Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute (Laëth)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
◈ Parchemins usagés : 5278
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Mar 28 Juin 2022, 21:56

Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute (Laëth) E8us
Image par inconnu et titre de Louis Aragon
Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute



Les immenses grilles noires s’écartèrent dans un craquement sinistre devant le propriétaire des lieux. Loin, au bout d’un chemin de cailloux blancs que la lune éclairait timidement, un grand château avait capturé l’horizon. Sa couleur était celle de la noirceur et ses quatre tours s’élevaient vers un ciel fait de charbon. Depuis l’extérieur, la lumière de quelques pièces scintillait timidement, comme sur le point d’être dévorée par l’ombre. « Viens. » répéta-t-il, à l’attention de Freyja. Il l’avait obligée à se hisser sur le dos d’un cheval aussi blanc que ses ailes. Lui montait un animal imposant et de la couleur des Rois Noirs. Il avait rendu la bête éternelle, afin qu’elle pût l’accompagner dès qu’il le désirait. La jument était la mère de la monture de Val’Aimé, celle-là même qui avait été à l’origine d’un conflit qui survivrait au temps et qui emporterait des conséquences que seuls les Ætheri et les Rehlas connaissaient en profondeur. D’une voix tendre, il indiqua à l’équidé de continuer sa route. Il n’en descendit qu’une fois devant les deux escaliers menant à l’entrée principale. Il passa une main sur le flan de l’animal, en s’imprégnant de sa texture. « Va maintenant. » lui indiqua-t-il, afin de lui signifier qu’elle était à présent libre. « Descend et suis-moi. » ordonna-t-il. « Toujours sans parler. » Il le lui avait déjà dit. C’était mieux ainsi, pour le moment.

Il monta les escaliers en caressant la rambarde et se posta devant la double porte. Celle-ci s’ouvrit presque immédiatement, sur un majordome qui le salua avec respect. Il entra. À l’intérieur, une haie de domestiques l’attendait. Tous s’inclinèrent selon les usages. « Bonsoir à tous. » répondit-il, une preuve d’égard déjà importante au sein de la société sorcière. Au fond de la vaste pièce qui servait à la fois de hall et de salle de bal, un autre escalier s’élevait vers un premier étage. Le balcon intérieur donnait une vue imprenable sur le rez-de-chaussée. Il gravit les marches après avoir tendu son manteau à une femme à la peau étonnamment blanche. Il tourna dans un couloir, puis un autre, ouvrit une porte, traversa une pièce, puis rejoignit un énième corridor avant de rejoindre un nouvel escalier. Le château était fait comme un labyrinthe. Il aimait que les visiteurs indésirables s’y perdissent. Le monstre qui vivait avec lui se repaissait parfois de la chair fraîche de ces derniers, lorsqu’ils s’approchaient de pièces interdites. Les Faes avaient écrit plusieurs contes à son sujet, si bien que nul n’avait encore en tête l’origine de celui-ci, ni même la potentialité qu’il pût exister.

Après plusieurs minutes à tourner, monter et retourner, Jun approcha sa main de la poignée de la pièce dans laquelle il souhaitait se rendre. Il aurait pu les téléporter mais il retardait l’instant. Il entra et referma la porte derrière Freyja. Sa chambre était claire. Un piano à queue s’y trouvait et prenait plus de place que le lit. De multiples étagères étaient accrochées aux murs et contenaient des livres calés grâce à des pots contenant du lierre. Les plantes tourbillonnaient autour de chaque attache disponible ou tombaient en ondulant en direction du sol. Certaines tiges montaient vers le plafond. Sur le matelas, plusieurs animaux au physique atypique dormaient, les uns contre les autres. Ils ne se réveillèrent pas à l’apparition des deux protagonistes.

L’ancien Empereur Noir soupira avant de passer ses doigts dans le nœud de sa cravate pour la retirer. Il la plia, la posa sur sa table, fit de même avec sa veste et déboutonna sa chemise. Il retira ses chaussures, ses chaussettes et enleva sa ceinture. Il pensa qu’une fois qu’on avait connu le kimono, il était impossible de se sentir à l’aise dans un autre vêtement. Peut-être le dit-il à haute voix mais il ne s’y attarda pas. Ce n’était pas ce qui le préoccupait. Maintenant que Freyja était là et que les statistiques temporelles le poussaient à croire qu’elle avait de grandes chances de lui reprocher ses comportements passés et présents ou bien de se recroqueviller sur elle-même, il n’était plus tellement pressé. Dans quelques autres Lignes, elle éructait d’une colère légitime à l’égard des Sorciers. « Je ne sais pas comment je vais expliquer ce que je m’apprête à faire… » murmura-t-il, avant de s’asseoir devant son piano. Il découvrit les touches et enfonça son doigt dans un si bémol pris au hasard. La marque d’esclave de la jeune femme brilla légèrement et se détacha lentement de son bras avant de s’envoler vers le lointain, comme les pappus d’un pissenlit. « Tu es libre de faire ce qu’il te plaît maintenant. »

772 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34795-jun-taiji#679068
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3853
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Sam 02 Juil 2022, 13:44



Unknown

Je me ronge le cœur
de ce cœur que j’écoute

En duo | Jun & Freyja



La tête haute, Freyja toisa Jun, avant de s’extirper de cette satanée selle d’amazone et de sauter à terre. Ses émotions à son égard ne diminuaient pas. C’était un mélange explosif, suscité par tout ce qui le séparait d’elle – sa tromperie et sa trahison, surtout – mais aussi par tout ce qui la raccrochait à lui – ses souvenirs et ses ressentis. C’était si intense qu’elle en avait mal au ventre. Sans se départir de son expression aussi féroce que méprisante, l’Ange emboîta le pas à son maître. Il s’était moqué d’elle, au bal. Elle se souvenait de tous ses mots, de tous ses gestes avec une acuité telle qu’il lui semblait pouvoir sentir leur empreinte sur son cœur et son corps. Il lui avait menti, il lui avait fait croire qu’il était celui qu’elle aimait, et il le lui avait fait croire à un moment où elle avait désespérément besoin de le voir, de lui parler et d’être rassurée. La terrible vérité, c’était même qu’il lui avait toujours menti. Là où il avait offert la vérité à Adam, il l’avait maintenue dans le cocon d’illusions que Kaahl créait autour d’elle. Il avait été là pour la réconforter et lui changer les idées quand elle découvrait péniblement la réalité, mais il n’avait rien dit, jamais. Il s’était amusé de ses questionnements sur son Humain tout en sachant pertinemment qu’elle en souffrirait. Il l’avait tenue dans ses bras avec la conscience de ses condamnations et, tout Dieu qu’il était, il n’avait rien fait. Il ne faisait jamais rien ; il jouait de son inconstance, de sa volatilité, et en gambadant ainsi sur ses sentiments, il les piétinait. Il était comme un enfant courant dans une prairie embellie par les fleurs : il écrasait sans considération, avec pour seul écho de ses méfaits son rire si détaché.

Silencieuse, elle le suivit à travers le dédale de couloirs, de pièces et d’escaliers formé par son château, jusqu’à ce qui ressemblait à une chambre. La présence du piano la frappa en pleine poitrine ; elle lui rappela où elle ne se trouvait pas. Elle détourna aussitôt le regard ; ses iris verts grimpèrent et descendirent le long des plantes. Sur le lit, d’étranges créatures dormaient paisiblement. Elle y reconnut le khami mais ne s’y attarda pas. Elle n’avait pas envie de s’accrocher à quoi que ce fût ici. Elle voulait partir, retourner près de Kaahl et se blottir contre lui. Elle voulait que tout ça s’arrêtât. Sa fatigue la lassait ; un besoin de repos la harcelait. Elle avait besoin de savoir, aussi, ce qu’il était advenu des siens. Étaient-ils rentrés chez eux ? À combien de guerriers s’élevaient les pertes ? Qu’allaient-ils faire, maintenant ? En quoi consistait cette renaissance que leur trépas devait engendrer ? Si tant était que cette fichue prophétie était vraie. La jeune femme s’entoura de ses bras et pinça les lèvres. Elle n’avait pas le temps d’être ici, elle n’avait pas le temps d’être avec lui. Elle n’en avait pas envie. Tout ce qu’elle se sentait capable de faire, c’était de vomir sa colère à son encontre et de partir en claquant la porte. Elle n’y était pas autorisée.

Le tintement de la note de musique la fit frissonner. Ou était-ce parce qu’il venait de briser le silence ? Freyja le scrutait, quand elle sentit son bras la chatouiller et un poids se soulever de sa poitrine. Elle regarda aussitôt son poignet. Le symbole qui la liait à Jun se décollait lentement de sa peau. Il s’arracha à elle comme une pointe de flèche d’une épaule, puis s’envola. Ses contours se déformèrent jusqu’à se briser ; et il s’évanouit dans le lointain. Muette, l’Ange posa à nouveau son regard sur Ezechyel. La présence de la marque ne faisait probablement aucune différence pour lui. Les Ætheri pouvaient s’adresser aux seigneurs et aux esclaves de la même façon. Ce n’était que symbolique. Pourtant, accompagné de ses mots, cela créa une forme d’hésitation chez l’Aile d’Acier. Sa colère rencontra un ersatz de reconnaissance ; c’était suffisant pour la tempérer, ne serait-ce qu’un peu, au moins pour les secondes à venir. Elle inspira, puis tourna les talons. « Au revoir, Jun. » La porte s’ouvrit et elle sortit de la chambre.

Tandis qu’elle dévalait l’escalier, une violente crampe comprima son abdomen. Elle s’arrêta et serra ses doigts autour de la rambarde, comme elle les avait serrés autour des rênes lorsque la même douleur l’avait frappée quand elle était à cheval. Puis, la pénibilité s’estompa, laissant simplement cette sensation diffuse, entre l’étouffement et la nausée. Quelle idée de se mettre dans des états pareils… L’Ange appela sa magie pour réordonner ses émotions, pour rechercher le calme dont leur violence les privait. Cependant, une nouvelle contraction lui déchira le bas-ventre ; tout vola en éclats. Ce n’était pas elle ; pas vraiment. À l’instant où elle le réalisait, elle sentit une chaleur entre ses jambes. La brune retroussa vivement sa robe et posa l’une de ses mains contre son sexe. Elle la ressortit. Les sourcils froncés, elle observa la couleur vermeil sombre qui tâchait ses doigts. Elle cligna des paupières, sans comprendre. Sans comprendre, et pourtant, les émotions se firent jour à l’orée de son cœur. Il battit plus fort ; il battait pour deux. La peur la heurta et elle sut qu’elle ne pourrait pas partir maintenant. « Jun. » appela-t-elle d’une voix faible. Ses doigts se mirent à trembler, tandis qu’elle sentait toujours le sang imbiber ses cuisses. « JUN ! » La sollicitation de ses abdominaux la plia en deux. Toujours cramponnée à la rambarde, l’Ange essaya de remonter les escaliers. Elle plaqua une main sur son ventre et serra. Elle savait ce qu’il se passait. Elle était en train de perdre quelque chose, quelque chose de si minuscule que ça n’aurait pas dû avoir d’effets si immenses.



Message I – 975 mots

On commence dans la joie et la bonne humeur nastae




Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute (Laëth) 1628 :


Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute (Laëth) 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
◈ Parchemins usagés : 5278
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Sam 02 Juil 2022, 15:55

Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute (Laëth) E8us
Image par inconnu et titre de Louis Aragon
Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute



« Tu es mesquin. » Jun enfonça une autre touche prise au hasard sans répondre à son frère.  « Tu refuses de te battre. Tu es lâche. » « À qui la faute ? » L’accusation sous-jacente ne lui était pas destinée et peut-être n’avait-elle aucune importance. Quand bien même aurait-elle trouvé les oreilles du coupable, la sentence n’aurait pu s’appliquer. Ce n’était pas intentionnel. Quant au reste, cette affirmation de refuser le duel, elle lui paraissait risible. Quel duel ? Il n’y avait de duel qu’à partir du moment où il décidait de se diminuer pour maintenir un semblant de compétition, compétition factice qui plus est. « Tu comptes accuser Oni ? » « Non. » Ils n’avaient pas besoin de parler mais, depuis quelques temps, Jun refusait presque systématiquement de communiquer autrement. Les autres Ætheri étaient donc obligés de s’adapter, à moins qu’ils ne décidassent de renoncer. « Tu comptes te défendre ? » Les doigts du musicien s’abattirent sur deux touches en même temps, d’une façon désagréable. Il tourna la tête. « Je me demande… Tu n’as vraiment rien d’autre à faire que de me coller comme une sangsue ? » Il se leva et marcha vers l’autre d’un pas décidé. « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » Sa voix portait la colère qui touchait de plein fouet la grande majorité des Mortels. Le plus âgé des deux fronça les sourcils sans répondre de prime abord. Puis, d’un mouvement des mains visant à temporiser et à calmer la situation, il finit par lâcher : « C’est vrai. Ça ne me regarde pas. Fais ce que tu veux. Si tu as la charge de la Vie et de la Mort, c’est qu’il y a une raison. » Il se tut et reprit. « Mais sache que tu pars en vrille. » Les secondes s’égrainèrent, emportant avec elle les appels de l’Ange. « Vas-t-en. » articula celui qui était aussi le Dieu de la Guerre d’une voix ferme. « Ne m’oblige pas à te chasser. »

Lorsque Jun sortit de sa chambre, ce fut d’un pas mesuré. Prenait-il son temps ? Peut-être. À moins que son comportement ne fût que le symptôme presque trop visible de son absence de volonté de se rendre à destination. Il avait comme oublié cette version-là. Il ne l’appréciait pas et, pourtant, actuellement, il ne voulait pas qu’elle se passât autrement. Il se voyait presque agir en avance, comme si un chemin tout tracé se dessinait devant lui. Il savait qu’il n’était pas soumis au Destin et que son histoire n’appartenait qu’à sa volonté propre. Il pouvait faire plier les Mortels, il pouvait jouer avec l’espace. Ses rapports avec autrui n’étaient que le fruit d’une fantaisie. Il jouait à être ce qu’il n’était pas. S’il avait paru tel qu'il était, alors ils n’auraient eu d’autre choix que de se prosterner. Combien de temps pourrait-il encore faire semblant ? Semblant de jouer au même jeu qu’eux ? De subir les mêmes règles qu’eux ? Et que se passerait-il lorsqu’il cesserait de refuser l’omniscience sur ce qui n’appartenait pas au domaine du divin ?

Il s’arrêta sur le palier et posa les yeux sur l’Ange. Se défendre ? Il voulait qu’il se défendît ? Mais se défendre de quoi ? Il était le seul à décider de la Vie et de la Mort. Il devait simplement s’entretenir avec le Destin pour que l’ensemble fût cohérent. Il n’allait pas accuser Oni. Pas plus qu’il n’allait se défendre. Il était coupable et était conscient de sa culpabilité. Il était coupable pour la vie créée et pour la vie reprise. Mais ce n'était pas le fond du problème puisque la maternité l'aurait brisée. Le problème était ailleurs. Il ne pouvait juste pas être là pour elle. Ce n’était pas sa fonction que celle de la réconforter à chaque fois que son fils la blessait, à chaque fois que son existence même la blessait. Il n’était pas son ami et ne voulait pas l’être. Ce n’était pas lui qu’elle devait appeler. Il valait mieux qu’elle cessât parce qu’il ne lui répondrait plus. Il était allé la chercher, il l’avait libérée. Les choses s’arrêteraient là. « Au revoir, Freyja. » dit-il, avant qu’elle ne disparût de sa vue.

À la place qui avait été la sienne, ne restaient plus que quelques traces de sang qu’il ne retira pas. Il tourna les talons, comme elle l’avait fait plus tôt, et se rendit de nouveau dans sa chambre. Il s’approcha de son lit et des animaux qui y dormaient. Il s’y coucha doucement et posa son visage contre les poils doux de l’une des bêtes. Il déplaça son bras et les entoura avec. Un jour, peut-être, cesserait-il d'entendre battre son cœur.

753 mots
Et on termine dans la joie et la bonne humeur xD Il a vrillé x)

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34795-jun-taiji#679068
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Je me ronge le cœur de ce cœur que j'écoute (Laëth)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» | Un songe entretient dans mon cœur un chagrin qui le ronge
» [RP Dirigé - Mission] Apaise ton cœur. | Laëth
» [Q] - La vulnérabilité (Laëth)
» La rencontre | Laëth
» [X, IX] - Nos racines | Laëth
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Nementa Corum-