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 Le siège vide du Hlendrisa

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 753
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Mer 02 Juin 2021, 13:13

Le siège vide du Hlendrisa

Assit derrière son bureau d'ébène, Cíen attendait patiemment son invité. Il avait fait congédié l'ensemble de la demeure. Ne restait que son Mur, prêt à accueillir l'homme qui commençait à se faire attendre. Lui-même se retirerait après. Ne se trouverait alors dans l'immense manoir que les deux Dheliana, en tête à tête. Le genre de rendez-vous aussi craint que fantasmé. Une manœuvre osée également, surtout étant donnée l'identité de son invité. Ça n'avait guère d'importance. Au vu des propos qui seraient tenus ce jour, s'il ne ressortait pas gagnant leur joute, il serait découvert, donc mort. Et si ce n'était de la main du Hlendrisa, alors ce serait de celle de l'un des espions de l'Amarante. L'œil du Lliryn glissa sur l'horloge avant qu'il ne se replonge dans ses papiers. Un compte rendu, des hypothèses posées, des réflexions théoriques et, bien sûr, la demande d'autorisation à mener de plus amples recherches — pratiques, évidemment —  sur un  récent et étrange phénomène : l'apparition inexpliqué de nombreux enfants à travers l'entièreté des terres du Yin et du Yang. Y compris au sein même de Drosera. Le plus cocasse ? La fillette en question se revendiquait progéniture de la Sarethi Mèinn. C'était à croire que cette fille attirait les ennuis. Le bois épais de la porte résonna sous les coups qui y furent donnés. Il répondit, posant la plume et s'enfonçant dans le dossier de velours carmin de son siège tandis que la porte s'ouvrait sur la silhouette du Mur accompagné du Hlendrisa. Lui-même n'était pas venu seul. « Le Hlendrisa, Vèriss Dheliana Eowen Datenys. » annonça le Mur tandis que Cíen se leva afin d'accueillir correctement le nouveau venu, une main se portant sur le torse. « Bienvenue cher confrère. J'espère ne pas vous avoir arraché à quelques importantes occupations. » - « Ce serait vous mentir que nier. Là géo-politique mondiale est troublée d'une étrange manière et l'on ne peut se permettre de se reposer sur nos lauriers en sachant cela. » répondit-il durement. L'hôte masqua son amusement face à cette marque d'autorité affirmée sur un territoire ennemi. « Cependant, pour que le Lliryn me convie à la dernière minute, j'imagine que ce doit être plus important encore que n'importe quelle affaire qui puisse occuper ma journée. » ajouta-t-il en détaillant la pièce dans laquelle il se trouvait. Son interlocuteur le gratifia d'un geste de la tête avant de renvoyer son Mur. Puis, voyant que le suivant de son homologue ne bougeait pas, il lui confia de vive voix « J'eusse espéré que nous puissions discuter en tout intimité. ». Un flottement s'insinua dans la pièce, son vis-à-vis le fixant d'un œil mauvais son vis-à-vis. « N'ayez crainte. Je serais mal avisé de mettre un terme à votre règne ce soir, sous mon propre toit, et alors même que l'un des vôtres vous aura vu en ma seule compagnie. Je ne souhaite sincèrement qu'une simple discussion de laquelle tout le monde ressortira en pleine santé. Toutefois, il s'agit d'une discussion assez importante pour la préférer à huit-clos. ». À nouveau le silence s'installa pendant quelques secondes avant que, à son tour, Eowen renvoya son second. Cíen le suivit du regard, refermant les portes derrière lui d'un geste télékinésique. Puis il se dirigea vers un placard caché dans le renfoncement d'un mur. Là, il y sorti une carafe pleine d'un liquide ambré et deux verres. « Allons dehors, tant que la météo est agréable. » fit-il en invitant l'homme d'un geste du bras à quitter le bureau par la baie vitrée sur le côté, donnant directement sur une arrière-cour.

Le Lliryn déposa les récipients sur le large plateau de verre  d'une table d'extérieur soutenu par quatre pieds en fer forgés sombre. Alors il rempli d'un doigt chacun des verres avant de tendre l'un d'eux à son invité qui n'y jeta même pas un regard. Un rictus se glissa sur la commissure de ses lèvres. Il aurait agit de même. Surtout chez lui. Les membres du Lys Noir étaient plus impitoyables les uns les autres pour être probablement les plus ambitieux de la société. « Vous avez tort de ne pas vouloir y goûter. Je ne le sors que rarement à mes invités. » commenta-il en s'installant sur un fauteuil de jardin. « Vous me direz, ça en fera plus pour les autres. », ajouta-t-il avec humour en se saisissant de son propre verre qu'il porta à son nez pour en humer avec délice les fragrances, épaisses et suave. « Je suis certain que vous prenez un plaisir certain à déguster ce breuvage. Néanmoins comme vous l'avez souligné vous avez demandé à me voir prestement pour un sujet  important. Si vous comptez seulement parler gastronomie, allez donc trouver la Nothasea, je suis certain qu'elle sera bien plus à l'écoute. » fit le Hlendrisa, agacé par l'attitude de son pair. « Vous êtes bien pressé. Vous devriez pourtant savoir qu'une discussion ne se passe jamais de meilleures façons que lorsque les deux partis sont dans de bonnes dispositions. Hors, j'ai le sentiment que vous êtes tout à fait indisposés à vous trouver ici. ». Cette fois c'est sur le visage d'Eowen qu'une vive expression amusée se dessina. « Ce qui est bien dommage, puisque ce dont je tenais à m'entretenir avec vous risque de vous indisposer plus encore. » ajouta le Lliryn sans changer de ton, attirant l'attention complète de son interlocuteur qui préféra néanmoins attendre en silence plutôt que répliquer vivement. D'un geste lent, Cíen reposa le verre sur la table, un résonnement clair répondant au contact du cristal contre le plateau de verre. « Tout d'abord, je n'ai pas pris le temps de vous féliciter pour votre accession au rang de Tedalen. Prendre la place du Dheliana Aëran Nùmendil fut un coup de maître. ». C'est un « Merci » à peine audible que reçu le Lliryn en échange des louanges. « Je me mets aisément à votre place. Un tel acte élèvera bien vite votre famille aux rangs des anciennes dynasties. ». L'œil, déjà méfiant, du Hlendrisa se fit plus acéré. Derrière tant de félicitations se cachait un serpent, il n'avait aucun doute là dessus. Quoi cependant ? Et de quel sorte ? « Ne niez pas avoir également la prétention d'ériger votre nom au même rang que celui des Belvarrian. » - « Non, bien sûr. » avoua Cien, son regard posé sur le calme jardin devant eux, un mince sourire sur le visage. Il laissa quelques secondes filer, balayant doucement l'environnement des yeux, avant de se tourner vers son vis-à-vis. « Je me permettrai même d'ajouter, ne seriez-vous pas au comble du ravissement si votre nom écrasait celui des Belvarrian ? ». C'est le silence qui lui répondit, un mélange de surprise, d'envie, de crainte et tout un tas d'autres sentiments aussi forts que contradictoires s'immisçant dans les iris du Hlendrisa. « Gardez-vous de telles paroles, elle vous feront perdre la tête. ». Un rire bref échappa à son hôte. Perdre la tête, oui, l'expression n'était pas mieux choisie. Pourtant... « Quel est votre souhait ? » - « Je vous demande pardon ? » - « Ceux qui arrivent au sommet sont ceux qui ont su garder en tête la raison pour laquelle ils souhaitaient accéder à ce siège. J'étais curieux de connaître le souhait qui vous a mené ici. ». Une nouvelle fois il n'eut que le silence en écho. « L'un de mes souhaits est de voir ces vieilles familles repartir là d'où elles sont venus. Dans le néant. Cela fait trop longtemps qu'elles règnent sur le peuple et, à mes yeux, elles l'enfoncent dans un obscurantisme et une politique irrationnelle. Au mieux elles la font stagner dans des connaissances, des idées et des croyances d'un autre siècle. ». Eowen l'écoutait débiter ces paroles outrageuse avec sidération. « Ce n'est pas avec ces hommes et ces femmes qui se partagent et le trône, et le pouvoir, que le peuple Alfar va pouvoir s'élever dignement. » - « Votre souhait est celui d'un fou. Et vos paroles aussi. » - « Aujourd'hui peut-être. » répliqua le Lliryn avec un rictus.

Un long silence se glissa entre les deux hommes où seuls les doux grésillements de la nature se faisaient entendre. « Je m'étonne de votre démarche. Il me suffis d'une audience avec l'Amarante pour vous faire destituer de votre siège après ce que vous venez de me dire. » lâcha enfin Eowen, son attention perdue dans le jardin. « En effet. » - « Pour quelles raisons ne le ferais-je pas ? » - « Parce que vous n'avez aucune légitimé pour ça. » répondit le plus sereinement du monde Cíen en faisant tourner la boisson dans son verre. Son homologue se tourna vivement sur lui. « Plaît-il ? » - « On prête une importance capitale à l'Ordre du Lys Noir, presque maladive en fait. Oh, bien sûr, vos membres s'occupent de toutes les affaires politico-socio-économiques de la race, qu'elles soient interne ou externe, évidemment que ce serait un maillon important qui manquerait si le Hlendrisa devait disparaître sans crier garde, comme ce fut d'ailleurs le cas avec le Dheliana Nùmendil. ». Il marqua une pause, le temps de porter son verre à ses lèvres. Son vis-à-vis le fixait, suspicieux. Il ne comprenait pas le cheminement de son homologue et ne voyait pas où il voulait en venir. Mais il sentait le serpent jusque là caché dans les roses commencer à se montrer. « Je ne serais pas étonné que ce soit pour cette raison que l'Amarante ne se soit pas opposée à votre ascension. » - « Je n'apprécie guère vos sous-entendu Vèriss Mævan. » siffla le Hlendrisa. « Je vous avez pourtant prévenu que mes mots risquaient de vous indisposer. » répliqua le Lliryn avec un sourire en coin. « Vous savez la différence entre votre Ordre et le mien ?  Mon bureau, lui, voit transiter les notes des autres Ordres, excepté celui de l'Uravasa où je dois me battre bec et ongles si je désire quelque chose de sa part. Il s'agit du minimum nécessaire pour pouvoir rédiger aussi bien un traité de botanique qu'un traité de paix. Le fait étant que rien concernant le Grand Jeu ne m'est parvenu. Pas un acte de décès ou de disparition depuis le Dheliana Aëran Nùmendil. Aucune dénonciation, aucune déchéance. Seulement votre arrivée inopinée. ». Une nouvelle fois il marqua une pause « Vous êtes un vil tricheur Vèriss Datenys. Mais je ne vous critique pas. Vous avez su saisir une belle opportunité, qui vous jetterait la pierre pour ça ? Toutefois, c'est une opportunité temporaire. Je suis curieux de savoir ce qu'il se passera lorsque Vèriss Nùmendil reviendra d'entre les morts. » - « Feu le Dheliana Nùmendil décédé, cela risque d'être difficile. » - « Vous croyez ? ». Un long silence ponctua la réplique du Lliryn. « Vous êtes un sage opportuniste Vèriss Datenys. Vous avez su saisir la bonne occasion au bon moment et, à cause de la conjoncture actuelle, personne ne s'est opposé à vous. Néanmoins, Dothasi ne s'est pas penchée sur votre épaule. Pas encore. Vous pouvez me traiter de fou. Je suis cependant un fou qui a obtenu l'accord de notre déesse pour présider notre peuple à la table de l'Amarante. Mais idées sont contraire à elle, et pourtant ma place je l'ai gagné, contrairement à vous, docile mouton, n'êtes arrivé ici que par un concours de circonstance. ». De marbre, Eowen écoutait avec une vive attention son hôte. Il ne l'avait jamais ni vu, ni entendu s'exprimer de cette façon. Derrière son air avenant et le calme de sa voix, quelque chose de glacial et monstrueux était apparu. « Votre seule autorité vous viens de l'accord qui vous a été offert par l'Amarante et les six Tedalen pour remplacer le Hlendrisa Nùmendil tant que la Grande Dothasi le considérera toujours comme l'unique représentant de son Ordre. Votre force de décision ne vaut aucune de celle des autres Tedalen. Vous n'êtes qu'un pion ajouté au plateau pour le stabiliser. » siffla Cíen en toisant son invité. « Vous pouvez vous essayer à me discréditer pour les mots que je vous ai partagé. Vous n'aurez que l'allure d'une mouche se battant contre une araignée. ». conclut-il sèchement.



Le dîner se faisait en petit comité ce soir. Cíen n'aimait pas les grandes festivités que l'on pouvait trouver dans une grande partie des soirées organisées. Il ne pouvait y réchapper toutefois. Alors, dès qu'il le pouvait, il compensait avec des petites réunions comme celle-ci. Moins extravagante, mais tellement moins fatigante. Des yeux, il suivit le Mur qui vint le trouver en bout de table. Le regard se reportant sur ses invités, il accueillît les mots que celui-ci lui souffla dans l'oreille. « L'Amarante réuni un conseil d'urgence. Vous êtes conviés à rejoindre le palais. ». Sans se départir de son masque avenant, le Lliryn se leva, dominant ainsi la tablée. « Messieurs dames, veuillez m'excuser je me vois contraint de devoir m'absenter. Continuez la soirée sans moi, je ne rentrerai pas de si tôt. ». Alors il contourna la table, s'arrêtant auprès de son épouse de l'autre côté. « Je compte sur vous pour les surveiller. Et surtout, pas de bêtises en mon absence. » lui susurra-t-il tout en se penchant pour lui offrir un baise-main avant de quitter la salle, le Mur sur les talons. Seuls dans le long couloir, il lui tendit une lettre, déjà ouverte. Il était le seul habilité et autorisé ici à ouvrir son courrier, le rendant parfois premier au courant des faits se déroulant chez un peuple qui n'était pas même le sien. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il était le seul à pouvoir ouvrir son courrier. Balayant des yeux le message, il s'arrêta un instant. Le Hlendrisa avait été trouvé mort, chez lui. Son épouse et une partie de son personnel également. Les premiers constats laissaient supposer un suicide. Évidemment, chez les Enfants de Dothasi, les premiers constats ne voulaient jamais dire grand chose. D'autant qu'il était bien moins coutumier qu'un rapport évoque en premier lieu un suicide plutôt qu'un assassina, surtout lorsqu'il s'agissait d'un haut gradé. Surtout lorsqu'il s'agissait du Hlendrisa. Surtout lorsque toute une maisonnée était touchée. Entre ravissement et cynisme, il replia la missive pour la ranger dans son veston tandis qu'il reprit sa marche. « Diomède. » - « Maître. » - « Les arbustes. Ils y sont toujours ? » - « Non. ». Un mince sourire s'esquissa sur le visage du Lliryn. La découverte de la Faction des Épines était fascinante. Dangereuse. Mais fascinante. « Pourquoi ? » interrogea-t-il son maître après un court silence. Celui-ci se tourna vers son Mur. Il comprit alors la question exacte qui lui était posée. « Il allait jouer les braves idiots. En théorie, cela ne posait pas de réel problème, mais je préfère ne pas prendre de risque. Et puis, je ne l'aimais simplement pas. ». Cette dernière explication suffit au Mur. Il s'était habitué aux lubies de son maître avec le temps.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE


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