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 [Q] - Papillons de nuit

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Andrea
~ Orine ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 207
◈ YinYanisé(e) le : 31/10/2020
◈ Activité : Andrea : Harpe & Tatouages | Natsu : Danse des épées
Andrea
Dim 15 Nov 2020, 20:32

[Q] - Papillons de nuit Wh3k
Papillons de nuit




Partenaire : /
Intrigue/Objectif : Andrea et Natsumura se rendent avec leurs mamans au Théâtre. Les Hanatsu devront les assister de leur mieux pour préparer les artistes à la représentation.


Masutā = Maman
Le peigne en bois de rose glissait avec douceur dans mes boucles et mes paupières se fermèrent d'elles-mêmes. Masutā procédait à gestes lents comme si elle s'occupait d'un oiseau fragile qui se briserait au moindre geste précipité. Le vent portait jusqu'à nous les notes égrenées sur un shamisen, me berçant doucement jusqu'à un état proche de l'assoupissement. C'était la fin d'après-midi et nous avions la maison pour nous tout seuls. Tante Yumia et Natsu étaient parties faire un tour en barque sur le lac. J'avais peur de l'eau alors j'avais prétexté me sentir fatigué et vouloir faire une sieste à la place. Masutā n'était pas dupe mais elle n'avait pas insisté, m'adressant un joli sourire rassurant à la place. J'aimais ma maman, elle était gentille et ne levait jamais le ton contre moi. Je n'avais pas besoin de parler pour qu'elle me comprenne. Je poussais un soupir de bien-être en me lovant un peu plus contre elle, mes petits doigts encore potelés caressant le tissu soyeux de son kimono. Le contact m'apaisait tout comme son odeur familière de chèvrefeuille et de citron. «C'est agréable de passer du temps entre nous, tu ne trouves pas ?» Je tournai la tête pour la regarder, elle s'était tournée vers le petit plateau et hésitait. Un index sur ses lèvres peintes, elle murmura à voix basse pour elle-même. «Amande douce ou jojoba ?» J'admirai un instant les rubans en soie crème attachés dans ses cheveux qui semblaient s'animer à chacun de ses mouvements et inspirations avant de lui répondre. «Si. C'est plus calme.» Natsu avait le même âge que moi mais elle avait de l'énergie à revendre pour nous deux. Je me fatiguais plus vite qu'elle, me lassant rapidement de ses jeux qui consistaient pour la majorité du temps à espionner les conversations. C'était beaucoup d'efforts pour pas grand chose. Toutefois, quand elle arrivait avec ses joues rosies par sa course et m'attrapait le bras pour la suivre, je lui offrais un sourire timide et la suivait, heureux d'entendre le son de clochettes de son rire. J'aimais bien l'écouter parler aussi. J'avais l'impression que le monde s'arrêtait pour écouter sa petite voix, papillonnant d'un sujet à un autre, s'émerveillant de tout. Parfois, elle s'asseyait sur mon futon et je passais des heures à tresser ses longs cheveux pâles pendant qu'elle parlait, parlait, parlait sans sembler se lasser. Je n'écoutais pas réellement ce qu'elle disait la plupart du temps car j'étais trop occupé à essayer de reproduire les coiffures de Tante Yumia. Le résultat était toujours décevant mais j'étais déterminé à y arriver un jour.
Après y avoir ajouté une goutte d'essence de jasmin, Masutā réchauffa l'huile entre ses doigts et je laissais l'odeur envahir mes sens quand elle s'occupa, mèche après mèche de mes boucles blondes. «Tu ne seras pas trop fatigué pour ce soir ?» S'enquit-elle innocemment. Je manquais l'intonation espiègle de sa question et m'exclamais sans réfléchir. «Oh non ! Je ne suis pas fatigué, je t'assure !» J'attendais ce moment depuis le jour où, avec Natsu, j'avais aidé Tante Yumia à fabriquer quelques produits de maquillage. J'avais hâte de voir comment elle allait les utiliser sur les visages des actrices et surtout, de voir le spectacle des Orines. Amusée, Masutā gloussa et je me mordis la lèvre, réalisant mon erreur. «Ne t'en fais pas Haru. Si tu es sage et que tu m'aides comme il faut, je vous achèterais peut-être des gâteaux de taro à Natsu et toi à grignoter pendant le spectacle.» Mes yeux s'illuminèrent comme les lanternes lumineuses que nous lâchions au dessus du fleuve la nuit. Je raffolais de ces sucreries. «Voilà tu es tout beau maintenant ! Allez, viens m'aider. Je dois vérifier que les kimonos de Suzu et Kyumi sont prêts pour les plier et les emporter.»
Docile, je me relevais à l'aide de mes mains avant de trottiner derrière elle. Elle fit glisser la porte de son atelier avant de s'y faufiler à l'intérieur et et je pris soin de refermer derrière moi comme elle m'avait appris. La pièce était lumineuse; tout un mur étant en réalité une porte coulissante donnant sur le jardin pour qu'elle puisse y laisser sécher les rubans et bandes de tissu formant l'ensemble complexe des kimonos de spectacle. Le plafond était haut et des étagères couraient sur un mur entier, remplies d'immenses boîtes rectangulaires en osier, soigneusement étiquetées. On pouvait accéder aux plus hautes avec une échelle en bois mais je n'avais pas le droit de l'utiliser. Sur les directives de Masutā, je récupérais une boîte vide que j'installais sur la table en utilisant un petit tabouret pour y accéder car c'était trop haut pour moi. Masutā chantonnait une comptine en travaillant et bientôt, des rubans multicolores lévitèrent autour de nous sous mes yeux ravis et un kimono blanc et orangé flotta dans les airs sous le regard expert de ma maman. Quand elle se fut décidée sur les accessoires, le tout se replia et je ris quand un ruban me chatouilla le bout du nez avant de se ranger tout seul dans la boîte. «Masutā ! Je pourrais faire ça moi aussi un jour ? Dis, tu m'apprendras ?» Elle sourit et j'insistais en sautant à bas de mon tabouret. «S'il te plaît ?» Ajoutais-je après réflexion.
«Andreaaaaaaa ! Andreaaaaaaaaa !» Petits pas précipités, souffle court. Bientôt, la figure rougie par la course de Natsu apparut. «Ah tu es là Haru ! C'était trop bien la balade ! Masutā m'a même laissé utiliser les,... les,... rah j'ai oublié le nom ! Tu sais pour avancer ! C'était dur, je crois que j'ai des biceps comme les Réprouvés, viens toucher !» La Hanatsu avait déjà revêtu son kimono rose et je devinai que Tante Yumia était à l'origine du chignon enroulé autour d'un ruban. Comme elle l'exigeait, je tâtais son bras et lâchais une exclamation appréciatrice. «Mais oui tu as raison ! Bientôt, tu n'auras plus de vêtements à ta taille !» Natsu eut une mine horrifiée et les larmes montèrent aussitôt. Désemparé, je n'eus pas le temps de lui dire que je plaisantais qu'elle me tournait le dos en courant vers Tante Yumia. «Masutāāāāāāā ! Andrea il dit que je serais grosse plus tard !» Je la poursuivis aussitôt, angoissé à l'idée d'avoir blessé la Hanatsu et nos cris et le tambour de nos pas emplirent la maison, calme il y a encore quelques minutes.
Tante Yumia régla rapidement le malentendu, sécha les larmes de la petite Hanatsu et s'assura qu'ils avaient fait la paix avant d'enfiler leurs sandales d'extérieur pour quitter la maison. On apercevait déjà le croissant de Phoebe dans le ciel et je la saluais silencieusement. Elle aussi se préparait à venir assister au spectacle et je n'oublierais pas de lui laisser une offrande. Peut-être qu'elle aussi aimait grignoter des gâteaux de taro en allant au Théâtre ?



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Andrea
Jeu 19 Nov 2020, 20:39

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Papillons de nuit






À notre arrivée, l'air crépitait déjà sous l'effet conjugué de l'excitation et de l'impatience des Orines déjà présentes. Elles s'affairaient, gracieuses et vives comme les carpes colorées dans le bassin naturel à côté de chez nous. Instinctivement, j'attrapais la main de Natsu et fus rassuré par la chaleur qui se diffusa aussitôt dans mes petits doigts rafraîchis par la brise du soir. J'attendais ce moment depuis des jours mais maintenant que j'y étais, je me sentais intimidé. Et si je trébuchais et tombais ? Et si je faisais une bêtise ? Et si - La main de Natsu me tira en avant et je l'observais, puisant de la force dans ses traits rassurants et familiers. Je n'étais pas tout seul. Nos mamans ayant déjà pris de l'avance, nous dûmes accélérer le pas, nos sandales claquant sur le bois laqué comme des pépiements d'oiseaux à l'aube.
Nous suivîmes prestement Masutā dans la pièce où nous attendaient les deux actrices principales de la pièce. Leurs cheveux de jais déjà remontés en une coiffure artistique, elles patientaient dans leurs sous-vêtements en tissu blanc, accentuant la pâleur de leur peau diaphane. Impressionné d'être en leur présence, je restais légèrement en retrait avant d'aviser un banc salvateur. Au prix de quelques essais infructueux, je parvins à grimper dessus avant de tendre la main vers Natsu pour qu'elle prenne place à côté de moi. Nous avions une belle vue sur la pièce. En bois de noyer, les murs avaient une apparence chaleureuse grâce à la présence de lanternes en papier mauves. Un immense paravent ornait un coin sur lequel volait un héron cendré parmi une nuée d'herbes aquatiques. Natsu se pencha vers moi. «C'est Pilipip. Un jour, en voulant suivre sa maman, il s'est perdu.» J'eus un sourire ravi, j'adorais jouer à ce jeu où nous devions inventer une histoire. Ramenant mes pieds pour m'installer en tailleur face à la Hanatsu, je continuais. «Pilipip était un héron très brave, alors, il n'avait pas peur sans sa maman. Quand un chat sauvage bondit sur lui, Pilipip se contenta de rire en s'échappant.» Natsu entortilla une mèche de ses cheveux en suçant le bout de son doigt pour réfléchir. «Mais les heures passaient et le paysage changeait. Pilipip était las de tourner en rond. Phoebe arrivait dans son kimono blanc pour veiller sur ses petits et vit le petit Pilipip perdu.» «Alors, Phoebe, pour l'aider, prit la forme d'une Fae qui descendit visiter le petit Pilipip et lui montrer le chemin du retour.»
«Ne restez pas là et venez vous rendre utile les enfants, tiens, Haru, apporte moi une épingle et le ruban ivoire.» Je me laissais glisser à terre avant d'aller m'agenouiller devant la boîte rectangulaire qui renfermait le kimono. En prenant soin de ne pas tout défaire, je soulevais les tissus qui semblaient glisser comme de l'eau sous mes doigts. Une fois, j'avais été en cachette dans l'atelier de Masutā, j'avais ouvert plusieurs boîtes et essayé d'enfiler les beaux kimonos de Masutā. J'avais fini enroulé dans les habits soyeux, un ruban en guise de bijou autour de mon cou, endormi paisiblement dans le nid de douceur créé par l'éreintante session d'habillage. Nous avions ensuite passé des heures à replier les kimonos et ma maman en avait profité pour commencer à m'apprendre le pliage spécial des tenues traditionnelles. Même si je sentais que, quelque part, j'avais fait une bêtise, j'en gardais un bon souvenir.
Natsu et moi aidèrent ainsi les deux actrices à enfiler leur combinaison, j'étais en charge d'apporter les différents tissus tandis que Natsu était réquisitionnée à maintenir une bande en place pendant que Masutā serraient les vêtements avec des nœuds et des épingles en bois et en argent. La concentration lissait son visage et je m'appliquais à avoir la même attitude, prenant l'air sérieux des grandes personnes et agissant comme si ma présence était capitale au bon déroulement de la préparation des artistes. Les couches de vêtements se succédaient en vagues souples sur les deux Orines qui se laissaient manipuler avec patience, discutant à mi-voix entre elles, un rire léger leur échappant parfois. Par timidité, je baissais les yeux sitôt que l'une d'entre elles posait ses prunelles sur moi et me dépêchais d'aller me réfugier dans les jambes de ma maman ou derrière Natsu. Les actrices habillées, j'ouvrais grand la bouche, admirant la transformation que cela opérait chez elles. Suzu me faisait penser au crépuscule quand les derniers rayons de soleil prenaient une couleur vive et chaude, essayant de réchauffer les cieux d'une dernière étreinte. Le kimono de Kyumi faisait ressortir l'aigue-marine de ses iris et chaque mouvement de l'Orine semblait vouloir happer ses admirateurs dans ses profondeurs marines. Moi aussi je voulais porter d'aussi jolies choses.



Message II | 834 mots



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Dim 22 Nov 2020, 12:26

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Papillons de nuit






Attentif, je suivis de mes yeux émerveillés le pinceau large et épais dessiner un voile laiteux sur la peau de Kyumi. «Swish ! Swoush !» murmura Tante Yumia pour m'amuser en appliquant adroitement la base crémeuse sur la peau déjà pâle de l'actrice. «Là tu vois, je prépare la toile de ma peinture. Il faut qu'elle soit uniforme avant de pouvoir y exercer mon art.» «Kyumi va être une peinture ?» demandai-je, légèrement choqué. Comment allait-elle danser si elle était collée à un tableau ? Tante Yumia pouffa. «Oui, la plus belle. Mais tu dois en profiter car elle sera éphémère.» J'acquiesçai sagement, comme si je savais ce qu'éphémère signifiait. Je tenais dans le creux de mes mains le petit pot de crème blanche, le tendant à bout de bras vers Tante Yumia quand elle en avait besoin. Elle m'avait installé sur un tabouret pour que je sois à sa hauteur. J'avais été surpris par les multiples étapes nécessaires avant de passer réellement au maquillage de Kyumi. Elle m'avait expliqué que c'était nécessaire pour protéger le teint naturel de la peau et l'illuminer. «Kyumi ressemble à une lune toute ronde comme ça.» Observai-je avec sérieux. «Kyumi, c'est parce que vous allez incarner Phoebe ce soir ?» Les traits de l'Orine déformèrent légèrement le masque marmoréen quand elle laissa un échapper un rire léger. «Non, je n'ai pas la prétention de pouvoir jouer Phoebe.» Je protestai vivement. «Oh non, je suis sûr que vous pouvez la jouer merveilleusement bien !» Kyumi sourit à nouveau. «Tu es mignon. Voudrais-tu être acteur aussi plus tard ?» «Oh oui certainement ! Et je veux savoir chanter comme Kyoko aussi ! Et danser aussi ! Natsu danse déjà très bien, pas vrai Tante Yumia ?» Natsumura avait commencé à prendre des leçons particulières avec Miki quand la Hanatsu avait montré de l'intérêt pour l'art divin de notre voisine. Devais-je moi aussi commencer à prendre des leçons ? Mais en quoi ? Tout paraissait fascinant mais pas assez pour que je m'y intéressasse. Je sentais une boule d'inquiétude se former dans mon ventre, Natsu avait toujours été plus dégourdie et en avance que moi, me montrant sans le vouloir le chemin à suivre. C'était décidé, dès demain, je demanderai à Masutā de m'aider à choisir une discipline pour ne pas rester en retrait.
Je baissais les yeux à nouveau sur le visage de Kyumi, à moitié caché par la main de Tante Yumia. En me tordant le cou et en me penchant sur la pointe des pieds, je pus voir qu'elle avait pris un pinceau plus fin pour dessiner des ailes d'oiseaux sur le coin extérieur des yeux de Kyumi. Comment faisait-elle pour contrôler sa main ? Les miennes tremblaient comme des feuilles juste à la voir faire. Focalisée sur les mouvements du pinceau, elle nous ordonna sans nous regarder. «Va me chercher l'encre rouge, Andrea s'il te plaît. Et Natsu, Xīnzàng, va récupérer les parures aussi, je te laisserai les mettre.» Je sautais à terre avec Natsu pour suivre ses directives, pressé de voir le résultat final et de pouvoir y participer un peu. Quelques Orines qui jouaient des rôles secondaires attendaient leur tour pour se faire maquiller et m'adressèrent des signes de la main. J'en fus si surpris que je piquais un fard et laissais tomber les pots d'encre par terre. Terrassé par l'embarras, je me mis aussitôt à genoux pour les ramasser, remerciant les Aetheri qu'ils ne se soient pas ouverts dans la chute. En retournant vivement vers ma Tante, je coulais un regard en douce vers les Orines et j'y vis Natsu qui s'était arrêtée près d'elle pour leur parler. Je n'enviais pas les compétences sociales de la Hanatsu, je me sentais plus heureux tranquille dans mon coin.
«Tante Yumia, pourquoi tu lui colore pas toute la bouche ?» Yumia faisait naître une corolle rouge minuscule sur les bords inférieurs des lèvres de l'actrice avant d'utiliser un autre pinceau pour créer une brume écarlate qui se diffusait sur ses lèvres blanchies comme de minuscules gouttelettes de sang dans le vent. «Parce que nous ne voulons pas que Kyumi ressemble à un babouin sur scène.» Je gloussais et les lèvres de l'Orine frémirent imperceptiblement mais elle sut se retenir de rire avec une maîtrise d'elle-même que j'admirais. Je trouvais malgré tout que ma Tante forçait un peu sur les couleurs, appliquant un rosé soutenu sur ses pommettes et les ombres sur ses yeux intensifiaient les yeux céruléens de l'Orine. C'était beau mais trop voyant et je fis part de mes inquiétudes à Tante Yumia. «Si je la maquillai comme je le fais sur moi ou sur ta maman, nous ne pourrions pas en voir les fruits. Une fois sur scène, à la lumière des lanternes, tu comprendras.» J'étais dubitatif mais elle savait mieux que moi alors je me tus pour ne pas la déranger plus longtemps. Pendant ce temps, Natsu qui était revenue, s'affairait à accrocher aux lobes de Kyumi des perles nacrées tandis que sa maman soufflait un nuage de poudre sur l'actrice pour figer son maquillage. Quand elle se redressa pour remercier gracieusement Tante Yumia pour ses services, je ne pus m'empêcher de la dévisager. L'Orine était méconnaissable, vision à peine tangible dont on peine à appréhender l'existence. Natsu à mes côtés tira sur la manche de sa maman pour attirer son attention sur sa moue la plus mignonne. «Masutā ! Moi aussi je veux que tu me maquille ! S'il te plaaaaaît !»

Xīnzàng = coeur




Message III | 948 mots



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Andrea
Sam 28 Nov 2020, 12:12

[Q] - Papillons de nuit Wh3k
Papillons de nuit






Le poing serré sur le bas du kimono de Masutā, l'autre main serrant les doigts de Natsu, nous cherchions une place dans l'herbe pour assister à la représentation. La nuit avait récupéré ses droits pendant que nous préparions les actrices et des lanternes en papier de toutes les couleurs ornaient le rectangle de la cour. Je humais le parfum des lys qui embaumait l'air du soir, le bout du nez frétillant presque et je me promis de revenir le lendemain pour aller voir les fleurs de plus près. Masutā adorait les lys, je pouvais peut-être lui faire un bouquet ? J'imitais ma maman et m'assis en seiza en essayant de reproduire sa grâce et sans faire de pli sur mon vêtement, comme elle m'avait appris. Elle eut un sourire approbateur qui illumina mon visage et je reportais mon visage sur la scène, encore plongée dans le noir. L'herbe chatouillait mes chevilles et je gigotais un peu sur place en mordant dans mon gâteau au taco, impatient que le spectacle commence. Natsu se pencha vers moi pour me murmurer quelque chose quand la mélodie d'un shamisen s'éleva. Au rythme lent de la musique, les lanternes baissèrent en intensité jusqu'à plonger le public quasiment dans le noir. Mes yeux papillonnant pour s'habituer à l'obscurité, ma main chercha celle de Masutā pour me rassurer. Je levais les yeux pour observer la voûte étoilée, bercé par la mélodie qui sortait du luth. Soudain, ce fut le silence et je retins ma respiration, les poils se dressant sur ma nuque. Un hululement sonore me fit sursauter et Masutā enroula ses bras autour de moi pour me mettre sur ses genoux. Blotti contre elle, je réussis à me détendre en plongeant le visage dans son cou. Son odeur de chèvrefeuille m'apaisa et je sus que jamais rien ne m'arriverait tant que son parfum serait à mes côtés. «Regarde, ça commence.» Chuchota-t-elle, sa respiration chatouillant mon cou. Je tournai la tête pour voir que la scène était désormais éclairée et que six danseuses se tenaient, immobiles, le visage caché derrière leur éventail. De chaque côté de la scène se tenaient deux musiciennes, le visage plongé dans l'ombre alors qu'elles courbaient la nuque sur leur instrument. Avec une synchronisation qui m'émerveilla, elles firent jouer les cordes sur un rythme plus entraînant et les danseuses s'animèrent au son des shamisens. Je me laissais emporter par l'histoire qu'elles racontaient avec leurs mouvements, admirant la dextérité avec laquelle elle lançait les éventails dans les airs avant de les rattraper dans un ensemble parfait. Leurs bras graciles et délicats s'arquaient au dessus d'elles, dessinant des figures complexes avec leurs éventails qu'elles faisaient parfois vibrer avec leurs poignets. «On dirait des papillons, tu ne trouves pas ? Tu sais faire ça toi, Maman ?» Elle pouffa et ses doigts s'enroulèrent autour des boucles dans le creux de ma nuque. «Non, j'ai toujours été plus douée avec mes mains qu'avec mes pieds. Je n'ai jamais su bien coordonner les deux ensemble.» «Je suis sûr que c'est pas vrai et que tu danses très bien !» J'étais outré à l'idée que Masutā ne soit pas la meilleure Orine de toutes les terres du Yin et du Yang, c'était hautement improbable à mes yeux. Elle rit à nouveau avant de poser un doigt sur mes lèvres pour ne pas déranger les autres et je m'installais confortablement contre elle pour profiter du spectacle. La musique ralentissait progressivement, comme la marée descendante dans un frémissement d'écume. Les danseuses s'éclipsèrent pour laisser apparaître les deux artistes principales. Leur visage figé par le maquillage de Tante Yumia laissait pourtant transparaître les émotions intenses qui animaient les traits de Kyumi et Suzu. Fasciné de les voir à l'œuvre après avoir contribué à leur préparation, je ne les reconnaissais presque pas maintenant qu'elles s'étaient plongées dans leurs rôles. Le duo tournoyait, se rapprochant pour mieux se repousser, leurs pas parfaitement en accord avec la mélodie. Je sentais mon coeur palpiter au rythme des shamisen et de leur danse et mes pieds se mirent à bouger d'eux-mêmes. Les visages de Suzu et Kyumi exprimaient tantôt la surprise, la peine, l'amour, la colère. Je ne comprenais pas bien l'histoire, j'étais plus impressionné par leur performance et les émotions qu'elles me faisait ressentir. C'était beau et ça me suffisait. Je réservais des doutes sur mes capacités à atteindre un jour une telle perfection. Je me promis d'essayer malgré tout. Les pieds des danseuses glissaient sur la scène comme sur de l'eau et leurs bras jouaient, espiègles, avec des voiles translucides épousant leurs silhouettes au grès de leurs mouvements.
«Haru ! C'était quoi ton moment préféré ?» Me demanda Natsu alors que nous marchions pour rentrer. Je répondis sans hésitation. «À la fin, quand il y a eu la pluie de pétales, on aurait dit de la neige !» Je n'avais jamais vu la neige mais je l'avais vue représentée sur des peintures. «Maman ! Maman ! Je veux voir la neige ! Est-ce qu'on peut partir voir la neige ? S'il te plaît Maman dis ouiiiii !» «Moi aussi je veux venir !» Protesta Natsumura, les joues gonflées d'indignation qu'on puisse l'oublier. Ce fut Tante Yumia qui répondit. «Nous allons bientôt repartir avec Jae-Hwa. Si vous êtes sages, vous viendrez nous voir pendant vos vacances, vous aurez alors l'occasion de voir la neige selon là où nous irons.» Je baissais les yeux. Que signifiait repartir ? Masutā allait-elle se chercher un nouveau Aisuru ? Elle aurait moins de temps pour moi si elle établissait un nouveau lien. Je sentis les larmes monter et je me précipitais pour enfouir mon visage dans les jambes de Masutā, mes bras capturant ses jambes comme si elle allait s'évaporer sous mes yeux et disparaître. Elle s'arrêta, surprise et se baissa pour se mettre à mon niveau après avoir détaché mes bras. «Ne t'inquiète pas Haru, tu ne seras jamais tout seul. Et tu viendras me voir aussi.» L'émotion nouait ma gorge et je refusais de croiser son regard. Elle soupira et prit mes mains. «Tu seras avec Natsu et les autres nourrices prendront soin de vous. Et tu seras bien occupé avec tes leçons, j'espère bien retrouver un petit garçon talentueux. Et je ne pars pas tout de suite alors ne pleure pas.» Je hochais la tête en reniflant, essayant de ravaler les larmes qui brillaient dans mes yeux. Natsu se rapprocha de moi et enroula son bras autour du mien avant de déposer un baiser sur ma joue. «Avec moi, tu t'ennuieras pas Haruchou !» Je souris à la Hanatsu, heureux de l'avoir à mes côtés pour me remonter le moral.



Message IV | 1155 mots



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