elle s’inscrivait dans le réel. Une coalition et un orchestre fonctionnaient de la même façon. Qu’elle pût parler en images me dépassait totalement. Peut-être que dans d’autres circonstances, j’aurais fini par comprendre mais la situation ne s’y prêtait pas. Je n’avais pas voulu venir et ne me sentais pas à ma place. Niklaus ne m’aimait pas et je le sentais d’ici. Le sentiment était partagé. « Il ne s'agissait vraisemblablement pas de mes partitions qui étaient jouées à Arcadia. Et je n’étais pas présent. Sinon, ça aurait été parfait. J’aurais éliminé les faussetés ! » finis-je par répondre, en fronçant les sourcils. Il faudrait que j’en parlasse à Elias, de cette histoire d’orchestre… ou à Val’Aimé. Il devait être au courant, puisqu’il y était. Néanmoins, le Chef des Armées ne s’y connaissait pas en musique. J’étais certain qu’il ne saurait pas juger de la qualité de ce fameux orchestre.

Je tournai les yeux vers le Roi des Réprouvés, sans réellement le regarder. Allait-il vraiment se crever un œil, dans le cas où une coopération n’aboutirait pas ? S’il le faisait, je voulais être présent. Néanmoins, il n’avait pas dit qu’il s’exécuterait. C’était une simple préférence. Et moi ? Quelle était ma préférence ? J’aurais préféré rester à Amestris. Je n’aimais pas les bains de foule en dehors de ceux composés de celle qui écoutait mes orchestrations. Je préférais être seul ou entouré de musiciens. Nous étions trop nombreux ici et, surtout, il y avait trop de puissance en jeu et d’intérêts divergents. Tout ceci m’ennuyait. Je souhaitais qu’Elias récupérât son dû. Je voulais bien l’aider un peu mais tout de même… J’avais déjà refusé le trône une fois par le passé, alors même que j’étais désigné pour honorer Ethelba. Le Chaos que j’aimais provoquer n'était pas le chaos politique. J’aimais utiliser mes spectateurs comme les victimes de mes mise-en-scènes, orchestrer un tout voué à la destruction. Un art éphémère. Pouvais-je envisager ces Rois et ces Reines comme de l’art éphémère ? Je ressentais quelques difficultés à le faire, surtout si proche de Scylla. Au moins, son Ma’Ahid me protégeait de la colère des autres.

Je finis par regarder la femme musclée au niveau de ses épaules. Cette idée de coopération semblait faire autant d’adeptes que d’opposants. Je fus bien embêté lorsqu’il me fallut de nouveau prendre la parole. Pourquoi avais-je proposé cela ? Parce que j’avais songé que c’est ce qu’Elias aurait peut-être fait. Je n’en étais plus très sûr à présent. « Huuum… » Je réfléchis, en jouant avec mes doigts. Mon pouce passa sur mon index, puis mon majeur, puis mon annulaire et, enfin, mon auriculaire. Il fit des allers et retours doucement. Mes yeux détaillaient la table sur le bois de laquelle se reflétait le ciel. « Admettons que l’objet de cette coalition soit réellement de coopérer, il faudrait… » Je levai l’index en l’air et le regardai. L’autre le rejoignit. Mes deux doigts se firent face, sans se toucher. « Il faudrait un chef qui n’appartienne ni à un peuple trop bon ni à un peuple trop mauvais, pour limiter les risques de suspicions. Un chef qui fasse l’unanimité tout en laissant une certaine liberté d’action. Quelqu’un qui sache recouper les informations, diriger la masse et qui soit doué pour la communication. » J’avais approché ma tête de mes index, comme si je décelais entre eux quelques secrets obscurs. « Nous pourrions peut-être voter ? À voix haute, avec interdiction de voter pour nous même. » Je ris. Certains l’auraient fait. « D’ailleurs… » Je fis la moue. « Peut-être serait-il plus judicieux, à l’avenir, de désigner un chef des sommets… quelqu’un pour régir l’ensemble, afin d’éviter les situations gênantes ? » Parce que le fait qu’il n’y eût pas d’ordre de paroles et que chacun fît ce qui lui plaisait me mettait dans l’embarras. Nous avions une vague idée de ce qui nous réunissait mais sans guide, nous n’avancerions pas. « Et nous pourrions bannir les sous-entendus, les métaphores, l’ironie et tout ce qui est implicite également. Non ? » Je demandais, au cas où. Parce que, selon moi, ces ignominies de langage ne menaient jamais à rien, tout comme les signes divins bien trop abstraits. « Si tout le monde est d’accord sur la question du vote, je propose que ceux qui ne souhaitent pas faire partie de la coalition s’abstiennent et que les autres votent. Ensuite… nous pourrions tous partir et laisser le chef coordonner la mise en place de l’ensemble à distance. » Parce que, vraiment, je commençais à me sentir maussade à rester là.

Je plaçai mon menton dans la paume de ma main. Je n’aimais pas du tout ce que je faisais. L’impression vague de trahir Ethelba en appelant à la coopération me heurtait, ça ou le Ma’Ahid. J’avais comme un goût âpre en bouche et quelque chose d’indigeste dans l’estomac. Pourquoi avais-je parlé ? Et avais-je bien fait ? Serait-ce profitable aux projets d’Elias ou me reprocherait-il mon zèle concernant ses intérêts ? Dans le doute, je me dis qu’il valait mieux coopérer d’abord et trahir ensuite s’il s’avérait mécontent de ma décision.

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