Alors que de plus en plus de gens, à sa grande surprise se rassemblaient autour de la fresque représentant des vases et que tout le monde l’imitait en mettant leur doigts dans les trous - peut-être prévus à cet effet, Daé eut soudain un petit doute. Le type de doute qui ne l’habitait pas souvent étant donné qu’il se guidait principalement par son instinct. Il regarda autour de lui et l’espace d’un instant fut captivé par une personne en train de conter une histoire sur l’une des fresques. Rapidement, Daé eut l’impression de voir la manière de se mouvoir dans l’espace de cette personne qu’il avait rencontré dans une caravane proche de Ciel-Ouvert, mais il fut surtout captivé par l’aura qui donnait envie au Rehla d’écouter l’histoire, aussi peu intéressante soit-elle. Il fallait reconnaître que malgré l’aura et le bagou de la personne en train de conter, il avait entendu sa tigresse, qui ne parlait pas, raconter histoire plus intéressante. Il sourit à cette idée avant d’être interrompu dans ses réflexions par une personne au regard sévère qui essaya de l’intimider, avec succès. Enfin…cela aurait été une réussite si en même temps il n’avait pas mis son doigt dans un petit trou, mais Daé n’avait quand même pas farouchement envie qu’il mette sa menace à exécution. D’autant que, dans le reflet des vêtements de celui qui semblait dégager l’aura propre au peuple aux ailes bicolores, il commença à distinguer une vision du futur, mais pas n’importe laquelle. Il distingua immédiatement que ce qu’il apercevait sur les reflets des vêtements de celui qui le menaçait était en noir et blanc, signe que Phoebe lui laissait le choix. La Ligne du Temps n’était pas tracée et il se trouvait, là, dans cet endroit hors du temps et de l’espace de Sympan, à un embranchement. Paradoxe amusant.
Les évènements étaient plutôt clairs, la fresque ne bougeait pas, tout le monde s’impatientait et au fur et à mesure que le temps passait, les regards se tournaient vers Daé et avec les regards, la puissance maléfique qui se déploie chez les gens capables de blesser leurs camarades - si camarade iels étaient déjà. Il vérifia d’un regard que sa vision n’était pas déjà en train de se réaliser - rien à l’horizon, et se reconcentra sur le tissu. Au bout d’un certain temps, l’homme au regard noir qui avait menacé de Daé se retourna, les narines dilatées et le regard noir et commença à lever le ton, avant de saisir Daé par le col et de le soulever aussi facilement qu’il se serait emparé d’un livre sur une étagère. Le Rehla ne disait rien et regardait la scène - il nota d’ailleurs qu’il était amusant que le futur n’étant pas écrit, ses actions semblent peu plausibles à l’intérieur de ce dernier - puis il se fit frapper plusieurs fois, sa mâchoire commençant à présenter un angle bizarre et son nez saignant après un craquement audible qui résonna dans toute la pièce. Pendant deux bonnes minutes, personne ne faisait rien et le Réprouvé enchaînait les coups. Puis au bout d’un temps qui paraissait infiniment long, il lança le corps fatigué et blessé du Rehla contre un mur dans un second audible et sinistre craquement.
Daé releva la tête. Les gens commençaient à le regarder et il sentait que le Temps choisissait, tranquillement, le chemin qu’il avait aperçu. A peine cela remarqué, il se concentra et un instant, la trace de sa magie était devenue si banale que la majorité de la pièce aurait pu passer son regard sur lui en l’oubliant. Il vérifia que cela fonctionna et regarda rapidement autour de lui. Une porte venait de s’ouvrir, proche de cette personne qui avait conté une histoire et une personne s’y ruait, une autre y entrait calmement. Daé n’hésita pas, il n’avait pas envie de finir contre ce mur, il se transforma en corneille et vola du plus vite qu’il pût en direction de la porte avant de la franchir, juste après ce conteur.
720 mots
Post 2:
Daé a une vision qu'on va lui péter la gueule. Il active l'Umbra Ora et fonce, sous sa forme de corneille, dans le couloir qui vient de s'ouvrir. (oops)
L'Umbra Ora : :
L’Umbra Ora : Cette faculté permet au Rehla de devenir invisible au monde. Il est toujours là et on peut le voir physiquement mais ce don le fait disparaître aux yeux des passants. Il pourra se mouvoir normalement, parler et agir comme si rien n'avait changé, mais personne ne fera attention à lui, comme si il n'existait pas, comme si il n'était pas là. L'Umbra Ora permet de passer inaperçu, de ne pas se faire remarquer.
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1704 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Mar 12 Jan 2021, 21:58
Helsinki
Les Portes III
Elle ne savait pas à quoi elle s’était attendue de la part de l’homme, mais sa réaction la surprit. Peut-être l’avait-elle imaginé plus impulsif ? Pourtant, là, il était calme. Du moins, il l’était avec elle. Si c’était le cas… c’était gentil. Sa blessure ne semblait pas le traumatiser plus que ça. Pourtant, elle était assez large. Se fichait-il de la douleur ? De l’état que prendrait sa cicatrice avec le temps ? Il était étrange. Le fait même d’être apparu ici ne le choquait pas, ce qui était de loin le concept le plus aberrant qu’elle n’avait jamais vécu. Helsinki voulut lui demander si ça lui arrivait souvent d’être téléporté à son insu, mais elle n’osa pas. On ne lui donna pas non plus le temps d’oser. Un homme passablement énervé s’était posté en face de son interlocuteur pour le provoquer en duel. L’Ange prit peur. L’évocation de cette violence déraisonnable ne la fit que se replier sur elle-même, là où un homologue se serait sûrement interposé pour ramener la paix. Malgré le temps et son intégration progressive dans son peuple d’affiliation, la lâcheté ne la quittait pas. Elle se demandait si ce serait le cas un jour. Elle avait du mal à y croire.
-Helsinki ?
Quand l’appel retentit, l’Ange s’était recluse dans l’observation de ses poings fermés et du sol. La voix l’extirpa de sa carapace aussi vite qu’un éclair aurait pu illuminer le ciel. Foudroyante, elle raviva ses sens, son esprit et les battements de son cœur. Elle n’eut aucun mal à en retrouver l’origine. Dès qu’elle l’aperçut, la blonde bondit et se précipita vers la jeune femme. Ses bras se refermèrent sur le corps de son amie et elle blottit son visage contre son épaule.
-Shanxi…
Prononcer son nom était comme la rendre un peu plus réelle et tangible. Helsinki était tellement heureuse de la voir qu’elle ne savait plus comment exprimer ses émotions. La joie et le soulagement mêlés la rendaient presque euphorique. Elle en était essoufflée. Elle souriait, mais sa gorge était nouée. Elle serrait fort l’Ange comme si elle craignait qu’elle ne puisse s’échapper ou disparaitre comme un mirage. La trouver ici, au beau milieu de nulle part était inespéré. Elle et Shanxi s’étaient déjà quittées trop de fois, trop longtemps et à chaque reprise, cela l’avait profondément peinée. Leurs rencontres étaient précieuses. C’était comme sortir la tête de l’eau à chaque fois, bien que l’Ange ne soit pas vraiment en apnée le reste du temps. Shanxi était celle en qui elle plaçait toute son affection et son admiration. Elle était forte et douce. C’était la seule en qui Helsinki se retrouvait tout en étant ce qu’elle aspirait être : une Ange qui parvenait à vivre avec ses semblables – ce qui, je me permets d’insister, était terriblement ambitieux pour elle. Elle était son modèle et sa meilleure amie. Si elle avait pu, Helsinki aurait fait en sorte de ne jamais la quitter. Quelques fois, elle rêvait que Shanxi l’emmenât avec elle dans ses voyages et lui fasse découvrir le monde et sa vie. Néanmoins, la rescapée se savait encore incapable d’un tel exploit. Son esprit n’était pas prêt à affronter autre chose que sa routine pour le moment. Helsinki s’écarta pour observer le visage de son amie.
-Je suis contente que tu sois ici. Souffla-t-elle. Enfin… non, on ne devrait pas être là. Cet endroit me fait peur, mais… Elle était en train de s’empourprer, encore. Elle avait le chic pour s’enfoncer dans des discours bancals. Merci. D’être là.
Comme si Shanxi l’avait voulu. Non, Helsinki s’en doutait. Mais elle comprendrait, n’est-ce pas ? Il fallait vraiment qu’elle se taise. Il n’y avait que le silence qui la réussissait. Ou bien qu’elle reste sur des discours plus conventionnels.
-Tu vas bien ? Elle baissa les yeux avant de continuer, un peu embarrassée. Est-ce que je peux rester avec toi ?
Déjà, de manière presque incontrôlable, sa main avait rejoint son bras. Bien amarrée à son point d’accroche, Helsinki s’intéressa finalement au reste du monde. Tout à coup, tout lui sembla moins lourd. Il n’y avait plus autant de monde que ce qu’elle s’était imaginée et elle avait moins peur. Son attention fut captée par le geste d’une jeune femme brune qui, il lui semblait, leur était destiné.
-Je crois qu’elle veut qu’on vienne avec elle.
La chose fut appuyée par l’homme étrange qui lui avait adressé la parole plus tôt. Il était toujours amoché. Personne de compétent n’allait donc s’occuper de lui ? Timidement, elle lui sourit malgré cette pensée perturbante.
-Merci.
Sans trop savoir pourquoi, alors qu’ils n’avaient échangé que quelques mots, elle aurait voulu qu’il vienne lui aussi. En dépit de son état, il semblait être une bonne personne. Être bien entourée lui donnait l’espoir de croire que tout allait bien se passer.
801 mots sans le mot de Shanxi Si vous oubliez toujours ce qu'est la définition d'un greffon, je vous présente Helsinki et son porte-greffe Shanxi. Si vous ne connaissez rien sur le comportement des bébés koalas, je vous présente Helsinki et sa maman Shanxi. Helsinki le greffon de koala aime bien Priam mais a peur de Solheim maintenant.