A l'ombre des marais [PV Aaliah Z'Odra]

Lun 18 Juil 2011, 12:19

"Je suis un aventurier, je pense comme un aventurier, un aventurier qui est pris dans un bourbier et qui doit s'en sortir avant que l'autre moitié de son corps ne s'enfonce d'avantage vers une mort certaine. Comment est-ce que je m'en sors?"

Réfléchir comme un autre, l'incarner, cette méthode était souvent employée par Evan pour résoudre des petits mystères ou se sortir de certains pétrins. Actuellement, il avait des soucis jusqu'au cou, enfin non, jusqu'à la taille pour l'instant, mais cela ne saurait tarder. Comment s'était-il retrouvé là? Bonne question, il n'en a pas non plus la réponse. Après tout, cette promenade dans le continent dévasté commençait avec de beaux augures. Déjà, à l'entrée du marais, le cadavre déchiqueté d'une bête. Un peu plus loin, un squelette pendu par des lianes. Ces lieux accueillant n'étaient pas hypocrites, contrairement aux humains. Ils ne cachaient pas leur nature meurtrière, ils gardaient les portes grandes ouvertes avec un grand écriteau "entrez si vous voulez mourir de façons diverses et variées". Et Evan, tout fou de découverte qu'il était, y était entré pour découvrir le sort qu'on réservait en temps normal à des individus imprudents.
Le coup du bourbier, vraiment pas mal. En fait, son regard avait été attiré par des champignons déjà vu dans un livre à une époque. Persuadé qu'ils étaient comestibles alors qu'il commençait à douter de sa mémoire, il s'était décidé de se lancer. Dans la vie, douter ne sert à rien. On se relève de ses erreurs, à moins que l'erreur nous ait empoisonné certes. De plus, c'était l'occasion rêvée de voir si une ombre pouvait mourir, sachant qu'il était déjà mort une fois. Avant cela, l'homme ignorait tout de l'existence des ombres, il vivait dans une ville principalement peuplée d'humains et d'elfes, il était dans un milieu paisible sans histoire, alors des gens qui apportent la mort avec eux, il n'en avait pas eu vent.

"Crier à l'aide ne servira à rien, il n'y a personne dans les environs à part des bêtes qui me dévoreraient encore plus vite. Je ne peux compter que sur moi-même. Je suis un aventurier qui a des pouvoirs..."

Le soucis étant qu'il ne les contrôlait pas. Se faire saigner et utiliser le sang en guise de lasso? Inimaginable, il finirait par tomber dans les pommes avant même d'avoir réussi à atteindre la moindre forme solide. Les solutions s'amenuisaient lentement et surement. Evan avait heureusement eu la vivacité d'esprit de ne pas s'agiter pour essayer de se dépétrer de là, cela n'aurait qu'accéléré sa descente vers les enfers. Les enfers. Un frisson parcourait son corps en repensant une seconde aux enfers des sous-sols... Son corps était marqué à tout jamais par cette douleur. La nuit, il avait presque la vive sensation du cuir qui lui mordait la chair, une sensation intense qui le tirait du sommeil en sueur. Les humains sont fous de faire subir ce genre de choses à leurs semblables, il faut vraiment que quelque chose ne tourne pas rond chez eux pour en venir à ce point. Et à s'énerver tout seul sur les actes passés, l'ombre s'enfonçait un peu plus dans son bourbier, un peu plus encore et il n'aurait plus que les bras hors de ces immondices. Un peu blasé sur les bords plutôt que de paniquer, il concluait finalement:

"Je ne peux pas réfléchir le ventre vide... Si quelqu'un m'entend, qu'il se dépèche de venir me sauver. Je m'acquitte toujours de mes dettes avec intérêt en plus!

Désespérant... Mourir une seconde fois dans des marécages, il aurait sérieusement pu trouver mieux.

Lun 18 Juil 2011, 23:37

Ce matin, l'ombre s'était levé de mauvaise humeur. Cela lui arrivait assez souvent, aussi il n'était pas rare de la voir errer à travers les chemins des terres du Yin et du Yang à la recherche d'une âme ou deux à suicider afin qu'elles souffrent autant qu'elle. Elle usait alors de son contrôle des émotions pour envouter l'esprit de sa proie afin de la rendre plus vulnérable et le pousser plus facilement vers une mort certaines. Aujourd'hui, son chemin avait croiser celui d'un jeune homme qui errer seul aux abord du sombre marécage. Il était partie à la cueillette de champignon pour améliorer l’omelette qu'il comptait faire avec les œufs que ses poules lui avait offert ce matin. Du moins, c'était ce que le jeune homme expliqua à l'ombre. Il semblait bavard et Aaliah fit semblant de s’intéresser à ses paroles, en hochant la tête. Lentement, elle prit possession de ses émotions pour le rendre amoureux folle d'elle. Un amour si passionnel et aveugle qu'il ne résisterait pas à l'envie de la suivre au cœur de l'antre des marais pour s'y laisser ensevelir par les bourbiers qui y régnaient en maitre. Tout ce déroulait bien, l'homme la suivait sans résistance, s'enfonçant avec elle au cœur des marécages, lui résistant des poèmes d'amour où il affirmait mourir pour vivre éternellement avec elle. Ce qu'Aaliah ignorait, c'était que le jeune homme ne vivait pas seul. Il avait un frère plus âgé, plus fort et nettement plus malin. Il les avait aperçut de loin, à travers les fenêtres de la chaumière et voyant son frère s'enfoncer dans les marécages, avait décidé de le rejoindre, comprenant d'instinct que les attentions d'Aaliah était loin d'être noble. Le frère ainé les avaient retrouvé très vite et rapide, avait agrippé le bras de son frère pour l'éloigner de l'ombre.

"Je veux rester près d'elle, je veux mourir avec elle..." Se plaignit le jeune homme tandis que son frère aîné le forçait à s'enfoncer à travers la brume épaisse.
"Elle est déjà morte, c'est une ombre!" S'exclama-t-il en giflant plusieurs fois son frère afin qu'il recouvre ses esprits.

Aaliah ragea en voyant le jeune homme écarquiller les yeux lorsqu'il échappa à son contrôle. Elle défeurra sa lame et bondit sur les deux hommes pour les empêcher de lui échapper. Cependant, ils parvinrent à disparaitre à travers les végétations épaisses et dans les marécages, les traces de pas était plutôt rare... L'ombre ne se laissa pas abattre, la louve ne tardant pas à la rejoindre afin de l'aider à pister les deux jeune gens et leur faire subir le sort qu'ils méritaient pour avoir oser lui échapper. Aaliah masqua son aura de mort au maximum afin qu'ils ne puissent pas la repérer et mieux les surprendre. Agile et prudente, elle traversa l'antre des marais, évitant de s’enliser dans les bourbiers tout en espérant retrouver la trace de ses proies. Comme une ombre et tel la mort, elle traversait le sombre marais en silence, l'ouïe aux aguets et ses yeux couleur ébène fouillant l'horizon avec attention. Peu importe le temps qu'il lui faudrait, elle les retrouverait. Elle ne les laisserait pas filer ainsi...

Après avoir marchée pendant un certain temps qu'elle n'avait pas compté, l'ombre entendit une voix s'échapper d'un coin. Elle ne bougea pas, tentant de reconnaitre la voix. Cependant, elle était certaines que ce n'était pas la voix d'une de ses proies. Il s'agissait d'une autre personne. Luuna sa louve la précéda, se faufilant à travers les racines sinueuse et la boue avec une agilité propre aux animaux. De nature peu agressive, la louve se contenta de regarder l'inconnu tout en s'asseyant dans un coin relativement sec en attendant sa maîtresse. Aaliah sortie à son tour des fourrées, tenant toujours dans la main sa rapière. Elle s'approcha lentement de l'inconnu enlisé dans les marais et dans une mauvaise position pour se défendre. Aaliah pensa à la manière de le pousser au suicide, se disant que la moitié du travail était déjà fait pour ce dernier. Elle n'avait qu'à prendre le contrôle de ses émotions et lui faire comprendre que tout était fini, qu'il devait se laisser aller. Cependant, elle s'arrêta à quelques pas de lui lorsqu'elle identifia l'aura familière qui s'échappait de lui. Une ombre...

Un sourire sardonique se dessina sous sa cape, peut être qu'il pourrait l'aider. N'avait-il pas annoncer qu'il s'acquittait toujours de ses dettes? A moins qu'il ne s'agissait que de simples paroles que l'on prononçait en dernière recours lorsqu'on voit la mort arrivée. Ce qui pour le jeune homme était loin d'être une image, puisque c'était presque la mort qu'il pouvait contempler, Aaliah étant morte depuis un certain temps déjà... Elle s’accroupit afin de pouvoir fixer l'inconnu droit dans les yeux.

"Bonjour ombre" Lança-t-elle sans aucune émotion. Ce n'était pas une formule de politesse, mais simplement une manière de signifier qu'elle connaissait déjà une partie de son identité. Elle ne lui confia pas qu'elle aussi était une ombre, continuant de masquer son aura afin de ne pas être repérer par ses proies. Elle savait d'ailleurs qu'elle ne pouvait trop s'attarder, sinon ils risqueraient de la distancer. Aussi, elle ne se perdit pas plus en bavardage, ayant de tout façon horreur d'aligner plus de mots qu'il était nécessaire. Elle se redressa et grâce à sa fine lame, frappa d'un geste net et précis une branche de l'arbre qui se trouvait à proximité. Elle frappa plusieurs fois afin que la branche puisse se tordre, mais ne se brise pas. La branche malmené se plia, formant un pont salvateur, dont l'un des bouts tomba à côté du jeune homme qui avait désormais un appui solide afin de s'extirper de la boue qui l'engluait tel une mouche dans un pot de miel. L'ombre recula de quelques pas afin de laisser de la place à l'inconnu. Elle attendit ensuite qu'il réagisse afin de mieux le connaitre, espérant juste que cela ne prenne pas trop de temps. Mais à défaut, elle saurait mettre fin à un trop long discours...

A l'ombre des marais [PV Aaliah Z'Odra] CLDAsI2

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Mar 19 Juil 2011, 00:12

Le temps passait lentement. Même le marécage semblait s'être décidé à le faire patienter, laisser son corps pourrir ici après avoir été mangé par des bêtes, les membres de son corps éparpillés aux quatre coins de l'écosystème. Le calme plat à dire vrai, si bien que notre cher Evan était parti dans des parties de morpion dont le cadre ne cessait de s'effacer dans la vase. Peuh, sa dernière mort avait été plus rapide, il s'était tué après tout. Par contre, hors de question de renouveler l'expérience, ça n'avait vraiment pas été agréable. Que lui restait-il? Ses armes étaient encore attachées à sa ceinture, quelque part "là-dessous", elles ne lui seraient d'aucune utilité à part pour se trancher les veines. Il n'avait pas la langue assez longue et musclée pour attraper une branche et se hisser hors de là. En clair, une présence extérieure lui était indispensable. L'heureux hasard lui envoya... deux hommes... qui ne prirent même pas le temps de s'arrêter pour le tirer du bourbier. Il semblait si hideux que ça? S'en devenait presque vexant à la longue! Certes, le jeune lui avait jeté un regard un peu plus long, mais ce n'est pas pour autant qu'il avait agit. Sales humains, tous les mêmes, individualistes. L'ombre nota cependant, la peur dans leurs regards, lors de le passage, aussi bref soit-il. Cela signifiait que quelque chose d'horrible se trouvait derrière eux, quelque chose comme un prédateur aux dents aiguisées et au flair hors-norme. Evan doutait pouvoir survivre dans de telles circonstances, si bien qu'il en était presque résigné à son triste sort. Certes, il avait tenté quelques appels à l'aide, personne ne répondait. Toutefois, il fallait rester patient, juste encore quelques minutes. Pas comme si il avait exactement le choix, il n'avait nulle part où aller dans tous les sens du terme.

Une femme apparut devant lui, sans aucune trace d'existence autour d'elle. C'était presque comme si elle n'était pas de ce monde, ce qui était totalement absurde puisqu'elle était en chair et en os en face de lui. Evan ne s'ennuyait pas avec ce genre de réflexion. Au contraire, il suscitait de l'intérêt pour l'inconnue, assez pour qu'elle s'arrête pour le regarder. Peut-être qu'elle allait également le tirer de là? Son introduction le déstabilisa. "Bonjour ombre". C'est tout? Pas de "oh, vous voulez de l'aide?" ou encore de "bonjour attrapez ma main!". Justement, sortir de ces clichets lui plaisait déjà grandement. Ils ne vivaient pas pour se faire des politesses, des courbettes sans valeur.

"Bonjour... vous."

L'appel à l'aide avait déjà été formulé, il ne se rabaisserait pas à le renouveler, surtout lorsque la femme semblait déjà s'affairer à lui donner une issue de secours. Même pas besoin de demander, la grande classe. Il faut croire qu'elle était assez intelligente pour comprendre qu'il avait des soucis. Un point de plus pour l'inconnue et dix points de moins pour les deux hommes qui venaient de passer sans demander leur reste. D'un geste lent, Evan attrapa la branche salvatrice et se hissa hors de sa prison de boue avec la seule force de ses bras. Si il avait eu le contrôle de ses pouvoirs, il n'aurait eu besoin de personne. Hélas, ce n'est pas encore le cas pour le moment. Se décrotter serait impossible dans les environs, alors il allait devoir rester sale pour le reste du voyage. Des vêtements noirs et trempés puant la vase, juste charmant.

"Alors comme ça vous savez que je suis ombre. Cela doit se voir à mon teint, quoique j'ai essayé quelques produits pour me donner un peu plus de couleurs encore. En tout cas, parenthèse fermée, merci beaucoup de m'avoir aidé. Sur ce, je vais devoir vous laisser, j'ai deux zigotos à attraper..."

Vengeance personnelle pour les deux humains qui n'avaient pas aidé leurs prochains. Il ne leur ferait pas de cadeau, quitte à rouler dans la boue et à terminer trempé de la tête jusqu'aux pieds. D'ailleurs, il dût vider le contenu de ses bottes avant de les renfiler, pas plus propre que précédemment. Son attention retourna sur sa sauveuse. D'accord, il lui était redevable mais ce qu'il avait dit juste avant étaient des paroles en l'air proférées par un homme sur le point de mourir englouti par la nature. Là, il la laisserait tranquillement, qu'importe qu'elle sache qu'il était une ombre ou quoi. Il attraperait les deux humains et ferait payer le prix de l'abandon.

"Sont partis de ce côté je crois, ces sal**ds. Ont même pas cherché à m'aider, ça va être leur fête!"

Le poignard à la main, Evan semblait un brin plus sérieux. Il allait s'en aller quand sa raison lui hurla de patienter encore un instant. Cette femme, que faisait-elle là? Pourquoi est-ce qu'elle se trouvait à cet endroit pile quand il allait recommencer une partie de morpion. Elle ne devait pas être commune. L'unique solution était hélas de converser pour soutirer des informations. Evan détestait ça, d'autant plus qu'il n'était pas d'humeur.

"Euh... quelque chose m'échappe par contre... Comment est-ce que vous saviez que j'étais ombre?"

Mar 19 Juil 2011, 11:36

La scène aurait put paraitre ironique, voir illogique. Un homme enlisé jusqu'au dessus de la taille qui répondait au bonjour de la jeune femme par un autre bonjour. Mais en même temps la scène ne demandait pas plus. Après tout, il était bien évidemment que l'homme avait besoin d'aide pour sortir de là. L'ombre l'avait d'ailleurs entendu, pas la peine donc de lui demander s'il voulait un coup de main. C'était user de mots pour rien. Bien sûr, elle aurait put passer son chemin. Se contenter de le regarder s'enfoncer centimètre par centimètre, jusqu'à ce que la boue fini par l'ensevelir complété et l'étouffer. Pourtant, elle l'aida, se disant que peut être, il pourrait lui donner un coup de main. Et finalement, ce n'était pas du temps perdu. Une fois l'homme sortie de son piège boueux, il la remercia, non sans être étonné par le faite qu'elle avait découvert son identité d'ombre. Mais ce qui l’intéressa le plus, ce fut ses dernières paroles. Il parla de deux zigotos qu'il souhaitait attraper. Ce pourrait-il qu'il fasse allusion à ces deux zigotos à elle? C'était plus qu'intéressant s'il s'agissait d'eux, car cela signifiait qu'il pourrait lui donner un coup de main! Bien qu'il était hors de question de lui laisser les deux. Aaliah avait elle aussi sa petite vengeance à assouvir!

Mieux encore, voilà que le jeune homme savait où les deux hommes étaient parti. Finalement, aider son prochain, pouvait parfois être très utile et par forcément une pure perte de temps. Elle ne put s'empêcher de sourire ironiquement lorsque l'ombre lui précisa qu'ils ne l'avaient même pas aider. Cela n'avait rien étonnant, ils se savaient poursuivit par la mort, aussi ils ne voulaient pas s'attarder afin de mettre le plus de distance possible pour survivre. De plus, ils étaient probablement trop effrayer pour se soucier de la vie d'une autre personne, trop occuper à sauver leur propre peau. Peut être même que le plus âgé des deux avaient pensé qu'en laissant l'homme prisonnier de la boue, l'ombre qui les poursuivait, s'acharnerait sur ce dernier. Manque de chance, désormais ils auraient deux ombres à leur trousse. Et deux ombres qui ne pensait qu'à une chose: se venger.

Poignard à la main, l'homme montrait clairement son intention à leur faire la fête, comme il l'avait dit précédemment. Il allait s'en aller, lorsque soudain, il fit volte face, probablement troublé par la présence d'Aaliah. Cette dernière ne bougea pas, le fixant droit dans les yeux, tandis qu'il l'interrogeait sur la manière dont elle avait découvert qu'il était une ombre. Au son de sa voix, l'ombre comprit qu'il n'était pas d'humeur à converser. Probablement qu'il préférait partir tout de suite à la chasse aux humains. Aaliah ne lui en voulait pas, c'était tout à fait nature. D'ailleurs, elle n'avait pas non plus envie de s'éterniser en bavardages. Ils avaient déjà laissé assez de temps aux deux zigotos...

"Je suis une ombre" Lança-t-elle pour toute réponse. Si le jeune homme était malin, il comprendrait. Il était facile pour une ombre de reconnaitre une autre ombre. Il n'y avait pas que le teint de la peau, mais l'aura. Si des êtres ordinaires ne faisaient pas la différence, une ombre savait l'identifier. D'ailleurs, elle laissa son aura augmenter un court instant, afin de lui montrer comment elle avait sur l'identifier. C'était la même odeur qui émanait de lui, en plus faible, mais assez pour être ressentie par quelqu'un d'attentif ou qui avait l'habitude de côtoyer des ombres ou qui portait tout simplement la même odeur...

"Vos deux humains étaient mes proies... Je vous en laisse un, mais le plus jeune est à moi!" Termina-t-elle sur un ton glacial, montrant ainsi qu'elle était déterminée à faire payer au plus jeune des frères le fait de lui avoir échappé. Bien sûr son intention n'était pas de le tuer, mais bien de le faire souffrir. Assez pour qu'il décide lui même de se donner la mort et d'errer comme elle le faisait. Une vengeance qui ne la satisferait pas, n'y n’apaiserait sa souffrance, mais au moins, cela lui permettrait pendant un cours instant d'apprécier sa vie d'ombre. Elle regarda l'ombre qu'elle avait aidé à sortir du bourbier. Ce dernier avait probablement dû deviner qu'Aaliah était donc la raison de la peur des deux jeunes hommes. Elle espérait juste qu'il ne leur trouve pas là de quoi les excuser d'avoir filer sans l'aider. De tout façon, il n'y avait plus de temps à perdre. L'ombre se mise en route, accompagnée de sa louve qui tentait de pister l'odeur apeurée des deux humains à travers la puanteur qui régnait dans les marais. L'ouïe une nouvelle fois aux aguets, elle guettait l'horizon de ses yeux noirs afin de repérer le moindre mouvement de feuilles qui trahirait la présence des frères. Elle usait de son contrôle des émotions pour tenter agripper celles d'au moins un des deux humains qu'elle poursuivait, mais ils étaient pour le moment trop éloigné pour espérer les rendre déprimés et résignés à se laisser rattraper par leur adversaire. Mais s'ils se cachaient dans un coin comme des couards en espérant qu'elle ne les découvre pas, elle ne saurait pas les rater...

:◄♥►:

Mar 19 Juil 2011, 13:09

Sur la même longueur d'onde à propos de certains aspects sociaux, les deux ombres ne prenaient pas la peine d'en dire plus que nécessaire. Par exemple, Evan n'allait pas louer la beauté et la grâce de sa sauveuse, simplement la remercier, ce qui était le minimum. Ensuite, chacun avait ses priorités, ses objectifs. Ce n'était que le hasard qui faisait finalement que les objectifs se rejoignaient chez les deux individus qui appartenaient à la même race et qui poursuivaient les mêmes proies. Quant à la raison pour laquelle il fallait s'acharner sur ces humains, elles demeuraient strictement personnelles. Evan ne cacha pas un instant qu'il ne s'était pas remis de l'abandon subi précédemment, ne faisant que renforcer son opinion des humains. Certes, il devait y en avoir des sages, de grands philosophes, mais dans la majorité, ils sont animés par un esprit nombriliste agaçant. Le temps de se mettre à l'aise et d'ajuster sa tenue, l'ombre avait déjà fourni de précieuses informations à celle qui l'avait sauvé. D'ailleurs, c'est la singularité de sa conduite qui avait forcé à Evan de rester pour lever le voile sur le mystère de son identité. Comment d'un simple regard pouvait-on dire que quelqu'un revenait des morts?
La réponse qui lui était retournée était brêve, clair, concise. Le genre de réponse évidente sans réplique possible à part peut-être un bref haussement d'épaules accompagné d'un geste de tête entendu. Bien évidemment, rien de mieux pour reconnaitre un ombre que d'en être une soi-même. Du coup, il ressentit brièvement la présence de son interlocutrice qui se masquait encore au moment de leur rencontre. Tout était clair et limpide, au moins, il pourrait dormir en paix le soir venu.
Mais avant de parler de repos, une chasse était ouverte et les deux créatures insignifiantes courraient plus vite que leur ombre, poursuivis par une autre au départ, puis par deux maintenant. Une telle alliance ne pouvait que se faire en leur défaveur, sachant qu'Evan était farouchement déterminé à faire expier les erreurs des vivants par la douleur. On ne la lui avait fait que trop ressentir à travers tout son corps, alors le moindre représentant subirait sa vengeance personnelle, avec de petits suppléments sympathiques en prime. L'inconnue l'arrêta dans son élan meurtrier en stipulant clairement qu'elle en voulait un des deux. Ce ton de voix amical était un message codé, quelque chose comme "si jamais tu oses toucher au plus jeune, tu y passes aussi".

"Ola, pas la peine de le prendre comme ça! Je prends le plus âgé si ça vous permet d'être en paix. Tout m'est parfaitement égal du moment qu'on les retrouve."

Les marais, une chance qu'ils soient sur ce genre de terrain en fait. Les ombres étaient multiples, quasi omniprésentes alors même si il ne pouvait se fondre en elles pour le moment, Evan pouvait bénéficier d'une plus grande aisance de mouvement. Tout à l'heure, il était le premier à partir et finalement, c'est l'ombre qui décida d'ouvrir la marche. Pour ne pas froisser son ainée, il la laissa le devancer un peu avant de se mettre en mouvement en lenteur. A cette allure, les humains allaient mourir avant qu'ils ne les rattrapent.

"Si ce n'est pas indiscret, il a fait quelque chose de particulier le jeune pour que vous lui suscitiez un si vif intérêt?"

Evan se pensait le seul assez tétu pour poursuivre des gens même dans les fins fonds d'un marais. L'inconnue était la preuve du contraire. Même si elle avait un compagnon pour trouver la piste, l'homme décida de donner un petit coup de pouce pour faciliter la tâche. De la pointe de son poignard, il indiquait une direction.

"Je les ai vu filer un peu plus loin avant de bifurquer au niveau de l'arbre couvert de mousse. Vous leur avez flanqué une sacré frousse je pense."

Mer 27 Juil 2011, 22:39

Spoiler:

L'ombre commença à plaire à la jeune femme, ou plutôt le caractère de ce dernier. Il ne s'attarda pas à comprendre comment elle était devenu une ombre, se contentant de hocher la tête. Elle n'avait pas besoin de lui expliquer plus en détail les choses, il comprenait aisément. Et s'était bien mieux ainsi. Elle ne regrettait pas de l'avoir retirer du bourbier dans lequel il s'était enlisé. De plus, il semblait respecter son choix, il lui laisserait le plus jeune des deux frères. Pour lui, cela n'avait guère d'importance, tout ce qu'il voulait c'était les retrouver. Tant mieux, cela évitait d'éventuelles disputes entre ombres.

Tandis qu'Aaliah marchait précautionneusement, cherchant après les deux humains, l'ombre qui la suivait l'interrogea alors sur son intérêt pour le plus jeune. La jeune femme réfléchit un instant, mais même elle n'avait pas vraiment de réponse. Pourquoi s’acharner sur lui? Simplement parce qu'il avait suivit son frère et lui avait ainsi échapper. Une chose que l'ombre avait horreur lorsqu'elle s'en prenait à plus faible qu'elle. Maintenant, pourquoi s'en être pris à lui et par à un autre? Là, c'était moins simple. Déjà elle n'était pas de très bonne humeur, bien qu'une ombre joyeuse était plutôt rare... Mais peut être que la réponse était là, tout simplement. Elle était une ombre, voilà tout. Et contrairement à l'ombre qui la suivait, elle errait déjà depuis longtemps. Et il arrivait parfois, qu'en croisant le chemin de certains humains, elle avait une soudaine envie de les pousser au suicide, de les torturer, de les faire pleurer, de leur faire haïr le monde dans lequel ils vivaient pour rejoindre celui des ombres. C'était ainsi, une envie irrésistible, un mystère d'ombre... Parfois même, c'était comme un appel qui la guidait. Le jeune frère avait pourtant l'air d'aimer la vie, mais peut être qu'au fond de lui, il avait désiré changer de vie. Peut être même que c'était lui qui l'avait attiré! Aaliah le sentait fragile, et c'était cette fragilité caché en lui qui l'avait attiré. C'était une âme facile à faire sombrer dans le désespoir et à pousser au suicide. Sans l'intervention du frère ainé, l'ombre l'aurait entrainé doucement dans les méandres du royaume des ombres. Aussi, elle se retourna vers le jeune homme afin de répondre à sa question.

"Je suis une ombre" dit-elle simplement avant de se concentrer à nouveau sur la piste des deux humains. Et si le jeune homme ne comprenait pas, il finirait pas comprendre avec le temps. Lorsqu'il aurait suffisamment erré dans le monde sinistre des ombres et comprit que derrière chaque suicide, il y avait une ombre... Le hasard n'existait pas dans ce monde. Les ombres faisaient un peu office de faucheur...

De la pointe de son poignard, l'homme lui indiqua la direction dans laquelle il avait vu filer les humains. Un coup de main bienvenu, même si l'ombre ne lui lança aucun remerciement. Être gentille n'était plus vraiment dans son caractère et puis, elle avait horreur du bavardage inutile. Aaliah se concentra vers l'arbre où leurs proies avait bifurquer. L'arbre était couvert de mousse, perdu dans les brumes épaisses du marais et quelques choses disait à l'ombre que les humains n'étaient pas partie plus loin. Après avoir couru, ils devaient probablement être essouffler et avait besoin de se reposer un peu. Un repos que l'ombre n'avait pas besoin, vu qu'elle n'avait jamais cherché à courir après ses couards d'humains. Aaliah avait le temps, ses secondes n'étaient plus vraiment précieuse et puis, toutes ombres savaient que lorsque la dernière heure était venu, rien ne servait de courir pour lui échapper. La mort trouvait toujours un moyen pour frapper ses victimes...

De nouveau, Aaliah ressentie la tristesse qui vivait au cœur du jeune frère. C'était comme un appel, une mélodie doucement. Sa victime était là, cacher sous les racines de l'arbre, les pieds enfoncer dans quelques centimètres de boues gluantes et puantes. Il avait froid, il voulait être ailleurs, l'ombre pouvait le ressentir... Aussi, elle lui donnerait satisfaction, bientôt il quitterait cet endroit sinistre pour un autre...

"Ils vont revenir!" Lança-t-elle à l'attention de l'ombre qui l'accompagnait tout en lui faisant signe de rester là où il était. Elle fit le même geste à la louve qui la suivait et obéissante, Luuna s'assit. Si le jeune homme ne suffisait pas à arrêter leurs proies, le regard hypnotique permettrait de les empêcher de leur échapper une fois de plus. Aaliah disparue ensuite à travers la brume du marécage, marchant silencieusement vers le repaire où ses pauvres victimes se croyaient en sécurité. Se fondant dans les ombres que lui offrait si gentiment le marais, l'ombre finit par atteindre l'arbre. Elle en fit le tour discrètement et silencieusement afin de surprendre sournoisement les deux hommes par dernière. Pour lui échapper, ils n'auraient de choix que de courir dans la direction opposé. Direction où se trouvait l'ombre et Luuna. Elle s'accroupit à hauteur des racines avant de toquer sur le tronc de l'arbre, comme pour signaler sa présence. Plus ils seraient effrayés, plus ils seraient facile à attraper. La réaction du grand frère ne se fit pas attendre, lorsqu'il constata la présence de l'ombre, il agrippa le poignet de son frère et fila hors de leur repaire. Ils courraient plus vite encore que deux lièvres. Mais bientôt, ils s'arrêteraient... Bientôt, ils tomberait nez à nez sur une personne qui devrait probablement leur rappeler quelques souvenirs. Aaliah ressentit d'ailleurs la terreur qui s'éveilla soudain au fond des deux humains. Ils étaient pris au piège, coincés entre deux ombres...

Aaliah repris le chemin, revenant sur ses pas pour rejoindre sa louve et l'ombre qu'elle avait tiré d'un mauvais pas. Finalement, elle n'aurait pas perdue sa journée. Un sourire se dessina, pourtant rare sur son visage, en voyant les deux hommes. Cette fois, sa proie ne pouvait plus lui échapper. L'ombre avait accepté sans rechigner de lui laisser le plus jeune, en échange Aaliah lui laissait le plus âgé. Qu'il se débrouille avec et fasse ce qui lui plait, tant que cet humain ne venait plus l'ennuyer. Elle plongea son regard ténébreux dans ceux du plus jeune frère, agrippant aisément ses émotions. Émotions qu'elle contrôla ensuite à sa guise afin de le rendre amoureux. L'humain se laissa faire sans aucune résistance. D’abord, Aaliah lui fit croire à l'amour passionnel. Le plus terrible et celui qu'elle connaissait le mieux pour y avoir succombé un jour. Un amour passionnel qu'elle lui ôta ensuite sans douceur en modifiant ses émotions et l'homme se mit à pleurer, le cœur déchirer. Un déchirure que rien ne pouvait combler, ni apaiser. Sauf peut être la mort... A ce moment, le jeune frère ne rêvait plus que d'une seule chose, quitter cet endroit triste pour retrouver ce sentiment de bien être qu'il avait connu avant. Il voulait retrouver les émotions apaisantes d'un amour passionnel et réciproque. Il ignorait bien sûr qu'il ne les retrouveraient jamais... Et Aaliah savait combien cette souffrance était pire encore et c'était tant mieux. Pourquoi serait-elle la seule à souffrir dans ce monde? L'homme avança vers Aaliah, ne la lâchant pas du regard, comme envouté. Et à chaque pas qu'il faisait vers elle, l'ombre reculait d'un pas. Agile, l'ombre passa au-dessus du marécage sans s'enliser. Ce ne fut pas le cas du jeune homme, dont les pieds s'enfoncèrent rapidement dans la vase. Il ne se débattit pas, il était persuadé que le bonheur allait arriver. Il se laissait tout simplement engloutir, sans même se rendre compte qui organisait son suicide et sa propre errance dans le monde des ombres. Aaliah en profita pour poser un regard vers l'ombre, afin de voir comment ce dernier s'en sortait avec l'autre frère...

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