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 [Q] Se tenir droite, la tête fière.

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Mer 26 Aoû 2020, 09:24



Se tenir droite, la tête fière

Intrigue : Après l'entretien avec Ailill, Bellone décide de faire le nécessaire pour s'éduquer et ne plus être une poids pour Jämiel.
RP précédent : Les épines du Lotus.

Bellone fronça les sourcils. Lentement, elle appuya son index sur le mot qu'elle ne comprenait pas. « Maeg. » murmura-t-elle en ouvrant de sa main libre une épaisse encyclopédie. En réalité, ce n'était qu'un dictionnaire. Il lui avait paru l'air particulièrement épais lorsqu'elle l'avait soulevé de l'étagère. Sa manipulation n'avait fait que confirmer cette impression. Se débrouillant comme elle le pouvait, elle feuilleta les pages pour trouver la lettre M puis parcouru les mots jusqu'à trouver celui qu'elle cherchait. « Ah ! » s'exclama-t-elle en se penchant un peu plus par-dessus le volume. « Maeg : Douleur, souffrance. » lut-elle à voix haute. Un léger pli se traça sur son front tandis qu’elle se mordillait la lèvre. Sans rien ajouter pour le moment, l’Orine s’empara de sa plume – ou plutôt, de celle que lui avait prêté Ailill : après leur entretient, la mère de Jämiel avait accepté les demandes de l’intruse et lui avait fait parvenir le matériel nécessaire à son éducation. Malgré tout, la jeune fille ne considérait toujours pas ces affaires comme les siennes : l’Alfar avait été claire sur ce point : ici, tout se payait, il était donc inutile de se rendre plus redevable que nécessaire. Lorsqu’elle en aurait l’occasion, elle s’achèterait ses propres plumes, ses propres parchemins, ses propres livres – dans sa naïveté, Bellone ne réalisait pas que l’argent avec lequel elle comptait un jour se procurer tous ce matériel n’était autre que celui de l’Arcesi. La brune fit glisser la plume sur la page de son petit carnet, où avaient déjà été annotés plusieurs mots de vocabulaire.

La fille de Maëlith avait décrété que la plus urgente de ses priorités était de maîtriser le Llandreri. Elle en avait assez de ne pas comprendre les discussions qui l’entouraient lorsqu’elle marchait. Pire, elle détestait l’expression dédaigneuse de ses interlocuteurs lorsqu’ils se forçaient à user du langage commun pour s’adresser à elle. Cela lui donnait l’impression d’être une enfant particulièrement idiote et sotte, à qui ils faisaient une fleur en faisant l’effort de s’abaisser à son niveau. Cela devait cesser : il était hors de question qu’on la regarde à nouveau de haut. Non pas pour son propre égo – quoi qu’il fût quelque peu chamboulé par ces remarques – mais parce qu’elle représentait son Maîre avant tout. En lui manquant de respect, c’était à Jämiel que l’on s'en prenait, et c'était inadmissible. Elle ne pouvait plus se permettre de se laisser marcher sur les pieds. Pour remédier à cette tare, l’Orine avait donc emprunté plusieurs livres dans la bibliothèque. Un recueil de poésie ainsi qu’un autre de nouvelles avaient attiré son cœur, mais elle s’était vite rendue à l’évidence : ces lectures étaient encore trop complexes pour elle. La brune s’était donc résolue à commencer avec quelque chose de plus accessible. Mettant son orgueil de côté, elle avait demandé des contes pour enfants. Un choix quelque peu humiliant mais incontestablement judicieux : rien que là, la complexité la faisait déjà buter. Elle usait souvent de son dictionnaire et de son petit carnet. Plus tard, elle se féliciterait d’avoir commencé par ces lectures, qui plantaient d’ores-et-déjà le décor de la culture locale et lui permettrait donc d’assimiler les coutumes plus facilement par la suite.
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Mer 26 Aoû 2020, 09:55




Bellone plaça sa bouche contre son instrument de musique, les yeux rivés sur la partition qu’elle avait installé sur le pupitre. Elle inspira profondément pour essayer de se détendre puis commença à souffler légèrement dans la flute traversière. Les premières notes se firent timides, à peine audible. A mesure que ses doigts bougeaient sur le corps, bouchant les touches, la mélodie devint plus vivante, plus entrainante. Les yeux de la musicienne suivaient les instructions inscrites sur le papier, bien qu’elle connue les enchainements par-cœur : elle n’avait pas la place pour l’erreur et redoutait par-dessus tout qu’un trop plein d’arrogance la pousse à la faute. Ses doigts se mouvaient délicatement. Elle devait fournir un effort pour les maîtriser à la perfection, ne pas les laisser s’emballer bêtement. En même temps qu’elle jouait, les souvenirs de ses cours de solfège, ceux dont elle avait bénéficié à Maëlith, remontaient à sa mémoire. Elle se remémorait les conseils, les réprimandes, les encouragements. N’ayant personne pour la reprendre, elle se faisait elle-même juge de son travail : de tous, elle était sans doute la plus dure avec elle-même. La moindre erreur lui valait dix sermons internes, le plus petit défaut prenait des proportions titanesques dans son cœur inquiet. La perfection était un but illusoire, que jamais personne ne pouvait jamais atteindre : elle devrait être la première à y parvenir.

L’Orine arriva à la fin de la mélodie. Une mine contrariée sur le visage, elle reposa son instrument le temps de se désaltérer puis reprit son entrainement, recommençant la même partition. Elle en étudiait plusieurs : plus son inventaire serait complet, mieux ce serait. La brune avait d’abord rejoué des mélodies de son peuple, celles qu’elle maîtrisait le mieux. Le temps passé à voyager l’avait cependant privé de ses entrainements et elle s’était vite rendue compte de ses lacunes – la reprise était laborieuse. Une fois ses aptitudes récupérées, elle avait commencé à étendre son répertoire en y ajoutant des musiques locales. Elle avait bien évidemment appris l’hymne Alfar : c’était une mélodie aussi envoutante que complexe et, une fois encore, la jeune fille avait constaté qu’elle devrait user de patience et préférer se concentrer sur des musiques plus modestes pour le moment.

Tandis qu’elle jouait, la Sœrei laissait un sourire nostalgique déformer ses lèvres. La mélodie la berçait tandis qu’elle repensait à sa rencontre avec Jämiel, et à leur duo improvisé. Peut-être était-ce dû à son désir de l’impressionner ou tout simplement grâce à sa chance : elle était parvenue à jouer dignement ce jour-là. La jeune femme se le promis : tant qu’elle ne serait pas devenue une véritable virtuose, elle se refuserait le plaisir d’accompagner à nouveau son Maître.

448 mots
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Jeu 27 Aoû 2020, 14:02




Bellone esquissa un sourire destiné à la jeune femme assise en face d’elle. « Voulez-vous un peu de sucre, avec votre thé ? » demanda Agathe de sa voix claire. « Non merci. » répondit l’Orine. Elle déglutit avec difficulté : elle se sentait nerveuse. L’Alfar en face d’elle avait environ son âge – elle paraissait en tout cas aussi jeune, voire un peu plus – mais elle possédait pourtant des manières exquises et raffinées à la manière des Grandes Dames. Elle semblait maîtriser tous les artifices nécessaires pour se montrer piquante sans en devenir grossière, subtile et venimeuse. Elle possédait tout pour réussir dans ce monde illusoirement brillant. Une fois de plus, l’étrangère ne pouvait s’empêcher de se comparer face à celle qu’elle considérait comme une concurrente. Sa propre grossièreté semblait alors lui sauter au visage. Malgré tout, elle s’acharnait à garder le masque. Elle s’employait farouchement à respecter toutes les règles de bienséance qu’elle avait lu dans le « Petit traité des bonnes manières – comment être une Dame de Drosera », écrit par un certain Andren Thacir. Bellone n’avait jamais entendu parler de cet homme mais la préface l’avait dépeint comme un sociologue particulièrement réputé – il maîtrisait le sujet abordé dans son ouvrage. La brunette avait donc pris soin de se tenir droite sans être trop raidie, de sourire sans crisper ses lèvres et de garder un front lisse, vierge de toutes lignes de tracas. Elle avait fait un effort tout particulier sur son regard, qu’elle tenait à présent mi-clos car l’auteur avait décrit un comportement contraire comme étant la marque des orgueilleux et des malhonnêtes. Ses yeux n’avaient pas été errants sans en devenir fixe, ni farouches ni effrontés. Cette attitude ne lui était cependant pas naturelle et elle avait dû se rappeler à l’ordre plusieurs fois pour ne pas trahir sa nouvelle ligne de conduite.

« Tenez. » « Merci. » Bellone se retint de soupirer. Elle n’était pas à l’aise, tant à cause du traité qu’elle avait lu que de la présence de sa camarade. Depuis son arrivée – et surtout depuis le départ de Sun-Hi – la jeune femme avait reçu quelques invitations d’inconnus pour aller boire le thé en leur compagnie ou pour se joindre à quelques évènements locaux. L’Orine avait d’abord été tentée de tous les ignorer mais Ailill lui avait subtilement fait comprendre que ne pas répondre à ces invitations serait vu comme une marque de dédain, d’arrogance. Cela aurait terni son image, déjà peu brillante : la réputation primait ici-bas, et s’il était ardu de la dorer, la dégrader se faisait plus rapidement qu’un battement de cils. La nouvelle venue avait donc pris le temps de répondre à chaque lettre pour décliner ou, plus rarement, accepter – heureusement, il n’y avait pas eu tant de convocation que ça : elle n’avait pas perdu trop d’heure de sommeil. Bellone détestait ce genre d’activités : elle avait l’impression d’être un animal de cirque que les gens venaient observer avec curiosité. C’était sans doute ce qu’elle était pour eux : une bête de foire. Sa rencontre avec le libraire n’avait fait qu’attiser sa méfiance envers ce peuple perfide et elle devait se faire violence pour ne pas se retirer dans sa chambre et s’y barricader. Déceler les invitations ingénues – si tant ait qu’il y en ait eu – des traquenards lui était trop compliqué et la Sœrei avait eu besoin des conseils de son Maître et de sa terrible génitrice.

« J’ai toujours été fascinée par le monde hors de Drosera. Votre présence ne fait qu’accroitre ma curiosité : vous m’avez l’air d’une petite provinciale tout à fait charmante. » se réjouit Agathe dans un sourire. Son aura était pourtant plus glaciale que l’hiver.

603 mots
Les bonnes manières : #
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Jeu 27 Aoû 2020, 16:51




« C’était… Merveilleux ! » s’extasia Bellone en se retournant vers Jämiel, le sourire aux lèvres. Elle ne pouvait plus le faire partir de son visage, et ses yeux brillaient d’une lueur enjouée. Le souvenir de cette soirée resterait immanquablement ancré en elle. « Merci d’avoir accepté de m’y accompagner ! » répéta-t-elle en se rapprochant du garçon. Il était encore légèrement plus petit qu’elle mais ne tarderait pas à la rattraper. « J’avais trop peur de m’y rendre seule… » avoua-t-elle en baissant légèrement le ton de sa voix. « Mais j’avais vraiment envie de voir cette pièce. A Maëlith, nous l’étudions de temps à autre et certaines des filles la jouaient. C’était vraiment bien exécuté mais, à vrai dire, ce n’est pas comparable à ce qu’on vient de voir ce soir. » L’excitation la faisait presque trembler et elle ne se retenait de gesticuler que parce qu’ils étaient encore en public : elle ne voulait pas embarrasser le Sarethi. « Le jeu des acteurs était vraiment captivant, les costumes magnifiques, la réalisation… disons… très intéressante ! » La touche Alfar avait indéniablement apporté quelque chose de particulier. Cela avait changé l’atmosphère et avait ajouté une touche différente à l’histoire : c’était comme une seconde lecture, en arrière-plan, capable de vous donner une vision différente de ce qui se déroulait sous vos yeux. Bellone laissa un petit rire extatique lui échapper. « Merci. » murmura-t-elle encore à l’oreille du garçon, presque timide. Il aurait été regrettable qu’elle ne puisse pas profiter d’un tel spectacle, mais elle savait pertinemment qu’elle n’aurait pas osé affronter le monde extérieur seule. Sans lui à ses côtés, elle ne serait pas venue. « Je reviens, je vais chercher nos manteaux. Attends-moi ici. »

L’Orine traversa la foule pour retourner aux vestiaires où les spectateurs avaient pu déposer leurs vêtements. Elle ne se défaisait pas de son sourire. « Tss, cette représentation était d’un ennui. » lâcha une femme alors que la Soerei passait à côté d’elle. « Et l’on dit qu’il s’agit de la meilleure troupe de Mornhîngardh. Pas étonnant que ces snobs des Plateaux supérieurs ne daignent jamais venir ici. La qualité est médiocre. » pesta son interlocutrice avec un air dégoûté. « J’ai entendu dire que cette pièce a été jouée sur Enedhgardh : leur budget était cinq fois plus gonflé ! Il ne faut pas se voiler la face : si l’on n’y met pas le prix, on ne peut rien obtenir de satisfaisant. » Bellone avait ralenti pour laisser glisser ses petites oreilles. Elle peinait encore à comprendre le Llandreri mais en se concentrant suffisamment, elle pouvait suivre une petite conversation. Cette fois-ci, même si quelques mots lui avaient échappés, elle était parvenue à capter le sens du dialogue : le venin se distillait sur les langues acérées.

« Oh ! Regarde, ils arrivent. » souffla la première Alfar. Elle se retourna et arracha un énorme bouquet de roses au domestique qui se tenait derrière elle. Comme par magie, la femme se créa un masque de jovialité et d’euphorie. Elle s’approcha des acteurs qui avaient quitté leur loge pour rejoindre leurs admirateurs. « Votre performance était brillante ! » « Oui, vous nous avez vraiment transporté dans l’histoire ! » Le reste des flatteries furent englouties par le sifflement des serpents qui se massaient aux pieds des vedettes, autant admirées pour leur notoriété que détestées pour la menace qu'ils incarnaient.

Bellone resta immobile un instant, la boule au ventre. L’Hypocrisie ambiante la rendait nauséeuse. Comment ces gens faisaient-ils pour vivre dans un tel climat ? Elle n’en avait aucune idée. Elle devait s’endurcir pour pouvoir entrer dans la danse sans se faire piétiner sous le talon de ses adversaires.

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Jeu 27 Aoû 2020, 19:38



Se tenir droite, la tête fière


dialogues = Llandreri
« Si j’irais à votre rencontre… » commença Bellone. En face d’elle, Owen cligna de ce qui lui servait de paupières : il arborait une apparence monstrueuse et repoussante - du moins, pour le commun des mortels. Son interlocutrice s'était habituée à sa physionomie et ne le craignait plus. « Si j’allais. » corrigea-t-il d’une voix neutre. La brune soupira. La grammaire du Llandredi était un véritable casse-tête. Lorsqu’elle ne faisait pas tout simplement une erreur de prononciation, le Mur la reprenait sur sa conjugaison ou ses accords. L’Orine avait fait quelques progrès depuis son arrivée à Drosera, quelques semaines auparavant. Le fait d’être entourée de la langue y était beaucoup : elle n’aurait jamais autant progressé en n’étant pas autant immergée. Pourtant, tout cela n’allait toujours pas assez vite pour la demoiselle : elle avait l’impression d’avancer à la vitesse d’une limace. Une limace écrasée par le poids de tous ses manuels. Elle n’avait pas le droit d’abandonner cependant : Owen la reprit. « Recommence. » Bellone retint un grognement mécontent et se redressa. « Si j’allais à votre rencontre, ce serait pour vous plaire. » s’exécuta l’élève. Après quelques jours de négociation, l’Orine avait réussi à faire céder le Mur, arguant qu’ils étaient tous les deux au service de Jämiel et qu’il était dans l’intérêt de leur Maître qu’il l’aidât à maîtriser la langue. Malgré sa réticence, l’Hère avait accepté de devenir son professeur particulier. Puisqu’il était ici depuis plus longtemps qu’elle, il maîtrisait mieux la langue des Alfars. La Sœrei parvenait à se débrouiller seule pour l’écriture – bien qu’elle demandât souvent à la créature de lui corriger ses exercices – mais elle avait désespérément besoin d’un partenaire pour s’entraîner à l’oral. Cet exercice-là était bien plus complexe. Elle devait réfléchir vite, ne pas montrer de signe d’hésitation. Ne pas faire d’erreur. La tâche était d’autant plus compliquée qu’elle avait commencé à étudier le Haut Llanderi au travers de ses lectures ; mais avait vite déchanté en comprenant qu’il existait une autre variante du dialecte, utilisé pour s’exprimer oralement. Il devenait donc d’autant plus urgent qu’elle s’entraine avec quelqu’un pour la reprendre : il s’agissait de la seule façon pour elle de progresser.

Après plusieurs minutes de discussion – où Owen interrompait la brune pour la corriger – le Mur se leva. « Je dois y aller. Le Maître veut que j’aille chercher ses vêtements. » annonça-t-il en recommençant à user du langage commun. « Oh, je peux t’accompagner ? » demanda Bellone en se mettant debout à son tour. « Comme ça, je pourrai pratiquer mon Llanderi. » Le blond grimaça. « Tu ne voudrais surtout pas t’adresser à quelqu’un avec ce niveau. » fit-il remarquer. L’Orine croisa les bras sur sa poitrine, la moue déçue : la remarque l’avait blessé, quand bien-même elle savait que ce n’était pas dit méchamment. Voyant que ses mots avaient blessé sa camarade, le garçon haussa les épaules. « Mais tu as progressé. Bientôt, je te ferai peut-être sortir avec moi pour aller acheter du pain. » C’était une pauvre consolation mais cela suffit à arracher un sourire à la naïve. Elle secoua légèrement la tête en replaçant ses bras le long du corps. « Dans ce cas, je ferai mieux de continuer à réviser. Il ne faudrait pas que je rapporte des flutes au lieu des baguettes, n’est-ce pas ? » plaisanta-t-elle. A sa propre surprise, Owen esquissa un sourire avant de tourner les talons.

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Jeu 27 Aoû 2020, 21:36




Bellone s’arrêta devant un tableau. En dessous, un écriteau indiquait « la naissance du Parfum », en Llandreri. « C’est du Haut Llanderi. Ça parait plus noble, plus distingué. C’est plus raffiné pour le titre d’un tableau. » ne put s’empêcher de remarquer la jeune femme en pensées. Elle releva le regard sur l’œuvre qui était exposée. La toile arborait des tons sombres, froids. Un savant jeu de couleurs donnait l’étrange impression qu’aucune lumière ne filtrait l’épaisse canopée en arrière-plan, à part un unique rayon qui mettait en évidence une fleur. Les tiges de l’Amarante – la reine des fleurs – semblaient nimbées d’une auréole divine. La plante était magnifiquement représentée : tellement réaliste que l’on avait l’impression de pouvoir tendre la main pour la cueillir. Bellone avait même l’impression de pouvoir sentir son parfum. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. L’amarante n’était pas l’emblème des Alfars pour rien. Réputée immortelle, la fleur ne fanait presque jamais malgré son air délicat. Ceux de cette espèce qui parvenaient à s’élever dans les hautes sphères de la hiérarchie avaient dû, tout comme celle qui les représentait, devenir plus résistant que les mauvaises herbes.

Bellone continua sa contemplation du tableau. Si l’on y prêtait suffisamment attention, on pouvait remarquer des silhouettes dans le fond des bois. Les victimes de la Fleur. Certains semblaient se tordre de douleur, le visage figé dans un cri de torpeur. D’autres au contraire paraissaient plongés dans le plus doux des songes, leur expression rappelant la béatitude des biens heureux. D’autres encore semblaient simplement égarés. Tous néanmoins étaient subjugués par la Suprême. A côtés d’elle, les silhouettes étaient dérisoires, presque illusoires. L’Orine cligna des yeux et, pendant un instant, elle eu presque l’impression de voir la Fleur s’agiter sous l’effet d’une brise qui déversa son parfum dans la pièce du musée. Curieuse, elle s’approcha d’un pas. Le temps fila tandis qu’elle restait là, coincée comme les anonymes fantômes de la forêt, à contempler l’œuvre. Rien ne semblait plus compter, rien d’autre que cette Amarante et…

Une main s’abattit sur l’épaule de la jeune femme, brisant le charme. Elle papillonna des yeux, sonnée. « Le musé va bientôt fermer ses portes. Veuillez vous diriger vers la sortie, s’il vous plait. » informa le gardien. Face à l’air hagard de la visiteuse, un sourire se dessina sur son visage. « Pensez à lire les précisions des écriteaux, la prochaine fois. » ajouta-t-il avant de se remettre en marche. Bellone fronça des sourcils et s’exécuta. Une note avait été ajoutée : Œuvre enchantée, risque d’hypnose.

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Ven 28 Aoû 2020, 11:04




Le front posé contre le verre de la fenêtre, Bellone observait la maitresse de maison quitter sa demeure. Elle patienta plusieurs secondes, afin d’être certaine qu’Ailill ne retournerait pas sur ses pas. Enfin, elle était seule – si l’on omettait le personnel bien évidement, mais la musicienne ne s’embarrassait plus de leur présence : sans doute pensaient-ils quelques mesquineries à son égard mais puisqu’ils les gardaient pour eux-mêmes, elle ne s’inquiétait plus de les savoir proche d’elle lorsqu’elle s’entraînait, même si cela signifiait qu’ils étaient témoins de ses échecs. Faisant attention à ne pas faire de bruit – comme si elle craignait que la Déléis puisse l’entendre et rentrer pour se moquer d’elle – Bellone quitta sa chambre et se glissa dans le couloir. Aussi discrètement que possible, elle se dirigea vers le petit bureau où elle s’était entretenue plus tôt avec la mère de Jämiel. Elle lança un regard à l’intérieur de la pièce et, une fois certaine que personne n’y était, elle glissa à l’intérieur et marcha directement jusqu’au piano. La jeune femme s’installa sur le petit banc puis déposa la partition sur le pupitre avant de soulever le couvercle, dévoilant la rangée de touches blanches et noires.

Quelque peu intimidée, l’Orine s’accorda quelques secondes pour respirer. Elle approcha ses mains puis commença à faire glisser ses doigts sur le clavier. Les cordes vibraient délicatement sous ses accords. Résultat de sa concentration, la brune fronçait les sourcils et gonflait les narines. La mélodie résonnait dans le petit salon. Parfois – souvent – elle devait s’y reprendre à plusieurs fois pour parvenir à exécuter un enchainement correctement. A vrai dire, elle ne parvenait jamais à terminer la mélodie d’une seule traite. C’était enrageant mais elle ne parvenait pas à se concentrer à la fois sur les touches et sur la partition. Elle ne pratiquait pas assez régulièrement pour pouvoir retenir par cœur les mouvements à commander à ses doigts et devait alors relever les yeux : c’était là que les ennuis débutaient. Parfois, avant de s’endormir, elle essayait de s’entrainer mentalement, bougeant dans le vide sur un piano imaginaire – mais elle appliquait cette technique à beaucoup de chose et, finalement, elle ne s’y adonnait pas si régulièrement que ça pour le piano.

Près d’une heure s’écoula avant qu’elle soupire et retire ses mains de l’instrument. Elle devait se dépêcher : elle ne savait pas pour combien de temps Ailill en aurait avant de rentrer. Elle ne désirait pas se confronter à elle. Peut-être était-ce une erreur. Elle aurait mieux fait de lui montrer fièrement ses efforts et ses progrès, comme une marque de force de caractère et de persistance. Mais elle craignait trop les remarques acerbes qui auraient tôt fait de souligner ses lacunes et arracher son masque de confiance. Un jour viendrait où elle oserait se révéler mais il n’était pas encore venu.
477 mots
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Dim 30 Aoû 2020, 13:08



Se tenir droite, la tête fière

« Alors, vous vous faites à la vie de Drosera ? » Bellone observait Ailill, de l’autre côté de la table basse, installée sur le sofa. « Oui, petit à petit. Ces deux derniers mois ont été compliqués mais je commence enfin à me sentir à l’aise. » C’était une exagération. Disons plutôt qu’elle osait enfin sortir le bout de son nez hors de la demeure sans avoir la nausée. Elle avait remis sa garde-robe au gout du jour et avait adopté des tenues plus traditionnelles, lui permettant de se mêler à la foule sans détonner, sans crier au monde qu’elle était une étrangère, une intruse. « J’ai entendu dire que vous appreniez le Llandreri. » demanda l’Alfaar dans sa langue maternelle. « Oui madame. » Elle osait toujours peu s’exprimer, craignant encore que l’on se moque ouvertement de son accent. Mais elle commençait à le comprendre, petit à petit. « Bien. Ça vous sera indispensable pour la suite. » L’Orine hocha la tête, esquissant un léger sourire, ni trop prononcé ni grimacé, comme elle s’était entraînée à le faire. « Avez-vous réfléchi à ce que je vous ai demandé la dernière fois ? » Bellone sentit son cœur s’affoler légèrement. « Oui… » C’était le moment fatidique. Elle allait devoir lui annoncer sa décision. Et si ce choix ne lui convenait pas ? La forcerait-on à suivre une voie qui ne l’intéressait pas ? Ailill avait-elle déjà sélectionné un cursus pour elle ? Peut-être. Et même si c’était le cas, la Sœrei savait qu’elle se plierait à cette volonté : si c’était pour le bien de Jämiel, elle n’aurait d’autre solution que d’obéir à ce tyran masqué sous ses beaux airs d’altesse. « Je voudrais devenir Architecte. » L’Alfar pencha légèrement la tête pour mieux toiser sa cible. « Mmh… Intéressant… Je n’aurais pas imaginé cette voie pour vous… » Et voila, pensa la brune. On allait lui annoncer que c’était une terrible idée, qu’elle devait revoir ses plans, que – « Mais si vous êtes sûre de vous, ça me convient. » Surprise, Bellone écarquilla les yeux, oubliant de cacher ses émotions.

La mère du Sarethi se leva et croisa ses mains derrière son dos tout en marchant. « Dans ce cas, vous devrez viser Dathren, Othrelas, Ralaal ou Llaram. Les Académies du cinquième et du Haut Plateaux seront trop élitistes pour que vous songiez à les intégrer. Vous aurez cependant une chance pour les autres, aussi infimes soient-elles. Vous devrez étudier avec encore plus d’acharnement que présentement. Les concours d’entrée sont dans quelques mois seulement. Profitez-en. Travaillez sans relâche. » Bellone esquissa un sourire, à la fois soulagée d’enfin obtenir l’approbation de la peintre et angoissée à l’idée de ce qu’il lui restait à apprendre pour pouvoir réussir ses examens.

432 mots.
FIN.
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