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 [Q] Toujours près du cœur.

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Jeu 19 Nov 2020, 20:21


Toujours près du cœur.  
Shiva


Intrigue ; Shiva reprends connaissance après longtemps.
RPs liés ; Jamais loin des yeux ; Pour une nuit.
TW ; pour les personnes atteintes d'émétophobies, ne lisez pas ce post.


Le temps s’écoule. Non, pas encore. La fin approche. Pas déjà. Le rêve vacille, se fait moins vif, plus pâle. Tu me manques. Les mots sont criés et pourtant muets. Je t'aime. Tu ne sais à quel moment le songe cède la place à la réalité. Tandis que ta conscience te matraque de son impitoyable lucidité – tout ça n’est pas réel, tous ces moments de douceur et de tendresse n’ont jamais existé ; tu n’as pas été au contact de Nefraïm ; Ilana n’a jamais existé – tu luttes pour replonger dans le couvert apaisant de l’irréel. Plus tu tentes d’y retourner, plus les portes semblent se fermer, te bannir définitivement. Ton cœur se perce, crève, saigne : l’image de ton Ange, déjà, s’évanouit dans les méandres de ta mémoire. Tu voudrais hurler à la mort, te rebeller contre l’injustice, effacer la douleur qui lacère tes émotions en fragments tranchants. Le rêve, si doux, si idyllique, prend un goût amer dans ta réalité ; l’espoir tourne en cauchemar et ne subsiste que la désolation : cette tromperie n’est rien de plus qu’une cruelle chimère te rappelant tout ce que tu es incapable d’avoir. Alors tu voudrais être capable de maudire tous ceux qui sont responsables de cet échec, tu souhaites t’insurger contre leur acharnement, leurs cracher des gerbes d’insultes venimeuses. Tu ne fais rien de tout cela néanmoins. La gorge nouée, aucun son ne s’extirpe de tes lippes scellées. A quoi bon lutter ? Ces subterfuges n’amélioreraient en rien ta condition ; ils ne combleraient pas ton manque, n’effaceraient pas ton chagrin. Ils t’épuiseraient sans doute ; ne t’apaiseraient que le temps d’une éphémère seconde avant que tout te revienne en pleine figure.

Le rêve n’est plus. Les paupières closes, tu ne bouges pas. Tu essayes de t’accrocher au souvenir. Tu essayes de ressentir le toucher de ses mains dans tes cheveux, d’humer son parfum, de goûter à ses lèvres. Déjà, le fantasme s’évapore. Sur ta peau : le poids d’une chemise de nuit et d’un drap léger. Tes narines : emplies d’une odeur fruitée qui te surprend – elle est bien loin de l’effluve de moisissure et de vieille maison lugubre. S’agit-il d’un reliquat de ce songe ? Non. Tes doigts se referment sur le linge : tu t’éveilles. Alors… Quoi ? Une seconde, ton esprit s’emballe. Se pourrait-il que le rêve soit cette vie austère et détraquée que tu avais considérée comme ta réalité ? Etait-il possible que cette vie de misère – Dolorès, Vulpina, le monstre qui la protégeait – ait été le cauchemar ?! En ouvrant les yeux, trouveras-tu Nefraïm allongé de l’autre côté du lit ? Entendras-tu les appels de votre fille ? Trouveras-tu ton ventre arrondi d’un nouvel enfant ? Rendue téméraire par ce soudain espoir, tu oublies tes craintes et ta méfiance, tu abandonnes tes doutes : tu ouvres les yeux, certaine d’y trouver celui qui hante tes nuits.

Le vide. Personne n’est à tes côtés. Tu es seule. Pas vraiment : au fond de toi, le démon grouille toujours. Il est assoupi mais pas moins présent.

La colère. Le désespoir de t’être fait ainsi avoir par des espérances vaines. De t’être accrochée à un mensonge plus douloureux. D’avoir foncé dans un mur plus solide que toi, qui te brise en milliers d’éclats à chaque nouvelle déception.

La nausée te prend et ta tête se met à tourner violemment. Le monde tangue, te fais chavirer : tu roules sur le flanc. Un gémissement piteux. C’est toi qui le pousses. Tu portes une main à tes tempes, dans un essai infructueux d’éteindre la migraine qui gangrène ta boite crânienne. Tu t’insurges contre la Vipère : est-elle la cause de cette douleur lancinante ? Te punis-t-elle de t’être éveillée à sa place ? Nouveau geignement. Faible, tu te hisses au bord du matelas, passes la tête en dehors : avec soulagement, tu aperçois une bassine. Tu tends le bras, la tire vers toi. Pile à temps : la bile sort en un ruisseau acide et brûlant ; te pique l’œsophage et porte les larmes à tes yeux. Plusieurs crises cambrent ton corps, entrecoupées de spasmes violents qui te font trembler.

Vaguement, tu as conscience de la porte qui s’ouvre. Une silhouette s’approche, s’accroupi face à toi. Ton cœur s’est déjà refermé et tu n’espères pas y trouver ton époux. Les mains – froides – viennent s’emparer de ta chevelure pour les rassembler sur ta nuque. « Je vous avais dit de ne pas abuser de la boisson. C’était sot de votre part. Vous allez le regretter, maintenant. » Tu craches, essayant d’expulser les dernières gouttes immondes, de chasser le goût tenace. « Je… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » croasses-tu. Tu essayes de retrouver tes esprits. De te souvenir. Impossible : depuis quelques temps, tu n’es plus capable de savoir ce qu’a fait Vulpina, son emprise se fait plus puissante, te bloquant l’accès à ses souvenirs. « Quoi, l’alcool vous as fait perdre la mémoire ? C’est encore pire que ce que je pensais. »

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 05 Déc 2020, 09:32


Toujours près du cœur.  
Shiva


« Je… Non. » Le tournis te reprend. Epuisée, tu t’avachis sur le matelas puis soupires. L’homme t’imite puis s’empare d’un verre d’eau posé sur la table de chevet. « Tenez, buvez. » Tu plisses les yeux : la luminosité t’agresse. Grognant, tu parviens tout de même à te redresser et à t’assoir contre les oreillers. Ton regard tombe sur Slen. Du moins, sur celui que tu avais pensé l’être : le serviteur de la sorcière. Son compagnon le plus proche, d’une certaine manière. Etrangement, il se révélait également être la seule âme sensible à ton sort : une certaine complicité s’était tissée entre vous. Tu l’appréciais – peut-être un peu par défaut, parce qu’il était la seule personne pas totalement rongée par le Mal, peut-être un peu aussi parce qu’il te rappelait Nefraïm. Il était un visage familier et rassurant. Tu avais cru comprendre que l’affection était réciproque – quoiqu’un peu plus poussée de son côté. Alors, lorsque tes yeux se posent sur un faciès inconnu, tu as un mouvement de recul ainsi qu’un hoquet de surprise. « Qui êtes-vous ? » murmures-tu, trop affaiblie pour t’offusquer davantage. L’homme semble perplexe une seconde. Puis il comprend. Ses traits se détendent, sa mine se fait incrédule. « Shiva ? » demande-t-il, comme s’il n’y croyait pas. Tu déglutis puis acquiesces. « S-Slen ? » interroges-tu. Avec un sourire, il répond par l’affirmative puis prend place à tes côtés sur le matelas. « Je… Comment te sens-tu ? » Tu ris ; grimaces presque instantanément car les pulsations contre ton crâne reprennent. « Terrible. » tu croasses. « Ah, oui. Tiens. Tu ferrais mieux de boire. » Tu t’exécutes. « Gueule de bois ? » questionnes-tu entre deux gorgées. « Je crois bien… Je ne sais pas ce qui lui a pris. Elle ne boit jamais, d’habitude. Mais hier… Elle s’est laissée aller. Heureusement, ça ne s’est pas vu – du moins, pas trop. J’ai réussi à nous faire rentrer avant que la situation devienne flagrante. » L’esclave soupira de nouveau tout en passant une main dans ses cheveux. Tu l’observes, silencieuse. Puis : « Tu as l’air fatigué. Elle te mène la vie dure ? » Il rit à son tour, sarcastique, avant de se reprendre, levant ses yeux sur toi. Tu ne le reconnais plus : tes yeux le scrutent pour essayer de capter des fragments de celui qu'il était avant sa transformation, sans succès. Tu as du mal à lui faire confiance, pourtant, son regard ne trahis pas : ses iris dégagent la même étincelle chaleureuse à ton égard. Tu te détends légèrement. « Je ne suis pas celui qui subis le pire des traitements. » conclut-il tristement. Tu esquisses un sourire puis pose le verre sur la table de chevet.

Tu observes les alentours. Tu ne reconnais pas la chambre de Vulpina. « Où… Où sommes-nous ? » Le trouble marque ton visage. Slen observe les alentour, en mimétisme, puis se reconcentre sur toi. « Tu te trouves dans ta nouvelle prison. » commence-t-il. « Ton double maléfique a eu la merveilleuse idée de s’échapper de la première pour mieux se jeter dans la gueule d’un chaperon plus dangereux encore. Ceci dit, la météo est bien plus agréable ici qu’elle ne l’était à Amestris. » En effet : la pièce est baignée d’une lumière rayonnante. « Un nouveau Chaperon ? Qui ça ? » « Nino Incandella. Un membre de Spectre. » « Spectre ? » « C’est… Un peu long à expliquer. » « J’ai tout mon temps. » Vulpina ne reprendra sans doute pas le contrôle avant un certain temps. Ca te laisse le temps de rattraper tout ce que tu as raté durant ton sommeil. Slen semble arriver à la même conclusion car il te demande : « Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes ? Tu n’as aucun souvenir d’être arrivée à Pabamiel ? » Un instant de réflexion, tu sondes ta mémoire brumeuse. « Non, je ne reconnais pas cet endroit et je ne me souviens pas être partie… La dernière chose dont j’ai souvenir c’est… Une dispute avec Nostradamus. Au sujet d’Alice et de notre manque de liberté. » « Mmh… » Soucieux, le déchu fronce les sourcils. « Ne m’épargne aucun détail. Je veux tout savoir. » soulignes-tu, devinant que ton camarade essayerait de te préserver en retenant quelques détails. « J’ai besoin de savoir. » insistes-tu pour être certaine de te faire comprendre. C’était une façon de te réapproprier ton histoire. La chose ne serait pas aisée. Tu te doutais que la mage noire ne s’était pas sortie de l’influence de son ancien associé sans avoir fait du mal à quelques cibles innocentes. Leur séparation n’avait pas pu s’effectuer de façon cordiale et tu doutais que vous ayez été assez puissante pour le vaincre en affrontement loyal. Peut-être l’aviez-vous eu par la ruse ? Tu inspires puis lies tes mains devant toi. « Je t’écoute. » invites-tu l’homme à commencer son récit.

740mots



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Stanislav Dementiæ
Lun 07 Déc 2020, 13:45


Toujours près du cœur.  
Shiva


Tu marches d'un pas lent à travers le jardin. La végétation luxuriante et la température élevée te font vaguement penser à ton domaine, sur les terres du Lac Bleu. Il n'y a pas grand chose à voir, en réalité : ces plantes-ci sont bien plus exotiques que ce que tu as connu sur les terres magiciennes. C'est cependant bien plus ressemblant que les paysages sorciers que Vulpina te faisait visiter jusque là. Ton odorat et ta vue sont assaillis par des éléments inconnus que ton esprit essaye d'analyser, d'appréhender : se concentrer sur ces choses extérieures est bien plus simple que de réfléchir aux révélations que le Déchu vient de te faire. Devant ton mutisme, il s'inquiète : « Shiva ? Est ce que tout va bien ? As-tu besoin de quelque chose ? Est ce que tu veux t'asseoir un instant ? » Tu l'ignores et continues à avancer : s'arrêter signifierait se laisser submerger par toutes ces informations déplaisantes ; mais rester en mouvement te donnes l'impression de pouvoir fuir la réalité qui t'a été partagée. « Je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse me faire me sentir encore plus perdue qu'avant. » soupires-tu en passant une main dans ta chevelure - le soleil chauffait ta peau, ton crâne ; tes doigts s'égarent dans leur tiédeur un peu plus longtemps que nécessaire, comme pour y trouver une source de réconfort pour balancer la froideur qui grandissait dans ta poitrine. « Au moins, à Amestris, j'avais encore espoir que Dolorès ou Nefraïm parviennent à me retrouver. Mais cet endroit... » Tu esquisses un rictus sans joie. « Il n'y a pas la moindre chance pour qu'ils aient l'idée de venir me chercher ici. Cela nécessiterait l'intervention des Aetheri. » Malheureusement, les Puissants semblaient plus enclins à supporter le parasite en toi.

Tu t'arrêtes enfin, devant une fontaine. Les clapotis de l'eau t'apaisent. Tes yeux tombent sur tes mains. Tu les observes : ces mains qui ont ôté tant de vies. Celles d'inconnus et d'êtres chers - celles de tes enfants. Tu as l'impression que ce corps ne t'appartient plus du tout. Tu as l'impression d'être la personne de trop à l'intérieur de cet amas de chaire. Bien qu'elles soient nues, la sensation du sang poisseux recouvre tes mains. Pendant un instant, tu imagines les couper pour t'assurer que plus jamais elles ne puissent nuire à qui que ce soit. Vulpina comptais trouver un moyen de s'unir à quelqu'un d'autre pour augmenter sa puissance : une union contre laquelle tu t'opposes farouchement. Pourtant, précipiter la déchéance n'est pas une stratégie si ridicule - le Sorapo s'assurerait que ton vœu soit exhaussé. L'idée s'incruste dans tes pensées : tu commences sérieusement à envisager cette méthode. Slen est là, devant toi. Il te suffirait de quelques secondes seulement pour mettre ton plan à exécution... Tu te tournes vers l'esclave, s'emparant de ses mains entre les tiennes. Ton regard - déterminé - se perd dans le sien - confus. « Je n'aurais pas dû tout te révéler, n'est ce pas ? » s'inquiète-t-il. Tu t'approches d'un pas. La proximité entre vous devient intime. « Euh... Shiva ? » Ses lèvres sont là. Un baiser. Un simple baiser. La douleur serait sans doute insupportable, mais ça en vaudrait la peine : jamais plus cette vipère ne t'utiliserait pour faire du mal à autrui.

Était-ce vrai, cependant ? Nefraïm ressentirait la trahison à la seconde où tu scellerais tes lèvres à celles du Déchu. Sa peine à lui ne viendrait pas des actions de la sorcière, mais bien de ton choix. De toutes les personnes existant sur la surface de ces terres, il était le seul que tu souhaitais préserver plus que toi-même. Il était celui que tu désirais protéger des maux de la parasite. Sans doute se convaincrait-il qu'il s'agissait là des agissements de ta double maléfique. Cela apaiserait sa douleur tant qu'il y croirait. Toi, en revanche, aurait connaissance de la vérité : serais-tu capable de la supporter ? Si le plan fonctionnait, oui. Mais s'il échouait ? Tu te serais sacrifiée pour rien. La perte de vos bras handicaperait indéniablement la Mage des Ténèbres, mais pour combien de temps ? Sa Magie était suffisamment puissante pour qu'elle soit capable de faire du mal à son entourage malgré ses membres paralysés. Cela ralentirait sa progression. Mais ce ne serait que ça : retarder une bombe, plutôt que de la désamorcer. Ce n'était pas suffisant. Il te faudrait trouver autre chose.

Alors que le doute t'assaille, tu sens la caresse sur ta joue : dans un hoquet de surprise, tu relâches l'homme. Les larmes montent - un sourire se dessine. Par réflexe, tu remontes ta main pour essayer de saisir la sienne - tu ne palpes que le vide. Ton corps tremble. Je t'aime. Je t'attends. Tu aimerais pouvoir le lui dire. Tu restes cependant muette, fermant les yeux pour t'imprégner au maximum de sa présence.

Vite - bien trop vite - il disparaît. Tu rouvres les yeux, sur le visage consterné de ton camarade. « Je t'en supplies. Aide-moi. » sanglotes-tu. « Je dois partir d'ici. »
856mots



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Stanislav Dementiæ
Jeu 04 Mar 2021, 07:49


Toujours près du cœur.  
Slen


Partir d'ici. Voici un rêve que vous avez en commun, tous les deux. Échapper à l'emprise de la Vipère, retrouver la liberté dont elle vous a privé sans aucune once de compassion. Si ta situation est dérangeante, tu n'oses imaginer ce que peut ressentir la jeune femme. Ton péché te permet d'enfouir la détresse et le désespoir derrière une couche de rage et de colère, te donnant l'énergie nécessaire pour continuer à essayer de lutter. Mais qu'en est-il de Shiva ? La magicienne semble perdre peu à peu le contrôle - à plusieurs reprises, tu t'étais dit qu'il serait temps de faire ton deuil, que la blonde ne referait plus jamais surface, qu'il te fallait tirer un trait sur la possibilité de la revoir un jour en pleine possession de ses moyens. Cette fois-ci, elle est parvenue à briser les barrières du parasite, profitant d'un moment de faiblesse pour s'extirper du cocon qui la maintenait farouchement à l'intérieur de Vulpina. Mais pour combien de temps ? Et surtout, quand serait la prochaine fois ? La Sorcière se montrerait particulièrement vigilante après cet incident. Elle ne courrait pas le risque d'être de nouveau dérangée par la venue impromptue de son hôte. Ta gorge se serre à cette pensée. Tu voudrais étreinte la blonde, la serrer contre toi, comme pour t'assurer qu'elle ne t'échappe pas - un geste vain, dont tu perçois parfaitement l'inutilité. A la place, tu inspires profondément.

Sans te laisser le temps de réagir, Shiva s'approche de toi, s'accrochant une fois de plus à tes vêtements - cette fois-ci cependant, elle s'y agrippe avec la force du dernier espoir, comme si tu représentais son unique chance. Ce n'est toutefois pas la réalité : tu n'es pas capable de lui venir en aide. « On pourrait s'enfuir, toi et moi. Maintenant. Vulpina n'est pas encore agitée. Si l'on se dépêche, on pourrait y arriver. Il suffirait que je retrouve Nefraïm et toi, tu pourrais retourner auprès de ta famille. Il doit bien y avoir des bateaux ou encore mieux : des potons ? » Cette lueur d'espoir semble avoir redonné des forces à la femme, qui s'appuie un peu plus sur toi. « C'est notre dernière chance de partir d'ici : tant qu'elle n'est pas là, elle ne peut pas nous... garder... ici. » Shiva fronce les sourcils. Elle vient d'apercevoir le sourire amer qui s'est dessiné sur tes lèvres. Doucement, tu t'empares de ses mains, la forçant à lâcher prise - à briser l'illusion fantasque qui, au final, lui fera davantage de tort que de bien. « Je ne peux pas, Shiva... » D'un geste, tu tires sur ta chemise jusqu'à laisser apparaître un tatouage. Non : une cicatrice, hideuse, marque de ta soumission à la mage noire. « Tu ne l'aideras jamais à s'enfuir et, si elle était amenée à essayer de s'échapper, tu l'en empêcherais et t'assurerais que je revienne bien à moi. » récites-tu d'une voix sourde. Les ordres de Vulpina. Une injonction contre laquelle tu ne peux lutter. « Je ne peux pas t'aider et... Je ne peux pas te laisser partir d'ici. » Pendant une seconde, son menton tremble sous l'émotion - comprend-t-elle enfin que cette situation est sans issue ? Non. Tu lis dans ses yeux qu'elle n'abandonnera pas. Jamais. Cette férocité te réconforte : tant qu'elle ne capitule pas devant sa malédiction, cela signifie que la Vipère n'aura pas gagné, qu'elle parviendra à resurgir pour prendre le contrôle. « Très bien. Je comprends... Dans ce cas, ne m'aide pas à m'échapper. Aide moi à faire en sorte qu'on me retrouve. Une lettre : laisse-moi écrire une lettre à Nefraïm. Je lui indiquerai où je me trouve. Il viendra me retrouver. Il nous aidera. Il saura quoi faire ! » Tu hésites, tant la jeune femme semble déterminée. « Je... » Tu retiens ton souffle quelques secondes, tes yeux vagabondant dans ceux de celle qui t'est cher, avant de soupirer. « J'en suis incapable. » mens-tu. Tu ne veux pas. Tu ne veux pas qu'elle puisse t'échapper. Surtout, tu ne veux pas qu'elle retourne dans les bras de l'Ange. L'idée t'es trop douloureuse : une jalousie brûlante qui te fait perdre raison. Malgré l’écœurement que cette constatation t'inspire, tu te rends à l'évidence : tu préfères la savoir prisonnière et malheureuse mais à tes côtés, plutôt que libre et épanouie hors de ta portée. Tu la condamne, par pur égoïsme.

Tu t'attends à la voir protester, à la voir te frapper, te hurler dessus. Tu imagines déjà la haine qu'elle te voue, presque aussi profonde que celle ressentie envers son parasite. Tu détournes le regard, incapable de supporter le jugement que tu l'imagines porter sur toi. Tu sursautes donc lorsque tu sens sa main se poser délicatement sur ta joue pour te forcer à la regarder de nouveau. « Ce n'est pas grave... » murmure-t-elle avec un sourire mélancolique. Une seconde de silence s'installe, durant laquelle ton ventre se vrille, ta gorge se serre, ton corps tremble. « Au moins, je ne suis pas seule à être coincée entre ses griffes... C'est une maigre consolation, mais je m'en contenterai. »  Son sourire se fait soudainement complice : comme si tu pouvais comprendre ses tourments. Oui, tu les comprends, puisque tu en es l'auteur. Tu as conscience de la douleur que tu lui causes. Un instant, tu voudrais t'excuser, implorer son pardon, lui demander de ne pas te haïr. Tu restes immobile, muet.

Shiva rompt votre étreinte puis s'éloigne lentement, son visage tourné vers le soleil. « Autant profiter de ce temps radieux. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'avais pas vu autre chose que les nuages mornes d'Amestris. »




« Tu as menti. » La voix froide et pourtant satisfaite de Vulpina t'arrache une grimace. « Je ne t'ai jamais interdit de l'empêcher d'appeler au secours. » Son sourire se fait moqueur. « Tu aurais bien sûr dû te battre contre son époux, une fois qu'il serait venu la trouver. Mais cela ne t'aurais pas empêché de lui donner la chance de revoir son âme-sœur quelques secondes de plus. Une chance de lui dire au revoir. C'était tout ce qu'elle demandait. » ricane-t-elle en s'approchant de toi. Lentement, elle se presse contre ton dos, entre tes ailes sombres, passant ses bras autour de ta taille. « Je savais que tu ne pourrais pas l'abandonner non plus. » susurra-t-elle. Ces mots te donnent la nausée. L'idée de t'être abaissé à son niveau te rend détestable. Tu ne la contredis pas. Tu sais, au fond, qu'une part de vérité se cache dans ses propos. « J'espère que tu as bien profité de cette petite escapade. Tu ne la reverras pas de si tôt. »
1000+ mots



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