Partenaire : Vylker Intrigue/Objectif : Oomaria continue sa vie sur les Terres Oubliées et aide Vylker à construire sa maison ---
Il y avait bien longtemps que le Réprouvé ne s’était pas reposé de cette manière, bien longtemps qu’il n’avait pas apprécié la fermeté d’un matelas, la douceur d’un oreiller et le silence qui pouvait régner dans une pièce. Logé dans une petite maison appartenant au Léviathan, il y résidait avec quatre autre de ses camarades, chacun ayant, comble du luxe, une petite chambre assez grande pour y faire entrer un lit, une table de chevet et une armoire. Le décor était assez rustique, sans fioriture ; les murs encore bruts de construction s’accordaient à merveille avec un plancher en bois qui avait vu passer les années, si on en croyait les nombreuses réparations qui y avaient été apposées… En soit, rien ne posait spécialement de problème à Oomaria dans cette petite maison : son esprit s’était apaisé depuis son arrivé sur les Terres Oubliées. Les basses besognes qu’il devait y faire l’ennuyer au début, c’était certain, mais il avait fini par s’y habituer et y voyait un moyen de s’intégrer plus facilement, lui qui était resté imbuvable jusqu’ici. Évidemment, tout ne changerait pas du jour au lendemain, mais il y avait une très nette progression : la preuve en était cette chambre qu’il considérait comme le plus douillet des paradis alors que tout était usé depuis quelques temps… Mais l’hybride aimait dormir plus que tout, c’était un fait inexplicable, mais rien ne le mettait plus en joie que de simplement se reposer. Tout se passait normalement dans la maisonnée, les colocataires s’entendaient plutôt bien, mais une chose et une seule l’exaspéré profondément : Einar.
Allongé, un filet de bave coulant le long de son menton, le Réprouvé était plongé dans un profond sommeil depuis plusieurs heures, le matin commençait à targuer ses rayons de brumes, signe que le réveil n’était pas loin. La morosité de l’île avait d’abord entamé son humeur de manière significative, mais ce n’était plus qu’un détail aujourd’hui. Se retournant sur le ventre, le bras d’Oomaria heurta une masse sur gauche, une masse imposante qu’il reconnut immédiatement à sa longue barbe. Ouvrant un œil, il regarda Einar, la bouche grande ouverte ronflée comme si tous les sons les plus immondes s’étaient engouffrés dans sa gorge. Ni une, ni deux, l’esprit encore embrumé mais où commençait à poindre l’agacement, il concentra toute sa force dans sa jambe afin de faire tomber son camarade hors du lit. La chute suffit à faire trembler le plancher et réveiller l’homme.
« Ah ! Qu’est-ce que… - Tu t’es encore endormi dans ma chambre ! Vaar ! La prochaine fois, tu passes par la fenêtre ! S’exclama l’hybride sans une once de plaisanterie. - Désolé, je… - Ansjos ! »
Le Réprouvé était loin d’être une terreur ou le plus redoutable de la maison, mais Einar était assez gentil pour s’exécuter lorsqu’on lui demandait quelque chose : un être candide, un peu trop portée sur la bouteille qui faisait que ce n’était pas la première fois qu’il atterrissait dans la chambre d’Oomaria, ce qui l’agaçait profondément. Cette intrusion inopinée signait la fin de sa nuit, il était temps de se lever.
Ce matin, le brouillard s’était montré clément : il était possible de voir à deux mètres devant soi au lien d’un, c’était un progrès. À son arrivée, le Réprouvé avait eu du mal à se faire à cette grisaille permanente. Beaucoup de mal. Au point que la désertion lui avait quelques fois traversé l’esprit, mais à présent, cela c’était arrangé et le mal du pays, quel qu’il puisse être, avait fini par lui passer. Il avait fini par s’habituer à ces traversées en barque pour rejoindre un endroit de la ville, il avait fini par s’habituer au brouillard et au brouhaha qui envahissait la taverne dans laquelle il se rendait, lorsqu’un bateau rentrait d’une expédition. Il ne pouvait plus se permettre de se montrer aussi insupportable s’il souhaitait s’intégrer à l’Empire. Poussant les portes de la taverne, il se rendit au comptoir en faisant un signe de tête au passage aux personnes qu’il reconnaissait. Ces derniers lui répondaient, ou pas, selon le degré de confiance qu’ils accordaient à l’hybride. Perché sur son tabouret, il commanda une quelconque boisson en adressant un signe de la main au barman.
« Tu as du nouveau aujourd’hui ? - C’est trop tard, tu aurais dû venir plus tôt si tu voulais du travail. C’est pas une heure pour venir, non mais tu crois qu’on est tous des fainéants ou quoi ?! L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, moi à ton âge… »
Oomaria laissa l’ancien pirate déblatérer et continuer de le houspiller comme un enfant, tandis qu’il dégustait le liquide rouge dans sa choppe en se demandant ce qu’il allait bien pouvoir faire aujourd’hui…
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Invité Invité
Ven 13 Déc 2019, 23:57
Pour Tarkan, le soleil qui se levait n'était pas signe de bonne journée. Le large monstre à queue de serpent et tentacules faciaux grogna en sortant de son hamac renforcé... Le repaire des pirates Hessah n'était pas encore construit, et le Geobukseon était en cale sèche. On aurait pût croire que Tarkan aurait été forcé de surveiller les hommes et d'assommer à coup de tabourets les éventuels fauteurs de troubles... Mais voilà que le Capitaine l'avait chargé de trouver de la main d’œuvre pour construire le repaire. Il avait une tête de recruteur ? Certes : Le second du Geobukseon était dans les bons papiers du capitaine et avait déjà maintes fois exprimé sa loyauté. Mais de là à l'envoyer faire ce genre de choses... L'homme de confiance recevait tout les honneurs, mais également toutes les corvées...
Se débarrassant de la compagnie des autres, il se mit à serpenter dans les rues de la ville, humant l'air et pressant son chemin. Bien : Vylker voulait des bras ? Il aura des bras. Les monstres n'étaient pas spécialement les plus doués de dextérités et il était tout à fait compréhensible que le besoin d'auxiliaires non Hessah Pery se fasse ressentir. Les quelques charpentiers de l'équipage étaient déjà débordés. Mais en contre-partie de son service de recruteur, Tarkan allait exiger d'être payé rubis sur l'ongle. Cette fois, il aura la part des mousses aussi. Le Capitaine se débrouillera d'une manière ou d'une autre pour contenir le mécontentement. Peut-être en autorisant l'alcool à volonté pour le mois suivant. Les monstres tendaient à vider leur argent dans les jeux de hasard, la boisson ainsi que la nourriture. Peu d'entre eux avaient de grandes ambitions, au contraire du Capitaine Vylker. Tarkan grogna. Lui même n'avait pas vraiment envisagé de faire autre chose de sa vie que de survivre, comme il l'avait fait jusqu'ici.
Le bar paraissait être le lieu le plus logique pour trouver de la main d’œuvre. Il serpenta sur le sol jusqu'à la taverne de la place centrale de la ville, a proximité des quais. Ses bras forts poussèrent avec une grande force la porte de l'établissement qui claquèrent, alors que chacun se retourna. On pouvait y observer l'homme-serpent, la queue filante et la langue sifflante, inspectant ses alentours et finissant par glisser sur le sol jusqu'à au comptoir principal. Il était impossible pour lui de passer inaperçu : Ce qui était plutôt utile lorsque l'on était censé être la façade musclée de l'équipage. Il regarda le tavernier avant plus ou moins de lui aboyer dessus.
« J'viens chercher des bras ! J'ai b'soin de bon gars à l'échine dure pour bosser dans l'bâtiment ! On paye a la journée et à l'effort ! Alors ? Tu as quoi ? » s'exclama t-il.
Il parlait d'une voix rauque et assez puissante, pas vraiment le genre de voix de diplomates. De fait, on pouvait aisément deviner que le serpent monstrueux tendait plus à résoudre ses soucis par la violence que par la parole. Raison de plus pour laquelle il trouvait relativement idiot que Vylker lui ait fournit la tâche de rameuter des ouvriers. Tarkan se pencha vers le tavernier pour le regarder dans les yeux quelques instants, mais se permit avant sa réponse de pivoter pour inspecter les diverses personnes dans l'enceinte du bâtiment.
« Ça vaut pour vous aussi ! Si vous êtes pas des pleureuses et que vous cherchez un peu d'argent facile, c'par chez nous que cela s'passe. On a pas prévu de vous manger. Pas pour l'instant, alors y'a pas d'soucis à s'faire, d'accord ? Je m'occuperais de fracasser ceux qui posent problèmes. » assura t-il.
Peut-être qu'il avait tenté d'être rassurant, mais c'était sans doute un peu raté. Tarkan soupira intérieurement. Il n'était vraiment pas fait pour ce genre de travail. Son annonce postée et prononcée, l'homme-serpent croisa les bras en toisant du regard l'assemblée de la taverne, attendant une éventuelle main qui se lève ou une réponse. Il ne misait pas une pièce sur le fait que l'un accepte, mais le capitaine avait donné ses ordres. Et en l’occurrence : Tarkan était doué pour suivre les ordres, même si cela lui déplaisait.
« Personne ? Pfwah ! J'aurais dû m'en douter... Cette ville n'est pas faite pour les tricoteurs et les marins d'eau douce cependant. Mais les récents recrutement ont apportés beaucoup plus de pieds tendres que d'hommes de cœur, il semblait... » railla t-il dans une animosité a peine dissimulée.
Son coup de gueule passé, il commença à glisser et serpenter doucement vers la sortie, se frayant un chemin entre les tables et l'air visiblement fâché. Voilà : Personne ne voulait venir. Lui, il allait rentrer.
![[Q] Je sais tenir un marteau | Vylker Captur10](https://servimg.com/r/5318699833/captur10.png)