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 [Q] - La piqûre du flatteur est toxique, mais pas mortelle | Kathe |

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Ven 08 Mai 2020, 16:15





Partenaire : Kathe
Intrigue/Objectif : Kathe et Deccio se rencontrent par un curieux hasard. Ce concours de circonstances amènera nos deux protagonistes à faire plus ample connaissance et à se servir l'un de l'autre pour accomplir leurs desseins respectifs. Kathe souhaite devenir plus forte/courageuse et Deccio a besoin de sympathisants pour gonfler ses rangs. Le pacte semble tout désigné pour mettre tout le monde d'accord.


Perché sur un amas pestilentiel de cadavres, le pontifiant Démon à la tête blonde se régalait d’une sirupeuse cuisse de poulet — du moins dans son apparence — à l’effluve exotique. En l’occurrence, le siège qu’il occupait n’était pas de son cru. Non pas qu’il ne se serait pas laissé embrigadé dans une bagarre de rue qui aurait mal tourné, mais ses formations militaires ne lui permettaient aucune insanité. Les seuls adversaires qu’il pouvait dignement désarçonner passaient le plus clair de leur temps dans les bars avec assez de litres d’alcool dans le sang pour qu’ils soient ébranlés dès la première danse. Deccio s’était retrouvé ici par hasard en se détournant quelque peu de son objectif principal. Il cherchait un homme. Enfin, pour le dire en des termes plus justes, il cherchait un monstre. De ceux qu’ils fréquentaient assidument avant sa dégénérescence et qu’il préférait éviter à présent. Cela étant, les mauvaises accointances apportaient davantage que les bonnes en ce bas monde. Une des règles incontournables dont il se souvenait, non sans nostalgie.

« Tu comptes rester ici encore longtemps ? J’ai accepté de t’accompagner, mais je peux très bien rebrousser chemin. »

Les bras croisés sur son torse glabre, la mine renfrognée intensifiée par cette absence de rictus — les Déchus avaient ça en commun qu’ils étaient de grands rabat-joies pas fichus de se contenter d’une innocente distraction sans y déceler une anomalie. Soit ils finissaient par se noyer de remords, soit ils se laissaient complètement aller à de futiles divagations. En tout cas, c’est ce qui correspondait à Icare. Deccio exhala un soupir d'exaspération. Il se redressa et contracta chacun de ses membres en soulignant la rigidité de ses trapèzes puis dévala la pente cadavérique pour retourner sur terre. Il s’étira et contempla le paysage. À droite, à gauche, derrière, devant, le regard plongé dans les cieux. Il se servit ensuite de l’arrête en sa possession pour se curer les incisives et la balancer au loin. Icare l’observait du coin de l’œil sans prononcer quoique ce soit sous risque d’éterniser ce rituel rodé aspirant probablement à lui faire perdre patience. Les paupières closes, son camarade maudit inspira profondément ; sa langue pourlécha le contour de ses lèvres. Enfin, il daigna lui répondre.

« Pars en éclaireur. » Icare le fusilla du regard, attentif à la chute de la plaisanterie. — « Quoi ? »« Dois-je te rappeler pour quelle raison nous sommes amputés d’un temps si précieux ? »« C’est l’Ange qui se fout de la vanité. »« Quelle expression grossière. Quoiqu’il en soit, tu sais très bien que je ne peux pas recourir à mes ailes. Et tu sais d’autant plus à cause de qui. » « Pff. Bien. Qu’est-ce que tu attends de moi ? »« Une reconnaissance aérienne. Vole dans ce périmètre là-bas. Lorsqu’il te trouv… Lorsque tu le trouveras, tu le sauras. »« J’ai aucune confiance en toi. Mais j’imagine que je n'ai pas le choix si je veux que tu me lâches la grappe. T’as pas intérêt à trainer. »

Sans se faire prier, le Déchu se précipita dans les airs, s’éclipsant très vite à la vue du malin. À présent soulagé du trouble-fête potentiel, Deccio allait pouvoir distiller de son charme afin de comptabiliser une  victime de plus à son tableau de chasse. Il avait eu vent des derniers ragots en ces périodes agitées, et c’est la raison pour laquelle il avait planifié ce petit détour. Les martyrs affluaient pas mal par ici. Nombre d’entre eux étaient à bout de force, moralement perturbés par les récents événements. Une occasion rêvée pour n’importe quel serviteur un tant soit peu arriviste. La silhouette qu’il avait perçue du haut de sa colline avait déclenché le signal. Pour peaufiner son stratagème, le Démon porta la main à l’intérieur de sa tunique bariolée en prévision de faire intervenir le complice de son crime ; une petite créature noire boulimique dont l'unique attribut constituait sa dentition proéminente. En dehors de ça, il n’avait ni organes sensoriels ni membres, juste un appendice semblable à une queue. Une bestiole parfaite pour ce job.

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Une tourterelle à la crinière de feu se promenait là, peut-être au mauvais endroit au mauvais moment. Niché dans un coin à proximité, Deccio se rua vers elle et simula un sauvetage in extremis en plongeant tête la première sur le sol et en enfonçant sa lame dans le corps du vertébré. Ce dernier poussa un ultime hurlement strident avant de s’éteindre. Tel le chat ayant fièrement apporté un rongeur à son maître, il mit sa proie en évidence en la tenant par cette « queue ».

« Un peu plus, et j’aurais manqué une belle rencontre. Il n’est pas très sage de s’exposer au danger sans garde du corps. D’habitude, je ne le fais pas, mais ce service ne vous sera pas facturé. Voyez ça comme un acte de générosité, disons... éphémère. »

L’amorce était lancée. Il ne restait plus qu’à ferrer le poisson et à le cuisiner.


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Dim 10 Mai 2020, 18:38

Les vacances à Basphel venaient enfin d'être annoncées et la jeune étudiante, ravie, en avait profité pour retourner chez elle à Extalia, la grande demeure familiale. Mais ce retour au foyer ne fut absolument pas pour passer du temps auprès de sa famille, bien au contraire. Moins elle les voyait et mieux elle se portait, mais l'adolescente avait ce besoin de liberté que ressentait la plupart des gens de son âge, chose que Basphel ne pouvait lui offrir à être perché dans les nuages et sous surveillances constantes des enseignants.
Ainsi, dès son retour à la maison et sans un mot pour ses parents, à peine un regard, elle déposa négligemment toutes ses affaires d'école. S'empressant ensuite d'enfiler des vêtements plus adaptés aux activités qu'elle prévoyait d'effectuer. Attifée alors de sa tenue fétiche, une lame battant contre sa hanche, la gamine repassa une nouvelle fois devant ses figures paternelles, faisant la sourde oreilles aux remarques de ces derniers. Prête à battre la campagne, il restait pourtant un dernier détail à régler avant d'aller s'aventurer à l'extérieur des murs d'Extalia.

Les aboiements se firent de plus en plus fort au fur et à mesure que Kathe se rapprochait du chenil. Arrivée à destination, la rouquine avança à travers cette masse de boules de poils et agité comme dans un nid de serpent. Des bébés pour la majeure partie d'entre eux, venaient lui renifler les pieds avec curiosité, leur petite queue frétillante devant cette nouvelle odeur. Toutes ces bestioles étaient destinées à être confié à un enfant Blaise ou adoptée à qui le désirait, mais celle qu'elle recherchait n'entrait dans aucune de ses catégories. Un pelage vermeil, sa taille adulte quasiment atteinte et des yeux aussi acérés que ses crocs. Aydan. Tombant soudainement à la renverse, Kathe ne put alors s'empêcher de rigoler joyeusement sous les coups de langue de son compagnon. Les pensées de celui-ci déferlèrent dans son esprit, manque, joie, jouer. Prise d'assaut, Katheleen réussit tant bien que mal à se redresser avant de prendre le loup dans ses bras en une étreinte chaleureuse.

"Tu m'as manquée !"

Resserrant un peu plus son étreinte, les deux compagnons restèrent ainsi durant un moment, profitant du peu de moment qu'ils pouvaient passer ensemble. Ne pouvant malheureusement pas l'amener avec elle à Basphel, l'adolescente n'avait pas d'autre choix que de laisser Aydan au bon soin de sa famille à Extalia.
Desserrant ensuite l'accolade, la jeune fille caressa tendrement la tête son fidèle acolyte avant de poursuivre.

"Alors, mon beau, ça te dirait une petite balade dehors pour te dégourdir les jambes ?"

La réponse ne se fit pas attendre, se redressant et sautillant partout le loup montra son excitation à l'idée de sortir enfin de ce lieu. Grognant alors un coup, tous les petits aux alentours s'éloignèrent, apeurés, ouvrant la voie vers l'extérieur aux duo de crinière.

_ _ _

Passant la frontière, la rouqine s'était ainsi retrouvée, sans même s'en rendre compte, à fouler le sol des Terres Arides. En ces lieux désolés l'atmosphère n'avait plus rien à voir avec celui, qu'elle connaissait bien, du Berceau Cristallin. Adieu le froid, place désormais à l'air sec et irritant de ces lieux. Les souvenirs des paroles qu'on n'avait cessés de lui rabâcher à chacune de ses sorties lui revinrent en mémoire, celles de ne pas quitter le territoire de son peuple au risque de se mettre en danger. Les mauvaises rencontres pouvant être nombreuses en dehors du Berceau. Hélas, la jeune fille s'en fichait bien, elle avait envie de voir d'autre horizon que la simple bulle dans laquelle on lui permettait d'évoluer. De plus, que risquait-elle en compagnie d'Aydan pour la protéger ? Sachant que Kathe n'était pas en reste non plus malgré une magie inexistante. Tous les jours, elle s'entraînait avec acharnement à manier son épée, que ce soit toute seule ou avec les enseignants de l'académie. En l'absence de pouvoir il fallait bien compenser ce manque qui l'obsédait terriblement. Où était donc cette fameuse Révélation qui devait lui permettre d'éveiller l'élément qui sommeillait en elle ? Celle qui lui permettra de devenir une Lyrienne à part entière, ou alors la condamnera à une vie de faiblesse. Jamais ! Serrant les poings, Kathe se persuada que cela n'arriverait pas qu'elle parviendra, coûte que coûte, à obtenir ce pouvoir qu'elle désirait tant.

Perdue dans ses pensées, les grognements du loup lui permit de revenir à la réalité et de remarquer l'étrange créature qui leur barra le chemin. Restant coi, l'adolescente pourtant plein de détermination eut un moment d'hésitation. N'ayant rien d'amical avec cette mâchoire aux dents proéminentes, Kathe se serait probablement faite agressé si personne n'était pas venu se charger de la bestiole. Cette dernière gisant désormais morte entre entre les mains de son sauveur.
Encore quelque peu abasourdit par cette intervention, l'adolescente remercia timidement son interlocuteur, les joues devenues soudainement écarlates devant celui-ci. Grand, blond et fort, telle était l'image qu'elle en avait en cet instant d'autant plus que ses hormones étaient en pleine effervescence à son âge. Respirant un grand coup, elle se reprit avant de répondre à son sauveur.

"Ah heu... Merci encore, mais je ne suis pas seule vous savez. J'ai Aydan avec moi, il me protège lui aussi."

L'intéressé pointa alors le bout de son museau, sortant de l'ombre de la Lyrienne. Tout innocente et naïve qu'elle était, celle-ci poursuivit en totale confiance.

"Je sors du Berceau Cristallin, j'avais envie de partir un peu plus loin en exploration. Je ne pensais pas croiser ce genre de bestiole par ici.
Ah ! Au fait, je m'appelle Katheleen ou Kathe si vous préférez. Et... vous ?"

Les joues encore vermeille, le regard baissé, la jeune fille passa une mèche de cheveux derrière son oreille d'une main et de l'autre elle se mit à jouer machinalement avec sa crinière rousse. Un si bel homme, d'autant qu'il était venu à son secours, ne pouvait pas être l'une de ces mauvaises rencontres contre lesquelles on lui avait tant mise en garde.
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Lun 11 Mai 2020, 21:40


Deccio baissa les yeux pour toiser le loup. Dans la précipitation, il n’avait pas fait attention à sa présence. Cela était probablement dû au fait qu’il n’émanait aucune agressivité ambiante de lui. Il aurait toutefois dû se montrer plus vigilant, car ce dernier aurait pu faire tout capoter. Légèrement embarrassé, l’instigateur du complot se frotta nerveusement l’arrière du crâne en arborant son sourire le plus espiègle. « Et bien désolé de m’être précipité. J’ignorais que vous aviez déjà engagé un garde du corps aussi… barbu. » Il existait une règle bien définie chez les femmes escortées d’un animal. Pour les séduire, il fallait d'abord s’attirer les bonnes grâces de leur compagnon. Ils étaient les premiers à accorder leur confiance, notamment car ils se fiaient à leurs instincts primaires qui tapaient toujours dans le mille. « Salut Ayden. Si ce n’est pas trop indiscret, comment vous débrouillez-vous pour l’élever ? Il s’agit d’une espèce relativement fière qui vit normalement en communauté au sein d’une hiérarchie très stricte. » Deccio se renseignait régulièrement sur les domaines qui lui échappaient. Il avait pris l’habitude de transporter avec lui une encyclopédie qu’il feuilletait durant ses trêves. La culture était un devoir aussi sacré que l’entretien d’un corps sain. D’autant que sans informations, un homme à tout faire n’en a plus l’essence.

Quoiqu’il en soit, même s’il était confiant vis-à-vis du carnivore, le démon gardait ses distances. Deux prédateurs avaient besoin de temps avant de s’apprivoiser et de s’accepter. « Au moins il ne manquera pas de nourriture ici. » Malgré cela, le danger était concret. À moins de connaître les lieux comme sa poche, les agressions étaient monnaie courante. Sans compter les allées et venues des différents quadrupèdes qui y résidaient. S’ils venaient à en rencontrer, même le seigneur des loups en personne ne ferait pas le poids. « Pardonnez-moi d’insister, mais je vous suggère de vous détourner de cette voie. J’ai l’habitude, je peux vous conduire en sécurité si vous me suivez. » Il aurait souhaité qu’elle le talonne sans broncher, mais il entreprit l’initiative en attrapant fermement sa main afin de lui imposer sa cadence. Il ne le la lâcha que lorsqu’ils arrivèrent devant un sentier escarpé. Les pentes dénivelées et les chutes intempestives de pierres qui se décrochaient à cause de l’érosion rendaient l’ascension certes périlleuse, mais ils étaient bien moindres comparés au reste qui attendaient les voyageurs malavisés. Il avait toujours en image cette montagne de cadavres, présage d’une grande menace.

Deccio se porta volontaire pour lui montrer l’exemple, se retournant à plusieurs reprises pour lui venir en aide en cas de besoin. « Si vous avez le moindre mal, faites-moi signe. » Il avait moins de considération pour le canidé puisqu’il était certain qu’il se débrouillerait par ses propres moyens, même s’il était en dehors de son milieu naturel. En rejoignant le sommet sans encombre, l’homme lui tendit la main pour l’aider à gravir les derniers mètres. Enfin, la destination se découpa sous leurs yeux. On pouvait rêver mieux comme cadre paradisiaque évidement, mais en raison de la composition minérale et du panorama, c’était plutôt cosy. « Je vous l’accorde, c’est rudimentaire. Mais c’est parfois en prenant ses distances avec l’opulence qu’on prend conscience de ce qui compte vraiment. Croyez-en mon expérience. » Il invita la belle à s’installer dans ce royaume éphémère par une succession de gestes galants.

De son côté, le Démon pénétra dans une faille tout juste assez étroite pour sa corpulence. Il ressortit avec une pièce de viande assez conséquente qu’il balança à l’attention du prédateur. « Pour répondre à votre question précédente, laissez-moi me présenter comme il se doit. Deccio V. Araki. Démon de votre cœur pour vous servir. » Mentir sur ses origines ne lui aurait strictement rien apporté. Il devait être le plus honnête possible. De toute façon, il ne ressentait pas le besoin de surjouer son rôle ni de la mener en bateau. L’image des siens était trop souvent noircie par des tableaux mal dépeints. À lui de rétablir la noble vérité. « Comme vous le savez sans doute, les membres de mon espèce sont loin d’avoir acquis la technicité des Génies. Cependant, je peux vous servir autant que mes pouvoirs le permettent. Et c’est certifié sans escroquerie. » Deccio courba l’échine pour lui démontrer qu’elle n’avait rien à craindre. Il n’était pas en position de supériorité et ne souhaitait pas l’être. Ils étaient sur un pied d’égalité, seuls et à l’écart de toute intervention extérieure. « Si je vous dis tout ça, c’est aussi pour servir mes propres intérêts. Je ne vous connais pas, mais j’ai besoin de vous. J’en ai la conviction et je ne vous lâcherais pas. » Il plongea son regard dans le sien, dévoilant un visage ferme et déterminé. « Nous avons tous des rêves. Faites-moi part des vôtres. »


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Ven 15 Mai 2020, 21:21

Les yeux rivés sur les pieds de son sauveur, Kathe replaça de nouveau une mèche de ses cheveux d'un air quelque peu gêné, voire peut-être même intimidée par le grand gaillard torse nu qui se trouvait juste en face d'elle. Évoquant ensuite son compagnon de route, l'attention de la jeune fille se porta alors sur celui-ci. Les yeux vermeils du loup scrutèrent en détail l'inconnu face à lui, tout en captant l'odeur de ce dernier, cherchant à déterminer s'il présentait une quelconque menace. Hélas, à l'image de sa maitresse, Aydan était tout aussi naïf et n'avait encore vu que très peu du monde vaste qui l'entourait. De ce fait chaque être à l'apparence humaine se ressemblait, sans avoir connaissance des penchants malfaisant de certain. Les pensées du loup quant à cet individu allèrent donc jusqu'à la Lyrienne. L'idée qu'elle en tira se résuma en un seul mot : Confiance. Ayant porté secours à la jeune fille, l'homme ne pouvait être mal intentionné.
Affichant ensuite un petit sourire à la question de son sauveur, Kathe lui répondit avec un ton assez enjouée, toute contente de parler de son compagnon.

"Aydan ? Il m'a sauvé la vie lorsque j'étais enfant et depuis on se quitte plus. Et puis... Ma famille élève divers animaux depuis des années alors cela aide un peu..."

À l'évocation de sa famille, elle détourna brièvement le regard, partagée entre honte et fierté d'être un membre de celle-ci. Inspirant et expirant brièvement, l'adolescente laissa ses pensées de côté, revenant plutôt sur le beau jeune homme face à elle. Celui-ci lui proposa alors de la conduire en sécurité, car les Terres Arides recelaient bien des dangers pour les voyageurs non avertis. Marquant un court instant d'hésitation, la Lyrienne n'eut pas le temps de répondre que son sauveur vint la prendre par la main pour l'entrainer avec lui. À ce simple contact, les joues de l'adolescente s'empourprèrent un instant le temps de s'habituer à la chaleur de sa paume.
S'ensuivit alors une longue escapade à travers divers sentiers assez abrupt. Même si Kathe avait la jeunesse de son côté, elle eut bien du mal à suivre son nouveau compagnon de route, mais fort heureusement ce dernier était là pour l'aider durant cette ascension, curieuse de leur futur destination

D'une main tendue, Kathe accepta sans broncher l'aide du jeune homme. Atteignant enfin le sommet. Essuyant la sueur ayant commencée à perler sur son front face à tous ses efforts, l'adolescente prit un instant pour souffler un coup avant de lever les yeux en direction de la vue qui s'offrait à eux. Rien de bien exceptionnel, mais assez pour faire briller son regard et lui faire miroiter mille autres vision bien plus extraordinaire encore. S'asseyant dans un coin suite à la galanterie de son nouveau compagnon, Kathe en profita pour se reposer tranquillement tandis que le loup finit par les rejoindre à son tour. Aidée par son agilité naturelle, Aydan n'avait guère eut besoin d'aider pour gravir le sentier, celui-ci avait même assez d'énergie pour bondir sur le morceau de viande qui fut jeté à son attention, dévorant celui-ci avec gloutonnerie, ne laissant que les os en moins que quelques secondes seulement.
Posés, le petit duo improvisé par le destin put de nouveau discuter tranquillement. Les présentations débutées précédemment prirent alors fin une fois que son sauveur lui communiqua son nom, ainsi que la race à laquelle il appartenait. À cette annonce, la jeune fille se raidit aussitôt. Un Démon, une race maléfique, vraiment ? Kathe eut un moment de doute. Deccio avait l'air si gentil et serviable pourtant, rien à voir avec l'image qu'elle avait des Démons. Des êtres abject et hideux, prêts à vous tuer à la moindre occasion. Se relevant d'un coup l'adolescente ne savait pas trop sur quel pied danser en cet instant, elle hésita entre s'enfuir le plus loin possible ou rester pour affronter ce qui allait suivre. Portée par la curiosité que lui suscitait les paroles de Deccio, Kathe resta à écouter ce dernier. Mais ces mots restèrent assez flous dans le pauvre esprit de la jeune fille, n'étant pas certaine de bien tout comprendre. S'interrogeant, la Lyrienne se mit à questionner l'homme afin d'assimiler un peu mieux ce qu'il venait de raconter.

"Vous... vous avez besoin de moi ? Comment ça ?
Et c'est quoi cette histoire de Génies, eux ils font des vœux je crois, mais vous n'êtes pas un Génie pourtant. Les Démons font des vœux eux aussi ?"

"Rougissant devant le regard de son interlocuteur, Kathe en fut toute perturbée, mais elle pouvait voir dans celui-ci tout le sérieux de ses paroles. Que pouvait-il lui offrir ?"

Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
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Mar 19 Mai 2020, 13:59


« Ce que je peux faire ? Et bien… » Il instaura une pause volontairement persistante. Durant ce mutisme oppressant, ses iris tentèrent de créer un lien hypnotique avec ceux de son interlocutrice. Il ne voulait pas l’intimider. Il cherchait uniquement à jauger sa détermination par la vigueur de leurs âmes respectives. Après quelques secondes, il ferma les paupières, reportant son attention sur le loup. « Je peux vous rendre plus forte. » Un sourire arqua ses lèvres alors qu’il changea de nouveau d’axe visuelle. « J’ai une question pour vous. Souhaitez-vous qu’il vous protège indéfiniment ou comptez-vous lui rendre la pareille ? » Deccio entama les premiers pas afin de supprimer une grande partie de la distance qui les éloignait. Désormais, il lui suffisait de tendre le bras pour l’effleurer d’une tendre caresse. Ou de lui tordre le cou, selon son humeur. En étant aussi proche, la différence de gabarit frappait davantage. Il devait baisser la tête pour lui adresser la parole. « Quelques instants à vous observer suffisent à le comprendre. En continuant à vous réfugier derrière Aydan, vous finirez par y laisser la peau. Et il sera le suivant. Souvent, les liens entre les maitres et leurs animaux sont si forts qu’il est impensable de songer que l'un puisse vivre sans l'autre. J’ai moi-même vécu une épreuve similaire. »

L’éternité n’est pas toujours une bénédiction. Parfois elle se mue en malédiction à cause de la perte subite de membres essentiels de l’équipe. Tout Démon qu’il était, il avait lui aussi connu de sombres périodes, alternant entre joies et tristesses, en passant par la rage et l’affliction. C’était sans nul doute en raison de l’immortalité de certaines espèces que celles-ci finissaient par s’adonner au chaos, parfois de manière extrême. Le sujet méritait débat. Mais il n’était pas ici pour parler philosophie, et encore moins ressasser ce genre de souvenirs profondément enfouis. Il voulait l’aider pour qu’elle l’aide en retour. C’était ça la fonction première des Démons ; recourir au pacte pour servir les autres et préserver les intérêts. « Vous vouliez savoir comment vous pourriez m’assister hmm ? Si je ne m’abuse, vous êtes une Lyrienne de feu. » Comment pouvait-il savoir quelque chose qu’elle n’avait pas encore révélé alors qu’il la voyait pour la première fois ? Deccio avait toujours porté beaucoup d’importances aux détails, sans contexte sa plus grande qualité à ce jour. Il vola impunément la main de la jeune femme, examinant tendrement sa paume avec son pouce.

« Quand j’ai attrapé votre main un peu plus tôt, j’ai senti la chaleur qu’elle dégageait. Or, je ne vois aucune trace de brûlure ou même la formation d’ampoules. C’est un facteur inhérent des débutants dans l'utilisation du feu, ce qui indique une certaine familiarité avec l’élément. De plus, la conductivité thermique est aussi supérieure à la mienne, qui vit pourtant en Enfer. » Peut-être se fourvoyait-il quant à cette déconstruction analytique. Cela lui était déjà arrivé de nombreuses reprises. Mais pour le coup, il était confiant. Le Démon attendait une confirmation de sa part sans réel suspense. « Et puis… » Contournant les doigts de la rouquine avec ses phalanges, il apposa à cette dernière le contact de sa peau en l’accolant à son torse. « La nature m’a fait don d’un corps merveilleux. Il n’est pas encore optimisé pour les combats, mais il peut vous faire passer un moment mémorable en ma compagnie. Sous une tente, à l’état sauvage. Peu m’importe. »

Les Démons répondaient à la cruauté, au cynisme, à la vileté et à d’autres réputations peu recommandables. Mais ils étaient aussi d’excellents amants. Ils consommaient les relations sexuelles de jour et de nuit avec le même sens du devoir que le déversement des vices. Bien que l’un soit plus enrichissant que l’autre sur le plan relationnel. Deccio se sentait l’esprit taquin. Il avait envie de s’amuser, de jouer de sa nature pour l’amener à s’éveiller aux cinq sens. Et si elle était assez curieuse pour aller plus loin, pourquoi pas au sixième. Il approcha ses lèvres des siennes pour lui faire sentir son souffle, mais au lieu d’établir la connexion, il enlaça fermement la demoiselle par la taille. « Accrochez-vous. » Un conseil qu’il valait mieux écouter, car la seconde d’après, il déploya ses ailes rachitiques afin d’occasionner l’essor nécessaire à son décollage. La virée aérienne ne dura cependant qu’un bref instant, puisqu’il déposa Kathe à l’étage supérieur, l’élan ne servant qu’à prendre de la hauteur. D’ici, ils avaient plutôt une belle vue d’ensemble sur le désert des Terres Arides. Une créature décharnée en son centre, elle chassait des petits mammifères d’ordinaire assez véloces pour échapper aux rapaces. Mais pas pour fuir ce prédateur. « Je vais être direct. Pensez-vous pouvoir l’abattre seule ? En fonction de votre réponse, je vous dirais en quoi les Démons sont plus avantageux que les Génies sur le long terme. » Les bras croisés, il se plaça au bord du précipice, considérant la combativité du chasseur. Cela aurait pu lui convenir comme animal de compagnie, mais il convoitait une bête encore plus féroce à dompter. Désormais, la suite dépendait d’elle.


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Lun 25 Mai 2020, 14:28

Le regard vibrant face à son interlocuteur, un mélange de crainte et d'excitation en même temps, la jeune fille attendait en frémissant d'impatiente la réponse à son interrogation. Que ce Démon pouvait-il donc lui offrir exactement ? Allait-il répondre aux désires enfouis de la Lyrienne ? Son coeur battant à vivre allure, le suspense semblait être insoutenable. Enfin le Démon reprit la parole, le souffle de Kathe s'arrêta pendant un instant tout comme les battements dans sa poitrine qui se stoppèrent net. Les simples mots prononcés par Deccio la firent aussitôt jubilés de l'intérieur, ses lèvres s'étirèrent en un rictus des plus satisfait avant de se pincer afin de contenir ce dernier. Passé cet instant, l'adolescente vint poser ses yeux sur son compagnon de route qui resta plutôt placide, piqué lui aussi d'une curiosité naïve. Il était vrai qu'elle comptait beaucoup sur Aydan pour la protéger, depuis son enfance le loup n'avait fait que la protéger tel un ange gardien, lui sauvant la mise à de nombreuses reprise lors de la Rébellion contre l'ancienne reine des Lyrienns. Malheureusement encore dénuée de magie, Kathe n'avait que très peu de moyen pour se défendre, ne pouvant compter que sur ses aptitudes physiques, celles-ci n'étant guère exceptionnelle, de ce fait une personne un minimum entrainé n'aurait fait qu'une bouché d'elle. Mais avec de la magie, la question ne se poserait plus.
Poings serrés et tête baissée, un flux de colère commença à se déverser lentement dans tout son organisme face aux paroles du Démon. Jamais elle ne laissera son compagnon subir un tel sort, Aydan ou quiconque étant cher à ses yeux. Relevant la tête en direction de Deccio, regardant celui-ci d'un air des plus résolues, elle balaya l'air du tranchant de sa main en déclara d'une voix vive :

"Pas question de mourir ! Que ce soit Aydan ou moi ! Je ferais tous pour devenir plus forte et protéger tous mes proches, avec ou sans magie !"

Les yeux brulant de détermination, l'adolescente semblait prête à n'importe lequel des sacrifices pour parvenir à ses fins. Mais qu'avait-elle à offrir en échange de puissance ? Restant à fixer son interlocuteur, les joues rouges et le regard plein de colère, celle-ci se mua subitement en surprise ponctué par un brin de timidité. Le coeur de la jeune fille se mit alors à s'emballer sous le contact du doigt de Deccio contre sa paume. Chaud, doux et agréable, toute la rage venait soudainement de quitter son corps, s'adonnant au plaisir coupable qu'elle ressentit en cet instant. Comme hypnotisée, Kathe observait le Démon avec envie tout en buvant les paroles de celui-ci.
Elle, une Lyrienne du feu ? Comment pouvait-il le savoir alors que même elle n'en savait absolument rien. Mais face aux explications de son sauveur, tout cela semblait tellement logique et indéniable. Bafouillant comme seule réponse, la jeune fille ne pouvait ni affirmer ni réfuter les dires de l'homme, d'autant qu'elle était assez perturbée du fait d'être aussi proche physiquement d'un membre du sexe opposé. Ne quittant pas des yeux le corps de son interlocuteur, ses doigts se mirent à frémir contre son torse et son coeur s'emballa de plus belle suite à ses paroles. Rouge comme une pivoine, Kathe se sentit étrangement fébrile, prête à s'abandonner lorsque le souffle chaud du Démon effleura ses lèvres. Les yeux clos, la jeune fille attendit le contact avec un mélange de crainte et d'impatiente. Mais contre toute attente, elle se retrouva soudainement collée contre le torse du Démon avant que celui-ci ne décolle soudainement dans les airs. Poussant un petit cri de surprise, l'adolescente suivit aussitôt le conseil de Deccio et s'accrocha fermement à ce dernier.

Rouvrant les yeux, ne restant pas bien loin du Démon, la bouche de la jeune fille resta béa face au paysage qui s'étendait à perte de vue devant ses yeux, admiratives. D'ici elle pouvait voir la totalité des Terres Arides, au loin le Volcan Ardent se dressait tel un titan, régnant en maître sur ce territoire. Plissant les yeux, Kathe aperçue même le début du Berceau Cristallin, là d'où elle venait. Elle en avait fait du chemin jusqu'ici.
Suivant ensuite le regard de son sauveur, la Lyrienne vit l'infâme créature en pleine chasse. Même d'ici elle lui faisait froid dans le dos, celle-ci n'aurait certainement fait qu'une bouchée de l'adolescente. Ainsi, à la question du Démon, elle secoua doucement la tête pour signifier qu'elle n'était nullement capable d'en venir à bout.

"Mais... Vous pensez pouvoir me rendre assez forte pour réussir à la tuer toute seule ?"

Collé à son interlocuteur, Kathe leva alors les yeux vers celui-ci, attendant sa réponse, les lèvres pincées et quelque peu frustrée qu'il n'y ait pas eu de suite à leur précèdent échange. Sentant encore son souffle chaud contre ses lèvres.
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Jeu 28 Mai 2020, 22:27


Alors c’était son dernier mot ? Sans le savoir, Kathe venait de grimper dans son estime. La lueur dans son regard délivrait enfin ce qu’il tenait à voir depuis le début de leur rencontre : le courage d’aller de l’avant. Sa détermination semblait sincère. Deccio appréciait ce genre de personnes. Elles pouvaient le tirer vers le haut et inversement, et c’est ce dont il avait le plus besoin en ce moment. Quoiqu’il en soit, sa satisfaction provoqua l’apparition d’un nouveau rictus. « Cette flamme, elle n’est pas seulement qu’une grossière signature magique. Elle est aussi ancrée dans votre personnalité. Vous êtes probablement quelqu’un de très spontanée. C’est le type de femme que j’affectionne le plus. » La froideur glaciale, très peu pour lui en effet. Même s’il séduisait du matin jusqu’au soir, il ne mangeait pas à tous les râteliers pour autant. Le Démon savait se tenir. On pouvait dire qu’il avait des exigences en la matière, et pour le coup il devait le reconnaître, son interlocutrice rentrait dans ses critères. De plus, elle avait passé son test avec succès. En estimant ses capacités à sa juste valeur sans chercher à l’impressionner et à foncer tête baissée sur la créature, elle marquait des points. Elle était assez sagace pour qu’il se refuse à l’abandonner à son sort. « Si j’en suis capable ? Ça ne fait aucun doute. Est-ce que ce sera long et douloureux ? Absolument. Existe-t-il un chemin plus facile ? Incontestablement. » Les démons ne pouvaient pas répondre à toutes les requêtes d’un claquement de doigts.

Malencontreusement ou heureusement, ils devaient suer eau et sang pour servir les bénéficiaires des pactes. En fonction des possibilités et des propensions naturelles de chacun, cela était plus ou moins simple selon les désirs exprimés, mais même le Monarque Démoniaque avait pour obligation de régler soi-même les volontés de chacun. Toutefois, les arrangements avec ce dernier étaient rarissimes. Dans les circonstances actuelles, Deccio avait néanmoins les moyens pour agir. Il était temps de lui indiquer la nuance avec les êtres éthérées. « Comme je vous l’ai dit plus tôt, les génies pourraient vous rendre plus fortes instantanément. Seulement, il faut être une personne avertie pour marchander avec. Dans notre cas c’est différent. Si vous faites appel à moi, je deviendrais votre serviteur jusqu’à ce que j’aie accompli ma mission. Nous serions donc amenés à nous voir régulièrement. Évidemment, si vous ne me supportez pas, cela s’apparentera à un supplice. Dans le cas contraire… » Il recolla son corps au sien, ses hanches se resserrant sur sa croupe tandis que ses doigts glissèrent le long des bras de la demoiselle. Il amorça ensuite une sorte de balancement avec son bassin qu’il rythma à la cadence de ses pas, s’imprégnant d’une douce musique imaginaire. Ses lèvres entrèrent finalement en contact avec la peau de son cou qu’il roua de baisers passionnés. Durant cet échange lascif, ses mains prirent possession de la taille de Kathe qu’il maintenait fermement tout contre lui. Son souffle à destination de son oreille, il chuchota. « Pensez-vous seulement pouvoir m’oublier au terme de cette journée ? Soyez sincère. »

Destiné à la faire réagir, il espérait pouvoir lui tirer les vers du nez. Peut-être était-ce un peu présomptueux de sa part que de songer qu’il pouvait la marquer d’une façon ou d’une autre, mais il ferait tout pour y parvenir. Avant de la laisser répondre, en guise d’ultime bravade, il tourna la jeune femme dans sa direction, et sans même solliciter son avis, l’embrassa avec frénésie. Le baiser fut maintenu assez longtemps pour qu’il puisse prendre son visage à pleine main et y aller encore plus franchement, sans que rien ne puisse le dissuader de reculer. Lorsque ce dernier cessa malgré tout, Deccio resta avare de paroles durant quelques secondes avant de lécher le pourtour de ses lèvres. « Plutôt pas mal. » Ça ne faisait plus aucun doute. En passant une nuit avec elle, il serait pleinement épanoui. Mais pouvait-il seulement se permettre de franchir le pas maintenant ? Le plaisir devait toujours venir après le devoir. C’était sa ligne de conduite. Celle dont laquelle il ne dévierait jamais. C’est pourquoi il creusa de nouveau de la distance, pour en partie ne pas succomber. « J’aurais aimé pouvoir continuer à vous découvrir dans tous les sens du terme, mais je dois absolument faire quelque chose qui me tient à cœur avant ça. » Retrouver sa trace incluait de demander de l’aide à une personnalité plutôt atypique. Il n’était pas certain de pouvoir en revenir vivant. « Vous pouvez m’accompagner si vous le souhaitez, mais je ne garantis pas votre survie. Je vous le déconseille même fortement. Ou alors je peux vous indiquer un chemin sûr pour que vous puissiez vous en sortir sans encombre. À vous de voir. » Quel que soit son choix, elle avait toutes les cartes en main pour le retrouver puisqu’elle connaissait à présent son nom complet. Une simple invocation et il serait de retour. Pour sa part, il devait s’éclipser avant que la nuit ne daigne tomber. A moins qu’elle n’ait d’autres arguments à lui soumettre pour qu'il s'éternise davantage.


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Jeu 04 Juin 2020, 00:38


Restant proche de son sauveur, quelques centimètres seulement les séparant l'un de l'autre, la jeune fille ne pouvait s'empêcher de rougir face aux paroles de celui-ci. Jamais on ne l'avait ainsi flattée, ni même porté autant d'intérêt qu'en cet instant précis. Toute ouïe, Kathe buvait chaque mot du Démon, comme hypnotisé, voire charmée, par ce dernier. Son regard posé sur l'homme, elle attendit avec impatience la suite des évènements et de savoir comment il allait pouvoir la rendre plus forte.

Les explications arrivèrent et apparemment, un certain temps allait être nécessaire, comme le lui expliqua Deccio. Ce dernier ne pouvant exaucer son vœu instantanément, contrairement au pouvoir bien connus de tous des Génies. De ce fait, la Lyrienne et le Démon allaient devoir se côtoyer pendant un certain temps plus ou moins long. Le Démon devenant son serviteur. L'idée ne déplaisait absolument pas à la jeune fille, car l'homme était des plus charmants, mais aussi des plus désirables avec son corps de rêve, le tout lui faisant tourner la tête. Le souvenir de la chaleur de son corps contre le sien et son souffle contre ses lèvres, sans suite hélas, si frustrant et enivrant à la fois. Mais l'homme répondit finalement à ses désirs et tout deux se retrouvèrent à nouveau collés l'un contre l'autre. Retrouvant le contact avec son sauveur, le petit coeur de Kathe s'emballa aussitôt à cette simple proximité entre eux et ses joues s'embrasèrent littéralement, suivi aussitôt par un long frisson venant parcourir son corps entier.
Totalement à la merci du Démon, la jeune fille ne pouvait plus s'échapper désormais et même si elle le voulait, l'homme la tenait fermement sous son contrôle. Soudain, un bref cri de surprise s'échappa d'entre ses lèvres lorsque celles de Deccio vinrent se poser contre son cou, tendre et tellement sensible. Tête penchée sur le côté, les yeux clos, Kathe commença à s'abandonner doucement au plaisir en poussant des soupirs lascifs à chacun de ses baisers. Lui susurrant ensuite des mots à l'oreille, le simple son de sa voix la fit frissonner, même si elle ne comprit pas immédiatement le sens de ses mots. Mais aussitôt que celui-ci prit sens dans son esprit, elle fut quelque peu prise au dépourvu par la question du Démon, la Lyrienne rouvrit doucement les yeux en bafouillant, le regard baissé et hésitante sur la réponse à donner. L'oublier, cela elle n'était pas prête. Mais était-ce bien la réponse attendue par son interlocuteur. Kathe ne voulait pas non plus se montrer trop facile, hélas comment ne pas résister face à se déferlement de nouvelle sensation.

"Je... heu... je..."

À peine eut-elle ouvert la bouche que celle de l'homme vint aussitôt prendre possession de cette dernière. Surprise, les yeux de Kathe s'écarquillèrent d'étonnement tout en poussant un petit gémissement de protestation, bien vite étouffé pour laisser place à des gémissements de plaisir cette fois-ci.

Quelque peu prise au dépourvue au départ, elle finit par savourer pleinement le doux contact des lèvres du Démon contre les siennes. Comme premier baiser, la jeune fille n'était absolument pas déçue, loin de là. Mais malheureusement le contact se stoppa aussi vite qu'il était arrivé, du moins au goût de Kathe qui en redemandait silencieusement un autre. Le visage en feu, le souffle court, elle observait Deccio avec envie et un soupçon de déception se lut soudainement sur son visage, lorsque celui-ci déclara devoir s'éclipser tout en marquant la distance entre eux. Se mordillant les lèvres afin de retrouver le goût de celles du Démon, la Lyrienne répondit timidement.

"Que... qu'est-ce que vous avez à faire ?"

S'avançant alors d'un pas, elle tenta de réduire la distance qu'il venait d'instaurer.

"Qu'est ce qu'il y aura de si dangereux sur votre route ? Vous ne pouvez pas m'emmener dans vos bras en volant comme tout à l'heure ?"

De nouveau un pas afin de se retrouver au contact avec Deccio, elle poursuivit timidement, tête baissée.

"Enfin si jamais...Où pouvons-nous nous retrouver dans ce cas ? Et si jamais vous devez vraiment partir est-ce que... l'on ne pourrait pas s'embrasser une fois encore avant ? Je... juste une dernière fois..."

Levant alors les yeux vers son interlocuteur, elle le regarda avec envie et le joues encore rouges de leur précèdent baiser. Totalement ouverte au désir en cet instant, Kathe n'était absolument pas certaine de l'être autant à leur prochaine rencontre.

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Dim 07 Juin 2020, 13:11


Ce qu’il devait réaliser était on ne plus responsable et de surcroît prioritaire à toutes formes d’amusements jacentes autour de lui. L’argent, la gloire, le pouvoir : tout ça passait au second plan, bien que tous requis au remboursement de sa dette. Deccio se voyait comme la racine d’un arbre, à la fois dérobé aux yeux de tous et fondamental pour nourrir l’équilibre des forces. Faible d’apparence, la volonté du prince déchu demeurait indéfectible malgré les désagréments qu'il subissait à longueur de journée. L’urgence pour un être pourvu de l’éternité pouvait paraître dérisoire en comparaison des réserves dont ils disposaient. Mais le temps était le même pour tous. Et puis qui sait jusqu’à quand celui-ci perdurera. Toute chose avait une fin. Les Dieux non plus ne dérogeaient à la règle. Kathe devait comprendre en quoi un acharnement obstiné pouvait tout supplanter, y compris quand tout semblait perdu. Le Démon leva la tête vers les cieux lorsqu’elle le questionna vis-à-vis de son dessein, sa crinière blonde se basculant vers l’arrière. « Je dois retrouver mon frère disparu. » Sa frimousse affichait une insolente présomption, tandis qu’il glissa son index sous le menton de la Lyrienne pour rehausser son visage et la fixer dans les yeux.  « Nous avions beaucoup de respect l’un pour l’autre malgré nos nombreuses querelles. Si je renonçai à lui, je crois bien que je n’aurais plus aucune estime pour moi. Et oui. Comme vous pouvez le constater, même les horribles Démons écoutent parfois leurs cœurs. » C’était d’ailleurs plus fréquent que ce que les idées reçues laissaient croire à ce sujet. Les enfants de l’Oeil n’étaient pas à cent pour cent composés de gènes malfaisants résolus à tout brûler sur leur passage et à baiser tout ce qui bouge par simple désir de mesurer leur égo.

Ils assumaient occasionnellement des visages plus humains, enclins à porter secours à ceux qui entraient dans leur cercle très fermé des proches. Deccio comptait pour beaucoup sur son flair légendaire pour entrevoir la vraie nature des individus qu’il côtoyait pour la première fois. Et en ce qui concerne les aléas climatiques, pouvait-il seulement lui en parler ? Il agrémenta sa réponse d’un sourire mutin. « Actuellement, je peux tout juste léviter. Et encore, mes trajectoires sont incertaines. Je n’ai pas la force pour protéger quelqu’un d’autre que moi. C’est la raison pour laquelle il vous faut prendre vos responsabilités et vous entraîner à la survie. » Effectivement, la pérennité de chaque personne était entre ses propres mains. Il pouvait l'orienter dans la bonne direction, lui inculquer ses méthodes de travail et potentiellement l’accompagner dans ses folles aventures où la croissance était conséquente, mais pas l’escorter au moindre signe annonciateur de détresse. Sa main trébucha alors sur son épaule afin de la tirer une nouvelle fois contre lui. « Toutefois, avant d’accepter votre requête, j’ai une dernière chose à vous montrer. Et puis, si vous voulez vraiment me revoir, il faudra convenir d’un pacte, sans quoi nos chemins risquent de ne pas s'entrelacer avant très longtemps. Voire plus jamais.  » Ils pouvaient aussi se contenter d’une simple nuit de folie et décider de disparaitre chacun de leur côté à dater de la fin des réjouissances. Mais cela ne dépendait plus de lui. Il proposait des services, mais il n’obligeait personne à y faire appel.

Quoiqu’il en soit, le renard des Enfers accola une fois de plus ses lèvres sur les siennes, plus pour lui donner un avant-gout du baiser qui conclurait leur accord que pour l’embrasser fougueusement en cédant ses droits à son côté le plus hostile. Il effleura toute la longueur de son bras pour venir attendrir sa main et la mener là il le voulait. Ayden pouvait évidemment les suivre s’il le souhaitait. La nuit approchant à grands pas, Deccio savait parfaitement où achever la soirée. En contrebas, dans un endroit reclus introuvable pour ceux qui n’étaient pas adeptes de ces sentiers, il s’enfonça dans la gorge cavitaire d’une immense vallée désertique. De nombreuses lucioles, plus grosses que des chats planaient dans les airs pour dégager la noirceur des ténèbres qui commencèrent à s’installer. Celles-ci révélèrent d’ailleurs la présence de plusieurs individus dont la plupart sombraient dans l’alcool. Plus loin, un groupuscule était amassé autour de deux combattants qui s’affrontaient dans les règles de l’art ; celle du plus fort. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il semblait se dérouler plusieurs duels et jeux récréatifs en parallèle. « Voici le repère de ceux qui veulent se surpasser en se confrontant à leurs frayeurs et leurs vulnérabilités. Ici, tout le monde peut devenir quelqu’un du moment qu’il a quelque chose à parier. Ce n’est ni plus ni moins qu’une reproduction miniature des Grands Sports démoniaques ouverts au public. » Évidemment, il ne l’amenait pas là par hasard. Il avait un autre projet pour elle. Ce dernier lâcha sa main et lui fit front. « J’aimerais m’assurer que tu es digne. Digne de mon intérêt pour toi. Pourras-tu surmonter les épreuves que je t’imposerais ? Ou préfères-tu faire demi-tour ? Tu es seule maîtresse de ton destin. Si tu réussis, je t'appartiendrais pour la nuit. » Une carotte en guise de compensation, de quoi faire avancer les plus insubordonnés. Les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer, à moins qu’elle se retire. C’était une sorte de tradition initiatique visant à savoir jusqu’où elle pouvait aller.


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Mar 16 Juin 2020, 23:49

Postée devant son sauveur, à peine quelques centimètres les séparant l'un de l'autre, l'adolescente fixait ce dernier avec envie et admiration. Attendant impatiemment à ce qu'il réponde aux nombreuses interrogations de la jeune fille. La première réponse arriva et ne fit que questionner encore plus la jeune fille. Pourquoi voulait-il donc le retrouver ? Par amour, par vengeance, ou bien pour tout autre sordide raisons ? Un petit cri de surprise lui échappa lorsqu'elle sentit le doigt de son interlocuteur se mettant à glisser sous son menton. Celui-ci poursuivit ses explications et celles-ci ne manquèrent pas de la surprendre à nouveau. Comme beaucoup, Kathe pensait que les Démons étaient dénués du moindre sentiment, ne pouvant aimer et n'ayant aucune compassion, n'étant voués uniquement au Mal et rien d'autre. Apparement, elle se trompait et ceux-ci semblaient éprouvés autant de choses que n'importe lequel être vivant dans ce monde. L'admiration de l'adolescente pour Deccio ne fit alors que grandir une nouvelle fois.

Une moue déçue tira alors le visage de la Lyrienne. Le Démon ne pouvait malheureusement pas la prendre dans les airs avec lui, tout en insistant sur le fait qu'elle devait s'entrainer afin d'être à même de survivre dans la nature sauvage de ses terres. Pourtant, Kathe ne faisait que s'entrainer tous les jours, que ce soit à l'académie ou chez elle. Mais le soucis majeur restait qu'elle n'avait encore jamais connue de véritable situation de combat, d'autant que son compagnon restait à ses côtés pour se débarrasser du danger, voire plutôt à l'éviter. Ses petits poings se serrèrent un instant en pensant à sa propre faiblesse. Fallait-il qu'elle s'entraîne plus encore, qu'elle laisse Aydan de côté lors de ses expéditions ? Deccio pouvait-il réellement la rendre plus forte et comment ? Toutes ses questions furent balayées lorsque son sauveur vint la coller à nouveau contre lui, la chaleur de son corps étant des plus agréables et apaisante pour la jeune fille, tout comme ses paroles qu'elle buvait telle une élève docile.

Hochant vivement la tête, Kathe accepta de suivre le Démon sans broncher, bien décidée à faire tout ce qu'il fallait pour combler ses propres faiblesses. Les lèvres de l'être maléfique se posèrent ensuite de nouveau contre les siennes, comme elle l'avait quémandée. Le doux contact réveilla tous les sens de la jeune fille et se laissa aller à celui-ci bien que fugace. Se mordillant les lèvres, Kathe en voulant encore un autre malgré tout, tel un enfant devant des confiseries elle en désirait jusqu'à l'indigestion. Prenant sur elle pour ne pas sauter au cou de Deccio, elle se laissa guider par celui-ci tout en se questionnant sur l'endroit qu'il voulait lui montrer. Descendant de leur perchoir, l'adolescente ne put s'empêcher de fixer son regard sur les muscles saillant de Deccio qui se contractaient et roulaient à chacun de ses efforts.

Arrivés en contrebas, le Démon amena ses deux convives dans un lieu des plus particulier, voire quelque peu incongrus pour la jeune Lyrienne. Ici et là, elle remarqua plusieurs individus accrochés à une bouteille ou un verre, d'autre s'adonnaient apparemment à divers jeux, mais ce qui attirait le regard de Kathe se fut cet attroupement qui semblait captiver toute la foule. Trop petite, elle ne put voir exactement ce qui se passait, mais elle devina un semblant de cercle au centre duquel avait l'air de se mouvoir deux autres personnes. Hélas rien de bien concret pour savoir ce qui pouvait bien se passer. Se fut Deccio qui lui donna en partie la réponse, bien qu'assez flou encore dans l'esprit de l'adolescente. Les Grands Sports démoniaques ne lui évoquait absolument rien malheureusement. Dans tous les cas, le Démon l'avait mené dans ce lieu afin qu'elle puisse se surpasser et ainsi faire un premier pas sur la voie de la force qu'elle désirait tant acquérir. La flamme de la volonté brûla alors dans son regard suite au défi que lui lança son interlocuteur, même si ses joues roussirent soudainement face aux derniers mots de celui-ci. Essayant d'éteindre le feu de ses joues, Kathe répliqua alors à voix haute :

"Non ! Si je suis venue jusqu'ici c'est certainement pas pour faire demi-tour ! J'affronterai n'importe laquelle des épreuves que tu m'imposeras !"

Et sur un ton plus bas cette fois-ci :

"Mais heu... faudra faire quoi ? Et puis... C'est quoi les Sports démoniaques ? Je connais pas du tout."

Passant un bras derrière la tête, la Lyrienne eut un sourire un peu gênée devant sa méconnaissance du peuple des Démons
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Sam 20 Juin 2020, 16:46


Répondre par l’affirmative aux provocations de Deccio pouvait s’avérer une bonne chose. Mais aussi une très mauvaise. Penchant la tête sur le côté, il dévisagea la jeune femme pour essayer de s’expliquer ce qui la poussait à cautionner cette folie. En principe, il estimerait son attitude comme étant des plus honorables, mais cette fois, il lui fallait quelque chose de bien plus consistant qu’une once d’impertinence et qu’un brin d’impétuosité pour le convaincre. Kathe faisait elle des efforts dans le but de faire bonne impression ? Était-ce là une véritable volonté de sa part de s’émanciper ? Ou bien pire, prenait-elle les revendications du démon à la rigolade ? Quelque soit ses expectatives et la légitimation à toutes ces questions, la compensation qu’il promettait ne lui tomberait pas tout cuit entre les lèvres. Le renard jouait avec des règles que peu de personnes étaient aptes à suivre en raison de leur sévérité. Il bravait l’interdit en prévision de s’élever vers des rangs hors d’atteinte dans les délais classiques. C’est ce qui distinguait les prodiges des gens plus ordinaires.

Comment se définissait la Lyrienne et de quel camp voulait-elle faire partie ? Il allait bientôt le découvrir en mettant les pieds dans le plat. Et afin de résoudre cette subtile équation, rien de mieux que de trancher dans le vif du sujet en lui soumettant son premier examen. Ce dernier l’invita au milieu d’une arène, mais pas une arène où les groupes étaient ramassés non. Celle-ci se trouvait légèrement plus loin, avec aucune âme apparente pour les observer, supputant que ce serait plus simple pour elle dans un premier temps de se priver de public. Il s’agissait d’une petite plate-forme surélevée, d’une faible étendue. « Les Sports Démoniaques, plus communément appelés les Grands Jeux de la Mort sont de féroces compétitions qui nous opposent à nos pairs. L’adresse, la force, la vitesse, la technique, l’esprit. Elles nous testent sur nos aptitudes et sont extrêmement éprouvantes, aussi bien physiquement que mentalement. En dehors de l’éclipse, c’est lors de cette activité que nous perdons le plus de camarades. » C’est pourquoi ils avaient étés mis à l’arrêt pendant un temps à cause de la récente hécatombe. Avant de relancer cette économie, ils devaient d’abord se reconstruire eux, en tant qu’entités.

Et quoi de mieux pour ça qu’un échauffement ? Deccio monta le premier sur le ring et fit glisser le reste de son accoutrement au sol, à l’exception d’un pagne primitif qui recouvrait l’objet du désir. « Ici, on se bat sans artifices, et avec le moins de protections possible, les vêtements inclus. Déshabillez-vous. » Ordonna-t-il d’un ton ferme. C’était bien sûr non négociable. « Oh, mais vous pouvez garder de quoi dissimuler vos seins et votre entrejambe. Je ne vous imposerais pas notre style de vie. Mettez-vous simplement à l’aise. » Ce n’était pas comme s’ils allaient entreprendre un massage de toute façon. Quoique, avec un peu de recul, la situation et le hors contexte prêtaient à s’interroger. Toutefois, celui-ci survenait toujours après la bataille, jamais avant. Sans quoi il ne ferait plus aucun sens. Deccio étira alors tous ses muscles afin de se préparer à ce qui allait suivre. « Comme tu l’as sans doute déjà compris, c’est contre moi que tu vas devoir lutter. Mais pas n’importe comment. En fait, nous allons tous les deux avoir un handicap. » En retirant la ceinture qui retenait son pagne, celui-ci s’effondra aussitôt pour laisser l’animal à l’air libre. Mais Deccio s’en fichait, il n’avait aucune pudeur et pas la moindre gêne vis-à-vis de son corps.

Les vêtements qu’ils portaient habituellement n’étaient qu’un paraître pour se fondre dans la société et respecter leurs législations. Rien de plus. Cette ceinture se scinda en fait en deux turbans, dont une qu’il garda pour lui et le second qu’il confia à Kathe. « Nous allons tous deux nous bander les yeux. Se priver du sens sur lequel nous comptons le plus est un excellent moyen pour faire fonctionner ceux qui sont sous-exploités. Le toucher, l’ouïe, l’odorat. Apprends à les écouter. Quant aux règles, elles sont simples, celui qui tombe ou qui abandonne a perdu. » Ce premier jeu n’avait rien de très téméraire à priori. Il était même très gentillet pour débuter. De plus, c’était l’occasion pour le démon de révéler toute sa perfidie, et surtout, montrer à quel point il pouvait être d’humeur taquine. Sans plus attendre, il noua le bandeau autour de sa tête, puis se lança le premier à l’assaut, les bras tendus en direction d’un point très stratégique. S’il arrivait à atteindre son but, nul doute qu’il la décontenancerait assez pour la surprendre, se faufiler par derrière, la saisir par la taille et la soulever pour la faire sortir.


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Lun 29 Juin 2020, 17:26


Observant les alentours, l'adolescente se demanda pendant un bref instant ce qu'elle faisait en ces lieux. Entre les ivrognes, leur bouteille comme seule compagnie et les avides de sang et de violence, la jeune fille se sentait comme une intruse au sein de cet environnement si singulier. Après tout elle n'appartenait pas au peuple maléfique des Démons. Reportant ensuite son attention sur Deccio, Kathe attendit que celui-ci lui explique ce qu'il attendait d'elle désormais. Allait-elle devoir se battre contre quelque ivrognes pour lui prouver sa bonne volonté ? N'ayant jamais bataillé qu'avec ces camarades de l'académie, n'avait connue que des petites bagarres d'adolescent et jamais un vrai duel contre un adulte. Cela la rendait bien entendue anxieuse, mais la Lyrienne se devait d'affronter ses craintes si elle voulait progresser et peut-être même attirer l'attention des Éléments.
Suivant le Démon, ce dernier amena la jeune fille à l'écart de la foule, loin des regards, vers une petite estrade ressemblant fortement à une arène. Posé au milieu de cette dernière, Deccio fournit enfin ses explications à l'adolescente. Les Sports Démoniaques, cela ressemblait fortement à une tradition millénaire, féroce et totalement barbare du point de vue de la Lyrienne. Mais peut-être que parmi son peuple, il y avait aussi des choses que d'autres pouvaient trouver totalement aberrant. Kathe garda le silence, bien que d'autres questions lui vinrent en tête, notamment à propos de l'éclipse qui apparemment tuait bien plus de Démons que lors de leurs Sports. Montant ensuite sur le ring, l'homme enleva soudainement une bonne partie de ses vêtements tout en ordonnant à Kathe de faire de même. Surprise, autant par l'ordre reçu que par le geste du Démon et de son corps de rêve, la jeune fille se mit à balbutier, les joues en feu, tout en couvrant machinalement les parties intimes de son corps malgré ses vêtements.

"Je... vraiment ? C'est que... heu... 'fin..."

Fort heureusement, il ne lui imposa pas de se déshabiller totalement, pouvant garder de quoi dissimuler sa poitrine et son entrejambe. Assez réticente tout de même, mais n'étant que tous les deux la jeune fille accepta malgré tout, commençant à enlever une partie de son attirail.

Ses vêtements enlevés, ne lui restait plus que sur le corps une simple brassière ainsi qu'une garçonne afin de cacher le reste de son corps, Kathe monta rejoindre Deccio. Encore assez gênée de se montrer ainsi, elle n'osait pas lever le regard vers son prochain adversaire, car il ne fallait pas être une lumière pour deviner qu'ils allaient s'affronter. Précisant ensuite le déroulement du duel à venir, la Lyrienne poussa soudainement un cri de surprise lorsque les derniers vêtements du Démon tombèrent au sol, dévoilant l'intégralité de son intimité. Rouge comme jamais, l'adolescente venait de voir pour la première fois la virilité d'un homme et elle se força à ne pas lever le regard malgré la curiosité qui la tiraillait. Combattre dans ces conditions allaient s'avérer fort délicat, la concentration de la jeune fille allait en être sévèrement altérée. Mais fort heureusement, le handicap prévu par Deccio allait rapidement régler ce petit détail. Lui confiant son turban, Kathe s'empressa de nouer celui-ci autour de ses yeux, désormais aveugle à toute forme de perturbation visuelle. Mais malgré tout, être privée de la vue restait assez déroutant. Relevant la tête et essayant d'être attentive à son environnement, les sons les odeurs, ainsi que diverses sensations, elle donna le départ à son adversaire en lui indiquant qu'elle était prête à se battre.

Le combat lancé, Kathe se mit en position comme elle l'avait vue tant de fois le faire, que ce soit durant ses entraînements à l'école ou avec sa famille. Ne voyant malheureusement rien, elle essaya de se fier à ses autres sens. Hélas cette opération se trouvait être des plus délicates. Pourtant, lorsque son ennemi se déplaça, la jeune fille crut entendre ses pas contre le sol. Raffermissant ses appuies, elle se tint prête au choc à venir, bras levés pour se protéger. Sentant alors les mains de Deccio sur ses avant-bras, Kathe ne put s'empêcher de pousser un énième cri de surprise avant de contre attaquer en un coup circulaire, balayant l'air devant elle, ne rencontrant que de l'air. Le Démon était face à elle il y a quelques secondes à peine, celui-ci ne devait pas être très loin. La Lyrienne se retourna aussitôt et se mit à foncer droit devant pensant son adversaire proche. Son épaule entra alors en contact avec Deccio, sans savoir ce qu'elle venait de toucher, mais les mains de celui-ci vinrent soudainement lui saisir la taille et commencèrent à la soulever du sol. Se mettant hurler, la jeune fille se mit à se défendre comme elle le pouvait, à coup de poings et de pieds dans tous les sens. Ainsi elle ressemblait à un véritable chat sauvage, prête à griffer et à mordre pour s'échapper de cette étreinte.

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Mer 01 Juil 2020, 23:42


Oh. La jeune femme avait finalement osé se jeter dans la gueule du loup. Les agissements irresponsables de Kathe n’avaient de cesse que de l’égayer, mais c’était encore plus drôle lorsqu’elle prenait des décisions souvent inconsidérées. Il ne fallait pas avoir des années d’expérience pour déduire qu’elle n’en avait aucune, aussi bien dans la survie que dans la guerre. Le plus troublant toutefois, se trouvait dans cette absence complète d’instinct que possédaient normalement toutes les proies. Car, dès le moment où Deccio avait annoncé le début des festivités, il s’était bien gardé de la prévenir qu’il retirait son bandeau. Comment pouvait-elle croire une seule seconde qu’il respecterait les règles qu’il avait lui-même établies ? La tromperie ne tolérait aucun écart. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il se complaisait à la faire tourner en bourrique. Tandis qu’elle était dépossédée de son sens le plus primaire, le renard n’avait aucun mal à la désarçonner en gravitant autour d’elle et en échappant à ses coups fastidieux. Elle n’avait pas la moindre chance de l’atteindre dans de telles conditions. Non seulement il s’était glissé dans son dos pour la saisir par la taille, mais en plus il remonta diaboliquement ses mains jusqu’à sa poitrine pour la serrer sans ménagement. Il palpa ces deux seins sans modération, juste pour le plaisir de la chaleur enivrante qu’il éprouvait à ce moment-là.

Toutefois, avant que le chaton ne décide à sortir ses griffes, il enroula fermement ses bras autour de ses hanches et occasionna un mouvement avec les siennes pour l’expulser hors de la plateforme. À ses yeux, cela pouvait sembler particulièrement cruel, et pourtant il avait été plus que tendre avec elle. Ça ne se reproduirait plus. Le démon n’était pas là pour épargner qui que ce soit. D’autant que rien de tout ça ne lui rendrait service. « Relève-toi. Et retire ton bandeau. » Déclara-t-il comme une suggestion obvie plus que comme une intimation. Elle avait perdu, mais pas pour les raisons qu’elle devait s’imaginer. Il patienta le temps qu’elle se redresse avant de lui faire part de son avis. Deccio lui s’était déjà rhabillé, du moins pour le peu de tissus qu’il portait à l’origine. Il s’étira ensuite, pour bien détendre ses muscles. Lorsqu’elle daigna enfin ôter le bandeau, le vil l’attendit avec une lame de couteau pointé sur sa gorge, le regard noir. Après quoi il rangea l’outil dans sa poche, prenant une grande inspiration. « Tu es stupide. Il n’y a pas d’autres termes. Je pensais que le problème était simplement physique, mais pas du tout. Les failles qui t’entourent sont nombreuses. Bien trop nombreuses. » Même en voulant en rajouter des caisses, il n’aurait pas pu déformer tant que ça la vérité. Elle avait failli à tous les niveaux, et pour qu’elle puisse les combler à l’avenir, il devait être le plus sincère possible avec elle, qu’importe combien il pourrait la blesser avec les mots. De toute façon, elle n’était plus à ça près. Le démon serra fermement son poing avant de l'abattre contre le visage de la rouquine pour la faire valdinguer à nouveau. En conséquence de quoi il frictionna ses phalanges. Il n’avait pas lésiné sur le coup.

Il espérait la stimuler avec cette violence nouvelle qu’il avait étouffée depuis leur rencontre. C’est en la brusquant qu’elle pourrait prendre conscience des faits. « Résumons ce qui s’est passé veux-tu ? Premièrement, tu as suivi un inconnu sur des terres qui te sont complètement étrangères. Deuxièmement, tu as laissé ton animal dévorer de la viande offerte par ce même inconnu. Ce type finit par t’avouer sa nature profonde, mais tu continues de lui faire confiance. En fait, tu le talonnes de nouveau jusque au repère inondé de ses congénères. Mais ce n’est pas tout, puisque tu acceptes de te battre contre lui en approuvant SES règles. » Listé bout à bout de la sorte, il aurait été judicieux d’attendre la chute de cette fumisterie. Si seulement s’en eut été une. À première vue, la scène ressemblait à celle d’un professeur en train de sermonner son élève. Ce qui en soi n’était pas complètement faux. Deccio ne faisait aucune distinction entre les hommes et les femmes. Quelque part, c’était une forme de respect. « Tu comprends maintenant ? Si tu étais tombé sur quelqu’un d’autre que moi, tu ne serais déjà plus de ce monde. Dans le meilleur des cas, tu n’en serais pas ressorti sans traumatisme. » Le renard évolua sereinement jusqu’à elle. Elle pouvait évidemment se venger et se jeter sur lui comme vipère en fin de vie, mais ça ne l’avancerait plus à rien. Il était dans son univers. Contre toute attente, il lui tendit la main. « J’ai vu ce que je voulais voir. Souhaites-tu toujours pactiser avec moi ? Si tu me serres la pince, l’accord sera officiel. Je deviendrais alors ton maitre et je serais lié à toi jusqu'à ce que tu deviennes une vraie plaie pour tes ennemis. Si tu as la moindre question, il est temps de toutes les poser.  » Le Mādiga allait droit au but. Généralement, c’est ce que la gent féminine préférait chez lui.


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Jeu 02 Juil 2020, 21:19


Totalement à la merci du Démon, la jeune fille se faisait totalement malmenée par ce dernier. L'être maléfique en profita même pour lui palper la poitrine sans ménagement, ne faisant que frustrée encore plus la Lyrienne, ainsi qu'à la rendre furieuse. Frappant les airs à droite et à gauche, en haut et en bas, rien n'y faisait chacun de ses coups ne rencontraient que du vide, sans qu'elle ne puisse toucher une seule fois sa cible. Cela paraissait totalement inhumain pour Kathe, car Deccio semblait pouvoir se déplacer sans aucune difficulté, comme si il arrivait à la voir. Peut-être était-ce le cas, un don inhérent aux Démons très certainement. Du moins elle se le persuada.
Mettant finalement un terme à ce petit jeu, l'homme agrippa la petite furie pour aussitôt l'envoyer valdinguer hors de l'arène. Touchant le sol, Kathe fit plusieurs roulé-boulé avant de s'arrêter, crachant et toussant afin d'évacuer les grains de poussières, ainsi tout autres particules, ayant réussi à s'infiltrer dans sa bouche. Restant à terre et malgré l'ordre de Deccio la jeune fille mit un certain temps à se relever, encore toute secouée par cet affrontement au déroulement qui fut absolument sans appel. Gémissant de douleur, elle poussa sur ses bras et réussit à se relever, bien qu'un chancelante. Aussitôt sur pied elle jeta négligemment le bandeau par terre, le regard fureur, avant de déchanter soudainement lorsqu'elle vit la lame à seulement quelques centimètres de sa gorge. Effrayée, Kathe ferma les yeux, tous les muscles contractés en priant pour ne pas mourir maintenant, elle à qui il restait encore tant de choses à vivre. Un mince filet de sueur coula lentement de son front jusqu'à son cou, avant de rouvrir soudainement les yeux aux premiers mots de Deccio. Stupide ? Qui traitait-il de stupide. Elle répliqua aussitôt en criant :

"J'uis pas stupide !"

S'énervant face à cette insulte et devenant totalement furibonde à cause de cette dernière, elle n'aperçue même pas le poing qui s'écrasa sur son joli minois. S'écroulant sur quatre pattes, la gamine toussa bruyamment, sonnée et surprise par ce coup venu de nulle part et qui fut d'une rare violence. Mais celui-ci eut le don de la calmer quelque peu. Toujours au sol et tout en se frottant la mâchoire, elle fixa le Démon qui commença à lui énumérer toutes les fautes qu'elle avait commises depuis leur rencontre. Trottinant jusqu'au côté de sa maitresse, le loup qui était resté à regarder depuis le début, se posa près de cette dernière tel une présence réconfortante pour la jeune fille, mais aussi protectrice en cas de réel débordement.

Restant à fixer le Démon dans les yeux, le regard noir et encore emplit de colère, celui-ci se transforma alors en honte tout en baissant petit à petit pour ne plus fixer que ses pieds. Était-elle vraiment si stupide que cela ? Une pauvre adolescente sans aucune expérience, complètement naïve et seulement guidée par ses hormones qui ne faisaient que bouillonner à cet âge ? Commençant à se recroqueviller sur elle-même, Kathe tenta de retenir les larmes qui ne demandaient qu'à s'écouler le long de ses joues, persuadée de n'être qu'une bonne à rien.
Reniflant bruyamment et essuyant le début de larmes ayant commencé à perler au coin de ses yeux, l'adolescent leva de nouveau le regard vers Deccio qui s'était rapproché d'elle. Voulait-il encore remuer le couteau dans la plaie, ou au contraire venir en aide au pauvre chaton éperdu qu'elle était devenue. Un soupçon de surprise passa alors dans ses yeux avant que ceux-ci ne viennent soudainement briller d'une détermination retrouvée. Elle ne devait pas être un cas si désespérée que cela, les mots du Démons l'ayant en quelque sorte requinquée.
Agrippant alors la main tendue de Deccio, Kathe s'aida de cette dernière pour se relever, tout en ajoutant :

"D'accord !"

De nouveau sur pied, la jeune fille poursuivit :

"Mais, soit sûr que je prendrais ma revanche un jour et que je deviendrais une véritable plaie pour toi aussi."

Un petit rictus étira ses lèvres, tandis qu'une lueur de défi brilla dans les yeux cuivrés de la Lyrienne. Mais celle-ci s'effaça aussi vite qu'elle apparut, remplacé par un regard gêné. Sa main libre vint frotter l'arrière de son crâne tout en questionna le Démon en toute innocence.

"Et heu... On commence quand du coup ?"

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Sam 04 Juil 2020, 17:38

Qu’elle ait enfin daigné saisir de quoi il en retournait, c’était presque inespéré pour le Démon. La mépriser avait, semble-t-il, ravivé une flamme sur le point de s’éteindre. Et cette étincelle de lucidité prendrait tout son sens une fois qu’ils seraient passés aux choses sérieuses. Il n’y avait rien de plus déplorable que ceux qui rejetaient les remises en question. Au moins sur ce point, elle obtenait la note maximale. Elle ne se laissa pas non plus consumer par de la fierté mal placée, supportant plutôt bien les critiques malgré son tempérament rebelle. Quelle drôle de femme ! Oh, ce n’était pas péjoratif. Il trouvait même l’ensemble original, un peu comme lui. En plus de ça, elle n’était pas du tout rancunière, ce qui arrangeait d’autant plus ses affaires étant donné son aversion pour les futilités puériles. Ce bénéfice ne serait pas vain. Puisqu’elle semblait dans de bonnes dispositions pour pactiser avec lui, Deccio mit aussitôt en place le rituel approprié pour valider ce dernier. D’un geste lent de la main qu’il éleva dans les airs, un parchemin magique se forma entre ses doigts. Il s’agissait du contrat qui mentionnait toutes les clauses concernant leurs engagements. De sa dextre libre, il signa en bas de page avec un magnifique D, suivi de son nom complet. « Je récapitule : jusqu’à ce que tu sois assez forte pour te débrouiller sans aide extérieure, nous serons liés l’un à l’autre par ce serment qui m’obligera à toute loyauté envers toi. En échange, tu deviendras ma servante. Qu’importe quand, comment et où. Dès que j’aurai besoin de toi, tu devras te plier à mes exigences. » À l’instant où elle apposerait sa propre marque, le pacte sera scellé et ne pourra être rompu avant son achèvement.

En ce qui concerne les questions, elle ne semblait pas vouloir s’encombrer des détails. Et tant mieux. Elle aurait tout le loisir de comprendre son fonctionnement avec le temps puisqu’ils seraient soumis à se revoir dans tous les cas. Deccio tenait cependant à clarifier un point. « Qu’on soit bien d’accord. Je ne deviendrais pas ton esclave. Je ne serais pas ton protecteur non plus, mais je ferais tout ce qu’il faut pour convertir tes forces en faiblesses, et ce quoiqu’il m’en coûte. Sauf ta mort bien sûr. » Personne ne voulait voir ses clients trépasser, et surement pas lui. Un échec était un échec de trop. Ils ne se quantifiaient ni se mesuraient d’une quelconque manière. Ils existaient, un point c’est tout. C’était du moins la philosophie du renard. Il recourait déjà à des méthodes très élitistes en temps normal, ça n’était pas pour fléchir après tant de belles promesses. « De toute façon, il est fort probable que tu ne te rendes même pas compte de tes progrès. » Les aventures qu’il vivait la plupart du temps étaient dues soit à ses dissipations, soit à la malchance. Dans les deux cas, il trouvait constamment un moyen pour s’en dépêtrer et gagner en puissance. Mais toujours après-coup, jamais de manière à ce que tout soit prémédité. Avec elle cependant, il serait plus disciplinaire, car ils n’avaient pas toute la vie devant eux.

Le Mādiga alla ramasser les vêtements de Kathe pour les lui rendre et lui intimer de se rhabiller. Non pas qu’il était contre de la voir endosser si peu de tissus, mais elle demeurait en milieu hostile avec une armée de Démons à proximité. Si l’un d’eux se décidait — soutenu par l’alcool — à l’agresser et à en faire son nouveau jouet, Deccio ne garantissait pas pouvoir la mettre à l’abri. Il n’était clairement pas de taille pour malmener un groupe à lui tout seul. « Bien. Mais nous allons vraiment devoir nous quitter à présent. L’examen n’a que trop duré, et toi comme moi avons d’autres choses à faire. » Évidemment, il ne pouvait pas la laisser dans le coin, d’autant plus qu’elle n’avait surement aucun moyen de se repérer pour retourner là d’où elle venait. Il se blottit donc contre la Lyrienne, la serra fermement dans ses bras et déploya ses ailes pour la reconduire dans les airs et revenir au point de départ, où tout avait commencé. « Je te conseille de faire demi-tour à partir d’ici et de repartir comme tu es arrivé. Il va bientôt faire nuit, et je ne donne pas cher de ta peau si tu persistes à vouloir passer tes vacances en ces lieux. » Le Démon s’écarta avant de se retirer avec une humble révérence pour évoquer sa reconnaissance. Il ne lui exprima rien d’autre que ce que voulait bien laisser paraitre son visage. Il frappa de ses ailes pour décoller — encore — et disparut au loin, dans la pénombre.


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[Q] - La piqûre du flatteur est toxique, mais pas mortelle | Kathe |

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