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 Ensemble à tout jamais | Hanako

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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Ven 27 Mar 2020 - 22:44

Ensemble à tout jamais | Hanako Greenl12
Ensemble à tout jamais


La brise qui remuait les branches dépouillés de feuilles des végétaux était affreusement fraîche, voire glaciale, en ces premières heures de l'après-midi. Malgré la plaisante chaleur que l'astre de Jeriel dardait timidement sur la sylve de Melohorë, malgré le Printemps dont le retour s'annonçait prochainement, le froid infligeait sans pitié ses morsures à ceux qui osaient le défier en se parant avec insolence de tenues bien trop légères pour se préserver de ses caprices impétueux et imprévisibles. Son souffle pénétrait jusqu'aux os des imprudents qui avaient eu le malheur de sous-estimer sa vigueur, même en cette fin tant attendue de saison. Eliël s'essoufflait progressivement, mais sa dominance, elle, refusait de se soumettre à l'arrivée bien plus qu'imminente du beau temps en crachant à tout va et vient ses flocons de neiges et sa givre sibérienne sur la Nature déjà meurtrie par son œuvre inhospitalière. Comme un tyran avide de son pouvoir, l'hiver, désemparé de voir ainsi son règne s'achever, s'efforçait de faire perdurer sa marque dans la conscience collective avant que le son des clochers d'Yvënthys, annonciateurs fatidiques de la renaissance printanière après des mois et des mois de léthargie, se mette à retentir sur l'ensemble du territoire. Un soupir las quitta furtivement la barrière de mes lèvres en dessinant une volute blanchâtre façonnée par la condensation de mon souffle. Mon visage ne trahissait aucune contrariété et pourtant, je déplorais en silence l'absence de soleil – ce dernier étant désormais enfoui derrière l'épaisseur des nuages – pour dissiper les frissons qui parcouraient mon épiderme. Leurs griffures ne m'étaient pas insupportables en soi, mais depuis que l'on m'avait assigné – bien que provisoirement – à la gestion de la sécurité au sein des Mines de Cintha, la froideur m'était devenue beaucoup trop familière à mon goût, presque autant que la pénombre et l'étroitesse des endroits clos.

Alors que mes pensées s'envolaient parmi mes réminiscences des souterrains, un gazouillement me tira abruptement de ma torpeur. Assise sur mes genoux, Thalia jouait gaiement avec une peluche confectionnée par les petits soins de son frère aîné, Dærion, qui l'avait cousue dans l'intention de représenter un pingouin. Même si le résultat n'était pas parfait, la poupée avait su conquérir le cœur de sa petite sœur dont le bas-âge, naturellement, la dépourvoyait de considérations artistiques : tous les jouets existaient pour lui plaire et ce, sans égard à leur apparence ou à leur forme. Je souris. Mû par un instinct protecteur, je resserrai tendrement mes bras autour de ma fille afin de la protéger du froid, bien qu'elle fût déjà emmitouflée de plusieurs couches de laines et de fourrures en guise de protection. Lové dans mon étreinte, l'enfant se mit à rire en agitant son jouet avec frénésie. « Fais attention ou tu vas le lâcher miqui. » la prévins-je en souriant. Trop tard. Thalia avait déjà lancé sa peluche en esquissant un geste brusque. Celle-ci se fit transporter par le souffle du vent avant de s'écraser mollement dans la neige, aux pieds d'une inconnue. « Je t'avais prévenu. » murmurai-je à l'oreille de ma fille qui affichait une mine déconfite. Prenant le bébé dans mes bras, je me redressai pour m'approcher de la femme qui se tenait devant le jouet en forme d'oiseau et dont les traits, en partie dissimulés par les ombres des conifères sillonnant le pourtour du chemin vers l'entrée de ma maison, m'étaient curieusement familiers. « Excusez-moi. » l'apostrophai-je poliment, malgré l'étrange sentiment qui enserrait ma poitrine. En croisant son regard, je sentis mon cœur bondir. Non, c'était bien plus qu'une simple impression de familiarité. Je connaissais cette femme. « Ma fille a échappé son jouet près de vous et je me demandais si vous ne pouviez pas la récupérer pour moi, s'il vous plaît ? » continuai-je avant de me figer subitement sur place. Mes yeux s'étaient agrandis sous l'effet de la surprise. C'était elle. L'Orine du Rêve, la même qui m'avait défié à un duel dans l'enceinte d'une taverne onirique de Lumnaar'Yuvon. Ma voix se bloqua instantanément au fond de ma gorge, laissant planer un temps de silence avant que je reprenne la parole dans un murmure hésitant, incertain : « ...Hanako ? »

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Sam 28 Mar 2020 - 7:39


Image réalisée par jingyu shen

Ensemble à tout jamais
Need - Hana Pestle; Piano version

Hanako passa à nouveau ses mains dans ses cheveux, soucieuse de vérifier qu'ils étaient toujours impeccablement coiffés. Elle les avait soigneusement tressés puis les avait plaqués contre son crâne, en faisant une couronne qu'elle avait parée d'un joli ruban – celui que Bae lui avait offert pour son dix-septième anniversaire. « Cesse de gigoter comme ça. » s'amusa le garçon en observant son amie. Lorsqu'elle ne vérifiait pas ses cheveux, elle tentait vainement de tirer sur ses vêtements, comme si cela pouvait subitement les rendre plus élégant. La blonde soupira. « Mais j'ai tellement honte de me présenter à lui de cette façon ! » se plaignit la Hanatsu. « C'est tellement dommage que cette robe ait été tâché de sang et que nous n'ayons pas pu les effacer ! Elle aurait été beaucoup plus convenable pour cet événement ! Tu te rends compte ? C'est la première fois que je le rencontre et je ressemble à une simple badaud. Non, pire, on dirait que j'ai réellement passé des jours entiers à marcher ! » Bae fit mine de réfléchir. « Ah oui, ça... Hum... Laisse-moi réfléchir. Eh bien, peut-être est-ce parce que tu as passé des jours à voyager. Et même plus que ça. » Hanako balaya la remarque d'un geste de la main. Cela n'avait pas d'importance. Que le voyage eut été éprouvant ou non, elle aurait voulu paraître ravissante pour son futur Maître. Lui faire une bonne impression. Et ce n'était certainement pas avec ces guenilles qu'elle y parviendrait. Sentant l'anxiété monter encore en elle, Hanako se remit à tripoter ses mèches. « Tu sais, la plupart des hommes seraient ravis que tu fasses tout ce chemin pour venir à leur rencontre. Si Ezechyel se moque de toi à cause de ta tenue, après tout ce que tu as traversé pour venir jusqu'à lui, c'est que c'est un idiot, voilà tout. » prenant un air courroucée, la jeune Orine enfonça son indexe dans les côtes de son camarade. « Eh ! » protesta-t-elle. « Ezechyel n'est pas un idiot ! C'est même tout le contraire, alors garde ta langue dans ta poche ! T'es juste jaloux ! » Bae rigola avant de s'arrêter de marcher. « Oui, peut-être que je suis un peu envieux, en effet... » Comme souvent, il posa un regard protecteur et bienveillant sur sa meilleure amie. « Bon je ne veux pas m'approcher d'avantage. C'est à toi de tout gérer, maintenant ! » encouragea-t-il en prenant les mains de la jeune fille entre les siennes. Ce simple contact sembla la détendre légèrement. Un sourire malicieux s'était dessiné sur son visage. « La prochaine fois que tu me verras, je serai une femme totalement différente ! » promit-elle avant de continuer sur le sentier qu'ils empruntaient.

L'Orine finit par apercevoir son futur Maître. Il était assis près de sa maison – que l'étrangère avait réussi à trouver en demandant son chemin – tenant dans ses bras une adorable fillette. Hanako s'arrêta un instant pour inspirer profondément. Elle sentait son coeur battre la chamade. C'était maintenant. Elle allait enfin pouvoir rencontrer cet Homme qu'on lui avait promis. Celui qui avait obsédé ses pensées depuis son départ de Maëlith. Angoissée, la demoiselle se mordilla la lèvre mais s'avança encore un peu, jusqu'à se faire arrêter par une peluche qui atterrit à ses pieds. Un sourire attendrit éclaira la mine de la voyageuse. Avec lenteur, elle se baissa pour ramasser l'objet. Il semblait représenter un drôle d'oiseau noir et blanc, aux ailes courtes et au bec coloré. La facture était maladroite, sans doute était-ce là l'oeuvre d'un habitant du village. Peut-être le grand frère de cette petite ? La blonde avait eu accès à quelques informations sur l'homme, y compris des données sur sa famille. Elle savait donc qu'il avait plusieurs enfants et qu'il partageait son foyer avec son épouse. Hanako se redressa tout en dépoussiérant le doudou, affichant toujours un sourire éclatant. « Oui bien sûr ! » répondit-elle lorsqu'il lui demanda de lui rendre le jouet. La blonde s'approcha donc du duo et, braquant ses yeux sur la fillette – qui était beaucoup moins intimidante que son père – elle lui tendit son bien. « Tiens, voilà pour toi. » murmura-t-elle. Elle releva brusquement la tête, surprise d'entendre son prénom de la bouche de son prétendant. « Comment... Comment connaissez-vous mon nom ? » demanda-t-elle. Elle cligna quelques fois des yeux, stupéfaite, avant de s'écarter d'un pas, resserrant son manteau contre elle. Il faisait drôlement froid. Elle qui s'était attendue à un climat doux et agréable, elle devrait revoir sa géographie. « Je... Je m'appelle bien Hanako, et vous, vous êtes Ezechyel. » enchaîna-t-elle. « Je suis venue de très loin pour vous trouver. » Le continent mystérieux n'était pas la porte d'à côté, en effet. « Sans doute avez-vous déjà entendu parler des Orines ? »
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Ezechyel
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Ezechyel
Lun 30 Mar 2020 - 22:38

Ensemble à tout jamais | Hanako Greenl12
Ensemble à tout jamais


« Merci. » avais-je répondu d'une voix reconnaissante lorsque la femme glissa le jouet entre les petites mains gantées de ma fille. Cette dernière avait momentanément perdu le sourire, portant un regard curieux sur le visage étranger qui s'était penché au-dessus d'elle. Délaissant sa peluche en second plan, Thalia avait braqué toute son attention sur sa bienfaitrice dont la coiffe tressée arborait une pigmentation similaire à celle de ses parents. Une ombre d'appréhension voila nerveusement ses iris azurés, tel un présage à l'encontre d'une explosion imminente de cris et de larmes, jusqu'à ce que le rire vienne s'emparer de sa détresse. Alors que le son de ses gazouillements amusés comblait la lourdeur de mon propre silence, je reprenais lentement contenance devant la voyageuse en effaçant l'ahurissement qui maquillait mes traits. Pourtant, malgré l'impassibilité que je faisais transparaître sur les lignes de mon faciès, je sentais le trouble oppresser mon cœur à chaque battement qui bondissait à l'intérieur de ma poitrine. Je ne bougeai plus. La tension crispait le moindre muscle de mon corps. Qu'est-ce que ça veut dire ? Mes prunelles s'étaient plantées sur l'Orine dans l'intention de cueillir son regard fuyant. Je la toisai avec insistance. Pourquoi la femme que j'ai rencontrée en Rêve se trouve-t-elle devant moi ? Les questions bourdonnaient pêle-mêle dans ma tête. J'étais confus, désarçonné. Avais-je eu affaire à un Songe prémonitoire ? À une sorte de vision du futur, malgré l'étrangeté de son contexte ? Peut-être. Je n'en savais rien. Contractant la mâchoire, j'étouffai un soupir entre mes dents. « Comment... Comment connaissez-vous mon nom ? » Je clignai des paupières à quelques reprises. J'avais vu juste. Il s'agissait bel et bien d'elle. Si le doute m'avait à un moment submergé, celui-ci venait de se volatiliser. « C'est compliqué. » lui avouai-je après une longue hésitation tout en esquissant un maigre sourire. Vagues, obscurs, nébuleux, mes propos n'apportaient aucune véritable lumière sur la confusion qui se lisait dans l'expression ébahie de mon interlocutrice. Pourtant, ces trois mots reflétaient avec justesse la manière dont je considérais la situation. Qu'aurais-je été censé lui dire de plus sans l'effrayer plus que de raison? Son pas de recul ne s'était pas dérobé à ma vigilance. Un soupir quitta furtivement l'ouverture de mes lippes. L'absurdité des circonstances était déplaisante pour nous deux : je me méfiais et elle, pour sa part, semblait anxieuse. Elle aussi connaissait mon prénom. Toutefois, je ne lui fis pas l'offense de lui demander où elle s'était procuré l'information. J'étais conscient de ma propre notoriété à l'échelle mondiale. Cependant, lorsque la jeune femme fit mention des Orines, un sourire naquit vaguement sur les lignes de mon visage. Ainsi, le Monde des Songes était capable de façonner un soupçon de réel ? « Bien sûr. » confirmai-je d'un hochement de tête. Qui n'avait jamais entendu parler de ces créatures enchanteresses, enfants des Arts et du Beau, que tant d'hommes convoitaient pour leur beauté et leur rareté?

« Vous êtes une Orine, n'est-ce pas? » Il ne s'agissait pas réellement d'une question. Même si l'intonation de ma voix semblait suggérer le contraire, la lueur qui brûlait au fond de mes yeux ne me trahissait pas. Prévoyant d'avance le questionnement qui allait franchir les lèvres de Hanako, je tentai de la rassurer : « Vous vous demandez sans doute comment je le sais ça aussi, mais croyez-moi quand je dis que ce n'est pas facile à expliquer. » Jusqu'à quel point un Rêve pouvait-il servir d'explication crédible et sensée à ses yeux? Je l'ignorais, mais les faits étaient là. Elle n'avait aucun moyen de les nier, à moins de m'accuser d'user de Magie pour authentifier son identité et sa race – ce qui n'était pas le cas. Mon regard s'attarda un instant sur sa tenue. « Vous devez avoir froid avec ces vêtements. » Je marquai une pause. « Si vous êtes ouverte à ma proposition, je suggère de poursuivre notre conversation à l'intérieur. » Je repositionnai Thalia dans le creux de mes bras avant de tracer mon chemin jusqu’à ma porte d’entrée dont je tournai doucement la poignée à l’aide de ma main libre. Tout en me décalant sur le côté, j’invitai la jeune femme à pénétrer dans l’enceinte chaleureuse de ma demeure. Une fois à l’intérieur, je retirai mon manteau et celui de ma fille, puis guidai la jeune Orine jusqu’au salon où je la conviai amicalement à s'asseoir avant de prendre moi-même place sur un fauteuil qui lui faisait face. Un silence nous engouffra quelques secondes ; silence que je rompis en reprenant le flambeau de la parole. « Les explications, donc. » Je ne savais pas vraiment par où commencer. Inspirant une bonne quantité d'air dans mes poumons, j'expirai mon souffle longuement avant de poursuivre. « Si, pour vous, il s'agit sans doute de notre première rencontre, ce n'est pas tout à fait le cas pour moi. » Direct et précis, je m'étais épargné de toutes frivolités dans la mise en contexte afin d'aller droit au but. J'enfonçai le dos dans le coussin de mon siège. « Je vous ai déjà rencontré une fois, dans un Rêve. » Le dire tout haut était tout aussi étrange que de le penser tout bas. Néanmoins, ce fut avec calme et placidité que je lui décrivis en détails le contenu de ce Songe qui nous liait inexorablement, ne m'arrêtant qu'une fois mon récit terminé.     

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Sól
Ven 3 Avr 2020 - 8:40


Image réalisée par jingyu shen


Hanako acquiesça lentement de la tête pour confirmer les dires du blond. Elle n'était pas certaine que ce fut nécessaire mais ne put s'empêcher de le faire, un léger sourire apparaissant sur ses lèvres. Si le ton de l'homme s'était fait interrogatif, ses yeux ne laissaient aucune lueur de doute percer, n'entrevoir aucune once de questionnement. Au contraire, ils brillaient d'une assurance calme et indétrônable, comme si cela lui avait paru être une évidence. En était-il arrivé à cette conclusion en l'observant ? Impossible : Hector s'était assuré que ses deux protégés se débarrassent de tous les signes distinctifs qui auraient pu les associer à leur race, leur interdisant même les excès de coquetterie avant aujourd'hui. Ezechyel avait-il deviné à cause de son introduction ? Peut-être. Elle l'avait dit elle-même : il était très intelligent. Ça ne l'aurait pas surprise qu'il comprenne grâce à si peu. Son sourire s'affirma avant de vaciller en écoutant le blond. Y avait-il une autre raison pour qu'il connaisse sa Nature ? La jeune fille fit légèrement la moue, quelque peu ébranlée par ses paroles. La façon qu'il avait de dire ça, avec un air impassible et sérieux, l'angoissait. Inconsciemment, les mains de l'Orine se mirent de nouveau à tirer sur le tissu de son manteau. Lorsque l'homme l'invita à entrer chez lui, la blonde accepta. « Ce serait avec plaisir. Mes vêtements ne sont effectivement pas adaptés pour la saison. » laissa-t-elle échapper avec un léger rire d'embarras. Ce n'était pas aussi rude que le climat auquel elle avait dû s'adapter sur les terres des Magiciens mais elle se sentait grelotter. La Hanatsu mit quelques secondes avant d'oser s'introduire dans la demeure. Encore une fois, son cœur s'était accéléré sous l'effet de l'excitation. Une fois à l'intérieur, ses joues s'empourprèrent : résultat de son émoi ou de la différence de température, elle n'en savait rien. C'était dans tous les cas assez agaçant. Pour y remédier, elle appliqua ses mains encore fraîches sur son visage. Ses yeux scrutèrent l'intérieur de la maison, s'accrochant sur des points de détails qui lui arrachèrent des sourires en coin - elle tentait de ne pas trop paraître béate et essayait de calmer les coins de ses lèvres qui semblaient bien décidés à remonter malgré elle. Suivant les directives de l'Ygdraë, la demoiselle ôta sa cape de voyage et prit place sur le fauteuil qu'il lui indiqua.

L'Orine inspira profondément. Elle avait préparé un discours. Un monologue censé résumer la situation, pour qu'il comprit bien tous les enjeux qui étaient sur le point de se dérouler. Souligner l'obligation qu'il avait à répondre correctement à son énigme, ce que cela impliquerait pour la relation qui se créerait alors, les devoirs qui lui incomberaient par la suite... Mais elle fut coupée dans son élan. Patiente, elle écouta les explications de son futur maître. A chacun de ses mots, son visage s'était fait de plus en plus soucieux, ses traits laissant s'exprimer l'incompréhension totale qui la rongeait. Lorsque le blond eut terminé de parler, elle laissa un léger silence s'installer, ses mains jouant avec le tissu de son pantalon avant de remonter vers son poignet. On n'en voyait plus les marques mais Hanako avait parfois la désagréable impression de sentir la sensation des crocs s'enfoncer dans sa chaire, la démangeant viscéralement. « La bonne nouvelle... C'est que je n'ai pas besoin de vous embrasser. » laissa-t-elle échapper avant de rire nerveusement. « Le lien s'établit toujours après une énigme. » souffla-t-elle avant de baisser les yeux, son teint s'empourprant à nouveau à cause du souvenir du baiser qu'ils avaient échangé en rêve. Sans s'en rendre compte, la demoiselle se mit à se pincer les lèvres, hésitant sur la démarche à suivre. Devait-elle cacher qu'elle avait, elle aussi, partagé ce rêve ? Il semblait tout aussi troublé qu'elle, elle ne voulait pas l'inquiéter davantage... Cela dit, lui faire des cachotteries n'était pas une bonne idée. De toute manière, il le découvrirait aussitôt le Lien établi. La blonde secoua légèrement la tête, comme pour se ramener à l'instant présent. Son regard azuré se braqua à celui de l'Ygdraë. « Cependant... Je dois vous avouer avoir, moi aussi, fait cet étrange rêve... Je ne sais pas ce que ça signifie et j'en suis tout aussi troublée que vous... » Mal à l'aise, elle se tortilla sur le fauteuil. « J'étais impatiente de vous rencontrer depuis... Depuis très longtemps, à vrai dire. Je ne me suis donc pas inquiétée plus tôt de ce rêve que j'avais simplement mis sur le compte de l'excitation. Mais maintenant que vous me dites l'avoir fait également... » Elle laissa sa phrase en suspens. « C'est un peu étrange. » avoua-t-elle en faisant une moue perplexe. « Mais ça ne change rien à mes plans, cela dit. J'ai toujours l'intention de faire de vous mon Maître, si vous le permettez. » assura-t-elle d'une vive voix tout en se redressant. Elle était désormais assise sur le bord du siège, comme si elle cherchait à s'approcher au maximum de son promis. « Je ne suis pas très douée en cuisine mais je fais de délicieuses lasagnes aux épinards. Je peux m'occuper de toutes les tâches ménagères et j'adore les enfants. » dit-elle en glissant un regard attendri vers la fillette. « Et je sais aussi me battre ! Enfin, j'apprends encore, mais Hector dit que je me débrouille bien. » Il rajoutait souvent "pour une Orine", mais la blonde garda ce détail pour elle. « Et j'étudie aussi l'Hyriël. C'est compliqué mais je m'accroche. » Ce n'était, finalement, pas si éloigné du Niseis.

Se rendant compte qu'elle s'était légèrement emportée, soucieuse de faire valoir ses qualités aux yeux de son futur Maître, Hanako se mordit la lèvre pour se forcer à se taire. Gênée, elle esquissa un sourire navré tout en se renfonçant dans son siège. Elle lissa sa tenue du plat de la main, comme si ce procédé pouvait la délivrer de la nervosité qui avait graduellement monté en elle. « Accepteriez-vous de répondre à mon énigme ? » demanda-t-elle avec plus de calme cette fois-ci.

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Ezechyel
Mar 29 Sep 2020 - 15:53

Ensemble à tout jamais | Hanako Greenl12
Crédit : Greenleaf by ViaEstelar
Ensemble à tout jamais



En voyant les traits de l'Orine se décomposer graduellement à chaque nouvelle information que je lui révélais, mon subconscient se maudissait intérieurement d'avoir pris la décision de narrer les événements du Rêve avec si peu de tact et de finesse. Cette décision m'apparut d'autant plus discutable lorsque, au terme de mes aveux, je me mis à contempler le creux de ses iris marrons. Ceux-ci étaient voilés par une confusion anxieuse derrière laquelle, on le devinait, se terrait un embarras plus grand encore. Quoi de plus normal me direz-vous : en règle générale, les personnes un tant soit peu sensées n'iraient jamais raconter de telles histoires à un étranger, quand bien même ce dernier s'avérait être une Enfant de Kennocha venue expressément pour se Lier à vous. Seulement, l'étonnement que son apparition, en chair et en os, avait suscité en moi m'avait totalement pris de court, de telle sorte que, sans vraiment le vouloir, je m'étais trahi en l'appelant par son prénom. À vrai dire, si cela n'avait tenu que de ma volonté, et non pas d'une impulsion abasourdie, j'aurais volontiers choisi de taire entièrement le volet du Songe et des expériences que j'y avais vécu afin de m'enquérir, en toute convenance, du but recherché par la jeune femme. Cela nous aurait, à ne point douter, préservé de la gêne occasionnée par ce vide qui flottait entre nous, comme un rappel amer de la maladresse dont j'avais fait preuve. Évidemment, mon intention n'avait pas été de lui faire peur en divulguant ainsi la vérité – même si l'ambiance régnant dans la pièce semblait fortement suggérer le contraire – mais plutôt de la dispenser en futilités qui auraient donné la nette impression de tergiverser inutilement. Il va sans dire que cette entreprise, que j’estimais pourtant louable, n’avait pas fonctionné comme je l’espérais à prime abord. Toutefois, avec du recul, je concevais qu'il m'aurait sans doute été impossible de passer sous silence la raison qui expliquait pourquoi son identité ne m'était pas étrangère.

Les rires qui s’échappèrent subitement des lèvres de ma fille parvinrent spontanément à me tirer de mes pensées, juste à temps pour percevoir la réaction de Hanako. Sa réponse, contre toute attente, me soutira un sourire duquel transparaissait une pointe de soulagement. Je savais que les contraintes du Lien, telles que présentées à travers le Rêve, étaient au fond absurdes, mais que l'Orine me le confirme en toute assurance n'en restait pas moins étrangement rassurant. Cela faisait également une chose de moins à expliquer à Mircella. « Bien sûr. Ce n'était qu'un rêve après tout. » affirmai-je tout en repositionnant Thalia sur mes genoux. Néanmoins, lorsque je relevai les yeux en direction de la Hanatsu, le trouble rougissant qui maquillait son faciès me laissa perplexe. La jeune femme semblait hésiter à reprendre la parole, comme si elle pesait le pour et le contre de quelque chose. Instinctivement, mon corps se tendit, quoique de manière presque imperceptible, en anticipant le pire. Cependant, bien que la révélation s'avérât, au final, inoffensive, cette dernière était bien loin d'être anodine. « Comment est-ce possible? » chuchotai-je sans détacher mon regard de la Fille de Maëlith. Quelles étaient les chances que deux individus ne s'étant jamais rencontrés auparavant puissent se partager exactement le même Rêve ? Ça n'avait aucun sens. « Ce n'est sans doute pas une coincidence. » répondis-je devant sa mine soucieuse, sans pour autant chercher à justifier mon point de vue. Comment l'aurais-je pu? Outre l'étrangeté du phénomène onirique, je ne détenais aucune preuve de ce que j'avançais, même si le constat restait dérangeant.

Cela étant dit, je n'insistai pas plus longtemps sur la question, remarquant le désintérêt de l'Orine à ce sujet. Quoi qu'il en coûte, elle était déterminée à créer le Lien, et cela se voyait notamment par l'enthousiasme avec lequel elle vantait ses mérites en tant que Fille des Arts. Ce fut donc d'une oreille attentive que j'écoutai son discours tout en faisant sauter Thalia sur mes cuisses. Silencieux, je n'intervins qu'à la fin de son monologue en esquissant un sourire approbateur. « Je vois que vous avez bien anticipé ce qui vous attendait avant même de me rencontrer. C'est très bien. » la félicitai-je en toute sincérité. Elle était prévenante, et il s'agissait d'une qualité que j'admirais énormément. Prenant brusquement un air plus grave, je poursuivis : « Votre voyage a dû être long, mais j'espère qu'il s'est déroulé sans encombre. J'ai entendu dire que des Orines se faisaient enlever à proximité des Terres d'Émeraude et un peu partout ailleurs. Il ne vous est rien arrivée de trop dangereux? » demandai-je sur un ton on ne peut plus sérieux avant de me détendre légèrement pour répondre à sa question. « J'accepte. » Je marquai une courte pause. « Si je réponds correctement à votre énigme et que le Lien se crée, à quoi dois-je m'attendre exactement ? » On disait que les Orines, une fois Liées à leur Maître, étaient capables de sonder les pensées les plus intimes de ce dernier, mais l'inverse était-il également réalisable? Jusqu'à quel point la connexion entre un Maître et son Orine pouvait être puissante, profonde? Je posai chacune de ces questions l'une à la suite de l'autre, tranquillement, pendant que la petite Ygdraë, qui avait dépensé toutes ses énergies à rire et à sautiller, s'assoupissait progressivement dans le creux de mes bras.

✠ 961 mots
Désolée pour le retard >.<

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Sam 31 Oct 2020 - 10:11


Image réalisée par jingyu shen

Ensemble à tout jamais
Greta Svabo Bech - Circles

La tension contractait la moindre fibre de son corps, à tel point que cela en devenait douloureux. Même si elle l’avait voulu, la blonde aurait cependant été incapable de se détendre : l’appréhension était trop intense ; le suspense : insupportable. Toute sa vie, elle n’avait vécu que pour une chose : trouver le maître qui lui était destiné et le servir au mieux. Lorsque Marcus lui avait fourni sa Liste, elle ne l’avait pas parcouru entièrement. Elle s’était arrêtée au premier nom : Ezechyel Valärunkar. Les autres ne l’intéressaient pas. Ils n’étaient pas son véritable âme-sœur. Ils n’étaient que des solutions de secours, pour qu’elle ne se retrouve pas seule dans le cas où le Lien ne s’établirait pas du premier coup. Mais la blonde ne désirait personne d’autre que l’Ygdraë. Elle avait déjà envisagé sa vie à ses côtés, ici. Toute autre possibilité lui était douloureuse à imaginer. Mais l’Enök, lui, n’avait pas eu connaissance de sa venue. Elle était une simple étrangère dont il ne connaissait rien – si l’on omettait ce rêve étrange qui lui avait révélé au préalable son identité. Il n’avait aucune raison d’accepter – aucune de refuser non plus, ceci dit – et ce songe semblait véritablement l’avoir troublé. Était-ce inquiétant au point qu’il puisse préférer s’abstenir ? Avait-il besoin de trouver une explication avant de pouvoir passer à la suite ? Hanako, elle, aurait volontiers mit tout cela sur le compte du Destin. Une sorte de rêve prémonitoire, pour entrevoir ce qui les attendait. Bien sûr, elle ne désirait pas embrasser son Maître. Elle était au courant que son cœur était déjà pris par une autre et ce n’était aucunement un problème. Les Orines s’accommodaient parfaitement du Lien que décidait d’établir l’homme qui les possédait. Qu’il s’agisse d’amour romantique, fraternel, d’une complicité amicale ou simplement d’une personne de confiance : tout lui conviendrait. La légende du fil rouge prétendait que les deux âmes sœurs étaient reliés par un lien invisible, et pourtant incassable, qui les unirait pour l’éternité. Peut-être que le Lien de Mère Nature leur avait permis d’établir cette première connexion, tout simplement ?

Un sourire traversa son visage lorsque l’elfe la complimenta sur son application. Elle inclina respectueusement la tête pour le remercier – sa voix était trop nouée pour qu’elle puisse parler. Elle déglutit : c’était un bon signe, n’est-ce pas ? Elle n’en pouvait plus d’attendre la réponse à sa question mais elle garda néanmoins le silence, écoutant les paroles de son hôte. Lorsqu’il aborda les enlèvements des Hanatsu, son ventre sembla soudain rempli de plomb. Sa gorge se noua d’autant plus, et la détresse se peignit sur son visage, le temps d’un instant. Elle sentit les larmes menacer de monter et ses mains trembler légèrement. La blonde se mordit férocement l‘intérieur des joues puis se racla la gorge. Elle força les commissures de ses lèvres à remonter en un sourire factice, essayant de chasser la détresse qui menaçait de la submerger. Elle refoula les terribles souvenirs de cette nuit, la culpabilité qu’elle ressentait à l’encontre de Ran, son désir de partir à sa recherche… Si elle ne pourrait rien cacher au blond, il était encore trop tôt pour qu’elle puisse se livrer à lui sur les événements de cette nuit-là. « Je suis arrivée jusqu’ici. » commença-t-elle. Sa voix était légèrement vacillante. Elle se racla à nouveau la gorge pour essayer de la rendre plus assurée. « Il ne m’est rien arrivé de grave. » mentit-elle. Soutenir le regard de son élu alors qu’elle proférait un mensonge lui était impossible. Elle reporta son attention sur la fillette qui s’assoupissait peu à peu entre les bras de l’homme. Cette vision l’apaisa légèrement.

Heureusement, l’Ygraë n’insista pas davantage. Hanako soupira de soulagement en entendant la réponse positive. Son sourire se fit plus franc, sincère cette fois. Son corps se détendit tout d’un coup, bien que son ventre continua à se tordre sur lui-même. « Lorsque le Lien sera créé nous ressentirons une connexion l’un envers l’autre. Les Muses et nos mères nous décrivent ça comme une sorte d’empathie très poussée. Bien sûr, au début, ce sera étrange. Nous devrons apprendre à nous… nous apprivoiser l’un l’autre. Plus le temps passera, et plus notre Lien deviendra fort. Plus nous serons capables de savoir ce que ressent l’autre. En ce qui vous concerne, c’est tout. » déclara-t-elle. Elle sentit néanmoins que ce début de réponse ne saurait satisfaire le blond. Elle avait été incapable de lui fournir des explications concernant le rêve : elle se devait de lui donner toutes les informations qu’il demandait sur ce sujet qu’elle maîtrisait mieux. « De mon côté, je serai forcée de vous défendre, quoi qu’il advienne. On m’a raconté que certaines Orines parviennent à copier les pouvoirs de leurs ennemis afin de sauver leur moitié. Elles peuvent également le rendre invisible. » L’excitation recommença à parcourir ses veines : elle avait entendu parler de cette union si particulière toute sa vie. Maintenant qu’elle était sur le point d’enfin connaître ce que cela signifiait, elle était fébrile. « Je sais que c’est un imprévu, pour vous. Ça nous demandera quelques ajustements à tous les deux. Mais je suis certaine que l’on parviendra à s’organiser. Je me doute que je ne peux pas vous demander de m’accueillir si soudainement, alors pour l’instant, je pourrai rester avec les personnes qui m’ont accompagné jusqu’ici. » Elle espérait évidemment qu’il puisse l’accueillir dès le soir même, mais elle ne voulait pas s’imposer. Si cela se trouvait, elle ne crècherait même pas chez eux par la suite – elle avait déjà entendu des histoires où l’Orine vivait séparément de son Maître, un arrangement qui lui semblait étrange mais qu’elle saurait accepter si c’était là le désir du blond.

« Est-ce que vous êtes prêt à entendre mon énigme ? » demanda-t-elle finalement. Elle attendit que son prétendant réponde par l’affirmative avant de se lancer.

« On le demande,
On le poursuit,
On le perd,
On le passe.
»

Enigme du Père Fouras.
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Ezechyel
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Ezechyel
Ven 20 Nov 2020 - 23:45

Ensemble à tout jamais | Hanako Greenl12
Crédit : Greenleaf by ViaEstelar
Ensemble à tout jamais



Bien que l'émotion défigurât ses traits l'espace d'une fraction de seconde pour mieux s'évanouir l'instant suivant, je perçus sans mal l'affolement s'imprimer sur la rétine de l'Orine. Par réflexe, mes yeux se plissèrent jusqu'à former deux petites fentes qui scrutaient attentivement les contorsions du visage de la femme de Maëlith. Analysant consciencieusement sa gestuelle et les fluctuations de son expression faciale, je luttais afin de maintenir le contact visuel entre nous, malgré ses tentatives pour s'en détourner : la tête basse, les mèches de cheveux ondulant par-dessus ses prunelles noisette, Hanako prenait toutes les précautions dont elle disposait sous la main pour éviter de s'exposer à mon regard. Muet, je ne bougeai plus le moindre muscle – hormis mes doigts que je mouvais tendrement dans la tignasse sombre de ma fille pour l'aider à s'endormir –, à l'attente d'un aveu qui ne vint jamais ou, tout du moins, pas sous la forme que j'escomptais. La vérité que j'avais tant espérée demeura enfouie, scellée derrière les lèvres de la Fille des Arts qui opta pour le mensonge en guise de solution, d'échappatoire à l'inavouable, tel un pansement apposé sur une plaie afin d'en dissimuler l'hideuse cicatrice.

Seulement, j'étais loin d'être dupe. Ce n'était pas son faux sourire ou l'assurance qu'elle essayait de faire transparaître dans l'inflexion de sa voix qui me berneraient aussi facilement, qui me tromperaient aussi impunément. Elle était une piètre menteuse en dépit du rôle qu'elle s'appliquait à interpréter, des sentiments qu'elle s'efforçait de convertir en feignant l'innocence : sa façade comportait des failles, des fuites substantielles, qui laissaient entrevoir l'affliction de son âme, la peine de son cœur. L'Orine souffrait, consumée par une douleur dont je pouvais uniquement estimer l'ampleur. Pourtant, nonobstant à l'incertitude qui gravitait autour de la vérité, les questions affluaient à l'intérieur de mon crâne, tel un flux virulent qui se bousculait dans tous les sens. Que s'était-il réellement passé durant sa traversée vers le Continent Mystérieux? Pourquoi tenait-elle à taire ce secret, alors que nous nous étions chacun dévoilés sur le rêve que nous avions vécu en commun? Alors que nous nous apprêtions à nous Lier? Penchant vaguement la tête sur le côté, je réfléchissais aux divers scénarios auxquels cette question me faisait imaginer, non pas par curiosité insensible, mais plutôt par inquiétude à l'égard de l'Orine. Nulle était mon intention de la forcer à se confier sur une expérience qui, visiblement, lui pesait sur la conscience – je me gardais volontairement de parler en termes de traumatisme, mais l'éventualité n'était pas pour autant à exclure –, mais je désirais simplement l'amener à réaliser que, dans la limite du raisonnable, j'étais prêt à l'aider. Pendant qu'elle portait un regard attendrissant sur le visage assoupi de Thalia, une part de moi voulut profiter de l'occasion pour l'interroger. Toutefois, par considération envers son intimité, je choisis de garder le silence, passant à un autre sujet dès qu'elle eût terminé de contempler la petite Ygdraë.

Prêtant une oreille attentive aux propos qu'Hanako débitait avec un engouement fébrile, empreint de la candeur dont faisait preuve les passionnés, je la gratifiai d'un léger sourire lorsqu'elle acheva son monologue. « Je vois. » chuchotai-je pour ne pas réveiller l'Elfe qui dormait à points fermés dans mes bras. « Vous serez donc en mesure de savoir tout ce que je ressens. » Je me tus, marquant un temps d'arrêt durant lequel j'entrepris de bercer ma fille. En réalité, j'éprouvais quelques appréhensions quant au fait de permettre à une personne d'avoir accès à mes pensées les plus intimes. Il s'agissait d'une vulnérabilité à laquelle je ne désirais pas réellement m'exposer, par crainte qu'elle puisse se retourner un jour contre moi. « Ne vous en faite pas, je devrais être en mesure de vous trouver une chambre pour dormir ce soir. Les enfants seront ravis de vous aider à vous installer. » la rassurai-je sitôt qu'elle adressa la question de son emménagement. Néanmoins, ce fut par indécision que j'arrachai brièvement mon regard de la Fille des Arts pour le river sur Thalia. Celle-ci ronflait paisiblement, inconsciente de tout ce qui se tramait autour d'elle. Son innocence était presque enviable, mais j'avais conscience de la position dans laquelle je me trouvais. Un retour en arrière n'était pas envisageable : pas seulement pour moi, mais aussi pour l'Orine qui avait attendu ce moment toute sa vie. C'est pourquoi, quand elle me proposa de poser son énigme, je fermai les paupières un instant, délibérant sur le choix à faire, avant de les réouvrir. « Oui. » répondis-je avec conviction. Écoutant avec attention les mots qui coulaient de ses lèvres, je m'engageai rapidement à travers une période de réflexion. Je songeai longuement au sens caché de la devinette par simple procédé d'élimination : j'écartais systématiquement les réponses qui m'apparaissaient comme étant inexactes, réfléchissais sur celles qui me restaient avant de rejeter les plus improbables du lot. Au terme de cette activité de la pensée, je cherchai à rétablir le contact visuel avec mon invitée. Dès que nos yeux se fussent ancrés dans ceux de l'autre, je révélai posément la clé de l'énigme : « Le chemin. » dis-je, en prenant le soin de détacher chaque syllabe. « La réponse est le chemin. »

✠ 932 mots

Voilà! C'était mon dernier post <3 Libre à toi de conclure avec un autre message si tu veux ^^

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