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 [Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun

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Sam 19 Déc 2020, 11:19



Le jour d'Essë'Aellun

Thème.

e4oj.jpgDrapée dans une veste de cachemire, la jeune femme soufflait sur ses doigts pour les réchauffer. Illuminée par les rayons du soleil, une volute de buée s’échappa de ses lèvres. Une seconde aveuglée, elle battit des cils. Devant elle, son confident marchait avec légèreté. Couvertes par des gants en laine, ses extrémités portaient sans faillir plusieurs sacs : il s’agissait là des produits qu’après une brève visite des stands du peuple des forêts, elle avait voulu à tout prix emporter. À présent qu’ils lui appartenaient, cependant, elle s’en désintéressait franchement, et se demandait, anxieuse, où ils pourraient trouver place à l’atelier. La monnaie n’ayant pas cours en ces lieux, rien n’arrêtait son caprice. Paradis à bien des égards, l’endroit représentait à ses yeux une source inépuisable de tourments. Bien qu’elle n’eût jamais autant acquis qu’en ce jour, la générosité s’appliquait à d’autres êtres, et, le cœur gonflé, elle les voyait s’éloigner avec les objets de leurs désirs, regrettant qu’ils ne fussent pas siens. La convoitise jouait sa partition d’une main de maître. Pendue à ses moindres accords, elle valsait comme une marionnette. Alors qu’ils s’éloignaient du sentier principal pour se diriger vers l’emplacement réservé aux boissons _ la fraîcheur de l’air asséchait les gosiers _, elle s’était arrêtée non loin de l’étal d’un vendeur. Jalousement, ses prunelles scrutaient le visage d’un bambin, dont, cruellement, toutes les fibres manifestaient la joie. En proie à son péché, elle arrêta le brun, lui désignant ce que chérissait déjà le môme. « Dis, Joliel. Tu crois que je pourrais avoir celle-là ? » L’hésitation secouait sa voix.

Le regard du Luxurieux suivit la ligne invisible qui reliait sa meilleure amie à sa nouvelle fantaisie. Sa demande lui fit sévèrement froncer les sourcils. Qu’elle ne fut plus une enfant n’était pas la cause de sa désapprobation ; il considérait toujours que l’amusement primait sur les convenances. « Non. Regarde comme ce gosse est heureux d’avoir sa peluche entre les bras. Tu ne voudrais pas le rendre triste ? » La jeune femme déglutit péniblement. Du fond de ses méninges réduits en esclavage, un murmure lui rappela qu’elle ne devait jamais plus faire souffrir les autres pour épancher ses désirs. « Je veux seulement… Enfin, tu sais. » Tourmentée, elle fixait le sourire du récent propriétaire. Une vague de compassion enfla en Joliel. D’une intention qui se voulait réconfortante, il souleva les sacs à une hauteur suffisante pour lui masquer la vue. « Je sais, oui. Toutes ces merveilles ne te suffisent pas ? » Etrangères à la réalité, les lèvres de la Déchue soufflèrent une vérité que son père lui avait apprise, des années plus tôt. « Rien ne me suffira jamais. » Un instant, la colère déforma les traits de son confident. Comment pouvait-elle ne pas voir sa chance ? « Bien. J’en ai assez de ton fatalisme. » Exaspéré, il laissa choir au sol ses bagages. « Je vais aller faire un tour de mon côté. Je ne suis pas venu ici pour me disputer avec toi, ni pour te torturer. Je voulais qu’on passe du temps ensemble, rien que tous les deux, mais puisque tu es incapable de profiter du moment présent, je reviendrais plus tard. » Avant qu'elle ne pût réagir, il tourna les talons.

Plusieurs minutes s’écoulèrent. Immobile, la jeune femme vit quelques individus, témoins de la scène, s’approcher et s’enquérir de son état. Le marchand de peluches proposa même de garder ses affaires ; elle acquiesça sans rien dire. Déchaînée par une fierté qui n’avait pas sa place au tableau, la contrariété l’envahit, guidant ses pas à bonne distance. Finalement, la colère retomba. Honteuse d’avoir si bêtement gâché leur rendez-vous, elle se mit à la recherche de son confident. En chemin, elle tomba sur des pommes d’amour qu’ils avaient mangées ensemble, lors de la Coupe des Nations. Saisie par l’émotion, elle les demanda humblement. Quelques instants plus tard, elle constata piteusement qu’elle ne le voyait nulle part. Perdue dans ses pensées, elle releva la tête et vit un individu qui, à en juger par la confiance qu’il arborait, devait connaître les environs. « Excusez-moi, Monsieur… Bonjour. Vous n’auriez pas vu mon ami, par hasard ? » Réalisant l'imprécision de sa question, elle tâcha tant bien que mal de lui fournir une description. « C’est un homme brun, assez grand, avec de grands yeux bleus. Il porte un manteau blanc et une énorme écharpe. » Elle n’avait pas besoin de fermer les yeux pour le voir ; sa mémoire conservait intacte son image. Ballotée par ses sentiments, elle baissa la tête pour que l’inconnu ne vît pas les perles qui affluaient vers ses paupières.  « C’est que, nous nous sommes disputés. Je ne suis pas toujours facile à vivre. Je voulais partager ces friandises avec lui, et surtout m’excuser, mais... » Incapable de terminer sa phrase, elle sécha ses larmes de sa main libre. En un jour tel que celui-là, l’homme avait certainement mieux à faire que d’écouter ses plaintes. S’apprêtant à le saluer, elle remarqua alors la présence d’une créature pour le moins surprenante. Au-delà de son physique disgracieux, ce fut son absence de vêtements qui lui fit écarquiller les yeux. Craignant qu’il ne prît froid, elle se défit de son pardessus. « Oh ! Mais vous devez avoir terriblement froid ! Tenez ! Prenez mon manteau, il devrait vous réchauffer un peu. » Maternellement, elle lui couvrit les épaules. Se pouvait-il que son premier interlocuteur l’eût délesté de ses habits ?

Post I - 893 mots:
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Dim 20 Déc 2020, 15:50



Le jour d'Ësse'Aellun


Daé. Mes yeux allèrent du Rehla à Cyrius. Il le fixait sans aucune pointe d’animosité. Pourtant, je savais que permettre au blond de s’emparer du cercle de mes proches n’était pas sans danger. Pouvait-on dire que Daé et moi étions proches ? En certains aspects. Je souris. « À mon effigie ? » demandai-je, étonné. « Je ne savais pas que vous désiriez me dévorer. Dois-je avoir peur ? » Je me sentais léger à Boraür. Cyrius émit un rire. « Moi. » dit-il, lorsqu’on lui proposa du pain d’épice. « C’est vrai que l’on se croise souvent. » Et le Destin ne semblait pas prendre en considération la rupture entre mes différentes identités. Daé était comme lié à moi, sous toutes mes formes, sans distinction. Je le savais bien plus lié aux Sorciers mais était-ce réellement le cas ? Je n’en étais pas à penser être le centre de sa mission mais peut-être devrais-je le faire surveiller à l’avenir. Il avait la présence d’un petit pois. Pourtant, je sentais bien qu’il se renforçait de jour en jour en d’autres aspects. La discrétion était un atout considérable pour un espion. La mienne n’existait plus depuis longtemps. Lui n’en était pas un mais il avait un rôle à jouer. La question était de savoir lequel ?

Mon regard remonta sur Laëth. Elle aussi était ici. Je lui souris. Cyrius exécuta un coucou de la main. Il n’était pas à l’aise dans les thermes. Il y avait deux choses qu’il n’aimait pas : des gens à moitié nus et de l’eau. Si ses pieds et ses mollets trempaient dans le liquide, le reste de son corps était en dehors de ce dernier. Il ne savait pas nager et fuyait l’eau autant qu’il le pouvait en temps normal. Là, il faisait un effort, parce que Boraür faisait disparaître ses peurs et apaisait ses pensées. Je le savais pour en subir les effets, moi-aussi. Lux in Tenebris ne me tourmentait pas. Le retour serait complexe. Je m’attendais à subir les tourments de ma magie. « Laëth ! » cria Lucius, en la voyant. Mon fils courait partout. Il s’amusait à suivre les bulles, là où Érasme prenait plaisir à les écraser entre ses mains. Ils étaient très différents. Pour le moment, ils vivaient sans se préoccuper l’un de l’autre. S’ils se rencontraient ici, ça irait. À l’extérieur des frontières protectrices de Boraür, les choses seraient différentes. Ils étaient nés pour s’opposer. « Tu vas bien ? » demanda le Magicien. Le Cerfeuil d’Od avait attiré son attention et il avait très envie de le caresser. Érasme aurait très certainement voulu lui faire de mal dans un autre endroit. Il fallait que j’arrivasse à le canaliser. « Il n’est pas là, Priam ? » questionna Lucius, en regardant à droite et à gauche. Il avait beaucoup aimé découvrir tous les animaux avec lui la dernière fois et, depuis, il n'arrêtait pas de m'en parler.

La présence d’Adam me rendit curieux. Je me demandai subitement si le Destin n’avait pas décidé de réunir en un même lieu la plupart des êtres m’étant chers. Il me semblait légèrement différent. Son regard sur moi eut pour effet de créer une douce chaleur à l’intérieur de ma cage thoracique. Elle se répercuta au niveau de mon bas ventre. Je lui souris et hochai la tête en signe de salutations, tout en le regardant évoluer sur le bord du bassin. Pour ma défense, il était compliqué de détacher son regard de lui. Inévitablement, un peu à la façon dont Daé était aimanté à moi, Adam se rapprocha de Laëth. « Oui ! » répondit Lucius, absolument pas méfiant envers les étrangers. « J’adore les tours de magie ! » déclara-t-il. Sa mine, pourtant, pris la forme de la surprise, lorsque le Déchu attrapa l'Ange et la balança à l'eau. Le Magicien attendit quelques secondes et se mit à rire. Cyrius, qui avait reçu un peu d’eau sur le visage, ne souriait plus du tout, lui. Sa neutralité apparente était aussi l’effet de Boraür. En temps normal, ça aurait été l’apocalypse. Il aurait probablement perdu le contrôle. Je soupirai et tournai les yeux vers mon père. Je savais que le Sorcier qui m’accompagnait vibrait jusqu’ici au son du piano. Il ne possédait plus sa magie mais ça ne l’empêchait pas d’apprécier la musique, passionnément. Dans les yeux de l’Æther, il y avait un sentiment qu’il me semblait bien connaître. Le voir ainsi, si semblable à moi, assis derrière son instrument, me faisait un effet particulier que Boraür n’arrivait pas à extraire de ma poitrine. Peut-être que je finirais ainsi, à laisser partir ceux que j’aimais, à m’éloigner d’eux consciemment. Ma tristesse marqua mon âme, y laissant un sillage invisible mais palpable. J’étais loin des bêtises de ceux qui se trouvaient à mes côtés. Les yeux dans le vague, je pensai à l’avenir un instant, en sachant parfaitement que c’était le meilleur moyen de sombrer vers la mélancolie. Parfois, j’étais nostalgique.

Lorsque Jun s’installa à côté de moi, Cyrius le salua. « Altesse. » Je restai muet, devinant le sens de ses paroles. Il semblait aller bien, comme plongé dans un profond déni. Le noisette de mes yeux rejoignit le noisette des siens. Ma main, sous l’eau, se referma sur la sienne quelques secondes. « Je comprends. » murmurai-je, avant de demander à Boraür quelques flasques de whisky. Je me levai, en tendis une à Cyrius, une à Daé et en proposai à ceux qui m’entouraient, avant d’en remettre une à mon père. Je levai mon propre récipient. « L’Ère en cours n’aura jamais aussi mal porté son nom. Elle a commencé par le génocide du peuple de ma future femme, perpétré par les Démons. De cet acte ont découlé d’autres atrocités, jusqu’à la purge qui a éradiqué une bonne partie des coupables. Je ne sais pas si nous pouvons tirer une quelconque leçon de ce dernier phénomène tant les lois qui régissent notre monde m’échappent mais ce que je sais c’est qu’en ce jour d’Ësse’Aellun, la quasi-totalité des personnes que j’aime sont présentes à mes côtés. Je veux croire que l’avenir sera meilleur et qu’un équilibre pourra être trouvé pour que nous puissions tous vivre en paix, quelle que soit notre race d’appartenance. J’espère ne plus avoir à subir de pertes et avoir la force de mener à bien mes projets sans devoir sacrifier plus que mon temps et mon sommeil. » Je souris. « Je veux trinquer à la conciliation qui se fait attendre et à vous tous, qui me supportez tous les jours. » Je ris, avant de reprendre mon sérieux. « J’espère que le futur sera meilleur et que les blessures de ceux qui ont dû affronter les vicissitudes de la vie se refermeront. » Je bus. Cyrius me fixait depuis le début de mon discours. Ce qu’il pensait était insondable. Il prit cependant la parole. « Vous êtes un homme étonnant, Marquis Paiberym. » Il leva sa flasque. Je le regardai. La musique ne s’agitait plus dans ses prunelles mais je pouvais y lire son attachement avec facilité. C’était un attachement de Sorcier, instable, malsain et dangereux. Boraür en effaçait les mauvais côtés. Je l’aimais aussi, beaucoup. « Je vais trinquer à l’Empereur Noir parce que je suis un Chancelier des Ténèbres exemplaire. Cependant, ce que j’espère vraiment plus que tout, c’est de pouvoir encore jouer avec vous à l’avenir, Kaahl. Et de sortir de ces thermes rapidement. » Je souris et il but, son visage se décomposant sous la brûlure de l’alcool brièvement.

1243 mots
Kaahl est dans les thermes. Il trinque à l'avenir.
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Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

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Pulsar Verhoeven
Lun 21 Déc 2020, 22:55


Illustration - Eren Arik
Le Jour d'Ësse'Aellun

Il y a quelques temps, en une période similaire, le Mage Blanc s'était vu adressé le nom d'un Sorcier dans le cadre des échanges entre les deux races. Il lui avait remis un instrument et, malgré le silence du destinataire à ce présent, ils étaient en train de réitérer l'expérience au sein des Palais de Coelya. Pulsar n'était même pas certain de connaître l'un des noms attribués, un certain Dorian Lang. Seulement, si on lui avait conseillé cet envoi, c'était que cette personne le méritait. Comme ces derniers mois avaient été centré sous l'égide de la sportivité, son actuel interlocuteur aurait la chance de connaître les caprices du corps. Espérons qu'il sache en usé avec parcimonie ! Emballant son cadeau, qui reposait dans une boîte de bois, sur du velours noir de qualité, il s'interrogeait aussi sur l'avenir. Pourrait-il réaliser encore ce genre de choses longtemps ? Même en quittant les cours, rien ne l'empêchait de poursuivre cette curieuse tradition en envoyant des présents de manière aléatoire, au grès des conversations, des rumeurs ou de la réputation. Non, la vérité était que son inquiétude était tout autre. Si les moments avaient été doux concernant les Magiciens ces dernières années, tous les peuples ne baignaient pas dans la quiétude. Si les Démons avaient, semblent-ils, subis des pertes conséquentes, les Mages Noirs ne cessaient de se renforcer. Il y avait eu la reprise de la Terre Blanche et, bien que menée en compagnie des Anges et de l'Ordre d'Hébé, les voici dépositaires d'un nouveau territoire.

S'ils avaient voulus la conciliation, certains avaient mal cette alliance temporaire et la situation accablait certains membres de la Noblesse. Si l'Épouse Maudite, Aliénor Vaughan, assurait la bonne entende en étant passée des mains de Lord Salvatore, à son héritier, Élias, cela ne voulait rien dire. Qu'était une existence devant leur avidité ? Et s'ils rentraient en guerre, après ça ? Pulsar reposait sa plume, après avoir écrit une courte missive encourageante et de bons sentiments. Non, vraiment. Ce n'était pas le moment de se soucier de rumeurs ou de se nourrir des craintes des individus l'entourant. Les Sorciers étaient des monstres, de toute manière. On ne pouvait pas leur accorder la moindre confiance et, sur ce point, les Hautbourg l'appréciaient assez. Est-ce que Pulsar agissait ainsi pour leur plaire, ou s'agissait-il là de ses pensées propres ? Son regard dérivait vers l'étrange boîte, siégeant à ses côtés, sa main passait dessus et il ne cessait de ressasser les doux mots de Saphir, avant de coller sa joue contre le plat de l'autre et de saisir les billets, eux aussi, déposés précieusement dans un coin stratégique. Il avait obtenu ces invitations d'une manière assez peu conventionnelles, comme une sorte de paiement, au lieu de recevoir de l'argent. Ce n'était pas plus mal, vu leur valeur. Il avait proposé à June de se rendre à Boraür en sa compagnie, son enthousiasme devant sa demande lui faisait chaud au coeur.

Et tout cela, c'était sans mentionner cette Bague, qui était tout aussi étrange et qui trônait dans sa boîte à bijoux ...



June était en train de saisir sa nourriture chaude, vêtue d'un grand manteau blanc comme la neige où la seule fantaisie était la fourrure plaquée autour de la capuche et des manches, laissant ressortir sa chevelure alliant le carmin et le rose. Une teinte surprenante, ou un essai fantaisiste et amusant, mais qui faisait ressortir ses grands yeux lumineux. Son compagnon se chargeait de voir avec le vendeur, qui semblait ne pas vouloir du paiement, tandis qu'elle soufflait pour essayer de refroidir le met et y mordre à pleine dents. Dans tous les cas, la température ambiante aurait tôt fait de combler ses désirs, avant d'observer, pour la centième fois, la méthode de cuisson. En effet, sur Boraür, il n'y avait pas de magie. Ce n'était pas la sensation étrange produite par l'Antimagie, comme elle pouvait le ressentir en présence de la Marquise Leenhardt, non. C'était moins douloureux et encombrant ... même si cet état lui donnait toujours l'impression d'en posséder et que cela la contraignait à faire des essais en la rendant ridicule. Dans tous les cas, cela lui permettait d'observer des techniques différentes que d'accoutumé, sur les Terres du Lac Bleu. La gaufre sucrée avait été cuite entre deux plaques métalliques, articulées entre elles par charnières, ornées de motifs de flocons qui s'étaient imprimés dans la pâte et lui donnant une allure hivernale et amusante. Son compagnon battait en retraite, revenant dans sa direction pour manger en sa compagnie. Aucun des deux n'avait de chaperon pour ce voyage, mais le Comte était convaincu que le moindre débordement serait connu de tous, aucun des deux ne commettraient d'impairs. Normalement.

La Magicienne n'avait pas envie de se retrouver au coeur d'un scandale comparable à ce qu'avaient vécu le Baron et son Ange. Elles savaient certains groupements assez virulents et ce qui les sauvait était peut-être la position sociale de Pulsar ... bien qu'elles aimassent se moquer de la Marquise de Nylmord dans leurs conversations. Parce qu'elle était Humaine, elle était forcément moins bien qu'elles. Moins bien en tout. On lui prêtait une personnalité horrible et refermée depuis qu'elle cessait de fréquenter certains cercles sociaux Magicien, se contentant d'être sur le front en compagnie des Ailes Blanches. Mais n'était-ce pas normal ? Elle était la fiancée de la Canine Blanche, tout de même ! Personne ne voyait ses efforts de ces derniers mois, sans parler que celle-ci avait plus accompli ces dernières années que toutes ces personnes réunies et June ne désirait pas suivre ce chemin. Tout cela lui avait aussi servi de leçon, même si elle n'avait pas eu de conséquences déplorables de son côté. Le goût de sa gaufre devenait amer et sa mine se renfrognait, puis, la demoiselle observait le Mage Blanc qui l'accompagnait, qui penchait sa tête sur le côté en signe d'interrogation à son comportement. Elle lui sourit. Il était deux adultes, maintenant, plus ou moins, rien de mal ne pouvait se produire alors qu'ils se baladaient le long des stands, s'arrêtant de temps à autre pour regarder les démonstrations de plus près, à la recherche d'un quelconque objet qui leur donnerait envie. Il semblerait que l'endroit avait vu les choses en grands, tant chaque activités, chaque détails et chaque choses avaient été mise en place avec un savoir évident, tout en ayant été mis en place pour éviter les mouvements où chacun se marchait dessus. Le couple prit une direction au hasard, essayant de suivre les chemins les plus accessibles.

Pulsar, lui, exhalait un soupir en voyant June retrouver une amie de longue date, en déplacement avec sa Famille, relâchant une buée aux alentours. Il se tenait à l'écart pour leur permettre de discuter un peu. Prenant le temps d'apprécier Boraür et sa poudreuse blanchâtre. Son dernier souvenir dans un lieu enneigé, en présence d'une demoiselle et à l'écart des territoires Magiciens, n'avait pas été des plus heureux. Comment se portait l'Ygdraë ? Habituellement, le Magicien évitait d'y repenser tant cela s'était joué à un poil de chat, si on lui permettait l'expression. Heureusement, rien de comparable ne se produirait avec sa bien-aimée. Il y veillerait. Surtout que l'île était en feu, dans un pure moment de célébration, une soirée qui donnait l'impression d'être aussi vielle que le monde et qui, par-delà le temps, avait su conserver son identité. Cette période, au coeur de Boraür, était marquée par le rouge et le doré, les tenues légères demeuraient dans leurs placards, avec des enfants qui couraient partout, des parents attentifs, mais relaxés et une sécurité invisible, mais qui devait être présente dans les coulisses.

Cunégonde vient de me parler d'un stand tenu par des Mages Blancs, au bout de la rue. Et si nous allions les voir ?
Pourquoi pas ! Tu es curieuse de voir ce que les nôtres ont préparés avant la Galette des Neiges ?
Oh, ce doit être certainement comparable ! dit June en tapant dans ses mains. De quoi nous mettre dans l'ambiance bien avant l'heure, mais je me disais que, hum, tu pourrais t'en inspirer ? Tu sais, pour le travail !

Est-ce que les rougeurs à ses joues pouvaient être mises, uniquement, sur le compte du froid ? Pulsar eu une moue amusée, les yeux plissés et la commissure des lèvres étirée, l'ayant bien compris. Il se retenait de l'embrasser publiquement, surtout devant tant de mignonnerie. Être soutenu par l'être aimé, c'était quelque chose. Le frisson sur son échine n'était pas dû au temps non plus. June remettait une partie de ses cheveux derrière son oreille, essayant de reprendre contenance après ce léger embarras. C'était un peu intimidant de discuter ainsi de la vie de l'autre, même s'ils envisageaient de se marier. C'était un peu bête, non ? De croire que tout était acquis et que ce serait des papillons en sucre pour toute l'existence. Non, ce serait la vie adulte, avec ses difficultés et ses douleurs, mais lorsqu'elle voyait Mancinia soutenir le Capitaine Katzuta, dans ses réussites, comme dans les échecs, cela lui donnait envie d'être aussi inspirante envers Pulsar. Depuis qu'on les reconnaissait comme un couple, bien que leurs Familles attendaient un engagement plus sérieux qu'une amourette passagère, la Magicienne sortait avec Issemsith qui avait emporté, dès son premier essai dans, une Coupe des Nations. Comment ne pas se sentir fière ? Prenant son bras pour marcher aux alentours, les deux compagnons prenaient la direction décidée précédemment. Était-ce utile pour eux d'aller voir ce qu'ils voyaient quasiment tout le temps ? Peut-être pas.

Néanmoins, il paraissait nécessaire que les Mages Blancs soient présents en cette célébration de la Famille et de la Bienveillance, des valeurs véhiculées par les leurs depuis des millénaires. Ils le distinguèrent aisément, entre les rubans bleus et blanc, ainsi que l'étoile d'argent au-dessus du stand, où était gravé l'emblème de Suris. Les alentours de ce dernier avaient décorés et des stands furent ouverts près de celui-ci pour que les invités attendus puissent y trouver de quoi se restaurer. Les arrivants étaient accueillis avec des lampions colorés, choisis au hasard dans un sac. Ils en eurent un blanc chacun, mais loin de considérer cela comme de la malchance, ils voyaient un moyen de rapprochement. Amusés, ils discutèrent avec des représentant de leur peuple. Pulsar avait un petit attroupement près de lui, dont un ou deux enfants admiratifs. Ce soudain intérêt le surprenait de temps à autre, au point d'oublier sa victoire à l'Épreuve des Lyrienns. Était-ce idiot ? Il avait bien le droit de se sentir heureux et de bomber le torse, non ?

Vous avez entendu les nouvelles de la Marquise Leenhardt ?

Le Magicien se crispait, laissant sa compagne tendre l'oreille. S'il l'aimait plus qu'un Humain lambda, June la considérait comme une véritable amie et, pour être dans le cercle restreint des rencontres sociales de cette dernière, laissait l'ouverture à des propositions intéressantes à l'avenir. L'homme levait son doigt, amusé de son petit effet.

Il paraît qu'elle est ici avec son fiancé pour recevoir un nouveau titre.
Encore ? Mais qu'a-t-elle encore fait, par Suris ?!
Aucune idée, répondit l'homme en haussant les épaules. Je suis assez curieux ceci dit.
Pareillement !
Et si nous allions voir ? demanda June, souriante, mais nerveuse. Nous en saurions plus ainsi.
Mademoiselle à raison ! Et puis, elle est une Marquise de chez nous ! En honorant les Humains, ou ... autre chose, elle nous honore aussi !

Vraiment ? Le sourcil de Pulsar s'était un peu arqué, mais ne répliquait pas pour autant. Son regard se posait sur le lampion, encore éteint, alors qu'il marquait une halte au bord du lac gelé, laissant la Magicienne poursuivre sur quelques mètres. Un soupir traversait ses lèvres et sa main passait machinalement dans sa chevelure, s'étonnant de la soudaine mélancolie qui s'était emparée de son être. Pulsar prenait conscience que le monde était bien plus vaste qu'il ne l’aurait imaginé. Pleins de couleurs et de nuances pouvaient réchauffer les coeurs et arracher des sentiments positifs. Au milieu de cette foule, au milieu de cette explosion positive d'excitation, de passion, lui se trouvait exactement à sa place.

2025 mots
Post Unique

Cadeau de Dorian Lang | La Flasque Véloce - la petite taille de la Flasque et sa forme lui permettent d'être transportée dans une poche. Elle se remplit magiquement de la boisson favorite de l'utilisateur. Lorsque Dorian boit ce qui est contenu à l'intérieur, il peut doubler sa vitesse autant de minutes qu'il a de magie. Attention, néanmoins, il existe un contrecoup qui dure le double de la durée de son utilisation et, si la force et l'agilité sont faibles, des effets secondaires allant du mal de tête à l'évanouissement peuvent apparaître.

Joyeux Noël Dorian °o°


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

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Daé Miirafae
Mar 22 Déc 2020, 11:36


[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 Alone-10
Le jour d’Ësse’Aellun



Musique !


Quelqu’un en pinçait pour Daé. Le Rehla fut bien surpris à l’annonce de cette nouvelle que lui avait soufflée Jun lorsqu’il était passé par là. La créature aussi mystérieuse que la race des Rehlas était secrète qu’était Jun ne lui faisait décidément pas rien. C’était plus que du charisme, plus que de la beauté, c’était une forme d’aura de fascination qu’il dégageait à chaque fois qu’il arrivait dans un lieu. Daé envia les gens qui arrivaient à lui parler normalement, ce n’était pas son cas et ça ne le serait sûrement pas avant de longues années. Peut-être même des siècles. En tous les cas il prit la proposition de ce dernier à bras le cœur et invita la si délicate personne qui le regardait à les joindre dans les thermes ou du moins à prendre un morceau de biscuit. Il regarda la jeune personne dans les yeux et lui sourit délicatement. Daé n’était pas beau. Sans être laid, les gens ne se retournaient pas particulièrement sur lui dans la rue, on avait tendance, même lorsqu’il n’utilisait pas sa magie, à ne pas se rappeler de son physique. Et cet état de fait lui correspondait à merveille, cela lui permettait de mettre sa capuche et de disparaître lorsqu’il en avait envie : Une formidable capacité. Une fois le morceau de biscuit donné et l’invitation lancée, il répondit à la volée au marquis Paiberym qui lui faisait une boutade, sûrement d’ordre sexuel. « Vous croquer ? Pas ici, je n’aime pas les plats trop humides. » Il sourit comme s’il jouait à être charmeur et éclata ensuite de rire de se lancer ce type de répartie devant tant de gens. Le baron ne lui faisait pas le même effet que Jun. Plus que de la fascination, il était simplement certain que leurs destins étaient liés et une brume planait autour de son aura à chaque fois qu’il le voyait. Comme si son aura se mélangeait avec celle d’autres personnes qu’il avait rencontrées. La Magie du Caeli était de plus en plus précise et de plus en plus aidante à la fois au quotidien et dans sa mission, mais le baron semblait y résister aisément et les étoiles ne lui disaient rien de spécial à son propos. Etrange. Alors que Sat’ vivait sa meilleure vie à se faire papouiller pas loin des thermes, le Baron se leva pour faire un discours…intéressant.

Daé n’enregistra que quelques mots : Sa connaissance géopolitique, l’impression que tout lui était plus lié que ce que laissait penser son discours et la sensation étrange de faire partie des personnes qu’il avait nommées : « les personnes que j’aime ». Il applaudit assez négligemment, son attention attirée par les gens autour de lui. Adam, qu’il avait pu croiser lors de cet étrange dîner attira son attention très rapidement. Ce n’était plus exactement le même. Il n’était plus un déchu. Ou du moins, quelque chose dans son appartenance avait changé. Et derrière lui il y avait Laëth, il avait l’impression de pouvoir vivre ses mouvements quelques secondes avant elle. Il avait vu le moment où Adam allait faire sa blague et au fur et à mesure que les gens parlaient, riaient et échangeaient, quelque chose montait en Daé. Pas de la colère, mais comme un agacement d’être constamment entouré de choses qui étaient attendues. Il regarda autour de lui l’air inquiet. Il était surtout inquiet de sortir de l’île de Boraür qui était connue pour apaiser tout ce qui se passait. Si son état était aussi déplorable, quid de son état en dehors ?

Il se massa les temps et chuchota quelque chose dans son menton. Un peignoir fumant de chaleur apparut dans les airs et Daé s’y glissa avant de regarder les personnes dans les thermes. Certain•e•x•s le regardaient avec surprise. Il ressemblait au seul qui ne s’amusait pas. « Je vous prie de m’excuser, je vais aller visiter le reste de l’île un moment. »

Se changer les idées en était sûrement une bonne.

Sans qu’il n’y réflechisse trop, ses pas le dirigèrent vers un des temples de l’Aether patron de la région et son entrée à l’intérieur de ce foyer divin lui fit un bien fou. Son esprit s’apaisa. Toujours en peignoir, il contempla simplement la beauté pure et englobante du temple de Boraür.

Résumé:
723 mots

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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
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Aliénor Vaughan
Mar 22 Déc 2020, 15:26



Le jour d'Ësse'Aellun



Lhéasse et Aliénor marchaient côte à côte, une boisson chacun dans la main. « J’ai entendu dire qu’il y avait des thermes. Peut-être pourrions-nous y aller ? » « Et vous exposer à moitié nue, à la vue de n’importe qui ? Hors de question. » « Mais… » « Tenez, vous ne voulez pas plutôt participer à cette activité, là-bas ? C’est bien une activité de Magiciens, non ? » « Une activité de Magiciens ? » Il sourit, moqueur. « Vous ne passez pas votre vie à offrir des cadeaux aux plus démunis ? » Elle le regarda. « Je plaisante, détendez-vous. » « Je pensais simplement que les Sorciers devraient apprendre à le faire. Peut-être devrais-je exiger ces changements de la part de l’Empereur Noir dans mon contrat de mariage ? » « Je ne demande qu’à vous voir essayer. » fit-il remarqué, un brin sarcastique. Les Sorciers offriraient la peste en cadeau. « Vos affaires se portent bien ? » demanda-t-elle. « Quelles affaires ? » « En tant que Chancelier des Ténèbres. » « Hum. Ça ne vous regarde pas. » Ils marchaient en direction du stand. Elle but son chocolat chaud. Ça lui fit une marque sur la lèvre. Lhéasse la fixa. « Essuyez-vous. » « Quoi ? » « Vous avez une trace marron sur la bouche. » Après quelques secondes, elle se mit à rire. « Quand j’étais petite, avec mes sœurs, on s’amusait à se faire de fausses moustaches. » « Et vous me racontez votre vie maintenant… De mieux en mieux. » « Oh allez, nous sommes ici pour nous amuser, non ? » Elle n’aurait jamais pensé lui dire ça un jour. Il leva les yeux au ciel, demanda une serviette et la lui tendit. « Vous n’êtes pas très drôle. » « Essuyez-vous sinon je m’en charge. » Elle fit la moue mais finit par prendre ce qu’il lui tendit pour faire disparaître le cacao. Il la regarda faire. « Hum ? Elle n’est pas partie ? » « Non. » Elle frotta. « Et là ? » « Non plus. » « Oh… Mais c’est du chocolat résistant à la fin ! » Il sourit, en la voyant s’agiter. « Qu’est-ce que vous pouvez être empotée ! Ce n’est pas compliqué pourtant ! » « Faites le si vous êtes si doué ! » « Je vais être obligé, puisque vous êtes incapable de vous essuyer par vous-même. Vous avez quel âge ? Cinq ans ? » Il lui prit la serviette des mains, la mouilla un peu en la plaçant sur sa langue, attrapa le menton de la Magicienne et passa le tissu sur sa lèvre supérieure, en appuyant. « Était-ce si compliqué ? » demanda-t-il. Elle avait rougi. Il en ressentait un certain plaisir, surtout qu’il lui mentait depuis qu’il avait répondu à sa première question. La tâche était partie très vite. « Allons faire cette activité maintenant. Et essayez de boire correctement à l’avenir. Vous ferez ça lorsque vous serez devant l’Empereur Noir ? » « Mais je… » « Oui oui, ne vous fatiguez pas en explications. »

Une fois qu’ils furent arrivés devant le stand, le marchand leur expliqua le principe. Il s’agissait de choisir un cadeau qui serait ensuite envoyé à une personne inconnue qu’un générateur universel nommait. Une sphère magique tournoyait au milieu. Ses couleurs, essentiellement violines, impressionnèrent la Magicienne. « J’aimerais participer. » « Bien alors choisissez votre cadeau. » « Et ne bavez pas votre chocolat chaud partout. » ajouta Lhéasse. « Gna gna gna » Il était moins impressionnant sur Boraür. Il avait un côté plus… bénéfique peut-être, malgré son caractère de cochon. Aliénor prit une petite boîte dans ses mains. Lorsqu’elle l’ouvrit, un petit animal mignon apparut. « Oh ! » « À quoi ça sert ? » demanda le Sorcier, incertain quant à l’utilité de la chose. « C’est un générateur d’animal mignon. Il suffit de l’ouvrir pour en faire apparaître un. » « Et si on l’ouvre cent fois ? » « Ici, ça créerait cent animaux mais à l’extérieur de l’île, je pense que c’est limité à la magie de celui qui l’utilise. Puis les animaux ne sont pas obéissants pour autant. Ils restent libres de rester ou de partir. » « Oh je vois. Ça pourrait être bien ça, non ? » demanda Aliénor, en se tournant vers Lhéasse. Il fixait la boule de poil d’un air détaché. « Certes. » Les animaux n’avaient pas l’air de l’emballer plus que ça. « Je choisis ce cadeau. » déclara la Magicienne. « Bien. Alors… Qui sera l’heureux ou l’heureuse élu.e ? » Le verdict tomba. « Asuna Blaise ! » Aliénor ne la connaissait absolument pas. « J’espère que ça lui plaira. »

Calypso tourna son visage rosé vers une jeune femme. Elle s’était installée à côté d’elle. « Oui ? » Elle ne l’avait jamais croisé auparavant. Elle aurait bien aimé. « Vous euh… Vous aimez quelqu’un ? » demanda la Magicienne. « Je sais d’expérience qu’il est plus facile de donner des conseils que de les suivre. » Elle parlait pour elle. Combien de fois avait-elle aidé l’une de ses sœurs, dans un moment de doute ? Elle arrivait à trouver les bons mots pour les soutenir, elles. Néanmoins, dès qu’il s’agissait de sa propre personne, elle oubliait tous ses beaux principes et les phrases d’encouragement qu’elle aurait pu s’auto-prodiguer disparaissaient dans le néant. « J’aimerais tellement savoir me débrouiller seule et ne pas avoir peur. » Elles furent interrompues par Jun Taiji. Calypso baissa les yeux, pour éviter de poser le regard là où il ne fallait pas. Les thermes étaient remplis d’hommes séduisants. Elle, elle n’était intéressée que par Daé mais elle ne pouvait nier l’aura qui se dégageait des autres. Ils étaient tous magnétiques et effrayants à la fois. Lorsqu’il lui fit signe d’approcher, elle se décomposa. Elle hésita, rouge comme une pivoine mais finit par se jeter à l’eau pour attraper un morceau de gâteau. « M… Merci. » bredouilla-t-elle. Elle était trop exposée à son goût, bien qu’elle fût invisible parmi ceux qui avaient bien plus de puissance qu’elle. Lentement, elle se dégagea pour aller s’asseoir plus loin. Peut-être qu’il vaudrait mieux qu’elle sortît des thermes ?

1038 mots

Cadeau pour Asuna:



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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
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◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 25 Déc 2020, 23:57


Illustration - Alena Aenami
Le Jour d'Ësse'Aellun

Deux lettres scellées avec le sceau de Boraür avaient atteints la demeure de Mancinia, à Qaixopia. L'une au nom de l'Humaine, l'autre au sien. Le Capitaine Katzuta n'était présent que suite à des engagements prit entre eux concernant un voyage à venir, mais c'est ce qui lui valu un léger moment de doute. Était-ce parce qu'on ne savait pas exactement où lui écrire, sans savoir où la missive allait se rendre et que sa compagne était plus à même de le prévenir ? Ou bien alors ... savait-on réellement quand il se déplaçait ? Vers où et vers qui ? Si ce dernier point était invérifiable en l'état, l'idée avait de quoi rendre paranoïaque n'importe qui. L'Ange les avaient néanmoins prises de sur la table et ouvrit celle qui lui était adressé. Les deux enveloppes étant identiques, l'information risquait fort d'être la même. Il lisait lentement, tandis qu'il retournait à la chambre, papier dans une main et un plateau de déjeuné de l'autre, poussant avec le bout du pied la porte, avant de la refermer de la même manière. Déposant le plateau à côté de Mancinia, qui l'attendait en s'occupant de Sif et en lui volant un baiser au passage. Il avait lu et compris. Ils étaient convoqués à Boraür concernant leur dernier séjour ... Cette idée crispait l'Humaine.



Vous avez l'air un peu pâle, Kaaezi Leenhardt, est-ce que tout va bien ? murmura la voix basse et grave de Morisat.

Ce dernier constituait une partie de son escorte lorsqu'elle était en déplacement sur le territoire Magicien, elle se rendait à la cérémonie de majorité de la cadette d'un de ses partenaires. C'était usant, presque inutile, mais cela lui permettait de reprendre son souffle dans sa vie et de ne pas demeurer silencieuse sur son statut de Marquise. Tournant très légèrement la tête pour contempler brièvement celui qui avait pris la parole, elle laissa un léger sourire étirer doucement ses lèvres roses, puis hocha doucement la tête. Elle était belle et élégante, dans sa longue et vaporeuse robe rouge. Le bustier soulignait à merveille sa silhouette et une ceinture en or rehaussée d'une fleur forgée cintrait parfaitement sa taille fine. Les longues boucles de sa chevelure étaient remontées en un chignon, parachevé par un serre-tête assorti au reste de sa parure.

Maman.

Le mot était encore maladroit et approximatif. Mancinia baissa quelque peu la tête. Ihsan regardait sa mère de ses grands yeux bleus. Quelques petites mèches argentées tombaient près de son nez. Le petit n'était pas bien grand pour son âge mais il avait d'ores et déjà une marche et des dizaines et dizaines de mots à son vocabulaire. Pour l'occasion, l'Enfant des Cieux portait un ensemble aux nuances blanches. Et il tendait les bras, sans rien dire, sans grommeler, attendant que sa mère daigne le prendre contre elle. Ce qu'elle fit, avec un sourire. Épuisant d'être mère, n'est-ce pas ? Elle emmenait de temps en temps ses Jumeaux dans ce genre de sorties, cela leur permettait de nouer des liens avec d'autres Enfants des Cieux, mais également des Élus d'Hel'dra s'il advenait que l'un d'entre eux soit présent.

Nous allons devoir nous rendre sur Boraür, ce sera une escale lors de notre expédition vers Orahza. Cela ne vous ennuie pas de rallonger votre engagement ?
Non, Matasif. Je ne me suis jamais rendu sur cette île où l'on dit l'hiver éternel.
... Très bien. Je vous laisserais des jours de congés pour vous permettre de découvrir ce très bel endroit.
Votre générosité vous honore.

Il s'agissait de la moindre des choses à ses yeux, mais elle veillait à soigner ses expressions et ses paroles. Les souvenirs de Neah au sein de la Compagnie de Yüerell la hantait malgré elle ...



Mancinia entortillait une mèche, un acte certainement délibéré visant à ce que son compagnon puisse distinguer la parure ornant ses cheveux. Un de ses présents, offert en ces lieux, il y a quelques semaines à peine. Un sourire attendrit apparu brièvement sur le visage de ce dernier en voyant la broche à cheveux. Elle incarnait une rose dorée, perlée en son centre et à quelques endroits pour souligner les courbes délicates de l'ouvrage. Son Humaine aimait attirer son attention avec des petits gestes similaires. Si la danse était un Art chez les Enfants de Sympan, la maîtrise des regards et des maintiens semblaient leur venir en aide au quotidien. ses vêtements blancs tranchaient avec le bijou et soulignaient ses yeux d'un bleu tranchant. Seulement, au-delà de son cette mise en scène discret, son Gardien la sentait tendue.

Tu es nerveuse ?
Assez, dit-elle en observant quelques objets sur les étagères. J'ai l'impression d'avoir commis un impair en venant.
Pourquoi ? Si nous risquions une punition, c'est nos hiérarchies qui auraient été prévenues et d'autres sanctions auraient été appliquées immédiatement à notre encontre.

Sur ce point, Neah n'avait pas tort. Il s'agissait d'une invitation courtoise, mais même si les habitants des environs la traitait bien, la Fille du Soleil n'était pas habituée de recevoir des attentions aussi honnêtes en dehors des Humains, voire en dehors de ceux qui servaient leurs intérêts ...

Mais, Nina ...

La Canine Blanche tiquait. Elle était stressée en raison de la présence d'une Prêtresse incarnant la transition entre Drejtësi et Väaramar, dont la vanue relevait d'un coup de tête. Seulement, pour travailler en sa compagnie depuis quelques années, Mancinia suspectait autre chose, avec des réminiscences hasardeuses sur la Guerre des Dieux. Pour la soustraire à ses pensées moroses, il relevait à hauteur de ses yeux une sorte d'oeuvre en marbre, qui, en regardant de plus près, se révélait d'ordre musical.

Qu'en penses-tu ?
Tout ce qui est réalisée de tes mains est splendide à mes yeux, soupira-t-elle en riant. Comment veux-tu avoir de l'objectivité de ma part ?

Un éclat de rire émergeait de la gorge du Capitaine. C'était si honnête. Entre deux mots amusés, ils se demandèrent néanmoins si leur cadeau était bien arrivé à destination. Neah avait entendu que Madame Ward était d'une gentillesse éternelle à leur égard, il avait voulu la remercier à sa manière ...

Nous devrions nous y rendre, c'est bientôt l'heure, dit-il en reposant son travail. Nina risque de nous attendre.

Il avait du mal à retenir le nom de cette dernière, très long, avec l'impression de l'écorché à chaque tentative. En sortant ensemble, dans la foule naissante de ce début de soirée, ils ne manquèrent pourtant pas d'attirer les regards de petits curieux.

Han ! Regarde !
Ooooooh ! Ils sont comme dans le Conte !
Ils sont aussi jolis que sur les dessins !

Ces remarques étaient étranges à leurs oreilles.

Qu'est-ce qu'il se passe ? lui demanda Mancinia, n'osant pas se retourner pour comprendre.
J'ai entendu le mot Conte, non ?

Un frisson lui parcourut l'échine, à la grande surprise de sa compagne.

Je ne vois plus les choses de la même manière depuis mon passage dans les Trois Royaumes ...



Les Écuyers de l'Aurore se lancèrent un regard discret. Tous s'étaient retournés dans leur direction dès l'entrée du Temple dépassée. Mancinia ne savait pas la raison, mais elle se sentait terriblement mal à l'aise bien que son expression tente de ne rien trahir. Ses mains étaient gelées, son coeur battait à tout rompre et son Gardien ressentait bien ses appréhensions. Il ne savait pas comment réagir sans la trahir, mais son Humaine ne se laissait pas démonter par ses sentiments. Ils remontèrent l'allée dès qu'ils eurent vu la Prêtresse Nina Alaeddine'El'Taslima leur accorder un geste de la main les invitant à la rejoindre, en compagnie d'un de ses confrères, vêtus de vêtements bleu clair, surmonté de quelques accessoires blancs. Ces murmures à leur passage ... C'était étrange. Ils n'étaient ni mauvais, ni envieux, ni quoi que ce soit, seulement enchantés et émerveillés. Ils reconnurent Nikolai et son épouse, visiblement ravis de les revoir.

Ah ! s'exclama le Prêtre lorsqu'ils eurent monter l'estrade sous son insistance, se retournant ensuite vers l'assistance. Mes amis ! Nous attendions nos nouveaux Prophètes et les voici !

Devant leur mine hallucinée, il y eu un instant de doute.

... Nina, ma chère ?
Je ne leur ai rien dit.

L'Humaine et son Gardien s'étaient retournés en direction de l'Humaine, qui souriait d'un air énigmatique. Mancinia l'avait ressenti. Elle avait clairement vu que quelque chose se tramait dans leur dos, mais elle était loin d'en comprendre toute l'étendue.

Vous avez été choisis comme représentants d'Ësse'Aellun, déclara-t-elle simplement. Et c'est ici votre cérémonie d'intronisation. Notre hiérarchie est au courant et elle soutien cette nouvelle attribution à votre encontre, Mancinia.
Mais ... ?
Et pourquoi serions-nous des Prophètes ? Nous n'avons rien commis en son nom. Je pense que ce serait insultant de nommer les mauvaises personnes à ce rôle.

Neah était loin d'être ravi, mais nulle colère ne barrait son coeur, seulement de l'incompréhension devant cette décision. La Prêtresse eu un léger rire à son encontre.

Il s'agit avant tout des signes et de vos actions en ces lieux, mes amis. Vous avez été prévenants avec les habitants durant votre voyage, tous, y compris ceux qui vous servent. Des Cerfeuils d'Od au pelage doré, sacrés dans les environs, vous ont prit en affection et, par dessus tout, on vous a remis un enfant. Une bénédiction importante au coeur de Boraür où la Famille est au sommet de tout. Et, malgré tout, vous avez choisi de la prendre sous votre aile, envers et contre tous, y compris des considérations raciales.

Parlait-elle de Sif ? Qu'avait-elle avoir là-dedans ? Ce n'était pas sa faute si elle avait été abandonnée par des irresponsables ! Bien qu'ils semblaient discuter normalement, certains trouvaient le temps long. Comment réagir, maintenant ? Pouvaient-ils seulement refuser ? Quelle insulte envers l'Aether !

Mes amis ! s'exclama le Prêtre brutalement pour reprendre la cérémonie. Nous sommes réunis ce jour pour célébrer Ësse'Aellun, en présence l'Iskandar et du Messager des Cieux !

La main de Mancinia se crispait sur ses vêtements, elle n'était pas habituée que ce surnom soit énoncé par d'autres. Certains avaient découvert que la prochaine Cité serait menée par ses décisions, alors, de plus en plus de voix s'élevaient pour qu'on la reconnaisse comme telle, vu qu'elle s'étendait sur plusieurs territoires, y compris étrangers, exactement comme l'avait dit le Commandant Elay. Exactement comme maintenant ...

Prophètes ... Mais ... Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? demanda Mancinia dans un murmure en direction de son partenaire.
Comment vais-je expliquer ça à mes supérieurs ? souffla Neah sur le même ton de discrétion. Personne ne m'en a parler, ils ne sont sûrement pas au courant !
En ce grand jour où nous honorons l'Aether ...
N'ont-ils pas l'habitude en ce qui te concerne ? sourit-elle.
Je vais me retrouver un matin avec plus de titres que de combats à mon actif ...
Au nom du Dieu de la Famille et de la Bienveillance, nous nommons Mancinia Leenhardt et Neah Katzuta en tant que Prophètes de notre Dieu Bienveillant !

Ils se retournaient vers eux, les désignant de son bras tendu.

Je ...

L'Humaine s'inclinait alors devant le Prêtre. Sa décision avait été prise sur le moment, mais elle posait ses genoux au sol, se moquant de la blancheur de son événement, ses mains jointes. Elle était blême, mais donnait l'illusion d'être soumise totalement à la volonté de l'Aether, ce qui engendrait l'étonnement devant celle-ci. Avait-elle le choix ? Comment pouvait-elle seulement s'en aller en rejetant ce rôle ? Déshonorer les Humains ? Se retrouvée méprisée par sa hiérarchie ? Prendre le risque de perdre ses enfants ? Avoir une Famille était son voeu le plus cher ! Ësse'Aellun la maudirait en la frappant de stérilité si elle osait avoir l'idée de le décevoir ! Ce serait une profonde abrutie si elle agissait aussi stupidement !

Je suis honorée de recevoir la confiance de l'Aether, déclara-t-elle. Je m'engage à répandre son message, ainsi que les valeurs de Boraür, au cours de mes voyages ... Comme je prends soins des Humains et des Magiciens au travers de mes fonctions.
Je m'engage également à suivre la voie que nous montre Ësse'Aellun. Nous incarnerons ses valeurs ... En priant qu'ils puissent rendre aux Anges le moyen d'avoir une Famille.

Neah l'avait suivi, essayant de dissimuler son état quant à cette situation. Il était amer. Incarner la Famille alors que les siens ne pouvaient même plus engendrer des Ailes Blanches ? Est-ce que tout cela avait une logique ? ... Il doutait. Pourtant, un tonnerre d'applaudissements accueillit leur déclaration commune, avant que le Capitaine ne se redresse en premier, tendant sa main à Mancinia pour l'aider à se relever. Ses appréhensions envolées, cédant devant d'autres sentiments. Nina applaudissait également.

Félicitations. Pour célébrer cette heureuse nouvelle, que diriez-vous de danser ? A moins que ... Prophète Katzuta, Connaissez-vous la Marjaani ?
Oui, répliqua-t-il sans la moindre hésitation.
Oh ? Vous avez vu la Matasif Leenhardt la pratiquer, c'est pour ça ?
Oui.
Kyaaaa !
Ils sont trop mignons ... !
Je fonds !

Tutafeh croisait les bras. Lui, il n'avait pas cessé de l'oublier.




Les Écuyers de l'Aurore s'étaient vêtus de vêtements plus détendus et venant clairement des dunes ensablées du territoire des Humains. Cet acte avait visiblement été prémédité par la Prêtresse Alaeddine'El'Taslima, qui était à l'écart et observait leur danse. Neah n'avait aucune hésitation dans ses pas, ce qui la rendait moins nerveuse, lui permettant de se concentrer sur les siens pour en pas commettre d'impairs. Ramesh et Gangamma dansaient à leurs côtés. Tout leur groupe d'Humains s'étaient investis pour raconter une histoire d'honneur sur un Dieu, qui essayait de sauver son amour d'un monde en flammes. Mancinia se sentait assez fière d'être en compagnie d'une danseuse aussi dévouée et incroyable que Gangamma. Elles étaient sublimes dans leurs vêtements blancs aux bordures bleuies, les drapés translucides dansant à leur rythme, tandis que les visiteurs, curieux ou étrangers essayaient de suivre tout en se dandinant sur place. Les enfants essayaient bien plus, étant convaincus d'être de bons danseurs. Tout n'était que simplicité pour ceux qu'on surnommait Devâdasin dans les conversations de la Capitale. Depuis la prestation de l'Ange lors de la célébration de la Venue des Bilhelies, il y avait des regards sur lui. Plus sérieux. Ils éclipsaient les autres couples sous leurs regards tendres et l'aisance de leurs mouvements. Il y avait une harmonie délicate dans leur union, malgré la rudesse guerrière que pouvait prendre certains passages. Tout était exécuté avec mesure et douceur, certainement des heures d'entraînements. Pourtant, Neah s'était rapidement accompli aux contacts des Humains et des souvenirs de Mancinia. Surtout que les leurs pas étaient dynamiques, dans un style très fluide et gracieux. Plus le temps passait, plus les mauvais sentiments furent balayés, les délicats mouvements du buste et de la tête, les positions gestuelles, l'expression des émotions et narration d'histoires poétiques. En dansant, ils oubliaient cette situation absurde.



Mancinia ? Nina ? Tout va bien ?

Fixant un point lointain sur le mur, perdues dans leurs pensées et leurs gestes suspendus, les deux Humaines clignèrent des yeux avant de se retourner comme une seule femme dans sa direction.

Oui, nous étions en train de discuter, Capitaine. Je termine la coiffure de votre partenaire et vous pourrez y retourner.
Ouf ! dit-il en exagérant le geste. Les enfants sont devenus fous après toi !
Je ne leur apprends que quelques pas ..., dit-elle pour se défendre.
Vous n'avez pas vu les Contes d'Amour ? Ils sont très populaires ici ! Certains vous concernent, d'ailleurs ... Je présume que c'est la raison de leur admiration, vous êtes de vraies légendes pour tous les enfants de l'île !
— ... Pardon ? demandèrent-ils en même temps.

2620 mots
Post Unique

Cadeau de Bellada Ward | La Symphonie - il s'agit d'une boîte à musique, présentée close de quatre portes en marbre, soutenue par du métal, protégeant ainsi son précieux contenu. Haute de trente centimètres, lorsqu'on tourne sa clé sur la droite et que l'on remonte le mécanisme, les portes s'ouvrent et créent une piste de danse miniature où se meut un couple, enlacé, dans une valse où ils se meuvent au même rythme que la musique. Ils représentent Bellada et Gilbel Ward, dans leur jeunesse, avec leur blason gravé sur le noeud nouant la robe de la demoiselle. Les musiques sont réalisées au piano, avec un répertoire en dénombrant seize et qui se lancent au hasard. Elles ont été interprétées par Neah Katzuta et ont la particularité d'apaiser les coeurs, donnant même l'envie de danser à ceux qui l'écoutent. Toutefois, un autre secret se dissimule dans l'ouvrage. Si le possesseur ôte la clé et l'introduit sur la gauche, le mécanisme lui ouvrira une trappe dissimulée, lui permettant d'avoir à une plaquette de cristal détachable et qui s'agrandit lorsqu'elle est enlevée de son socle, lui permettant d'avoir accès à un événement important dans la vie d'une personne. La durée, en minutes, est basée sur magie de l'utilisateur. De quoi avoir toujours un potin sous la main !

Joyeux Noël, Bellada °o°


[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Dim 27 Déc 2020, 22:21

[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 6zt8
« Penche-toi un peu, je vais chasser les ténèbres en toi. »



Immobile devant ce que José avait confondu comme étant une épicerie artisanale, c’est en réalité devant une boutique d'ornements décoratifs que l’homme l’eut convoyé. Encore et toujours des spéculations de sa part. C’est incroyable combien il pouvait s’avérer potiche par moments. Heureusement que Virginio tolérait ce genre de fiasco, sinon cela ferait belle lurette qu’il l’aurait revendu à un cirque ou bien à une morgue de sorte à pouvoir en tirer quelques bénéfices. Mais l’argent n’intéressait pas le séducteur des Enfers, pas plus qu’il ne captivait les commerçants de Boraür. C’était à se demander comment l’économie fonctionnait ici. Cette île — si elle interdisait les excès et les actes malveillants — ne fermait surement pas ses frontières le reste du temps. Y’avait-il une limitation ou bien des exigences qui entravaient tout débordement ? Comment étaient vérifiées les allées et venues ? Mieux, qu’est-ce qui abstenait les autres peuples de prendre possession des lieux ? Tant de questions lui brûlaient les méninges, véritablement intrigué par toute la mécanique qui huilait les engrenages de ce complexe de la non-violence.

S’il était ravi d’avoir un jour toutes ses réponses, il fut d'autant plus satisfait lorsqu’une jeune femme l’interpella. S’armant d’un sourire naturellement bienveillant à l’approche de cette dernière, le Démon détailla brièvement la nouvelle intervenante. Il avait cette impression d’ambivalence assez pénible à cerner, un peu comme s’il s’agissait d’une de ses anciennes conquêtes avec qui il n’avait pas réussi à conclure, soit à cause d’une faute d’inattention, soit d’une panne sexuelle. Les deux cas étant excessivement rares, il chassa rapidement ses incertitudes. Toutefois, s’il est bien une chose qui ne lui échappait jamais, c’est le discours des femmes au travers de leur langage corporel. Il lui suffit d’un coup d’œil pour comprendre qu’elle était dans une détresse enrageante. Son intuition s’avéra juste. Pensif, le Démon porta sa main sous son menton. « Un ami, dites-vous ? Pardonnez-moi, mais je regarde très peu les messieurs lors de mes déambulations. En revanche, si vous perdez une amie, je pourrais probablement vous la retracer en moins de deux. » Mais son ami ne serait certainement pas d’accord pour se faire opérer dans les cinq prochaines minutes. Dans ce cas, il se tourna vers José, le plus affable des serviteurs. « Tu peux aider la demoiselle, Jojo ? » « Désolé, maitre. J’étais trop occupé à fermer les yeux dans l’espoir de disparaitre avant que l’humiliation ne s’en charge. En plus, j’ai perdu mes lunettes pendant le transport. » « C’est une excuse valable. Tâche de faire plus attention la prochaine fois. » Virginio s’approcha de son valet afin de s’accroupir et lui en placer une nouvelle paire sur le nez. Il en avait toujours à disposition, au cas où des incidents similaires se produisaient.

Revenant auprès de la madone dans le besoin, l’homme tout de blanc vêtu mena ses doigts gantés au niveau de son visage, le relevant de sorte qu’il puisse conduire ses prunelles dans les siennes. « Ne désespérez pas, Lady. J’ignore les raisons qui ont poussé votre ami à vous abandonner de la sorte, mais je sais qu’aucune femme en ce monde ne mérite d’être boudée. Nous retrouvons sa trace, je vous en fait la promesse. » Avec les contrats négociés lors des pactes, c’est le seul de ses engagements qu’il ne rompait jamais. Les quêtes servant à réjouir la gent féminine, c’est dans ces moments-là qu’il misait son honneur. De plus, elle était assez altruiste pour prendre soin de José. Sans prendre peur qui plus est, un exploit. « Depuis que je le connais, il n’est pas arrivé un jour sans qu’il égare quelque chose. Vous êtes trop aimable. » « Vraiment oui. Je ne mérite pas votre chaleur. Merci beaucoup. » La flamme qui consistait à mener sa mission à bien le consuma davantage. Invoquant une canne de très bonne facture qu’il se servit essentiellement pour la marche, mais également pour lancer des sorts spécifiques, fut brandit vers les cieux. Son extrémité irradia de rayons convergents. « Tout indique qu’il est parti dans cette direction. Si vous voulez bien me suivre ? » Interrogea t-il en se tournant gracieusement vers la Déchue, sa main tendue vers elle. En passant dans les allées qui hébergeaient les marchés, Virginio s’arrêta quelques secondes devant une grande place où un secteur réservé à divers sports d’hiver sévissait. Il suffisait de s’attarder un instant sur le rictus des enfants comme celui des adultes pour comprendre qu’ils ravivaient n’importe qui. Un parmi les autres l’attira particulièrement. « Saviez-vous que l’on est plus enclin à réussir ce que l'on entreprend quand nous sommes plus détendus ? Nous devrions profiter un peu de ce que la ville nous propose. Et ensuite vous verrez. Lorsqu’il sera plus léger, tout deviendra plus simple. » En articulant les dernières syllabes, il posa son index sur la poitrine de la jeune femme. Non pas pour profiter du confort de son sein gauche comme on aurait pu le lui reprocher, mais pour désigner son cœur. Son attention fut cette fois-ci prisée par des traineaux tractés par des rennes de toute beauté. Une course ? Une simple virée en place de cette banquette rouge ? Qu’importe la nature de ce sport, il avait l’air très amusant. « Qu’en dites-vous ? Vous êtes partante ? » « Dites oui ! Dites oui ! Ça nous changera à tous les idées. » Il était rare de voir José dans un tel état. À l’instar des animaux — et avec respect — il ressentait beaucoup de choses imperméables pour le commun des mortels.



860 mots | Post II
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Dim 03 Jan 2021, 22:43

[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 Kr3i
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Le jour d'Ësse'Aellun


Thalie était sur Boraür pour une raison précise et elle n’était pas seule. En effet, des Faes avaient été conviées sur l’Île quelques lunes auparavant, afin de façonner des Contes d’amour. Une inspiration presque divine leur avait été confiée durant tout ce temps. En ce jour d’Ësse’Aellun, elles se plaisaient à observer les visiteurs, amusées de voir quelques-unes de leurs cibles ici. Certaines avaient des secrets plus qu’intéressants qu’elles avaient parfois suggéré dans leurs travaux. Les histoires étaient toutes différentes les unes des autres mais elles mettaient en scène des protagonistes bien réels. Après le succès des Aventures des Trois Royaumes, chacune espérait pouvoir réitérer l’exploit et conférer aux Contes d’Amour – déjà très connus sur Boraür – une popularité mondiale. Ça avait été un travail de coopération mais également un concours entre Faes. Ambroisine avait d’ailleurs participé. La Famille et la Bienveillance étaient au centre de l’ensemble des œuvres. C’était une sorte de coopération entre Ësse’Aellun et Méli, l’Æther de la Nature et des Contes de Fae. Certaines histoires n’avaient rien de surprenant, comme celle unissant Mancinia Leenhardt et Neah Katzuta. D’autres ne l’étaient pas pour les Faes – bien au courant de ce que quelques-uns essayaient de dissimuler – mais l’étaient pour la majorité des autres races, comme celle contant les aventures d’Adam Pendragon et de Kaahl Paiberym. Il y avait quelques espoirs chez le petit peuple, des espoirs interdits mais qui ne reflétaient pas moins quelques vérités naissantes. Les Faes avaient donc pris soin d’écrire sur le compte de Priam Belegad et d’Aliénor Vaughan, des amants maudits. Honnêtement, les Enfants de Méli frétillaient toujours dès qu’il s’agissait d’histoires de cœur complexes et c’était pour cette raison que certaines n’avaient pas hésité à mettre à l’honneur un frère et sa sœur. D’autres avaient joué les entremetteuses vis-à-vis d’enfants et de nourrissons. Elles avaient également lié des races aux relations complexes, comme les Anges et les Déchus, en créant une histoire sur l’amour entre Helsinki Asborn et Oriane Natey par exemple. Il y avait de tout, et pour tout le monde. Les identités étaient parfois floutées – souvent même – mais il était aisé de deviner de qui il s’agissait via les illustrations et le contexte. Ça ravissait les habitants de Boraür qui se les arrachaient et envisageaient même de reproduire les décors des Contes d’Amour sur l’Île.




Lorsque Thalie se réveilla, après les festivités du jour précédent, elle descendit dans le salon d’un des chalets accueillant les visiteurs. Tout était gratuit ici et les habitants étaient particulièrement chaleureux et bienveillants. L’ancienne Fae Noire – d’habitude très peu aimante vis-à-vis des autres peuples – se sentait étonnement en paix sur Boraür. Elle avait d’ailleurs repris son apparence originelle, l’absence de magie ne lui permettant pas de maintenir ses artifices. Elle aurait pu demander à l’île mais ne l’avait pas fait. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus aperçu son corps véritable dans un miroir. Ce n’était pas déplaisant, même si ce dernier lui rappelait un passé aussi lointain que douloureux. Ici, elle semblait l’accepter bien plus que n’importe où ailleurs.

En s’approchant d’un sapin, présent à côté de la cheminée et décoré de mille feux, son regard fut attiré par un objet de forme ovale. « Tiens… » murmura-t-elle. Elle le rejoignit, demandant à l’Île de grandir sa silhouette pour mieux l’appréhender. Elle le prit entre ses doigts et se mit à l’observer. Il ne lui fallut pas longtemps pour deviner qu’il s’agissait d’un œuf. Quelque chose de particulier émanait de lui. Il lui semblait qu’il l’appelait. Elle ressentait un lien entre lui et elle. Quelques secondes plus tard, elle eut la certitude qu’il s’agissait d’un présent. Elle n’était pas la seule à en avoir reçu un. Caché entre la carapace protectrice, un animal se trouvait. C’était un cadeau d’Ësse’Aellun, un animal qui verrait le jour bientôt – si son propriétaire prenait soin de l’œuf – et qui se lierait à lui à jamais. Sur le même principe que les Œufs d’Animaux Ailés propres aux Démons, les Œufs d’Ësse’Aellun contenaient la fidélité, l’amour et la bienveillance à l’égard de celui qui en héritait. Les créatures étaient diverses mais assorties à ceux qui les accompagneraient, à leurs goûts et à leur mode de vie. Par exemple, Rajiv Oesman allait recevoir un Agnüff – sans doute pour pouvoir jouer à saute-mouton avec la très jolie Nymeria, qui, elle, recevrait un animal mignon et ailé. Natsumura Mugen recevrait une marte alors que son ami, Andrea Lim, verrait un chiot éclore de son œuf. Chacun aurait le droit à son cadeau, pour avoir honoré Ësse’Aellun la veille et s’être prêté aux festivités de l’Île.

760 mots

Cadeau


Comme promis - mais avec un léger retard - je vous fais un petit cadeau de Noël dans le rp. Il est valable pour tous les participants au rp, même les PNJ si vous voulez (enfin, c'est moins intéressant pour eux mais vous pouvez les affubler d'un œuf aussi xD). C'est un animal compagnon, qui possède sept pouvoirs. Votre personnage l'obtient sous forme d’œuf. Celui-ci éclora après quelques rps et donnera un bébé de la race que vous voulez, qui grandira au fur et à mesure. À vous de voir de quel animal il s'agit en fonction de votre personnage. Le lien entre votre personnage et son animal sera unique et fusionnel (cela ne veut pas dire que l'animal sera gentil avec les autres mais il le sera avec les proches de votre personnage en tout cas et ne cherchera pas à le faire souffrir ; pas plus que votre personnage cherchera à le faire).

Je ferai une quête dirigée ultérieurement pour que vous puissiez approfondir tout ça (et aussi lier davantage l'animal au culte d'Ësse'Aellun). J'attends que vous fassiez les fiches avant de la faire, histoire d'avoir la liste des personnages concernés. Vous avez jusqu'au 04 février pour faire la fiche et la déclarer =)

Pour le contexte : le lendemain du jour d'Ësse'Aellun, où que votre personnage soit, il trouvera un œuf auquel il se sentira lié. Vous pouvez donc soit en parler dans le rp plus tard, soit dans un rp postérieur de votre choix ^^  

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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Kyra Lemingway
Mar 05 Jan 2021, 00:54


Le jour d'Ësse'Aellun

Un sourire amusé étira tes lèvres lorsque l'amie de la petite Magicienne te répondit. Amie et confidente donc à en voir sa réaction. Aussi répliquas-tu par un sourire avant de croquer dans un nouveau marron glacé. Toutefois, en voyant Nymeria se cacher derrière celle-ci, ton sourire s'effaça un instant tandis que tu arquais un sourcil et te questionnais sur la raison cette réaction. Qu'avais-tu bien pu faire depuis la dernière fois pour qu'elle veuille tant se dérober à ton regard ? Les iris levés au ciel à la recherche de la réponse, tu eus alors un éclair de lucidité. Le pendentif ! Peut-être avait-elle découvert ses effets et n'avait-elle pas apprécié que tu lui fasses un tel coup, ce qui ne t'étonnerais guère. Tu en fus triste cependant. Tu aurais souhaité la voir en subir ces effets avant qu'elle ne l'apprenne ou, mieux encore, s'en rende compte avec toi. Alors un nouveau sourire malin se dessina sur ton visage à cette pensée comme tu pus voir le duo enfin se rapprocher de la rive. « Bonjour Nymeria. » répondis-tu avec un air malicieux, d'autant plus en voyant la mine qu'elle affichait. Peut-être ne t'en voulait-elle pas tant finalement. Alors ton sourire s'étira un peu plus, ravi. « En effet. Tu devrais demander un peu plus de temps libre au palais. » fis-tu rieur. Soudain tu eus un doute. Non, elle n'avait jamais évoqué le palais en fait. Si tu te mettais à confondre tes rêves avec la réalité, tu n'étais pas sortis de l'auberge. Peu importe, elle prendra ça pour une blague et puis c'est tout. « Ma foi, je vais plutôt bien. J'ai retrouvé une connaissance, je savoure d'excellent marrons glacés, je fais de nouvelles rencontres. » Tu marquais un temps en souriant à l'amie de la Mage Blanche, l'observant un instant, avant de reporter ton attention sur Nymeria. « Et le hasard... Non, comment c'était déjà ? La magie de Boraür, c'est ça ? Me ramène à ma petite Magicienne préférée. » conclus-tu avec un air taquin. Puis c'est un rire bref qui t'échappais lorsqu'elle enchaîna avec une nouvelle question. Et bien. Elle était en forme aujourd'hui. Il allait falloir que tu lui apprennes quelque chose sur la langue toutefois. « Non, je suis venu le temps des fêtes. ». Ce qui avait d'ailleurs de quoi être ironique. Fêter la Famille alors que tu n'en avais pas, que Kjěll avait été rejetée par la sienne, et qu'Oriane n'avait plus aucune relation avec sa mère, son seul lien de filiation connu. Ne restait alors que la Bienveillance. « Et vous ? Qu'est-ce qui vous amène ici ? » continuas-tu chaleureusement avant de tendre ton cornet de friandises aux deux jeunes femmes. « Vous en voulez ? Ils sont succulent. » ajoutas-tu en laissant dériver ton regard de la Magicienne à la Déchue. Tu n'eus pas beaucoup de difficulté à reconnaître tant sa race que le péché qui l'étreignait. Vous vous reconnaissiez entre Luxurieux. Il y avait des signes, des mimiques et une allure qui ne trompait pas l'œil de celui qui le vivait au quotidien. Tu te demandas alors comment elle réagirait si tu commençais à glisser tes mains sous le tissu de ses vêtements au milieu de cette foule naïve de tes songes. Oriane t'en aurais chassée, tu le savais. "Pour que tu apprennes à te tenir et te retenir", qu'elle disait. C'était lassant. Néanmoins cette pensée qui effleura ton esprit eut un effet pervers car elle te donna surtout l'envie de rejoindre un lieu plus tranquille pour continuer cette conversation sur un ton plus essoufflé, plus intense, en sa compagnie, et celle de Nymeria. Un sourire amusé esquissa tes lèvres. Non, bien sûr qu'elle ne se joindrait pas à votre duo. Dommage. Tu aurais bien aimé savoir si ses soupirs que tu avais rêvés étaient réalistes. Tu poussais donc un soupir, triste, et relevais le regard vers celle-ci lorsqu'elle proposa de les accompagner sur le lac. « Hum. ». Tu préférais ton idée. Elle était bien plus chaleureuse et c'était une façon bien plus simple de se connaître de façon intime. « Comme ça on devient malpoli ? On ne présente même pas ses amis avant de les inviter à s'amuser ensemble ? » fis-tu en te penchant légèrement sur Nymeria avec un air taquin. Puis, après quelques secondes, tu rid devant sa réaction. On croirait presque un petit chaton. « Je n'ai jamais fais de patin. Je vais encore paraître ridicule à côté de toi à passer mon temps à glisser. Sauf si c'est sur toi alors on sera deux. » ajoutas-tu, moqueur, avant de lancer sur un air de défi « Il va falloir que tu te montres persuasive pour que j'accepte de passer la moitié de mon temps au sol. ». Tu marquais un temps où tu souris pour ponctuer ta phrase avant de reprendre « Sinon je compte sur vous pour me tenir compagnie et m'aider à ne pas rentrer dans n'importe qui. » conclus-tu en avalant un marron.
©gotheim pour epicode


Mots 839

Rajiv parle avec Nym ^^
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Andrea
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Andrea
Mar 05 Jan 2021, 14:28

[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 N12v
Le jour d'Ësse'Aellun



Doucement, je soufflais sur mes doigts avant de frotter mes mains l'une contre l'autre pour les échauffer. Natsumura avait déjà bondi en avant, uniquement pour trébucher et se retrouver à plat ventre dans la neige. En temps normal, la Hanatsu se serait redressée et aurait boudé comme quand elle était enfant après s'être ridiculisée devant tant de monde mais l'euphorie de Boraür l'avait gagnée. La blonde s'était contentée de se retourner sur le dos et avait agité ses jambes et ses bras en riant. Avant de quitter Maëlith, elle avait demandé à une Orine de lui teindre les cheveux en blond. Natsu se montrait rarement satisfaite de son apparence et, depuis l'adolescence, elle avait pris l'habitude de changer régulièrement de couleur de cheveux pour voir laquelle complimentait le plus son teint. Par conséquent, elle avait aussi commencé à collectionner un nombre excessif de tenues, de bijoux et ses affaires pour se maquiller avaient nécessité un nouveau meuble dans sa chambre car il était important que tout soit parfaitement accordé. Je me rappelai du jour où elle avait frôlé une crise d'urticaire quand elle s'était aperçue qu'aucun de ses kimonos n'allait avec ses nouveaux cheveux violets.
Devant moi, la Hanatsu continuait de s'agiter en s'écriant : «Regarde Haru ! Je suis une Ange !». Je jetais un regard circulaire autour de nous. Un immense espace près du marché avait été dégagé pour réunir les participants, mêlant habitants et visiteurs pour ce concours. Petits et grands affichaient une mine réjouie et se moquaient gentiment des œuvres de leurs voisins. Je me penchais pour effleurer la neige. Alors que je formulais la pensée qu'elle était un peu froide pour la manipuler sans gants, cette dernière se réchauffa contre mes phalanges sans faire mine de fondre. La magie de ces lieux m'étonnait comme la première fois où je l'avais découverte. «Regarde Haru ! Je vais faire un bonhomme de neige avec des ailes !» Dubitatif, je relevai les yeux pour la voir, à genoux pour rassembler de la neige et former le corps. «Tu crois que les ailes vont tenir ?» Dis-je prudemment. Natsu avait tendance à tout prendre personnellement et je ne voulais pas qu'elle croit que je misse en doute ses capacités en création de bonhomme de neige. «Mais non, idiot, je vais les dessiner dans son dos, elles dépasseront juste un peu dans le dos. Enfin tu verras ! Et toi, tu vas faire quoi ?» «Bonne question.» Soufflais-je avec autant de vie dans ma voix qu'une porte. Au vu de ce que je voyais qui se formait sous les doigts de nos concurrents, j'avais de sérieux doutes de pouvoir gagner. Je savais aussi que dès lors que je commencerai à le monter, j'y mettrais un temps infini afin qu'il ressemble exactement à ce que j'aurais en tête et ça me fatiguait d'avance. En toute honnêteté, j'aurais préféré jouer à un jeu, tranquillement au chalet, au coin d'un bon feu mais la joie de Natsu à être ici suffisait à effacer mes réticences. Camouflant un soupir dans mon écharpe, je me dirigeais vers un carré libre près de l'Orine et commençait à réunir de la neige. Alors qu'elle me parlait de tout ce qu'elle voulait faire sur son bonhomme de neige - je doutais qu'elle puisse en faire le quart mais je la laissais exprimer son imagination fertile - je laissais mes propres pensées divaguer. Les cris d'enthousiasme autour de moi passèrent au second plan, devenant un murmure à peine audible. Presque par automatisme, je me répétais mentalement les noms de la liste qui m'avait été fournie. À moins de défier les probabilités, mon Aisuru se dissimulait derrière les caractères écrits avec élégance. J'approchais de l'âge où je pourrais commencer à aller chercher celui qui me conviendrait le plus. Chaque jour qui passait renforçait ce qui devenait une obsession. Est-ce que je cultivais trop d'attentes ? Ne risquais-je pas d'être déçu à tant y penser ? Je jetais un coup d'oeil vers Natsumura. La Hanatsu était désormais concentrée sur la tête de son bonhomme de neige, un petit bout de langue rose dépassant de ses lèvres. Son bras tremblait en l'air alors qu'elle essayait de former des yeux avec de minuscules brindilles. Les mêmes inquiétudes rongeaient-elles ses pensées ? Non. Elle y pensait sûrement, comme toutes les Hanatsu, mais, au contraire de moi, elle était pleinement dans le présent et ne perdait pas de temps à regarder dans l'avenir. J'enviais sa désinvolture. Elle passait toute son énergie à croquer la vie à pleines dents.
Je baissais les yeux sur le monticule que j'avais formé et qui m'arrivait désormais à la taille. Je me penchais pour tasser la neige et former un bloc lisse et compact tout en réfléchissant à quoi en faire. Je laisser les rouages mentaux s'enclancher tout en m'occupant désormais de former une nouvelle boule de neige plus petite qui formerait la tête. Mes doigts suivant le cheminement de mes pensées, j'allongeais légèrement le visage comme pour former un museau long. Après l'avoir déposé sur le corps, je m'éloignais pour récupérer quelques babioles qui me permettraient de terminer ce que j'avais en tête.



Message II | 895 mots

Andrea et Natsumura participent au concours de bonhommes de neige. [Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 857131
(Vous n'avez pas vu que je me suis trompée de compte en postant, chut)



[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 Zzm4
Happy St Valentin  nastae:

Merci Jil  [Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 009 :
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Mar 05 Jan 2021, 15:19



Le jour d'Essë'Aellun

Thème.

e4oj.jpgLa générosité de sa nouvelle rencontre ne s’arrêtait de toute évidence pas aux jeunes femmes en détresse. Affectueusement, il plaça des lunettes sur le nez de son subalterne, qui, pantois, se confondait en excuses. Attendrie par leur relation, la Déchue faillit avaler sa cuillère. « Vous voulez bien m’aider ? C’est vrai ? » Les yeux écarquillés, l’étonnement laissa rapidement place à une vague de reconnaissance. D’un toucher délicat, il l’assura à nouveau de son engagement. Les pommettes déjà rougies par le froid, la proximité soudaine qu’il instaura les vivifia d’un afflux sanguin invisible. Toutefois, il ne semblait pas y accorder grande importance, et elle l’oublia bien vite. « Pardonnez ma surprise. C’est que, récemment, je n’ai rencontré que des individus plutôt… difficiles à fréquenter. » Bien que les connaissances en question fissent preuve d’une relative bonté en sa présence, nier la monstruosité de leurs actes se révélait parfois impossible. A fortiori, l’homme à ses côtés paraissait loin de ces desseins obscurs. Lorsqu’il mentionna le problème qui affectait la créature, elle fronça pensivement les sourcils : pour en souffrir aussi, elle ne comprenait que trop bien les conséquences d’une maladresse débordante. « Vraiment ? Ce doit être embêtant. Il faudrait peut-être trouver un système qui attirerait à lui les objets qu’il égare, un peu à la manière d’un aimant. En tout cas, je suis sûre que vous finirez par trouver une solution. » Le temps d’un sourire bienveillant, et elle s’empara volontiers du bras de l’inconnu. Qu’il lui accordât son soutien sans poser de questions insufflait du courage à ses membres abattus.

Quelque peu distraite par ses inquiétudes, la loquacité de la blonde frôlait le néant. Chercher Joliel impliquait de retourner vers l’endroit où ses excès l’avaient menée à la dispute, et, souvenir aux racines profondes, la honte affleurait à la surface. Les prunelles en mouvement, elle désespérait de ne pas distinguer le visage de son confident, craignant à tout instant que la bête ne s’éveillât. Lorsqu’ils s’arrêtèrent sur une place, elle ne remarqua pas de suite ce qui avait attiré l’œil de son accompagnateur. La proposition qu’il lui fit interrompit sa recherche. Sa joie de vivre _ et celle de son camarade _ se révélaient communicatives. « Comment pourrais-je dire non, après l’enthousiasme dont vous faites preuve ? » Non loin de là, elle apercevait une sorte de chariot, qui oscillait doucement, au rythme du pas des rennes. Passer un moment sans se soucier de rien aurait indéniablement apaisé ses tourments. Pouvait-elle se le permettre ? Tiraillée, elle fit part de ses doutes, espérant dénouer le fil de l’incertitude. « Ce serait avec plaisir, mais je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse. Vu mon attitude, je ne suis pas sûre de mériter de passer de bons moments, et vous avez sûrement mieux à faire que passer du temps en ma compagnie. » Devant les traits catastrophés du maladroit, elle balaya ses propos d'un geste de la main et s’aventura la première en direction du traîneau : elle ne tenait pas à causer davantage de peine, et la véracité enrobait élégamment les paroles du blond. Se détendre ne pouvait faire de mal à personne.

Saisissant la main gantée de l’inconnu pour grimper dans l’attelage, la jeune femme proposa ensuite son aide au troisième protagoniste, sa taille lui permettant difficilement de se hisser par lui-même. Spontanément, elle s’empara des rênes. « Permettez-moi de prendre les choses en main. J’ai l’habitude, avec les animaux. » Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas essayé à enfourcher des créatures sauvages ; le souvenir de ses folles chevauchées suffisait à chasser les nuages. Lorsque la force s’inviterait à nouveau dans ses muscles, elle renouvellerait avec joie l’expérience. D’un geste presque habitué, elle donna le signal du départ. La carriole s’ébranla en douceur. « Vous êtes venu à Boraür pour une raison particulière ? À moins que vous ne viviez dans les environs ? » Naturellement sociable, la blonde renouait avec son penchant pour les conversations anodines. Parfois, passer des moments de simplicité, où rien n’avait véritablement d’importance, allégeait les cœurs. Jetant un coup d’œil vers l’individu derrière elle, elle le questionna sur leur lien. « Comment vous êtes-vous rencontrés, d’ailleurs ? Seriez-vous de la même famille ? » Compte tenu de l’abysse qui les séparait physiquement, la probabilité d’une filiation flirtait avec le néant. Toutefois, elle-même ne ressemblait pas pour un sou à sa sœur, et avec le secours de la magie, il ne fallait délaisser aucune possibilité. À la grande surprise de la Déchue, le traîneau les mena le long d’un lac. Sous la surface givrée, des poissons aux couleurs éclatantes frayaient en toute quiétude, réfléchissant les rayons du soleil.

L’émerveillement au bord des yeux, la jeune femme tira légèrement sur la manche du blond, l’invitant à se pencher de son côté. Afin qu’il puisse apercevoir les créatures s’agitant comme des touches de rouge et de bleu sur la toile d’un peintre, elle se renfonça dans son siège. Sur la droite, elle aperçut un bois enneigé. « Je suppose que personne ne nous en voudra si nous prenons un autre chemin. J’aime faire des découvertes. » Espiègle, elle se redressa et emprunta le sentier immaculé, dirigeant les rennes d’un tour de la main. Rapidement, ils parvinrent à l’orée de la forêt, et, malgré les aléas du terrain, les montures s’y engagèrent volontiers. Accrochés aux branches, des carillons tintaient au gré de la bise. De l’autre côté des feuilles, les rires d’un couple leur parvinrent. L’Envie s’accrocha à ses lèvres, sous la forme d’un sourire triste. « Ils ont l’air de bien s’entendre. J’aimerais vivre la complicité qu’il y a entre eux, un jour. » Calanthe frissonna. Entre les arbres, la fraîcheur se faisait plus vivace. En dépit de l’hiver, certains végétaux portaient des fruits. Debout à l’arrière de la carriole, José tentait, sur la pointe des pieds, d’en attraper quelques-uns. « Vous risquez de tomber, si vous ne faites pas attention. Laissez-moi faire. » Confiant les rênes au blond, la Déchue se releva, tendant la main pour récupérer la précieuse récolte. L’occasion représentait une distraction idéale : il fallait faire taire son péché avant qu’il ne gâche tout, une fois de plus. Sa prévision se retourna malencontreusement contre elle : désarçonnée par un soubresaut du traîneau, elle perdit l’équilibre. Que son corps faiblit encore n'aurait pas dû la surprende. Tant bien que mal, elle se rattrapa à l’habitacle, manquant chuter sur l’homme à ses côtés. « Désolée. Je crains de ne pas être plus adroite que votre ami. Vous en voulez ? » Amicalement, elle lui présenta les baies. Soulagée de ne pas avoir blessé l’inconnu, elle constata piteusement que son propre haut était maculé d’une tâche pourpre. Tâchant d’ignorer l’existence des tourtereaux au loin, elle esquissa un sourire. « Puis-je au moins connaître le nom de mon bienfaiteur ? » La tension affermissait ses épaules ; les réjouissances ne suffisaient pas à apaiser le monstre. Familièrement, la culpabilité se lova entre ses neurones. Pourquoi ne parvenait-elle pas à simplement profiter de la vie ?

Post II - 1 157 mots:
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 06 Jan 2021, 10:46



by G Xy

Le Jour d'Ësse'Aellun

Priam, Laëth & Alcide



Après avoir assisté à la représentation de sa sœur, Alcide se promenait dans les rues, le sourire aux lèvres. Il s’était arrêté devant un stand de confiseries et avait acheté plusieurs sachets de friandises, pour lui, mais aussi pour ses frères et sœurs, Nounou Bonbon, et son papa. Il manifestait souvent son affection par de petites attentions de la sorte. Joyeux, il avançait. Ses yeux clairs vagabondaient de visage en visage. Chaque sourire capté le réjouissait un peu plus. Néanmoins, lorsque ses iris se posèrent sur les cartes que tenaient entre ses mains un jeune garçon, la curiosité emplie immédiatement ses prunelles. Leurs regards se croisèrent. Le Magicien lui rendit son sourire. « Salut Dagobert, moi, c’est Alcide ! » répondit-il avec entrain. « Oh ! » Il prit la carte que lui tendait son nouvel ami. Sa générosité ne le surprenait pas du tout. À Boraür, elle était naturelle. On offrait régulièrement, et on recevait tout aussi souvent. « Merci beaucoup. » Intrigué, il considéra les autres possessions de Dagobert. Il hocha vigoureusement la tête. « Non non, ça m’intéresse. » Il avait toujours bien aimé les cartes. « Tu veux des bonbons ? » proposa-t-il en brandissant l’un des paquets qui reposaient dans son panier en osier.



Les yeux rivés sur les étals ruisselants d’objets colorés, souvent en bois, le Belegad ne paraissait pas prêter une grande attention à son environnement. Cependant, sous ses airs nonchalants, parfois même négligés, il était plus méticuleux qu’on aurait pu le soupçonner. Ses entraînements avec Zeïk et sa conscience de plus en plus aiguisée des dangers qui pouvaient le guetter l’avaient conduit à reconsidérer ses habitudes. Ses sens demeuraient à l’affût. Sur Boraür, on ne courait aucun danger. La bienveillance était reine. En revanche, le corps était sollicité de bien des façons : les sons, les parfums, les angles de vue, les textures et les goûts s’entremêlaient joyeusement. Il semblait que l’ennui lui-même n’avait pas droit de séjour sur l’île d’Ësse’Aellun. C’était tant mieux. C’était peut-être pour cela, aussi, que les pensées négatives ne parvenaient pas à se frayer de chemin jusqu’à l’esprit. Elles n’en avaient ni l’occasion ni le temps.

Toutefois, son attention lui permit d’éviter une collision. « Excusez-moi. » dit-il aussitôt, en relevant la tête. Derrière la montagne de sacs qu’elle tenait, la jeune femme qui lui faisait face ne lui était pas étrangère. Loin de là. « Ali- » Son regard bondit sur les environs. Lhéasse n’était pas là. Étrange. Il le ramena sur la brune. Non. Il y avait quelque chose, chez elle, qui n’était pas Aliénor. Plus que de le voir, il le sentait. Le rêve qu’il avait fait avec la Magicienne lui permettait d’en être certain. Il connaissait profondément la Fille au Chapeau ; et par moment, il se sentait aussi proche qu’elle des membres de sa famille. C’était sa sœur jumelle. Celle qu’elle avait songé envoyer à sa place pour épouser Lord. Le geste aurait été cruel, mais il ressentit tout de même un pincement au cœur. Si elle avait pris sa place… les choses auraient été tellement différentes. « Vous êtes Douce, c’est ça ? » Il lui sourit. « Enchanté. Priam Belegad. » Il regarda les nombreux sacs qu’elle tenait, puis son visage empourpré par l’effort. « Vous voulez un coup de main ? »



Laëth sourit. Elle aimait beaucoup Lucius. Souvent, quand elle pensait à lui, elle se rappelait l’envie soudaine qu’il lui avait inspirée, celle d’avoir des enfants. Elle oscillait : parfois présente, d’autres non. Mais elle revenait. Et c’était peut-être d’autant plus vrai à Boraür, où la famille était reine. Elle glissa un regard vers Kaahl. L’idée fugace de lui prendre la main et de l’entraîner dans un lieu plus intime la traversa, puis s’évapora. Elle reporta son attention sur l’enfant. « Oui, ça va, merci. Et toi ? » Elle secoua la tête. « Non, il est parti au marché. Je dois le retrouver après. Tu voudras venir ? » Après le repas inattendu qu’ils avaient partagés aux Jardins, l’Aile d’Acier avait été surprise de constater que son frère avait apprécié la compagnie des enfants de Kaahl.

Le son d’un piano et de deux voix s’élevèrent, en harmonie. L’Ange tourna la tête vers les musiciens. Soumise à la magie qu’il dégageait, elle ne remarqua pas Jun. Elle sourit. Elle aurait pu rester quelques instants de plus à apprécier la mélodie produite si une voix familière ne l’avait pas tirée de sa contemplation. Elle pivota pour découvrir Adam. Impossible de réprimer la grimace qui déforma ses traits. Boraür n’effaçait pas le passé – pourtant, il y avait quelque chose, à propos de lui, qui la dérangeait moins que d’habitude. Dès qu’ils se croisaient, le Déchu passait son temps à l’embêter. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, il lui avait cependant porté secours. Elle avait passé une partie du Fessetival avec lui et Jil. Elle ne savait pas quoi en penser. Ils se rencontraient souvent. Ils se provoquaient toujours. Ils s’aidaient parfois. Elle l’avait mis en garde contre Ârès. Elle baissa les yeux sur son bras. Son nom y était toujours inscrit, tout comme elle portait encore celui de l’Ultimage. « Bonjour, Adam. Ça va, merci. » répondit-elle cordialement. « Et vous ? » Elle suivit son regard jusqu’à Lucius. Comment connaissait-il son prénom ? Sa participation à une Coupe des Nations, peut-être. Interloquée par sa proposition, elle se redressa et lança, méfiante : « Quoi ? » Son interrogation se perdit dans un cri aigu, qui se noya lui-même dans l’eau des thermes.

L’Immaculée rejoignit la surface aussi rapidement qu’elle l’avait quittée. Sa serviette, quant à elle, demeura dans l’eau. Ses cheveux trempés ruisselaient dans son dos, sur son front et ses joues. De deux mains, elle les écarta vivement, puis releva un regard noir vers le Déchu.  « Vous êtes toujours aussi impertinent. » gronda-t-elle, avant de le regretter aussitôt. Il allait sans doute le prendre comme un compliment. Le rire du petit garçon, cependant, ramena l’Ailée à la réalité joviale de l’île. L’ombre d’un sourire ourla ses lèvres. « Boraür, je crois qu’Adam et Lucius ont envie de faire un petit plongeon. Mets-les à l’eau, s’il te plaît. » Aussitôt, deux langues aqueuses émergèrent des flots, grimpèrent jusqu’aux deux concernés, s’enroulèrent autour d’eux, et les attirèrent dans les bains. Laëth rit, aussi ravie de sa bêtise qu’une enfant de cinq ans. Puis, elle attrapa Lucius et le hissa sur ses épaules. « Maître dragonnier, une vilaine bête s’en prend aux crevettes réfugiées dans les thermes ! » fit-elle en pointant Adam du doigt. Pourquoi les crevettes ? Aucune idée. C’était le premier animal qui lui était venu à l’esprit.

Elle allait mener l’assaut, lorsque ses prunelles furent attirées par le rassemblement qui se tenait à quelques mètres d’eux, et la prise de parole de Kaahl. Il y avait Jun, aussi, qu’elle n’avait jusqu’alors pas remarqué. Momentanément hors du jeu, elle écouta le discours du Mage. Son cœur bondit et une douce chaleur se répandit dans tout son corps lorsqu’elle l’entendit l’appeler sa « future femme ». C’était récent, et ils n’avaient fait aucune annonce. Un sourire s’invita sur son visage. Bon sang, qu’est-ce qu’elle l’aimait ! Si elle l’avait pu, elle lui aurait donné son cœur cent fois. Elle eut envie de changer de cible pour se jeter dans ses bras, mais la situation et la nostalgie qui se dégageait de son amant l’en dissuadèrent. Les effets de Boraür semblaient moins prégnants sur lui, comme s’ils ne s’accrochaient que difficilement à sa puissance. Il demeurait néanmoins positif. Elle croisa son regard et lui sourit. Bien sûr, que le futur serait meilleur. Il ne serait pas dépourvu d’embûches mais, ensemble, ils parviendraient à les surmonter. À cet instant précis, elle éprouvait une confiance inébranlable en l’avenir et en l’amour qu’ils se portaient. Ils guériraient, tous les deux. Ils se soutiendraient toujours.

Dès qu’il eût fini de parler, la fille de Réprouvés revint au jeu qu’elle avait initié. « Allez, Lucius ! On va faire plaisir à ton papa, et on va répandre la paix ! » Et en bon dragon défenseur des opprimés, elle s’élança vers Adam.



Message II – 1358 mots

Priam, au marché, parle avec Douce.
Après avoir assisté au spectacle de Joséphine, Alcide est avec Dagobert.
Laëth, aux thermes, joue avec Lucius et Adam et écoute le discours de Kaahl.




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Lun 11 Jan 2021, 17:59

[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 6zt8
« Penche-toi un peu, je vais chasser les ténèbres en toi. »



Les femmes ; en plus de savoir nourrir des discussions allant au-delà des deux phrases, s'accordaient comme de sublimes desserts. Virginio les consommait sans modération, à l’inverse de l’alcool qu’il ne tenait absolument pas. En revanche, elles avaient la sale habitude de se fabriquer des tracas là où il n’y en avait pas. Et Calanthe n’était pas l’exception qui confirmait la règle. Il espérait qu’un jour, elle puisse contribuer à opprimer ce sentiment de culpabilité qui semblait la ronger en permanence. Presque désolé ne pouvoir rien faire de plus pour l’apaiser, le Don Juan posa une main chaleureuse sur son épaule. « Depuis quand doit-on mériter de passer un bon moment ? À première vue, vous n’avez rien du monstre sans peur qui dévore les enfants à la pleine lune. Et si tel était le cas, je ne serais même pas en position de vous juger. Acceptez gentiment et remboursez votre dette en vous amusant. Tel est mon prix pour vous aider. » La vie — quoiqu’éternelle — était bien trop courte pour supporter des broutilles si désuètes.

Sourire qu’importe la gravité de la situation, voilà bien un crédo qu’il respectait au pied de la lettre. Il ne demandait pas à ce qu’elle en fasse autant, mais des efforts seraient appréciés. « Faite donc, je vous en prie. » Se laisser guider sans rien faire avait aussi ses avantages, comme celui de garder un œil sur son acolyte ou encore celui de profiter de la belle vu qu’avait à leur offrir le panorama. S’installant docilement à ses côtés, il donna le signal de départ. « Lui et moi ? Dieu merci, non. José vivait dans l’un des pires quartiers de Sceptelinôst quand nous nous sommes rencontrés. Vous n’êtes pas sans savoir que la vie y est dure, et ceci même lorsque vous y êtes préparés. Mais certains n’ont pas la chance d’être glorifiés par mère Nature. De ce fait, ils font des victimes idéales et subissent plus que les autres. Je l’ai trouvé dans un piteux état, au seuil de la mort. Depuis, lui et moi voyageons ensemble. » Dès lors, les inséparables avaient traversé énormément de choses conjointement. De bonnes comme de mauvaises. Et malgré la hiérarchie instaurée, elle ne prenait effet qu’à titre nominatif. « Je serais toujours reconnaissant envers mon Maitre. Sans lui, je ne serais même pas là pour vous parler et… Nom d’une morille, votre chandail s’envole. » La vitesse ralliée aux tremblements produits par le traineau ; il n’en fallait pas plus pour égarer encore un pan de sa tenue, celui-là appartenant à la Déchue. Sans céder à la panique, Virginio tendit simplement sa canne au bon moment afin de le réceptionner. Avec une précision chirurgicale, il le restitua à son propriétaire provisoire.

Durant cette péripétie, la conductrice avait décidé de se détourner de leur itinéraire initial, se fondant désormais au travers d’une immense forêt. Son regard se porta sur les lèvres de la jeune femme condamnée au chagrin. Il savait que quoiqu’il puisse dire, ses mots n’auraient pas le pouvoir de la réconforter. « C’est vrai qu’ils sont beaux. Pour le moment. Ce sera une autre paire de manches quand elle apprendra qu’il l’a trompé avec la voisine. À ce moment-là, la joie laissera place à la colère. Puis à la tristesse. Je ne leur envie pas du tout ce genre de relations. » Emmitouflé dans sa jolie veste qui le protégeait des morsures du froid, le blond tendit sa main, paume orientée vers le ciel. « J’ai mieux à vous proposer. Quelque chose de moins éphémère : mon amitié. » Certes, ils s’étaient rencontrés depuis peu, mais la durée d’un rapprochement n’avait aucune corrélation avec la force d’un lien, qu’il puisse se développer ou non à terme. Le Démon se fiait beaucoup à ses premières impressions, et celle-ci ne lui augurait que du positif. Quand elle s’écrasa sur lui, l’homme ria de bon cœur. Loin d’être déstabilisé en raison des maladresses habituelles de son confrère, il en vint même à accuser la providence de l’avoir embarqué sur sa route. « Je n’ai rien contre les coups de foudre. Seulement, avant d’atteindre ma carcasse, il vous faudra vous débarrasser des triples couches de vêtements qui me tiennent fermement ancré au sol. » Bon courage à elle si d’aventure elle souhaitait entreprendre ce casse-tête.

Réussissant admirablement à s’échapper sur le côté, Virginio aida la jeune femme à se redresser. Ce n’est pas tout, mais ils devaient continuer à pourchasser le responsable de cette mésaventure. Et en parlant de ça, une demoiselle qu’il ne connaissait que trop bien s’arrêta net en le reconnaissant. Zut. « Virginio, c’est toi ? Tu étais soi-disant cloué au lit, incapable de faire deux pas et te voilà aux bras d’une autre ? » « Maintenant que tu le dis, c’est étonnant oui. Diantre ! Serait-ce un miracle de Noël ? » Une autre passa dans le sillage, à peine quelques secondes plus tard. « Lapinou ? Qu’est-ce que tu fais ici avec ces deux jeunes filles ? Ton père va mieux ? C’était quoi déjà… ah oui, la saatôôrdè naill’t fë’veu’r. Quel horrible mal. » « Attends, ton père n’était pas mort ? » « Et bien tu ne vas jamais le croire, mais un autre miracle s’est produit. » Malheureusement, par manque de temps, les excuses n’avaient — semble-t-il — pas été recevables, ce qui conduisit le séducteur à repartir avec deux marques bien visibles sur les joues. Taisant ce qui venait de se produite, Virginio pointa José du doigt. Il se trouvait auprès d’autres personnes à essayer de construire quelque chose avec de la neige. « Ça vous dirait d’aller lui donner un coup de main ? J’aimerais voir à quel point vous êtes douée avec les vôtres. » De plus, ça lui permettrait d’essuyer la gêne qu’il venait de subir.



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Mar 12 Jan 2021, 19:28



Le jour d'Essë'Aellun

Thème.

e4oj.jpgDe son éclat virginal, la neige envahissait l’horizon. Sur les branches dénudées des chênes, le givre étalait son emprise ; ça et là, des gouttes d’eau, tirées de leur sommeil par les rayons du soleil, rappelaient que son règne ne durerait que le temps de l’hiver. La rougeur des fruits, au creux de ces bras surchargés, n’en paraissait que plus éclatante. Contempler la nature dans sa gloire indifférente apaisait les tourments de la jeune femme ; la simplicité, parfois, conjurait le monstre. Ses doigts crochus, alors, se tendaient vers la lumière, délaissant un instant leur cible de prédilection. L’amusement s’invita au coin de ses lèvres. « L’amitié, c’est quand il y a des infiltrations ? » Certains jours, elle aimait ne pas prendre les choses au sérieux, et en l’occurrence, en compagnie du blond, elle se sentait étrangement de bonne humeur. La légèreté au cœur, elle détailla sa tenue. En dépit des couches de laine dans lesquelles il baignait, il paraissait avoir des goûts vestimentaires dignes de ce nom. « Vous n'avez pas l'air habitué au froid. Vous devez vivre sous un climat bien plus tempéré. » Malgré la douceur de son lieu de vie, elle appréciait la caresse glacée de la bise contre ses joues ; son empreinte vivifiait ses neurones déphasés. Avant que d’avoir eu le temps d’ouvrir à nouveau la bouche, son infortuné compagnon se retrouva harcelé de toutes parts. Tâchant de ne pas rire de la situation, une réflexion lui vint. Était-elle condamnée à ne bien s’entendre qu’avec des coureurs de jupons ? La coïncidence la fit sourire.

La figure empourprée par des marques d’amour, son interlocuteur semblait pressé d’oublier l’incident. En guise de réponse à sa déconfiture, elle le gratifia d’un sourire bienveillant. Ses déboires avec la gente féminine en auraient refroidie plus d’une ; il avait dit n’être intéressée que par son amitié. « Avec plaisir, mais seulement si vous participez aussi. » L’entraînant vers la clairière où José tentait maladroitement d’édifier un bonhomme de neige, elle s’arrêta à proximité d’un tas de poudreuse. Frappant dans ses mains, elle interpella les quelques bambins à la ronde. « Les enfants, j’ai une idée ! Nous allons faire une bataille ensemble. D’un côté, vous, tous ensemble, et de l’autre, nous, les adultes. Mais nous risquerions de gagner trop facilement, alors je vous propose un allié. » D’un ton qui se voulait complice, elle leur proposa l’assistance du subalterne. Devant son apparence repoussante, quelques-uns eurent le malheureux réflexe de reculer. « N’ayez pas peur. Vous savez, c’est un homme béni par les dieux. Si vous gagnez, il accomplira un miracle. » Des cris de joie s’élevèrent parmi la marmaille. Doucement, elle se pencha à l’oreille de José pour lui murmurer son secret ; Joliel lui avait appris qu’à Boraür, il suffisait de souhaiter poliment pour obtenir ce que l’on désirait, et elle était certaine que son esprit émerveillé trouverait de quoi réjouir les plus jeunes. Temporairement abritée derrière un monticule blanc, la jeune femme plongea ses mains à l’intérieur pour les ressortir couvertes de flocons. Agenouillée pour éviter les projectiles qui ne tarderaient pas à fuser dans leur direction, elle se tourna vers son partenaire de jeu. « Vous êtes prêt ? » Il était temps de passer à l’attaque.

Tournée vers la gauche de la clairière, la blonde se précipita d’un bond en terrain découvert. Manquant cruellement de bras, ils avaient décidé d’un commun accord que la meilleure stratégie consistait à dégommer l’ennemi avant de succomber sous le nombre, en gardant toujours de vue une source de matière première. Roulant sur le sol pour éviter une première salve, elle balança la sienne au petit bonheur la chance. Les vociférations indignées d’un marmot lui confirmèrent qu’elle avait fait mouche. Sans perdre une seconde, elle récupéra de la poudreuse et retourna au combat. Riant aux éclats, ils jouèrent ainsi pendant plusieurs minutes. À une ou deux occasions, elle trébucha, et par des maladresses hasardeuses, elle évita à son acolyte de succomber à une boule de neige bien placée. Toutefois, la situation tourna rapidement au vinaigre. Sous les habiles conseils de José, les enfants s’étaient jetés sur eux dans une ultime escarmouche, et de leurs membres fragiles, ils s’accrochaient de sorte à ce qu’ils ne puissent plus exécuter le moindre mouvement. Déclarant forfait, la jeune femme s’écroula finalement dans la neige aux côtés du blond. Essoufflée par l’effort, elle demeura ainsi un instant, à observer le visage du Don Juan. De son côté, le vainqueur, concentré comme s’il s’agissait de la décision de sa vie, finit par formuler son souhait. Ébranlant la nature, un château de glace apparut soudainement. « Wow ! T’es trop fort, M’sieur ! » De toute évidence conquis par le choix, les petits s’empressèrent de prendre possession des lieux.

L’allégresse générale ayant complètement chassé ses démons, Calanthe se releva, époussetant sa robe. S’apprêtant à laisser les bambins à leurs jeux, elle constata piteusement que dans l’aventure, les pommes d’amour avaient fini en morceaux. « Ce serait chouette d’avoir ça pour le spectacle, tu ne crois pas ? » Non loin, deux petits semblaient pris dans un simulacre de dispute. « Oui. Mais de toute façon il sera nul quand même. Tu joues mal. » Les joues rouges, la fillette s’époumona. « C’est même pas vrai, d’abord ! » L’autre ne paraissait pas le moins du monde attristé. « Si ! Toute la classe le dit ! » Les poings sur les hanches, elle assena le coup final. « Même pas vrai ! Toute la classe dit que toi t’es nul ! » Boudeurs, ils se détournèrent l’un de l’autre. Devant la colère qui les animait, un témoin vint demander promptement le secours des adultes. « Vous voulez bien leur montrer que n’importe qui peut jouer ? Ils ne sont pas très bons, mais la maîtresse dit toujours que c'est d'essayer qui compte. S'ils vous voyaient tenter quelque chose alors que vous n'y connaissez rien, je suis sûre que ça leur donnerait du courage. S’il vous plaît, dites oui ! » Singulièrement joyeuse, la Déchue acquiesça, cherchant le soutien du blond. Elle savait n'avoir aucun talent pour la comédie ; en ce jour particulier, pourtant, travailler au bonheur des plus jeunes prenait les allures du devoir. « Donnons leur une petite leçon, si vous le voulez bien. » Ayant à peine le temps de parcourir son exemplaire, elle fut entraînée à l’étage par l’instigatrice de toute l’affaire. Débordante d'énergie, cette dernière redescendit les marches quatre à quatre pour rassembler ses congénères. Jetant un œil au texte, Calanthe découvrit qu'il avait été rédigé récemment, par un dénommé Jek Spire, dont personne, a priori, n'entendrait jamais parler. Seule sur le balcon, elle s'avança. La feuille entre les doigts, elle porta dramatiquement la main à son front, comme si, tout à coup, une grande douleur la saisissait. « Ô Virginio ! Virginio ! Pourquoi es-tu Virginio ? Renie ton père et abdique ton nom ; ou, si tu ne le veux pas, jure de m’aimer, et je ne serai plus une Taiji. » Malicieuse, elle attendait que son partenaire en contrebas voulut bien lui donner la réplique. L'envie de rire lui démangeait les lèvres.

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Sam 16 Jan 2021, 22:29

[Quête ouverte] - Le jour d'Ësse'Aellun - Page 2 6zt8
« Penche-toi un peu, je vais chasser les ténèbres en toi. »



La création de bonshommes de neige muta rapidement vers une bataille de boulons. Et tant mieux, car ce n’était certainement pas de par son ingéniosité manuelle que Virginio aurait pu remporter une manche. En débutant les confections, l’homme en oubliait carrément les marmots qui gravitaient autour, ceci pour la bonne raison que l’esquisse de sa réalisation comprenait une généreuse poitrine avant même de comporter un visage. Quelle odieuse bavure de sa part ! Craignant à ce que les individus ne perçoivent son sordide manège, le naufragé de la parade amoureuse procura une incision nette et précise au buste de la madame. Par un heureux hasard, Caltanthe détournait déjà l’attention des joyeux lurons, de quoi lui détendre ses bourses. « Quelle merveilleuse idée Calanthou ! Vous verrez que je ne suis pas le dernier lorsqu’il s’agit de guerroyer comme un malandrin. Cachez-vous les enfants, car le grand méchant loup arrive. » Démon pur jus, le séducteur de ces dames plongea sans tarder dans la bataille qui fit rage. Engaillardi par son esprit de compétition commun à tous les Enfoirés — les habitants de l’Enfer — de sa nation, Virginio ne laissa rien passer, y compris pour les marmots qui l’encerclèrent de leurs cris démentiels. Pris au piège, le Vil dressa une barrière invisible afin de suspendre tous les projectiles en l’air. Ni vu ni connu. Immaculé de la tête au pieds de cette neige qui ne parvint à l’envahir, il tapota discrètement sa canne sur le manteau blanc ; causant la lévitation de plusieurs boules qui fusèrent sur les enfançons.

Quant à José, il s’amusait comme un fou, ce qui suffit amplement à étirer ses lippes en un joyeux sourire. Dans son élément, ce dernier courait après les loupiots avec une innocence que peu lui connaissaient. Dommage que la bataille prît une autre tournure quand il égara une nouvelle fois ses vêtements dans la poudreuse, et qu’il s’en échappa tel un tigre soulagé de sa cellule. Contrairement à la séquence précédente, celle-ci fut dispensable. Renonçant à son tour à la victoire dans l’intention de remplir — de joie — les petits n’enfants ainsi que son associée du jour, un adulte ne tarda pas à venir solliciter leurs services. Virginio n’eut pas le luxe de protester, si bien qu’il se retrouva au milieu d’une scène étrange avant même de pouvoir prononcer un mot. En levant les yeux au ciel, il aperçut la Déchue sur un balcon mal raccommodé. Le soleil avait manifestement tapé sur son système. Du moins, c’est ce qu’il songea avant de prendre conscience dans quoi ils avaient étés entrainés. Les yeux convulsés et la bouche grande ouverte, le comédien du charme fut à tel point pris au dépourvu qu’il ne savait plus comment réagir face à tous ces spectateurs. Des femmes devaient surement prêter attention à ses moindres faits et gestes, c’est pourquoi il se refusait de les décevoir. Il ne repartirait pas d’ici sans les avoir comblés, qu’importe sur la mort devait l’arracher de cette terre sur le champ.

Il lui fallut quelques secondes d’adaptation pour reprendre du poil de la bête. Mais lorsqu’il se sentit d’attaque, son expression scénique changea du tout au tout. Les pupilles dilatés, il battit des cils tandis que ses lèvres formèrent un joli cœur. Quant à sa coupe habituellement si bien coiffée, elle recela une partie de son visage. « Han, l'autre ! J'en sais que dalle moi, d'mande à beau-papa ou belle-maman. T’aurais préféré quoi ? Jean-Edouard ? Fripouille ? Phantasme ? » Après dissert, le texte se révélait peu raccordant avec les dialogues de son amie. Toutefois, il passa outre et décida malgré tout de poursuivre. « Donc j'résume… Soit je renonce à mon nom d'artiste trop classe et ça va être un gros bordel vu les démarches à réaliser. Rien qu'à la préfecture, ça va merder comme pas possible vu les tanches qu'ils se trimballent. Ou alors je jure de t'aimer, et dans ce cas être contraint de faire pleins de trucs de couple du genre coiffer des poneys et regarder le fond du lac à tes côtés. Et un pacte, ça suffit ou pas ? Un pactounet ? On ferait cinquante-cinquante au resto comme ça… » Décidément, plus il s’attardait sur le sens de cette lecture, plus il soupçonnait une maladresse dans le procès. En tout cas, ce n’est clairement pas comme ça qu’il s’y prendrait pour envoûter les partisantes de la sodomie. Enfin, de la socioéconomie.

Jetant son ouvrage derrière lui, il reprit séance tenante les choses en main. D’une voix suave, il déplaça son bras en exagérant son mouvement de sorte à faire une magnifique révérence. « Tu seras mon pain, je serai ton salami, dans ton lit, bien avant minuit. Passe-moi ton cornet, t’inquiètes pas j’ai les boules. » Bien. Mais pas bien. S’il continuait, il est fort à parier qu’on se méprendrait sur ses intentions, donc il s’interrompit en vitesse, sans quoi il perdrait en crédibilité. De plus, son bâton s’agita, perturbé par la présence de quelqu’un dans les gradins. Il zieuta de ce côté, puis s’adressa à Calanthe pour l’interpeller. « Hélas, je pense qu’il est temps de nous dire au revoir, beauté. J’ignore à quoi ressemble ton ami, mais il est très probablement en train de nous épier. » Se rapprochant davantage du décor en effectuant quelques pas, l’homme appliqua une pression sur son chapeau, suite de quoi il tendit les bras en avant. « Fais-moi confiance, tu peux sauter dès que tu te sentiras prête. » Ils allaient devoir se quitter, c’est pour cela qu’il estimait lui devoir une ultime tranche de rigolade avant de se dire au revoir. L’étrange créature qui l’accompagnait le tira par le pantalon. « On va la revoir, hein ? Dis-moi que oui ! » Cette fois, il éleva suffisamment le visage pour contempler la femme dans toute sa splendeur. « Ça ne fait aucun doute, mon ami. » Et sûrement plus tôt qu’ils ne l’estimaient.




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