Invitations royales

Objectif : Ce rp est une introduction au Conseil des Chefs qui aura lieu en juin. Je vais jouer chaque Souverain afin de les positionner par rapport à la réunion initiale, en évoquant certains aspects concernant leur histoire et leur race. Si j'oublie des choses importantes (dans les relations diplomatiques par exemple) je vous remercie de me le faire remarquer pour que j'en parle au Conseil des Chefs dans la narration ou dans les dialogues =) La lettre du début a été envoyée à chaque Souverain et Souveraine, avec quelques nuances en fonction de l'interlocuteur (je le dis pour les Rois et Reines PJ que j'invite à poster dans ce sujet durant le mois de mai). Concernant les personnages de haut niveau et les agents diplomatiques, ils peuvent être au courant qu'une réunion des Rois et Reines va se tenir quelque part, on ne sait pas quand, et donc je vous laisserai réagir dans ce sujet si vous le désirez une fois que j'aurai fait le tour des Souverains et Souveraines (en message simple ou en 1800 mots si vous le désirez).

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Musique : Once upon a dream

Chère consœur,

« Lorsque le ciel nocturne sera méconnaissable alors viendra le Temps de l'Ère des Prophéties. »

L’avez-vous entendu, comme une rengaine infernale, précédant ce ciel sens dessus dessous ? Ce fut mon cas, sans que je ne sache quoi faire de ces mots. Ils en précédèrent d’autres.

« Lorsque les Royautés se multiplieront alors viendra le Temps de l'Ère des Prophètes. »

Et les Royautés se multiplièrent. L’apparition de Maggie marqua cette étape. Sans doute y en aura-t-il d’autres, mettant à mal l’ordre établi et notre hégémonie sur le Monde tel que nous le connaissons.

« Que leur trépas engendre leur renaissance. Que la Lumière rayonne et que l’Ombre dévore. »

S’agit-il d’une bénédiction ou d’une malédiction ? Je ne saurais le dire à l'aube de la défaite des Manichéens.

Une chose est certaine : les temps changent et il est l’heure de nous réunir de nouveau. Je vous donne rendez-vous dans une demeure ancestrale des Plaines Rouges.

Portez ce bracelet, il vous y téléportera, en temps et en heure, lorsque la Reine des Humains sera arrivée.

Que le Ciel vous guide.

La Sin Luxinréis.

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Ambroisine était devenue Reine après le succès du Conte des Trois Royaumes. Les Faes s’étaient fédérées autour d’elle sans aucune difficulté. C’était une femme à l’esprit affuté, une femme qui savait concilier, trop au goût de certaines Faes plus extrémistes. Ces dernières étaient rares. Aussi, sa principale opposante politique s’appelait Thalie Uranie, une Fae bien plus âgée qu’elle. Cette Fae haïssait les peuples qui ne prenaient pas soin de la nature et entretenait un vaste réseau afin de conditionner les enfants des autres races. En cela, Ambroisine n’était pas son ennemie. Elle l’approuvait, même, puisque façonner les bambins signifiait s’infiltrer dans leur esprit pour en obtenir ce qu’elles, les Faes, désiraient. Les contes n’étaient pas en circulation partout mais leur lecture modelait les consciences et, par ce biais, les Filles des Fleurs pouvaient faire passer des idées. Leur lien avec les petits était, de toute façon, indiscutable. Elles s’occupaient des Élus de demain, avec plus ou moins de discrétion. Elles mettaient en œuvre les bénédictions et les malédictions. Beaucoup les sous-estimaient mais leur puissance était une évidence pour les plus sages et éclairés. Ambroisine avait conscience de tout cela. Là où Thalie désirait cesser d’agir pacifiquement, la Reine préférait ce mode d’action. À force d’informations et de messages subliminaux, dissimulés dans les Contes de Faes, elle savait qu’elle obtiendrait ce qu’elle désirait. Tout comme Thalie, Ambroisine pensait à la destruction totale de certaines races, des races allant à l’encontre de la nature même, des races marchant sur cette dernière. Pour le moment, néanmoins, elle préférait baser le commencement de son règne sur une certaine coopération. Par certains aspects, les Faes étaient dépendantes de certains peuples et l’inverses étaient vrais. Les Rehlas possédaient une importance capitale pour elles, bien que leur existence ne fût connue que des plus puissantes Faes. Les Mages également, puisqu’ils étaient ceux qui formulaient les bénédictions et les malédictions qu’elles mettaient en pratique. Les Magiciens les aidaient dans la préservation des contes, tout comme le faisait la directrice de Basphel, Avril d’Ovipa. Les Ygdraë, alliés naturels, ne pouvaient être oubliés dans l’équation. Quant aux autres, elle réservait son jugement. Les Démons, de toute évidence, n’avait aucune place dans son cœur et, si elle aurait aimé pouvoir se détacher des Mages Noirs, elle savait parfaitement que ce n’était pas possible. Cela dit, une grande campagne visant à formater la jeunesse pour la rendre plus tolérante envers la nature s’imposait. Ambroisine préférait agir dans l’ombre. Elle devait reprendre en main cette diplomatie, depuis trop longtemps laissée à l’abandon. Certains projets l'intéressaient, comme cette possibilité concernant les Chants qui constituait un mystère de plus à résoudre. Un autre monde s'ouvrirait peut-être bientôt à son peuple.

Lorsqu’elle reçut la lettre, elle prenait un bain en compagnie de son amante, la très jolie Ella. Ses longs cheveux roux tombaient sur sa poitrine tandis que ses yeux verts se perdaient amoureusement dans ceux de la Reine. Les Faes entretenaient le plus souvent des relations homosexuelles. Majoritairement féminines, elles n’avaient que peu d’attrait pour la reproduction. Les mâles leur semblaient bien fades, sans le moindre intérêt. « Qu’est-ce ? » demanda sa compagne. Certains Souverains et Souveraines auraient tôt fait de considérer Ella comme l’une des faiblesses d’Ambroisine. Elle l’aimait beaucoup, si ce n’était tout court. Avec le temps, de plus en plus, la rousse prenait une place capitale auprès de sa Souveraine et de la fille de cette dernière : Hermine. Hermine était née du viol d’Ambroisine par un Lyrienn. Elle l’avait gardée, malgré tout, et avait réussi à l’aimer. Le père, lui, avait fini en composte quelques années après les faits. Par bonheur, Hermine était née sous le signe de la Nature. Elle s’épanouissait donc parfaitement auprès des Faes. « Une invitation. » Ella sourit. « Tu es très demandée. Allons-nous devoir espacer nos bains davantage ? » Elle la taquinait, ce qui étira les lèvres d’Ambroisine. « Ce ne sera pas nécessaire. Cette réunion n’a aucune date précise. J’imagine que les choses viendront en temps et en heure. » Comme cela était inscrit sur le parchemin.

Ambroisine enfila le bracelet et songea au contenu de la lettre. Bien entendu, elle avait remarqué les changements au sein de la Voûte. Pourtant, cela n’avait pas perturbé son peuple outre mesure. Les étoiles ne faisaient pas partie de ses préoccupations. Les royautés de Maggie non plus. Quant à la guerre qui avait eu lieu, ça lui était bien égal. Les Bipolaires et les Faes n’avaient aucun atome crochu. Ils étaient bien trop rustres pour coopérer avec elles. Cela dit, c’est vrai qu’il était toujours intéressant de les expédier dans les Contes, pour qu’ils jouassent des villageois ou des taverniers dans les histoires. Malgré tout, certains Réprouvés lui étaient chers, parce qu’ils avaient joué un rôle important dans le Conte qui l’avait propulsée au sommet. Parmi eux se trouvaient Dastan Belegad et Solheim Xyulfang.

783 mots

Öm juishi (mon amour)

Le mouvement de la plume se suspendit aussitôt. Pour aucune raison apparente, comme ce soupir. Léto porta sa main à sa bouche, puis son regard en contrebas du balcon. La voix tonitruante de Draaskag s'entendait à des lieux à la ronde, une nouvelle fois exaspéré par l'attitude burlesque de sa frangine chamanique. Le garçon grandissait davantage au sein de cette communauté qui était la sienne. Et cela, son mari ne pouvait justement pas le voir. Elle s'imaginait alors ses petits Orishas adorés. Prune à Arcadia, Kaine sur la voie des Grands, Toesia Eses bercée par les chants de Ciel-Ouvert. Et Miles, à qui ces mots furent destinés.

Je n'ai même plus le loisir de te répondre aussi vite qu'auparavant. Te souviens-tu lorsque je rouspétais sur mes camarades Souw ? Cela me parait être une époque si lointaine ; un temps où nous pouvions encore nous parler plus souvent. C'est le boulet des reines qui me rend mélancolique, mais je me porte bien. Je suis ravie qu'il en soit de même pour toi et que tu aies pu affronter tes démons à Megido. J'ai eu des retours sur Arcadia, votre exploit mérite tous les éloges.

Hélas, sa forme ne pourrait bien pas durer. La Hǫfðingi préférait éviter de s'attarder sur le cas d'Unum Prior et de sa sanglante offrande. Il était plutôt question, ici, de sa dernière correspondance : cette invitation à fouler une nouvelle ère prophétique. Léto haïssait les présages depuis la venue de Rak.

Peu après ta dernière visite, je me suis empressée de retourner à Orahza. J'ai fini par esquisser un partenariat avec les Réprouvés de Gona'Halv pour entamer les constructions de l'arène. Tu n'en croirais pas tes yeux : elle est déjà gigantesque, au moins cent fois ma taille ! J'exagère bien sûr, mais j'apprécie cette perspective. Me retrouver désemparée devant ce colosse minéral, me faire engloutir par son ombre titanesque… Ouvrir ses portes et découvrir quelle frénésie il renfermera. Quoi qu'il en soit, les travaux se peaufinent et je pense bien pouvoir organiser mes premiers jeux dans un futur proche. Le seul facteur alarmant est l'Ombre Dévorante qui plane sur les Manichéens. Même à l'heure actuelle, je n'ai aucune nouvelle de mes alliés à Amestris.

Les Esprits tardaient bien à lui conter les sombres événements de Nementa Corum. À moins qu'ils ne fussent retardés par la soudaine accumulation de défunts là-bas. Dans tous les cas, une question la taraudait depuis lors. Une question qui concernait son destinataire, puisqu'elle lui avait proposé d'y rajouter sa patte. Plus l'inévitable se rapprochait, plus la Sùlfr regrettait d'impliquer autant d'innocents…

Nous avions convenu d'une chasse ensemble, afin de garnir l'arène d'une terrible monstruosité. Cela fait si longtemps que nous n'avions pas travaillé ensemble. Je dois encore y réfléchir, mais…

À nouveau une pause. C'était si égoïste et elle remarquait le tracas de sa main directrice. La Chamane reprit contenance et poursuivit la rédaction, ferme.

Je songe à ne pas recourir aux services de la Confrérie. Nous pourrions en parler en face à face avant que je ne propose éventuellement un contrat ?

Chaque jour, sa résolution s'avérait de plus en plus infaillible. Elle était la Titanide, elle avait toujours eu vocation à dresser l'égide indestructible pour épargner les siens de la moindre affliction. Elle était le canal des souffrances, le vortex qui les réduira au silence, quitte à abandonner une partie de son être. Les sacrifices faisaient partie, après tout, de son quotidien.

De toute façon, en attendant tout cela, une affaire bien plus importante pointait le bout de son nez. L'ocre et l'écarlate dérivèrent sur la missive officielle. Une invitation royale, à une réunion autour de la table des Chefs. Il existait une chanson à Ciel-Ouvert qui mettait en déroute la crédibilité des souverains, et du temps de Seth Taiji, la dernière édition ne fut point aussi glorieuse. Toute une ère s'était écoulée sans un rassemblement d'envergure des couronnes. Avec les événements récents, la Sùlfr n'aurait guère imaginé une telle initiative. Un bain de sang pourrait si vite arriver. Pourtant, si elle se contrefichait bien du sort des Mages ou des Bipolaires, l'arrivée d'une nouvelle ère l'intriguait bien plus. Point d'Aurore au-dessus de leur Île Maudite, point donc d'appel divin pour la Hǫfðingi, mais les Kaori redoubleront de vigilance à l'aube des Prophéties. Nīḍalu continuera de guider leur destinée, malgré l'influence croissante d'Ezechyel. En ce sens, la Chamane poursuivra son œuvre pour libérer les siens du carcan oppresseur de l'Avarice incarnée. Force contre Folie. Bracelet en main, Léto ne devrait pas tarder ; son mari n'appréciera guère, pourtant tel était leur avenir.

Tu me manques aussi, Sungmanitu’Tehila. En ces temps incertains, je ne peux répondre de but en blanc à ta requête.

Elle pourrait lui dire. Elle pourrait tant se confesser. Mais ce serait contraire à ses principes, n'est-ce pas ? Ce n'était pas mentir, c'était protéger.

Bientôt se tiendra une réunion importante, à laquelle je répondrai présente. Retrouvons-nous deux lunes après, à Zaowa. Je m'assurerai de te faire parvenir un signe au plus vite. À moins que tu préfères l'esprit pratique et que j'use de téléportation pour t'amener à moi ?

L'amusement se dessina sur ses lèvres, bien que ses iris laissassent paraître une profonde tristesse.

Je t'aime, Miles. Ne l'oublie jamais.

Là était son plus beau souhait.

Léto

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