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 [Évent Top-Sites] Mâdary dā Sipāhī

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 01 Fév 2021, 01:35


Illustration - Seyithan Murat
Mâdary dā Sipāhī

Qu'en est-il de la blessure de Srīmatī Leenhardt, se sent-elle mieux ?
Elle semble être remise, Mahestan.

Inclinant la tête, Navier observait du coin de l'oeil sa servante, Avine, pour s'assurer de la véracité inquiétante, ou du mensonge rassurant, mais son regard brillant en disait long. Des rumeurs parlaient d'une chute violente et d'une cheville blessée, mais sans doute l'événement avait-il été exagéré.

Ce sera bien Srīmatī Leenhardt qui assurera l'ouverture de l'événement !

Il s'agissait d'un véritable honneur, même si sa nomination avait été imprévue. La Devâdary Gangamma avait été choisie, comme bien souvent lors de ces célébrations officielles, pour être mise sur le devant de la scène, mais la Reine Scylla et le Conseil des Kaal avait choisi de l'envoyée ailleurs. Devant son implication religieuse, la Matasif avait été le second choix.

Elle demeure une alternative intéressante.

Mancinia Leenhardt était de celle dont on parlait dans la haute société des Humains. Elle n'avait aucun titre de noblesse au sein de la race, mais elle était connue et aimée, notamment à Haute-Terre. Ses titres chez les Magiciens et son envie de redresser leur entende avec les Anges y avait contribué, sans parler qu'elle était à la tête d'une fortune colossale ... Elle avait des alliés, mais des ennemis n'allaient pas tarder à surgir. Ils étaient seulement accaparés par l'ouverture extérieure de la Cité d'Alaithiad. Son accès aux Humains de tous les Royaumes, ainsi qu'aux étrangers, était désormais acté. Dans les mains d'Aziz Kamran, elle devait permettre une meilleure entende avec les autres races, de meilleurs échanges et la préservation du Royaume principal, en détournant les attentions. Utopia étant assez abîmée par les ans, cela donnerait l'illusion d'un renouveau bien entamé. Seuls les hauts représentants étaient au courant, mais l'annonce serait émise dans quelques jours au sein des populations. Autant dire qu'il y aurait du remue-ménage, mais l'Armée allait assurée une majeure partie de la défense.

Les Devâdasin Leenhardt et Katzuta seront certainement incroyables ! Il paraît que ce dernier à une maîtrise élevée de notre langue et nos danses ! Je suis curieuse de voir si c'est vrai !
Oui, moi aussi. C'est une bonne démarche que d'être parvenue à assurer l'intégration de son Ange Gardien au sein de notre peuple.

Cette femme construisait un véritable mythe autour de sa personne, en usant de tout ce qu'elle pouvait pour y parvenir. Et maintenant, elle désirait bâtir une Cité. Dans peu de temps ...

Je n'ai jamais eu l'opportunité de la rencontrer. Pensez à lui envoyer une invitation pour notre prochain thé.
... Oui, Mahestan !

Navier ne pouvait pas se permettre de la laisser de côté, désormais. Elle voulait la voir et entendre ses ambitions, plutôt que de laisser des propos élogieux et des rumeurs absurdes déformés la réalité. Je ne peux pas inviter Srī Eraël, étant un homme, ni Srīmatī Blaise, qui s'est illustrée chez les Lyrienns durant la Coupe des Nations, mais qui est encore au début de son ascension. Elle ne pouvait pas accorder des faveurs sans d'actions concrètes ... L'Humaine s'arrêtait, posant sa main sur la rambarde en pierre de l'ancien Palais, contemplant les commerçants en contrebas.

Utopia semble calme.
La Garde a eu énormément de travail à ce propos ! Toutes les sections se sont chargées de sa sécurité et du nettoyage des environs !

Il y avait eu de l'agitation à cause de ce rêve ... Effrayant. Depuis, tout était comme suspendu dans les environs. C'était une ambiance assez étrange.

Sa Majesté la Reine envisage de nommer quelqu'un à la tête de la Cité et de détruire ce qui cause de l'ombre aux Humains.

Elle n'était pas contre, mais s'il y avait de l'ombre, c'était que la gestion était mauvaise. Entre la construction coûteuse et lointaine d'Alaithiad, ainsi que l'aide apportée aux Anges, cela avait été pesant ... Fort heureusement, ces derniers sortaient la tête de l'eau. Certains Nobles risquaient la faillite personnelle à offrir sans compter pour préserver leur image ... En reprenant sa marche, la Mahestan espérait que cela leur servirait de leçon.

Allons voir si tout est en ordre.



Aziz Kamran, nouvellement élu régent d'Alaithiad, avait également la lourde tâche d'assurer l'ouverture de la Cité aux étrangers. Les Humains voyageaient entre leurs contrées depuis plusieurs semaines, dès que le chantier du Port eut été terminé. On accostait ainsi sur un lieu sommairement adapté, qui contraignait les gros navires à accosté au large en laissant venir des canots vers eux, mais c'était largement suffisant pour un nouveau lieu conquis et qui appelait au développement. Il y avait un petit village, à côté, quelques commerces et une hostellerie, mais la venue vers la Cité était réalisée en pirogue, direction, la Halle des Héros. On longeait ainsi le long fleuve, permettant un très bon dépaysement. Il y avait des routes, certes, mais elles étaient encore en chantiers et la sécurité devant faune et la flore redoutable de Taelora n'était pas encore garantie. Autant ne prendre aucun risque. Si cet endroit n'était pas encore très vaste, il y avait énormément d'opportunités à saisir. Pourtant, les récents événements invitaient à la prudence. Tourmentée par un sentiment d'angoisse et d'inquiétude perpétuel, la population Humaine voyait en ce rêve quasiment commun, où des animaux canins, énormément de loups d'ailleurs, venaient à leur rencontre. Ils avaient l'impression d'être maudits par Ezechyel. Seul le temps répondrait sans doute à ce mystère, en attendant, il devait accueillir les danseurs de la Capitale. Un sourire étirait ses lèvres, ravi. Ils auraient la meilleure d'entre elles sur la place principale.

Gangamma illustrerait à merveille la nouvelle danse en l'honneur des Aetheri et, si elle était venue de si loin, c'est probablement parce que son Ma'Ahid était moindre en comparaison de sa remplaçante ... Ramesh ne manquerait pas d'illuminer les environs avec sa partenaire, là où Neah Katzuta s'en chargerait avec Mancinia Leenhardt. Aziz reconnaissait qu'ils formaient un couple bien assorti. Des rumeurs, par dizaine, couraient sur les fiancés, mais rien ne semblait ébranlé ces deux morceaux de roche, tant la tendresse et la confiance les unissaient. Ce n'était d'ailleurs pas les seules choses qui brillaient au-dessus de leurs têtes. Ils avaient été Consacrés par l'Aether de la Famille et de la Bienveillance. Ses enfants étaient ceux de Väaramar et des Élus d'Hel'dra. Il n'y avait pas de femme plus indiquée pour la célébration d'Utopia.

Bien. Allons accueillir nos invités.



Bonsoir.

La Reine Scylla Taiji, assise à son bureau, relevait la tête des derniers documents à signer. Qui venait la déranger, alors qu'elle avait exigée vouloir rester seule ? Elle clignait plusieurs fois des paupières devant ...

Je ne suis pas Mancinia Leenhardt, précisa l'arrivante. Nous nous ressemblons seulement.

Pour une certaine raison, la Souveraine ne remettrait pas cela en question. Son interlocutrice semblait humble et terne en comparaison de l'éclat de la Kaaezi. Son thé en mains, elle était simplement apparue dans son bureau et son esprit avait bien du mal à comprendre comment. Il était évident qu'elle n'était pas n'importe qui. Ou n'importe quoi.

Qui êtes-vous ?
Reine. Je suis la messagère de l'Aether Izanami envers les peuples de ces terres.

Izanami ? Qu'était-ce encore ? Une nouvelle Aether ? Ne disait-on pas Jamais deux sans trois ? Cet adage n'avait jamais été aussi vrai.

Non, elle n'est pas vraiment une nouvelle divinité, sourit-elle. Son retour, néanmoins, est à l'origine d'un rêve assez saisissant. Vous voyez de quoi je parle.

Comme si elle avait lu dans les pensées de Scylla, qui s'était crispée légèrement, Reine avait mentionnée cette nuit lugubre où énormément d'Humains s'étaient retrouvés devant des apparitions sombres, dangereuses. Des signes de mauvais augure. Ils avaient été si nombreux qu'ils croyaient désormais s'être attiré le mauvais oeil des Dieux. Que cela soit vrai ou non, ils avaient travaillés sur de nouvelles manières d'exprimer leur reconnaissance et demander leur Pardon, mais peut-être cela n'était-il pas nécessaire ?

Parlez-vous du rêve avec ces manifestations animales dans nos songes ?
Les Ira, acquiesça-t-elle. Ils sont bien à Elle.
Et ... Que veux cette ancienne Aether dont personne n'a plus entendu parler depuis longtemps ?

Väaramar avait exigé l'abandon du culte de Drejtësi au profit du sien. Si la baisse de la natalité lui avait été imputé un certain temps, celle-ci était revenue à la normale. Probablement un mauvais moment à passé pour les Humaines. Quant à Hel'dra, elle demeurait muette depuis son annonce. Sans doute attendait-elle de voir les réactions de ses Élus. Ou de laisser certains grandir, vu que des enfants avaient été également choisis.

Vous pouvez lui vouer un temple, si vous le souhaitez, mais rien de bien clinquant, c'est une personne aimant la simplicité. Ma présence, cependant, est pour une autre raison. Elle souhaite vous avertir que les Ira seront le nouveau fer de lance de votre protection, en débutant avec les Sēnaṭīnēla, ces Humains ayant un Ma'Ahid assez puissant pour manifester leurs volontés, d'ici quelques mois. Les Ira deviendront une raison supplémentaire de vous craindre.

Ou une motivation de les exterminer à nouveau.

Oh.

Reine baissait les yeux vers sa tasse de thé, avant de la conduire à ses lèvres, tirées en un sourire glacé.

Je sais que c'est la raison pour laquelle vous avez fragmentés vos Cités, mais vous ne devriez pas croire que les Humains doivent rester en bas de l'échelle pour survivre, de crainte de s'attirer le regard des autres races.

Il y avait une certaine déception dans sa voix. Dire que les Humains avait été la race la plus prestigieuse des Terres du Yin et du Yang ... Ils donnaient l'impression d'avoir envie de se terrer et de ne pas attirer l'attention, à l'inverse des Anges qui avaient reprit leur Destin en mains. Il n'était guère étonnant que des figures montantes en avaient assez.

Mancinia Leenhardt est clairement l'un de vos meilleurs éléments, surtout aux côtés de Maximilien Eraël. Ensemble, l'Iskandar et le Saraprasata dā Mārūthala sont une très bonne équipe. Il y a aussi des nouveaux arrivants, comme Lexa Blaise ou Lancinia Daphnis qui restent à surveiller de près. Vous devriez aussi conserver un oeil vers les Enfants des Cieux, notamment ceux du Baron Paiberym, qui semblent très prometteurs.

Scylla n'était pas vraiment d'accord. Elle n'estimait pas les Humains prêts, en l'état, à essayer quoi que ce soit. Seulement ... Elle se voyait très mal dire non.

... Soit. Je présume que mes sujets seront ravis d'entendre qu'une Aether eut choisi de les honorer bien plus que de les maudire. Quant au temple ... J'y veillerais.
Je vous remercie. Je ne vais pas accaparer votre temps plus que cela, il y a une superbe célébration auquel je meurs d'envie d'assister. Ne tardez pas trop ... Travaillez est important, mais il faut aussi se souvenir de la raison de ce dernier, déclara-t-elle en disparaissant après un dernier sourire.



Assise au sommet du temple, Izanami était presque ensevelie sous les Ira. Ce n'était même pas une impression, car elle l'était assurément. Entourée de ses petits loups vaporeux, entassés les uns sur les autres, sur plusieurs mètres, pour ne rien manquer du spectacle, certains s'accrochaient sur ses vêtements, dans son dos, sur ses épaules et quelques téméraires s'étaient vautrer sur son crâne. Leurs petits yeux clignaient comme des étoiles, certains avaient la langue pendue, trop contents d'être là ! Ils étaient invisibles pour le commun des Mortels, mais les Enfants de Sympan et leurs visiteurs auraient certainement été étranglés de peur en voyant surgir cette masse sombre sur les toits. Si la Voix de leurs frères et soeurs dans les corps de ces Humains étaient désormais déverrouillées, les autres millions en attende d'un hôte se dégourdissaient les pattes comme ils pouvaient. L'Aether n'était pas toute seule, d'ailleurs. Elle n'était pas venue pour rien, après tout, c'était l'Heure. A Sa venue, toutes les petites têtes se tournaient vers lui.

Ne lui sautez pas dessus, petites canailles ! souffla-t-elle.

Un assaut de câlins risquait de perdurer longtemps, autrement ... Mais ce qui les intriguaient tous, c'était la brume. En agissant tel du givre en pleine chaleur du Désert, elle s'était levée à Son arrivée. De plus en plus insidieuse, dévorant les membres inférieures des danseurs, pénétrant dans tous les hauts-lieux de la race ... mais tout semblait normal aux yeux des Mortels et rien ne troublerait l'événement. Cette transe, ce sang, ces bleus et ces blessures ... Ils allaient recevoir leur Pardon. C'était une bonne une chose. Les Ira étaient de plus en plus agiter. Certains avaient bondit pour se mêler aux Humains, que ce soit de simplement pour tourner en rond après leurs queues, rejoindre l'un ou l'autre, courir entre leurs jambes ... Rien ne saurait arrêter cette Mâdary dā Sipāhī. Ils étaient mignons et le Spectacle était vraiment beau.

Dansez, dansez, petits Ira.

2130 mots

- Srī - Monsieur
- Srīmatī - Madame
- Mâdary dā Sipāhī - Danse du Pardon


Explications

Bonsoir [Évent Top-Sites] Mâdary dā Sipāhī 520227573

Nous entamons la série des événements Top-Sites chez les Humains !

Cet événement est axé sur le Pardon de Sympan, levant les Malédictions des Humains. Les Anges redeviennent ainsi capables d'exécuter la magie de soins sur eux et le vieillissement accéléré de la population sans Ange Gardien se disloque. Ces effets ne seront pas visibles tout de suite dans le RP, mais vous pouvez déclarer, dans les Gains HRP, cette levée, autant pour les Anges que pour les Humains ayant vécus la Guerre des Dieux.

Concrètement ;

- chez les Humains, de nombreuses rumeurs, suivant la venue d'un rêve global avec des manifestations brumeuses, sont nées et l'ambiance au sein de la race est à moitié entre la tension et le laisser-aller. Ils craignent un drame. Pour apaiser les Aetheri, qui semblent en Colère, Prêtres et Danseurs s'unissent pour établir une nouvelle danse : elle est dévoilée au même moment au sein d'Utopia, mais également sur Alaithiad.

- Alaithiad, de son côté, est désormais pourvue d'un port modeste et de constructions dignes d'une petite Cité. Elle va s'agrandir avec la venue des Humains et des étrangers. La Royauté des Humains annonce ainsi sa création de manière officielle, quelques semaines avant la fête et vous invite sur place pour la célébration. Vous êtes venus pour voir un peu ce que ça dit dans les environs et assister aux célébrations, si vous n'allez pas à Utopia [d'un commun accord, nous avons choisi de faire d'Alaithiad une Cité et non plus un Royaume, elle sera restera assez indépendante et évoluera selon le Jeu].

- soyez prudents concernant votre race, certaines d'entre elles sont très mal vues par les Humains, c'est notamment le cas des Démons et des Vampires. Les Sorciers sont un minimum tolérés vu l'entende amorcée, mais il peut y avoir des tensions. La sécurité est renforcée. Un problème, vous allez en prison et je ne vous fait pas ressortir ! - essayez de favoriser Alaithiad, bien plus ouverte qu'Utopia.

- la célébration avait été prévue de longue date et n'est pas une surprise. Vous êtes invités à venir à Utopia ou à Alaithiad pour l'événement, que vous savez être religieux. Il y a beaucoup de musique, de danses, de chants et de nourriture. Dès le coucher du Soleil, au cours de la danse menée par Mancinia [à Utopia] ou Gangamma [à Alaithiad], Sympan apparait avec une brume qui agit comme une hypnose et contraint les Humains, ainsi que les visiteurs, à suivre le mouvement et à danser. Ceux qui résident sur les autres territoires et n'ont pas faits le déplacement sont aussi soumis à la magie divine et se rassemblent eux aussi pour danser. L'événement va durer pendant trois nuits et deux jours. Ceux qui rentrent dans l'une ou l'autre Cité sont également soumis à l'Aether et rejoigne l'ensemble. En somme, vous allez avoir mal partout à votre réveil !

- la danse dont il est question est la « Kujha Nā Kahō » qui veut dire « Celle qu'on ne nomme pas » ou sa traduction littérale est « Ne dit rien » ce qui rend ainsi dal Kujha Nā Kahō assez mystique malgré sa nature relativement festive. Il s'agit avant tout d'une célébration à l'honneur des Dieux Protecteurs des Humains. Traditionnellement, cette danse est exécutée en cercles concentriques et le groupe entier accompli un pas en synchronisation, le rythme commençant lentement et prenant lentement de la vitesse, comme les Astres dans les cieux. Comme elle honore également la Vie, cette chorégraphie est menée par une femme et invite le regard de l'Aether vers les couples pour les bénir d'une vaste descendance.

Être la meneuse cette danse est un honneur, surtout que la danseuse s'en sort souvent avec des ecchymoses et des gonflements importants sur ses pieds lors de son apprentissage, tant l'exécution de certains pas est difficile. Elle démontre ainsi sa dévotion envers les Aetheri. Le costume traditionnel des danseurs est le kediyu, un vêtement supérieur à manches longues, plissé sur la poitrine, qui atteint la taille, tandis que les danseuses sont vêtues de lehenga aux couleurs vives, agrémentés de chādar-orna sur le côté. Chacun portent souvent de nombreux bijoux, plusieurs colliers et bracelets étincelants, des ceintures à la taille et de longues boucles d'oreilles. Les couples dansent avec des bâtons de dandiya en bois lors des cérémonies - Par là

Attention, la danse est effectuée à pieds nus, est assez complexe et, selon vos statistiques, il est possible que vous vous blessiez, même à vous en briser les chevilles, sans vous en rendre compte [c'est à votre choix, mais vous serez blessé quoi qu'il en soit, c'est le but]. Les Humains peuvent voir, même s'ils sont comme hypnotisés, les Ira virevolter comme des volutes de fumée autour de vous.

Nagada Sang Dhol
La danse est exactement la même que sur cette vidéo

Gains

- 1 Point de Spécialité
- Un Javelot dont la pointe en métal est gravée d'un Okae, l'Animal incarnant Drejtësi [illustration]
- Titre Racial - Devâdary dā Sipāhī [Danseur du Pardon]
- Droit de passage sur le territoire des Humains
- Popularité Nationale - Humains
- Une habitation sur l'un des territoires Humains, au choix | merci de respecter la cohérence : officiellement, Utopia est la seule cité connue, avec Alaithiad, pour la majorité des races. Les Magiciens peuvent en obtenir une à Haute-Terre [même s'ils ne connaissent pas spécialement l'existence du Royaume en tant que tel], les Anges, un peu partout, en dehors de Muharkel, ainsi de suite, ...
- Un métier en rapport avec la Religion | vous post doit y être majoritairement axé

Vous avez aussi la possibilité d'acquérir un Simurgh en PNJ ou en Compagnon, qui devient ainsi l'Animal Divin des Humains et est transmis à la suite de l'événement. Vous vous réveillez avec eux à côté de vous, sous forme de bébé qui grandira assez rapidement.


Code:
- Éternité - [size=10]le Simurgh ne peut ni vieillir, ni mourir.[/size]
- Changement de Taille - [size=10]animal de grande taille, il peut transporter des charges lourdes, très utiles lors des longs déplacements, ou pour soulever du matériel, mais en compagnie de son possesseur, tel un pot de colle, le Simurgh peut prendre une taille allant de trente centimètres à environ trois mètres.[/size]
- Le Lien - [size=10]le Simurgh et son propriétaire ont un lien unique, ils sont capables de communiquer avec une puissante empathie l'un envers l'autre.[/size]
- L'Extinction - [size=10]anéanti la Magie, y compris la vôtre, sur un périmètre donné.[/size]
- La Guérison - [size=10]les plumes de Simurgh peuvent servir dans la confection d'oreillers, il est dit que les brûler soigne les maux de l'esprit et on s'en sert dans les hospices pour les remèdes, elles tombent de manière naturelle et les Humains ne les arrachent pas.[/size]
- La Morsure - [size=10]le Simurgh est capable de se protéger en mordant autrui et en injectant du poison dans son organisme, qui dévore les tissus et paralyse les muscles. Sans soins sur une longue période, les organes cessent de fonctionner et entraînent la mort.[/size]
- La Griffure - [size=10]le Simurgh emmagasine une certaine quantité de paralysant dans ses griffes rétractables, qui peuvent paralyser un individu adulte durant quelques minutes, selon sa résistance. Il perd mensuellement des morceaux trop vieux, qui conservent leurs propriétés et peuvent être réutilisés dans des remèdes, des poisons ou autres ...[/size][/size]

Infos :

- ses domaines sont le Lien et la Justice
- ils n'utilisent que rarement leurs ailes préférant marcher, ramper et bondir
- être herbivore, il peut survivre trois semaines sans nourriture
- c'est une créature naturellement bonne, mais également très protectrice de ce qu'elle considère comme sa demeure, elle peut être dressée pour défendre que combattre en cas d'agressions extérieures
- sa température corporelle est constante quel que soit le temps et s'adapte donc bien aux différents endroits
- le Simurgh aimant l'eau en abondance, il peut chercher les sources souterraines ou mener vers ces dernières si on est dans un lieu inconnu
- il peut voler et peut donc permettre aux Humains de se déplacer sur des longues distances, y compris au-dessus de la mer

Les gains vont au personnage avec lequel vous postez ^o^

Pour 2000 mots minimum, ou 1000 mots avec le barème ;

Participants - Mancinia - Maximilien - Deccio - Kitoe - Isahya - Fabius - Typhon - Léandra - Latone - Kaahl - Djinshee - Daé - Priam - Nostradamus - Jun - Lexa - Adam - Astriid - Esmerald

De 40 à 79 votes = 1000 mots sur un personnage, au choix : Léandra
De 80 à 119 votes = 1000 mots sur deux personnages, au choix : Maximilien - Deccio - Astriid
A partir de 120 votes = 1000 mots sur trois personnages, au choix : Mancinia - Isahya

Bien sûr, vous pouvez le faire avec plusieurs personnages, mais le barème des 2000 mots se réinstalle ^^

Vous avez jusqu'au 05 Mars 2021 pour poster.


[Évent Top-Sites] Mâdary dā Sipāhī Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

~ Eversha ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 915
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2019
◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Ven 05 Fév 2021, 22:51



La guerre entre les Evershas et les Vampires était déclarée depuis quelques jours à peine, mais plutôt que d’amorcer les hostilités, Typhon reçu la directive de quitter l’Antre des marais pour partir à la rencontre des Humains. La nouvelle de la guerre se répandait lentement, mais sûrement, jusqu’aux oreilles des grands de ce monde et chacun réagissait à sa manière sur cette nouvelle réalité. Ce n’est pas pour dire que le calme actuel signifie une absence de progression. Les Evershas comme les Vampires consolidaient leurs positions de sorte que ni l’un ni l’autre des camps ne put gagner du terrain.

Puisque l’on ne discutait pas les directives du Grand Totem Rakel, Typhon laissa derrière lui sa meute et ses troupes et s’empressa de revenir au Rocher au Clair de Lune. De toute évidence, Rakel avait l’intention de profiter au maximum des connaissances de son Augure du monde extérieur. La boucle d’oreille magique que le Grand Totem donna précédemment à Typhon lui permettait de se téléporter librement à l’Antre des marais et au Rocher au Clair de Lune.

À peine Typhon eut-il apparu dans son domaine, la terre de Gargantua, qu’il fut accueilli par une délégation de la cité de Dhitys. L’ancien vagabond devenait dès lors un envoyé diplomatique et il y avait fort à faire en peu de temps pour faire de l’Augure un digne représentant de sa race. Ainsi donc, pour la première fois depuis plusieurs années, Typhon se retrouvait isolé de sa meute. C’était une sensation étrange pour l’ancien vagabond solitaire de perdre la compagnie de ceux qui furent à ces côtés lors de plusieurs épreuves.

Cette séparation était toutefois nécessaire. Échidna, l’épouse de Typhon, avait, elle aussi, été nommé Augure par le Grand Totem. C’était donc elle qui assurait le commandement des forces evershas en l’absence de son époux. C’est pourquoi le reste de la meute demeurait à ses côtés. Par manigance de Rakel, Typhon était le seul à se voir confier la boucle d’oreille de téléportation. Ainsi en allait-il chez les Evershas. Plus l’on s’élevait dans la hiérarchie, plus on se rapprochait de la Déesse-Totem, l’avatar de Phœbe pour guider le peuple eversha. En d’autres mots, plus l’on gagnait en influence, plus il fallait prouver sa dévotion envers la déesse de la lune et de la nature.

***

La diplomatie et les ambassadeurs evershas avaient été négligés depuis si longtemps que Typhon se retrouvait le plus qualifié du lot par ses voyages de par le monde et de la formation de sa meute au Rocher au Clair de Lune. Certes, l’Augure n’était pas seul, mais ceux et celles qui furent choisis pour l’épauler étaient soient des vagabonds sans attachement à leur patrie, ou des représentants des chefs de meute les plus influents qui n’avaient jamais quitté le Rocher au Clair de Lune. Bref, l’ambassade evershas était un ramassis de bras cassés qui ne travaillaient ensemble que par les menaces d’un Grand-Totem ou un autre. Le seul autre point commun du lot était que tous étaient en désaccord avec Typhon comme meneur du groupe, incluant l’intéressé lui-même. Cela dit, Rakel était le frère de la Déesse-Totem. S’il avait décidé que Typhon était l’ambassadeur en chef, Typhon serait l’ambassadeur en chef et il n’y avait pas à discuter.

La baptême du feu de l’ambassade eversha allait les conduire en terres humaines. La guerre entre les Evershas et les Vampires mettait en évidence les lacunes du peuple de changeurs de forme au niveau militaire. La discipline des troupes était inexistante et l’armement déficient. Outre le principal atout de la race, c’est-à-dire, la morsure, un grand nombre de pertes étaient à prévoir afin de reconquérir définitivement Durienrisda. C’est pourquoi il était impératif de pallier ces lacunes.

Pour ce faire, les Grand-Totems se mirent d’accord et obtinrent la bénédiction de la Déesse-Totem pour approcher les Humains. Typhon et son groupe devait partir pour la cité d’Utopia avec pour objectif d’obtenir des guerriers d’expérience pour entraîner les troupes evershas. La rumeur voulait que l’anti-magie humaine eût la possibilité de contrer la morsure eversha. Si les Vampires pouvaient étendre leur influence jusqu’au peuple humain, alors ce serait un coup dur pour le camp des changeurs de forme.

***

Le voyage vers le Désert fut plutôt agréable. Contrairement au dernier périple de Typhon de l’Antre des marais jusqu’à Myngrimu, les Evershas naviguaient sur l’un des fleurons de la flotte du Rocher au Clair de Lune. Ce spacieux navire avait été destiné au transport de personnalités influentes, alors le confort des passagers était l’un des principaux atouts. Léger et rapide, ce vaisseau sillonnait allégrement la mer entourant le Continent naturel. Cela dit, cette vitesse était la seule véritable défense du navire, ce pour quoi il nécessitait une escorte pour être protégé des pirates ainsi que des nombreux dangers marins. L’eau n’était pas le terrain de prédilection des changeurs de forme et leurs navires n’étaient guère mieux.

Maintenant que les ambassadeurs avaient plus ou moins accepté Typhon comme le meneur du groupe, chacun était soucieux d’établir sa position au sein du groupe. Les Evershas s’organisaient instinctivement en meute, car tel était leur nature. Même si le groupe en question était composé de chefs de différentes meutes et de vagabonds, une hiérarchie eut tôt fait de s’établir. Typhon avait le soutien direct du Grand-Totem Rakel, alors sa position de meneur était indiscutable. Les autres avaient eux aussi besoin d’une hiérarchie, toutefois, et de là, c’était chacun voulait s’arracher les faveurs du chef. De là, les affinités se dévoilèrent et progressivement et des luttes de pouvoirs subséquentes.

C’est ultimement une confrontation directe qui scella la hiérarchie du groupe d’ambassadeurs. L’idée d’origine, c’était que celui qui pourrait vaincre Typhon deviendrait le sous-chef. La suggestion venait d’un puissant Eversha du Totem de l’ours qui attendait son moment pour démontrer sa puissance. L’idée muta et éventuellement, c’est le résultat d’une mêlée qui aurait dû démarquer les Evershas les uns des autres. Cela dit, lorsque l’ours polaire et le tigre surdimensionné passèrent près de faire chavirer le navire, la confrontation cessa sur-le-champ et les deux mastodontes choisirent plutôt de démontrer leur supériorité en ingérant des dizaines de kilos de viande, où l’estomac du tigre triompha sur celui de l’ours.

Après cet épisode, les Evershas choisirent des méthodes plus civilisées pour déterminer leur place dans le groupe. À force de se nourrir, de se baigner et de dormir ensemble, dans l’espace confiné d’un bateau, chacun trouva sa juste place. Il y avait Typhon au sommet de la hiérarchie, suivi de quatre chefs et d’un vagabond. La douzaine d’Evershas restant se rangèrent du côté de l’un ou l’autre des cinq.

***

L’arrivée en sol humain fut un choc pour les changeurs de forme. L’environnement désertique du Désert contrastait beaucoup avec la végétation luxuriante du Rocher au Clair de Lune et de l’humidité de l’Antre des marais. Ici, c’était un territoire sec, aride et doté d’une faune et d’une flore bien plus limité en comparaison. Ce territoire dévasté n’empêcha pas Typhon de prendre la tête de son groupe pour se présenter à la caravane qui les mènerait à la cité d’Utopia.

Ce n’était pas la première présence de Typhon dans ce désert. Il s’y était déjà perdu lors de ces mésaventures lorsqu’il tentait toujours de revenir au Rocher au Clair de Lune en faisant usage du pouvoir des Portes. Il en était ressorti de ce périple que le tigre était un animal bien mal adapté au désert et que Typhon ne pouvait tout simplement pas répondre à ses besoins par ses seuls talents de chasseur dans ce genre de région. Maintenant que le changeur de forme avait un Totem encore plus vorace et massif, l’adaptation était encore moins probable.

La caravane qui escortait les Evershas emprunta de nombreux détours pour s’assurer que les visiteurs étrangers arrivent sains et saufs à leur destination. Le périple était ainsi plus sûr, mais les ambassadeurs n’avaient plus la moindre idée d’où ils se situaient. Malgré les apparences, les changeurs de forme toléraient plutôt bien la chaleur accablante du Désert. Ce n’était pas si différent de Tayza, la Saison du Soleil Rouge, au Rocher au Clair de Lune. Cela dit, il ne faisait aucun doute qu’une partie des étrangers n’avaient aucune intention de passer plus de temps que nécessaire hors de leur contrée natale.

Somme toute, la traversée serait la partie la plus facile du voyage. Dès l’arrivée, Typhon et son groupe devraient se préparer à la célébration qui auraient lieu sous peu chez les Humains. Il s’agissait d’une danse dédiée aux dieux. Les Evershas ne portaient aucune attention aux divinités autres que Phœbe, mais ils reconnaissaient tout de même leur existence, ainsi que leur importance. C’est d’ailleurs cette célébration qui facilita la présence des ambassadeurs à Utopia, et, espéraient-ils, une écoute plus réceptive par la suite. Le plan était fort simple, en démontrant respect et compréhension de la situation humaine, les Evershas espéraient établir une relation qui permettrait aux deux peuples de se rapprocher.

***

Typhon s’effondra dans un coin, à l’ombre, ruisselant de sueur. En pleine ville humaine, l’Eversha n’avait plus aucun recours à la magie et ne pouvait compter que sur ses capacités physiques. En l’occurrence, il n’y avait que l’eau et l’ombre qui puisse le préserver de la température ambiante. De même, seul le repos pouvait permettre à ses muscles endoloris de se remettre de l’effort physique nécessaire à l’apprentissage de la danse qui serait employé lors des festivités en l’honneur des dieux. C’était déjà une énorme faveur que recevaient les Evershas en suivant ces cours de danse, alors aucun n’envisageait de se plaindre ouvertement.

Il y avait très peu d’ombre sous le soleil de midi, alors les Evershas se relayaient dans le peu d’endroits disponibles. D’ordinaire, Typhon était fier de sa stature, mais dans l’instant, il aurait bien perdu une trentaine de kilos. C’était tout un poids que devaient supporter ses chevilles et les heures d’entraînement n’en étaient que plus douloureuses. Cela dit, l’ambassadeur en chef pouvait se considérer chanceux. Incapable de se transformer ou pas, Typhon possédait l’agilité et la grâce du félin. L’on ne pouvait pas en dire autant de tous les ambassadeurs.

C’est sans trop de surprise que les vagabonds se débrouillaient mieux que les chefs. Les danses evershas étaient très peu structurées et chacun bougeait comme il lui plaisait. Ces Evershas traditionalistes n’avaient jamais appris de pas de danse de leur vie, tandis que les vagabonds avaient été exposés à un plus grand nombre de cultures. Cela dit, cette danse humaine était particulièrement compliquée, alors ce groupe avait fort à faire s’il voulait éviter de se ridiculiser en public lors des festivités. Les Evershas souhaitaient obtenir des faveurs de ce royaume humain. La convenance exigeait d’au minimum témoigner le respect qui était dû à la culture humaine en maîtrisant ces pas de danse.

***

Malgré toute la préparation et les nombreuses heures d’entraînement, les Evershas étaient assez nerveux peu avant le début des célébrations. Par chance, la médecine humaine était plus avancée que chez les hommes-animaux, autrement au moins la moitié du groupe de Typhon aurait fini trop blesser pour participer à l’évènement. Lesdits médecins n’en étaient visiblement pas à leurs premiers patients avec des maux de pied et de cheville, comme quoi, les Humains avaient une façon bien particulière de rendre hommage à leurs dieux protecteurs.

Dès le début de la danse, toutefois, tous les doutes se dissipèrent, la nervosité s’envola et même le sentiment d’urgence des Evershas quant aux conflits imminents qui les attendaient n’avait plus aucune importance. L’important, c’était de danser, festoyer, afin de danser et de festoyer de plus belle ! La faible brume qui recouvrit le paysage crépusculaire était enivrante, envoutante même. Ce mot était d’ailleurs on ne peut plus approprié. Typhon était particulièrement aux enchantements mentaux, mais celui-ci était hors norme. Aucune résistance n’était possible, seule la danse. La danse ne s’estompait que brièvement pour le repos et la nourriture, mais reprenait dès lors de plus belle à la tombée de la nuit suivante, pour reprendre encore la nuit d’après.

Ce n’était pas ainsi que les ambassadeurs étrangers prévoyaient passer les festivités, mais ils s’intégrèrent à la masse et dansèrent comme jamais ils ne le firent auparavant.

***

Le groupe d’Evershas, et probablement une bonne partie de la population locale, ressentait de nombreux contrecoups de ces trois nuits de festivités. Il y avait quelques blessures à soigner, mais même ceux qui s’en sortirent sans plus que de nombreuses ampoules et quelques ecchymoses ne purent aller bien loin. Sans magie, aucun ne pouvait trouver refuge dans sa forme animale, ou encore soigner magiquement ces maux. Il n’y avait donc d’autre choix que de patienter et d’attendre.

Au final, les Evershas avaient toujours une mission à mener à bien. Le côté mystique, voire divin, des célébrations permit aux ambassadeurs de se faire voir, et connaître dans une certaine mesure, mais de nombreuses rencontres devaient encore avoir lieu. Le Rocher au Clair de Lune désirait des guerriers humains d’expérience pour entraîner les troupes evershas de l’Antre des marais. Il restait maintenant à déterminer la possibilité et le coût d’une telle demande.

Malheureusement, Typhon ne pouvait déchiffrer les signes de Phœbe sans sa magie, alors il ne pouvait entrevoir le futur. Les autres chefs ne s’en sortaient guère mieux, ne parvenant pas à se mettre d’accord sur les signes interprétés. Décidément, il n’était pas évident de vivre parmi les Humains et Phœbe seule savait combien de temps il faudrait aux ambassadeurs pour arriver au terme de leur mission.

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Mar 09 Fév 2021, 18:07

[Évent Top-Sites] Mâdary dā Sipāhī 4ua4
« Danser en temps de guerre, c'est comme cracher à la gueule du diable. »



« Pourquoi on se rend là-baaaas déjà ? » « Pour faire taire les cons. » « Et ça fonctionne ? » « Jusqu’ici, pas tellement. J’me demande si on devrait faire parler les poings à la place. » « C’est de la discrimination envers les cons, ça. » « Hein ? D’où tu connais ce mot toi d’abord ? » « Je sais pus. Je crois que quelqu’un l’a perdu, j’ai dû le ramasser. » « On ne perd pas des mots, crétin ! » « Pourtant c’est qu’il a dit devant moi, qu’il avait plus les mots. » « C’est fou, j’ai déjà envie de t’en coller une alors qu’on vient à peine de partir. » « Je compatis, je suis à deux doigts de vous emplâtrer et de vous remplacer par deux chèvres pour compenser. » « Tu peux nous rappeler pourquoi on se rend là-bas au fait ? J’ai peine à croire qu’on soit les bienvenus. » « Vous inquiétez pas, du moment qu’on fait pas de vagues, tout se passera pour le mieux. En gros, tout dépendra de vous deux, mais je vous tiens à l’œil cette fois. » Se rendre chez les Humains lorsqu’on appartenait à la caste très rejetée des Démons relevait d’un défi à part entière, leur ouverture d’esprit étant aussi limitée que l’intelligence de Bikbik. Et ça sans même parler du racisme qui atteignait des hauteurs vertigineuses en ces périodes de crise.

Toutefois, Deccio ne renonça pas pour si peu du fait des informations qu’il avait réussi à recueillir ces derniers jours. Des rumeurs se répandaient de plus en plus à la surface, comme quoi il se déroulerait des phénomènes étranges, symptômes de changements drastiques dans l’ère du temps. S’il ne portait que très peu crédit aux bruits de couloirs, il n’en demeurait pas moins curieux. Assez pour prendre le risque de s’entourer d’Humains avec une probabilité élevée de se retrouver emmuré derrière un cachot. Secoués par la férocité du vent, ses cheveux se dissipèrent vers l’arrière, ses mirettes se posant alors instinctivement sur la ville dans laquelle ils venaient d’entrer : Alaithiad.

La mixité éparpillée ici et là le rassurait davantage, garantissant son choix d’avoir opté sur cette contrée plutôt qu’une autre. S’ils restaient — et il en portait l’entière responsabilité — sages, alors tout se passerait de la meilleure des façons. Surtout que la fête battait son plein, et que pour cette occasion, personne ne s’attardait sur la présence des étrangers, qui de toute façon vaquaient à leurs occupations sans d’autres objectifs que de se divertir. Manger, boire, danser, s’amuser ; réaliser qu’ils étaient parfois capables de faire autre chose que la morale comblait un peu son âme corrompue, lui qui les imaginait si tristes, si dépressifs, pourvus de cette étincelle qui animait toutes ses décisions les plus farfelues. De toute évidence, ils manquaient encore cruellement de folies, mais cela viendrait un jour. Tôt ou tard, tant que les Démons existeraient, ils finiraient par affecter leurs cœurs grâce aux pouvoirs des sept péchés. En revanche, les trois complices furent presque immédiatement dépossédés de leurs carapace humanoïdes, leur apparence bestiale se révélant au grand jour. Malgré cela, Deccio conservait la silhouette des bipèdes, ses grandes ailes rachitiques, ses cornes apparentes ainsi que son physique un peu plus ramassé étant les principaux changements. Autrement dit, il devint simplement plus terrifiant.

Mais bon, ils n’étaient pas venus avec de viles intentions, juste de la bonne humeur. Si le détective s’interdisait de se dissiper, ses congénères eux ne le voyaient pas du même œil. D’ores et déjà partis enquiquiner d’autres gens, il les laissa faire, poursuivant sa route. Bikbik discutait avec plusieurs personnes qui ne comprenaient manifestement pas ce qu’il chantait. « Nous, on a fait un poil aux fesses avant de venir, c’était trop bon ! » « Un poil aux… c’est une tradition de Luxurieux ? » « Oh bah, je crois pas. On fait beaucoup de poils aux fesses chez nous, on n’a jamais eu de problèmes. Sauf peut-être quand Noisette s’est brûlé en retirant son morceau de viande, mais… » « Excusez-moi, je vous l’enlève. Cet abruti est persuadé que poil aux fesses est un synonyme de barbecue. N’y prêtez pas attention. » Kindā le tira par le bras afin de l’éloigner, lui soufflant un taquet bien mérité au passage. Pour ne rien changer, ils se chamaillèrent en se frappant mutuellement, mais sans gêner autrui. Tant qu’ils s’entretuaient sans dégueulasser les pavés, il se contrefichait royalement de leurs sorts.

Deccio quant à lui approcha de la foule, visiblement subjugué par quelque chose. En levant la tête, il captura l’essence même de la danse dans ce qu’elle avait de plus beau à offrir, la chorégraphie menée par cette jeune femme suintant d’élégance. Malgré son attrait pour les femmes, l’homme ne s’éternisa ni sur sa poitrine généreuse ni sur ses jambes galbées, mais sur ses pieds — plus particulièrement la pointe — qui sautillaient sur l’estrade en produisant de jolis sons. Pareillement pour son ventre qui s’animait avec la même oscillation qu’une flamme, attestation de bon nombre d’années à pratiquer cet art. Hypnotisé par la danse, c’est rapidement une épaisse brume qui vint se substituer à cette torpeur pour prendre le relais. Privé de son libre arbitre comme la totalité de ceux qui assistaient à la danse, le Démon fut contraint de se rendre au centre de la place, ses jambes chargées d’un courant qui vogua le long de ses nerfs, prenant dès lors le contrôle afin de lui imposer la même chorégraphie au milieu de tous ses pairs.

Incapable de résister à moins de se sectionner directement les tendons, le Vil suivit contre son gré cette posture, assez déshonorante de son point de vue. Bien qu’habitué à pratiquer les arts martiaux pieds nus, il peinait cette fois-ci à supporter le rythme que lui ordonnaient les enchainements de pas, la vitesse montant crescendo au fur et à mesure. La rage au ventre de devoir subir cette humiliation, le blond puisa dans son esprit pour apaiser la douleur qu’il endurait. Grâce à sa force de caractère et à ses fréquents entrainements visant à atteindre la perfection, il sut plus ou moins passer outre les morsures du sol qui lui arrachèrent la peau. Ce fut long, interminable même, et surtout éprouvant mentalement. Il perdit même la notion du temps, jusqu’à ce que la musique ne cesse et qu’il s’écroule par terre avec autant de classe qu’une larve inerte, avec pour seules récompenses des entorses aux chevilles. Dépossédé de la capacité de résister, il ferma les paupières et sombra dans un profond sommeil, les mollets pleins d'hématomes. Ce n’est que le lendemain qu’il se réveilla dans un lit qui n’était pas le sien, ne saisissant qu’à moitié ce qui s’était passé la veille, comme après une bonne cuite. Décidément, ces Humains étaient infréquentables.


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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mar 23 Fév 2021, 15:53


Illustration - Kadeart
Mâdary dā Sipāhī

Quelques Soldats se chargeaient des rondes aux alentours d'un Palais éblouissant, où était apparue la Reine Scylla ce matin, en ouvrant les célébrations de manière officielles. Depuis la veille, les portes de la Cité n'étaient ni fermées ni réellement gardées, mais cela permettait aux étrangers de se sentir moins oppressés de la présence militaire, tout autant que la chaleur écrasante de la Capitale. Le ciel bleu avait joué en communion avec le Soleil toute la matinée et cela n'ébranlait en rien l'ardeur des Humains, habitués aux affres mordants du Désert, quant aux finitions de ce qui était le point culminant d'un long travail. D'ailleurs, les commerçants n'avaient pas perdu de temps, en commercialisant des articles particuliers et intéressants pour ces touristes de passage. Tout avait été savamment organisé pour éviter les embouteillages dans les artères principales, surtout durant la soirée, où tout Utopia serait envahi. La nourriture, l'eau et les activités avaient été prévues à profusion, autant pour les adultes que pour les enfants.

Pour l'instant, en attendant la nuit, Neah était en train de montrer l'endroit à ses subordonnés. Il connaissait bien les recoins de cette dernière. Il y était souvent venu et, avec les souvenirs inhérents de Mancinia, il avait même en mémoire quelques adresses sympathiques. Fiekce et Reno étaient émerveillés. Ils n'étaient jamais venus et, même s'ils avaient l'air de se liquéfiés sur place, ils ne regrettaient rien. S'il avait l'habitude de l'endroit, mais ne pouvait se détacher de ses habitudes d'observation. Les Humains n'étaient pas bien considérés et un ou deux débordements étaient à craindre, fort heureusement, l'agitation serait probablement moindre que ce qui frapperait la Cité au-delà des océans.

Tout va bien, Capitaine ?
Tout va bien, répondit-il avec un sourire. Cet endroit me rappelle simplement des souvenirs.

Chÿsam ne dit rien de plus. Il savait que c'était aux abords de la ville que l'Ange avait fait la rencontre de Mancinia. Sans doute ne pouvait-il pas s'empêcher d'y penser, considérant par tout ce qu'ils étaient passés depuis lors. Un Lien unique était né, imprévisible, mais les Écuyers de l'Aurore s'en était assez bien sorti. L'un et l'autre avait su se hisser dans sa hiérarchie, ne cessant d'accroître leur réputation, en solo ou en duo et, leur Lien, de plus en plus profond, les avait unit au-delà de l'imaginable ... au point d'être reconnu par les Aetheri eux-mêmes, disait-on. N'était-ce pas tout ce qu'on attendait d'eux, après tout ; s'élever mutuellement ? Ils arpentaient quelques allées, leurs pas les conduisant vers le Madarah, cet immense marché aux mille et une senteurs. Déambulant avec les siens, à observer les étalages et gouter deux ou trois choses qu'on lui proposait, Neah ne pouvait s'empêcher d'être songeur en se demandant la réelle raison de sa présence en ces lieux. On lui avait demandé d'être le partenaire de Mancinia, elle qui serait la meneuse, la personne la plus importante. Au-delà de l'honneur fait à l'encontre des Anges, même d'une manière détournée qui ne trompait personne, ainsi que de leurs longues heures d'entraînements, sans doute était-ce qu'en tant que Prophète d'Ësse'Aellun, il était assez indiqué. Décidément, lui et sa compagne étaient sollicités pour bien des choses en ce moment ! Il avait énormément à travailler, mais un refus n'aurait pas été possible non plus. Refuser en offensant une Souveraine qui l'avait recommandé, s'attirer l'oeil mauvais des Aetheri et couvrir de honte sa précieuse fiancée ? Non, ça irait. Danser, de plus en plus, lui procurait beaucoup de plaisir, surtout en compagnie de la femme de sa vie.

C'est quoi ça ?

Fiekce se retrouvait avec des points d'interrogation sur le visage en regardant l'étalage sur lequel ses collègues étaient en train de se servir.

Ce sont des noix de coco.
Mais genre, ça se mange vraiment, Capitaine ?

Ils observaient les noix recouvertes d'une épaisse couche de fibres ligneuses brunes d'un brun sombre et très résistant, sphériques, tandis que l'Ange mangeait l'amande blanchâtre.

Oui, c'est un fruit, dit-il en hochant la tête. Ils ont besoin d'une technique d'ouverture particulière vu la dureté extérieure, mais on peut en récolter l'eau interne et en dévorer le coeur.
Et ça a bon goût ?
C'est quelque chose de très frais pour le climat. Tiens, goûte, c'est pour moi.

Il lui tendait l'eau opalescente et sucrée dans un verre en terre cuite, alors que Fiekce l'observait encore, quelque peu réticent, avant de se remémorer que personne ne chercherait à lui faire de tour étrange et surtout pas son supérieur. Quelques années chez eux et le Fils de Réprouvés avait encore parfois du mal à se remettre de ses habitudes primaires, même s'il s'en détachait de plus en plus pour les abandonner et devenir une véritable Aile Blanche. Doucement, mais sûrement.

C'est très bon !

L'Ange eu un léger sourire, avant qu'un Garde n'émerge dans son champ de vision, visiblement à la recherche de quelqu'un. Lui.

Capitaine Katzuta, le salua-t-il comme le voulait les usages. Vous êtes attendu.

Hochant la tête en réponse à son intention, il se retournait ensuite vers les siens.

Je vous laisse, déclara-t-il. Je vous fais confiance pour ne pas commettre d'impairs, compris ?
Oui, Capitaine !

Ce n'était qu'une mise en garde illusoire. Il était conscient de pouvoir se rendre ailleurs en toute quiétude, suivant le Garde vers sa destination, alors que Jeriel s'éteignait sur le monde pour, peu à peu, laisser place à Phoebe. Aux abords d'un des Temples où se préparaient les Devâdary, le Madhif était invité à se changer en compagnie des autres hommes. Contrairement à Mancinia, l'Ange avait eu la chance de savourer l'ouverture d'Utopia, alors qu'elle se préparait, au moins depuis la veille, avec les Prêtres et les autres danseuses principales. Elles seraient les Princesses de la Nuit. En mettant les habits qui seraient siens ce soir, Neah en venait presque à regretter l'absence de Ramesh, qui était l'un des rares proches avec qui il discutait de danse, mais l'homme était parti avec sa partenaire vers Alaithiad. Cette illusion d'être vaguement isolé se brisait néanmoins avec ceux qui partageraient son travail nocturne, ces derniers vinrent à sa rencontre, se sentant assez honorer de voir une Aile Blanche aussi bien situé, surtout après les égarements qu'avaient causés l'un et l'autre des deux camps. Les Écuyers de l'Aurore étaient populaires au sein des territoires, ce n'était peut-être pas si surprenant. C'est là qu'elle vint le voir. Mancinia était ... Il n'avait plus de mots qui puissent qualifier son Humaine. Rien d'assez puissant. À ses yeux, elle était la plus magnifique des femmes et personne ne lui arrivait à la cheville. Pas même Reine, qui empruntait ses traits ...

Ils devaient souvent donner l'impression d'être timides et émerveillés de la moindre chose réalisée par l'autre. S'ils savaient ... Tout cela, c'était eux. Et Mancinia serait la compagne idéale. Parviendrait-il à la faire retomber amoureuse de lui jusqu'à la fin de leurs jours ? Neah ne le savait pas, mais il s'y emploierait. Vu les remarques à son encontre, ce ne serait peut-être pas aussi délicat qu'il ne pensait.

Je pars en premier, dit-il en embrassant brièvement ses lèvres.

Ce serait dommage de casser ce merveilleux maquillage.

Je te retrouve dans notre arène, ma Vachette du Soleil.

Et d'un clin d'oeil amusé, il disparut. Ils devaient se mettre en position. Elle serait la dernière à entrer en scène.



Clignant des yeux, l'Ange eu un mouvement de recul causé par le relâchement de ses épaules. Sa poitrine était soumise à un souffle erratique, de la sueur perlait sur son visage comme si l'événement avait pris la moindre de ses forces. Il ne se souvenait pas de s'être senti autant épuisé, même après une séance d'entraînement. Soudainement, Neah ressentait une violente chaleur sous ses pieds, suivie de picotements dignes d'aiguilles qui entraient dans ses chairs. En soulevant l'un d'entre eux pour observer les dégâts, par simple réflexe, la raison le saisi lorsqu'il en vit le sang qui s'y trouvait. Il y avait ce liquide carmin, absorbé par le sable, les dalles, partout où il était possible d'avoir une empreinte de pied. Mais ... Que s'était-il passé ? Son état ne le rassurait pas, mais ressentir la présence de son Humaine lui importait. En se retournant, l'Ange constatait ses blessures, comme celles des autres, certains l'étaient même bien plus gravement. Se laissant tombée au sol, elle se retrouvait dans le même état que lui, comme absente des événements. Naturellement, le Gardien lui vint en aide, usant de sa Magie à sa encontre, avant de se remémorer que, normalement, il n'était pas en mesure de la secourir par ce biais. Seulement, les plaies de Mancinia était en train de se soigner, seules et ils devaient donner l'illusion avant d'avoir des questions dérangeantes. Combien de temps pourraient-ils réellement compter sur sa volonté, si pure, de son rôle de Gardien pour la secourir ? Les Aetheri ne seraient pas toujours présents pour couvrir leurs arrières ...

En observant la manière dont les blessures se remettaient, avant de se charger de ses propres plaies, l'Ange observait les environs. Pour une raison inexplicable, il se rendait près des autres blessés, essayant de soigner ces derniers. Il devait réellement donner l'illusion d'un autre essai et ... Contre toute attende, sa Magie marchait sur l'Humain, qui reprenait autant son souffle et ses esprits, mais dont le visage était empreint d'un épuisement certain. Lorsque son soin eu été terminé et les remerciements échangés, l'Ange observait sa main, surprit.

Mais ... Qu'est-ce qu'il se passe ?

1575 mots


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Art by Chrissabug

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mar 23 Fév 2021, 19:30


Illustration - Serafleur
Mâdary dā Sipāhī

C'était assez stressant, dans la mesure où les annonces circulaient depuis quelques temps. Avec l'ouverture de la Cité d'Alaithiad, les probabilités pour que les étrangers s'y rendent était plus élevée que venir à Utopia. Ils risquaient ainsi d'éviter ses éventuelles erreurs, mais Mancinia ne pouvait pas se le permettre. En s'habillant, elle devinât aisément les artistes qui divertissaient les passants, à l'extérieur, avant de les renvoyer vers les temples. Une ambiance belle et chaleureuse. Les Capitaines veillant à la sécurité, leurs troupes éparpillées à travers tout Utopia. Les Nobles, qui se satisfaisaient de tout ceci. Une soirée comme ils les aimaient pour faire des affaires et tisser des liens très importants, comme complice, pour danser, manger et créer des amitiés plus souples ... Achevant de nouer la boucle autour de sa cheville, Mancinia était désormais en mesure de s'observer dans un miroir en étain et de découvrir le travail dans son ensemble. Son reflet était loin d'être splendide, mais si le verre était exempt de problèmes, il demeurait très dangereux dans le Désert en raison de ses capacités de réflection, devenant alors un vecteur de potentiels incendies. Sans doute se rendrait-elle près d'un bassin, car même si elle était loin d'être imbue de sa beauté, elle désirait être, réellement, parfaite. Depuis combien de temps se préparait-elle à cet événement ? Moins que l'on pouvait l'imaginer, mais certainement plus qu'aucune autre.

Le Prêtre Sieremion avait été étonné de ses capacités d'apprentissage, où sa rapidité équivalait avec son dévouement aux Aetheri, avait-il dit. Sa volonté avait été telle que sa cheville s'en était brisée au cours d'une session d'entraînement, mais beaucoup y avait vu une rumeur exagérée, sans savoir que son Don lui avait permis de se rétablir en quelques minutes ... Sa comédie avait marché sur le moment. Son regard se posait sur les traits d'encre blanc de sa main, la laissant songeuse. Plus le temps passait, plus cela devenait complexe de dissimuler ce pouvoir. Ses capacités de médecine couvraient certainement ses actions envers autrui, ainsi que ses grandes découvertes, mais il y avait des choses sur lesquelles tout atteignait ses limites. Une Humaine usant de la magie risquait fort de se voir chassée ...

Avoir eu l'audace de se prétendre Élue de Sympan ...

Est-ce l'intérêt des autres Aetheri à son encontre, allant de l'Arme de Drejtësi, à Prophétesse Ësse'Aellun, en passant par Väaramar, qui leur avait confié des enfants, était comme un avertissement, pour mieux l'avoir sous contrôle, ou bien ... Est-ce qu'elle s'imaginait des choses ? Comment ne pas être perdue dans leurs décisions décousues ? Elle aimerait tellement avoir une réponse claire. En relâchant un soupir, elle pensait à Neah. Que dire de lui ? Il n'était pas en reste. Il était quasiment l'unique survivant de ceux possédant des Ailes d'Or, une reconnaissance unique du Héro de la Terre Blanche, il avait participé à la Guerre du Pardon des Réprouvés et se retrouvait embarqué, de temps à autre, dans des situations aussi surprenantes que les siennes. Un sourire germait sur ses lèvres. Ils étaient décidément une Paire exceptionnelle. Peut-être que toute cette reconnaissance, aux yeux des autres, servirait à demeurer dans sa race, la conduisant vers les sommets dont elle rêvait ? C'était une promesse. une sacrée promesse, d'ailleurs. Si l'Unique ne la soutenait pas, qu'il soutienne au moins les Humains à son travers. Qu'il pardonne l'indécision des anciens dirigeants et laisse sa chance à la nouvelle génération. C'était dans ce but qu'elle danserait. Sans doute se moquait-il bien de sa volonté, il était un Dieu, mais pas à pas, ils y parviendraient. Ensemble. Ce rêve, les Ira ... Mancinia savait que tout allait s'accélérer. Elle ne devait pas rester en retrait.

Se redressant, la danseuse principale secouait ses lourds vêtements, brodés d'or et d'une excellente qualité. Elle devait savoir à quoi elle ressemblerait ou, tout du moins, ne plus penser à des choses parasites qui risquaient de déstabiliser son maintien en engendrant des craintes. Autour du bassin se trouvait quelques danseurs et ... Portant ses mains à son visage, elle semblait terriblement émue de le voir. Neah s'était retourné dans sa direction, avec un sourire doux, penchant sa tête sur le côté, partagé entre sa mignonnerie et son air sérieux.

Tu es si beau, Neah.

Écarquillant les yeux, il eut un rire discret, avant de l'embrasser furtivement. Dans sa tenue, ses cheveux roux lui donnait un air si léger, moins strict. A moins que sa vue d'amoureuse ne soit biaisée ? Leur échange ne durât pas longtemps, étant donné qu'ils devaient se mettre en position, mais il avait été suffisant pour que la pression s'envolasse.

... Dans notre Arène, mon Petit Bouchon.

Ses yeux ne laissaient transparaître aucun sentiment et se bornaient à scruter les environs, songeurs. Parée de bijoux d’or, elle portait une lourde et ouvragée robe rouge, qui traçait le tableau sensuel de sa silhouette.

Tout est prêt, Mancinia.

Elle acquiesçait. Alors que le ciel se peignait des couleurs du crépuscule, la musique se mit à résonner dans toutes les rues, plus puissamment qu'auparavant. Le moment était venu. Ses partenaires avaient des regards saisissants, vêtues de lehenga rougeoyants, elles étaient reconnaissables entre toutes les autres et l'Humaine, d'autant plus. Mancinia brûlait l'encens, en signe d'appel envers les Dieux, s'ils pouvaient les entendre. S'ils pouvaient réellement l'entendre et exaucer sa volonté de servir, toujours plus, les Humains. Toutes les musiques cessèrent, avant qu'une autre ne s'élève doucement. Tout était en place. Quelques Humains scrutaient nerveusement les premiers danseurs qui descendaient des marches pour se mettre en position. Ça commençait. Mancinia était sereine. Pas à pas. Tout irait bien. Tout en rythme.

Hey ... dhin tadaak, dhin tadaak ...



Quand Mancinia rouvrit les yeux, c'était le matin. Le ... ? ... Comment était-ce possible ? Son état de sidération passé, elle ressentait ses membres inférieurs trembler, piquant terriblement sous l'effet du sable pénétrant ses plaies. Ses pieds étaient en sang, ses chevilles étaient bleuies et l'état déplorable des autres ne l'aidait en rien à comprendre. Son regard croisait celui de Neah, qui était aussi chancelant et inquiet que sa personne. Une vague de soulagement soudain la saisit. Son corps chutât, tant la douleur venait reprendre le dessus, y compris sur le haut de son corps, ses mains étaient meurtries et ses épaules, douloureuses. C'était presque comme si elle avait dansée sans la moindre interruption, durant des heures et des heures. Son regard retombât sur ses pieds, où le carmin dessinait des lignes sur son ensemble, avant constater leurs résorbassions, conséquence de son Don qui agissait désormais sur son organisme sans qu'elle ne le commande. Son Gardien vint à sa rencontre, activant sa Magie, mais qu'espérait-il ? Elle devait s'en aller, immédiatement, mettre des bandages pour tromper les autres. Mais son corps, autant que son esprit, était épuisés et son Ange n'était pas en meilleur état. S'il entreprit de créer une illusion à son encontre, tout en se soignant au passage, il vint en aide aux autres. Et cela marchait. Cela marchait réellement ... L'Humaine baissait les yeux vers Chartiana, un sourire sur ses lèvres. Étrangement, elle en était certaine, les choses allaient aller mieux. Sympan avait entendu ses prières.

1193 mots


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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 24 Fév 2021, 17:57


Illustration - Quang Huy-Nnguy
Mâdary dā Sipāhī

Chaque Humain était entraîné dans le but de servir les siens en cas de conflit, alors Lancinia avait suivi les enseignements de Shapûr et s'était enregistrée comme réserviste. En tant que cousine de la Matasif Leenhardt, qui serait l'imminente représentante des leurs au cours de la Kuhja Na Kaho, elle s'était tout autant portée volontaire pour assurer la surveillance de la Cité. Si elle n'avait guère autant de pouvoir qu'un membre de la Garde, elle se pouvait d'intervenir en cas de problème vu qu'elle s'était fait connaître auprès des autorités. Fort heureusement, contrairement à Mancinia, ils n'étaient pas nombreux à remarquer sa présence. Si on ne l'attaquerait pas volontairement, l'Humaine était victime des messes basses, conséquence d'une participation à une Épreuve bien cruelle de la Coupe des Nations, mais en aboutirait peut-être sur quelque chose de prometteur pour sa race. Sa conscience n'en était pas pour autant apaisée, elle se demandait comment allait Ella ...

J'aurais aimé être avec Mancinia.

Sur son épaule, Kamiya semblait nostalgique. Ils avaient passés beaucoup de temps à parcourir et travailler à Utopia, avant l'ascension de sa meilleure amie. Lors de l'apparition de Lancinia et, bien que le corbeau restait souvent en compagnie de Neah Katzuta, Mancinia lui avait demandé de veiller sur elle. Certainement de la surveiller aussi, pour s'assurer qu'elle ne commette pas d'impair, mais aucune des deux n'avait eu à se plaindre.

Tu devrais retourner avec elle, Kamiya. Je t'assure que tout ira bien maintenant. Et surtout, tu as un digne successeur !
Justement, ma petite, je dois la former !

Au lendemain de la célébration sur Boraür, où elle avait découvert que sa cousine était devenue la Prophétesse d'un Aether, Lancinia avait également trouvé une sorte d'oeuf près de ses bagages. Au milieu de la traversée océanique, ce dernier avait s'était brisé, donnant naissance à un somptueux corbeau. Ce dernier était encore petit et, comme Mancinia à l'époque, elle-même s'en chargeait avec les mêmes gestes et le même amour. Fran, le raccourci de Francine, était toute mignonne. Aucun doute désormais. Mancinia était Lancinia était comme le reflet l'une de l'autre, avec quelques écarts notables. Ça la fit sourire.

Hey, mais fait attention !
Oh, oh ! dit la voix amusée de Kamiya, en sautant à pattes jointe sur son épaule, presque impatient. C'est repartit pour un tour !

L'Humaine avait tourné la tête directement en direction des éclats de voix et du bruit fracassant du bois chutant au sol, relativement lourd, un petit attroupement s'était amassé pour observer l'accident de caisses et leur contenant abîmé.

Hé, l'Imbécile ! Es-tu aveugle ? Ne m'as-tu pas vu venir ?
Mes yeux vont très bien, Crétin. Ce sont tes oreilles qui auraient besoin d'être soignées ! J'ai crié pour que tu me laisse passer, mais m'as-tu prêté la moindre attention ? Absolument pas !
Crier ne sert à rien ! C'est moi qui avais la priorité ! Tu aurais dû ralentir ou t'arrêter !
J'allais assez lentement ! Tu avais suffisamment de place pour passer, mais tu marches comme un porc ivre !

Imbécile et Crétin. Probablement était-ce des surnoms bien mérités. Ces deux idiots qui se chamaillaient pour une bousculade anodine, avec un petit dégât matériel moindre, étaient cousins. Ils ne s'entendaient absolument pas pour une raison qui lui échappait. Dès que l'un se trouvait dans les parages de l'autre, les noms d'oiseaux, les menaces et les situations abracadabrantes s'en suivaient. Mancinia les connaissaient pour s'être amusée à servir à la Taverne, ou à l'Auberge, de temps en temps ... Lancinia se remémorait aisément les situations difficiles auquel elle avait été confrontée. Seule solution pour mettre un terme à ce bordel, les faire asseoir autour d'un bon alcool, comme à chaque fois. C'était toujours devant ce liquide que leur dispute se terminait, avant de reprendre dans un autre lieu à une autre date. Souvent le lendemain.

C'est quoi ton problème ? Tu ne sais pas marcher sans heurter quelqu'un ?
C'est moi qui avais le droit de passer, toi, tu devais t'écarter de mon chemin !
Et moi je dis que tu n'as pas plus de droit sur cette route que moi, ou que quelqu'un d'autre !
Grands Dieux Galopants ! Je vais finir par te prendre jusqu'à la pelure qui est sur ton dos !
Alors ça, c'est pas mal !
Du sang, des tripes et des boyaux ... ! murmura en s'amusant encore plus son compagnon.
Ce n'est pas drôle ! se fâcha Lancinia. En plein travers de la route principale en plus ! Il ne manquerait plus que les étrangers se disent que nous sommes des animaux !
Pour moi, cela ne fait aucune différence, vous êtes tous ...
... Disproportionnés !

Cela cloua le bec du corbeau. Elle apprenait vite. Sans doute un peu trop. Continuant à se quereller, les deux cousins s'attiraient les regards et les murmures amusés des passants. N'ayant pas peur d'eux, parce qu'ils ne la frapperaient pas, même lorsqu'ils étaient ivres, Lancinia fit savoir sa présence en les repoussant l'un et l'autre avec ses bras. Ils se tournèrent vers elle, le regard mauvais, pour savoir qui les avaient dérangés.

Dites-moi, messieurs, ne trouvez-vous pas qu'il fait chaud en ce moment ? demanda-t-elle avec un léger sourire, sur le ton de la conversation. Je pense qu'il vaut mieux ne pas trop traîner dehors au risque de se prendre une bonne insolation !
... Par tous les Dieux, c'est vrai ! dit l'un, prit au dépourvu.
Sur ce point, nous sommes d'accord. Allons à l'Auberge pour discuter de tout ça autour d'une bonne chope de bière bien fraîche !
Voilà tes premières paroles censées, mon ami ! Mais allons plutôt à la Taverne, leur bière est tellement bonne, c'est à en pleurer de bonheur !
Je n'ai rien contre la Taverne, reprit Lancinia. Mais franchement, ne préféreriez-vous pas le nouvel établissement de la Rue Haute, chez Rebel ?
Une nouvelle taverne ? Ça pour sûr, c'est intéressant !
Allez, viens, la première tournée est pour moi !

Et voilà. C'était aussi simple que de dire souhaiter la bienvenue à quelqu'un dans cette merveilleuse ville ou de guider un enfant vers la voie de la raison. Seul Kamiya en ressortait grandement déçu.

Tu aurais sans doute pût donner une vraie adresse à ces deux idiots.
Le temps de marcher jusque-là, ils seront repartit.
Ils sont ridicules, ne trouves-tu pas ? Malgré les années, ils sont toujours aussi énervés !
Ça ne te va pas de dire ça. Tu as vu où tu es ?
Et alors ? Je suis un corbeau ! Et tes cheveux sont tellement doux !

Elle se tût, ne sachant que répondre. Ne sachant même pas comment le prendre, mais elle ne poursuivit pas sur ce chemin-là.

Allons vers le Temple. Tu ne voudrais pas louper Mancinia en train de danser, pas vrai ?
Erf. Elle n'aura d'yeux que pour son Ange !

Un véritable malheur pour le petit emplumé aux ailes sombres, Lancinia gloussait dans sa main.



C'est quoi ces ... Aïe !

Sa cheville lui faisait atrocement mal. Et ce n'était pas pour rien ... elle s'était brisée et désormais, l'Humaine trainait au sol, dans l'incompréhension, entourée de ses compatriotes et d'étrangers tout aussi hagards. Lancinia avait également perdu Kamiya de vue. Elle se sentait assez mal, comme si son esprit allait l'envoyer vers le néant d'un instant à l'autre, pourtant, elle s'était tout autant perdue dans la contemplation des plumes blanches qui se baladaient partout. Et elle ne parlait pas des Anges. Ces créatures, d'une petite taille présentement, semblaient être un peu partout au coeur d'Utopia, ils rassuraient les personnes qui ne savaient pas ce qui venait de se produire et qui semblaient sortir d'un songe particulièrement saisissant dont personne ne gardait le moindre souvenir. L'une d'entre elle vint se mettre sur ses cuisses, ne bougeant plus vraiment, alors que sa main vint à la rencontre de son museau en forme de bec. Une langue sortit pour lécher amicalement ses doigts. Ça la rassurait.

1334 mots


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Sam 27 Fév 2021, 14:25


Mâdary dā Sipāhī

Fermement accroché aux pouces de son père qui l'observait avec un œil attentif et un sourire aux lèvres, Aurel essayait de tenir sur ses deux jambes sans réels grands succès, ses genoux flageolants incapables de lui faire garder l'équilibre plus d'une seconde. « Ce ne sera pas aujourd'hui qu'il fera ses premiers pas. » commenta Antonija, Sharihzad entre les bras. « Ni même demain. » ajouta Maximilien rieur avant de le prendre sous les aisselles pour le porter dans les bras. « Tu iras voir la Kujha Nā Kahō ? » fit-il en se tournant vers sa Gardienne qui ne répondit pas immédiatement, son regard perdu ailleurs. Il en suivit la direction pour rencontrer un visage pouvant difficilement être manqué. Lui-même n'entrant déjà pas dans les normes de son peuple et manquant chaque fois de se prendre les hauts de porte, celui-ci faisait office de géant au sein d'Utopia. « Qui est-ce ? Je crois connaître son visage. C'est quelqu'un d'important tu crois ? Il est impressionnant en tout cas. ». Maximilien reporta son attention sur son Ange. « À la Coupe des Nations peut-être ? » - « Ah oui ! Comment était-ce ? Hum... Ah mais si ! Dhavala ! Himsaru Dhavala. » s'exclama-t-elle après plusieurs secondes de recherches intensives dans les tréfonds de sa mémoire. Et en effet. C'était. Pourquoi aujourd'hui ce nom n'était-il plus ? « Typhon de Gargantua. » rétorqua Maximilien, faisant poindre d'immenses points d'interrogations dans les yeux de la Vertueuse. « De quoi ? » - « C'est son nom. Typhon de Gargantua. » - « Ah bon ? Tu en es certain ? ». Maximilien poussa un soupir. « T'auras qu'à le lui demander en même temps de te renseigner sur ce qui l'amène. Sinon, tu n'as pas répondu à ma question à moi, tu sais ? » fit-il pour couper court à cette discussion, l'Ange le dévisageant avec de grands yeux. Elle ne l'avait pas écouté. « Désolée. » - « Je te demandais si tu irais au Temple tout à l'heure. ». Un sourire éclatant illumina les traits du visage de la Gardienne. « Évidemment. Ce n'est pas tout les jours que l'on peut assister à la première d'un événement comme celui-ci. D'autant plus lorsqu'il est ouvert par un couple Humain-Ange. » - « Tu pouvais t'arrêter à "couple", c'était suffisant. » fit son Protégé, rieur, bien qu'il voyait parfaitement où elle voulait en venir par cette précision. De la même façon, elle comprenait la raison de la remarque du rouquin. « Il est vrai qu'il est inenvisageable de dissocier la Marquise Leenhardt de l'Olugbala Ti Fadaka. On ne parle plus d'eux qu'en duo. Écuyers de l'Aurore, Devâdasin. C'est comme s'ils ne formaient plus qu'un. » un sourire effleura les lèvres de la Wun, son regard perdu dans le vague, avant qu'elle ne relève les yeux vers Maximilien. « Je me demande si d'autres Anges seront présents également. » continua la Vertueuse, ce à quoi son Protégé répondit sûrement d'un ton trop virulent, posant un regard prévenant sur Aurel « Du moment que tous ne viennent pas. ». Surprise, Antonija fixa longuement son Protégé afin de trouver le sens de ces paroles mystérieuses quelque part dans son regard, ou son expression. Puis elle comprit. Alors, d'une voix faible, elle répondit « Non, je ne pense pas que ce soit le genre de Messire Yüerell d'abandonner sa mission pour rejoindre une festivité comme celle-ci. Qui plus est, il doit avoir pleinement conscience qu'il ne serait pas accueilli dans les meilleures conditions. J'imagine tout du moins. ». Car il était difficile de se mettre dans la tête de celui qui se fît affublé du Titre de Boucher. Boucher. Ça l'attristait qu'un peuple sensé être proche du sien en vienne à nommer un Ange de cette façon. Ce n'était plus seulement une question d'actes pour en arriver là. La fissure entre les Enfants de Sympan et les Immaculés devait juste être plus importante qu'elle ne se la visualisait. Moins pansé qu'elle ne l'espérait. C'était pour ça qu'elle était ravie de voir, à côté de ça, des duos comme celui que formait Mancinia et Neah. Ils lui faisaient garder l'Espoir que tout n'était pas perdu. Que ce n'était qu'une passade Qu'un jour, tout irait mieux. « Et toi ? Tu viendras ? » reprit-elle plus vivement avec un tendre sourire, balayant au passage les bribes de leur précédente conversation. La manœuvre n'échappa pas au rouquin cependant. Il commençait à connaître les mimiques et manies de sa Gardienne. Celle-ci en faisait partie, éloigner rapidement le conflit à venir et faire comme s'il n'avait jamais existé. Toutefois, il ne le releva pas. Il ne le relevait jamais. Après tout, souvent il était celui qui était la cause de ces conflits, le premier à hausser le ton où se montrer critique. Parfois il admirait la patience qu'elle pouvait avoir envers lui. « J'essaierai. Si j'ai le temps je passerais. » répondit-il alors plus doucement. Elle sourit, ravie de la réponse. « En parlant de ça, je dois y retourner. ». Son regard se posa sur Aurel qu'il releva pour que son visage soit à hauteur du sien. « Tu vas rentrer avec ta sœur. Vous surveillerez qu'Antonija soit bien sage. » fit-il avec sérieux, finissant sa phrase en posant ses iris smaragdines sur le visage rond de la petite ailée, la remarque décochant une moue amusée de la part de l'Ange. « Papa a encore à faire cet après-midi. » conclut-il en embrassant le garçonnet. Puis il se tourna vers sa Gardienne. « Ça ira pour toi ? » - « Tu comptes me le demander à chaque fois ? Je me suis débrouillée jusque là, je saurais finir la journée seule. » répondit-elle avec un sourire avenant.

Les mains plongés dans une bassine, Maximilien porta l'eau à son visage avant de passer ses mains humides dans sa nuque et ses cheveux. Toujours à disposition, il y passait probablement deux fois plus de temps à se rafraîchir et se réhydrater que la plupart des Sainika. Ce qu'on ne manqua pas de lui faire remarquer. « J'aimerais t'y voir à l'entraînement avec ces deux bordels sur le dos. » répliqua le rouquin en se tournant vers son collègue. « Merci bien, je suis très bien sans. » - « C'est bien ce que je pensais. » répliqua le rouquin en reprenant le bouclier qu'il eût délaissé sur un mur à proximité. Retournant sur le terrain d'entraînement, son esprit vagabondait malgré tout sur toute autre chose. La présence de l'Eversha en ce jour, en ces lieux, lui titillait l'esprit. Quelque chose lui soufflait qu'il n'avait pas traversé les océans et affronté le Désert uniquement pour profiter de l'événement. Pas après ce qu'il avait apprît concernant leur Race et leur adversaire. Armes au poing, son attention était donc peu focalisée sur l'instant présent à cause de ces questionnements, ce qui ne manqua pas être remarqué. « Eraël ! ». Le concerné porta son attention en direction du Sarīraka. « Ça ne vous suffit pas de manquer à l'appel la moitié du temps, il faut en plus que vous chômiez les jours où vous êtes présent ? ». Rappel cinglant mais clair. Il ne pouvait cependant pas lui donner tort. « Nahīm Sarīraka. Je me remets au travail. » - « Et tu ferais mieux de faire ça vite ou l'entraînement c'est avec lui que tu vas le faire, et ça va être une autre paire de manche si tu veux mon avis. ». Maximilien arqua un sourcil en se tournant vers son partenaire. Pourtant il ne pouvait nier avoir songé la même chose. Aussi se remit-il en position, reléguant ses songes au second plan pour l'instant. Il verrait ça ce soir, plus posément.

Il ne rentra cependant pas ce soir là. Il ne vit pas la prestation offerte par les Écuyers de l'Aurore. Il se souvint de la brume, de l'interrogation qu'elle soulevât, de cette étonnante frénésie dont tous, y comprit lui-même, furent saisit. Quant à ce qui suivit, c'était étrangement flou, comme lors d'un réveil difficile après s'être prit une cuite trop sévère. C'était vague et peu certain. La différence étant qu'il n'était pas prit d'un mal de crâne ici. Pourtant il souffrait tout autant et été épuisé de même. Allongé sur le sol, les ailes étalées de toutes leurs envergures dans son dos, Maximilien serrait les dents pour atténuer la douleur des ecchymoses et plaies présentent sous ses pieds. À peine s'était-il éveillé que la douleur lancinante s'était faite ressentir. Aussi se fut presque plus dans un réflexe qu'il se fût redressé une première fois pour s'asseoir afin de libérer ses pieds de ses chausses. C'est à cet instant qu'il y découvrit la raison de sa peine. Des hématomes qui se battaient pour trouver leurs places et des cloques éclatés sur toute la plante de ses pieds. Il n'y voyait là qu'une explication. Un effort intense et de longue durée. Ça lui arrivait d'en avoir parfois sur les mains lorsqu'il travaillait le bois. Mais jamais au point qu'elle n'en viennent à exploser. Et il ne semblait pas seul dans cette situation. Ils ne semblaient pas seuls avec leur unité à avoir subi ça. Car même la Soranos, qui aurait pu soulager la douleur de la troupe et les geignements de certains, était immobile. Il poussa un long soupir et s'essaya à se lever. Les enfants. Il entendit des bruits de pas, rapide. « Papa ! ». Un enfant ? Est-ce que ça veut dire qu'ils avaient été épargnés eux ? Il poussa un soupir de soulagement jusqu'à ce qu'un poids n'écrase son torse. Il redressa la tête pour y voir le visage rond d'un jeune garçon. « Pourquoi tu dors par terre ? ». Il papillonna des yeux. « Quoi ? » - « Y a tout le monde qui dort par terre, c'est bizarre. ». Maximilien marqua un temps, puis repoussa doucement l'enfant qui s'assît en tailleur à ses côtés. « Qu'est-ce que tu fais ici ? C'est pas un endroit pour les gosses. Où sont tes parents ? ». L'enfant croisa les bras dans un air boudeur avant de clamer d'une voix forte. « Je suis pas un gosse d'abord ! Et c'est bête comme question. ». Le rouquin dévisagea l'effronté avec amusement. «Ah oui ? » - « Eraël ? Un problème ? ». Le concerné se tourna vers le Sarīraka qui, à l'aide d'un appui, avançait avec difficulté à travers son régiment. « Aucun. Juste un enfant perdu. » répondit-il, son étrange dialogue observé avec amusement par ses comparses alentours. « Je suis pas perdu ! » ronchonna le garçon en se levant d'un bond pour faire face au militaire. « Évidemment. Surveillez-le pour l'instant et dès que possible trouvez ses parents. Ils doivent être... » - « Beuh, mais ça sert à rien. Il est là mon papa ! » lâcha soudain le garçon comme une évidence avant de courir à travers la cours pour courser l'une de ces étranges créatures blanches qui l'avait envahit, sous les yeux ahurit de la majorité face à cette déclaration. Personne ici ne le connaissait. D'une main Maximilien le rattrapa avant qu'il ne s'éloigne. « Reviens-là toi, je viens de te dire que c'était pas un endroit pour les gamins. C'est qui ton père qu'on le prévienne ? » - « T'es bête ! » répliqua le garçon avec une grimace arrachant un rictus au rouquin. Les enfants avaient d'amusant qu'ils ne possédaient aucun filtre et n'hésitaient pas à dire les premiers mots qui leur traversaient l'esprit. Toutefois, ce qu'il lui déclamât ensuite amusa beaucoup moins l'ailé. « De quoi ? ». Cette fois les regards n'étaient plus amusés, mais plutôt interrogatifs. Maximilien poussa un long soupir. Il n'avait pas les idées en place pour l'instant pour réfléchir à cet imprévu. Cette histoire le fatiguait déjà.
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Kaahl Paiberym
Dim 28 Fév 2021, 13:22



Mâdary dā Sipāhī



« Je tiens tout de même à vous rappeler que je ne vous ai pas invité, Duc Windsor. » « Hé hé. » fut ma première réaction. L’Archimage Sabnac m’amusait, avec ses cheveux bleu clair. « Avez-vous de la famille chez les Humains ? » lui demandai-je soudainement. Sa grimace fut assez parlante : soit il en avait et préférait le cacher, soit les Enfants de Sympan le débectaient. Sans doute les deux. Je passai devant lui, dans une enjambée douteuse et me mis à marcher à reculons. « Alors ? » insistai-je. « Cela ne vous regarde pas. » Je souris. « Oh vous ne savez pas ? » demandai-je, en passant mon pouce sur la pulpe de chacun de mes autres doigts, suivant un rythme parfait. « Tout me regarde. » lâchai-je, un brin mystérieux et menaçant. Tout me regardait parce que j’étais le préféré de l’Empereur Noir. Pas lui. Et toc. « C’est le Roi qui veut savoir. » précisai-je. Ça le fit rire, ce qui me fit grimacer à mon tour. Je n’aimais pas que l’on se moquât de moi. « Le Roi par ci, le Roi par là. C’est très… » Il laissa une suspension volontaire. Je tiquai. « C’est très quoi ? » Il m’énervait. « Oh vous savez ce qu’on dit… » « Non. » « Que vous et le Roi… » Mon expression muta malgré moi. Le fait qu’il pût penser ça me gênait profondément. « Nous sommes proches, c’est tout. » « Oui. C’est ce qu’ils disent tous. » « Qui ça ? » « Vous savez bien. » S’il ne précisait pas, c’est que la dangerosité de son discours aurait été totale pour lui. Traiter volontairement et directement le Grand Chaos de potentiel homosexuel aurait pu lui coûter sa place. Malheureusement, le Chancelier Sabnac savait manier les mots et les sous-entendus. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais pu le faire exécuter comme un malpropre. Je fis la moue. « Pour revenir à ce que vous disiez, je n’ai pas besoin d’invitation pour vous accompagner. » Il s’arrêta et m’attrapa par la manche, afin de me stopper dans ma marche. « Bien sûr. Mais je vous préviens : un faux pas de votre part et je vous fais revenir à Amestris, de gré ou de force. Sans magie, Cyrius, vous ne ferez plus le poids. Faites attention. » Je le fixai, agacé. Il continua. « Ce n’est pas parce que le Roi vous trouve divertissant que c’est le cas pour le gouvernement. Vous avez de nombreux ennemis et votre position n’est pas aussi stable que vous le pensez. Le Roi lui-même connaît quelques déboires avec les religieux. » « Oh, oui, eux… »

Je ne dis rien de plus, laissant mon commentaire se perdre dans le néant. Je détestais que l’on s’en prît à Elias. J’allais faire disparaître tous ses opposants, un jour ou l’autre. Je souris, ce qui fit froncer les sourcils au Sabnac. Il y avait beaucoup de choses qu’il ignorait sur ma personne et, s’il faisait le malin, j’étais certain qu’il savait, au fond, qu’il n’était pas en position de force. Pour lui rappeler, je fis teinter une corde sensible en lui. Les Chanceliers avaient tous des émotions et la musique de leur vie m’appartenait. Là où il marquait un point, c’était qu’à Alaitihad, je ne pourrais plus le contrôler. Je perdrais la main mais il ne l’aurait pas non plus. « Cessez. » « Quoi donc ? » demandai-je, comme si de rien n’était. Je jouais très mal la comédie. Il y avait toujours ce petit sourire entendu et amusé qui trônait sur mon visage, un aveu de ma culpabilité. Ces pingouins du gouvernement, qui pensaient pouvoir me maîtriser, étaient tous à côté de la plaque. Certains, comme le Sabnac, me mettaient mal à l’aise mais ça ne signifiait rien. Décontenancé, je n’en restais pas moins dangereux pour eux. Je haussai les épaules et me remis à l’endroit. « Nous ne sommes pas obligés de rester ensemble. » « C’est vrai. » « Après… Je me dis… Vous pourriez vous faire malencontreusement assassiner, sans moi. » « Cela m’étonnerait. Les Humains n’auraient aucun intérêt à… » L’expression de mon visage lui fit comprendre le fin mot de l’histoire. « Non, vous avez raison. Restons ensemble. » Il y avait un livre racontant les aventures de douze Sorciers partis en exploration. En groupe, ils avaient décidé de se séparer afin de mieux appréhender leur nouvel environnement. Malheureusement, au fur et à mesure des jours, ils avaient commencé à disparaître, les uns après les autres, jusqu’à ce qu’il n’en restât qu’un. La fin parlait d’elle-même : ils s’étaient entretués, le dernier restant étant le plus malin des douze. Étrangement, il y avait aussi douze Archimages. Un hasard ? Je n’en étais pas certain. « Je suis impatient de voir ça. » dis-je, en parlant de la fête. Le Sabnac était plutôt secret sur ce qu’il pensait. Néanmoins, depuis la Coupe des Nations, les Humains étaient de nouveau entrés dans son champ de compétence. Il n’était plus question de les considérer uniquement comme des esclaves. J'ignorais s'il comprenait ou non les motivations de l’Empereur Noir mais il avait l'obligation de se plier à ses ordres. Il n’avait pas le choix et n’aurait pas eu suffisamment de cran pour fomenter un coup d’État de toute façon, même s’il savait que ce rapprochement ne plaisait pas. « Les Démons sont tout de même plus utiles. » murmurai-je, sorti de rien. « Pardon ? » demanda-t-il. « En esclaves. Ils sont plus forts. » « Plus à même de se rebeller aussi. Sans parler du message que nous envoyons aux autres maléfiques. » Je souris. « Vous savez, les maléfiques sont en minorité. C’est plus intelligent de se lier à ceux qui ne le sont pas. Qui se souci du sort des Démons ? Personne, à part eux. » Je haussai les épaules. « Je dis ça, je ne dis rien. Je ne suis qu’un fou qui dirige un orchestre après tout. C’est vous qui êtes le plus cultivé de nous deux en diplomatie. » Le plus crétin, oui. Cependant, je ne pouvais pas le lui dire trop abruptement, pas encore. Si j'étais venu, en plus de ma curiosité pour les Humains, c'était aussi parce que je savais qu'Elias était en mission sur le continent, non loin, en tant que Kaahl. Il me serait plus aisé de le rejoindre ainsi.





« Tu veux manger ça ? » Je regardai Asîlah. La petite fille me sourit, en joignant ses mains et en tournant sur elle-même. « Elle est mignonne. » commenta ma compagne. Nous étions trois soldats pour surveiller trois enfants. Utopia nous avait volé notre magie. Depuis deux jours, les essais d’acclimatation étaient restés vains. Augustine Vaughan, l’une des deux soldates qui étaient venues avec moi, n’avait rien mangé depuis que nous étions arrivés. Je n’arrivais, pour ma part, pas à être serein. La nuit, je guettais le moindre bruit, ce qui était rationnellement parlant idiot. Les Humains, jamais, ne toucheraient aux Enfants des Cieux. Cependant, je me sentais vulnérable, malgré mes faits d’arme. Si nous avions été choisis pour préserver la vie des Enfants de Sympan, c’était avant tout pour nos compétences en combat sans magie. Nous faisions, tous les trois, partie de la Section Marivaux. « C’est vrai. » avouai-je, tout en jetant un coup d’œil au frère de la gamine. Celui-ci était en train d’acheter des oranges sur un marché improvisé. Utopia était festive et c’était la raison de notre venue ici. Le Baron Paiberym, après avoir été informé de la situation chez les Humains, sans doute par le biais de l’armée, avait envoyé un message instantané afin de nous enjoindre à amener les enfants dans le Désert. C’était la première fois qu’ils s’y rendaient. Ils n’étaient pas encore très âgés mais l’Honorable y avait tenu. Dans sa lettre, il avait pesé le pour et le contre mais avait refusé de laisser les événements récents chambouler la vie de ses enfants au-delà du raisonnable. Il ne voulait pas qu’ils fussent enfermés dans un cocon duquel ils ne sortiraient plus jamais. Alors, après avoir reçu l’aval de notre chef, nous nous étions rendus à Utopia, empruntant les pontons puis usant de téléportation afin de nous rapprocher au plus près. Le reste du chemin s’était fait par l'intermédiaire d'une caravane, sous une température à laquelle nous n’étions pas habitués.

« On ira t’acheter un habit pour la danse, tu veux ? » « Oui ! » dit-elle. Depuis le début, elle semblait émerveillée par les silhouettes des danseurs que nous croisions. Sjar, lui, tentait de baragouiner ce qu’il savait de l’Alikir avec tous les individus qui croisaient son chemin, trainant derrière lui ses ailes blanches, symboles de son appartenance aux Enfants des Cieux. La bienveillance des Humains vis-à-vis d’eux était réelle et visible. Ils étaient des cadeaux divins. « C’est amusant qu’Hélène ait la peau claire et que les deux autres non. » « Ils ne sont pas frères et sœurs de sang. Enfin… si on peut parler ainsi. Ce sont des enfants spéciaux. » Hélène n’était pas là. Elle était en compagnie de sa garde du corps et devrait nous rejoindre un peu plus tard. « Sjar a l’air à l’aise avec les autres. » « Oui cet enfant a la timidité d’une commère de Vervallée. » Je disais ça parce qu’il n’arrêtait pas de parler et, surtout, qu'il cherchait à marchander absolument tout. Augustine se mit à rire. « C’est vrai. » Nos sourires ne tardèrent cependant pas à se tarir un peu. Malgré notre propension à essayer d’oublier, nous avions tous les deux l’impression qu’il nous manquait une partie de nous-même. Lorsque les festivités seraient terminées, nous rentrerions rapidement. Elle comme moi avions hâte de retrouver ce que nous avions perdu. Vivre sans magie nous semblait être une malédiction, comme si nous étions tous les deux incomplets et vides de sens, vulnérables et sans défense. « Je me demande ce que les Ætheri réservent à ces enfants. » « Qui sait ? » Le silence, de nouveau. Nous faisions tous les deux des efforts pour essayer d’oublier notre condition. « Au moins, nous verrons la Marquise Leenhardt danser. » « Oui. J’ai été surprise, je ne savais pas qu’elle dansait. Elle a tellement de fonctions que je me sens inutile à côté. » Je la fixai et attrapai sa manche tendrement. « Ne dis pas ça. Tu es encore jeune et tu as déjà su faire preuve de sang froid dans de nombreuses situations difficiles. » J’avais l’impression que notre présence à Utopia fragilisait aussi notre estime de nous-même. « Tu devrais manger un morceau. » « J’ai la conviction que rien ne passera. » Nous nous tûmes, encore. « Mais merci, Elmyre. » « De rien. Je le pense vraiment. » « Vous êtes des amoureux ? » demanda soudainement Asîlah. « Quoi ? » Nous nous regardâmes, étonnés, avant de rire en chœur. « Non, nous sommes collègues et nous avons étudié tous les deux aux Palais de Coelya. Ton papa y enseignait encore d’ailleurs. » « C’est dommage qu’il se soit engagé dans l’armée. » commenta Augustine. « Oui, c’était un professeur très apprécié. Exigeant dans ses attentes mais efficace. » « Je me rappelle sa tête lorsque Ephédius avait laissé trainer son mouchoir sur son bureau. » « Oui c’est vrai ! Le regard qu’il avait posé sur le tissu. S’il l’avait pu il l’aurait désintégré, ça se voyait. » « Mon papa dés-in-tègre les mouchoirs ? » demanda Asîlah, curieuse. « Non ne t’inquiètes pas ! Mais tu dois le connaître, il aime bien l’ordre et la propreté. » « Oui. Je me demande comment il arrive à supporter l’armée. On ne peut pas dire que l’ensemble des soldats soit très ordonné ou propre… » « Attends de le voir monter en grade. L’armée va devenir impeccable. » « Oh non l’horreur ! T’imagines s’il devenait Général et qu’il demandait une inspection des soldats tous les matins ? » « Je le vois tellement arriver et exiger de chacun la preuve d’une haleine fraiche. » « Arrête je vais mourir de rire. »

Une fois Sjar de retour avec plus d’oranges que prévu, nous nous dirigeâmes vers le centre des festivités. Le soleil commençait à décliner. Nous ne savions pas encore que la suite des événements seraient inattendue.

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Dim 28 Fév 2021, 16:48



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Mâdary dā Sipāhī


En ces temps troublés, quoi de mieux que quelques potins croustillants ? Je vous le demande. Alors que le gouvernement déchu a décidé de prendre le pouvoir et d’en finir avec la figure royale, des questions plus futiles restent en suspens au sein de la population. Il s’agit-là du sujet par excellence, celui qui a fait couler plus d’encre que tous les autres sujets, à savoir : les relations amoureuses et toutes celles qui lui sont assimilées. Pour cette première chronique, nous ne parlerons pas des émois secrets entre telle figure couronnée et telle autre. Il y a beaucoup à dire sur les célébrités et nous y reviendrons. Nous allons simplement évoquer les suites du Grand Fessetival de la Charité qui s’est tenu à Avalon il y a quelques temps et qui a donné lieu à de nombreuses suppositions. Pour rafraîchir la mémoire de certains, des individus connus représentaient des associations. Les visiteurs pouvaient miser sur ces derniers, afin d’obtenir, peut-être, un baiser de leur part. L’argent allait aux œuvres caritatives et un vainqueur était tiré au sort pour chacune d’elle. Ces duos particuliers, réunis par le hasard, feront l’objet de ces quelques mots, versés sur le papier au détour d’un autre événement qui ne manquera pas, j’en suis sûr, de faire parler de lui. Car, comme les Réprouvés avant eux, les Humains ressentent en ce moment-même que quelque chose est sur le point de se produire. Nous n’irons pas dire qu’une scission d’Utopia est en court, cela serait ridicule, mais après le pardon de Sympan accordé aux Bipolaires, certains spécialistes s’interrogent sur une possible réitération. La Guerre des Dieux n’est plus toute jeune et les punitions semblent aujourd’hui bien dénuées de sens aux nouvelles générations qui ne l’ont pas vécue. Certains ne comprennent même pas cette guerre. D’autres s’en désintéressent totalement, arguant que ce sont des histoires de vieux et que l’avenir leur appartient, à eux. Sans doute ont-ils raison et sans doute une nouvelle page de l’Histoire est-elle en train de se tourner actuellement. L’avenir seul nous le dira.

Pour en revenir à notre sujet, j’aimerais commencer par évoquer la situation de Mancinia Leenhardt et de Neah Katzuta. Malgré les rumeurs incessantes concernant la possibilité d’une histoire entre l’Humaine et le Comte Tristan Vidal, il semble en réalité qu’il n’en est rien. Je ne prétends pas avoir le fin mot de cette histoire ni détenir la vérité à ce sujet car certains passent maîtres dans l’art de se cacher, mais Neah et Mancinia étant fiancés et liés, cette histoire semble improbable. Pourtant, ce qui est intéressant reste les baisers obtenus durant le Fessetival. Si le baiser entre Neah et Mancinia a déjà dû être consommé, qu’en est-il des baisers liant Mancinia à une certaine Astriid Cëlwùn et de celui liant Mancinia à Maximilien Eraël ? Si la première est essentiellement connue pour son statut d’Isemssith, le deuxième commence à multiplier les titres et la notoriété. De quoi, peut-être, inquiéter le Capitaine Katzuta. Les Humains possèdent, en effet, des mœurs bien plus légères que les Anges, ce qui est tout à leur honneur. Et que dire du baiser liant Oriane Natey à Neah ? Une Déchue et un Ange, liant leurs lèvres dans la plus grande des simplicités ? Cela sonnerait presque comme un essai de réconciliation mais les Anges étant restreints à une sexualité liée à l’amour, il se pourrait que la jeune femme provoque quelques réactions involontaires chez notre Capitaine roux.

La seconde relation que j’aimerais vous présenter possède la saveur du danger. Il s’agit de plusieurs autres couples. Si les amours sont toujours amusants à observer, il n’en est pas de même lorsqu’il est question de l’une des femmes de l’Empereur Noir et, justement…


« Adam ? »

Je relevai la tête et souris.

« Oui ?
— Nous devrions y aller. La danse va bientôt avoir lieu.
— Oui c’est vrai. »

Je l’avais dit après regardé par la fenêtre de ma chambre. Tælora était un continent dangereux mais les Humains avaient réussi l’exploit d’en apprivoiser une partie. C’était, en soi, un miracle si l’on partait du principe qu’ils ne pouvaient s’aider de magie. L’endroit ne laissait que très peu de répit à ceux qui le foulaient.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Elle me l’avait demandé parce que, malgré mon acceptation, je n’avais pas bougé d’un pouce.

« Oh rien, j’ai une sorte de pressentiment.
— Ah bon ?
— Les Humains ne s’étaient pas autant ouverts depuis longtemps. Ça fait quelques années maintenant qu’Utopia semble se recroqueviller sur elle-même, comme si elle avait peur de regarder les autres peuples en face.
— En même temps, ça se comprend. On ne peut pas dire que l’Histoire ait été tendre avec les Humains. Eux qui portent le surnom d’Enfants de Sympan, ont été bien plus massacrés et rejetés qu’épaulés et choyés.
— C’est vrai. La Guerre des Dieux n’a rien arrangé, au contraire.
— Et c’est quoi ton pressentiment ? »

C’est vrai que je n’avais pas précisé.

« Peut-être que je me trompe mais je pense que le vent tourne.
— Comment ça ?
— Les Humains ne sont plus vraiment immobiles, ils se sont remis en mouvements. Le fait qu’ils annoncent la création d’Alaitihad et qu’ils y invitent d’autres peuples sera sans doute une bonne chose.
— Sauf si les autres peuples décident de profiter de l’occasion pour venir raser leur territoire.
— C’est pour ça que nous devrions créer une alliance avec eux.
— Je ne pense pas que ce sera facile. Les Déchus et les Anges sont en froid depuis le début de l’Ère de la Conciliation.
— Oui mais je ne crois pas qu’il faille adopter cette vision-là. Les Humains, même s’ils sont proches des Anges, ne sont pas des Anges. Les tensions avec nos cousins éloignés ne les concernent pas vraiment. C’est une affaire d’ailés. »

Je tournai les yeux vers elle de nouveau.

« Puis j’ai aperçu des Sorciers ici. Si les Mages Noirs commencent à vouloir commercer avec les Humains, c’est peut-être le signe que nous devrions tous nous y mettre.
— Depuis quand les Sorciers sont un modèle à suivre ? demanda-t-elle, sarcastique.
— Justement, ils n’en sont pas un. Ils sont racistes et n’agissent que par intérêt. C’est pour ça que je dis ça. Malgré leur manque de magie, si les Mages Noirs commencent à vouloir se rapprocher des Humains, c’est bien parce qu’ils présentent des avantages et que la conjoncture s’y prête.
— Ou parce qu’ils veulent pouvoir mieux les exterminer de près ?
— Je ne pense pas.
— Elias Salvatore est un monstre.
— Tu peux penser ce que tu veux de lui, il n’empêche que, pour le moment, il n’a envahi personne. Ça me semble être un homme plus pragmatique qu’instable. N’importe qui de censé sait que la guerre n’est pas une option aujourd’hui. Ce serait perdre plus que gagner. Les continents sont vastes, les mers encore inexploitées. Il y a de la place pour chacun et aucun peuple n’est actuellement en péril imminent. Ça a longtemps été le cas mais tous se reconstruisent lentement, à l’exception des Démons qui ont malheureusement connu des pertes conséquentes il y a peu. Mais je ne doute pas qu'ils s'en sortiront rapidement.
— Pourquoi malheureusement ?
— Je ne suis pas pour le massacre d’une race, quelle qu’elle soit. Les Démons sont maléfiques mais ont également des avantages. Sans eux, il n’y aurait probablement jamais eu de Déchus. Il ne faut pas oublier qu’ils sont à la base de notre peuple. Au-delà de leur attirance pour la destruction, ils ont réussi à construire énormément de choses et l’Histoire prouve qu’ils ont été capables de négociations et d’ententes. Je ne crois pas que le monde soit si manichéen.
— Personnellement, je suis contente qu’il y ait eu cette purge. Puis c’est un problème interne. C’est leur Dieu qui les a condamnés. »

Elle avait tort mais je ne pouvais pas lui avouer ce que je savais.

« Oui mais je pense que lorsque l’on est vénéré par un peuple entier, on devrait éviter de l’exterminer.
— Fais attention, Adam. Tu risques de t’attirer le courroux des Ætheri.
— L’Œil ne fait pas partie de mes croyances et je ne vois pas pourquoi est-ce que je l’intéresserais. »

Mes yeux se baissèrent sur mes écrits.

« … Tu as changé ces derniers temps tu sais. »

Elle l’avait dit après un léger silence. Elle avait sans doute raison sur quelques points. Je ne me sentais pas spécialement différent mais j’avais des phases plus sérieuses que d’autres. Je commençais à sentir le poids de mes responsabilités sur mes épaules. La nouvelle du retrait d’Eerah Von Dreth du trône m’avait choqué. Cela faisait longtemps qu’il gouvernait et je n’aurais cru ce jour possible. C’était comme une croyance que je pensais inébranlable qui venait de se briser. Ma base s’en trouvait remise en cause. J’avais peut-être simplement oublié que le temps n’épargnait personne.

« Je suis juste fatigué je crois. »

Il y avait autre chose aussi, de plus personnel et étrange. Ma main s’avança vers une boite. Je la prenais toujours avec moi. Je l’ouvris. Dedans, il y avait deux bagues : celle de Kaahl et la mienne. Je ne voulais pas la lui rendre. Elle était mauvaise pour lui. Quant à moi, c’était beaucoup plus compliqué.

« Allons-y.
— Oui. »

Une fois dehors, nous nous mîmes à marcher au milieu de la foule. Ça devait être mon absence de magie qui me rendait sérieux, à la limite de l’apathie finalement. Mon cerveau raisonnait mieux sans l’attrait de la Luxure mais, en contrepartie, une culpabilité infondée me rongeait. J’avais l’impression d’avoir gâché une grande partie de ma vie en futilités.  

« C’est étrange ce brouillard… »

Mes yeux eurent du mal à se détacher de la danseuse pour se lever vers le ciel. Effectivement, il se passait quelque chose. Je n’arrivais pas à savoir quoi au juste.

Le lendemain, le réveil fut douloureux. Il me fit l’effet d’une orgie chamanique, entre drogue et alcool, prières et mêlée. Mon corps entier me semblait souffrir de courbatures. Le pire se situait au niveau des chevilles. Je ne me souvenais de pratiquement rien, comme un rêve angoissant qu’il était bien mieux d’oublier. En regardant autour de moi, je me rendis compte que des soigneurs s’évertuer à guérir les articulations des danseurs. À bien y réfléchir, il me semblait me revoir exécuter des mouvements. Était-ce à cause de ce brouillard ?

« Adam. »

Ma collègue se trouvait à côté de moi. Elle aussi était assise par terre.

« Tu te souviens de quelque chose ?
— Vaguement. Et toi ?
— J’ai cette sensation d’avoir dansé. »

Mes yeux s’écarquillèrent sur le sol. Je venais de revoir une courte scène. C’était comme un souvenir vif et coloré.

« Oui, moi aussi. Je revois les tenues se déplacer en rythme. C’était étrangement hypnotisant.
— Tu crois que c’est une manœuvre des Humains ?
— Que… Quoi ? Non voyons ! »

J’avais froncé les sourcils. Cette idée me révoltait.

« Regarde, on est tous dans le même état. C’était… magique.
— Oui, tu as raison, excuse-moi. C’est simplement que je cherche une explication logique. »

Je passai ma main sur mon front. J’étais épuisé.

« Si c’est magique ça reste problématique. Nous sommes en territoire non-magique normalement…
— À quoi tu penses ?
— À mon pressentiment… Je ne sais pas. Je n’arrive pas à penser correctement. Peut-être que c’est divin et que nous avions tous un rôle à jouer là-dedans. »

La douleur lancinante de mes chevilles venait me brûler par vagues. Au fur et à mesure des réveils de chacun, les discussions se lançaient et s’élevaient. Mon regard passa dans la foule. Je savais que Kaahl n’était pas loin. Était-il venu ici ? Savait-il ce qu’il se passait ? Avait-il dansé ? Je n’étais pas sûr de vouloir le voir. Si, je voulais le voir mais je savais que la discussion risquait d’être houleuse. Je pouvais me plonger dans le déni avec la force du désespoir, notre situation devenait de plus en plus compliquée. Plus que ça, il ne me laissait pas le soutenir. Je devrais l’y forcer, avant qu’il ne se tue à la tâche. Si ce sale con continuait dans cette voie, j’allais devoir le trouver moi-même, le plaquer contre n’importe quelle surface et l’empêcher de m’échapper. Une discussion s’imposait. J’allais le cueillir en tant qu’Humain. Sa magie diminuée, il n’aurait d’autres choix que de discuter.

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Mâdary dā Sipāhī



« Tu es sûr de toi ? » « Mais oui. » « Bon. » Les yeux du soldat se tournèrent vers moi. « Paiberym ? Tu veux te joindre à nous ? » Je levai le regard vers le groupe. Je m’étais mis à l’écart et mangeais sans appétit. J’inspirai discrètement et expirai, afin de faire passer mon agacement. Je n’avais pas envie de leur parler, quand bien même je comprenais parfaitement ce qu’ils essayaient de faire. J’acquiesçai néanmoins et me levai, afin de rejoindre leur table. Le campement était un campement de fortune. Nous avions utilisé la Valse Créatrice pour nous approprier l’endroit et en faire quelque chose de relativement supportable. Je m’assis, ce qui initia un silence gênant. Je n’avais pas envie de faire en sorte de l’éteindre. C’était comme… C’était étrange. Je voyais tout. Je décelais leurs attentes, je décelais leurs envies. Je savais exactement quoi faire pour être pleinement intégré. Je pouvais faire en sorte qu’ils m’aimassent, voire qu’ils m’admirassent. Pourtant, c’était comme si quelque chose s’était brisée en moi. Je n’avais pas envie de jouer ce jeu-là. Je les détestais d’avoir des attentes, d’avoir des rêves. Je les haïssais pour leur endoctrinement. Ils suivaient un éternel schéma, si classique qu’il en était presque absurde. Leurs volontés me paraissaient risibles. Leurs espoirs illogiques. Mes émotions étaient comme éteintes, bloquées. Je n’arrivais plus à les fabriquer sur demande. Je me sentais à la fois éteint et on ne peut plus clairvoyant. En refusant mon humanité, je considérais les autres comme une espèce différente. Je les fixais avec l’œil curieux d’un scientifique. Ce que je voyais n’avait aucun sens. Ce que je voyais était pathétique. « Paiberym, ça va ? » Mes yeux s’ancrèrent dans ceux de celui qui m’avait invité à venir. L’éclat à l’intérieur de mes prunelles en fascinait plus d’un. Il datait du spectacle qui avait eu lieu à Lagherta. « Hum. » Mon pouce et mon index saisirent la fourchette. Je la trempai dans mon assiette mollement, avant d’avoir une idée. « Tu étais tatoueur non, Docilien, avant de t’engager dans l’armée ? » « Oui c’est cela. » Mes lèvres s’étirèrent. « Tu pourrais m’en faire un ? » « Oui, si tu veux on peut en discuter pour quand on rentrera. » « Non, je pensais plus à le faire maintenant. » « Maintenant… Mais… » Il jeta un coup d’œil aux autres Magiciens. « Et si jamais nous devions bouger rapidement ? » « Je serais le seul à en pâtir. » dis-je, tranquillement, en espérant presque que la situation se produirait. Je voulais souffrir et, lorsque tout ceci serait terminé, je retournerais chez les Mages Noirs, afin d’être mis à l’épreuve par l’Assemblée des Justes. Les effets d’une crucifixion n’étaient pas agréables. C’était tout le contraire : souffle coupé, travail des muscles jusqu’à épuisement pour tenter de mieux respirer, crampes, blocages et détentes respiratoires à intervalles réguliers et… mort. « Nous sommes ici depuis quelques jours sans bouger. La tactique a été vue et revue. Si du mouvement devait survenir, nous serions déjà tous prêts à intervenir. » précisai-je. « Tu tatoues par magie, en plus de ça, non ? » « Oui. » « Je pense que c’est jouable. Et si ça le fait retrouver le sourire, ça fera du bien à tout le monde. » fit remarquer Manfrine Hautbois depuis l’autre côté de la pièce. Lorsque je posai les yeux sur elle, un large sourire éclaira son visage. Elle me raillait sans aucune pudeur, là où d’autres n’osaient pas. « Désolée d’insister mais tu fais peur à voir. Heureusement que ton hygiène reste impeccable, sinon tu ressemblerais à un Eversha ours. »

« À poil, Paiberym. » Toujours la même. Elle avait la brutalité d’une Déchue de la Colère en manque de rixe. « Laisse-le, Manfrine. » intervint Docilien. « Même pas en rêve. On se tape sa tête de dépressif tous les jours et personne ne dit rien. Il me tape sur le système. » « Ravi de l’apprendre. » articulai-je. Je soupirai en enlevant mon haut. Pendant que j’étais occupé, le tatoueur lui envoya une œillade agacée, l’air de dire qu’elle exagérait. J’avais des circonstances atténuantes, même si, au fond, il savait qu’elle avait raison. L’aura que je dégageais avait quelque chose de morbide qui n’aidait pas à galvaniser les troupes. Cependant, les créatures que nous avions abattues jusqu’ici semblaient peu enclines à venir nous attaquer en ma présence. Ça dépendait desquelles mais les plus faibles flairaient parfaitement le danger que je représentais, mieux que les Magiciens qui m’accompagnaient. J'étais donc un atout stratégique. « Ta blessure à l’œil va mieux ? » « Oui. » « Un peu plus haut et le Goled aurait pu te le crever. Tu devrais te soigner. » J’avais espéré qu’il ne me raterait pas. Malheureusement, ces choses étaient si crétines qu’elles ne savaient même pas viser correctement lorsqu’on leur en donnait l’occasion. Elle m’avait au moins fendu la lèvre. Quant à la magie, je repoussais l’échéance, en arguant qu’il ne servait à rien d’utiliser mes ressources. En fait, j’adorais enlever les croutes. Je me mettais à saigner et rien ne s’arrangeait. Je n’avais néanmoins pas le goût de me condamner moi-même par l’intermédiaire de Lux in Tenebris. Le pouvoir n’avait pas l’air de chercher à profiter de ma faiblesse, comme si ma magie elle-même réalisait qu’elle pourrait mourir avec moi si je venais à trépasser. « C’est presque guéri. » dis-je, en m’allongeant sur la table après avoir plié mon vêtement. Manfrine s’approcha et fixa mon visage. « Si tu le dis. La prochaine fois, tu peux me demander : je me ferai un plaisir de te botter le cul gratuitement. Pas besoin d’un Goled pour ça. » « Arrête Manfrine. » Docilien soupira avant de reporter son attention sur moi. « Le procédé n’est pas indolore mais je pourrai soigner l’irritation que ça t’infligera juste après sans problème. » « Ce n’est pas la peine. » « Il recommence ! » s’exclama la jeune femme. « Il est où l’autre guignole qui lui sert de psy ? » « Je l’ai mangé. » dis-je. Un sourire en coin apparut sur mes lèvres. Elle en fut aussi surprise que décontenancée. J’espérais qu’elle me lâcherait à l’avenir.




Je relevai la tête lorsque le Capitaine qui dirigeait l’opération entra dans notre campement. Nous nous levâmes. « Repos, soldats. » Ses yeux verts s’attardèrent sur mon torse mais il ne mentionna ni le tatouage ni ma tenue. « Je viens vous annoncer que l’opération est annulée. Le deuxième groupe n’a absolument rien trouvé dans les environs. Si l’une de ces créatures avaient rodé par ici, nous l’aurions repérée sans difficulté. Or, ce n’est pas le cas. » Je soupirai. Manfrine capta ma réaction et expira d’agacement à son tour. « Nous pensons néanmoins nous rendre à Alaitihad pour assister aux festivités qui vont s’y dérouler. Étant donné que les Humains sont en majorité là-bas, nous comprendrions que certains préféreraient rentrer directement. Un groupe a déjà été formé pour rejoindre le ponton le plus proche. Ceux qui veulent partir, je vous enjoins à vous lever et à quitter le campement maintenant. Les autres, vous pouvez rester ici. Nous partirons dans la journée. » Je restai immobile. Manfrine s’assit à côté de moi et croisa les bras. « C’est quoi l’idée ? Te faire tuer vers Alaitihad, lorsque ta magie ne pourra pas te porter secours ? » Je tournai le regard vers elle. « Tu vas me lâcher ou tu as besoin d’une invitation ? » lui assénai-je sans aucune pitié. Dans la pièce, un bruit cinglant résonna. Je bougeai la mâchoire, comme pour m’assurer que tout était encore à sa place et fronçai les sourcils. « Je t’énerve tant que ça ? » demandai-je, sans hausser la voix. « Je me dis simplement qu’un déchet comme toi ne mérite pas tous les éloges qu’on lui lance. » me défia-t-elle. « Parce que, toi, tu les mérites, c’est ça ? » « Loin de là. Mais, contrairement à toi, moi, je ne pourrais pas m’en rendre digne, même si je le voulais. » Je ris brièvement. « Tu n’en sais rien. Tu ne me connais pas. » « Je t’ai eu comme professeur. » J’écarquillai les yeux, surpris. Généralement, je reconnaissais mes anciens étudiants. « On m’appelait Manfred à l’époque. C’est toi qui m’as conseillé de m’affirmer dans la voie que j’avais choisie, et que si je me sentais femme, je n’avais pas à hésiter, que ceux qui m’aimaient vraiment resteraient près de moi, peu importe mon apparence. » « Hum. Oui, je m’en souviens. » « Tu étais un modèle pour moi. Maintenant tu n’es plus que… » « Un lâche ? » « Non. Tu n’es plus que l’ombre de toi-même, comme si tu avais tout perdu. » Les paroles de Manfrine ravivèrent un écho ancien : Un Sorcier ne peut pas comprendre la poésie de nos légendes. Ils te changeront si tu ne les vénères pas. Et tu perdras. Tu perdras tout ce en quoi tu crois, tout ce que tu chéris, tu perdras ta détermination, ta chaleur et ton âme sera plongée dans des tourments inenvisageable pour ton esprit étriqué. « L’ombre de moi-même… » J’amenai la paume de ma main devant moi, la fixant avec insistance avant de recroqueviller les doigts doucement. « L’Ombre… » « Euh… Paiberym ? » demanda la jeune femme, en doutant sérieusement de mon état mental. « Je vois. » fut ma seule réponse, suivie d’un rire nerveux. Je venais de comprendre ou, du moins, je pensais avoir compris. Cette vieille folle m’avait maudit et sa malédiction devait me pousser au suicide. C’était clair : je marchais droit vers ce dernier et les choses avaient commencé peu de temps après la prise de Lagherta et le massacre du peuple qui y vivait alors.

« Tu as l’air d’aller mieux. » fit remarquer Manfrine, lorsque nous arrivâmes aux abords d'Alaitihad. « Attendons d’être sur place, tu verras que je n’irai pas mieux. » « Le Ma’Ahid est violent à vivre oui. » J’acquiesçai et la regardai. « Alors, comme ça, tu as franchi le pas ? » « Oui. J’en avais marre de me sentir enfermée dans un corps d’homme et d’attendre d’être seule pour laisser ma magie changer mon anatomie. J’ai préféré opter pour quelque chose de plus définitif. » « Comment as-tu fait ? » « Je suis devenue la Maîtresse d’un Génie. C’est assez fou dit comme ça mais… » « je comprends. Je connais ce peuple. » « Je me demande ce que vous ne connai… » Elle venait de remarquer qu’elle recommençait à me vouvoyer. Je souris. Nous avions convenu de nous tutoyer le temps de la mission pour plus de praticité. Ça ne lui avait posé aucun problème jusqu’ici. « Excuse-moi. Tu sembles simplement avoir repris contenance. » Oui. Il était hors de question que je pliasse le genou devant cette vieille folle qui avait décidé d’abattre son venin sur ma vie. Je ne me suiciderais pas. Jamais. J’allais trouver un moyen de lever les mots et les maux qu’elle avait gravé sur mon destin.

Lorsque le brouillard se leva et que la danse commença, l’hypnose me contraignit à suivre les mouvements. Pourtant, j’y pris un certain plaisir. Mon corps se soulevait au rythme de la musique. Adam m’avait appris à danser, m’avait montré des pas tantôt sensuels tantôt totalement débridés, en fonction de ce qu’il voulait créer chez moi : le désir ou la fatigue. L’absence de magie diminua mon endurance légèrement mais Manfrine tomba bien avant moi. La chaleur que je ressentis au niveau de mes chevilles demeura douce longtemps, comme une étincelle de vie que je n’avais plus ressentie aussi clairement depuis bien longtemps. Parmi les danseurs, je distinguai le Sirigon. Il avait dû se déplacer ici, à Alaitihad, au même titre que le Sabnac, dans l’objectif de marquer sa présence et sa volonté vis-à-vis d’un futur apaisé. Devant moi, je perçus la silhouette d’Adam, celle qu’il avait fabriquée lors de sa dernière mue. Sa peau, aussi foncée que celle de beaucoup d’Humains, provoqua chez moi un désir qui ne me quitta plus. Pourtant, comme pantin d’une entité supérieure, je ne me détachai jamais de ma tâche, celle qui consistait à danser pour les Humains et leur pardon. Je n’en savais rien. J’exécutais simplement, mes muscles mis à rude épreuve. Le dragon, sur mon torse, semblait vouloir se mouvoir en même temps que moi. Caché sous mes vêtements, le tatouage d’Avalon demeurait. Ma souffrance augmenta progressivement, d’abord bienvenue. Elle canalisa ma pensée un temps, avant de virer à l’obsession et de rendre tout raisonnement impossible. Seule la douleur compta, jusqu’à la rupture et la chute. Je sentis alors la présence de Cyrius et sa musique qui fit écho à la mienne.

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mar 02 Mar 2021, 20:15

Mâdary dā Sipāhī

Je tournai mon visage vers Oriane qui me dévisageait, circonspecte, son Påfugl tournant au-dessus de sa tête. « Tu es sûre que tu ne veux pas m'accompagner ? » insistai-je, moqueuse. Je connaissais son avis bien arrêtée, et s'il était un endroit où elle ne mettrait pas les pieds, c'était bien chez les Humains. « Il faut bien quelqu'un pour s'occuper de toute ta ménagerie. Pauvre bête. ». Je souris, amusée. Ce n'était qu'une excuse. Il n'y avait que Leon et Yshkar qu'elle appréciait. « De toute façon Choupette vient avec moi. » - « Tu l'emmènes ? » - « Elle me suivra surtout, oui. Un pot de colle ce chat. » conclus-je en retournant à mon sac dont l'animal en question cherchait déjà à se loger à l'intérieur. « Certaine ? » tentais-je une dernière fois. « Tu pourrais voir si les pouvoirs de la Tentatrice sont efficaces même au-delà des murs d'Avalon où l'ambiance s'y prête facilement. » ajoutai-je, taquine, en insistant sur ce nouveau surnom qui circulait à son propos. Un rictus se dessina sur son visage. « Sans façon je te dis. Surtout que l'ambiance là-bas sera égale à Avalon, la magie en moins. ». Je l'interrogeais du regard. « Tu le sais bien j'en suis sûre. La chaleur éveille la libido. Sous cinquante degrés, ils doivent être chaud comme des lapins tes Humains. » répondit-elle avec un sourire amusée. Je la dévisageais longuement suite à cette remarque. Ce n'était pas forcément la première chose à laquelle je pensais. Toutefois ce qu'elle dit me fit réfléchir. Peut-être était-ce mieux qu'elle ne vienne pas alors, oui.



On disait le Désert brûlant, c'était un euphémisme. L'on n'avait pas à se plaindre de la météo sur les Côtes de Maübee, mais jamais les températures n'atteignaient de tels extrêmes. Je me demandais encore à quoi il serait finalement le plus difficile de m'habituer : l'absence de magie ou la chaleur accablante. La première me donnait le vertige, la seconde m'épuisait. J'avais sous-estimé le challenge auquel je me confrontais. Reprenant un peu de constance et d'énergie à l'ombre d'un arbre de l'unique coeur de verdure de la cité, j'écoutais, silencieuse, l'agitation qui avait cours dans la Capitale. Alors j'esquissais un sourire. Le vrombissement incessant me rappelait Avalon. Le dépaysement n'était pas total. Pas immédiat tout du moins. J'exhalai un souffle. Je ne pouvais pas non plus traîner toute la journée ici. « C'est reparti ! » me motivai-je à voix haute en me redressant d'un bond.

L'effervescence du jour avait l'avantage que je n'étais qu'une étrangère au milieu des autres étrangers, quoi qu'ils fussent peu nombreux. J'avançais, m'arrêtant devant chaque étal mit en évidence avec une curiosité non dissimulée. « Mmmh ! Et c'est quoi ça vous dites ? » interrogeai-je le commerçant après avoir avalé la sucrerie. « Du loukoum. ». Les yeux pétillants, je fixais les confiseries présentées. Du loukoum.  J'avais l'habitude de saveurs colorées, mitonnées et mijotées. Celles-ci étaient si différentes. Epicées. Chaleureuses. Au couleurs du Désert et de ses habitants comme mes plats coutumiers reflétaient la cité des Plaisirs et sa population. « Vous êtes avec la délégation Eversha ? ». Je relevai le visage vers l'homme. « La déléga... ? Non. Je suis venue seule. » répondis-je avec un sourire gêné en voyant son regard rivé sur moi. Était-ce de la suspicion ? Possiblement. Ce ne serait pas étonnant. « Je... Visite un peu disons. » ajoutai-je en espérant briser cet inconfort naissant en moi. « Hum. Je vois. ». Je baissai alors les yeux sur l'étal avant de jeter un vif regard sur l'homme et le remercier pour m'éloigner. Trois questions prirent naissances dans mon esprit. Tout d'abord, pouvais-je vraiment faire un bar à vin ici ? La boisson risquerait de tourner au vinaigre si je ne trouvais pas un moyen de les conserver au frais. Ensuite, avec les produits locaux, arriverais-je à faire un bar à vin ? J'ignorais quel vignoble pouvait s'accorder avec quel nourriture. Ça me prendrait un temps monstre de savoir quoi irait avec quoi. Enfin, me laisseraient-ils seulement m'installer ? Ce n'était pas gagné. Mon regard se posa sur un enfant aux ailes d'Anges. Je supposais que c'était là ce que l'on appelait un Enfant des Cieux. Un sourire esquissa mes lèvres. Je me débrouillerai. J'étais venue jusqu'ici, ce n'était pas le moment de baisser les bras. Qui plus est, il était bien hors de question de donner raison à Yury et Oriane. Ainsi repris-je mes pérégrinations, continuant à découvrir les spécialités - alimentaires comme culturelles - des lieux.

L'heure arrivée, je rejoins, à l'égal de la majorité du peuple, le Temple où serait donné le spectacle religieux. Une danse disait-on. J'étais curieuse. Curieuse de voir en quoi les danses des Enfants de Sympan différaient de celles des Déchus. En même temps que j'avançais, mon regard se promenait sur les différentes personnes présentes. J'essayais de deviner qui pouvait appartenir à cette délégation Eversha, qui était originaire d'Utopia et qui en était étranger ainsi que les races de ces derniers. Défi impossible pour ce dernier défi, sauf lorsqu'il s'agissait d'Anges. De part leur immunité à l'anti-magie, laissant la leur active, il y avait quelque chose chez eux qui différaient des autres. Et puis, c'était juste étrange. Un sentiment interne et profond. En fait, magie ou non, je crois que j'aurai pu les reconnaître dans tout les cas. Comme la réaction du Péché face à la Vertu. Je me détournai des Immaculés pour reporter mon attention sur les danseurs. Surprise. Neah Katzuta ? Le voir me fis repenser à la conversation que l'on eût avec Oriane à son propos et je ne pus retenir un sourire. Il valait mieux cependant me taire également. Si j'avais une assez bonne idée de la réaction que pouvait avoir l'Ànjonú, l'Imprévisible n'avait pas été nommée ainsi pour rien.



Des rires je passais aux larmes tandis que le soleil se levait sur la ville d'où parvenait bien d'autres gémissements douloureux que les miens. Je tentai de me relever, mais la douleur lancinante dans mes chevilles m'en empêchât. Alors je tentai m'envoler. La réalité me rattrapa immédiatement quand mes ailes refusèrent de se montrer, me clouant au sol comme une malpropre. Je serrais les poings, enfermant une poignée de sable dans chacune, tandis que je baissais la tête, tant de dépit que de douleur. Une petite boule de chaleur, rassurante, vint se blottir contre moi. « Choupette... » murmurai-je en la serrant contre moi. Les plumes sous mes mains me firent comprendre qu'il ne s'agissait pas de mon chat. J'observais l'animal au plumage blanc. Il était beau. Un instant il me fit oublier la souffrance qui brûlait la plante de mes pieds et saisissait ma gorge.
©gotheim pour epicode


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Mer 03 Mar 2021, 09:27


IJ'ai piqué l'image du sujet des danses. 8D
MÂDARY DĀ SIPĀHĪ
Babelda


« Vous voulez danser ? » La voix s'était élevée dans son dos, si bien qu'elle ne l'avait pas entendu. Rectification : elle n'y avait pas prêté attention. Privée de sa magie, Babelda n'était plus à même de masquer sa présence aux yeux des autres : elle devenait aussi abordable que n'importe quel autre badaud, bien que particulièrement inintéressante de son propre avis. Malgré les semaines qui s'étaient écoulées depuis son arrivée à Utopia, elle ne c'était toujours pas fait à cette dérangeante situation. Souvent, elle continuait à déambuler, persuadée que personne en la remarquerait - difficile cependant d'ignorer quelqu'un qui vous rentre dedans parce qu'elle avait le nez en l'air ; ou bien quelqu'un qui traverse votre cercle d'amis alors que vous étiez en pleine discussion. La jeune femme se comportait comme un fantôme - un comportement dérangeant qui avait déstabilisé plusieurs des employés de son exploitation sablière. Ces derniers s'étaient cependant vite remis de leur surprise et avaient pris l'habitude de l'aborder pour lui demander de répondre à telle ou telle question, de régler un souci important ou encore de leur donner des directives concernant leur travail. La Rehla se trouvait dépassée par les événements : sans avoir de réponse de la part des Etoiles, elle se trouvait incapable de leur donner le moindre ordre. Son séjour dans son domaine s'était donc transformé en une véritable partie de cache cache, où elle se devait d'éviter le plus de monde possible - même Yüna et Camille s'étaient mises à la chercher. Heureusement, les deux maîtresses d'équipages avaient su prendre les choses en main et avaient commencé à régler les sujets les plus urgents. La jeune femme savait cependant qu'elle ne pourrait pas fuir indéfiniment ses responsabilités et qu'il viendrait un moment où elle se devrait de répondre aux exigences de ses employés.

« Euh... Mademoiselle ? » Babelda mit plusieurs longues secondes avant de réaliser que l'on s'adressait à elle. Finalement, elle se tourna vers l'inconnu, se contentant de le toiser en papillonnant de ses grands yeux émeraudes. « Avez-vous envie de danser ? » l'invita le jeune homme. Il avait la peau basanée par le soleil - une jolie couleur dorée, qui contrastait avec les rougeurs qui recouvraient le corps de l'étrangère. Il avait d'épais cheveux bruns et un nez tordu. Ses yeux sombres avaient une lueur chaleureuse et son sourire aurait été communicatif, pour n'importe qui d'autre que la Rehla, qui se contentait de son air indifférent, comme à son habitude. « Euh... Non. » répondit-elle sans réfléchir, prise au dépourvu. Elle était embarrassée : elle se gratta l'arrière de la tête, son regard fuyant celui de son interlocuteur. Ce dernier, bien loin de s'offusquer du manque de tact de sa conquête, explosa d'un rire tout aussi spontané que la réponse qu'il avait reçu. « Ce serait dommage de rester là à ne rien faire, après toutes ces heures d'entraînement... » souligna l'Humain. La Mahdif fronça les sourcils à cette remarque. Comment était-il au courant de ça ? « Vous ne me reconnaissez pas ? » La fausse magicienne toisa un instant le garçon avant que la réponse ne lui revienne enfin. « Kaveh. Le professeur de danse. » laissa-t-elle échapper. Le concerné soupira de soulagement. « Pendant un moment, j'ai bien cru que vous ne vous souveniez plus de moi. » plaisanta-t-il. Babelda esquissa un sourire poli sans le contredire. Il avait cependant raison : son visage lui avait d'abord paru totalement inconnu. Pour sa défense, la Rehla avait passé la plupart de leur temps ensemble à observer ses pieds et ses bras, essayant de reproduire ses mouvements. Ca avait été un véritable échec. La danse était l'un des nombreux talents qui lui faisait défaut. Sa maladresse et son manque de sens du rythme ne l'aidaient pas. Et puis, elle n'avait jamais été très physionomiste. « Camille et Yüna semblent bien se débrouiller. » approuva le professeur en glissant un regard vers les deux femmes, qui se mélangeaient à la foule et qui, déjà, prenaient part aux festivités - elles s'étaient mises à danser avec des hommes rencontrés par hasard. Ce n'était qu'une danse de rue, rien de bien grandiose en comparaison de ce qui les attendait, ce soir, avec la Kujha Nā Kahō. « Oui. Elles s'amusent. » confirma la Mousse en les observant à son tour. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Et vous ? Vous ne voulez pas y prendre part ? » La jeune femme secoua légèrement la tête. « Je trouverais sans doute le moyen de tomber. Et d'entraîner quelqu'un dans ma chute. Et de nous faire mal. » mit-elle en garde. Le garçon ria. C'était vrai : elle en était bien capable. C'est ce qu'il s'était produit à plusieurs de leurs répétitions. « Tout de même. Vous n'allez pas du tout danser ? Tout ça pour rien ? » La jeune femme retint un soupir. « Peut-être plus tard. » accorda-t-elle pour gagner du temps, n'ayant aucunement l'intention de se joindre à ces festivités. Elle prenait davantage de plaisir à observer ses camarades s'y adonner plutôt que de s'y risquer elle-même. « Pour l'instant, j'ai les mains prises. » dit-elle en relevant l'assiette qu'elle tenait. Des brochettes de légumes grillés y reposaient. « Vous en voulez ? » proposa-t-elle pour changer définitivement de sujet. « Volontiers. » accepta Kaveh. Ils se mirent en marche tout en discutant légèrement.

« Alors, avez-vous fait d'autres rêves ? » demanda abruptement la Mahdif. Il était rare qu'elle entretienne la conversation de la sorte. Cependant, le sujet l'avait intrigué. Depuis qu'elle était privée de ses propres rêves prémonitoires, elle avait ressentit le besoin de se connecter à ceux des autres. Les rumeurs concernant ces étranges songes qui avaient hanté les nuits des Humains avait donc naturellement attiré son attention. « Non, pas depuis cette fois-là... » avoua l'enfant de Sympan tout en passant une main sur sa nuque raidie par la tension. « J'espère que la danse de ce soir pourra apaiser la Divinité qui nous menace... » Malgré la chaleur ambiante, sa peau se parsema de frissons. L'idée qu'un Æther puisse de nouveau leur en vouloir et leur infliger de nouvelles punitions le terrorisait. Bien qu'il ait accueilli l'arrivée des Enfants des Cieux avec joie, il n'avait pas oublié que ce présent avait été la contrepartie d'un abandon de sa croyance envers Drejtësi, la divinité autrefois protectrice de son peuple. Ce rêve était-il une mise en garde contre les infidèles qui avaient osés la renier ? L'idée ne le quittait plus, malgré les autres rumeurs qui, au contraire, voyaient ce rêve comme une bonne augure. Une vision de Väaramar. Les événements qui avaient secoués les Réprouvés étaient encore récents et restaient ancrés dans les mémoires fraîches : certains optimistes se risquaient à espérer qu'il s'agissait là de leur pardon à eux. Une façon de renouer avec leur Créateur. Les avis étaient mitigés. « Vous n'avez rien fait qui puisse vous attirer de telles foudres... N'ayez crainte. » essaya de le rassurer Babelda en esquissant un sourire rassurant. « Et même si c'était le cas, je suis persuadée que les prières que vous adresserez ce soir apaiseront l’entité qui pourrait vous en vouloir... La Matasif Leenhardt est époustouflante, même les Ætheri ne pourront rester de marbre fasse à sa représentation et celle de son époux. » « Fiancé. » rectifia le Kaaiji en esquissant à son tour un sourire. « Vous avez raison. S'il y a bien quelqu'un digne d'effectuer la Kujha Nā Kahō, c'est ces deux-là. » confirma l'Humain avec plus d'entrain.

« Êtes-vous déjà allé à Alaithiad ? » demanda la brune tout en replaçant son lehenga. Elle n'était plus habituée aux tenues Humaines mais en avait revêtit pour l'occasion. « Non, pas encore. Mais j'adorerais pouvoir m'y rendre. J'ai entendu dire que les Humains de la Cité étaient parvenus à dompter d'époustouflantes créatures de Taelora ! Et puis, on vante la beauté de son Port. » Babelda acquiesça silencieusement, continuant d'écouter son partenaire tout en gardant le silence. Il lui raconta tout ce qu'il avait entendu sur la nouvelle cité érigée par les porteurs de Ma'Ahid. Assurément, cela devait être impressionnant, d'autant plus lorsque l'on réalisait que ces monuments avaient été battis à la force de leur bras et aux prix de leurs vies. Ce peuple ne pouvait avoir recourt à la facilité de la magie, ce qui rendait chacune de leurs créations plus majestueuse encore. Camille et Yüna n'avaient cessé d'être impressionnées par leur inventivité et ingéniosité. Elles s'étaient tout particulièrement attachées à Kiana, une petite humaine qui montrait quelques prédispositions pour les créations qu'elles essayaient de mettre en oeuvre sur les chantiers de l'exploitation de sable. La fillette, perspicace et vivace, s'intéressait aux plans et cherchait à en comprendre le fonctionnement, ce qui lui avait aussitôt valu l'affection des deux Filles de Yanna.

Lorsque la Matasif Leenhardt commença sa représentation, le trio de voyageuses se rassembla pour admirer le spectacle. Comme tout le monde à leur côté, elles furent submergées par cet élan électrisant qui traversa la foule. Sans qu'elles n'en aient conscience, elles se mirent à danser à leur tour, en rythme avec la meneuse. D'abord lentement, elles se contentèrent de petits pats sur place. Puis le déhanché se propagea le long de leurs silhouettes, jusqu'aux pointes des doigts qu'elles ondulaient au dessus de leurs têtes. Finalement, elles furent entraînées par le courant des corps. En transe, elles ne furent pas restreintes par de quelconques appréhensions. Elles se livrèrent corps et âme à cette dévotion divine. La sueur ne tarda pas à perler le long de leurs peaux. Les muscles, déjà fatigués par les entraînements auxquels ils avaient êtes soumis ces dernières semaines, crièrent rapidement des suppliques pour abréger leurs souffrance. Les danseuses restèrent sourdes aux complaintes de leurs propres corps, s'entêtant dans cette chorégraphie qui leur semblait soudainement innée - comme si elles en avaient toujours connus les mouvements, avant même que Kaveh ne leur apprenne le moinde pas de danse traditionnelle. Elles ne pensèrent plus à manger ni à boire, encore moins à s'arrêter pour se reposer : bouger était devenu leur moyen de communier, de vivre au travers du regard de l'Æther qui les faisait vibrer. Cesser cette danse n'était tout simplement pas une possibilité. Elles continuèrent jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce que leurs corps soient mis à rude épreuve et atteignent leurs limites. Jusqu'à ce qu'elles s'écroulent, à bout de force : leurs jambes , leurs chevilles et leurs pieds n'étaient plus capables de les supporter plus longtemps.

Babelda, encore essoufflée, à moitié allongée par terre et avachie sur une caissette en bois, papillonna des yeux, revenant lentement à elle. « Un troupeau d'éléphants. » Voilà quelle fut sa première pensée : qu'un troupeau d'éléphants venait de foncer droit sur elle et de la piétiner. « Des éléphants, avec des chargements de sables. Et des scelles. Et leurs cavaliers. » Elle avait l'impression que la moindre parcelle de son corps lui brûlait. Bouger lui arrachait des gémissements piteux. L'idée de rester ici immobile jusqu'à ce que Yüna ou Camille la retrouve lui traversa l'esprit. Elle ferma les yeux, comme pour se préparer au pire : elle sentait une douleur dans ses pieds qui ne présageait rien de bon. La gorge nouée, elle glissa un regard dans leur direction. Leur vue lui arracha un grognement pathétique : comme si constater les dégâts avait insuffler davantage de douleur. Le sang se mélangeait à la poussière incrustée sur ses voûtes plantaires. L'idée lui arracha un haut le cœur, et sa tête de mit à tourbillonner dangereusement - elle se sentait de nouveau perdre conscience. « Issemith Tilluiel ! » s'écria une voix qui, cette fois-ci, lui sembla familière. Il était cependant trop tard : elle s'était de nouveau évanouie.
2018 mots.
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Mer 03 Mar 2021, 22:21

[Évent Top-Sites] Mâdary dā Sipāhī A4hv
« Le premier degré de l'orgueil c'est la curiosité. »



« Hey ! Celui avec la bite de cheval ! On n’aime pas trop les étrangers ici. Qu’est-ce que tu fiches dans le coin, t’as perdu ton peigne ? » Icare marchait tranquillement à Utopia avant de se faire happer par cet indésirable. Depuis qu’il avait mué pour rendre son corps encore plus splendide que par le passé, les gens n’avaient de cesse de l’importuner. Il connaissait les travers de la jalousie, il en fréquentait tous les jours à Avalon, mais de là à piétiner son honneur en le rabaissant, lui, l’élu de tous les Dieux, ça allait à l’encontre de la raison. Il ne tenait qu’à lui de lui faire ravaler sa fierté, et il l’aurait sans doute fait sans sourciller s’il ne se trouvait pas dans la cité humaine, assez frileuse dans les règlements de compte. Le pire, c’est que la personne faisant montre d’irrespect ne ressemblait à rien d’autre qu’à un amas de fiente desséché. Pour le bien moral et pour préserver le monde de cette vue ignoble, le Déchu se sentait pourtant le devoir de dégainer son sabre afin de lui redessiner le portait. Dommage cependant que sa magie fut complètement engloutie par la présence disproportionnée de ces impies qui en étaient dénués. Il ne tolérait pas l’injustice, surtout quand elle s’en prenait à la perfection. Incapable d’ignorer son insulte, il se dressa devant l’homme à demi allongé contre un mur, une bouteille de pinard planté à ses pieds. « Plaît-il ? C’est à moi que tu parles ? Comment oses-tu comparer ma sublime coiffure avec un phallus de bucéphale ? Ne vois-tu pas combien elle est édénique ? Tu devrais t'estimer heureux que je sois de passage dans votre bourgade. Ma présence rend le soleil encore plus radieux. Regarde comme il sourit. » La charogne le dévisagea de la tête aux pieds, s’attardant sur les ailes sombres de l’Orgueilleux qu’il tentait en vain de dissimuler en les repliant sur ses omoplates.

Il ne reniait pas ses origines, cependant elles ne lui convenaient pas au teint. Pas avec les vêtements qu’il portait. « Enfin… après il tape toujours très fort dans le coin. » Icare ferma le poing comme s’il avait attrapé une mouche en plein vol. « Ne m’adresse plus la parole, hérétique. Tu vas à l’encontre des concepts de joliesse et de bien-dire. Laisse-moi rendre à ces terres souillées ses lettres de noblesse. » Ces vertueux corrupteurs avaient le don de l’agacer. Ils arrivaient toujours à le mettre hors de lui. Il exécrait la simplicité autant que la fadaise, sûrement car il volait au-dessus de la populace en tant que mortel inusuel. Allouant trois coups de cannes au pavé qui se trouvait en dessous, l’adonis à la pétulante chevelure dorée éleva la voix quand l’impoli chercha à se lever. « Veuillez vous tenir loin de moi, je vous en prie. Vous êtes complètement fermés aux gestes barrières, ce qui en dit long sur votre éducation. » Il avait d’autres chats à fouetter, c’est pourquoi il creusa la distance en se rapprochant d’un groupe d’individus. Ils observaient les prouesses d’une danseuse. Et pas n'importe laquelle. Il s'agissait de l'Iskandar Mancinia Leenhardt. « Cette danse est bien exécutée, mais il manque quelque chose pour l’embellir. Ah oui, je sais. Moi à la place de cette jeune femme. » « Ne dis pas ça à voix haute, l’ami, où tu signerais un aller simple pour l’enfer. » « Ah non, certainement pas. Ils sont tous hideux là-bas. » Et puis les rumeurs certifiaient que leur roi puait. Énormément. Peut-être y’avait-il une corrélation entre la purge et cette particularité physique singulière.

Soudain perdu dans ce récital de figures prophétiques, le Déchu ne remarqua pas immédiatement que ses pieds se mirent à bouger tout seuls. Du moins, il ne réalisa pas tout de suite l’ampleur de la situation, mettant ça sur le dos d’une motion pulsionnelle dû à l’entrain de cette scène pour le moins magistrale techniquement. Il ouvrit les yeux un peu plus tard, lorsque les autres subirent le même sort. « Quoi ? Qu’est-ce donc cette diablerie ? Je n’arrive plus à m’arrêter ! J’ai l’impression qu’on a pris le contrôle de mon corps ! » Une théorie inventoriée par le plus grand : Icare en personne. Ses craintes s’avérèrent fondées, car cette masse informe qui avait fait son apparition lors de la danse ne lui évoquait vraiment rien de positif. Son attitude, en plus d’être caricaturale, mettait tout le monde en danger. Non pas qu’il détestait la danse, bien au contraire. Toutefois, il préférait largement participer par volition que par obligation. De plus, il ne s’était pas suffisamment déchainé à la pratique pour subir les retombées d’une danse aussi complexe. Bien qu’ayant à peine commencé, il sentait déjà des troubles lui mordre les mollets. « Bande d’enfoirés, vous allez me le payer… » Il exécrait l’égoïsme plus que n’importe quoi d’autre. Un comble pour le roi égocentrique qui ne voyait pas plus loin que son nombril. En dépit de sa suffisance, il tenait – un peu – à la fierté de ses pairs.

Mais alors pourquoi la plupart semblèrent-ils se satisfaire de ce maléfice ? Pire, ils bronchaient à peine. À croire qu’ils aimaient réellement douiller, ou qu’ils avaient subi un lavage de cerveau. Comment pouvait-on accepter cette souffrance sans la renier ? Icare bouillait intérieurement, ses jambes se déplaçant spontanément là où elles le devaient, se mariant avec une parfaite harmonie aux autres danseurs venus prêter leur corps à la science. Cette humiliation avait trop duré, car en dehors des cloques, c’est des pieds en sang qu’il se retrouva à devoir supporter. Ses chevilles ne tiendraient pas le choc. Il éprouvait grand mal à ne pas se tordre de douleur. Mais on ne lui laissa ni l’opportunité de se plaindre ni celui de s’arrêter. Destiné à flancher d’un moment à l’autre, ses os craquèrent, et l’homme s’écroula face contre terre. Il perdit conscience en même temps. Le Vaniteux ne se réveilla que le lendemain en sursaut, ses chevilles soignées et pansées par des bandages. « Je me vengerais de l’affront qu’ils m’ont fait subir ! Putain, j’vais tellement les déchirer sec qu’on les appellera les Sakamin par la suite. » Une femme – probablement un médecin – le calma aussitôt en posant sa main sur son buste pour qu’il reste allongé. « Doucement. Pense d’abord à soigner tes blessures, sinon t’iras pas bien loin. » Elle avait raison. Il ne pouvait rien faire actuellement sinon courir à sa mort. Les Humains étaient de toute façon bien trop forts pour lui seul. Mais il n’oublierait jamais cet affront et un jour, sa lame porterait le pâle nom de vengeance.  


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 04 Mar 2021, 12:53




Mâdary dā Sipāhī

Evénement | Priam, Laëth & Hélène



Changement. Modification profonde, rupture de rythme ; tout ce qui rompt les habitudes, bouleverse l’ordre établi. Le changement impulse la vie. Sans lui, la nature mourrait ou serait inanimée. Les saisons n’existeraient pas. Le ciel croulerait sous sa monotonie morose. La mer se noierait dans sa platitude. Le vent chuterait sans jamais pouvoir se relever. Les êtres ne connaîtraient ni la mort, ni la vie, ni les douleurs, ni les joies. La catatonie régnerait sur ce qui aurait toujours dû vibrer. Le changement est inévitable, inéluctable et surtout, souhaitable.

Pourtant, du plus profond de son cœur, Laëth aurait désiré qu’il n’advînt jamais. Son monde lui faisait l’effet de ces boules à neige que l’on pouvait trouver sur Boraür. Quelqu’un avait attrapé et retourné le sien. Depuis, il était secoué sans ménagement. Il n’avait jamais été reposé dans le bon sens. Un grand bouleversement ébranlait ses repères. Ses émotions bataillaient avec rage. Les cris l’assassinaient et les silences la tuaient. Il n’y avait rien pour la sauver, sinon ce déni que son esprit voulait bien lui accorder, et ces faux-sourires que sa bouche acceptait de dessiner. Tout sonnait faux ; mais c’était mieux que cette insupportable vérité. Ses rêves sombraient, et elle avec.

Elle éclata de rire. « Priam ! Arrête ! » - « Quoi ? Tu ne vas quand même pas porter ta tenue militaire au beau milieu de festivités ? Allez, essaye ça ! Je l’ai pris pour toi. » Enrubannée dans un amas de tissus, Laëth lui jeta une œillade amusée. Il était arrivé avec tous ces vêtements et l’avait immédiatement enroulée dedans, déclenchant des cris et des rires qui les avaient conduits à une bagarre amicale. « Tu m’épuises. » - « Non non, tu te trompes ; c’est toi qui m’épuises. » Elle lui tira la langue. Ça sonnait faux mais ça résonnait presque vrai. « Allez, fais pas ta princesse, enfile ça. » Il lui sourit. Lui-même portait une tenue différente de celles qu’on pouvait lui voir aux Jardins ou sur Iyora. Un pantalon ample et bouffant entourait ses jambes. De couleur crème, il soutenait le haut bleu nuit qui tombait avec justesse sur ses épaules. Des filaments d’argent s’entrelaçaient sur celui-ci. « Je te pensais… » - « Hum ? » - « Non. Rien. » Elle s’interrompit, le temps de laisser ses iris courir sur le visage de son aîné. « Tu as changé. » Peut-être temporairement. Peut-être définitivement. Peut-être à cause des autres. Peut-être à cause de lui-même. Peut-être à cause d’elle, aussi.

Priam expérimentait le changement d’une manière tout à fait différente. Il ne le subissait pas : il en était l’acteur. Amorcé dès le Grand Fessetival de la Charité, il s’était poursuivi, alimenté par d’autres expériences. Il bouleversait son univers, parce qu’il l’avait décidé. Il avait accepté d’accueillir ces vagues qui pendant longtemps n’avaient pu que se briser contre ses remparts : il avait ouvert les vannes. Il avait choisi de marcher la tête haute, de défier les injustices, de protéger les siens. Il avait choisi d’assumer une autre part de lui-même, celle qu’il n’avait pas pu ou su exprimer chez les Réprouvés – celle qu’il s’était si longtemps refusé. Peu à peu, il apprivoisait sa curiosité et sa soif de savoir. Son âme de guerrier se révélait et là aussi, progressivement, il tâchait de la dompter. Un changement n’est jamais facile ; mais il l’est parfois plus pour certains que pour d’autres. C’était son cas. Ce n’était pas celui de Laëth. Il le savait, parce qu’ils en avaient parlé, et parce qu’il le voyait. Malgré elle, elle avait rompu sa promesse. Elle avait failli. Elle avait échoué. Les conséquences, plus que de la tourmenter, la traumatisaient. Il le sentait. Que pouvait-il y faire, sinon s’insurger intérieurement contre les Zaahin qui l’avaient placée sur ce chemin ? S’en prendre à ceux qui lui causaient tant de souffrance, que ce fussent par leurs actions, leurs paroles, leurs non-faits, leurs non-dits, ou même simplement leur existence ? C’eût été insensé, irrationnel, et conséquemment inutile. Il n’avait que le pouvoir de lui changer les idées. C’était sans doute déjà bien. Pas suffisant, mais bien.

Lorsque Laëth revint, elle avait revêtu le sari que son frère lui avait donné. Rouge et or, il lui conférait une allure élégante. Un sourire en coin fixé aux lèvres, elle tourna sur elle-même. « Alors ? » - « Tu te fondrais presque dans la masse. » Elle s’arrêta. Son sourire trembla. D’abord, il s’élargit. Puis, il se tordit, jusqu’à être déformé en une grimace peinée. Aussitôt, des larmes affluèrent à sa cornée. Elle songea que ce devait être mieux, dans la tête des autres. Il y avait sans doute moins de bruit. Et dans leurs vies aussi – leurs vies qui à cet instant lui paraissaient si simples, si linéaires, si belles. L’Aile d’Acier s’effondra, et le Petit Pigeon la rattrapa.




Chez Hélène, le changement était plus visible. Elle avait grandi. Ses cheveux blonds avaient poussé et le bleu de ses yeux s’était intensifié. Ses traits, bien que toujours ronds et enfantins, avaient gagné en finesse. Sous le masque de l’enfant, on discernait les prémices de l’adulte. Elle avait appris à marcher et à parler. Ses réflexions s’aiguisaient de jour en jour. Sa motricité, bien que mise en difficulté par le poids mort de ses ailes, s’améliorait aussi. L’avenir lui souriait. Toutefois, le passé grimaçait, et c’était pour cette raison qu’une Mage Blanche la suivait où qu’elle allât. L’enfant n’avait pas conscience du désastre qui avait eu lieu. L’innocence sauvait les plus jeunes. Elle savait, simplement, que son papa avait été très triste, et inquiet, et qu’il l’était sans doute toujours autant. Lucius avait eu un comportement bizarre, aussi, puis il était parti chez les Dragonniers. Parfois, il lui manquait ; ce jour-là, à dire vrai, elle n’y songeait pas vraiment. Son esprit se focalisait sur son environnement : Utopia en fête regorgeait de surprises et de distractions.

Dans ses pensées, il demeurait cependant une constante. « Maxianna ? » - « Oui ? » - « Mon œuf va bien ? » - « Oui, ne t’en fais pas. » La petite fille sourit. Elle marchait devant, de sa démarche hésitante et pataude. Ses ailes pendaient dans son dos : elles altéraient son équilibre et son rythme. Aux yeux de la Magicienne, elle ressemblait à ces grands oiseaux des mers qui, une fois à terre, perdaient toute leur majesté. D’après les experts, il viendrait un jour où les Enfants des Cieux seraient capables de se servir des deux appendices dont les avait pourvus Väaramar. Au cours des siècles, certains Humains avaient acquis des ailes et des membres de races ailées avaient pu perdre leur magie – temporairement ou non – : les plus forts et les plus agiles pouvaient voler. Maxianna rajusta les sangles du sac à dos sur ses épaules. En son sein reposait le dit œuf, enveloppé dans plusieurs épaisseurs de tissus pour s’assurer qu’il ne se brisât pas. En dépit des conseils des adultes, Hélène avait absolument tenu à l’emmener avec elle. En fait, elle ne s’en séparait presque jamais, depuis qu’elle l’avait obtenu. Elle dormait avec, mangeait avec, se lavait avec, jouait avec, se promenait avec, riait avec, respirait avec. Si quelqu’un essayait de le lui retirer, il s’en suivait de longues crises de larmes, des hurlements perçants, et l’impossibilité de raisonner la gamine. Le sac contenait aussi sa peluche favorite – un dromadaire que Laëth Belegad lui avait offert.

« Oh, regarde ! » La petite blonde pointa du doigt un établi. Des odeurs riches et épicées montaient depuis les plats fumants qui s’y trouvaient. « On peut goûter ? » Maxianna s’approcha. « Je ne sais pas… avec le mot magique, peut-être. » Hélène se retourna et la considéra un instant, comme si elle cherchait ce qu’il manquait. Puis, son visage s’illumina. « S’il te plaît ! » La Magicienne sourit. « Qu’est-ce que tu veux manger ? » L’enfant regarda à nouveau les mets, les yeux plissés. Enfin, elle leva le nez vers le commerçant, qui les avait chaleureusement saluées. « Bonjour Monsieur. C’est quoi, ça ? » demanda-t-elle en commun. À l’image de Sjar et d’Asîlah, elle ne pouvait que baragouiner approximativement des mots en Alikir. Aux yeux du marchand, cela n’avait aucune importance. Comme le reste des Humains, il posait sur les Enfants des Cieux des yeux baignés de bienveillance. Ils étaient le cadeau d’un Æther. Quelque chose de divin, de respectable et d’admirable. Du fait de leur jeunesse, ils ne se rendaient pas encore compte du traitement spécial dont ils bénéficiaient. Plus tard, ils apprendraient sans doute que leur statut impliquait autant de droits que de devoirs. Peut-être que le Baron Paiberym avait bien fait de leur attribuer une garde rapprochée dès leurs premiers pas. Peut-être qu’ils deviendraient des cibles pour des membres d’autres peuples. Quel plus bel affront que celui de tuer le présent d’un Dieu ?

« De la kefta avec du riz pilav, Srīmatī. » - « Et ça ? » - « Des katmer. » - « D’accord, merci. » Elle se tourna vers sa garde du corps. « On peut prendre ça, s’il te plaît ? » - « Bien sûr. » Le vendeur glissa le tout dans de petites boîtes en bois équipées de couvert, puis les tendit aux deux étrangères. La Magicienne paya. Une fois leur repas en mains, elles marchèrent jusqu’à trouver un muret de pierres, où elles s’assirent pour le déguster. « C’est trop bon ! » s’exclama plusieurs fois Hélène, ravie de découvrir cette cuisine dont elle avait tant entendu parler, avant de venir à Utopia.

Lorsqu’elles eurent fini de manger, elle demanda à Maxianna : « On peut retourner voir les danseurs, s’il te plaît ? » Plus tôt dans la matinée, elles avaient admiré leurs chorégraphies endiablées. Hélène s’était murée dans le silence, fascinée par les mouvements colorés des vêtements et la puissance des corps agiles. Elle n’avait rien dit, mais la Mage Blanche la soupçonnait de vouloir être capable d’exécuter les mêmes danses. C’était tout à son honneur : la soldate aurait eu bien du mal à effectuer la plupart des pas, alors qu’elle ne manquait ni de force ni de dextérité. « Oui. On doit retrouver ton frère et ta sœur là-bas. » La gamine acquiesça vivement et sourit. « Il paraît que c’est la Mamasif Lénard qui va danser ! » - « La Matasif Leenhardt. » la reprit Maxianna. « C’est c’que j’ai dit. » fit Hélène en haussant nonchalamment les épaules, l’air de rien.

Les rues regorgeaient d’animation. La Mâdary dā Sipāhī, fête religieuse en réaction à un cauchemar répandu parmi les subconscients humains, animait les corps, les papilles et les cordes vocales. Hélène gambadait entre les badauds et tombait, souvent, déséquilibrée par un mouvement trop ambitieux pour sa morphologie. Soudain, elle s’arrêta, les yeux écarquillés. Une musicienne avait attiré son regard. Elle frottait un archer contre les cordes d’un sarangi, avec l’application maladroite des débutants. À côté d’elle, un Humain lui donnait des indications. Juste derrière, un homme était penché par-dessus son épaule, attentif et curieux. « Priam ! Laëth ! » Dès qu’elle les eut reconnus, elle courut vers eux. « Hélène ! » s’écria Maxianna en accélérant l’allure pour la rattraper. L’enfant se jeta dans les bras de l’Immaculée.

Quelques minutes plus tard, les présentations étaient faites et le petit groupe s’éloignait de la foule musicale. Maxianna connaissait déjà Priam et Laëth, mais elle ne les avait jamais rencontrés. S’il n’y avait pas eu Hélène, ils lui auraient certainement parus plutôt froids et distants. Intriguée, elle observait ces deux Anges proches de son employeur. La relation entre le Baron et l’Aile d’Acier avait démarré rudement, déchirée par les commérages de ses pairs – et peut-être qu’elle aussi y avait participé, autour d’une tasse de thé. « Sjar et Asîlah sont là aussi ! On va aller les voir. Vous venez ? » Les deux Anges avaient rencontré les autres enfants quelques temps après avoir fait la connaissance d’Hélène et Lucius. Pauline les avait parfois emmené se promener aux Jardins, et ils étaient passés dire bonjour. « Ton papa est là aussi ? » Hélène secoua la tête : une lueur s’éteignit dans les yeux de l’Aile Blanche. Maxianna crut bon de préciser : « Non, Madame, le Baron est en mission militaire près de Lyscenni. » - « Oh, je vois… » Mais son cœur, lui, ne voyait pas. Il se confondait dans les abysses qu’il se creusait. Du fond de son gouffre, il appelait. Seul le silence lui répondait, comme un grand cri qui vient trancher l’âme. Bientôt, tel un répit inespéré, la danse l’envoûterait et l’emporterait.



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Ven 05 Mar 2021, 20:10

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Mâdary dā Sipāhī


Jun


« Tu vas faire ça pour tous les peuples ? » Jun tourna son regard vers son frère. Le Hibou et le Corbeau étaient posés tranquillement sur l’un des bâtiments d’Utopia. « J’en ai bien l’intention oui. » « Certains Ætheri pourraient prendre ombrage de ton ingérence. » L’animal au plumage noir se transforma. Il fut bientôt remplacé par un homme en kimono. Le Hibou fit de même. Leurs longs cheveux bruns retombèrent en cascades sur leurs épaules. Les deux fixèrent le Désert, par-delà les murs de la cité. « Ils risquent de te prendre pour le Créateur. » murmura le plus compétiteur des deux. Jun sourit sans rien dire. « C’est ton objectif. Je vois. » « Tu ne vois rien. Tu n’as rien vu. » L’autre leva les yeux au ciel. « Je me demande pourquoi on a demandé à un écervelé dans ton genre de réunir le Cristal Maître à l’époque. » « Parce que le Destin. » grimaça le concerné. Il n’avait rien demandé, lui.

« Tu veux un mochi ? » demanda-t-il, en faisant apparaître une boîte entre ses mains. « Allez. » se laissa tenter l’autre. « Tu sais que le Créateur risque de mal le prendre. » Il y eut un silence. Après quelques secondes, un sourire étonnement malin apparut sur le faciès du détenteur des friandises. « Il n’a qu’à venir, s’il le prend mal. » La chose sonnait étrangement, comme s’il s’agissait d’un petit défi personnel. Le problème, avec le Sympan, c’est qu’il restait indécryptable. En tant que Créateur du Monde, aucun Dieu ne pouvait lire en lui et savoir ce qu’il projetait, où il se trouvait, ce qu’il faisait et, mieux, qui il était. C’était une entité silencieuse. Personne ne savait si la punition qu’avait reçu les peuples traîtres au sortir de la Guerre des Dieux était de son fait ou non. Il y avait d’autres Ætheri puissants, certains plus efficaces que d’autres dans le jeu de la manipulation. Le seul en qui Jun avait confiance était Suris. Le reste de son trio n’était pas Immortel. Dedans, il y avait Delta et Haruki. Le problème c’est qu’il ne s’entendait toujours pas avec le dernier. Ça viendrait. Il fixa son frère. À lui non plus, il ne faisait pas confiance. C’était un Æther d’expérimentations et de compétitions. Il était prié par l’ensemble des Terres de Sympan. Sa puissance n’était pas anodine. Il savait juste bien la cacher. Plus il le voyait, plus il songeait qu’il l’interrogeait périodiquement. Leurs conversations, sous couvert de rencontres fraternelles, visaient avant tout au renseignement. La question sous-jacente était celle-ci : qui servait-il ? « Tu n’en fais toujours qu’à ta tête. Je préférais lorsque nous étions enfants. Tu étais une petite crevette amusante à tourmenter. » Ce n’était plus le cas. « Tu sais, je ne compte pas m’arrêter. » « C’est bien le problème. Les autres Ætheri ne voient pas d’un très bon œil que tu ailles au-delà de tes domaines premiers. Ils pourraient tenter de faire tomber tes cultes. » « S’ils le font, ils savent que ce sera la guerre. » « La guerre est parfois plus profitable qu’une disparition pure et simple. Si tu les accules, ils n’hésiteront plus. » C’était bien le point. Il devait se multiplier avant qu’ils n’attaquassent. « Tu devrais peut-être arrêter après les Humains. Les punitions n’ont pas été fixées pour rien. » « Tu as sans doute raison. » dit-il, d’un ton tout à fait sérieux. Il ne l’était pas. Il n’avait pas l’intention de s’arrêter, il le lui avait déjà dit. « À quand les prochains jeux ? » demanda le Corbeau, en changeant totalement de sujet. « Je devrais envoyer un signe bientôt aux races et aux empires concernés. » « Parfait. » « Pourquoi ? » « Je me dis que lorsque tu seras occupé, tu arrêteras de te mêler de mes affaires. » Il y eut un temps. « Mais ne t’inquiètes pas, mon cher frère, je n’ai pas l’intention de toucher à ton patrimoine pour le moment. Je tiens encore à notre famille. » Un sourire insolent marquait ses traits. L’autre soupira et leva les yeux au ciel. « J’espère vraiment que tu as les épaules pour supporter tes prétentions. Je n’ai pas envie de te ramasser ensuite. » « Amsès le fera pour toi. Je l’ai aidé et il m’aidera en retour. » « Amsès, hein ? » Le sourire en disait long. Ce n’était pas un amour semblable à ceux des Mortels. Les corps n’entraient pas en jeu et puis, surtout, ils n’avaient pas réellement de corps. Ils reproduisaient souvent ce qu’ils avaient connu durant leur Mortalité mais pouvaient parfaitement vivre à l’état de magie pure. C’était simplement plus sécurisant pour leurs interlocuteurs et moins abstrait. Les Non-Divins avaient besoin de figures à représenter. Ils se fichaient de la magie brute. Elle n’avait pas de texture, pas d’odeur, pas d’âme. « Aux Enfants de Sympan ! » déclara le Hibou, en levant son mochi en l’air, comme s’il s’était agit d’un verre de champagne.


Les comètes ne parurent pas dans le ciel mais seulement dans le regard de certains. Comme un mirage, elles s’imposèrent à leurs visions. Une fois passées, il n’en résulta qu’un vague souvenir, quelque chose d’ancré dans leur Âme mais de superficiel. Ils ne s’en rappelleraient sans doute pas, du moins, pas avant de les apercevoir une seconde fois. Il avait choisi son symbole et son visage. Ces comètes étaient particulières. La Magie Bleue les entourait. Elle scintillait de mille feux, faisant luire le phénomène comme jamais. Il semblait n’y avoir rien de plus beau et de plus pur. C’était magnifique, comme si le Destin avait décidé de remercier les spectateurs par un phénomène unique. Les comètes étaient quasi-inexistantes sur les Terres de Sympan. Elles n’étaient pas anodines. Leur origine remontait à une époque bien trop lointaine et leur étude n’avait pu aboutir véritablement. Elles étaient rares et signifiantes, magiques. En voir dans son existence s’avérait être un miracle. Les Maîtres du Temps essayaient encore d’en comprendre l’importance, ce qui signifiait qu’elles possédaient une nature divine mystérieuse. Peut-être que la révélation viendrait un jour. Aussi, perché sur son toit, seul, il ouvrit deux yeux aussi bleus que l’océan. La présence d’Izanami, non loin, provoqua un petit sourire sur son visage d’enfant. N’y avait-il pas plus apte au pardon qu’un enfant, après tout ? Quant au contexte, à croire que Mancinia Leenhardt se faisait, à chaque fois, un plaisir de représenter son culte. Elle lui suivait, sous chacune de ses formes ou presque. Cela ne l’empêcherait pas de souffrir, comme les autres, afin d’obtenir le Pardon tant attendu. Il y avait de la beauté dans les épreuves. Il connaissait le poids de la torture. Il l’avait subie durant un siècle entier, au sein de l’Ombre du Cœur. D’ici quelques jours, la malédiction serait levée, dans la sueur et la douleur. Il les délivrerait tous de l’injustice qui s’était abattue sur eux. Un choix était toujours assassin. Quid de ceux qui auraient souhaité vénérer les deux ? Delta avait semé un trouble incommensurable. La question était : pourquoi ? Pourquoi procéder ainsi, alors qu’il y aurait eu mille autres façons de faire ? Il ferma les yeux un moment et les rouvrit de nouveau. Une lueur bleutée envahit les danseurs et l’hypnose débuta. Certains étrangers danseraient pour la gloire des Humains. Il aurait pu faire se mouvoir le monde entier pour eux, tant il les aimait.

Zorah


Zorah regardait son client avec une mine étonnée. Elle pensait qu’ils auraient été dans sa chambre directement. Néanmoins, à peine arrivée, il l’avait déchargée de ses affaires et lui avait offert la possibilité de boire le thé en sa compagnie. Harish l’avait regardé d’une façon si perçante qu’elle n’avait pas osé refuser. Après tout, il avait payé. Elle était à lui pour le temps imparti. « Alors ? Que penses-tu des individus qui ne sont pas des Humains ? » lui demanda-t-il, une fois qu’ils furent installés. On ne la rémunérait pas vraiment pour penser. « Hum… Je ne sais pas trop. Je n’en ai encore jamais rencontré. » Il sourit, d’un air amusé devant la naïveté de la jeune femme. Il l’avait payée cher pour une débutante. Néanmoins, sa première fois avait été avec un homme célèbre. Forcément, son prix avait été fixé à la hauteur de cette expérience. « Sache que je n’ai pas l’habitude de consommer la première fois. J’aime bien discuter avant, afin de faire connaissance. J’ai envie que tu me désires au préalable, même si je paye. » C’était une façon de voir les choses qui lui était propre. Il en avait bien d’autres. Elle serait bien vite au courant. « Néanmoins, si tu ne satisfais pas à mon besoin de discussions, il n’y aura probablement pas de prochaine fois. » « Oh. » Pour rien au monde elle désirait être déchue par un client. Cela baisserait sans doute son prix, surtout s’il lui faisait de la mauvaise publicité. S’il parlait sur le marché ou ailleurs qu’elle n’était pas assez compétente, de potentiels intéressés se détourneraient d’elle. Elle déglutit, mal à l’aise.

Harish versa le thé. Il fit prendre à la théière de l’altitude, ce qui donna un aspect élégant à son mouvement. L’odeur de la menthe embauma la pièce. Il lui proposa quelques gâteaux aussi gras que sucrés. Elle en prit un et le sentit fondre au creux de sa bouche. « Alors ? Une idée plus spécifique peut-être ? » Il se pencha lentement vers elle pour attraper quelque chose. Il la frôla. Ça la troubla. Elle essaya de se concentrer. Il jouait avec elle. Elle eut soudain un éclair d’intelligence. Du moins, elle relia deux éléments entre eux. « Vous me demandez par rapport à l’ouverture d’Alaitihad aux étrangers ? » « Entre autres, oui. » « J’ai toujours voulu aller à l’étranger. » « Pourquoi donc ? » Elle ignorait si elle pouvait lui en parler. Il la prendrait pour une prétentieuse sans doute. « Je veux mettre les Rois et les Reines des autres peuples à genoux devant moi. » « Intéressant. Continue. » « J’aimerais qu’ils me désirent tellement qu’ils passeraient outre mon Ma’Ahid. » Il sourit. « C’est une ambition louable mais pas atteignable en l’état actuel, surtout si tu ne nourris pas ton esprit mieux que ça. Les Rois et les Reines peuvent tout se payer. Ils ne se mettront sans doute pas à genoux devant un corps. Pour éveiller leur désir, tu devras utiliser ta tête. Pour l’instant, elle semble bien vide. » Il amena sa tasse à ses lèvres. « Veux-tu savoir ce que je pense des peuples magiques ? » demanda-t-il tranquillement. Il but, en lui laissant le temps d’acquiescer. « Je pense que ce sont des parasites qu’il nous faudra éliminer à l’avenir. Ils ont volé une partie de la magie des Ætheri et sont impures. » Jamais de sa vie, Zorah n’avait entendu une telle version de l’Histoire. À vrai dire, elle ne connaissait que très peu ce qu’il se passait en dehors des murs d’Utopia. « Comment ça ? » « Nous sommes les premières créatures, sans magie. La chute du Sympan a été rendue possible par des êtres qui en étaient pourvus. Sans eux, il n’y aurait eu aucune trahison. » C’était vraiment trop compliqué pour elle. Il le perçut et changea de sujet. « J’espère que tu vas aller voir la danse de ce soir. » « Oui, Yassir veut que nous y allions tous afin de nous inspirer de la performance de la Matasif Leenhardt à l’avenir. » « Ce serait regrettable de rater ça, même s’il te faudra beaucoup d’entraînement avant de pouvoir rivaliser avec elle. » Si c’était un jour possible. Au lieu de se laisser démonter, Zorah fronça les sourcils. Elle voulait être connue et reconnue. Elle devait s’accrocher et travailler. Ce serait le seul moyen d’obtenir ce qu’elle désirait. C’était peut-être puérile, de vouloir la gloire et le pouvoir, surtout à son niveau à elle. Elle n’était qu’une enfant des rues qui avait été recueillie. Pourtant, ses rêves étaient ce qu’elle avait de plus important dans la vie, eux et ceux qui avaient grandi en même temps qu’elle, sous le regard à la fois bienveillant et exigeant de Yassir. Ce soir, elle danserait aussi, jusqu’à s’en briser les chevilles. Ce serait un premier pas vers quelque chose de meilleur et de grand, même s’il lui en faudrait faire bien d’autres avant de se hisser à la hauteur de ses espérances.

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