Les temps changent et avec eux les hommes ; à nouvelle cité nouveau peuple, et si la hiérarchie au sein de la race Déchue fut autrefois d’une importance capitale, elle a depuis lors mué en une toute autre chose. Être Déchu ne se résume plus à faire partie d’une armée, un Déchu ne devient pas, en gravissant les échelons de sa race, un adversaire plus puissant pour les Anges. En se détachant de cette idée d’antagoniste absolu, les Ailes Noires ont enfin pu se revendiquer comme race à part entière. Il ne s’agit donc plus d’apposer sa domination sur quelqu’un de moins gradé que soi, mais de savoir quel chemin a parcouru son semblable. Que l’on s’adresse à un néophyte, pour qui le Péché est une découverte, ou que votre interlocuteur ait appris à se connaitre au point de pouvoir guider les autres, il est important pour un Déchu de savoir si son devoir est d’aider ou d’apprendre de celui à qui il s’adresse.

Nouveaux-nés, enfants et adolescents, les Corvus (Niveau I) sont des êtres perdus. Certains ont du mal à appréhender cet aspect de leur personnalité, butent et trébuchent sur les obsessions qui leurs sont imposées à la naissance, d’autres l’acceptent bien trop vite et se perdent dans les méandres de leur péché. Davantage décrits par la noirceur de leurs ailes que par leur volonté de liberté ou l’engagement qu’ils portent à la race, il n’est pas rare qu’ils soient raillés ou moqués par les simples d’esprit et les mauvaises langues, et il est du devoir des Déchus les plus expérimentés de ne pas les laisser derrière en leur montrant la voie. En Avalon, on tente d’identifier le ou les péchés qui dominent chez un Corvus, afin de l’orienter vers un mentor qui saura lui apprendre à vivre selon les lois des Déchus, sans avoir à renier cette part de lui.

Une fois la peur et l’inconnu derrière eux, les Refute (Niveau II) peuvent envisager leur vie de Déchu avec plus de sérénité. Ce ne sont plus de simples corbeaux, et le fardeau qu’ils pensaient être le leur commence petit à petit à se changer en un trait de caractère dont ils peuvent tirer un peu de fierté. Ils continuent le parcours entamé au côté de leur mentor, et s’intègrent à la population d’Avalon, où ils sont libres de donner court à leurs mœurs dans les endroits prévus pour. Ils commencent à prendre part aux activités de la cité, et se choisissent un métier qui saura mettre à profit leur péché. C’est toutefois encore tôt pour pouvoir prétendre maitriser ce qui sommeille en eux, et il est du ressort de leur mentor de bien s’assurer qu’ils ne se laissent pas sombrer.

À cette étape de leur vie, ceux que l’on nomme Abjecto (Niveau III) commencent à percevoir le véritable rôle que joue leur péché dans leur existence. Certains s’aperçoivent que là se trouve enfin la voie tant recherchée, et se confortent dans le contrôle qu’ils exercent sur leur vice. Il ne s’agit plus alors de céder à sa nature, mais de l’orchestrer de façon à en tirer son bonheur. Bien que le contrôle exercé sur leur péché soit devenu quelque chose de naturel, il est encore possible d’assister à des cas de laisser-aller extrêmes pouvant avoir de graves conséquences. L’Abjecto entretient des liens fort avec son mentor, bien que celui-ci ne soit alors en général plus qu’un ami vers qui se tourner en cas de besoin. C’est à ce stade de sa vie qu’un Déchu peut prendre part à l’avancée de sa race en travaillant avec le gouvernement, ou poursuivre son propre chemin, se donner corps et âme à sa famille, à la pratique de son métier, etc. Lorsqu’il décide de participer à l’expansion de la race Déchue, il est alors amené à entrer en contact de plus en plus régulièrement avec l’exécutif, soit par le biais des Vincidi, ou directement auprès du Dædalus. C’est également à partir de ce moment que l’on peut prendre le rôle de mentor, même s’il est généralement conseillé d’attendre d’avoir été promu Prœliant.

Le passage au rang de Prœliant (Niveau IV) marque l’entrée du Déchu au sein de la hiérarchie Avalonienne, et débute par la Cérémonie du Chemin. À l’issue de celle-ci, le Déchu pourra, s’il le désire, assurer le souverain de son allégeance, afin de marquer de manière officielle le soutien qu’il porte à son encontre. C’est la condition sine qua non pour prétendre au titre de Vincide. Les déserteurs et opposants au régime choisiront également de se faire connaître si tel est leur choix. Un Prœliant, quelle que soit la voie qu’il choisit, ne le fait qu’à l’issue d’une période de réflexion. Quoi qu’il décide, il est affirmé dans son combat pour faire valoir son droit à la liberté. Ceux qui prêtent serment de contribuer à l’avènement de la race Déchue participent à des missions de plus en plus fréquentes, dans des domaines allant de la recherche à l’expédition militaire en passant par le négoce et le commerce. Plus assuré que ses confrères de rang inférieur, il est enfin capable de maitriser presque totalement son péché, et de le dispenser à sa façon. La nature profonde du Déchu reste inchangée, mais il sera plus enclin à faire abstraction de ses instincts primaires pour parvenir à ses fins. La quasi intégralité des Prœliant endossent le rôle de mentor pour les nouveaux nés Déchus, afin de leur garantir la meilleure éducation possible en matière de péché et de vie en Avalon ; il est même assez mal vu pour un Déchu de ce rang de ne pas avoir pris sous son aile un Corvus à guider.

Devenir Vincide (Niveau V) n’est pas une chose à prendre à la légère. Il ne s’agit pas seulement d’acquérir la réputation et les avantages que procurent ce poste. Plus que de simples conseillers du roi, les Vincidi ont un rôle de guide envers tous les autres Déchus. Pour arriver à ce stade de la hiérarchie, ils ont compris et maitrisé l’essence du Péché, ils sont à même de le contrôler, de le canaliser et de l’ignorer s’ils le souhaitent. S’il a décidé de prêter allégeance au souverain, le Vincide peut prétendre à devenir l’un des sept représentants des péchés. Il rejoint alors le cercle fermé des conseillers du roi, et voit en prime ses responsabilités décupler. Ceux qui se frayent une voie jusqu’aux hauteurs de leur nation ont éprouvé la liberté Déchue, et ils seront prêts à se battre pour qu’elle reste à jamais intacte.

Les Vincidi représentants des sept Péchés sont nommés comme suivant :

• Ananiel, Vincide de la Gourmandise ; il guide les Déchus touchés par son péché, et par tradition, s’occupe du commerce de l’agro-alimentaire au sein de la cité. (Actuellement joué par un PNJ : Lisa Fork).
• Hénoch, Vincide de la Paresse ; il guide les Déchus touchés par son péché, du reste, c’est en général l’électron libre des Vincidi. (Actuellement joué par un PNJ : Jonathan Logan).
• Ezequiel, Vincide de l’Orgueil ; il guide les Déchus touchés par son péché, et est chargé de la communication et de la promotion du peuple Déchu. (Actuellement, un PNJ : Jenniphaële Hyerarchon de l’Oerthäe).
• Baraquiel, Vincide de l’Envie ; il guide les Déchus touchés par son péché, et par tradition, fait office de conseiller stratégique au gouvernement. (Actuellement joué par un PNJ : Sony Sonersson).
• Liliael, Vincide de l’Avarice ; il guide les Déchus touchés par son péché, et représente le lien entre le gouvernement et les institutions bancaires, actuellement dirigées par la famille Harpagon. (Actuellement joué par un PNJ : Maguertha Kvartha).
• Kokabiel, Vincide de la Colère ; il guide les Déchus touchés par son péché, mais se fait également porte étendard de ceux qui entament la voie de la maîtrise de soi et du repentir. (Actuellement joué par un PNJ : Josah Kirk).
• Ophaniel, Vincide de la Luxure ; il guide les Déchus touchés par son péché, et son travail est peut-être le plus important et le plus complexe parmi les rôles de ses semblables. Dans un souci de pérennité de la nation et pour éviter de retomber dans les affres qu’elle a connues, il doit être garant des établissements de plaisir charnel qui parcourent la cité, afin de s’assurer que ceux qui y travaillent sont respectés, et d’une manière générale, que tout s’y déroule sans accroc. (Actuellement joué par un PNJ : Queen Valann).

Seigneur d’Avalon, le Dædalus (Niveau VI) représente le peuple Déchu, c’est celui qui parmi ses semblables a été choisi pour guider la nation, pour lui permettre de s’élever et de regagner son honneur. Ce n’est pas nécessairement le plus puissant des siens – même si ce rôle va souvent de pair avec la couronne – mais surtout celui chez qui l’idée de liberté est la plus ancrée. Il se doit de maitriser son péché à la perfection, et est capable d’en jouer ou de simplement l’ignorer, tant il est ancré dans sa personnalité comme un aspect de lui-même. C’est un poste à responsabilité, qui implique de faire l’ultime sacrifice en délaissant une partie de sa liberté pour permettre aux siens de prendre leur envol, et de percevoir la véritable valeur des Déchus. C’est par sa main que devront être construites les ailes qui permettront à la nation de s’élever.

Les Sept Péchés : Par définition opposés aux sept vertus, les sept péchés sont composés de : La Gourmandise, la Paresse, l’Orgueil, l’Envie, l’Avarice, la Colère, et la Luxure. C’est la ligne de vie d’un Déchu, le point de départ de sa déchéance et l’aboutissement des expériences qu’il aura tout au long de son existence. Il n’y a pas de Déchu sans péché, et quand bien même il pourrait être tiraillé par deux ou plusieurs vices, l’un d’entre eux sera toujours prédominant par rapport aux autres. L’histoire de votre personnage sera axée autour de ce péché et il représentera aussi bien un danger qu’une force, au fil du temps – attention donc à imaginer un scénario cohérent avec cet aspect de la personnalité du Déchu. À ses débuts, il ne saura pas y résister, et il lui arrivera souvent de tomber dans les excès de son vice, mais avec le temps, il apprendra à le contrôler et à le dispenser au bon moment, ou bien à l’ignorer complètement, cela dépendra de vos objectifs. Si chaque Déchu possède son péché, il n’est pas rare de les voir se regrouper autour de ces sept chemins de vie, et chaque péché offrira alors des avantages qu’il vous reste à imaginer (par exemple, les Avares font de bons banquiers, commerçants, etc.). Le choix de votre péché vous suivra du début à la fin de vie de votre personnage, et vous devrez le jouer en conséquence : Choisissez judicieusement !

Mentor : Depuis leur naissance jusqu’à ce qu’ils atteignent le rang de Prœliant, chaque Déchu se doit d’être accompagné d’un mentor qui sera à ses côtés pour l’aider à maitriser ses péchés, à s’intégrer au sein d’Avalon, et à apprendre à tirer plein avantage de tout ce que la cité a à proposer à ses habitants. On peut devenir Mentor dès le rang d’Abjecto, mais il est en général recommandé d’attendre d’être promu Prœliant, et une fois ce stade atteint, il est très mal vu de ne pas se faire mentor d’un jeune Déchu, car cela est vu comme une marque d’ingratitude envers les siens. Si durant ses premières années, Corvus et Refute ont tendance à voir leur mentor comme un rabat-joie trop autoritaire, c’est à l’aube de leur vie d’adulte qu’ils prennent conscience de l’importance d’un ami sur qui compter lorsque son péché devient trop pressant pour y résister. Rien n’interdit de devenir le mentor d’un membre de sa famille, mais c’est toutefois déconseillé, afin de bien séparer le rôle de parent de celui de guide, là où les premiers se doivent d’apprendre le savoir-vivre et le second le savoir-être.

Cérémonie du Chemin : Lorsqu’un Déchu atteint le rang de Prœliant (Niveau IV), il est invité à participer à la Cérémonie du Chemin. C’est une sorte de fête donnée en l’honneur de ceux qui parviennent à maitriser suffisamment leur péché pour décider de ce qu’ils en feront, et au cours de laquelle le ou les Déchus concernés doivent choisir s’ils veulent prendre part à l’expansion de la race en travaillant de concert avec le gouvernement, ou s’ils décident de continuer leur chemin en tant que civil.
La Cérémonie en elle-même se déroule en une série d’étapes définies. Après avoir été contactés pour être informés de leur nouveau rang au sein de la race, les Déchus sont invités à se rendre en Avalon. Là-bas, tous les deux mois, le cérémonial est organisé, et ce même si aucun Abjecto n’a atteint l’échelon supérieur, il s’agit alors d’une simple fête à laquelle tout le monde est convié. Elle a lieu sur la Place du Rift – comme la plupart des événements organisés à Avalon, et dure entre cinq et six heures, en général jusqu’au milieu de la nuit. Dès le début, cuistots et artistes s’enchainent, c’est l’occasion pour les plus débutants d’essayer de se faire remarquer, et aux plus vieux de se faire un coup de publicité. S’ils sont présents, les Prœliant sont évidemment invités d’honneur, d’une manière générale, on les place alors à la table du Dædalus et des Vincidi. Pas de discussion solennelle ou de politique pendant cette Cérémonie, c’est une soirée consacrée aux plaisirs et à la détente ; pas besoin dès lors de vous prendre trop au sérieux en vous adressant à la hiérarchie, tous sont là pour passer un bon moment et faire connaissance avec ceux qui deviendront peut-être des piliers d’Avalon.

L'Absolution : C’est le processus qui permet à un Déchu de retrouver ses ailes blanches. Contrairement à la croyance populaire, la chose ne se fait pas d’un jour à l’autre. Si celui qui cherche le pardon arrive à maintenir un style de vie à l’écart du péché, il pourra observer un jour ses plumes se griser de plus en plus, signe qu’il se trouve sur la bonne voie. Lorsqu’il est enfin reconnu comme étant pur aux yeux de la Citadelle Blanche, le Déchu est contacté par l’Archange de l’Espérance. À l’issue d’un entretien avec celui-ci, l’intéressé pourra, ou non, être autorisé à regagner le berceau angélique, et ses ailes seront finalement rendues à leur première blancheur. Il est de coutume, au Temple du Pardon, d’organiser une courte cérémonie pour que chaque aspirant à la pureté puisse prendre exemple et s’inspirer de leur confrère. C’est également l’occasion de faire ses adieux aux siens, avant de suivre l’Archange qui le guidera jusqu’aux portes de la Citadelle. Aujourd’hui extrêmement rare, l’absolution n’a lieu qu’à une paire d’occasion lors d’une décénnie.

Allégeance :Lorsqu’un Déchu souhaite faire allégeance au roi, il engage son honneur mais également son droit à être citoyen d’Avalon. Dès lors, on attend de lui qu’il soit toujours loyal à la couronne, ce n’est donc pas une décision à prendre à la légère. D’un point de vue légal, nul n’est privilégié par la loi, et personne ne peut être puni plus que d’ordinaire pour avoir commis un crime, peu importe la victime ou le coupable. En revanche, dès que le criminel est reconnu comme ayant tenté de nuire d’une façon ou d’une autre au gouvernement Déchu – le roi et ses conseillers, ainsi que tout représentant de l’armée et de la Garde d’Avalon – il doit affronter la peine normalement encourue pour ce cas, puis est exilé à l’ancienne Avalon, sous la Porte de Phah. Il n’est plus le bienvenu dans la cité Déchue, et ne peut plus prétendre aux droits de citoyenneté.

Apparence : Dernier artefact de leur vie angélique, les Déchus possèdent naturellement une apparence plaisante. À moins donc qu’ils n’en décident autrement en modifiant leur apparence, ils sont dénués de défauts physiques. Cependant – à moins encore une fois qu’ils ne les dissimulent par magie – cicatrices et dommages causés à leur corps demeureront apparents dès l’instant où ils seront infligés. Leurs ailes sont noires, mais il est courant d’y découvrir nuances sombres et reflets irisés, allant du bleu nuit au gris argent. Elles ont la même forme que leurs cousins Anges, en revanche, contrairement à ceux-ci, leurs plumes connaissent un cycle de mue annuel, comme décrit plus bas. Si l'apparence d'un Déchu est naturellement attrayante, seul son charisme déterminera la beauté que son entourage lui accordera.

Mue : La Mue est un phénomène propre aux Déchus. Tous les ans, puis à intervalle de plus en plus espacés une fois leur premier centenaire passé, chaque Ailes-Noires voit ses plumes tomber pour être remplacées par de nouvelles. Le processus est à la fois magique et physiologique, et dure en général une semaine, pendant laquelle les forces du Déchu sont mises à rude épreuve, aussi bien physiquement que magiquement, mais absolument nécessaire. Les nouvelles ailes sont ainsi la garantie d’un meilleur aérodynamisme, d’une isolation efficace et aussi et surtout d’un avantage charismatique non négligeable. Par décret législatif, la semaine de repos qui doit accompagner la mue est obligatoire, pour tous les commerces et toutes les professions. Cette décision fut prise suite à des cas de décès par épuisement, chose qui peut se produire si le Déchu dépense l’énergie normalement réservée à la Mue pour une autre tâche. À l’instar d’un autre cycle plus connu du public féminin, c’est en général une période compliquée pour l’individu concerné, qui peut faire preuve d’irritabilité.

À cette occasion, le Déchu adopte également, s’il le désire, une nouvelle apparence qui le suivra tout au long de l’année (voir : La Peau des Gregori, plus bas). Une croyance populaire veut que le nombre de plumes du Déchu croisse à chaque Mue, chose qui n’a encore pas été prouvée scientifiquement. Il est également courant d’observer, pendant les jours qui suivent la fin du processus, une tendance plus affirmée à céder à son péché. Dans le cas des Repentis, le Temple du Pardon a à cœur de sauvegarder les serments de leurs hôtes en faisant suivre chaque Mue par un superviseur attentif.

La Peau des Grigori : C’est la capacité qu’ont les Déchus à changer d’apparence. Ce pouvoir leur permet ainsi de modifier à volonté n’importe quel aspect de leur physique, jusqu’à prendre l’apparence d’animaux ou d’objets pour les plus expérimentés. Cependant, il ne se limite pas à cette simple capacité. Si ce genre de transformation demande une certaine quantité de magie, il leur est possible, une fois par an, à l’occasion de la Mue (voir ci-dessus), de choisir une apparence dite « fixe » qu’ils pourront conserver pendant toute l’année jusqu’à leur prochaine Mue sans dépense magique supplémentaire. Ce physique ne pourra évidemment être que d’ordre humanoïde, et aucun Déchu ne peut conserver l’apparence d’un loup ou d’un tabouret pendant une année entière, pas sans mourir de la dépense magique encourue.

Le Souffle du Nephilim : Par contact, ou au prix d’un souffle, le Déchu peut, avec ce pouvoir, réveiller les bas-instincts de n’importe quel adversaire. Lorsqu’il utilise cette capacité, la cible devient bien plus sensible et encline à céder aux péchés qu’elle porte en elle. Un enfant gourmand en viendra alors aux mains pour obtenir un morceau de gâteau, quelqu’un d’irritable sombrera dans une rage folle, et ceux trop attachés aux jeux de chambre se laisseront aller sans résister. Il est interdit, et réprimandé par la loi d’user de ce pouvoir contre quelqu’un qui a fait savoir sa volonté de se repentir. À un très haut degré de magie, il est également possible d’imprégner un objet de ce souffle afin qu’il transmette son pouvoir à celui qui le recevra.

Les Artifices de Lucifer : Ce pouvoir permet à son utilisateur de contrôler les sens de la cible, et ainsi jouer sur : Sa Vue, son Ouïe, son Odorat, son Toucher et son Goût. Il peut dès lors influer à sa guise sur ceux-ci, les ôter ou les développer à l’extrême. Par exemple, le Déchu pourra rendre sa cible aveugle, ou augmenter son ouïe au point de lui rendre un claquement de doigt insupportable. En revanche, cette capacité ne permet pas de guérir les infirmités, aussi un aveugle ne pourra pas recouvrer la vue, et un sourd ne pourra pas entendre davantage. Utilisé à mauvais escient ou sans le contrôler, ce peut être une magie dangereuse, notamment dès que l’on s’attaque au Toucher. Toutes les écoles et les centres médicaux Déchus mettent en garde les Ailes Noires contre son utilisation sans précaution.

Religion : Après les événements qui provoquèrent le retour de Sympan, et lorsqu'une nouvelle Avalon fut érigée, le Dædalus ainsi que plusieurs Déchus sans relation apparente furent contactés par une Æther se présentant sous le nom de Kinath, et sous diverses apparences ; on lui retient cependant souvent l'aspect d'une immense chouette effraie. On ne peut dater exactement sa première apparition, et plusieurs théories sont nées : l'une d'elle prétend que c'est grâce à son action qu'Eerah von Dreth est parvenu sur le trône, avant de reprendre en main la race des Ailes Sombres. Une autre s'entend sur le fait qu'elle aurait saisi l'occasion, après l'arrivée d'un nouveau roi pour enfin apparaitre et apporter son aide. L'absence totale d'information concernant la déesse dans les archives des autres races conduit à penser qu'elle ne s'attache qu'à la protection des Déchus. Rapidement, elle fut associée à la force inconsciente qui poussait les Anges à se parjurer ; aujourd'hui, elle est priée en tant que déesse des affranchis ; Kinath, Æther de l'Émancipation. Pour les Déchus, il s'agit d'une divinité protectrice, une amie et guide pour l'avènement d'une race forte. Elle est priée aussi bien en temple qu'à domicile, et bien qu'aucun culte ne soit clairement défini, un des rituels usuels consiste à passer une plume sur son front, pour dépoussiérer son esprit et en ôter les lois arbitraires et les préjugés qui entravent sa libre expansion.

Les Déchus, de tout temps, furent la cible d’histoires et de rumeurs. Motivés par la haine et la peur, on trouve encore, aujourd’hui, des écrits de propagande angélique, éructant sans frémir la propension de ces bêtes aux ailes de cendre à la fornication, que ce soit entre membres d’une même famille ou avec des animaux. Des mensonges proférés par des langues de vipères, et tout Déchu sait rire devant ces inepties, car ce n’est que le reflet cynique de la jalousie et de l’arrogance de ses cousins, les Anges. Cependant, nous vivons dans une ère nouvelle, et les choses ont bien changé. Chacun met de l’eau dans son vin et tourne sa langue dans sa bouche avant de proférer des accusations sans fondements. Pourtant, les légendes sur le peuple tombé n’ont jamais cessé d’être contées, trouvant aux lèvres de chaque troubadour un détail supplémentaire, telle une cathédrale que l’on pare de subtils ornements. Parmi celles-ci, celle de la première chute est certainement la plus racontée, et la voici.

La Première Chute

Anges et Déchus n’eurent pas toujours le loisir de s’accabler de tous les reproches ; il fut un temps où les premiers régnaient en maîtres, et où le Péché n’avait de sens que s’il provenait des engeances démoniaques. À cette époque, le monde était scindé en deux, et la balance du bien et du mal vibrait à chaque souffle. Dans cet univers en équilibre, difficile de se décrire par d’autres mots que « bon » ou « mauvais », et il était simplement impossible pour les hommes de concevoir que cela ne durerait pas. Et puisque réduire le monde à deux camps est bien trop simple, et que certains êtres abhorrent la simplicité, vint le jour de Lucifer. Démon, Ange, ou le premier des Ailes-Noires, nombreux et variés sont les contes qui jonchent les pas de cet homme, mais la vérité la voici ; Lucifer n’était autre qu’un Génie, un être d’éther et de tromperie. Lassé de la perpétuelle vertu des habitants de la Citadelle Blanche, il vint distiller le trouble et le péché dans leur cœur. S’il ne fut pas le premier à être Déchu, il fut celui qui fit naitre les pionniers de ce qui deviendrait une race forte. Pendant de longues années, nomades et raillés, privés de leurs ailes et de leur fierté, ceux qui avaient cédé vécurent sans pays ni roi. Le chemin de Lucifer croisa une nouvelle fois celui des Déchus lorsqu’il s’allia à la première souveraine du peuple libre, Mitsuko Aria Taiji.

L'Ombre Originelle

Au temps où un Déchu n’était rien de plus qu’un Ange raté, la nation d’Avalon ne se voyait pas gratifiée d’un noir profond ; les ailes étaient arrachées, on brisait la peau et les esprits. Lorsqu’enfin, la cérémonie barbare des Anges fut abolie au profit des ailes noires, la première à être épargnée fut nommée Æumbra, l’Ombre Originelle. On raconte qu’aux portes de la citadelle, alors que le soleil se couchait, elle étendit ses ailes sombres, projetant contre la muraille de la cité l’ombre de sa personne, et dit alors : « Je ne suis que la première ombre, et bientôt d’autres se joindront à moi, jusqu’à ce que vos cieux baignent d’obscurité et de plumes noires, jusqu’à ce que notre nom soit reconnu et nos valeurs acceptées. ». Si ses propos sont souvent repris par quelques Libérés extrémistes, d’aucuns assurent qu’Æumbra n’a jamais demandé plus que respect et reconnaissance. Elle représenta, à l’époque, l’unique espoir d’un avenir meilleur, et tout Déchu en proie au doute doit se rappeler qu’un jour, sa race fit un pas en avant, le premier, et pas le dernier.