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 [Q] - La vie à l’Antre des marais

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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

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◈ Parchemins usagés : 913
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Jeu 04 Mar 2021, 22:20



Partenaire : Omos Nasatraé
Intrigue/Objectif : Apprentissage/Enseignement.
Après un voyage de trois jours dans l’Antre des marais, Typhon a conduit Omos au camp de sa meute, où l’Ondin pourra apprendre la vie et la culture eversha. Cet apprentissage permettra à Omos de mieux s’intégrer aux forces evershas dans la guerre contre les Vampires. Du son côté, Typhon espère que les connaissances de son invité du peuple de la mer pourront fournir aux Evershas un avantage stratégique en milieu marin.


Typhon avait conduit un étranger parmi les siens. Omos, un Ondin rencontré lors du banquet de déclaration de la guerre entre les Evershas et les Vampires semblait déterminé à se battre contre les suceurs de sang, au point de vouloir rejoindre les forces des changeurs de forme. L’étranger avait quelques demandes, notamment d’apprendre la culture eversha, mais rien qui soit hors de porté de l’Augure et de ses maigres richesses.

Les Evershas n’étaient pas particulièrement friands de ces échanges culturels, mais la donne changeait du tout au tout lorsque la déesse de la lune et de la nature se trouvait invoquée. Convaincu que ses dons de clairvoyance provenaient de Phœbe, Typhon prenait ses visions pour les désirs de la déesse maîtresse des Evershas. C’était la tâche des augures d’interprété les volontés de Phœbe, alors si Typhon, chef de meute, déclarait qu’il était de la volonté de la déesse d’initier Omos aux coutumes evershas, alors toute sa meute se donnerait corps et âme à la tâche. De même, si Typhon, commandant des forces evershas dans l’Antre des marais déclarait qu’il était de la volonté de la déesse qu’Omos se batte parmi les changeurs de forme, alors sa place était acquise.

Cela dit, il y avait une nuance importante entre permettre une présence étrangère et en profiter. Les signes de Phœbe guidaient les Evershas, mais il en tenait qu’à eux d’accomplir ses volontés, car la déesse ne s’impliquait jamais directement dans la vie de ses enfants. Typhon avait reconnu les signes comme quoi Omos s’illustrerait dans ce conflit. C’était maintenant à lui de faire en sorte que la volonté de Phœbe soit exhaussée.

En premier lieu, l’Ondin devait s’habituer à la présence eversha. Ensuite seulement, pourrait-il apprendre à se battre en compagnie des Evershas. Aussi motivé fût-il, l’Ondin n’était pas un Eversha. Typhon n’avait donc aucune intention de prétendre le contraire ou de chercher à faire de son invité un faux-eversha. Bien au contraire, c’est en étant Ondin qu’Omos avait le plus à offrir. L’important, c’était plutôt le non verbal, l’empathie et le raisonnement. C’était le genre de chose qui pouvait faire la différence entre l’inclusion et l’exclusion, bref, la vie et la mort sur le champ de bataille.

La première étape pour l’étranger était de s’intégrer à la meute. Les Evershas œuvraient rarement seuls. Certes, les vagabonds existaient, le chef de meute en ayant été un dans le passé, mais même le Totem le plus solitaire ne suffisait pas à éloigner l’Eversha de ses pairs. Cet esprit de meute s’étendait à toutes les facettes de la vie chez les changeurs de forme. Omos devait donc devenir capable de soutenir et d’être soutenu par la meute. Cette mentalité était primordiale, surtout lors des conflits, car les Evershas qui suivraient l’Ondin vont s’attendre à des actions et des réactions. En l’absence de ceux-ci, Omos sera rapidement laissé à lui-même et ignoré.

***

Pendant qu’il commença à cuisiner le festin en l’honneur du membre honoraire de la meute, Typhon laissa Omos en compagnie de son ancien apprenti, Renart, pour introduire l’Ondin au reste de la meute. Le jeune Eversha de 17 ans était populaire auprès des jeunes, puisqu’il était dans un entre-deux. Il n’avait pas encore tout à fait les responsabilités d’un adulte, puisque lui et son épouse n’avaient pas encore donné naissance à une progéniture, mais il quand même reconnu comme un adulte, puisque marié. De plus, Renart était également l’un des quatre géants de la meute, les trois autres étant Typhon, son épouse, Échidna et le vieux Ladon, le conseiller et soigneur de la meute. Le pouvoir du gigantisme était la principale distinction de la meute par rapport aux autres et une source d’envie pour les Evershas en quête de puissance, qui attira une bonne partie des membres actuels.

Typhon, Échidna et Renart étant les possesseurs du pouvoir original, leur transformation s’était effectuée naturellement. Cela dit, ils démontrèrent la transmissibilité de ce don et depuis, les aspirants doivent faire leurs preuves pour avoir leur chance d’obtenir le don du gigantisme. Pour l’instant, un seul membre de la meute reçut le don du gigantisme et survécut. Il s’agissait de Ladon. Les deux autres qui reçurent le don grandirent comme prévu, mais ne réussirent pas à s’adapter. La transformation étant irréversible, il fallut les abattre pour abréger l’agonie de la famine. Depuis, les aspirants doivent « dévorer la chair de Gargantua » afin de préparer leur corps à leur vie après le gigantisme.

Renart, le plus petit des géants, était donc chargé d’accompagner les aspirants à recevoir le rituel du gigantisme. Servant de point de repère, les aspirants se comparaient au renard géant afin de déterminer s’ils étaient prêts ou non au rituel décisif. Lesdits aspirants se comptaient présentement au nombre de trois. Il y avait Herméline, l’épouse de Renart, ainsi que Mivago et Rokh, les deux faucons de la meute. Ces derniers furent élevés au rang d’aspirant au moment de l’arrivée d’Omos dans la meute. Herméline, elle, fut la première volontaire après les événements tragiques de la dernière tentative. Ce faisant, la renarde gagna beaucoup de poids au cours des derniers mois, alors qu’elle entraînait son corps à ingérer autant de nourriture que son époux, beaucoup plus imposant qu’elle.

Omos découvrit rapidement que la meute de Typhon était bien moins soudée qu’elle ne paraissait. Ils étaient nombreux à être ouvertement offensés d’avoir été « exilé » à l’Antre des marais et plusieurs ne cachaient pas qu’ils quitteraient la meute si Herméline ne survivait pas à la transmission du gigantisme. Cela dit, malgré de très nombreux sujets de discorde, la meute opérait avec une synergie surprenante dès que les odeurs de cuisson indiquèrent l’imminence du festin. Le nettoyage du camp, la collecte du bois pour le feu, l’installation de tables basses en rond autour du feu, la collecte et le transport d’eau potable… Des Evershas semblaient courir dans tous les sens, et dans toutes les formes, dans une indiscipline totale, mais pourtant parvenaient à un résultat prompt et efficace.

L’Ondin put alors constater pourquoi Typhon insista sur la nécessité pour Omos de d’abord s’intégrer au mode de vie eversha avant de considérer participer à l’effort de guerre. Le chaos était inné chez le peuple animal et il avait évolué en conséquence. Une personne issue d’un milieu logique et ordonné ne pouvait que regarder, incrédule, sans savoir où donner de la tête. Le résultat atteint semblait défier tout sens commun.

***

La meute de Typhon comptait une quarantaine d’Evershas, la majorité étant soit très jeune, soit très âgée. Il n’y avait pas plus d’une dizaine d’adultes dans la fleur de l’âge. Pourtant, le festin préparé en l’honneur d’Omos aurait aisément nourri plus de trois fois la meute de changeurs de forme. Or, d’après l’attitude des membres de la meute, l’on s’attendait vraisemblablement à consommer l’entièreté de la nourriture.

Alors que certains s’afféraient à garnir les tables de la nourriture préparée, d’autres répartissaient de l’encens chasse-moustique autour des tables et enfin, un feu de joie fût allumé au centre du camp. Finalement, des fourrures et des tapis furent installés sur de la paille et des brindilles pour permettre à tous de s’asseoir plus confortablement sur le sol.

Les préparatifs terminés, la plupart des changeurs de forme profitèrent du moment pour se dévêtir avant de prendre place au festin. Ces vêtements étaient soigneusement rangés dans les tentes. Pour plusieurs, il s’agissait d’une libération, leur permettant enfin de se mouvoir sans plus de restrictions. Pour d’autres, la raison était beaucoup plus utilitaire. Le festin étant salissant, il était beaucoup plus facile de se laver que de laver des tissus imprégnés de reste de repas.

Malgré la tentation visible au gestuel de plusieurs, personne ne toucha à quoi que se soit sur les tables avant que le chef de meute leur en donne l’autorisation. Ils s’installaient l’un après l’autre, certains en forme animale, d’autres en forme humaine et patientaient, pendant que Typhon s’affairait aux derniers préparatifs. Contrairement aux dispositions plutôt primitives du camp et de ses structures, la cuisine, elle, avait tout de civilisé. Viandes et poissons avaient été apprêtés et épicés avec soins, accompagnés de champignons sauvages, de baies et de quelques plantes comestibles. La nourriture avait été disposée pour qu’on puisse se servir directement avec les mains, mais autrement, la disposition et l’odeur n’avait rien à envier à ce qui se faisait en milieu civilisé. Omos pouvait même remarquer quelques similitudes avec la nourriture du banquet de déclaration de guerre, mais en plus grossier.

C’est quand Typhon et son épouse prirent place à table et que tous les Evershas furent assemblés, que la différence de taille et de poids du duo se démarquait de la masse. Même Ladon et Renart, assis non loin, paraissaient plus chétifs en comparaison. Cette démarcation physique expliquait l’intérêt de plusieurs à recevoir le don du gigantisme, malgré les risques. La nature des Evershas comprenait une bonne part d’instinct animal, où la taille et le poids étaient des facteurs décisifs pour régler les conflits. Omos fut d’ailleurs invité à prendre place entre Typhon et Renart, alors l’Ondin. C’est alors que le chef de meute s’adressa à sa meute.

«  Nous célébrons ce soir la venue d’Omos. Il vivra parmi nous, puis ira combattre à nos côtés contre les Vampires. C’est un homme-poisson, alors je te le confie, Lolong. Tu le protèges jusqu’à ce qu’il trouve sa place au sein de la meute.  »

Après ces mots, Typhon dirigea son regard vers Omos pour l’inciter à dire quelque chose. Les autres evershas observèrent attentivement le nouveau venu. Il y avait une certaine pression sur le nouveau venu pour être prompt et concis dans ses propos. Selon toute vraisemblance, retarder le repas plus que nécessaire n’allait pas faciliter l’intégration de l’Ondin parmi les Evershas.

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Lun 08 Mar 2021, 18:37


La vie à l’Antre des marais.
feet Typhon Gargantua


On lui avait conseillé de s’intégrer, il allait s’intégrer. Omos s’efforça de retenir un maximum de visage et de nom que lui présenta son guide, un Eversha dénommé Renard. Il comprit bien vite que ce dernier était l’un des piliers du clan malgré son jeune âge. Renard lui ré-expliqua globalement ce que Typhon lui avait dit lors du voyage de retour : chacun devait être utile à la tribut et participer d’une manière ou d’une autre, il fallait d’ailleurs savoir faire plusieurs choses comme pécher, chasser, mais surtout combattre. Omos vit d’ailleurs des jeunes se battre entre eux sous l’œil sévère d’un vieil homme, sûrement une sorte d’instructeur, plus loin, il vit des hommes et des femmes revenir avec des paniers d’osier chargé de poisson. Il y avait aussi beaucoup d’animaux qui allaient et venaient, il remarqua qu’il y avait de tout, pas d’animaux spécifique. L’Ondin aperçut de loin Mivago discuter avec un jeune homme, sûrement son fameux frère dont il avait entendu parler. La fauconne le remarqua et lui fit un signe de la main, qu’Omos lui rendit avec plaisir, avec le même air joyeux qu’elle avait abordé pendant leur voyage.


Omos était fatigué par le voyage et il aurait bien voulu aller dormir, mais il se devait de faire bonne figure. Il sentit des regards quand il visita le camps avec Renard, il crut même entendre des murmures, mais trop loin ou chuchotés trop bas pour être compris. Ce qu’il comprit en revanche, et ceux très tôt, c’est que si l’unité n’était pas de rigueur chez les Evershas, elle n’avait pas l’air très solide dans la meute de Typhon. Omos se demanda comme l’Augure arrivait à maintenir cette adhésion. Il n’osa pas poser la question à Renard, il n’était pas là pour poser des questions sur l’autorité de leur chef, mais il trouva vite un début de réponse quelques heures après son arrivée. Renard lui montrait l’endroit où il coucherait, une modeste tente, suffisamment grande pour qu’il puisse rentrer à l’intérieur et s’y tenir coucher. Omos ne fit aucune remarque. Encore une fois, parce qu’il était invité et qu’il ne voulait pas être mal vu, et aussi parce que la vie de corbeau lui avait appris la simplicité, surtout quand il devait camper sur les routes. Un sac de couchage au coin du feu était ce qu’il connaissait la plupart du temps, alors une tente, même petite, c’était du luxe. Alors qu’il s’apprêtait à demander à son guide la suite du programme, une odeur lui chatouilla les narines, les douces effluves de la viande et du poisson grillé. L’Ondin remarqua bien vite que les Evershas avaient déjà senti cette odeur et commençaient à installer tables et bol de nourritures. Jusqu’à présent, l’Ondin avait vu que du désordre dans le camp, il n’avait pas su retenir une cohérence dans les activités de chacun et pourtant, à l’heure du festin, restant dans cette idée de chaos organisé, il vit une sorte de salle de festin à ciel ouvert. Renard étant parti, il était resté seul, n’osant pas au début parler avec les membres de la tribut. Il saisit sa chance quand il vit Mivago essayer de traîner une table, l’Ondin se précipita pour l’aider à installer la table.


_ Tu dois faire d’autres trucs ? Lança-t-il fortement pour couvrir le bruit environnement.


Cette dernière accepta son aide et il aida à l’installation de paille, peaux de bêtes et autres éléments pour s’asseoir. Puis, vint quelque chose qu’Omos redoutait. Depuis qu’il était arrivé, il avait vu plusieurs Evershas nus sous leur forme humaine, s'il avait réussi à les ignorer jusqu’à présent, il était maintenant impossible de faire autrement que de les remarquer. Le nouveau se demanda s’il devait les imiter. Il avait toujours eu un problème avec la timidité, mais Typhon lui avait bien dit à la plage que les Evershas et la pudeur ça faisait deux. Voyant que de plus en plus de monde s’installer à la table, il finit par se déshabiller, mais garda néanmoins un pagne de fortune pour cacher ses parties. Renard lui signe de le rejoindre à la table des chefs de la tribut, manifestement, il avait le droit à cet honneur. Pendant que des Evershas continuaient de répandre de l’encens autour du festin pour éloigner les derniers moustiques, Omos se remémora les paroles de Mivago. Si Typhon faisait un festin pour tout et n’importe quoi, alors il se redemandait vraiment où est-ce qu’il trouvait toute cette nourriture. Il avait plus ou moins compter une quarantaine d’individus, mais il y avait en face de lui de la nourriture pour une nourrir tout un village. Finalement, l’Augure se leva et Omos put constater qu’il devait bien paraître ridicule au milieu de Typhon, sa femme, Renard et un vieil homme du nom de Ladon, s’il avait bien retenu. Tous les quatre étaient des géants et il y avait lui. Un petit étranger d’un peu moins un mètre quatre-vingt. Pendant les paroles de leur chef, tous tenaient tranquille. Hommes, Femmes et animaux. Omos retint le visage et le nom de ce fameux Lolong, ce dernier l’avait fortement marqué lors de leur première rencontre et il semblait avoir du caractère. L’Ondin pensait y échapper, mais manifestement, il devait dire quelques mots. Il se leva et s’éclaircit la gorge.


- J’imagine que nous avons tous faim, surtout devant cette nourriture, alors je vais être rapide. Je vous promets de faire le maximum pour que vous me considériez comme l'un des vôtres et quand ça sera le cas, nous irons joyeusement saigner les cadavres suceurs de sang qui se sont installés chez vous. Bon appétit !



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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Mer 17 Mar 2021, 15:22



Les Evershas ne se firent pas prier pour attaquer le festin avec plus ou moins de manières, selon les individus et leur âge. À ce sujet, outre leur copieux repas, Typhon et Échidna faisaient preuve d’une surprenante étiquette lors de ce festin. Ils prenaient leur temps pour manger et n’hésitaient pas à faire la conversation, que ce soit à Omos, ou à l’un des trois aspirants pour le rituel du gigantisme. Somme toute, c’était un moment assez jovial pour la meute, un contraste assez marquant par rapport aux attitudes lors de la journée.

L’on pouvait ainsi deviner que le point central de cette meute était la nourriture. De son acquisition, sa préparation et des produits dérivés, ils n’étaient pas nombreux à disposer d’assez de temps libre pour œuvrer les autres nécessités, tels la couture, le tannage et l’ébénisterie. Ladon, le soigneur, avait visiblement quelques assistants qui lui fournissaient des plantes médicinales, mais tel semblait être l’étendue des capacités de la meute. Pour des individus conscrits pour faire la guerre, il y avait une notable absence d’intérêt pour celle-ci.

Au cours du festin, alors que Typhon se servait inlassablement une portion après l’autre, le chef de meute expliqua à son invité ce qui l’attendait dans les prochains jours. À l’instar de leur chef, le reste de la meute n’avait aucun mal à engloutir une portion après l’autre, bien qu’avec une avidité de plus en plus restreinte. Plusieurs s’efforçaient visiblement de chercher à manger un peu plus que d’ordinaire. Ce faisant, il devenait évident que l’imposant festin allait être consommé dans son entièreté.

« N’hésite pas à manger ce qu’il te plaît. Kita Mara est une période très éphémère à l’Antre des marais. Sous peu, se sera de plus en plus difficile d’y vivre alors que le moment passera au Kita Ohza, jusqu’à devenir invivable pendant le Koza. »

Typhon expliqua que dans l’Antre des marais n’avait pas de saison, mais des « moments. » Kita Mara, le moment actuel, était assez paisible, ce qui permis à Omos de faire le voyage jusqu’à sa meute d’accueil. C’était le moment propice pour que les chasseurs couvrent un grand périmètre et attrapent autant de prises que possible. Pendant Kita Ohza, le champ d’action des Evershas se restreint progressivement, alors que pendant Koza, il faut survivre avec ce qui est à très courte proximité du camp. En considérant l’humidité des marais, il est très difficile de conserver des réserves de nourriture.

« On pourrait utiliser la magie pour conserver la nourriture, mais ça serait beaucoup de temps et d’effort. La solution la plus simple, c’est de manger autant que possible quand on peut, et de tenir jusqu’au retour de Kita Mara. »

Puisqu’un Eversha était à la fois humain et animal, leur consommation de nourriture était déterminée par leurs deux formes. Cela dit, c’était le temps passé dans chacune des formes qui définissaient la quantité nécessaire. Du coup, la plupart cherchaient à gagner du poids dans leur forme la plus gourmande, puis de passer les périodes difficiles dans la forme la moins vorace.

« Évidemment, tu es notre invité, alors nous ferons de notre mieux pour assurer ta santé. Tu n’as pas à t’en faire. »

***

Le lendemain, Omos fut réveillé à l’aube par Lolong. Une bonne partie de la meute était toujours endormie, notamment les chefs, mais c’était le crocodile qui avait reçu la directive de s’occuper de l’Ondin. Du coup, ça signifiait qu’Omos l’accompagnerait à la chasse et advienne que pourra. Et parce que le deuxième meilleur chasseur de la meute avait un titre à défendre et un rival à battre, ce n’était pas un handicap qui allait affecter ses performances. C’était bien pour ça que c’est Lolong qui fut choisi par Typhon !

Évidemment, en tant qu’expert de la chasse en plein travail, les discussions étaient rares entre le chasseur et son protégé. Le but de la manœuvre était de trouver une occupation pour Omos. Afin de trouver sa place dans la meute, il allait être soumis à plusieurs activités essentielles, jusqu’à ce qu’il se démarque pour l’une d’elle. À l’intérieur du territoire de la meute, le marais laissait tout juste assez place à la terre ferme pour donner une chance à l’Ondin de rester au sec lors de ses déplacements. Cela dit, même cette terre dite saine comprenait de nombreux pièges, où chaque flaque d’eau pouvait se révéler être un accès aux abysses sous terrains qui couvraient une bonne partie de l’Antre des marais.

Lolong avait l’intention de combler l’inévitable retard qu’occasionnerait sa responsabilité d’assister l’invité de son chef en prises. Ce fut donc une éreintante journée de travail, même pour cet habitué du marais, qui se culmina par la nécessité de transporter deux tortues d’une dizaine de kilos ainsi que quelques oiseaux de près d’un kilo chacun. La présence d’une rivière stable parcourant le territoire eversha attirait bon nombre d’animaux se nourrissant de poisson. C’est d’ailleurs au moment de ce retour au camp que l’Eversha du Totem du crocodile marin fut le plus loquace. Maintenant que la chasse était terminée, pour lui, comme pour les autres chasseurs de la meute, l’infatigable chasseur n’avait que faire d’effrayer les animaux.

La discussion tourna surtout sur les meilleures prises de Lolong, notamment d’une immense tortue de 160 kilos. C’est d’ailleurs ce présent à Typhon qui permis à Lolong de rejoindre sa meute après leur duel, où le tigre surdimensionné triompha du crocodile au sommet de sa puissance et dans son élément. Lolong avoua que sa défaite était principalement due à un manque d’agilité. « La puissance et le poids, dit-il, c’est bien, mais encore faut-il atteindre son adversaire. » C’est toutefois en expliquant l’origine de sa cicatrice au torse que la voix du crocodile trahit des émotions partiellement refoulées, un étrange mélange de colère et de frayeur. Le duel entre Lolong et Typhon dura plusieurs jours. Le crocodile ne repoussa jamais vraiment le tigre de son territoire, mais le tigre n’arrivait pas non plus à chasser le crocodile. C’est la nuit de pleine lune qui trancha en faveur de Typhon. Lolong resta vague sur le sujet, mais la cicatrice de morsure qui couvrait le torse du vaincu était révélatrice du coup final. « Encore heureux que ce chat eut les yeux plus gros que la panse ! »

***

Au cours de la soirée, Typhon invita Omos à partager le repas du soir avec lui et son épouse dans sa tente. À la différence du festin de la veille, les Evershas étaient toujours vêtus. Le chef de meute souhaitait en savoir plus sur la journée de l’Ondin et de ses commentaires surs si c’était une bonne activité pour lui.

« Tu es peut-être surpris par l’absence de préparation pour la guerre. Ce n’est pas que nous ne pouvons pas, mais comme tu peux commencer à le comprendre, l’Antre des marais n’est pas très hospitalier. Et encore, nous occupons une parcelle de terre saine. La majorité des Evershas conscrits pour la guerre n’ont pas cette chance. D’un autre côté, il ne faut pas penser qu’ils sont démunis pour autant. La vie au Rocher au Clair de Lune n’est pas bien plus facile qu’ici. »

Typhon invita de nouveau Omos à manger à sa faim. Sans le soutien de la technologie, le labeur manuel était à la base de la vie dans la société eversha. Il était donc important de se nourrir en conséquence, faute de quoi l’Ondin ne pourra pas suivre le rythme bien longtemps.

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Ven 26 Mar 2021, 02:49


La vie à l’Antre des marais.
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Omos mangea autant qu’il le pouvait, mais il avait impression que plus il mangeait, plus la pile de nourriture se gonflait, il se hasarda à lancer des regards sur le reste de la meute. Un Eversha semblait manger pour plusieurs personnes, l’Ondin posa la question à Tpyhon qui lui répondit que c’était pour les temps qui s’annonçaient. L’Antre des marais allait devenir de plus en plus hostile et il fallait donc se gaver et faire des réserves. De plus, au cours du banquet, il put appendre que les Eversahs mangeaient dans leur forme la plus consommatrice pour ensuite, lors des temps plus durs, utiliser l’autre forme. C’est pour ça qu’il voyait essentiellement de gros animaux et non des bêtes de petites tailles. Omos posa une question à Typhon et à sa femme sur une possible attaque d’ennemis pendant cet Kita Ohza et ce Koza, mais c’était surtout l’opportunité de faire une pause dans le repas.


- J’en profite pour… Omos retint de justesse un rot. Pardon ! Je disais : j’en profite pour te dire que c’est vraiment un délice. La nourriture semble en apparence plus… simple, mais elle est tout aussi délicieuse que lors du banquet. Comment as-tu appris à cuisiner aussi bien ?


Il continua à parler et à manger, il écouta avec attention les questions et le demandes des fameux aspirants. Omos avait cru comprendre plutôt dans la journée, que le fameux rituel était un événement très attendu. L’Ondin avait très envie de questionner Typhon sur ces problèmes dans la tribu, mais il se retint, à la place, il demanda autre chose.


- Tu avais vaguement abordé le sujet lors de notre trajet et j’ai entendu quelques paroles à ce sujet depuis que je suis arrivé et notamment avec ces trois aspirants qui sont venus te voir, mais en quoi consiste exactement ce rituel ? Je sais que tu as dit que je faisais désormais partit de ta meute, mais est-ce que j’aurais la possibilité de voir ce moment-là ?


Omos continua par la suite de manger et de discuter avec Typhon. Ne voulant pas paraître grossier, il s’adressa aussi à Échidna.


- Et du coup ? Comment vous vous êtes rencontrées ?


Omos avait fini de manger depuis un bon moment quand le repas fut enfin terminé. Il s’était fait violence pour ne pas s’endormir lors du festin et c’est avec difficulté qu’il aida au rangement qui s’ensuivit. Ce n’est que tard dans la nuit que l’Ondin s’éffondra sur sa couche dans la petite tente qui lui avait été prété.






Il fut réveillé le lendemain matin par le fameux Lolong. Omos s’efforça d’émerger rapidement s’équipa du harnais qu’il se servait pour accrocher le trident dans son dos et il remit les vêtements que Typhon lui avait passé lorsqu’ils étaient sur la plage, la seule utilité de ces vêtement étaient qu’il était imprengné d’un parfum qui éloignaient les moustiques. Il en profita pour disposer de l’onguent sur les zones ou sa peau était à nue, une fois prêt, l’Ondin suivit Lolong. Omos ne se prétendait pas être un mauvais chasseur, après-tout, il était un apprenti chasseur de la guilde des Corvus Aeris, mais forcé de constater que durant la première journée de la matinée, Omos était plus préoccupé par la nécessité de ne pas trébucher sur les racines et d’éviter les zones d’eau trop profonde que de chasser. Son compagnon ne fut pas très loquace et une fois qu’il fut dans un état d’esprit de chasse, Omos préféra éviter de parler, Lolong devait déjà se farcir un handicap, inutile d’en rajouter en faisant du bruit. Ce fut dans la seconde partie de la journée qu’il put enfin se rendre utile. L’Ondin avait suffisamment travailler son agilité pour se déplacer un peu plus rapidement, aussi, il signala à Lolong qu’il se rapprocherait de la rivière afin de chasser du poisson, ce ne fut pas un problème, puisque son partenaire de chasse avait des vues sur de grosses tortues à côté de la rivière. Omos grimpa sur un arbre et s’attacha avec une liane assez solide qu’il accrocha à une branche, puis il se suspendit au-dessus de la rivière, trident à la main et se mit au travail.



À la fin de la journée, Omos avait un peu mal à la tête à force de garder la tête en bas, malgré les pauses régulières pour éviter que le sang afflux trop dans sa tête, néanmoins sa technique fut récompensée. Lors de son retour au camp avec Lolong, l’Ondin avait fait quelque bonnes prises en péchant. Néanmoins, il savait que s’il voulait se rendre vraiment utile, c’était dans la pêche qu’il devrait se concentrer et il pourrait mieux pécher en étant dans l’eau directement. Omos garda à l’esprit de ne pas oublier d’en parler avec Typhon. Lors du trajet de retour dans la tribu, il en apprit plus sur la relation de l’Eversha Crocodile avec son chef. Comme dans beaucoup de peuplades, c’était la loi du plus fort qui prédominait.






Omos raconta sa journée à Typhon et à sa femme lors du dîner. Il était un peu soulagé de ne pas participer à un autre banquet comme celui de la veille et d’être présent à quelque chose de plus classique pour lui.


- Lolong me semble être quelqu’un de loyale. Il m’a rapidement parlé de votre combat… Ca a dû être quelque chose non ?


Omos avoua qu’il était surpris concernant la gestion de la guerre, mais les arguments apportés par Typhon lui semblaient logiques. Ils reparlèrent du banquet, de Durienrisda et de comment, les vampires restaient sur la défensive. À un moment, Omos demanda si Typhon et Échidna avait des enfants ou s’ils attendaient la fin de la guerre pour penser à ces choses-là. Juste avant d’aller se coucher, Omos émit la demande d’être affecté à un groupe de pécheur pour les prochains jours.


- Lolong est un bon chasseur, mais je le ralentis, et même si ton territoire autour du campement est beaucoup plus praticable que ce qu’on a traversé, je reste dans un environnement assez complique pour moi. C’est pour ça que j’aimerais le plus rapidement qu’on m’indique les points d’eau dans lesquelles ma nature sera utile. Comme je te l’avais dit, si c’est suffisamment profond, je peux plonger me glisser dans l’eau pour attraper le poisson. Je serais plus efficace.



Mots : 1056
Pots 2

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Ven 26 Mar 2021, 02:49


La vie à l’Antre des marais.
feet Typhon Gargantua



Omos mangea autant qu’il le pouvait, mais il avait impression que plus il mangeait, plus la pile de nourriture se gonflait, il se hasarda à lancer des regards sur le reste de la meute. Un Eversha semblait manger pour plusieurs personnes, l’Ondin posa la question à Tpyhon qui lui répondit que c’était pour les temps qui s’annonçaient. L’Antre des marais allait devenir de plus en plus hostile et il fallait donc se gaver et faire des réserves. De plus, au cours du banquet, il put appendre que les Eversahs mangeaient dans leur forme la plus consommatrice pour ensuite, lors des temps plus durs, utiliser l’autre forme. C’est pour ça qu’il voyait essentiellement de gros animaux et non des bêtes de petites tailles. Omos posa une question à Typhon et à sa femme sur une possible attaque d’ennemis pendant cet Kita Ohza et ce Koza, mais c’était surtout l’opportunité de faire une pause dans le repas.


- J’en profite pour… Omos retint de justesse un rot. Pardon ! Je disais : j’en profite pour te dire que c’est vraiment un délice. La nourriture semble en apparence plus… simple, mais elle est tout aussi délicieuse que lors du banquet. Comment as-tu appris à cuisiner aussi bien ?


Il continua à parler et à manger, il écouta avec attention les questions et le demandes des fameux aspirants. Omos avait cru comprendre plutôt dans la journée, que le fameux rituel était un événement très attendu. L’Ondin avait très envie de questionner Typhon sur ces problèmes dans la tribu, mais il se retint, à la place, il demanda autre chose.


- Tu avais vaguement abordé le sujet lors de notre trajet et j’ai entendu quelques paroles à ce sujet depuis que je suis arrivé et notamment avec ces trois aspirants qui sont venus te voir, mais en quoi consiste exactement ce rituel ? Je sais que tu as dit que je faisais désormais partit de ta meute, mais est-ce que j’aurais la possibilité de voir ce moment-là ?


Omos continua par la suite de manger et de discuter avec Typhon. Ne voulant pas paraître grossier, il s’adressa aussi à Échidna.


- Et du coup ? Comment vous vous êtes rencontrées ?


Omos avait fini de manger depuis un bon moment quand le repas fut enfin terminé. Il s’était fait violence pour ne pas s’endormir lors du festin et c’est avec difficulté qu’il aida au rangement qui s’ensuivit. Ce n’est que tard dans la nuit que l’Ondin s’éffondra sur sa couche dans la petite tente qui lui avait été prété.






Il fut réveillé le lendemain matin par le fameux Lolong. Omos s’efforça d’émerger rapidement s’équipa du harnais qu’il se servait pour accrocher le trident dans son dos et il remit les vêtements que Typhon lui avait passé lorsqu’ils étaient sur la plage, la seule utilité de ces vêtement étaient qu’il était imprengné d’un parfum qui éloignaient les moustiques. Il en profita pour disposer de l’onguent sur les zones ou sa peau était à nue, une fois prêt, l’Ondin suivit Lolong. Omos ne se prétendait pas être un mauvais chasseur, après-tout, il était un apprenti chasseur de la guilde des Corvus Aeris, mais forcé de constater que durant la première journée de la matinée, Omos était plus préoccupé par la nécessité de ne pas trébucher sur les racines et d’éviter les zones d’eau trop profonde que de chasser. Son compagnon ne fut pas très loquace et une fois qu’il fut dans un état d’esprit de chasse, Omos préféra éviter de parler, Lolong devait déjà se farcir un handicap, inutile d’en rajouter en faisant du bruit. Ce fut dans la seconde partie de la journée qu’il put enfin se rendre utile. L’Ondin avait suffisamment travailler son agilité pour se déplacer un peu plus rapidement, aussi, il signala à Lolong qu’il se rapprocherait de la rivière afin de chasser du poisson, ce ne fut pas un problème, puisque son partenaire de chasse avait des vues sur de grosses tortues à côté de la rivière. Omos grimpa sur un arbre et s’attacha avec une liane assez solide qu’il accrocha à une branche, puis il se suspendit au-dessus de la rivière, trident à la main et se mit au travail.



À la fin de la journée, Omos avait un peu mal à la tête à force de garder la tête en bas, malgré les pauses régulières pour éviter que le sang afflux trop dans sa tête, néanmoins sa technique fut récompensée. Lors de son retour au camp avec Lolong, l’Ondin avait fait quelque bonnes prises en péchant. Néanmoins, il savait que s’il voulait se rendre vraiment utile, c’était dans la pêche qu’il devrait se concentrer et il pourrait mieux pécher en étant dans l’eau directement. Omos garda à l’esprit de ne pas oublier d’en parler avec Typhon. Lors du trajet de retour dans la tribu, il en apprit plus sur la relation de l’Eversha Crocodile avec son chef. Comme dans beaucoup de peuplades, c’était la loi du plus fort qui prédominait.






Omos raconta sa journée à Typhon et à sa femme lors du dîner. Il était un peu soulagé de ne pas participer à un autre banquet comme celui de la veille et d’être présent à quelque chose de plus classique pour lui.


- Lolong me semble être quelqu’un de loyale. Il m’a rapidement parlé de votre combat… Ca a dû être quelque chose non ?


Omos avoua qu’il était surpris concernant la gestion de la guerre, mais les arguments apportés par Typhon lui semblaient logiques. Ils reparlèrent du banquet, de Durienrisda et de comment, les vampires restaient sur la défensive. À un moment, Omos demanda si Typhon et Échidna avait des enfants ou s’ils attendaient la fin de la guerre pour penser à ces choses-là. Juste avant d’aller se coucher, Omos émit la demande d’être affecté à un groupe de pécheur pour les prochains jours.


- Lolong est un bon chasseur, mais je le ralentis, et même si ton territoire autour du campement est beaucoup plus praticable que ce qu’on a traversé, je reste dans un environnement assez complique pour moi. C’est pour ça que j’aimerais le plus rapidement qu’on m’indique les points d’eau dans lesquelles ma nature sera utile. Comme je te l’avais dit, si c’est suffisamment profond, je peux plonger me glisser dans l’eau pour attraper le poisson. Je serais plus efficace.



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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Sam 27 Mar 2021, 15:12



Pendant le festin en l’honneur d’Omos, Typhon s’efforçait de bien paraître aux yeux de son invité. C’est par un habile mélange de bonnes manières et des portions modéré que le chef de meute donnait une impression de retenue et de contrôle. En réalité, son appétit avait pour rival que celui de son épouse et le couple engloutissaient bien plus que les membres les plus voraces de la meute.

L’impression de réserve de l’Eversha n’en était que renforcée au comportement des aspirants au don du gigantisme. Mivago et Rohk s’en donnaient à cœur joie, alors qu’Herméline avait depuis longtemps cessé de se soucier du regard des autres. Le trio d’aspirants compétitionnait avec l’imposant Renart, qui supervisait leur progression.

« À l’origine, je n’avais pas d’intérêt pour la cuisine, expliqua Typhon. Puis j’ai été capturé par un Démon de l’Antre des damnés et forcé à cuisiner pour obtenir mon droit de passage sur leurs terres.
Il s’enfuyait de moi, s’exclama Échidna ! Et j’ai bien failli l’avoir, ce gros matou… Ah ! Tu savais qu’il a été fait prisonnier pas moins de quatre fois dans la même année !?!
Cinq. Les esclavagistes et les pirates comptent pour deux, même si ça s’est passé dans la même journée. Et je me suis échappé par mes propres moyens à chaque fois, contrairement à une certaine chatte en cage…
Eh oh ! J’avais PRESQUE la situation sous contrôle. J’attendais juste le bon moment… C’est juste que tu m’as libéré avant que j’aie eu le temps… Rah ! C’est bon, tu m’as sauvé !
J’ai rencontré Échidna pour la première fois il y a cinq ans, ici, dans l’Antre des marais. Elle et sa meute de monstres voulaient me dévorer. C’est deux ans plus tard que je l’ai sauvé d’esclavagistes sorciers avant qu’elle soit expédiée à Nementa Corum. Nous sommes mariés depuis quelques semaines.
Mais t’as intérêt à ne pas me prendre pour une demoiselle en détresse le poisson… J’ai choisi de suivre Typhon. C’est moi qui l’ai fait chef de meute. C’est moi qui vais lui botter le cul s’il ne remporte pas cette guerre ! »

La géante profita de cette pause de nourriture pour aller se dégourdir les jambes. L’imposante femme était loin de satisfaire un appétit rivalisant avec celui de son mâle pourtant plus grand. Or, la gourmandise ne représentait qu’une fraction de la consommation de l’épouse du chef de meute. Tout comme Typhon, Échidna devait prendre garde à ne pas s’empiffrer trop rapidement afin de laisser à son corps la chance d’absorber autant de nutriment que possible de la nourriture consommée. C’est pourquoi les repas du couple duraient assez longtemps pour mériter plusieurs pauses.

Pour sa part, Typhon profitait de son propre temps de répit pour répondre à l’autre question d’Omos. Sa question sur les aspirants nécessitait quelques explications et mieux valait profiter d’un moment où le chef ne serait pas interrompu. Enfin, c’était mieux pour Typhon, qui pourrait expliquer le phénomène à sa manière. Était-ce mieux pour Omos ? Ça, c’était moins certain. Le chef Eversha travaillait encore sur ses capacités à vulgariser les explications reliées à la magie.

« Les aspirants sont ceux qui recevront le rituel pour devenir des géants, comme moi, Échidna, Renart et Ladon. C’est ce que la meute appel : dévorer la chair de Gargantua. Tu pourras voir, oui. Le rituel ne dure pas longtemps. C’est ce qui se passe avant et après qui détermine si l’aspirant va survivre. Pour l’instant, il n’y a que Ladon qui a survécu.

Herméline est la prochaine à tenter sa chance. De ce que je peux voir, c’est pour bientôt. Mivago et Rohk commencent ce soir à se préparer. Leur tour viendra quand ils seront prêts.
»

Typhon expliqua que ce n’était pas le rituel qui était dangereux… pour des Evershas. C’était après la transformation en géant qui posait un problème. Ladon s’en était bien sorti, parce que son Totem géant se satisfaisait de son alimentation en forme humaine. Les deux autres qui ont suivi n’ont pas réussi à gérer leurs nouveaux besoins.

« Hermélina a le même Totem que Renart. Elle s’entraîne depuis plusieurs mois à manger autant que lui. Comme ça, après le rituel, elle aura déjà une alimentation capable de subvenir à ses besoins. Le problème maintenant, c’est que pour y arriver, elle est devenue encore plus grosse qu’Échidna…
Grosse !?! Et il s’est regarder le matou ?
Oui. Tu fais une-demi-tête de moins que moi, mais tu es aussi lourde.
Bon, d’accord, j’ai, peut-être, pris quelques kilos…
Vingt. »

Le couple se chamailla pendant encore quelques instants avant de reporter leur attention sur l’invité de la meute. S’ils s’accusaient l’un l’autre d’être plus corpulents que nécessaire, les deux géants disposaient d’une musculature hors norme, en plus de leur taille démesurée. Bref, il s’agissait du genre d’adversaire qu’on évitait sur le champ de bataille.

« Je m’inquiète quand même pour Herméline, avoua Échidna. Elle est de moins en moins en forme la petite… Je pense qu’il faudra procéder au rituel dès la prochaine pleine lune. »

Les deux chefs de meute avouèrent qu’ils procédaient encore par essais et erreurs. À terme, Typhon et Échidna étaient sûrs de parvenir à un rituel et des préparatifs maximisant les chances de survies. C’est pourquoi ils mirent en place une série d’étapes à franchir avant d’avoir leurs chances. C’est ainsi que seuls les membres de meute dévoués ayant fait leurs preuves pouvaient obtenir le statut d’aspirant. C’est à ce moment que débutait leur préparation au rituel. Enfin, ils deviendraient géants à leur tour et s’entraîneraient pour retrouver un rythme de vie normal.

***

C’est en fin de journée, lorsqu’Omos revint de sa chasse, que Typhon pu en savoir plus sur l’intégration de l’Ondin parmi les Evershas. Comme l’avait prévu le chef de meute, le milieu humide du marais, même en territoire sain, était un imposant obstacle pour l’invité de la meute.

« Ça va peut-être t’étonnez Omos, déclara Échidna, mais les Evershas ne sont pas loyaux et encore moins les Béluas de l’Antre des marais comme Lolong. Lui, c’est la cuisine de Typhon qui le pousse à rester. Pour d’autres, c’est parce qu’ils désirent le gigantisme. Et le reste, c’est qu’ils n’ont pas trouvé mieux ailleurs. Même moi, je ne suis pas marié à Typhon pour son gros cul. C’est grâce à ce mariage que je suis Eversha et non Bélua. C’est aussi grâce à ce mariage que j’ai droit au respect des Evergrims, même si je suis Wynmeris. C’est mon matou qui n’est pas normal ! Allez savoir comment, quelqu’un lui a mis en tête les idéaux d’honneur et de loyauté ! »

Quand Omos mentionna les enfants, le sujet fut rapidement balayé par un : pas encore. Cela faisait moins de deux ans que le couple cherchait à produire une progéniture, mais cette descendance se faisait toujours attendre. Il faut dire que Typhon se retrouvait projeter d’une péripétie à l’autre et qu’il entraînait Échidna à sa suite. Tôt ou tard, Échidna enfanterait, ce n’était qu’une question de temps.

C’est lorsqu’Omos annonça ses inquiétudes par rapport à Lolong que Typhon se mis à rire. Le crocodile ne se laissait pas ralentir pour si peu. Le chef de meute devait d’ailleurs de temps à autre donner ce genre de défis à Lolong pour qu’il ne s’ennuie pas.

« Ne t’en fait pas pour Lolong. Il va s’occuper de toi jusqu’à ce que tu deviennes à l’aise dans la meute. Un peu de défi ne fera que flatter son égo. Il y a bien une rivière assez profonde pour y nager qui traverse mon territoire. Puisque c’est l’un des rares cours d’eau stables de la région, il y a beaucoup de poissons. Tu pourras rejoindre les pêcheurs demain, mais assure-toi de rester sur le territoire de ma meute.

L’influence malsaine de l’Antre des marais n’épargne rien, même les cours d’eau. En aval, la rivière se divise en un labyrinthe d’îlots, de végétations et de tanières de monstres. En amont, il y a le territoire d’une meute rivale. Pour l’instant, les monstres nous évitent et la meute se satisfait de son accès à la rivière.
»

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Mar 06 Avr 2021, 17:45


La vie à l’Antre des marais.
feet Typhon Gargantua


Omos écouta l’histoire de rencontre entre les deux Evershas, c’était une drôle d’histoire, avec un début plutôt mouvementé. La vie de Typhon semblait encore plus intéressante, ces histoires de se faire capturer cinq fois dans une année, c’étaient des aventures digne d’un héros de roman.


- Et ce fameux démon ? Il est encore en vie ?


Il rigola à l’avertissement d'Echidna et confirma qu’il ne l’a ne prendrai pas pour une demoiselle en détresse et qu’en effet elle avait l’air de pouvoir se défendre très bien toute seule. Omos profita que la femme du chef soit partie pour lui poser une question.


- Typhon… Qu’entendait ta femme par : c’est moi qui l’ai fait chef de meute ?


L’Ondin écouta avec grande attention les explications de Typhon. Il ne comprenait toujours pas la signification de la phrase : dévorer la chair de Gargantua. Les aspirants allaient-ils vraiment manger de la chair du chef de meute ? Puisque Typhon lui avait autorisé à assister à la cérémonie, il se garda de poser la question de la phrase. Il le verrait après tout.


- Eh bien… J’espère que tout se passera bien pour Herméline. Je prierai Aylidis et Mæhilda pour sa réussite.






Pendant que Typhon et Echidna répondaient à ses questions, il commença à manger les plats devant lui. Hochant la tête aux dires des deux chefs.

- Donc le seul moyen de s’assurer de la… Bonne conduite des membres de sa meute, c’est la puissance ? Si le chef vient à paraître faible, les autres tenteront de le renverser ? Et qu’est-ce que vous voulez dire par Evergrims et Wynmeris ? Ce sont des sortes de familles ? De grades peut-être ?


Une chose qui soulagea Omos fut la tenue vestimentaire, ils étaient tous habillés. L’Ondin sentit qu’il ne devait pas insister plus sur le sujet des enfants. La réponse qu’on lui avait donné était assez clair, il tourna le sujet de la conversation sur un autre sujet de conversation.


- J’ai cru comprendre que nous avons une Aetheri en commun. Vous l’appelez Phoebe, chez nous, c’est Mæhilda … Bref… Comment vous la prié ?


Omos avait envie de demander à Typhon de participer aux entraînements de jeunes Béluas, mais il ne s’estimait pas suffisamment éligible à une telle demande. Peut-être que d’ici quelques semaines, il pourrait prétendre à cet honneur. Ils discutèrent encore quelques heures, puis sentant la fatigue et la sensation d’une grosse journée à venir, Omos demanda à prendre congé et partit se coucher. Le jeune homme avait quasiment doublé son alimentation, il avait à peine fini de digérer le repas de festin de la veille, dont le repas avec Typhon et Echidna était arrivé, mais Typhon avait tellement insisté sur le fait de beaucoup manger qu’il ne pouvait pas passer outre. Après s’être allongé, Omos s’endormit presque aussitôt.






Il fut une nouvelle fois réveillé par le silencieux Lolong, après s’être rapidement préparé, il se saisit d’un panier et suivit son guide. Ce dernier avait apparemment était prévenu du souhait de l’Ondin de pécher à la rivière, car Lolong le guida jusqu’à la rivière dans laquelle péchaient les pécheurs de la tribu. Vu l’heure matinale à laquelle il avait été réveillé, il ne fut pas étonné de n’y voir personne. Omos pensait qu’il allait être laissé seul, mais Lolong lui indiqua qu’il était responsable de sa sécurité jusqu’à ce que Typhon le juge nécessaire. Pendant qu’Omos serait en train de pécher, lui irait chasser dans les alentours de la rivière. Avant de laisser l’Ondin à sa tache, il lui indiqua quand même la limite du territoire de Typhon, en insistant bien sur le fait de ne pas la dépasser. Ne voulant pas risquer de déclencher une rixe entre tribus, Omos nota bien l’indication et commença ensuite sa journée de pêche. Il allait enfin pouvoir utiliser sa nature au service de la meute, sans devoir être assisté pour effectuer des taches aussi simple que de marcher sans trébucher dans une flaque d’eau. Il se déshabilla, prit son trident et plongea lentement dans l’eau. À peine l’eau de la rivière eut dépassé ses chevilles que la magie opéra. Très rapidement, ses jambes se collèrent pour former une nageoire, les écailles vertes et bleues apparurent comme une mosaïque sur son nouveau membre et jusqu’à son nombril. Omos n’attendit pas que la transformation soit complète pour plonger complètement, Typhon l’avait avertit sur les moustiques, il était donc inutile de s’attarder à l’air libre en étant nue comme un ver. Il lui fallut quelques minutes d’adaptation pour que ses yeux s’habituent à la faible luminosité de la rivière. Cela s’arrangerait avec la course du soleil, mais Omos remarqua cependant que de la végétation flottante à la surface allait gêner l’arrivé de la lumière.


“ Si seulement… “


Omos fronça des sourcils, comme s’il essayait de voir plus loin. Étrangement, sa vision sembla s’améliorer et il put voir plus nettement sur deux mètres, alors que quelques secondes plutôt, il lui était impossible de voir à cette distance. L’Ondin ne fit pas plus attention et commença à s’enfoncer dans les profondeurs de la rivière.



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Pouvoir Utilisé : Vision Nocturne.

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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Ven 09 Avr 2021, 20:35



Le festin en l’honneur de la venue d’Omos dans la meute de Typhon avait fait des ravages dans les réserves des Evershas. En soi, ce n’était pas une difficulté majeure, puisque le moment était toujours au Kita Mara. La meute avait encore du temps pour rétablir la situation. Le problème, c’était que le chef de meute ne fut jamais informé de la situation et ne put donc pas prendre de mesures pour regarnir les réserves. Considérant à quel point Kita Mara était éphémère, ces jours perdus allaient peser lourd dans les moments à venir.

Typhon n’était pas le plus actif des Evershas. Lui et son épouse passaient beaucoup de temps à dormir, à se repaître et à faire leur toilette. Ainsi donc, les chefs de la meute avaient souvent fort à faire en peu de temps durant leurs quelques heures d’activités en journée. Cette gestion limitée de la meute permettait une certaine liberté aux membres, ce qui n’était pas toujours productif. La cohésion de cette communauté avait donc ses hauts et ses bas.

La distraction de Lolong par Omos, la santé déclinante d’Herméline et l’efficacité réduite de Mivago et Rohk pour leur préparation au rituel du gigantisme stimulait la discorde latente d’une partie de la meute envers la direction de celle-ci. Ces derniers n’avaient aucune considération pour la guerre ou même la prospérité de leur meute d’accueil. Seul leur enrichissement personnel comptait et les opportunités se présentaient les unes après les autres. Ce qui était au départ de petits actes d’opportunisme bénin évolua en sabotage et à la trahison en bonne et due forme.

Ils étaient nombreux à convoiter le territoire de Typhon dans l’Antre des marais. Ceux qui d’ordinaire s’entredéchiraient les maigres ressources disponibles aux abords du territoire s’étaient unies dans une cause commune : éliminer l’Augure pour prendre sa place. Avec une emprise grandissante sur les éléments dissidents de la meute de leur rival, l’affrontement était imminent. Le fruit du labeur des chasseurs de Typhon alimentait maintenant ses assassins. Un bain de sang à venir précipiterait la venue de Kita Ohza, le moment des tragédies, mais ça, ces laissés pour compte n’y portaient aucun égard.

***

Le jour choisi pour affronter Typhon était la culmination de semaines de préparations, d’espionnage et de trahisons. D’ordinaire, les indésirables utilisaient le couvert de la nuit pour accomplir leurs méfaits. Il était ainsi plus facile de s’éclipser dans les ténèbres par la suite. Le cas présent dérogeait de cette « tradition. » À l’inverse des meutes ordinaires, c’était de jour que la meute de Typhon était le plus vulnérable.

Cet état s’expliquait par la composition particulière de la meute. Une meute ordinaire comprenait une majorité d’adultes et d’adolescents, puis une minorité d’enfants et de vieillards. Cette composition permettait une distribution optimale des tâches durant la journée et la prospérité de la meute. Si la proportion de vieillards et d’enfants augmentait, alors les tâches non essentielles devaient être sacrifiées et la qualité de vie de la meute s’en trouvait dégradée.

La meute de Typhon était, pour sa part, presqu’entièrement constituée de vieillards et d’enfants. Ainsi donc, la principale occupation de la meute était l’acquisition et la préparation de nourriture. Il ne restait guère de temps pour les autres besoins, qui s’en retrouvaient négligés. C’est pourquoi le camp de la meute se désertait durant la journée, ne laissant que les chefs et quelques membres de passage. C’est donc ce moment qui fut choisi pour mener l’assaut.

Ce que ces traitres et ces sauvages n’avaient pas pris en considération, toutefois, c’est que l’apparente oisiveté des deux chefs de meute dissimulait leur véritable rôle au sein de la meute, celle de protecteurs. Si les membres les plus anciens de la meute n’avaient aucune hésitation à laisser leur camp sans surveillance, c’était parce qu’ils n’avaient aucun doute sur les capacités de leurs chefs à défendre farouchement leur territoire.

***

Lorsqu’Omos retourna au camp, il put découvrir le résultat du carnage. Une douzaine de corps mutilés de profondes lacérations étaient transportés aux limites du territoire de la meute afin d’y être exposés et laissés aux bêtes carnassières du marais. Parmi les défunts se trouvaient trois membres de la meute. La similitude de leurs blessures par rapport aux étrangers ne laissait que peu de doute sur leur allégeance douteuse.

Pendant ce temps, une vingtaine de prisonniers se tenaient immobiles dans les cendres de l’aire de feu. Ladon se servait d’un mélange d’eau et de cendre pour nettoyer sans ménagement les assaillants vaincus. Plusieurs d’entre eux affichaient des caractéristiques animales, malgré leur forme humaine. Une petite foule de curieux s’était déjà assemblée autour des prisonniers. Il n’y avait toutefois ni raillerie ni offense. La foule se contentait d’observer méticuleusement les Béluas ligotés.

C’est quelques instants plus tard, au moment où Typhon et Échidna sortirent de leur tente, qu’il y eut un mouvement de recul des prisonniers. Les chefs de la meute ne portaient guères de séquelles de l’affrontement, hormis pour leurs vêtements en lambeaux. Ladon avait prodigué des soins magiques, mais Échidna portait tout de même quelques bandages sur des égratignures mineures. Selon le vieux guérisseur, un abus de soins magiques pouvait affaiblir le corps, alors mieux valait un rétablissement naturel lorsque possible. Pour sa part, Typhon semblait indemne. Seuls ses vêtements démontraient des traces d’armes et de lutte.

Les prisonniers cherchaient à se faire aussi petits que possible lorsque les chefs s’approchèrent pour inspecter les changeurs de forme capturés. C’était maintenant qu’ils étaient propres et soignés que l’on pouvait adéquatement juger de leur état physique. Pendant ce temps, Lolong expliqua à Omos qu’il y avait trois éventualités pour le camp des vaincus lorsqu’un groupe de Béluas de l’Antre des marais en affrontait un autre : la mort, la fuite et la soumission.

De nature indépendante et sauvage, la plupart des changeurs de forme choisissaient d’ordinaire la mort ou la fuite. La quantité de prisonniers témoignait donc de l’ampleur de l’attaque et de la brutalité du combat. Lolong se permit d’ajouter que quand la meute de Typhon vint le défier pour s’approprier son territoire, seul le tigre affronta le crocodile. « Le matou se serait sauvé bien des difficultés s’il n’avait pas insisté pour m’affronter seul. » Le crocodile chuchota que Typhon avait cette tendance « honorable, » qui l’incitait à affronter ses adversaires à la loyale. Échidna, elle, n’avait pas cette contrainte.  

Visiblement satisfait de son inspection, Typhon rapporta son attention sur son invité.

« Comme tu peux le voir, Omos, ces Béluas de l’Antre des marais cherchent à rejoindre ma meute. Pour ce faire, ils ont choisi le rite de la soumission. En tant que membre honoraire de la meute et mon invité, je te confie le premier choix. Celui que tu choisiras devra te servir pendant un cycle lunaire. Après quoi, si tu me donnes ta recommandation et que Phœbe le veut, il deviendra membre de la meute. Si tu ne trouves aucun prétendant à ton goût, libre à toi de t’abstenir. »

Typhon expliqua à l’Ondin que seuls les prisonniers désirables étaient choisis pour le rite. Les autres seraient expulsés du territoire de la meute. Par contre, comme il manquait d’adultes dans sa meute, il y avait peu de chance pour qu’ils ne soient pas tous choisis. Le chef de meute précisa également que choisir un servant impliquait que celui-ci le suive en tout temps, et donc, dorme dans la même tente. Ce serait à tenir en compte, surtout si l’Ondin choisissait une femme.

***

Au repas du soir, Typhon invita à nouveau Omos à partager son repas en compagnie de son épouse. La spacieuse tente était conçue pour contenir les formes animales des chefs de la meute, alors elle n’eut aucun mal à contenir également les servants. Ceux-ci affichaient un mélange de frayeur, à côtoyer de si près les deux monstres qui venaient de repousser une cinquantaine de Béluas pour défendre leur territoire, mais aussi de bonheur, à découvrir des mets cuisinés pour la première fois de leur vie.

Comme pour la veille, le repas se déroulait vêtu afin de permettre à l’Ondin de se sentir plus à l’aise. Cela dit, puisque les vêtements du couple avaient été malmenés lors des combats, ces derniers portaient des tenus bien plus légères. Il y avait de quoi voiler l’essentiel, mais guère plus. Les servants étaient eux aussi habillés, mais ce n’était guère plus que quelques lambeaux de tissu assemblé à la hâte. La meute n’avait pour l’instant rien de mieux à offrir aux nouveaux venus, mais avec une main-d’œuvre plus nombreuses, un plus grand nombre de tâches pourraient être accomplies, pour peu que la meute tienne jusqu’au retour du prochain Kita Mara. Avec le bain de sang qui eut lieu en journée, le marais allait inévitablement passer au moment du Kita Ohza, alors la vie à l’Antre des marais serait de plus en plus difficile.

Typhon et Échidna avaient tous deux choisi leur servant. En tant que chef de la meute, c’était au couple de donner l’exemple. Les deux géants n’attendaient pas grand-chose de ces Béluas à leur service. Il faut dire que la responsabilité première des chefs était la protection du camp et de repousser les assaillants ambitieux de s’approprier le territoire de la meute. Deux changeurs de forme chétifs et faibles ne feraient que les gêner. Cela dit, Typhon avait réussi à se dénicher un Wynmeris du Totem du jaguar, alors qu’Échidna avait trouvé une Evergrim du Totem de l’ocelot. Ainsi donc, à défaut d’avoir des serviteurs utiles, les chefs s’entouraient de félins comme eux.

« Hier, tu as posé de nouvelles questions, mais avant d’y répondre, parle-nous un peu de toi. Arrives-tu à t’adapter à la meute ? J’aimerais aussi en savoir plus sur les Corvus Aeris. Tu as dit qu’ils t’entraînaient à chasser des monstres. »

Pendant que Typhon profitait du fait qu’il n’ait pas à prendre la parole dans les prochains instants pour se resservir. La journée avait été mouvementée, alors il était insatiable ce soir-là. Les limitations humaines ne lui permettaient plus d’étancher sa faim. C’était le signe que son Totem aurait eu besoin d’un repas conséquent.

Échidna profita du silence de son mâle pour répondre à quelques-unes des questions d’Omos. Elle n’avait aucune intention de chercher à aborder, de près ou de loin, le sujet de Phœbe. Ça, c’était la responsabilité du tigre.

« Tu voulais savoir ce qu’était les Evergrims et les Wynmeris, alors te voilà servi. »

La géante tira le servant de Typhon par la queue féline qui trahissait son Totem afin de l’attirer à elle afin de mieux présenter le postérieur de l’individu à l’Ondin. Le sang-mêlé chercha par réflexe à se défendre, mais eut tôt faible de devenir aussi docile qu’un chaton. La cheffe était beaucoup trop forte pour que le servant puisse lui opposer la moindre résistance et il devait encore survivre au rite de soumission s’il voulait récupérer un minimum de dignité.

« Ça, c’est un sang-mêlé, un Wynmeris. Tu peux voir à la queue qu’il n’est pas complètement humain. C’est ce qui arrive quand un Bélua et un non-Bélua enfante. Lui, on dit que c’est un Shua, un disgracié. Même la magie ne lui permet pas de prendre une forme parfaitement humaine. »

Dès qu’elle l’eu relâcher, le servant se précipita vers son maître, se servant de l’imposante silhouette de ce dernier comme obstacle pour éviter qu’Échidna ne répète son manège. L’épouse de Typhon se leva ensuite pour soulever son pagne afin de mieux exposer ses cuisses. Un regard d’avertissement de son époux convainquit la femme d’arrêter son mouvement avant de dévoiler son entre-jambes. Typhon avait décidé d’être diplomate avec son invité et de lui accorder un minimum de civilité en sa présence. L’on pouvait quand même voir partiellement l'imposante tâche de naissance sur l’intérieur des cuisses de la changeuse de forme.

« En ce qui me concerne, je suis une Anba, une imparfaite. Moi, c’est mon Totem qui ne correspond pas à ma nature. Imagine-toi une lionne qui serait transformée en chat sauvage. Phœbe nous distingue des Evergrims, les sangs purs, par une marque. »

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Jeu 15 Avr 2021, 20:57


La vie à l’Antre des marais.
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Omos était satisfait de sa journée de pêche. Satisfait et épuisé. Il s’était arrêté que quelques fois pour retrouver la lumière du jour et saluer les pécheurs de la tribu de Typhon qui avait fini par arriver. Il fut très vite décidé que les pécheurs partent sur un autre point d’eau, car la présence d’Omos dans la rivière posait des problèmes et il était plus facile pour l’Ondin de chasser sans devoirs éviter des hameçons. Omos venait juste de faire sécher sa nageoire et il était entrain de se rhabiller quand Lolong arriva.


- Quelque chose ne va pas ?


Lolong expliqua à un Omos médusé qu'une attaque avait eu lieu et qu'un évènement important allait avoir lieu. Devant le regard affolé de l'Ondin, il rassura en précisant que rien de grave dans la tribu de Typhon n'était arrivé. Omos prit donc son panier chargé de poissons et suivit l’homme. Il faillit lâcher son panier quand il aperçut les premiers cadavres. Ils avaient été disposé comme pour marquer une ligne, un passage ou une limite à ne pas franchir.


- Qu’est-ce qui s’est passé ?!


L’Eversha le regarda d’un œil interrogateur et Omos lui montra les cadavres du doigt et Lolong lui raconta que c'était un avertissement. L’odeur de cadavres était infecte, il avait déjà vu et sentit des corps en décomposition, mais l’odeur du marais par-dessus rendait le tout insupportable. Mais encore, c’était supportable, à la limite du vomissement, mais supportable. Par contre, les moustiques du marais, plus les vers de terres déjà en train de faire leur repas étaient difficile à supporter. Il tourna vite la tête et se concentra de toutes ses forces pour ne pas rejeter le repas de la veille dans le dos de son guide. Omos arriva à l’endroit où s’était tenu le banquet de bienvenue en son honneur, mais à la place d’un festin, se tenait une étrange scène. Des hommes et des femmes étaient placés au milieu d’un cercle de feu alors qu’un ancien les lavait ? Pourquoi faire ? “ Une sorte de rituel “ se dit l’Ondin. Lolong et Omos gagnèrent l'entrée de la tente des chefs et attendirent la suite des évènements. L'Ondin demanda ensuite pourquoi les laver et Lolong lui indiqua d’attendre, qu’il verrait bientôt le pourquoi du comment. Typhon et sa femme sortirent de leur tente, ils semblaient en pleine forme, hormis quelques vêtements déchirés et des petits bandages pour Echidna. Alors que les deux chefs examinaient le groupe acculé dans le cercle comme des fermiers regardant du bétails, Lolong entrepris de lui expliquer un peu plus les relations entre les tributs dans les marais. Il resta à coté de Lolong pendant qu’ils regardaient la scène avec attention, mais Échidna lui fit un discret signe pour qu’il l’a rejoigne elle et son mari. Ne comprenant pas trop ce qu’il se passait, il rejoignit le couple, le panier remplit de poissons toujours dans les bras. Omos écouta avec attention les paroles de Typhon, puis il fut laissé le choix d’un prisonnier qui serait son ombre pendant une période de temps. L’Ondin passa entre les rangs de prisonniers, Omos s’arrêta devant une femme, elle présentait aucune caractéristique d’animal.

- Quel est ton nom ?


- Katia.


- Quel est ton totem ?


- Loutre. Evergrims.


Une personne capable de se transformer en loutre lui serait utile pour pécher. Il se retourna vers Typhon.


- C’est cette femme mon choix. Si tu me le permets bien sûr.


Omos et Katia furent donc invités dans la tente pour le repas du soir. Du moins, Omos fut invité puisque la femme qu’il avait choisie n’avait pas le choix de le suivre. Lors du repas, Omos ne savait pas trop comment se conduire avec Katia, cela lui faisait peine de lui laisser des restes alors il lui donna de temps en temps des bons morceaux de viandes et de poissons.


- Eh bien, pour le moment, tout se passe bien, mais et vous ? Je suis vraiment désolé, j'étais tellement absorbé par la pêche, j'ai passé plus de temps dans l'eau que sur la terre ferme. J'aurais aimé pouvoir être là pour aider à défendre, même si j'ai l'impression que ma présence n'aurait servi à rien.






- Eh bien que dire des Corbeaux… En réalité, on n'est pas exclusivement des chasseurs. Il y a plusieurs rôles : les Chasseurs, ce sont ceux qui vont être en première ligne. Ils ont deux épées une pour les humains et une autre pour tout ce qui est créatures et personne utilisant la magie. Il y a les traqueurs : ce sont des personnes qui se battent à distance avec leurs familiers, mais leurs principales qualités, c'est de… Traquer la cible. Ils ne sont pas à sous-estimer, car ils subissent des opérations qui décuplent leurs talents naturels. Ensuite, nous avons l'alchimiste : il va s'occuper des concocter toute sorte de potions, ce sont un peu les soigneurs, mais ils peuvent aussi créer des potions explosives ou autres substances dangereuses et enfin les spécialistes : contrairement aux trois premiers qui composent systématiquement une équipe sur le terrain, le spécialiste n'est pas obligatoirement sur le terrain, c'est un érudit qui va apprendre les connaissances de la guilde pour mieux aider lors de la chasse, mais c'est parmi eux qu'on compte le plus de personnes aux facultés magiques, donc sur le terrain, ils ne sont pas à prendre à la légère sous prétexte qu'ils ont l'air plus fragiles que les autres.


Omos prit une inspiration et une gorgée d'eau.


- Au niveau de la hiérarchie, c'est assez simple. Tout en bas, il y a les apprentis, dont je fais encore partie, qui sont sous la tutelle d'une personne d'un rang au-dessus qu'on appelle Corbeau. Les Corbeaux sont des apprentis ayant terminé la formation dans l'une des quatre branches que j'ai citées. Si tu souhaites devenir traqueur, ton mentor sera un traqueur. Généralement, les gens s'arrêtent là. Mais il y a deux autres rangs. Les Maîtres-Corbeaux et ensuite le dirigeant entre guillemets, le grand maître Corbeaux. Je dis entre guillemets, car ce n'est pas vraiment un dirigeant, il est plus une figure d'autorité, les décisions qu'ils prennent sont souvent prises avec les Maîtres Corbeaux et certains Corbeaux. Et si tu demandes comment on évolue, passez le rang d'apprentis, c'est en faisant des missions dangereuse et notamment ce qu'on appelle des Chasses Légendaires. De ce que j'ai compris ça comprends des monstres qui sont aussi dangereux qu'un roi d'une race de monde. Bref, j'espère avoir été assez clair, si tu as des questions n'hésite pas.


C’est le ventre plein qu’Omos écouta les explications sur les divisions au sein des Evershas. Il eut un moment de frayeur quand il vit Echidna se levait pour soulever son pagne, l’Ondin tourna directement les yeux et attendit que la femme de Typhon reprenne ce qu’elle disait plutôt. Par curiosité, il regarda sa servante, mais il ne vit rien et il ne voulait pas l’obliger à ses dévoiler devant tout le monde pour voir si c’était une Eversah pûre ou pas.


- Du coup je suppose que les Evergrims se sont les autres ? Des Evershas comme Typhon ?



Lorsque Omos prie congé, il ressortit accompagné de Katia. Cette dernière ne semblait pas remplit de colère, ni paniqué. Elle avait l’air de juste subir son sort.


- Bon euh… Voilà ma tente, c’est un peu petit…


- Très bien, il va falloir se serrer. Du moins si tu m'autorise à dormir avec toi.


- Euh oui bien sûr, y'a pas de raison.


Omos s’allongea et rapidement Katia aussi. Il s’endormit en pensant à la journée de pêche de demain.




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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Lun 19 Avr 2021, 21:07



Typhon écouta les explications d’Omos sur les Corvus Aeris, d’abord avec intérêt, puis avec une certaine déception. L’augure cherchait à améliorer le sort de son peuple, alors il était sans cesse à la recherche d’exemples à suivre. Il faut dire que la chance lui tournait le dos à ce sujet. Son expérience avec les Démons, les Magiciens, les Réprouvés et les Ygdraë n’offraient guère de référence applicable au peuple de changeurs de forme. Malheureusement, les informations d’Omos ajoutaient les Corvus Aeris à cette liste.

En comparaison avec ces peuples, les Evershas étaient bien insignifiants. Évidemment, il en fallait plus pour décourager Typhon de son objectif. Qui plus est, le chef de meute avait encore fort à faire pour obtenir l’influence nécessaire pour changer les choses. Il faut dire que rien ne changerait avec la présente Déesse-Totem. Phœbe l’avait choisi pour une raison, mais celle-ci échappait toujours à Typhon. De fait, plus il s’élevait dans la hiérarchie de son peuple, plus il doutait des compétences de la représentante de la déesse de la lune et de la nature. Or, seuls ceux qui faisaient preuve d’une fidélité sans faille pouvaient espérer les faveurs de la Déesse-Totem.

Revenant à la discussion avec son invité, ce fut au tour du chef de meute de répondre à certaines questions laissées en suspens.

« Oui, je suis Evergrim, un Sang-Pur comme dirait certains. Comme Échidna l’a laissé entendre, nous avons un meilleur statut social, mais c’est principalement parce que nous sommes les plus nombreux. Les Evergrims ont une aversion instinctive lorsqu’il s’agit de copuler avec d’autres races. Ce serait un affront envers Phœbe d’engendrer une descendance qui ne bénéficie pas de tous les dons qu’elle nous a accordé. »

Remarquant que Katia, la servante choisie par Omos, mangeait peu, Échidna se leva et alla s’asseoir à côté de la jeune femme. Le contraste entre les deux changeuses de forme était assez surprenant. L’épouse du chef de meute faisait passer la servante pour une enfant mal nourrie. Évidemment, c’était la géante qui était à la fois trop grande et plutôt grosse, mais Katia avait quelques kilos à prendre pour pouvoir être considéré en bonne forme. Aucun mot ne fut prononcé, mais en présence d’Échidna, Katia eut tôt fait de prendre part active au repas, plutôt que de se contenter des restes.

Avant que l’Ondin ne pose la question, Typhon lui chuchota qu’Échidna était une enchanteresse. Avant de développer son physique de guerrière, la changeuse de forme devait sa survie à ses facultés mentales. Grâce à son contrôle des charmes, des émotions et un brin de magie noire, elle pouvait dévaster l’esprit de ses adversaires. Bien que soigner les maux était hors de son champ de compétence, la Wynmeris pouvait néanmoins apaiser les gens en procurant un sentiment d’aisance et de réconfort.

« Le cycle de soumission est un rite où ceux qui aspirent à rejoindre une meute se dévouent pour prouver leur valeur. Ne la laisse pas se tuer à l’ouvrage. Ma meute a besoin de chacun de ces aspirants pour prospérer. »

Sur ces mots, Typhon détourna tant bien que mal son attention du repas. Avec l’arrivée de Kita Ohza, les réserves limitées de la meute et l’arrivée de nouvelles bouches à nourrir, le chef de meute avait un problème non négligeable sur les bras. Pour couronner le tout, c’était le soir de la nouvelle lune, où lui et son épouse avaient pour habitude de chasser dans leur forme animale. Typhon se garda donc d’engloutir sa part habituelle pour laisser les trois servants prendre leur premier véritable repas depuis fort trop longtemps.

Pendant que le chef de meute cherchait à donner l’impression qu’il était rassasié alors que c’était faux, Échidna s’appliqua à détourner l’attention en répondant à une autre question d’Omos. Le combat de la journée avait creusé l’appétit des chefs, mais les réserves ne permettaient pas aux félins géants de se rassasier adéquatement sans conséquence sur le reste de la meute et des nouvelles bouches à nourrir.

« Il y a quelque temps, tu as demandé à Typhon ce que j’ai voulu dire quand j’ai affirmé que c’était moi qui ai fait de lui un chef de meute. C’est très simple, seul, ce ventre sur patte ne pense qu’à s’empiffrer. Il lui fallait des incitatifs pour former sa meute. C’est donc grâce à moi, et un peu à Renart, que Typhon est aujourd’hui un chef de meute reconnu et le commandant des armées evershas. »

L’épouse du chef marqua une pause. Elle se blottit contre son époux qui peinait à laisser ses invités se partager les restes du repas afin de mieux le distraire. Accessoirement, Échidna s’éloignait ainsi elle-même de la nourriture, elle qui n’avait guère plus de retenue que son partenaire. Pour le moment, toutefois, la priorité revenait aux invités, particulièrement les aspirants qui avaient grand besoin de reprendre des forces.

« Cela dit, si j’ai fait de Typhon un chef de meute, c’était une meute de trois. La quarantaine, maintenant soixantaine, de membres qui tolèrent nos caprices, ça, le mérite lui revient entièrement. Honnêtement, c’est la cuisine. Le Démon qui sert de maître à mon mâle est bien vivant et il continue de superviser sa progression. Il doit bien y avoir le tiers de la meute qui serait parti depuis le temps si cette nourriture n’était pas aussi addictive. »

***

Les jours qui suivirent offrirent de plus en plus de temps libre à Omos. Les dangers de Kita Ohza incitaient les Evershas à limiter leur présence en dehors du camp principal. Dans un premier temps, les journées furent écourtées en attendant que le ciel soit bien illuminé le matin et en retournant au camp avant les premières noirceurs. En d’autres mots, l’on se reposait davantage avant et après les heures travaillées pour des journées plus intenses. Or, ce rythme ne dura pas bien longtemps et les heures travaillées diminuèrent de jour en jour.

Lolong cessa assez tôt de superviser Omos. Normalement, Typhon aurait préféré maintenir la présence du gardien avec son invité d’honneur, mais les compétences du crocodile lui étaient nécessaires. Le moment du marais étant trop dangereux pour que quiconque se retrouve seul, l’Ondin dû travailler très étroitement avec les autres pêcheurs et les servants qui les accompagnaient. La directive du chef de meute était d’ailleurs très stricte. Aucune excuse n’était tolérée, forçant une proximité quasi familiale entre les membres de la meute, leur invité et les aspirants.

Malgré les efforts de la meute, Kita Ohza ne permettait guère de récolter plus de nourriture que celle qui était consommée quotidiennement. Les réserves du camp demeuraient faibles, alors que les heures d’activités de la meute ne cessaient de décroître. Pour pallier à ce problème, Typhon, Lolong et Griffon, « l’animal de compagnie » du chef, s’aventurèrent plus profondément dans l’Antre des marais pour remédier à la situation. Le trio partait pour une chasse de plusieurs jours, laissant Échidna et le vieux soigneur, Ladon, diriger la meute en leur absence.

Les cinq jours suivant le départ de Typhon, Échidna réduisit l’activité hors du camp à moins d’une demi-journée. Malgré les nombreuses précautions, le marais avait fait deux victimes dans la meute et d’autres étaient à venir. À partir de ce moment, seuls les plus forts et les plus braves quittaient le camp pour s’acquitter des tâches essentielles à faire hors du camp. La pêche, la collecte de bois et d’ingrédients médicinaux et les corvées sanitaires étaient les seules activités autorisées hors du camp et ils étaient limités au strict minimum.

Le reste du temps, les membres de la meute s’affairaient à s’occuper tant bien que mal dans l’espace restreint et surpeuplé par la venue des aspirants. Les réserves de nourriture déclinaient rapidement, mais les changeurs de forme étaient d’un calme surprenant à cette réalité. Il n’y avait ni mouvement de panique, ni tentative de cupidement s’accaparer une partie des réserves. Cette réalité n’était pas tant une preuve de confiance envers Typhon, ou encore la peur de subir le courroux d’Échidna, qu’une forme appliquée de la culture eversha.

Les meutes evershas n’étaient pas plus soudés que la plupart des communautés des autres races. Les Evershas avaient leur lot de traître et d’individus cupides et individualistes. La différence, c’était que les changeurs de forme priorisaient l’instant présent au futur ou au passé. Ainsi donc, dans ce présent, la meute se trouvait en sécurité et, bien que rationnée, la nourriture était toujours disponible. Personne ne perdait de temps à craindre un futur où la nourriture viendrait à manquer, comme personne ne reprochait aux aspirants d’être en parti à l’origine de la cause première de l’état des réserves. En d’autres mots, les membres de la meute étaient satisfaits de leur condition dans l’instant présent et c’est tout ce qui comptait.

***

Pendant les heures d’inactivités de plus en plus nombreuses, la meute n’avait que peu d’occupations disponibles en dehors de quelques corvées. Ils étaient nombreux à revêtir leur forme animale et à se prélasser au soleil. D’autres semblaient attentifs à la faune et à la flore qui entouraient le camp. Finalement, de petits groupes se formaient et se distrayaient en discutant des malheurs qui arrivaient inévitablement à l’expédition de chasse.

C’est grâce à ces conversations qu’Omos pu apprendre qu’on plaignait Lolong d’être malmené par le compagnon animal du chef de meute. Ce simurgh, un animal divin humain, était si puissant qu’aucun des changeurs de forme n’arrivait à le contrôler, et ce, malgré leurs pouvoirs sur les animaux. Le volatile géant ne reconnaissait qu’un seul maître, Typhon. En son absence, cette créature à plume pouvait donner la vie dure à ceux qui avaient le malheur de recevoir la corvée de s’occuper de lui. Seule Échidna réussissait à amadouer Griffon par son charme et des gâteries, mais même l’épouse du chef de meute ne pouvait contrôler cette bête formidable.

***

Le retour de Typhon se fit quelques jours avant la pleine lune, soit une chasse d'environ une semaine et demi. Griffon était chargé de nombreuses proies de toutes tailles et de toutes natures. Dans le lot, quelques créatures monstrueuses et imposantes se démarquaient des animaux. L’aspect de certaines prises semblait à peine comestible, mais mieux valait certainement cette viande que rien.

Les trois chasseurs étaient visiblement épuisés et avaient affronté bien des défis à en croire leur retour en forme animale. C’était bien en présence des deux monstres à ses côtés que Griffon le simurgh paraissait le plus chétif. L’animal divin à plumes de trois mètres était éclipsé en taille et en poids par le tigre géant de plus de quatre mètres et le crocodile marin de six.

Si Lolong repris forme humaine pour aller s’effondrer dans la tente des guérisseurs afin d’y recevoir des soins pour ces nombreuses égratignures et quelques blessures, Typhon conserva sa forme animale pour recevoir son épouse qui avait elle aussi adopté sa forme animale. La chatte géante, à peu près aussi imposante que le tigre géant, traversa le camp à la hâte pour aller à la rencontre de son mâle. Tous les malheureux sur le passage de la chatte de 400 kilos furent renversés sans considération.

Les deux félins géants se permirent quelques gestes d’affection, mais leur attention se tourna rapidement vers les animaux que transportaient Griffon. Ils engloutirent les deux tiers de ce que transportait le simurgh, soit près du quart de leur poids respectif, pour ensuite s’en aller somnoler dans leur tente. Avec tout ce qu’ils avaient englouti, les chefs de la meute allaient devoir passer les prochaines 24 à 48 heures dans leur forme animale, le temps à leur corps d’assimiler toute cette nourriture.

Les chefs rassasiés, Renart et les aspirants au gigantisme vinrent prendre possession du reste du chargement afin de festoyer ensemble dans la tente dédiée aux futurs géants, située à côté de celle des chefs. Depuis le début de leurs préparatifs, deux semaines plus tôt, Mivago et Rohk avaient pris quelques kilos. Ce poids additionnel, signe de l’intensité de leur préparation au gigantisme, commençait déjà à se refléter sur leur silhouette. Herméline, qui allait devenir la prochaine géante lors de l’imminente pleine lune, était désormais affligée d’une corpulence excessive. Cela dit, si les aspirants au gigantisme avaient priorité sur le reste de la meute, ce n’était pas dû à leur alimentation démesurée. Puisque les géants étaient d’abord et avant tout les protecteurs de la meute, leur préparation s’accompagnait d’exercice physique intense et d’entraînements au combat.

Par la suite, ce sont les enfants de la meute qui vinrent s’amuser avec les carcasses laissées derrière. Ils avaient pour tâche de séparer les éléments réutilisables, tels les os et le cuir, des éléments à se débarrasser, tels les viscères. Ces jeunes pouvaient ainsi garder peur eux, la viande comestible restante, qu’ils feraient cuir sur le feu et partageraient en attendant leur véritable repas.

Après cette perturbation, les membres de la meute retournèrent à leurs activités, sans se préoccuper de la suite. Leur tour viendrait.

***

C’est après avoir soigné Lolong que Ladon, le vieux soigneur, choisit des volontaires pour accompagner Griffon afin d’aller récupérer les proies qui avaient été cachées ici et là dans le marais. Le conseiller du chef de meute passa le reste de la journée à organiser les divers éléments logistiques du transport des prises et de l’entreposage de la viande pour regarnir les réserves. De la magie était évidemment à l’œuvre pour protéger cette nourriture de l’humidité et la chaleur du marais.

Les Evershas avaient des capacités innées qui faisaient d’eux des chasseurs hors pair. Lolong et Typhon, toutefois, se démarquaient encore plus du lot. Entre les connaissances du terrain de Lolong et la puissante magie de Typhon, le duo pouvait abattre une quantité impressionnante de proies en peu de temps. Avec Griffon pour leur permettre d’emprunter la voie des airs, les deux chasseurs pouvaient étendre leur influence bien au-delà des limites du territoire de Typhon et ainsi éviter de dépeupler les ressources disponibles par une chasse trop intensive.

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Sam 24 Avr 2021, 02:41


La vie à l’Antre des marais.
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- Et toi Typhon ? C’est quoi ton avis sur le fait qu’un Eversha puisse s’unir à une personne d’une autre race ?


Il comprenait plus ou moins ce que voulait dire l’Augure, chez les Sirènes aussi le métissage était mal vu, ce n’était pas à cause des dieux, mais plus de l'élitisme naturel de son peuple. Omos trouvait que cette mentalité était un frein à l'évolution de ses pairs, l'étude et l'intégration des autres cultures au sein de l'empire serait bénéfique, même les Humains, leur faculté de contrer la magie et puis leur ténacité, ils avaient survécu à plusieurs extinctions de masse et ils étaient toujours là. Omos pensait fortement que les relations avec d’autres races devraient être encouragée auprès des jeunes Ondins qui étaient trop brimés par une éducation matriarcale. D’ailleurs, il repensa à une discussion animée entre sa mère et son père, il y a de cela plusieurs années, ses parents avaient entrepris les démarches pour un mariage arrangé avec une autre famille.


- J’ai cru comprendre qu’il y aurait une autre catégorie d’Eversha … Des sortes de monstres ? Ou alors c’est tout à fait autre chose ?


Omos ne comprit pas au début le geste d’Echidna envers Katia, c’est Typhon qui lui apporta une réponse. L’Ondin acquiesça et se promit à l’avenir de partager équitablement la nourriture avec la femme. Il écouta avec attention ce que lui raconta la femme du chef : ainsi donc, c’était elle qui avait de lui ce qu’il était aujourd’hui.


- Eh bien. On peut dire que tu as bien fait haha ! Maintenant, Typhon va dégager ces suceurs de sang et rependre une terre qui appartenait à votre peuple. Ça devrait te faire bien voir de tes congénères ? Et Me … Pheobe aussi non ?






Les jours qui arrivèrent furent bien particuliers. L’Ondin ne fut plus surveillé par Lolong, mais ce n’est pas pour autant que l’Augure le laissa seul, déjà, il y avait la servante Katia qui suivait Omos comme son ombre, ensuite, Omos fut obligé de rester avec les pécheurs lors de session de pêche. L’Onfin, Katia et les membres de la tribu établirent vite une stratégie pour pécher efficacement. Les Evershas mettaient en place un filet qui bloquaient le passage des proies et Katia sous sa forme de loutre et Omos les forçaient à se rendre dans la direction du piège. C’était la seule méthode qu’ils avaient trouvé pour capturer un grand nombre de poissons, car Typhon avait rapidement imposé à ce que les moments en dehors du camps soient écourtés le plus possible. Rapidement, Typon, Lolong et une créature qu’Omos avait rapidement aperçut depuis le début de son séjour. Il n’avait pas questionné sur le sujet, mais on l’informa que c’est une créature liée à Typhon. Le trio partit donc à la recherche de nourriture à ramener au camp. Si la “saison” Kita Ohza avait déjà commencé, elle semblait maintenant bien en place. Même Omos qui n’était pas originaire de la région pouvait le sentir, les marais devenaient dangereux, presque vivant, comme si la zone géographique était une entité propre.


Lorsque qu’il n’était pas en train de pécher. Omos discutait avec Katia et les membres de la tribu. L’Ondin se sentait beaucoup plus à l’aise que lors de son arrivée, il avait commencé à se lier d’amitié avec un groupe d’Evershas qui avaient en commun d’avoir un totem du Crocodile différent. Ils racontèrent comment ils avaient rejoint le clan de Typhon, pour la plupart, c’était les capacités culinaires du chef qui les avaient conquis. Omos était de plus en plus impression, si seulement un bon repas pouvait fédérer correctement les esprits de son peuple pour les rendre moins enclins aux luttes de pouvoirs.


Echidna, qui était restée au camp, dirigea d’une main ferme. Les pertes dues au marais avaient commencé et les sorties étaient encore plus restreintes. Bien qu’il se sentait plus à l’aise au milieu des Evershas, Omos détesta rester sans occupations, il se proposa, suivit évidemment de Katia, à de nombreuses taches. Un jour, c’était de la chasse, un autre la récoltes de plantes pour Ladon, le nettoyage du camps… Alors que la deuxième semaine d’absence de Typhon allait se finir, ce dernier revint avec ses deux compagnons. Ce fut le premier événement marquant depuis son départ. Les retrouvailles entre Typhon et Echidna furent spectaculaire, Omos avait eu le malheur de se retrouver sur la trajectoire d’une épouse se jeta sur son mari. Katia le tira en arrière avec force et elle eut bien fait sinon l’Ondin aurait pu blesser. La longue chasse avait été fructueuse, mais elle se réduit bien vite après le passage des deux chefs, suivit de Ladon et Renard les deux autres Evershas ayant la capacité de gigantisme, les aspirants Herméline, Mivago et Rohk passèrent ensuite. Depuis qu’il était arrivé, Omos put constater à quel point ils avaient grossi. Ils étaient loin de faire la taille et le poids de leurs deux chefs, mais par rapport au reste de la tribu, c'était énorme.


Omos et Katia se proposèrent rapidement pour faire parti du groupe qui allait chercher la nourriture qui avait été cachée par les chasseurs. Ils restèrent bien groupés et fort heureusement, aucune perte ou attaque ne fut à déplorer. Ils durent néanmoins faire deux allers-retours pour récupérer toute la nature.


Si la saison actuelle continuée à maintenir sur leurs gardes les Evershas, la cérémonie du Gigantisme approchait à grand pas pour Herméline. Compter un Eversha gigantesque de plus dans la meute de Typhon serait un gros avantage pour la guerre. Néanmoins, au beau milieu d’une après-midi. Des rugissements se firent entendre venant de l’extérieur du camp. Omos, qui faisait une sieste mérité après une matinée chargée, se leva en sursaut, la meute de Typhon se tenait sur le qui-vive, car apparemment, ces rugissements ne venait pas d’un membre de l’Augure. Par sécurité, Omos équipa ses armes. Il craignait une attaque, ce qui arriva le soir même.


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Mar 27 Avr 2021, 21:41



Typhon et Échidna se caressaient sous leur tente dans leur forme de félins géants. Le couple venait de se gaver de viande et leur ventre bien rond parvenait à se distinguer de leur corpulence déjà prononcée. Les servants du couple s’afféraient à nettoyer la fourrure tâchée de sang et de redonner à ces chats surdimensionnés une apparence soignée. Et encore, à peine s’étaient-ils empiffrés que déjà, les chefs réfléchissaient à l’imminent festin de la pleine lune. Le duo aurait à peine eu le temps de digérer qu’ils comptaient à nouveau se gaver. Cela dit, il y avait là une part égale de gloutonnerie et de nécessité.

Le tigre et la chatte mesuraient respectivement 4 m 64 et 4 m 40. Cette taille surnaturelle occasionnait une dépense d’énergie monumentale. De fait, des centaines de kilos étaient nécessaires chaque mois pour empêcher ces géants de dépérir. Il va sans dire qu’un tel exploit est hors de portée du corps humain. De plus, un minimum de surplus était nécessaire pour compenser les temps plus difficiles et c’est là que la nécessité faisait place à la gloutonnerie.

Le plan initial impliquait un repos de deux jours pour les chefs, puis un retour à la forme humaine pour préparer le festin la journée de la pleine lune. Ce plan fut perturbé après seulement un jour de repos par un défi lancé à Typhon. Il s’agissait de rugissements effroyables, qui n’avaient rien de naturel. En d’autres mots, des Hesshas, les monstres parmi les Evershas. Typhon n’avait pas encore eut la chance d’aborder ce sujet avec Omos, alors leur présence à ce moment n’était pas à l’avantage de l’Augure.

Il faut dire qu’après ses démêlés avec les Ondins de Port Dirælla, Typhon consultait Échidna avant d’offrir ses réponses à son invité. Ainsi, ils y avaient deux têtes qui réfléchissaient sur comment éviter de porter encore une fois offense à ce peuple élitiste. Par chance, Omos se montrait bien conciliant, mais ça n’empêchait pas Typhon de se préparer pour une chance de faire amendement envers le peuple Ondin. Malheureusement, un tel effort demandait du temps, alors les discussions entre le chef de meute et son invité pouvaient parfois prendre plusieurs jours avant que de réponses pertinentes soit apportées. Évidemment, ça n’empêchait pas de discuter de tout et de rien lors de ces rencontres.

Pour l’heure, les monstres n’annonçaient pas leur visite de la sorte sans raison. Ça signifiait que leur nombre ne permettait pas un assaut direct sur la meute, alors ils optaient pour confronter le chef directement. Typhon pouvait évidemment refus le défi, mais chaque refus était une atteinte à son autorité et une preuve de faiblesse. Puisque le territoire de l’Augure était convoité d’un très grand nombre de meutes et de monstres, Typhon ne pouvait se permettre de tels signes.

Le changeur de forme amorça donc une longue et pénible métamorphose vers sa forme humaine. Échidna ne tentait même pas le coup et conservait sa forme féline. Une transformation avant le terme de la digestion d’un si copieux repas impliquait que la nourriture non assimilée par le félin géant devrait être contenue dans le corps humain. C’était une expérience fort désagréable dans les meilleurs cas et un risque de blessure dans les pires. Heureusement, ou malheureusement, Typhon s’était plusieurs fois retrouvé dans une telle situation, alors il avait connaissance des limites de son corps. Le fait qu’il mesure 2 m 32 dans sa forme humaine et qu’il avait une constitution à toute épreuve comptait pour beaucoup.

À nouveau humain, Typhon se retrouva si gonflé que même ses imposants vêtements n’arrivaient plus à le couvrir. Le « rire » moqueur de l’épouse du chef de meute quand les servants du couple réussirent tant bien que mal à habiller l’Augure témoignait du ridicule de son accoutrement. Il n’y avait guère plus que des pans de tissu et de fourrure maladroitement attaché au niveau des épaules qui rebondissaient en cascade sur les courbes du ventre et des fesses, pour pendre mollement au niveau des genoux. La région du ventre et du bassin étant trop sensible, l’imposant Eversha ne pouvait se vêtir ni d’un pagne ni d’un pantalon. Dans l’état des choses, c’était probablement mieux ainsi.

La chatte géante se garda de se moquer autant qu’à l’accoutumer de son mâle. L’imminente pleine lune signifiant également le début de son cycle et elle désirait un mâle disposé et motivé durant ce laps de temps ô combien important pour leur avenir respectif.

***

Une fois présentable, du moins autant que la chose était possible pour Typhon dans la situation, le chef de meute convoquant ses conseillers habituels, Ladon et Lolong, en plus d’Omos et Renart. Puisqu’Échidna, dans sa forme féline, servait de coussin géant pour son mâle, les invités et leurs servants durent se partager l’espace restant de la tente. Ça ne sembla pas déranger les Evershas outre mesure, qui se collèrent sans hésitation. Ladon et Renart occupaient le plus d’espace, eux qui faisaient également dans les deux mètres de taille. Ils étaient bien moins corpulents que les deux chefs, mais leur grande taille limitait leur capacité à s’entasser. Les servants, eux, prirent place du côté de l’arrière-train de la chatte géante, laissant Lolong et Omos prendre place du côté de l’imposante tête féline.

Bien que d’avoir autant d’individus dans un espace aussi restreint était inconfortable, tous appréciaient faire partie des privilégiés à pouvoir assister à la discussion. Les servants, en particulier, profitaient de cette dernière opportunité, puisque c’était leurs dernières journées à bénéficier de ce privilège. Après quoi, ils deviendraient membres de la meute avec tous les avantages, mais aussi les inconvénients apportés.

« Nous avons tous entendu le cri de défit alors je serai bref. Ces Hesshas ont bien choisi leur moment, mais la tradition, c’est la tradition. Je me battrai en duel avec le prétendant. Omos, tu seras mon témoin. Lolong, tu n’es pas en état de te battre, tu restes avec les blessés. Renart, je veux que les aspirants patrouillent autour du camp. Ladon, tu réunis la meute au centre du camp. Échidna vous protègera. Omos, tu peux rester. Les autres, déguerpissez ! »

Typhon eut du mal à mener à bien son discourt. Il avait le souffle court et semblait à deux doigts de vomir. De bruyants gargouillements émanant du corps gonflé du géant indiquaient que ce dernier n’avait que peu de contrôle sur ses orifices. Dès que la tente fut libérée, les chefs se distancèrent pour prendre une position plus confortable. Les deux servants du couple s’appliquèrent tant bien que mal à soulager le chef de meute.

« Ouf… Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé dans ce genre de situation. Ça remonte à quand je ne maîtrisais pas encore mon Totem. Les pleines lunes étaient les pires… Mais bon, il faut ce qu’il faut pour être chef de meute. »

Visiblement, Typhon n’attendait rien d’autre que de pouvoir à nouveau retrouver sa forme féline, apte à conclure l’assimilation de toute la nourriture ingérée la veille. De toute évidence, ça ne lui était pas possible suite au défi qu’on lui avait lancé. L’Augure expliqua à son invité que ce genre de défi était courant quand une meute possédait un territoire ou des ressources désirables. La plupart du temps, les meutes évitaient de s’affronter directement. Trop de blessés inciteraient des meutes tierces à se mêler au conflit. Du coup, c’était les chefs qui étaient pris pour cible. Parfois, ils étaient les cibles d’attaques sournoises, parfois ils étaient défiés publiquement.

Il n’y avait pas vraiment de règles communes qui régissaient les relations entre meutes. Si l’appel de Phœbe était la seule force capable d’unifier les Evershas, même une intervention divine résulterait d’interprétations différentes des volontés de la déesse de la lune et de la nature. Le seul principe sur lequel tous pouvaient s’entendre, c’était sur les démonstrations de force. Typhon ayant revendiqué le territoire actuel de sa meute, il affirma donc qu’il était assez fort pour le défendre. Tous ceux qui contestaient cette affirmation et désiraient le territoire étaient libres de démontrer le contraire. Évidemment, si le chef ciblé était malade ou affaibli, ce n’en était que tant mieux. Certes, le vainqueur ne pourrait prétendre avoir triomphé d’un adversaire au sommet de sa forme, mais les conflits territoriaux se souciaient rarement de ce genre de détails.

« Normalement, c’est Lolong qui me sert de témoin, mais avec ses blessures, tu es le plus apte pour le rôle. Et pas la peine de prendre un air surpris. En excluant moi et Échidna, ils sont deux ou trois dans la meute qui peuvent te tenir tête. »

Les meutes evershas se ressemblaient toutes à ce sujet. Elles comptaient une poignée de combattants digne de ce nom, généralement le cercle rapproché du chef, et le reste était composé de jeunes, de vieux et de non-combattant. Un chasseur de monstre tel qu’Omos se démarquait forcément du lot. Enfin, apprenti chasseur était plus approprié de ce que Typhon avait constaté. Il y avait certes l’admission de l’Ondin que sa formation n’était pas arrivée à terme, mais le non verbal était tout aussi flagrant.

Typhon avait d’ailleurs bon espoir qu’Omos puisse faire profiter à la meute de ses talents. Mivago et Renart, en particulier, étaient assez forts pour bénéficier d’un tel partenaire d’entraînement. Rohk, même s’il était physiquement supérieur à Omos, pouvait lui aussi apprendre quelques tours. Lolong était le principal rival de Rohk, mais le crocodile avait dix ans d’expérience de plus que le faucon.

« En tant que témoin, ton rôle est d’observer. Le duel ne se termine que lorsque les deux témoins se mettent d’accord. S’il n’y a pas de consensus, le duel est à mort. Et encore, il faut que les témoins s’accordent sur la mort. »

***

Le moment du duel, Typhon sorti péniblement de sa tente, peinant à marcher. Entre sa démarche, son accoutrement et son teint maladif, l’Augure semblait mal en point pour mener à bien un duel qui pouvait bien être à mort. Sous la recommandation du chef de meute, l’Ondin marchait au côté de Typhon.

L’adversaire de Typhon n’était ni plus ni moins qu’un monstre. Grande, massive et nauséabonde, la créature dégageait une aura sanguinaire et malsaine. C’était une créature qui avait fait bon nombre de victimes déjà et portait divers trophées ayant appartenu aux vaincus. Le témoin du monstre n’était qu’à peine moins imposant et au moins aussi monstrueux. Quelques traits animaliers sortaient ici et là d’un amalgame contre nature.

Si Typhon avait des craintes quant au duel, le chef de meute se montrait impassible à ce sujet. Il était difficile de déterminer si c’était de la bravade, de l’assurance, ou tout simplement son état qui ne permettait qu’une gamme limitée d’expressions. À la surprise d’Omos, le duel débuta à l’improviste. Il n’y eut ni signal ni parole. Le monstre se jeta contre Typhon, sous le regard soutenu de son témoin. L’Ondin dû rapidement s’écarter du lieu du combat, afin d’éviter de finir comme un dommage collatéral.

Pour une raison inconnue, Typhon semblait refuser d’adopter sa forme animale. Omos ayant été témoin de la facilité et de la vitesse à laquelle l’Eversha au Totem du tigre pouvait passer d’une forme à l’autre lors de leur parcours dans l’Antre des marais. Il trouvait même le moyen de donner à la métamorphose une touche artistique, presque plaisante à regarder, surtout en comparaison avec Mivago, ou d’autres Evershas de la meute. En fait, Typhon ne faisait rien du tout dans ce combat. Il se faisait rouer de coup, mordre et griffer. Du sang giclait et le commun des mortels aurait considéré ce duel comme perdu dès ces premiers instants. Or, une étrange inquiétude s’empara du témoin monstrueux, qui se manifestait par des spasmes et une respiration saccadée. Puis, quelques minutes après le début du combat, le monstre s’effondra, incapable de bouger.

L’Augure se leva ensuite pour enfourcher son adversaire. L’Eversha essaya le sang, la salive et la boue qui lui couvraient le visage, puis porta son regard sur les témoins. Les sons rauques qui émanaient du témoin monstrueux semblaient admettre la défaite de son partenaire. C’était donc à Omos de prononcer le verdict final et sceller l’issue du combat.

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Ven 07 Mai 2021, 18:03


La vie à l’Antre des marais.
feet Typhon Gargantua



Alors que l’Ondin s’attendait à une attaque immédiate, Katia le rassura.

- Ce n’est pas une attaque. C’est un défi. Un défi lancé à Typhon. S’ils avaient vraiment voulu attaquer, ils n’auraient pas lancé de signal et ils auraient essayé de nous prendre par surprise.


- Mais Typhon ne me semble pas en état si ? Après tout ce qu’il a ingéré hier, il n’est pas censé être dans une sorte d’hibernation ?


- Il est libre de répondre au défi, mais c’est sûr que les Hesshas n’ont pas choisi le bon moment pour le provoquer en duel.


- Hesshas ? J’ai déjà entendu ce mot, je crois…


- On ne t’a pas expliqué ? Les Hesshas sont des personnes mordues par un Eversha sous sa forme animale. Il y a encore deux sous-familles : Les Rocs et les Perys, mais l’un comme l’autre sont très mal vu par les Wynmeris et Evergrims. Ils sont considérés comme des monstres, surtout les Hesshas Perys.


- Et qu’est-ce qu’ils nous veulent ?


- Le territoire. Toujours la même chose. Ah ? Je crois qu’on nous fait signe…


Omos se tourna vers la direction indiquée par Katia, elle pointait la tente de Typhon et Échidna, le servant du chef leur faisait signe de venir. L’Ondin fut frappé par la scène qu’il vit quand il rentra dans la tente, Echidna était restée sous sa forme animale et elle remplissait quasiment à elle seule tout l’espace. Il lui fallut quelques secondes pour reconnaître l’Augure. En temps normal, Typhon était un homme imposant, mais là, il était… Gargantuesque, tellement énorme que les “vêtements” qu’il portait menaçait de se déchirer. En plus des deux chefs, il y avait les proches de Typhon et les servants, tout ce monde tenaient difficilement en place.


- Ton témoin ? Marmonna Omos …


Omos ne comprenait pas pourquoi Typhon le désignait comme témoin lors de ce duel. Il y avait sûrement d’autres personnes fortes dans la meute comme Renard par exemple qui avait le don de gigantisme, mais Omos se rappela une chose : Renard était un géant lui aussi et il s’était pas mal gavé de nourriture lui aussi. Peut-être était-ce pour ça qu’il ne fut pas choisi. Quand les autres fut congédiés, libérant ainsi de l’espace dans la tente, le reste des participants à la réunion purent enfin un peu plus respirer.


- Oui, Katia m’a expliqué ces histoires de guerre de territoires et la nature de ceux qui avaient lancé le défi.


Il voulut demander une explication sur la raison de sa nomination en tant que témoin, mais il eut rapidement une réponse. L’Ondin s’apprêtait à demander à Typhon s’il ça allait, car son état l’inquiétait quelque peu, mais le chef prit la parole avant. Omos se mit à rougir quand il entendit les paroles de son hôte, mais cela soulevait un problème : Il y avait si peu de combattants dans la meute ? Les seuls capables de défendre le territoire se résumaient-ils à une poignée seulement ? Il ne doutait pas de la capacité de Typhon et Echidna de protéger la meute, mais c’était un peu limite de son point de vu.


Au terme de la discussion et vu qu’il restait encore de nombreuses heures avant le duel, Omos et Katia quittèrent la tente afin de laisser Typhon se reposait et se préparait du mieux que possible. L’Ondin en profita pour mieux observer la meute et il constata que l’Augure avait raison : Sa meute comptait autant de véritables combattants que l’on pouvait avoir de doigts dans une main.


- C’est étonnant que sa meute tienne depuis autant de temps. Je comprends mieux quand il disait que peu était en capacité de se battre contre moi.


Il se tourna vers Katia.


- Comment vous faites pour vous défendre dans les marais ?


Sa suivante haussa les épaules, les Béluas des marais se débrouillaient comme ils le pouvaient. Cependant, avoir des vraies combattants ne serait pas de trop pour la meute, et même si les Evershas avaient l’avantage du nombre contre les vampires, les suceurs de sang savaient se battre. Ils avaient de vraies forces armées, alors peut-être qu’ailleurs dans les marais, c’était le cas pour les Evershas, mais dans ces marécages cela ne semblait pas être le cas.




Omos venait de finir d’aiguiser son trident quand il vit Typhon sortir de la tente. L’Ondin le suivit et ils se dirigèrent vers l’endroit du duel. Ils arrivèrent à un endroit ressemblant à une clairière inondé, donnant un air de ring à la zone. De l’autre côté, les attendaient déjà les opposants et Omos compris alors l’appellation de monstres donnée au Hesshas. Typhon se tenait droit, le visage impassible, le regard planté sur la créature qui allait être son adversaire. Par précaution, l’Ondin dédaigna son trident et attendu la suite des événements. Il aurait voulu souhaiter bonne chance à l’imposant Evershas, mais il n’eut pas le temps de le faire que le combat commença aussitôt. Omos dut s’écarter rapidement pour éviter les coups et les éclaboussures d’eau, il escalada un arbre et s’assit sur une branche basse et regarda le combat, tout en gardant un œil sur le témoin du Hesshas.


L’Ondin ne fut pas serein pendant tout le combat, Typhon avait choisit de garder sa forme humaine, mais il se prenait beaucoup de coups de crocs et de griffes. Omos commença à remarquer que les gestes de l’opposant de l’Augure se faisaient plus lents, comme si une fatigue altérée ses mouvement. L’Evershas semblait avoir retrouvé une nouvelle vigueur et il s’en servit pour adresser un sérieux revers à la créature monstrueuse et la maîtrisait. C’est avec surprise qu’Omos valida la victoire de Typhon.




Avant d’arriver au campement, Omos proposa quelque chose à son hôte.


- J’imagine que tu vas te reposer et finir ta digestion. J’aimerai, avec ton autorisation, prendre les éléments que tu juges les plus prometteurs afin de leur donnée des sortes d’entraînements. Je pourrai leur enseigner quelques bases de combats.


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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

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Typhon Gargantua
Mar 11 Mai 2021, 21:15



Typhon soupira de soulagement quand Omos reconnu lui aussi la victoire du chef de meute. En tant que chasseur de monstre de formation, l’Ondin aurait certainement pu désirer la mort du Hesshas. Dans son état actuel, Typhon peinait à accomplir le moindre geste. Malheureusement, avec les Evershas, il fallait assumer que rien ne pouvait être tenu secret. Tout ce qui pouvait être utilisé contre le commandant des forces evershas allaient être utilisé contre lui. Et ça, c’était seulement du côté des Evershas. Les Vampires aussi cherchaient les points faibles de Typhon.

Le changeur de forme ne pouvait pas sciemment laisser planer le doute qu’il avait des périodes d’inactivité due à l’appétit de son Totem. Au moins, la nourriture n’était pas perdue pour une fois. Si le défi était venu la veille, l’augure aurait dû vomir le contenu de son estomac pour prendre forme humaine. La digestion de ce repas serait pénible, mais le tigre géant serait quand même rassasié au terme de cette mésaventure.

Puisque le duel était arrivé à terme, Typhon se souleva péniblement du Hesshas. Il restait encore à déterminer le sort du perdant. En temps normal, le Hesshas se serait enfui dès que la possibilité lui était offerte, mais dépouillé de son énergie vitale, il n’irait nulle part avant un certain temps. Aux nombreux va et-viens de la tête de son témoin entre le corps de son compagnon et l’horizon, on devinait facilement le dilemme de ce deuxième monstre.

Reprenant tant bien que mal son souffle et replaçant sa toge en lambeaux, Typhon agrippa le Hesshas vaincu et le hissa sur son épaule, au grand désarroi du deuxième Hesshas. Malgré son air maladif et son évidente faiblesse, l’augure conservait une force prodigieuse, bien que la magie ne fût pas étrangère à cette démonstration de force.

« Je ne peux pas m’assurer que vous quittiez mon territoire pendant Koza Ohza. C’est le rite de soumission ou la mort. S’il s’enfuit, tu l’embroches Omos. »

Typhon fit discrètement signe à son invité de jouer le jeu sans poser plus de questions pour le moment. De toute évidence, le chef de meute allait aborder plus en profondeur le sujet en soirée, lors de la rencontre journalière entre l’Eversha et l’Ondin.

***

Le chef de meute s’en retourna au camp, où le reste de la meute attendait auprès d’Échidna dans sa forme de chatte sauvage géante. Constatant que le danger était passé, la compagne de Typhon se contenta de rouler sur le côté, afin de libérer l’espace. Le reste de la meute s’écarta pour laisser passer les nouveaux prisonniers. Un mouvement de mépris et d’inconfort se propagea parmi les Evershas présents au passage des Hesshas.

Les deux monstres étant particulièrement imposants, les aspirants au gigantisme tenaient en respect les Hesshas, alors que Ladon et ses assistants s’appliquaient à nettoyer les monstres pour le rite de soumission. Cette fois-ci, toutefois, des huiles odorantes furent mélangées à l’eau et à la cendre afin d’atténuer l’odeur persistante propre aux Hesshas. Il s’agissait d’une odeur forte, nauséabonde et particulièrement repoussante pour les Evershas. Même pour un Ondin, il s’agissait d’une odeur fétide, mélangeant la pourriture, la mort et les excréments.

Dans ces conditions, même s’il n’y avait que deux prisonniers à nettoyer, les soigneurs de la meute furent particulièrement attentifs à leur tâche. Le savon à base de cendre n’avait pas pour but d’être agréable, puisqu’il était particulièrement abrasif pour la peau. Il était réservé aux prisonniers afin de ne pas gaspiller les savons fabriqués pour les besoins de la meute.

Typhon, sale et imprégné de l’odeur du Hesshas qu’il combattit, ne se gêna pas pour aller s’adosser au mur de fourrure qu’était sa femelle dans la forme de son Totem géant. Cette dernière émis un grognement de déplaisamment, mais elle était beaucoup trop amorphe pour tenter de s’éloigner ou d’éloigner son mâle. Le danger écarté, les serviteurs des chefs de meute s’empressèrent de venir s’occuper du vainqueur du duel. La situation exigeant la présence de Typhon pour maintenir les deux monstres dociles, et puisqu’il n’était pas en état de s’acquitter lui-même de cette tâche, le chef de meute dû lui aussi être toiletté en public.

Le concerné ne semblait d’ailleurs pas particulièrement plus heureux que les Hesshas de la situation. Malgré l’Antre des marais, l’odeur des Hesshas était tout simplement trop repoussante pour qu’on la laisse persister dans le camp. Ce n’était évidemment pas l’odeur la plus forte des marais, mais les Evershas en étaient à ce point sensible. Typhon et Échidna se montraient plus résilients que la plupart des membres de la meute, mais même les chefs n’étaient visiblement pas confortables.

C’est après avoir soigneusement dépouillé les Hesshas de leurs odieuses possessions et avoir récuré chaque centimètre de peau du mélange d’eau, de cendre et d’huiles que le rite de soumission prit un tournant sanglant. Des excroissances de chairs noircies furent coupées au couteau, alors que des pans de peau, enfin ce qui passait pour de la peau sur ces monstres, furent brûlés lors d’un concert de hurlement de douleur et de souffrance. Une lance en main, les trois aspirants au gigantisme ne se gênaient pas pour chatouiller les prisonniers de la pointe en pierre aiguisée. Un renard géant se tenait lui aussi prêt à intervenir au moindre faux pas des monstres.

Le vieux soigneur eversha eut fort à faire pour soigner ces nouvelles plaies, tout en continuant de s’attaquer aux parties visiblement malsaines du corps des Hesshas. Et malgré ce supplice, le reste de la meute demeurait prêt au combat, puisqu’il était possible que les prisonniers ne parviennent pas à soutenir les soins apportés et qu’ils deviennent hors de contrôle.

***

Au terme de plusieurs heures de supplice, Ladon et ses assistants partirent se nettoyer et se reposer, laissant derrière eux, deux créatures beaucoup moins impressionnantes qu’à leur arrivée. Elles tenaient toujours plus du monstre que de l’Eversha, mais l’on parvenait maintenant à distinguer des traits rappelant un mélange entre une créature humaine et diverses espèces animales. Sans la masse de chair superflue, il était d’ailleurs possible de constater que les organes vitaux de ces Hesshas ne correspondaient pas nécessairement à l’emplacement qui aurait correspondu sur un corps humain. Il aurait été facile de penser porter un coup fatal, mais en réalité ne transpercer qu’un amas de chairs putride.

Adoptant sa forme féline, Typhon et Échidna commencèrent à tourner autour des Hesshas, un peu à la manière de requins évaluant une proie potentielle. Le qualificatif de monstre commençait d’ailleurs à s’estomper entre les quatre individus. Certes, il y avait les Hesshas et leurs difformités physiques, mais les Totems surdimensionnés à l’appétit insatiable étaient vraisemblablement plus dangereux et agressifs. Il y eut quelques grognements face à la résolution hargneuse des Hesshas, et l’on s’approcha dangereusement de l’affrontement, mais tel un acte de théâtre, les Hesshas se soumirent l’un après l’autre.

La meute était partagée quant à l’idée d’accueillir ces Hesshas, même en tant que serviteurs, mais personne n’osa interférer dans la décision de leurs chefs. La panse bien remplie des félins signifiait que personne ne serait dévoré aujourd’hui, mais crocs et griffes n’avaient que faire d’un ventre plein pour démontrer leur courroux. Typhon et Échidna en profitèrent pour retourner s’abriter sous leur tente, alors que les Hesshas durent s’acquitter d’une première tâche bien macabre : nettoyer le camp du sang et de la chair que les soigneurs avaient extirpé de leur propre corps. Toujours sous la supervision des aspirants, les deux monstres s’acquittèrent de leur tâche et furent récompensés par une place au repas du soir.

***

Quand Omos fut invité à partager le repas du soir dans la tente des chefs, il put constater que Typhon était en bien meilleur état. Quelques heures de plus dans sa forme animale avaient permis à son corps de tigre géant d’assimiler une plus grande part de la nourriture ingérée la veille. Il était encore gonflé, mais selon toute vraisemblance, l’augure retrouverait le gros de ses moyens après une nuit de sommeil. Sa compagne, Échidna, se portait beaucoup mieux, elle pour qui la digestion n’avait pas été interrompue plusieurs heures durant. La femme paraissait tout de même plus volumineuse que d’habitude. C’était d’ailleurs le premier soir qu’Omos put observer le couple jeûner, ce qui permis un échange de discussions plus fourni que lors des précédents jours.

« Désolé de t’avoir impliqué de la sorte dans les affaires de la meute, Omos. Je tiens à te remercier. Tu as joué un rôle clé pour la pérennité de la meute. Je tâcherai de me montrer à la hauteur de la confiance que tu m’as accordée. »

Échidna enchaîna alors ses propres remerciements à la suite de Typhon.
« Oui, tu nous as sortis d’un bien mauvais pas. J’imagine que tu n’es pas sans savoir que la série de malheurs qui nous affligent n’est pas normale. La guerre incite evershas et vampires à nous mettre à l’épreuve. Ils ont tous leurs raisons, mais le résultat est le même. Tu as donc toute ma reconnaissance pour l’aide que tu nous apportes si gracieusement. Pour l’instant, nous n’avons pas les moyens de te récompenser à ta juste valeur, mais nous tâcherons d’au moins satisfaire ta curiosité. »

Typhon soupira à un signe non verbal que son épouse dirigeait plutôt agressivement à son égard, puis repris la parole.
« Tu ne pourras pas maîtriser la culture eversha avec les moyens limités à ma disposition. Je compte bien m’efforcer de faire de mon mieux, mais c’est au Rocher au Clair de Lune qu’il nous faut aller. Par contre, il te faut savoir que j’ai causé des torts aux Ondins de Port Dirælla en cherchant à leur venir en aide. On ne m’a pas encore informé d’où en étaient nos démarchent pour rétablir la situation*. »

Typhon resta vague sur les torts en question, mais Échidna se fit un plaisir de donner plus de détails pour incommoder son mâle, une revanche pour s’être servi d’elle comme d’un coussin alors qu’il était couvert de boue et empestait le Hesshas. La changeuse de forme expliqua donc comment les ambassadeurs evershas mené par Typhon cherchèrent à dompter la faune sauvage de Tælora afin de soutenir la ville portuaire lors d’une attaque imminente de Zihaags, évidemment sans informer ladite ville. Les soldats ondins blessés dans l’altercation qui suivi, eux, n’ont certainement pas vu la manœuvre de Typhon comme bénéfique.

Le chef de meute, qui cherchait tant bien que mal à changer le sujet, avoua qu’il ignorait toujours si son intervention avait été bénéfique ou pas pour les habitants de Port Dirælla. L’information tardait à lui parvenir et donc, les relations Evershas-Ondins étaient incertaines.
« J’aurais préféré connaître la fin de l’histoire avant de t’en faire part, mais tu es mieux placé que moi pour déterminer comment ton peuple réagira. Si on m’en donne la chance, j’aimerais faire amendement de mes erreurs, mais j’ai entendu dire que les Ondins n’accordent que peu de valeurs aux hommes, alors ma cause est probablement perdue d’avance. J’espère encore que ma stratégie aura permis de sauver assez de vie pour compenser l’escarmouche avec la garde, mais je te laisse me juger en conséquence. »

Le sourire sournois d’Échidna démontrait qu’elle était satisfaite de son coup. Selon elle, il était grand temps qu’Omos soit témoin de certaines inaptitudes de Typhon. Le tigre géant n’avait pas son pareil pour appliquer les traditions et défendre sa meute, mais mieux valait que le jeune Ondin sache qui était aux commandes des forces evershas avant de s’engager dans cette guerre. Le chef de meute avait encore tendance à faire fi des conséquences et agir de façon irréfléchie. Si lui, il était doté de capacités lui permettant de survivre, l’on ne pouvait pas en dire autant de ceux qui suivaient son exemple.
« Ce que cette brute essai de te dire, c’est qu’il va tout faire pour te permettre de compléter ton apprentissage de la culture eversha au Rocher au Clair de Lune. Le problème, c’est que cet idiot compte parmi les meilleurs diplomates des Evershas. Et ce n’est pas parce mon mâle est doué, mais parce que les autres sont encore pire. Et il faut m’inclure dans le lot, parce que de ce que je sais des sirènes, il y aurait eu des morts si j’avais été à sa place. Bref, il va falloir régler ce différend avec les Ondins et espérer qu’on arrive à s’entendre d’une manière ou d’une autre. »

Échidna avait longtemps dû vivre sous l’oppression, d’une manière ou d’une autre, alors elle prenait très mal les attitudes hautaines à son égard. Elle comprit très tôt que l’on était soi oppresseur ou oppressé et qu’il suffisait d’un instant de faiblesse pour passer d’une position avantageuse à désastreuse. Elle n’avait donc ni la patience ni la tolérance de son époux dans les situations difficiles. Et encore, Typhon disposait de ces avantages parce que tel était sa nature de tigre. Lui, il se montrait passif jusqu’à un point.
« Ce qui est fait est fait et on ne peut rien faire de plus tant qu’on ne connaîtra pas le sort de Port Dirælla. Je crois que nous avons plusieurs sujets de discussion à aborder ce soir, mais d’abord, j’aimerais connaître ton avis sur la situation entre les Evershas et les Ondins. »

Typhon se garda de préciser qu’Omos pouvait quitter la meute si les dernières révélations le plaçaient dans une situation délicate. Le chef de meute avait une certaine confiance que les dernières semaines passées à côtoyer les membres de la meute avaient mis en évidence que personne n’était tenu à rester contre son gré. Le cas des Hesshas semblait faire exception à la règle, mais outre un accueil brutal, le duo monstrueux sembla particulièrement reconnaissant de recevoir leur part de nourriture.

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Ven 21 Mai 2021, 16:23


La vie à l’Antre des marais.
feet Typhon Gargantua


Omos hocha la tête, comprenant la situation. L’Ondin fit signe au témoin monstrueux de prendre la suite et il ferma la marcha, trident en main. Le jeune homme pensait que le Hesshas qu’il devait surveiller allait tenter de prendre la fuite, mais ce dernier resta tranquille et marcha tête baissée. Enfin… Omos supposa qu’il marchait tête baissée car il était compliqué de savoir où se trouvait la tête dans tout cet amas et assemblage de chair. Même si le trajet retour se passa sans encombre, l’odeur nauséabonde que dégageaient les deux monstres était à la limite du supportable. L’odeur putride lui rappelait l’odeur du charnier découvert sur l’île d’Özgürlük, à ce souvenir, de la colère mélangé à un sentiment d’injustice prit Omos. Il profita du fait que le Hessahs devant lui est légèrement dévié du chemin pour lui piquer le dos avec son trident. Le monstre se tourna et l’Ondin réussit à distinguer deux billes jaunes qu’il identifia comme étant des yeux, l’ancien témoin monstrueux fit claquer sa mâchoire et l’inconscient d’Omos prit ça pour une menace sérieuse. *Les cheveux blonds de l’Ondin s’emmêlèrent pour former des serpents crachant en direction de leur cible. Le visage subit quelques modifications, des pupilles verticales injectées de sang toisant le monstre. Ses dents commencèrent à s’allonger quand l’apprenti remarqua du coin de l’œil que Typhon s’était arrêté. Très rapidement, Omos retrouva son apparence normal et indiqua à l’Hesshas de continuer le chemin.


Une fois arrivé au campement, Omos continua à prendre son rôle à cœur et garda en respect le Hesshas qui lui avait été assigné, jusqu’à ce que Renard et Herméline prennent le relais et que Mivago et Rokh s’occupe de l’Hesshas de Typhon.


Les monstres, ainsi que Typhon furent laver par les soins de Ladon et d’autres membres de la meute. Omos sentit une hostilité grandissante de la meute à l’encontre des deux Hessahs. À un moment, Omos s’éclipsa quelques minutes, l’odeur était devenue trop forte et il sentit le repas de la veille lui remonter. Katia le remarqua et elle l’accompagna à un endroit à l’écart des regards indiscrets. La servante lui demanda s’il souhaitait être nettoyé lui aussi, effectivement, même s’il n’avait pas été en contact direct avec les Hessahs comme l’avait été Typhon, l’odeur avait imprégné sa peau. Omos hocha la tête et Katia entreprit de laver l’Ondin et de le débarrasser de l’odeur. Les deux revinrent au moment où le toilettage des prisonniers et de Typhon se terminait. Puis une vint une deuxième étape. Omos resta pour assister au second nettoyage des Hessahs afin de les rendre plus facilement observables, du moins c’est ce que supposa Omos. Il voulut aider à la tâche, mais des Evershas lui indiquèrent de ne pas interférer, à défauts, l’Ondin pouvait assister les aspirants au gigantisme à surveiller les deux monstres et à les maintenir en respect. Une fois la seconde étape passée, il eut l’étape de soumission, qui se passa plus rapidement que le cru Omos.




Pendant le reste de la journée, Omos rejoignit les pécheurs. Il ne voulait pas tourner en rond dans le camp en attendant la fin de la journée. Avec Katia, il réussit à pécher un nombre conséquent de poissons. Ils se permirent même le luxe de chasser une tortue géante sur le retour. Ils durent y aller à plusieurs pour la tuer et pour la trainer jusqu’au, mais ils étaient satisfaits de leur après-midi. Omos rigolait avec les pécheurs. Au fil des journées, l’Ondin avait bien sympathisé avec ce groupe-là. C’était souvent qu’ils se retrouvaient le soir autour d’un feu pour discuter de la vie de chacun.




Omos fut presque déçu d’être invité à rejoindre Typhon et Échidna dans leur tente. Pas par caprice, mais parce qu’il était pris d’une grosse fatigue. Alors qu’il s’apprêtait à rassurer le couple sur le fait que c’était normal qu’il ait assisté Typhon et qu’il fut d’accord sur la victoire de l’Augure, mais Typhon enchaîna rapidement à la suite de sa femme et ce qu’il déclara eut comme l’effet d’une massue sur Omos. Il se redressa et tout sentiment de fatigue disparut. Il resta silencieux et écouta les chefs racontaient et expliquaient l’attaque sur Port Dirælla. L’Ondin ne se gênait pas pour laisser quelques minutes de silence. Il fixait à la fois Typhon et Échidna . Plusieurs choses se mélangeaient dans son esprit : il repensait à la veille Ondine apothicaire, au marin qu'il avait tué, son premier meurtre, à Rania aussi et à la petite humaine qui lors du festival et de manière plus générale, c'était la première ville terrestre qu'il avait découvert, ses premiers souvenirs de la surface. À la mention des géants destructeurs, le souvenir d'une chasse exceptionnelle lui apparut. Des frissons lui parcoururent l'échine quand il repensa à la manière dont la chasse s'était terminée.** Finalement, il donna une réponse.


- J’ai déjà eu affaire aux Zihaags. Du moins à un Zihaags. Je sais la destruction et la terreur qu’ils peuvent engendrer. Et… Omos prit une profonde respiration. Je me doute que le but ne fût pas mauvais, que tu as voulu bien agir. Je ne prétends pas te connaitre, mais je pense avoir passé suffisamment de temps parmi ta tribu pour affirmer ce que je dis. Cependant… Mes semblables verront l’attaque et pas forcément le but initial. Et si tu souhaites parlementer avec les sirènes, je te conseille fortement d’avoir Échidna à tes côtés et que vous fassiez très attention à vos mots. L’impératrice Vanille caël Deslyce à une colère qui peut être destructrice. Même si aux dernières nouvelles que j’ai, elle soit devenue discrète, même au sein de notre peuple… Omos fixa ses pieds quelques instants. Parler de l’impératrice le mettait toujours dans un certain état. Il s’agissait d’une femme qu’il respectait, voire même adorait. Il secoua la tête et retrouva l’air joyeux qu’il avait abordé pendant les semaines précédentes. Mais j’aurais aimé savoir ceci plutôt néanmoins. L’Ondin claqua des mains. Passons ! Souhaiterais-tu aborder un autre sujet ?


Mots : 1008
Post 7
* Les Ondins ont une sorte de troisième forme, plus monstrueuse, un peu comme les démons, mais de manière différente.

** Omos fait référence à une chasse ou les Corvus sont venus en aide aux membres du Léviathan, leur térritoires se faisait attaquer par trois Zihaags.
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[Q] - La vie à l’Antre des marais

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