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 [Q] - Suites de la Mâdary dā Sipāhī

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Ven 05 Mar 2021, 11:28



Suites de la Mâdary dā Sipāhī


Le mouvement fut bref et rapide. Ma main se referma sur la sienne et je l’attirai à l’ombre d’une ruelle. Nos regards se croisèrent. Le doré de ses yeux fit vibrer mon être en entier. Un sourire un peu fou se dessina sur ses lèvres. « Baron Paiberym. Je ne vous savais pas ici. » Bien sûr qu’il savait que j’étais là. J’avais moi-même senti sa présence, comme si la magie qui avait soulevé les corps jusqu’à épuisement avait permis à la mienne de le repérer, faisant fi du Ma’Ahid ambiant un instant. « Moi non plus. » mentis-je. « C’est une bonne surprise. » dit-il. « Même si je crains de ne pas être au mieux de ma forme. » précisa-t-il. Oui. Je ne l’étais pas non plus. La musique dans nos yeux s’était éteinte, comme la magie qui nous entourait habituellement. Ainsi, il paraissait bien plus normal. Je compris, à l’admirer, que l’absence de ce qui nous caractérisait normalement ne changeait rien à notre relation. « Que faites-vous ici ? » demandai-je, dans un murmure mécontent. Ce sentiment venait de me piquer par surprise. J’étais passé d’un contentement total à son contraire. « J’accompagne le Chancelier Sabnac. » Je ne pouvais pas me permettre de le perdre. « Sylvien n’a pas l’air d’apprécier les Humains. » « Est-ce l’Empereur Noir qui vous a chargé de cette mission ? » « Non. » me répondit-il, le souffle court. Il venait de comprendre que je n’étais pas favorable à sa présence ici. Ses doigts se mirent à trembler légèrement. Il détestait me déplaire. « Vous allez bien, Baron Paiberym ? » « Je… » Je regardai autour de nous. Je n’avais pas envie de discuter en pleine rue. « Vous avez loué quelque chose ? » « Oui. Nous pouvons y aller. Sylvien ne devrait pas rentrer tout de suite. »

Étendu sur le lit, Cyrius se mit à rire. J’étais debout, dans l’embrasure de la porte. « Ces Humains me fatiguent. » dit-il simplement, hilare. « J’ai l’impression que mon énergie entière a disparu. » Je croisai les bras. Il me regarda. « D’un autre côté… Je trouve ça particulièrement excitant. C’est comme se retrouver priver de sa force. Dans ce genre de cas, le corps et l’esprit se montrent imaginatifs pour assurer la survie. Vous ne trouvez pas ? » Il se releva et s’avança. « Au moins, nous savons à présent une chose, tous les deux. » « Quoi donc ? » « Je ne vous mens pas sur mon apparence, comme vous ne me mentez pas sur la vôtre. » « Mentez-vous sur autre chose ? » Il sourit. Sa main se faufila vers la mienne mais son mouvement fut interrompu par l’arrivée du Chancelier Sabnac. En face de l’entrée de leur suite, ma position lui donna un aperçu direct de ma présence. Il se stoppa et croisa à son tour les bras. « Cyrius ? Vous m’expliquez ? » demanda-t-il. « Oh ! Bien sûr ! Ne vous inquiétez pas, Duc Borgia, ce n’est pas un Humain. » Il rit, taquin. Je me retournai pour faire face à l’Archimage. « Je vois bien. Bonjour Marquis Paiberym. » D’après les rumeurs, j’étais la personne la plus proche de Cyrius Windsor après l’Empereur Noir. Notre confrontation musicale sur Lagherta avait fait couler beaucoup d’encre et bien des musiciens et des mélomanes désiraient nous entendre jouer de nouveau, ensemble. « Bonjour. Je suis désolé de vous déranger, Archimage Sabnac. Le hasard m’a fait croiser le chemin du Duc Windsor. Nous pensions jouer mais si cela vous dérange, je peux m’en aller. » Il me considéra un temps, comme s’il était en train de réfléchir à la réponse la plus appropriée, entre ses envies et ses obligations. Songer à ma personne lui fit prendre conscience d’un fait singulier : même sans magie, je demeurais puissant. Or, je n’avais, pour le moment, aucune fonction particulièrement glorieuse chez les Mages Blancs. Si je faisais partie de l’armée, je n’en étais qu’au stade de soldat. Pourquoi ? Alors que ma prestance valait la sienne. Il y avait même quelque chose de particulièrement étrange, à me voir sans aucune once de magie. Je faisais moins bénéfique que ce qu’il aurait cru. À vrai dire, nos chemins s’étaient déjà brièvement croisés par le passé, lorsque mon père était à sa place et avant qu’il ne décédât. « Non. Restez. Je suis ravi de vous revoir, même si vous ne devez pas vous rappeler de moi. Vous étiez petit la dernière fois. » Il sourit. « Pour une fois que Cyrius réussit à s’attirer l’amitié de quelqu’un, en plus, ce serait dommage de vous chasser. » Le sarcasme était véritable. Je souris à mon tour. Cyrius, lui, grimaça. Il détestait qu’on se moquât de lui. « Contrairement à vous, Sylvien, je sais choisir mes amis. » Il n’avait aucune répartie, ce qui ne fit qu’étirer davantage les lèvres du Borgia. Il l’ignora et reporta son attention sur moi. « Je ne savais pas que vous étiez proche des Humains ? Ce n’est pas une position que votre père aurait soutenue. » « À vrai dire, j’étais en mission à Lyscenni. Faute de confirmations à nos soupçons, notre groupe a été dissout. Il nous a été proposé de nous rendre à Alaitihad afin d’assister aux festivités, étant donné la proximité de la ville. Et vous ? Je ne pensais pas les Sorciers proches des Humains. » Il passa sa langue sur ses lèvres. Il avait acquiescé à mon explication. « À croire que les temps changent. » se contenta-t-il de dire. « Je vois ça. Après la Guerre Divine, peut-être est-ce une bonne chose de se rapprocher des autres peuples. La division et la guerre ne font de bien à personne, nous l’avons vu avec les Sirènes. » Cette guerre-ci avait emporté mon père. « La guerre ne profite qu’aux gagnants. » « Parfois, même les gagnants y perdent. » Il sourit. « C’est dommage que vous soyez devenu un Magicien. » « En parlant de ça. Il me semble avoir aperçu Judicaël Halloy. » Le Sabnac grimaça. Il abhorrait totalement son comparse. Ses mœurs allaient au-delà de ses capacités de patience. Je le savais parfaitement. Heureusement, les deux n’avaient pas à travailler ensemble puisque ni l’un ni l’autre ne s’occupait de la question des Mages opposés. « Je ne l’ai pas vu pour ma part. Si vous le croisez, saluez-le pour moi. » « Je n’y manquerai pas. » Il s’excusa et disparut.

Je reportai mon attention sur Cyrius. Mon expression changea en un sourire complice. « Il m’énerve. » m’avoua-t-il, sans détour. « Vous m’énervez aussi parfois. Surtout lorsque vous prenez ce genre de liberté. » Je fermai la porte, pour être sûr que le Sabnac ne viendrait plus nous déranger. Il fit la moue, ce qui ne l’empêcha pas de continuer le mouvement qu’il était précédemment en train de faire. Il m’attrapa la main et recula, jusqu’à s’étendre de nouveau sur le lit. Sur lui, je le fixai. « J’ai besoin de vous avoir en moi. » fit-il. La position n’était pas idéale. Je me laissai rouler sur le côté et penchai la tête. Il m’enjamba et descendit son visage vers mon cou. Il sourit et émit un petit rire. Il était en train de penser qu’il me serait impossible de me soigner ici et que, par conséquent, je garderais une trace. Il me renifla et perdit son nez contre ma peau un instant avant de me mordre.

1254 mots
Fin

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