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 [Quête ouverte] I dæned droserelgar

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Ven 12 Mar 2021, 01:32



Image réalisée par Aldo Martinez et un tantinet modifiée


Í dæned droserelgar






Partenaire : Ouvert
Intrigue/Objectif : Au sein de Drosera se déroule un Atelier qui aborde l'Art Classique, ouvert à l'expression plastique. Des modèles, comprenant Azaar, posent afin de servir le dessein du Senthandas Ewarän sur la représentation de figures féminines connues.


Rp en lien : La révolte -
Rp précédent : L'immobile et la réaction d'Azaar à la Révolte, en cours



Les échos de l’invasion se taisent dans le voisinage. Nous faisons comme si nous n’avions rien vécu alors que la trace des indésirables restent paver sur les rues et les murs depuis plusieurs semaines. Notre silence est imposée, nous ne sommes pas libres d’en parler. Notre boutique a été saccagé, nous nous en sommes heureusement sortis saufs. Mes voisins n’ont pas eu cette chance. Llarum touche à sa fin, à en croire la couleur du tronc gigantesque de Tawaradan et laisse dans son sillage d’importants spectres. Avons-nous seulement les moyens de palier l’argent qui nous manque pour rebâtir notre commerce de plumes à écrire ? Nous continuons de vivre en ignorant les fantômes de la faim qui nous épient et nous guettent, arrachant la moindre soupe et guenille. Ces mêmes fantômes indigents qui m’effraient, tant leur emprise est fatale. Les Nägs auraient-ils cherché à atteindre la cime du grand arbre qui berce Drosera, alors que nous-même, âmes des premiers plateaux, peinons à l’entrevoir ? J’ignore qui sont les plus fous ; ceux qui espèrent ou ceux qui osent. Je brandis fièrement mon laisser-passer à la Garde, preuve qui appuie mon droit de franchir trois plateaux différents. C’est un des avantages que mes camarades de classe n’ont pas ; et je ne le leur souhaite pas davantage. Maître Ewarän m’a faite quérir, je tiens le courrier dans ma main. Il est aussi précieux qu’une mie de pain et je préférerais cent fois tomber d’inanition que de perdre ce bout de papier. Je le cache précieusement dans ma robe, contre mon sein. Je suis certaine que si je l’égare, il en ira de ma vie.

La lumière tamisée de l'après-midi me frappe d’emblée lorsque je rentre dans l’Atelier situé à la bordure d’Istgardh.  Le bâtiment est sur une colline, proche d’une des grosses racines de Tawaradan qui surélève ainsi une partie de la terre et projette son ombre sur l’autre. Habituée à vivre dans l’obscurité et la grisaille, je plisse instantanément les yeux et me couvre le visage. Ma réaction suscite de l’amusement parmi les personnes déjà présentes. J’ai amené avec moi un sac en toile, qui contient un drap, comme il l’avait mentionné dans sa lettre, « Sarethi, c’est un plaisir de te revoir. » Il n’a pas retenu mon prénom et je ne lui en tiens pas rigueur. « Je suis honorée, Senthandas Ewarän. » Le Maître-Sculpteur m’accueille dans son cercle. J’avance un pied pour pouvoir ajuster mon bassin et me rapetisser, marque de convenance. Il s’approche et pose à peine sa joue contre la mienne pour me saluer, il se tourne ensuite vers les deux autres alfares. « Chères Sarethis et – il marque une pause en regardant la troisième fille -... Nerethi, je vous ai fait venir plus tôt aujourd’hui pour une session quelque peu spéciale. Vous allez poser à trois pendant quatre heures. Vous pouvez aller vous préparer dans la salle d’eau, soyez prêtes d’ici une demie-heure. Ah, et j’oubliais, tenez, coiffez votre chevelure. » Il donne à toutes des longs rubans. « A tout à l’heure. » Nous nous dirigeons vers la salle aux grands lavabos de maille, qui me fascinent depuis que je fréquente l’Atelier. On devine aisément qu’il s’agit du lieu d’un sculpteur car différents modèles de statues restent dans les recoins de la grande salle, abandonnés à leur sort d’art inachevé.

Nous nous débarbouillons dans le plus grand des calmes. Au début, je peine à enlever mes habits devant elles ; je ne les connais pas mais l’une d’elle finit par remarquer mon hésitation et me lance un « De toute façon, si vous êtes timide maintenant, vous le serez devant les dizaines de personnes ensuite. » - « Avez-vous seulement songé à vous débroussailler ? » me rétorque l’autre. « Je- euh… » Les deux rient « Ce n’est pas la première fois que je pose. » - « Bien, c’est un bon début. Venez par-là, enlevez cette robe, je vais vous aider. » Je m’empresse de l’enlever. « Oh, qu’est-ce que c’est ? » dit l’autre à la chevelure de jais et à la peau grise et claire. Je la vois tenir dans ses mains un papier. Le temps de comprendre, je lui arrache des mains. « Oh, doucement. » - « Merci. » Et je le pose sur ma robe. Nous sommes peut-être toutes dans le plus simple des appareils, je n’en reste pas moins moi-même. Je ne supporte pas qu’on touche mes affaires, surtout quand cela m’importe beaucoup. La Nerethi, celle qui possède les plus petites oreilles et les plus arrondies de nous trois, me regarde de bas en haut. Ses yeux sont joliment verts et sa peau aussi scintillante que l’ivoire. « He bien en effet, je m’en doutais. Les Mornhîngardhiennes ne se rasent pas souvent. » - « Comment le savez-vous ? » Son sourire s’élargit. « Pensez-vous être la seule que j’ai vu ainsi dévêtue ? Ne vous inquiétez pas, j’ai ramené une lame. » Elle me tend l’objet métallique. « Attention, cela coupe. » Je le lui rends. « Non merci. » - « C’est à la mode, vous savez. Vous risquez de déplaire au Maître. Regardez-nous, nous nous sommes taillées avant de venir, cela fait plus propre tout de même. C’est net. Cela aidera les artistes à mieux nous visualiser. » Elle n’arrive pas à me convaincre, je n’ai pas lu dans son courrier qu’il fallait faire une telle… procédure, avant de poser. Pour l’avoir déjà fait qui plus est, je n’en ai pas eu besoin. « Il me renverra, si besoin est. » La conversation me paraît irréelle. Alors que nous vivons dans mon quartier comme des reclus depuis l’assaut, ici les problématiques tournent autour des poils pubiens.


Un parfum de roses nous parvient jusque dans la salle d’eau. Nous nous redressons, drapées et coiffées de simples tresses, nouées à l’aide des rubans satinés. Il est subtile et je le reconnais puisque le Maître-Sculpteur l’utilise souvent dans ses ateliers. Son effet me frappe toujours de pleins fouets ; un frisson parcourt ma cage thoracique et j’en oublie ce qui me crispe tant. A quoi bon se soucier d’hier alors que je vis maintenant ? Je suis inspirée et toutes trois emportons nos habits qu’on déposera ensuite derrière un paravent mëlohorien. Un plateau trône au centre de la pièce et, avant que les apprentis et artistes n’arrivent, nous entamons quelques poses, pour savoir qui se placera où et comment. Le Maître Ewarän est difficilement satisfait. « Enlevez-vos draps, je percevrais mieux. » Nous nous exécutons. Je plie consciencieusement le mien. Le Sculpteur nous étudie puis s’arrête soudainement. « Bien, je vois qu’il y en a au moins une qui n’est pas venue en greluche. Bonté de Dothasi, nous ne sommes pas chez Madame Cheizirthad. » Il se pince l’arête du nez, l’air réfléchi et contrarié. « Ce n’est pas bon du tout. Bon, toi – il me désigne – tu te tiendras debout, l’air fière, les deux autres, asseyez vous. L’une sur cette chaise, l’autre aux pieds. Un peu plus de trois-quart. Oui. » Nous dansons presque sur le plateau, cherchant nos points d’appui. Nous répétons plusieurs poses jusqu'à ce qu'il soit ravi. La recherche de soutiens et de solides placements nous évitera de sérieuses lacunes pour plus tard.


L’heure passe et les premiers arrivants rentrent dans l’Atelier du Maître. Nous sommes habillées de nos draps blancs pour les accueillir, même si nous restons près du grand plateau tournant. Je reconnais certains Alfars qui assistent régulièrement aux cours donner par le Senthandas. Ceci étant dit, je m’aperçois que la salle contient différents types de supports. Il y a des châssis, des étaux et des petites tables aussi, suggérant que différentes formes artistiques peuvent être entreprises. J’en ai déjà observé s’installer à même le sol pour avoir une vue en contre-plongée sur les modèles, ce qui est gênant d'un premier abord mais je m'y fais rapidement. La salle est, pour ainsi dire, à leur entière disposition. Le soleil m’enivre plus que le parfum et je ne me rends pas de suite compte que le Senthandas s’adresse en langue étrangère aux artistes. D'abord, cela m'apparait comme familier car nous l’étudions depuis nos premières années scolaires. Vient ensuite la répétition assez désagréable de la voyelle "iiii" qui heurte mon ouïe et qui m'apprend que le Senthandas ne s'exprime plus en llandrerien.

« Bienvenue dans l’Atelier i Andratœn (des grandes Hauteurs, haut llandrerien), vous assisterez aujourd’hui à une étude i dæned droserelgar. Autrement dit, à l’art classique drosérien. Accommodez-vous de la place et mettez-vous à l’aise. Nous commençons d’ici quelques instants, après une courte présentation. »



Message 1 - 1 380 mots






Bonjour  [Quête ouverte] I dæned droserelgar 1628


- Le rp se passe après la Révolte et se déroule dans le quatrième plateau à Istgardh.

- Ewarän s'exprime en langage commun, sinon je traduirais, et il a libéré un parfum qui prête un sentiment d'inspiration à l'atmosphère. Pour les plus sensibles, cela peut même les affranchir de toutes pensées nuisibles et les concentrer. Pour les autres, bah, vous sentirez la rose.

- Ce que vos personnages peuvent savoir d'avance : c'est une session de 4h, toutes formes plastiques confondues. Comment ont-ils connu ? Le bouche-à-oreille surtout, les ouï-dires, la publicité de terrain, ce n'est pas un événement national. Vous êtes dans le terroir /sbam

- Pour le moment, il est juste question d'accueillir et de se mettre en place, Azaar et les modèles se tiennent au centre à côté d'un socle d'atelier et sont abordables !

- Pour les non-Alfars qui souhaiteraient participer, c'est possible et suggérer car Ewarän parle en langage commun. C'est également assez rare pour être souligné, ça peut tourner en rp ""diplomatique"" dans le sens où vous participez à la culture alfaresque. Si vous êtes connus de la plèbe ou que vous êtes visiblement un étranger, sachez que d'autres PNJ se rajouteront juste pour vous et vous pouvez d'ores et déjà les inclure dans vos écrits. A Drosera, personne n'est libre de tout mouvement.

- C'est une quête ouverte, vous pouvez venir y écrire dès à présent ou bien plus tard (avant la fermeture de la quête). Je posterais tous les 10 jours environ pour faire avancer et jouer les PNJ, ceci étant dit, je peux très bien écrire entre pour faire interagir Azaar si besoin est.

- La prochaine fois que je posterais (avec les PNJ) sera le 27 /03 et ainsi de suite. Je préciserai à chaque fois. Si vous ne me voyez pas écrire une date, c'est que c'est un rp lambda ! (pour ceux qui veulent participer mais qui stresserait de me voir répondre *regarde Mancy et Kyra intensément*)

- Vous êtes également libre d'écrire le nombre de mots qui vous chantent, et si vous voulez que cela soit considéré comme une quête, merci de vous référer au barème.


Je suis disponible par MP
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Latone
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Ven 12 Mar 2021, 13:58



Baimedre Krenalnanai la guida jusqu’au plateau inférieur. La Hǫfðingi ne s’était point attendue à une telle invitation. Léto lui avait lancé un simili de défi – le fameux prétendant pour Madame Cheizirthad – et pensait alors, tandis que ses iris brillantes parcoururent les lignes finement écrites, se retrouver à devoir rencontrer le ou la fameuse élue. Ironique, étant donné son nouveau statut de mariée. Néanmoins, si l’Alfar s’excusait de ne pouvoir répondre favorablement à sa requête, elle se reprit si vite pour la faire revenir vers les hauts plateaux de Drosera. Depuis le Fessetival, sa réputation de peintre s’était accrue, d’autant plus de par son nom que par ses compétences, se disait-elle ; toujours à se comparer et à vouloir surpasser les talents de Raya. Baimedre avait dû trouver cette occasion forte propice. La Souriante avait accepté sur-le-champ.

Drosera était marquée par d’obscurs événements. La proportion d’Esprits et de lamentations des Nägs lui contèrent la révolte ayant frappé les plateaux élitistes. Léto se garda de tout commentaire et de réelle réaction ; une société basée sur les classes amenait forcément de telles tensions. L’audace des petites gens ne l’étonnait point. Elle ne soutenait ni un parti, ni l’autre. Tout ce qui l’intéressait au sein de la Cité des Ronces prenait forme entre les murs gérés par la Krenalnanai et ceux du dénommé Ewarän. La Sùlfr réajusta les sangles sur ses épaules : elle portait une énorme malle avec elle, qu’elle avait pris soin de remplir de ses plus beaux pigments. C’était effectivement la même que celle d’Avalon, à croire que Léto cherchait à imprimer cette image d’elle-même dans leurs esprits. Elle se doutait que les Alfars s’étaient déjà préparés à la venue de différents artistes, ainsi ne se faisait-elle aucun souci pour y trouver son bonheur. Dans le pire des cas, l’adaptation est un exercice de haute volée.


" Bonjour. " De par sa taille et sa prestance, elle ne faisait clairement pas discrète.

" La Souriante. "
Annonça Baimedre à ses côtés, afin de corroborer les cachotteries à voix basse.

Léto ne se formalisa guère plus que cela et passa près du Maître de l’Atelier pour échanger quelques brèves mondanités. Dans l’absolu, elle ne cherchait pas à créer un remous diplomatique, simplement à venir en tant qu’artiste. Elle s’attendait à quelques commentaires à son égard sur ses prouesses sportives ; car oui, la Chamane était avant tout une Isemssith Orisha, plus ou moins pour la partie Orisha. À force d’apparaitre en public, une aura de mystère planait sur sa personne. Les historiens peinaient à dresser une biographie cohérente, tant elle entretenait des secrets bien gardés. Même lorsqu’on cherchait à la contacter à sa résidence de Megido, on se confrontait à sa génitrice qui y vivait seule. Les plus friands du peuple Ondin, plutôt méconnu, affirmaient alors qu’elle devait se fondre dans l’amas des Deslyce au sein des nombreux domaines de la Khæleesi, du fait de son titre de Princesse et de son lien de sang direct avec la Souveraine. Un vrai sujet de discordes et de débats. Malgré tout, les derniers événements de son union officielle au Köerta se répandaient telle une traînée de poudres. Maintenant qu’elle y pensait, peut-être était-ce par ce fait que la gérante des Effloraisons abandonnât sa quête ?

Quoi qu’il en soit, la Chamane ne s’éternisa guère plus et prit place au chevalet qu’on lui désignât. Un plus grand sourire s’esquissa sur son faciès lorsqu’elle remarquât qu’ils avaient prévu un tabouret plus solide. Chuter à cause de son poids serait malheureux et provoquerait l’ire à l’égard de l’hôte. Ma vie n’est vraiment pas simple. Songea-t-elle en rajoutant sa naturelle maladresse au cocktail. Le bois des pieds craqueta mais ne menaça pas l’audacieuse. Rassurée – les autres tout autant – elle ouvrit sa fameuse malle et compara le matériel et la matière avec ce qui était à sa disposition. Jouer de sa magie ne l’intéressait guère aujourd’hui, Léto souhaitait renouer un peu plus avec les bases. Pour le reste, l’inspiration suivra son cours. Elle avait confiance.

Ses iris bicolores s’élevèrent par-dessus la toile vierge. Des regards la fuirent aussitôt, alors qu’elle-même cherchait à observer les modèles du jour. Au nombre de trois, les jeunes filles patientaient près du plateau tournant. Léto capta l’attention de l’une d’entre, qu’elle saluât par un bref mouvement de la main et un maigre sourire. Nul doute que cette session sera enrichissante.



775 mots ~



By Jil ♪
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Dim 14 Mar 2021, 23:26

« Bonjour ! Je suis ravie de vous revoir », s’exclama Haxenia à l'alfar de l'accueil en passant la porte de l’atelier. Son sourire radieux ne laissait aucun signe d’inquiétude, alors que son chemin l’avait conduite à travers les traces encore présentes de la révolte des Nägs. Le contexte politique ne semblait pas des plus paisibles, mais dans l’univers réduit de l’Alfar, seules ses propres luttes importaient. Elle n'avait pas le temps de s'inquiéter de questions qui étaient, de toute façon, hors de sa portée. « Quel soleil radieux fait-il, aujourd’hui. » D’une main, elle posa son panier rempli de pains encore fumants et moelleux à l’entrée de l’atelier ; une courtoisie de son père fin cuisinier. De l’autre, elle réajusta sa prise sur son sac en bandoulière qui glissait de son épaule, provoquant un écho métallique quand ses outils s’entrechoquèrent.

À chaque fois que Haxenia passait les portes du quatrième plateau grâce à l’aide de son grand-frère, une aura de fierté immense l’entourait, elle qui vivait dans le troisième plateau. Puis, à chaque fois qu’elle commençait à sculpter dans l'atelier, cette fierté s’évaporait pour laisser place à la remise en question de l’artiste débutant. Même si elle ne le montrait pas à son frère, ces séances de sculpture lui était devenue précieuse. Ici, personne ne la connaissait. Dans les rues, elle était une étrangère à la réputation neutre, au visage quelconque. À l’Atelier, elle était juste une artiste et rien d’autre ne comptait. Il n’y avait pas de place pour la triche ou les mondanités : seul son talent avait de l’importance, et l’art requérait de mettre son esprit à nu. D’une certaine façon, les artistes de l’atelier la connaissaient mieux que ses propres parents.

En arrivant dans la pièce, l'apprentie sculpteuse fut frappée de constater que les modèles du jour étaient… vivants. Trois femmes drapées se tenaient en place pour accueillir les artistes, telles des statues à peine tressaillantes, comme déjà préparées à rester immobiles pendant de longues heures. Voilà une chose que son frère lui avait cachée sur cette séance. Elle n'était encore que débutante. Haxenia avait sculpté des formes neutres, puis des objets, mais jamais des êtres vivants. Un blizzard de panique soudaine s’empara d’elle et sa démarche devint plus hachée, comme à moitié paralysée. Autre événement inattendu : Ewarän s’exprimait aujourd’hui en langage commun. Haxenia était très peu habituée à l’entendre, et encore moins à le parler. Allaient-ils recevoir des étrangers ? Elle n'en avait que très peu rencontré au cours de sa vie.


« ...Madame ? »
« Hein ? »

Haxenia s’aperçut qu’elle venait de dépasser sa place, reconnaissable par un escabeau adapté à sa modeste taille et un support prêt à accueillir sa planche à sculpter. « Pardonnez-moi, ma place se situe en général de l’autre côté de la pièce », mentit-elle avec un sourire qui se voulait gêné. Après tout, Ewarän n'en savait rien ; elle avait fait peu de séances en sa présence. En faisant volte-face pour retourner à sa place, elle fut frappée à la vue de l’une des artistes installées. Comment avait-elle pu ne pas la remarquer en entrant dans la pièce ? Plus encore que les modèles, cette inconnue attirait les regards tel un aimant.

Cette femme aux cheveux blancs possédait un corps qui semblait taillé dans le bois de chêne, si bien que son burin ne parviendrait pas à infliger l’ombre d’une trace sur sa peau, même si Haxenia y frappait de toutes ses forces avec son maillet. Une puissance encore jamais vue exaltait de sa stature. Il était même difficile d’imaginer ce corps s’affairer à faire un travail de précision. Haxenia se sentait désormais minuscule entre cette inconnue et les modèles charismatiques. L’odeur réconfortante de la pièce de l’atelier s’était muée en ombre menaçante dans son esprit.

Soudain, l’Alfar s’aperçut qu’elle était restée immobile pendant quelques secondes. Elle n’avait pu contrôler son intimidation qui lui intimait de s’éloigner de ce qu’elle identifiait comme une menace. Après une telle réaction, Haxenia n'avait d'autre choix que d'établir le contact.


« B… bonjour, enchantée », s’étrangla-t-elle en se laissant tomber mollement sur son escabeau. « Je remarque que nous allons être côte à côte pour cette séance. Hum… enchantée, je... m’appelle Haxenia Laziènë. J’essaierai de ne pas souffler mes copeaux de bois dans votre direction ! » Balbutia-t-elle avec humour dans la langue commune, comme un effort vain de désamorcer la gêne. Mais sous la pression de son regard, elle se liquéfiait petit à petit. *Les Ætheri me testent*, pensa-t-elle en se mordant la lèvre. Haxenia fuya toute distraction extérieure et plongea son regard dans le fond de son sac, qu'elle s’affaira à fouiller pour en sortir ses outils. Les mains tremblantes, l’Alfar ferma ses paupières et effectua une grande inspiration pour revenir à la réalité. Et d’un coup, toute la tension quitta son corps, comme par magie. Cette séance serait difficile. Mais Haxenia apprendrait beaucoup.
Mots : 867
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 15 Mar 2021, 20:50


Illustration - Kittichai
Í Daened Droserelgar

Être constamment sur ses gardes était la base que l'on enseignait à tous les militaires, cette maxime n'en était que plus claire en de telles circonstances. Au dehors de l'établissement dans lequel il louait une chambre, l'Ange attirait irrémédiablement les regards, son apparence claire devait trancher avec l'aura sombre se dégageant de la Majestueuse, telle une fleur ensorcelée capable d'empoisonner l'esprit de quiconque s'y perdrait. Avant la Coupe des Nations, c'était une chose, maintenant, c'était devenu plus particulier. Un éclat, un rictus, peu importait, mais quelque chose avait changé. Sa présence n'était pas désirée, mais ce n'était pas un problème. Cet état de rejet, il le connaissait, au travers de Mancinia. Dans ses souvenirs les plus anciens. Il était là en raison de son travail et c'était ce que Neah accomplirait. Sa Mère ne tarissait pas d'éloges sur sa maîtrise du fusain, bien plus utile dans leur domaine que la pierre noire, se prêtant aux aplats et au rendu du modelé. Sans doute était-ce la raison pour laquelle cette missive avait fini dans ses mains, tandis qu'elle essayait de le convaincre de venir. Apprendre ainsi à dessiner autrui ne pourrait que lui permettre de mieux rendre l'expression de ce qu'il désirait sculpter. Il se souvenait avoir cligné des yeux, ris et refuser, dans un premier temps du moins, mais celle qui l'avait mise au monde avait été enthousiaste à l'idée de le voir assister à cette réunion d'artistes, surtout que son fils en avait la prétention et les capacités. Le Messager des Cieux avait eu un soupir blasé, Mancinia avait eu des étoiles dans les yeux, mais ... non, elle n'allait pas venir. Elle avait eu une moue boudeuse, avant d'entendre la raison. Une Humaine à Drosera, ce n'était pas une bonne idée. Encore plus lorsque son Ma'Ahid était dantesque. Les Alfars n'auraient pas aimé être écrasé sous la puissance de ce qui n'était pas à eux.

Sa présence était nécessaire à Qaixopia, puisqu'il y avait encore des blessés et un millier de choses à régler. La Mâdary dā Sipāhī, comme la nommait les Humains, incarnait ce qu'ils voyaient comme le Pardon de Sympan. À leur réveil de cet étrange mouvement, personne n'avait compris ce qu'il s'était produit, passant du crépuscule à l'aurore. Seulement, en retournant chez les siens, l'Ange avait compris que son absence n'avait pas été aussi brève qu'il le croyait. Comme lors de l'Odon do Dur, il avait été dans une transe bien particulière ... durant trois jours. Et il ne s'agissait pas seulement de Qaixopia, tous les territoires Humains avaient été touché. Son corps avait également eu du mal à se remettre de cet événement, au-delà de la blessure. Ils avaient dansés des heures et des heures. Heureusement, les enfants semblaient avoir été épargnés des blessures, mais eux, leurs pieds avaient été en sang, si ce n'est plus. Ce voyage était comme un repos bien mérité, n'est-ce pas ? Ce congé, dans tous les cas, n'en était pas vraiment un. L'Imperio lui avait demandé d'ouvrir l'oeil. Ils ne craignaient pas vraiment pour sa survie, mais une bonne écoute au bon moment pouvait ramener des informations intéressantes sur la situation des Alfars, dont la réputation sur leur discrétion et l'entretien des secrets n'était plus à faire. Quelques murmures, des échos dans les rues de ce qu'il s'était produit dont les habitants de Drosera semblaient vouloir dissimuler. S'entraîner à écouter de loin à l'aide de sa Magie, tout en étant dans sa chambre en faisant mine de lire un roman. Évidemment que personne ne lui dirait rien. C'était alors assez complexe de comprendre la raison pour laquelle la Capitale des Alfars semblait avoir subi des dégâts aussi importants.

Autant ne pas paraître ... trop curieux. Si les Elfes Noirs avaient des ennemis en dehors de leurs murs, il était sans doute quasiment impossible pour quelqu'un de leur causer du tort. La surveillance et la délation devaient être monnaie courante dans leur société ... Si on pouvait appeler cela une société. On aurait plutôt dit une vaste prison à ciel ouvert. Cette manière de fonctionner, par Plateaux, lui paraissait autant stricte que ridicule. Ils étaient nombreux à mettre le mérite en avant dans les hiérarchies raciales, comme les Humains, mais de là à conditionner la population à se détester entre elle ... C'était une aberration. Si demain ils étaient au bord de l'extinction, se battraient-ils encore les uns contre les autres ? M'enfin, ce n'était pas son problème. Ce serait une race de nuisibles en moins, que demander de plus ? À Istgardh, sur le Quatrième Plateau, on ressentait ce petit quelque chose de venimeux. Il avait mis du temps à se repérer parmi les noms qui sonnaient comme des insultes. En dehors de l'Amarante de Glace, qui lui octroyait le droit de circuler sur certains Plateaux, Neah avait également en sa possession une invitation. En Lyn Irrinol devait bien honorer ce que les Alfars lui avaient offerts, surtout qu'il avait vaincu la concurrence. Sa troisième place à l'Épreuve des Humains n'était pas usurpée, comme certains l'avaient prétendu. Guidé, on l'avait conduit vers la salle où se tiendrait la réunion. Tous ses regards, sur lui. Les étrangers, aussi prestigieux soient-ils, étaient mal vus au sein de la Majestueuse. Son traitement de faveur de la hiérarchie ... n'allait pas dans le sens d'autrui, après tout.

Bonjour, dit-il sobrement.

Il n'avait pas vraiment besoin de se présenter et, à dire vrai, il doutât que cela les intéressât. Le Capitaine ne le remarquait pas vraiment, mais certains en perdaient leurs couleurs. Encore un peu et ils se transformeraient en Ygdraë. Il observait les modèles. Elles étaient différentes des femmes qu'il côtoyait, par leur couleur de peau surtout.

Je m'en remets à vous, dit-il d'un geste de la tête et un léger sourire.

Il y avait des étudiants, les modèles, l'organisateur et ... Tiens, mais c'était la Peintre Sùlfr. Décidément, il l'avait vu un nombre incalculable ces derniers temps. Surtout lors de sa cérémonie de mariage où ... Ses yeux se plissaient un instant, avant de retrouver leur neutralité. Il avait du mal à s'en souvenir. Curieux.

Post I - 1015 mots
Merci Deccio concernant les Ygdraë


[Quête ouverte] I dæned droserelgar Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mer 24 Mar 2021, 16:46

Dear Painter par aw anqi
Í Daened Droserelgar

Èibhlin, assise sur un large crapaud crème, gardait le silence, les mains serrées sur le tissu de sa robe. Cerys, face à elle, l'était tout autant. Sirotant un thé finement aromatisé, son visage fin n'exprimait rien sinon la lassitude habituelle de devoir s'occuper de cette gamine inculte et sans la moindre éducation. Doucement elle reposait sa tasse sur la coupelle dans un bruit à peine audible. De même, elle délaissa la porcelaine sur la table à ses côtés avant d'expirer un souffle tout aussi muet. Puis son regard se posa sur la tasse de la Sarethi qu'elle n'avait pas touchée avant de glisser sur ses doigts crispées pour remonter sur ses iris d'améthyste. Èibhlin détourna les yeux. Elle n'avait jamais réellement été à l'aise avec la danseuse. Surtout pendant ses longs silences inexpressif. « Aujourd'hui votre leçon ne se fera pas avec moi. » déclara celle-ci soudainement. La clone papillonna des yeux, surprise. « Avec qui alors ? » questionna-t-elle. « Personne. Vous vous exercerez seule. » répondit sa préceptrice en se levant. La Sarethi ne comprit pas. Comment ça seule ? « Quoi que, ce n'est pas tout à fait exact. ». Ah ! Ça lui semblait quand même étrange. « Aujourd'hui vous participerez à un cours libre à Istgardh. » - « Istgardh ? ». Elle trouvait étonnant que la Senthandas l'envoie sur un Plateau inférieur. Elle s'imaginât alors qu'elle cherchait seulement à se débarrasser d'elle. « En effet. Le dessin ne sera pas le seul art à l'honneur. N'hésitez donc pas à observer les autres également. » - « Est-ce que c'est pour cette raison que vous m'envoyez là-bas ? » interrogea Èibhlin en se levant à son tour pour rejoindre la danseuse qui s'apprêtait à quitter la pièce. « Entre autre. ». Les lèvres pincées Èibhlin suivi sa préceptrice sans autres questions. Cette dernière réponse lui fît deviner que celle-ci n'entrerai jamais entièrement dans les détails. C'était frustrant.

La bandoulière de son sac sur l'épaule, la Sarethi traversait le Plateau avec une pointe d'appréhension. Le fait est que Cerys l'ait abandonnée là l'intriguait. Ce n'était pas vraiment son style. Elle était méprisante et agacée de l'avoir sous sa coupe, mais elle avait un minimum de bon sens pour savoir que certains ne se priverait pas de tuer dans l'œuf l'alliance qui se profilait et qu'elle représentait entre leur peuple et les Mages Noirs de par sa promesse de mariage avec l'Ultimage Noir. Aussi la clone expira un long souffle de soulagement lorsqu'elle arriva devant la bâtisse indiquée par la Senthandas. Un souffle qui finalement se bloqua lorsqu'elle poussa la porte de l'atelier. Un cours libre, bien sûr. Elle n'avait cependant pas imaginé un instant que ce cours puisse être ouvert à quelqu'un d'autre qu'un Enfant de Dothasi. Sa prise se raffermi sur la lanière du sac avant de s'avancer et dépasser En Lyn Irrinol, lui adressant un bref signe de tête en guise de salutation à défaut de ne pouvoir réussir à exprimer un mot, maudissant Cerys au passage. Un instant elle dévia son regard vers les modèles. Alors elle s'arrêta, les dévisageant un peu plus. Elle avait l'impression d'avoir déjà vu l'une d'elle. Ce devait être qu'une impression. Elle ne connaissait personne d'Istgardh. « Bonjour. » leur fit-elle tout de même avec un sourire avant de se détourner du trio pour s'installer prêt d'un chevet et d'à nouveau porter son attention sur elles. Ça n'allait pas. Elle avait apprit avec Eskil à esquisser principalement le monde animal, un peu le règne végétal. Ce serait pour elle une première que de dessiner un corps humanoïde, d'autant qu'elles étaient trois. Et l'angle dans lequel elle se trouvait était mauvais, surtout pour une première fois. Reprenant le sac qu'elle avait posée, elle commença à tourner autour du plateau à la recherche du meilleur angle, s'excusant régulièrement, de la gène qu'elle pouvait occasionner à son passage. Puis, 'arrêtant, elle marqua un temps, fixant à nouveau les trois Alfars au centre de la pièce avant de nouvellement poser son sac, satisfaite. Ne subsistait qu'un ultime problème. Là où elle se trouvait, il n'y avait aucun support pour elle. « Hum... ». Dessiner par terre ? Sûrement pas. Le rendu serait encore différent et absolument pas comme elle l'imaginait. Elle ne se sentait de toute façon pas encore capable de faire un contre-plongée. Tant pis elle allait devoir déplacer un chevet ici. Allant trouver le support le plus proche, elle commença à le traîner avec difficulté, le meuble de bois brut se trouvant être bien plus lourd qu'elle ne se le figurait. « Hum, est-ce que... Quelqu'un voudrait bien m'aider ? » demanda-t-elle sans grande conviction que son appel à l'aide soit entendu pourtant.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE



Mots 788 | Post I
(PNJ - Cerys)
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