Partenaire : Kathe
Intrigue/Objectif : Syrianne se fait malmener par un Déchu de la Colère qu’elle a provoqué et Kathe intervient pour la sortir de là. La Lyrienne va apprendre à la Magicienne à se défendre par elle-même physiquement, sans aucune aide magique.

Le soleil était au plus haut lorsque Syrianne sortit de son dernier cours de la matinée. Deux très longues heures de philosophie durant lesquels le professeur avait tenté d’expliquer à ses élèves comment trouver leurs propres limites, apprendre à ne pas les dépasser ou encore à les forcer pour se connaître plus en profondeur et ainsi, s’améliorer. Ce n’avait pas été inintéressant, loin de là, mais avec la faim d’une fin de matinée, suivre jusqu’au bout la longue partie théorique avait été un défi pour la Magicienne et l’ensemble des autres élèves. Désormais, elle avait un peu de temps devant elle pour déjeuner et se reposer un peu avant la reprise. Pour le moment, elle ne pensait pourtant ni à manger, ni à se poser. La jeune fille n’avait pas vu le bout du bec de son compagnon depuis la veille au soir, ce n’était pas vraiment alarmant, cela arrivait quelque fois, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’être inquiète. Elle comptait faire le tour des jardins et de tous les endroits où elle serait susceptible de le trouver, en train de chasser tranquillement un moucheron ou de faire une sieste à l’ombre et à l’abri dans les branches d’un arbre. C’était sûrement la raison de son absence… Mais Syrianne n’arrivait pas à s’en convaincre totalement. Quelque chose, un pressentiment, la poussait à fouiller partout après son ami à quatre pattes.

Milo était une espèce chimère entre un petit moineau et un rongeur. Il avait la capacité de voler mais aussi de sauter avec agilité. Le petit-être, qui tenait dans la paume des mains jointes de Syrianne, se nourrissait en général d’insectes et de graines, ainsi que des miettes de sa maitresse. Le petit gourmand raffolait finir les biscuits et autres sucreries en tout genre… D’ordinaire, il rentrait en même temps que la Magicienne, quand les cours étaient terminés. Mais hier soir, il n’était même pas revenu pour dormir dans le petit nid de sa confection, installée juste au-dessus du lit de Syrianne. Elle n’y avait pas trop prêté attention sur le coup, fatiguée. Maintenant elle regrettait de ne pas avoir chercher à savoir où il comptait aller plus tôt. Elle n’aurait pas eut à courir sur tout le campus avec son anxiété sur les bras. Elle donna un coup de pied dans un caillou pour faire passer sa frustration. Elle n’avait pas que ça à faire ! Du moins c’est ce qu’elle pensait pour arrêter d’imaginer des scénarios catastrophe où Milo serait blessé ou pire, en captivité ou dévorer par un autre spécimen. Une manière comme une autre d’exprimer son stress, en plein déni…

La Magicienne ne se doutait pas encore que son intuition était fondée. Elle arriva à un endroit où des tables avaient été aménagée en extérieur pour permettre aux étudiants de faire leur repas à plusieurs tout en profitant de la météo clémente lorsque remarqua que Colin, un étudiant Déchu et membre de l’Obsidienne, qui passait sa vie à faire sentir aux autres à quel point tous lui étaient inférieurs, tenait quelque chose dans son poing fermé. Elle ne tilta que quand elle vit au loin les deux petits points rouges des plumes de Milo, implantée dans son crâne et lui servant à percevoir les ondes sonores. Son coeur s’arrêta le temps d’un battement et elle se mit à courir dans la direction de Colin. Il était entouré des deux autres imbéciles dont Syrianne n’avait pas retenu leur nom, ils n’étaient là que pour rire, frapper dans leur poings et soutenir aveuglément leur chef qui ne les voyaient que comme des petits toutous à son service. La Magicienne les trouvaient tous les trois complètements idiots et leurs comportements absurdes. Elle n’aurait certainement pas adressé la parole à la troupe si le Déchu n’avait pas enlevé son compagnon.


« Eh ! Colin, qu’est-ce que tu fais avec Milo dans les mains ? » L’animal en question piailla un coup, à demi-étouffé. Syrianne compris que c’était un appel à l’aide et elle en eut le coeur brisé. D’un autre côté, son sang ne fit qu’un tour. Elle tenta de libérer l’oiseau en forçant Colin mais il était plus grand qu’elle et beaucoup plus fort.

« Qu’est-ce que ça peut te faire ? Il sifflait et ça m’a énervé. Alors je fais en sorte qu’il se taise. Il saoule tout le monde ici, de toute façon ! » Ses deux acolytes hochèrent la tête et personne d’autres aux alentours ne se sentit d’intervenir. Les colères de Colin était redoutée et connue à Basphel, il portait bien son péché, celui-là… « Pourquoi, c’est ton doudou ? » dit-il en ricanant, toujours suivi par ses deux chiens de garde.

« Qu’est-ce que ça peut te faire, à toi ? Relâche-le, immédiatement ! » Le groupe de trois se mit à rire bruyamment.

« Regardez-la, la mignonne et toute petite faiblarde Magicienne ! Elle essaie de me donner des ordres ! J’ai presque envie de te tirer les joues, tellement t’es pas crédible. Alors bouge. »

« Non seulement je te donne un ordre, mais en plus je vais le répéter ! Alors lâche-le maintenant ! » Emportée par la colère qu’elle ressentait elle-même, Syrianne balança son pied dans le tibia de Colin. Sur le coup, il relâcha sa prise sur Milo qui s’envola à tire d’ailes, peu enclin à refaire l’expérience d’être coincé dans les mains gigantesques et moites du Déchu. Syrianne n’avait pas beaucoup de force, mais elle avait découvert par une expérience fortuite, que ce point précis était sensible. Alors certes, elle avait fait libéré son Compagnon, mais à présent, elle se retrouver avec un Ange Déchu de la Colère qui piquait une crise, suivi par deux molosses qui retroussaient les babines eux aussi. Elle leur sourit, avec un air innocente, et tenta de fuir à son tour. Mais elle n’avait pas été assez rapide… Tic et Tac l’attrapèrent chacun par un bras, l’empêchant de bouger au maximum. Elle tenta bien de se débattre, mais elle ne touchait même plus le sol…

« Lâchez-moi, bande de gros lards ! »

Elle se retrouva ainsi prisonnière à la place de Milo, face à un Colin rouge de rage et qui craquait ses doigts.

« Tu crois que tu vas t’en sortir comme ça, sale peste ? » siffla-t-il entre ses dents. Syrianne ne  se laissa pas abattre pour autant et dans sa témérité habituelle, lui cracha au visage. Elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds, pas même pas des gros durs ! Même si elle allait sans doute en payer le prix… Elle ne baisserait pas la tête face à ce gros plein de soupe, foi d’Hydrangea ! Elle ne ferma même pas les yeux lorsque le poing de Colin se leva au-dessus de sa tête, prêt à entrer en collision avec son visage.

Post I - 1120 mots

La matinée était déjà bien avancée lorsque la jeune adolescente put enfin sortir de son cours. Celui-ci étant des plus ennuyant au possible. En même temps, Kathe ne comprenait absolument pas la moitié de ce que le professeur avait raconté durant ce dernier. Comment pouvait-elle rester concentrée dans ces cas-là ? Impossible et ce malgré les conseils et nombreux coups de pouce de son camarade Galan pour l'aider. Ainsi, elle avait passée la majeure partie du cours à compter le temps qui défilait en espérant une sonnerie salvatrice qui ne venait jamais, jusqu'à maintenant. Libérée, la Lyrienne s'empressa de rejoindre l'extérieur afin de prendre un bon bol d'air pur. Elle détestait être enfermée dans une pièce à ne rien faire, préférant largement bouger et se dépenser dehors. Par ailleurs, l'après-midi à Basphel était souvent dédié aux activités d'extérieur, les cours préférés de Kathe à n'en pas douter. Mais pour le moment son ventre criait famine, en véritable adolescente la faim la tiraillait à chaque moment de la journée.
Habituellement, la jeune fille mangeait avec Galan et ses autres camarades de projet, en allant ensemble se servir à la cantine ou s'acheter leurs repas dans l'un des divers commerces aux alentours. Cette fois-ci, Kathe avait décidée de ne pas les accompagner, laissant à son ami la charge de choisir son repas pour ce midi. Confiante, l'adolescente savait que Galan allait lui prendre des choses qu'elle appréciait tout particulièrement. Elle ne s'en faisait absolument pas sur ce point-là.

Allongée à l'ombre d'un arbre, patientant tranquillement jusqu'au retour de ses camarades, Kathe profita de ce moment de calme afin de se vider la tête et l'esprit. Essayant d'oublier tous ces chiffres, ces lettres et ces mots qu'elle voyait en cours et qui lui donnaient un horrible mal de crâne rien que d'y repenser. Fermant les yeux, l'adolescente eut durant quelques instants un pur moment de sérénité, entre sommeil et éveil. Elle se sentit tout simplement bien, loin des problèmes de la vie de tous les jours. Hélas cela ne dura guère longtemps, car des cris non loin vint aussitôt la sortir de sa rêverie. Encore un groupe d'élèves à se chamailler pour un oui ou un non ? Se relevant doucement et époussetant son uniforme, la jeune fille chercha du regard l'origine de tout ce raffut. Elle n'eut pas à chercher longtemps, un peu plus loin, au niveau des tables mises à disposition des élèves pour ceux désirant, comme elle, déjeuner à l'extérieur. Là, une jeune élève qui semblait se disputer avec un autre garçon accompagné de deux de ses copains très certainement. Kathe pensa que la scène se passerait toute seule et qu'ils allaient arrêter leurs enfantillages, mais malheureusement la situation se mit à dégénérer lorsque la petite blonde frappa le garçon dans le tibia. Aussitôt, celle-ci chercha à s'enfuir, hélas elle fut rattrapée par les deux acolytes accompagnant le Déchu, qui l'attrapèrent par les bras, l'empêchant ainsi de fuir. Immobilisée et sans aucune échappatoire, le garçon fut bien décidé à lui faire payer cette insolence.
Un profond soupir s'échappa alors d'entre les lèvres de la Lyrienne, tandis qu'elle ramena ses cheveux en arrière afin de les attacher en une queue de cheval. Ceci fait, elle se mit à charger tout droit en direction des fauteurs de trouble. À pleine vitesse, elle bondit soudainement dans les airs en criant :

"FERMEZ…"

Mettant alors sa jambe et son pied en avant, ce dernier vint percuter violemment l'épaule du Déchu, ce qui l'envoya valser sur plusieurs mètres. Le tout en finissant sa phrase précédemment commencée :

… LÀ !!! "

Atterrissant alors souplement face à la jeune blonde et ses deux geôliers, Kathe profita de la surprise de ces derniers pour aussitôt envoyer un coup de pied sans retenu dans les parties intimes de l'un d'eux. La réaction ne se fit pas attendre, plié en deux il était totalement KO. Le second eut, peut-être, un peu plus de chance. Encore abasourdi par cette furie qui venait de débarquer et du sort de son camarade, celle-ci ne lui accorda aucun répit et lui fonça dessus en venant le plaquer au sol, suivît de près par une bonne droite bien placée qui allait lui garantir un bon gros bleu pour le lendemain. Éloignant ensuite une mèche rebelle rousse de devant ses yeux et en se frottant les mains, Kathe se tourna alors vers la jeune fille, un sourire des plus satisfait s'affichant sur le visage de la Lyrienne.

"Ils l'ont bien mérité, selon moi. De toute façon les garçons sont tous des idiots si tu veux mon avis."

Tendant sa main, elle poursuivit :

"En tout cas ça va ? Il te voulait quoi ces gros lourds ?"

La jeune femme attendait le coup venir et mordre la peau de son visage. Elle aurait sans doute un oeil au beurre noir qu’elle devrait expliquer et aller faire soigner, mais c’était toujours moins douloureux que de se laisser écraser par des gens qui s’imposaient par la force. Elle n’avait que peu d’estime pour ce genre de personnes… La loi du plus fort n’était pas celle qui primait, pour elle, mais plutôt celle du plus malin. Elle ne l’avait pas été forcément en provoquant Colin, mais là c’était sa fierté qui avait parlé plus fort que son intellect… Perdre la face, très peu pour elle ! Au moins, elle savait Milo en sécurité, c’était le plus important. Il n’était pas aussi résistant qu’elle, un petit moineau, écrasé par un grand nigaud n’aurait rien pu faire. Elle pourrait toujours se plaindre à des professeurs et elle ne s’en priverait pas d’ailleurs, peu importe les conséquences. Si c’était la guerre à long terme qu’il cherchait, il ne savait pas encore à qui il avait à faire. Elle ne le mettrait pas au tapis donc un combat à main nues, mais elle trouverait un autre moyen, Syrianne était pleine de ressource et surtout, extrêmement créative.

Elle réfléchissait déjà à un moyen de ridiculiser le Déchu et sa troupe à l’aide d’un piège créait avec des pentacles quand un cri stoppa net le mouvement de l’adolescent. Il vola dans les airs, à plusieurs mètres de Syrianne, alors même que son poing n’avait pas atteint sa cible. Surprise, elle regarda l’autre adolescente sauvage qui venait de lui épargner un visage tuméfiée. Elle était… Admirative et surexcitée en même temps. En à peine quelques minutes, elle avait mit Colin au tapis et un de ses sbires était déjà plié en deux pendant que l’autre se prenait une raclée. C’était tellement impressionnant ! Elle avait presque envie d’encourager l’héroïne du jour en criant, mais elle préféra se retenir pour ne pas envenimer la situation. Colin se relevait déjà au loin, en s’aidant d’une main appuyée contre une des tables qui avait subit les dommages de sa chute. Il était tellement en colère qu’il aurait pu se mettre à bouillir et fondre. Elle préféra pourtant ignorer la menace et ramener son attention envers la jeune femme rousse. Elle n’avait rien d’une armoire à glace et pourtant elle venait de mettre trois géants à terre ! C’était incroyable, extraordinaire, fantastique ! Elle répéta d’ailleurs ces adjectifs à voix haute, encore sous l’effet de l’adrénaline.

Sa camarade de classe paraissait totalement sereine en plus de ça. Elle avait provoqué Colin mais ça n’avait pas l’air de lui traversait l’esprit ni de la troubler outre mesure. De toute façon, vu ses capacités, elle pouvait se défendre quoi qu’il arrivait ! C’était plutôt lui qui allait devoir faire attention à elle. Elle souriait à Syrianne qui lui rendait bien, plus à la manière d’une jeune fille en train de regarder son idole pour la première fois. Et c’était un peu le cas, elle venait de se faire une fan en la personne qu’était Syrianne.

« Tu m’étonne qu’il le méritait ! Ils maltraitent toujours les plus jeunes ou les plus faibles qu’eux. Ils venaient de prendre mon Compagnon, Milo en otage, parce qu’il sifflait ! C’est un moineau, évidemment qu’il siffle ! » Elle prit la main tendue vers elle dans les siennes et la secoua de haut en bas avec peut-être un peu plus d’entrain que nécessaire. « Si je vais bien, c’est grâce à toi. Je m’en serais sortie avec un jolie bleu au pire, mais je préfère éviter quand même ! Merci beaucoup ! Si je peux me permettre… Tes techniques étaient phénoménales ! Où est-ce que tu as appris à faire tout ça ? J’ai eu l’impression que tu venais du ciel quand tu es tombé sur Colin, à couper le souffle ! »

La Magicienne aurait bien continuer éternellement si Colin n’était pas intervenu, une main contre ses côtes. Ils devaient au moins en avoir une ou deux de fêler. Et c’était bien fait pour lui.

« Tu t’en es sortie cette fois, mais si tu crois que c’est fini, Hydrangea, tu te trompe ! » hurla-t-il de loin à travers la foule qui observait la scène.

« Cause toujours, morue ! » lui répondit-elle sans se démonter. Il tilta devant l'insulte, peu recherchée en plus de ça pour être bien plus blessante, mais n'osa pas approcher à nouveau de celle qui avait été son bourreau. Il fit demi-tour, suivit de ses éternels chiens de garde, chacun boîtant pour une raison différente. Syrianne était bien contente ! Elle devrait surveiller ses arrières et garder un oeil plus attentif sur Milo, mais s’il croyait qu’elle allait attendre de se faire battre… Il faisait une grosse erreur ! La Magicienne avait beau paraître douce, gentille et peut-être même fragile de prime abord, mais si on la cherchait un peu, elle pouvait devenir sournoise au possible. Il n'allait pas tarder à découvrir cette facette pourtant bien cachée de sa personnalité.

« C’est gentil de ta part d’être intervenue, en tout cas. Si je peux me permettre… Je ne me souviens pas de ton nom, ni même de ton visage pour être tout à fait honnête. Je m’appelle Syrianne Hydrangea, je suis Magicienne, membre de l’Étain en dernière année. Et toi, qui es-tu ? »

Post II - 880 mots

Après son intervention héroïque, le jeune fille se tourna vers sa camarade, faisant fi des garçons qui agonisaient juste à côté. Une main tendue vers celle-ci afin de l'aider, Kathe vit les étoiles briller dans ses yeux d'ambre, en se demandant ce qui lui valait autant d'admiration de sa part. À vrai dire, la Lyrienne était juste intervenue pour avoir un peu de calme et aussi pour se défouler. Mais plus important encore, elle ne pouvait pas laisser une fille se faire maltraiter par des garçons se prenant pour les plus forts. Apparemment, tout avait commencé à cause d'un oiseau faisait trop de bruit pour les trois brutes, sauf que celui-ci appartenait à la jeune fille. Elle avait donc simplement cherchée à protéger son compagnon tout comme n'importe qui l'aurait fait.
Par la suite, la Magicienne serra vivement la main tendue de Kathe, peut-être un peu trop d'ailleurs. Elle semblait déborder d'énergie apparemment, un peu comme sa camarade Lyrienne. D'ailleurs, celle-ci se sentit quelque peu gênée face aux compliments dont elle la gratifia. Les yeux légèrement fuyant, une main se frottant la nuque, l'intéressée répliqua sans grande conviction.

"Hé bah… Je sais pas trop… Je m'en suis senti capable de le faire c'est tout…"

Aucune modestie dans sa voix, elle-même ne savait pas comment elle avait réussi ce coup-là. En voyant l'une de ses cousines peut-être? Apparemment l'une d'entre elle était aussi farouche que Kathe. Une véritable boule de nerfs d'après sa famille, hélas cette dernière n'était actuellement plus de ce monde. En y repensant, Lysandre était certainement celle qu'elle admirait le plus après Astrid.
Kathe poursuivit, sur un ton plus serein désormais.

"Puis bon, si tu veux mon avis, avec ce genre de lourdaud vaut mieux employer les grands moyens sinon ils ne comprennent rien."

Sur ces mots, elle en profita pour cogner ses deux poings l'un contre l'autre, tout en jetant un regard mauvais en direction des deux garçons, précédemment mis à terre Ces derniers commençant à se relever en vitesse afin de s'éloigner de la folle qui les avaient agressés. Courant, ils rejoignirent leur acolyte, Colin, se trouvant non loin de là. Celui-ci se tenait les côtes avec une expression de souffrance sur le visage. Apparemment le coup de pied de la jeune fille avait été plus efficace que prévu. Bien fait pour lui pensa-t-elle. Il le méritait bien. Malgré tout, il trouva la force de menacer la jeune Magicienne en lui promettant de se venger un jour ou l'autre. En réponse à cette menace, la Lyrienne fit mine d'avancer dans leur direction en prenant un air menaçant. La feinte fonctionna, ponctuer d'une insulte bien sentit de sa camarade, et le trio s'empressa de faire demi-tour, la queue entre les jambes et sans demander leur reste.

Finalement, le spectacle finit, la foule qui s'était peu à peu accumulée s'en retourna à leur occupation précédente. Désormais un peu plus tranquille, les deux filles purent faire un peu plus connaissance. La Magicienne commença par se présenter, Syrianne de son prénom, une Magicienne du département de l'Étain. Pas étonnant qu'elles ne se connaissaient pas vu qu'elles n'appartenaient absolument pas au même département, ni à la même année. Après il était plutôt difficile de connaître tout le monde au vu du nombre d'étudiant à Basphel.
Se raclant doucement la gorge, Kathe se présenta à son tour.

"Enchantée ! Moi c'est Katheleen Blaise, mais Kathe c'est plus court. Je suis une Asgjës, une Lyrienne qui n'a pas encore eut sa communion, je sais pas si tu connais ?"

D'un ton plus bas, elle ajouta :

"C'est-à-dire que je ne peux pas utiliser de magie encore, du coup c'est pour ça qu'il faut bien se défendre autrement."

Affichant un mince sourire l'air presque désolé de cette situation, elle poursuivit sans trop s'attarder sur ce détail. Celui-ci étant un véritable souci pour elle, car sans son Qyndily Mantris elle ne pouvait prétendre à être une Lyrienne à part entière.

"Et sinon je suis membre du Charbon. D'ailleurs mes collègues de projet devaient revenir avec de quoi manger, mais ils n'ont pas l'air d'être revenus encore."

À ces mots, son ventre se mit à gargouiller fortement, tirailler par une faim qui ne pouvait attendre plus longtemps.

"Mmh… Tu as déjà mangée toi ? Je t'avouerai que je meurs de faim. Tu ne veux pas qu'on aille manger ensemble ? Tu connais un bon coin ou manger ? Si tu veux mon avis je trouve qu'on ne mange pas assez à la cantine de l'école."

« Oui, tu en es capable et tu t’es lancée ! Tout le monde n’aurait pas ce cran là, même avec les capacités nécessaires. En plus de ça… Wouah, tu es tellement puissante ! Moi par exemple, j’ai juste eu assez de force pour lui mettre un coup de pied bien placé, pas de quoi le faire voler. Il a lâché Milo et ses deux gardes du corps m’ont chopé. À partir de là, j’étais coincée… Et sans toi, j’aurais fini dans le même état que ces imbéciles ! »

Kathe était totalement impressionnante pour Syrianne. Elle trouvait Kathe bien trop modeste au vu de ce qu’elle pouvait faire. Sa manière de se défendre était au poil ! Elle se demandait bien où elle avait pu apprendre à se battre si bien et surtout, à avoir une telle force de frappe. La Magicienne pouvait à peine pousser les portes les plus lourdes, et encore, elle arrivait à être essoufflée parfois… Pas très glorieux tout ça. Elle possédait même des armes dans sa besace, à la maison, mais elles étaient inutilisables. Syrianne se blesserait plus facilement elle-même avec les lames plutôt que de toucher un potentiel adversaire. Elle s’en servait plus pour menacer, si besoin, et fuir ensuite au plus vite. C’était sa méthode. Aujourd’hui, elle en avait vu les limites…

« Enchantée Kathe. Tu peux m’appeler Syssy, si tu préfère, tout le monde le fait. Si tu veux mon avis… » elle reprit les mots exactes de sa camarade, espérant faire son petit effet. « Tu as parfaitement su palier ton manque de magie. La preuve… Moi, j’en ai trop pour que je puisse la contenir complètement. Certain sort se lance sans mon consentement… Et puis je n’ai pas su me défendre, alors que toi, si ! Je t’avoue que je ne connais pas encore bien les Lyrienns. J’ai entendu parler de votre peuple, bien-sûr, notamment de votre maîtrise des Éléments exceptionnels. En revanche, je ne savais pas que vous deviez attendre qu’ils se manifestent… »

Syrianne faisait toujours preuve d’énormément de compassion. Elle se mettait toujours à la place de l’autre, imaginant leur vie. Et sa vie à elle, sans magie, elle ne pouvait pas l’imaginer. Son empathie était l’une de ses plus belles qualités, par ailleurs. Elle perçut aussi bien la petite pointe de déception quant au manque de magie de Katheleen que le manque de nourriture de son estomac qui se manifestait de manière tout à fait indiscrète. Elle se mit à rire doucement et se décida à accompagner la jeune fille quelque part. Elle lui devait bien, elle qui avait sauvé son visage d’un bleu qui aurait mit des semaines à s’estomper.

« Je n’ai pas mangé non plus. Quand je suis sortie de cours en fin de matinée, j’étais inquiète pour Milo. Heureusement, mon impression y était juste et m’a guidé jusqu’à lui, juste à temps. Il doit s’être réfugiée au fond de son nid à l’heure qu’il est… » 



Elle pensa à ce pauvre petit moineau-rongeur, tout tremblant dans sa chambre. Il était facilement impressionnable et mettait toujours un temps fou à se remettre de ce genre d’expérience traumatisante. Une fois, il avait rencontré une Fae maudite au physique ingrat et monstrueux qui lui avait valut plusieurs jours de tremblements, bien qu’Aura s’était révélée être très douce et sympathique. Syrianne s’en était même fait une amie. Pour Milo en revanche, elle n’avait fait qu’hanter ses cauchemars…

« En ce qui concerne la nourriture en général, j’ai un appétit d’oiseau. Je suis végétarienne en plus… J’évite la cantine parce qu’il y a certaines races qui mangent des paquets de viandes en l’arrachant directement avec leurs crocs, j’avoue que ça me dérange un peu. Mais où que tu veuille aller manger, laisse moi te l’offrir. Je te le dois bien, après tout. Après ça, j’aime bien me poser dans le parc, directement sous un arbre. J’ai un certain lien avec la Nature… J’ai même appris à la créer ! C’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser à ta race, en plus. Mais dis-moi, tu as appris à bouger comme ça à Basphel ou chez toi ? Je ne savais pas que les Lyrienns étaient des pros du combats au corps à corps ! Je suis toujours à la recherche d’un professeur pour essayer de rattraper mes lacunes physiques. Pour le reste, je gère, mais alors niveau muscle… Rien du tout ! J’essaie de me renforcer pour pouvoir voyager, ensuite. Tu compte faire quoi toi, dans l’avenir, après l’école ? »



Syrianne, dans toute sa splendeur. La jeune Magicienne était un peu timide sur les bords et elle mettait un point d’honneur à le cacher. Alors elle ne cessait de parler, de parler et de trouver des sujets de conversations pour éviter les blancs et oublier son malaise lorsqu’elle rencontrait de nouvelle personne. Kathe semblait être ouverte à faire connaissance. La pauvre allait subir la rafale de questions de la part de Syrianne et allait sans doute apprendre toute sa vie de A à Z sur les seules heures du midi.

Post III - 829 mots

Qu'est ce qu'elle était bavarde dite donc ! Ce fut-là l'une des premières choses qui traversa l'esprit de la Lyrienne à propos de Syrianne. Une vraie pipelette, d'autant que ses compliments mettaient Kathe quelque peu d'en l'embarras. Celle-ci n'avait pas autant de cran qu'elle le disait, ni même si puissante que cela. Si tel était le cas, son cousin serait probablement encore de ce monde à l'heure actuelle, élève à Basphel lui aussi, très certainement, tout comme le reste de la famille. Les poings serrés, ces vieux souvenirs firent soudainement remonter un soupçon de rage en elle, rage dirigée contre elle-même et sa propre faiblesse. Bouillonnant pendant un court instant, sa colère s'estompa aussi vite qu'elle fut apparue suite aux paroles de la Magicienne sur sa magie. Celle-ci lui raconta alors qu'elle avait parfois du mal à la maîtriser, pouvant même sortir sans qu'elle le veuille. Cela avait quelque chose d'assez effrayant en y pensant. Kathe s'imagina alors des jeunes Lyrienns ne pouvant contrôler leurs pouvoirs et quel genre de catastrophe cela pouvait occasionner. Peut-être était-ce pour cela que ceux-ci se voyaient dénués de magie au départ, les éléments laissant le temps nécessaire aux Asgjës pour qu'ils puissent maîtriser sans crainte leurs Qyndily Mantris.
Tout un tas de questions se fit soudainement dans l'esprit de la jeune fille, mais celles-ci se révélaient bien trop compliqués pour sa petite tête, plus encore que les Mathématiques auxquels elle ne comprenait déjà pas grand chose. D'ailleurs, son estomac la rappela à l'ordre une fois de plus, toutes ses interrogations pouvaient bien attendre le temps du repas. Répondant tout d'abord à la Magicienne :

"Oui on doit attendre. On appelle cela la révélation le moment ou notre élément se manifeste. C'est un événement que tout le monde attend avec impatiente, mais il est craint tout autant, car on ne sait pas à l'avance de quelle nature sera notre Qyndily Mantris n'y quand il se manifestera… Moi-même ça me fait un peu peur…"

Sur ses propre mots, Kathe baissa la tête, une main posée sur son ventre, avant de reprendre aussitôt.

"Ah ! Super alors ! De souvenir il doit y avoir quelques marchands vendant à manger pour les élèves comme nous qui ne veulent pas aller à la cantine. De la plus petite des faims jusqu'au plus gros des appétits."

Un petit sourire étira alors les lèvres de la Lyrienne, chose assez rare, il fallait dire que la bonne humeur et la curiosité de sa nouvelle camarade devait certainement y être pour quelque chose. D'un signe de main, Kathe invita cette dernière à la suivre alors qu'elle commença à quitter tranquillement la zone.

***

Marchant à côté de Syrianne, des images de son futur repas en tête, la Lyrienne entreprit de répondre aux nombreuses interrogations de sa camarade.

"On ne nous apprends pas à frapper les imbéciles à Basphel, même si, je pense, cela devrait être une leçon obligatoire. Haha !
Enfin bref… Non. Avec ma famille on devait souvent bouger, ma tante était l'une des leadeurs rebelle, avec mon oncle, contre Gabriela. Alors, quiconque ayant un rapport de loin ou de près avec eux faisait une cible de choix pour les agents de l'ancienne Impératrice. Si bien qu'on a du grandir à un moment tendu de notre histoire, il fallait bien qu'on sache se défendre un minimum."

Secouant ensuite doucement la tête, la jeune fille poursuivit :

"Après on ne va pas croire qu'on se bat tous à main nues chez nous. Personnellement je préférai le faire avec une arme, mais sinon chacun à ses spécialités et d'autres sont plus pacifistes. Étonnement je dirais qu'il y a un peu de tout parmi les Lyrienns, ou du moins huit caractères, un peu comme nos huit éléments en somme.
C'est pour ça que certains ne se supportent pas du tout… Comme le feu et la glace par exemple. Ces deux-là ne peuvent absolument pas se voir, même en image."

S'arrêta un instant, elle pointa une enseigne du doigt.

"Celui-là ! Il fait des super sandwichs de la taille que tu veux et avec ce que tu veux dedans, c'est trop cool. Je prendrais ce qu'ils ont de plus gros et le plus garnit possible, j'ai une faim d'ogre aujourd'hui. On ira s'installer au parc après si tu veux.
Après je peux toujours te montrer deux, trois, trucs, mais je ne suis pas une experte non plus en combat et rien ne vient en claquant des doigts. Il faut s'entrainer tous les jours pour voir des résultats apparaître."

S'interrompant alors, elle leva la tête, réfléchissant pendant un instant, ce qui laissa largement le temps à Syrianne d'aller leur prendre de quoi déjeuner.

"Après… Je ne sais pas. J'ai toujours rêvé de pouvoir me balader librement. Peut-être que j'irais faire un tour du monde qui sait."

Cette fois-ci, ce fut un large sourire qui vint étirer les lèvres de la Lyrienne, lui donnant un air des plus radieux, ce qui n'était absolument pas dans son habitude.

« C’est fascinant… » Syrianne n’avait encore jamais cherché à s’intéresser aux autres races que la sienne, du moins dans les détails. Kathe faisait parti des Lyrienns et de fait, posséder toutes les informations sur ce peuple à la maîtrise des Éléments extraordinaire. À côté d’eux, la Magicienne et sa Création de la Nature devait faire bien pâle figure… À chacune des réponses de Kathe à l’une de ses nombreuses interrogations, d’autres questions apparaissaient dans l’esprit insatiable de Syrianne. Elle aurait aimé tout savoir, tout de suite ! La patience n’était pas une de ses qualités, c’était vrai… Mais elle avait été bien élevée. Elle préféra au moins laissait la jeune femme qui l’accompagnait terminer de répondre à la première vague. L’interrompre ne ferait que rendre la conversation chaotique, les informations éparpillées et peut-être même perdues en cours de route. Toujours était-il qu’elle posa les termes de « révélation » et Quyndily Mantris » dans un coin de sa tête, pour plus tard. Ces choses là avaient l’air capital pour les jeunes Lyrienns dénués de magie. Ils attendaient sans doute cette évènement comme la Magicienne rêvait et redoutait ses premiers bals dans la Haute Société de sa race.

Les deux élèves avancèrent tranquillement sur les sentiers de l’île suspendue, à la recherche de quoi satisfaire leur faim. Surtout celle de Kathe, en réalité, qui semblait avoir besoin d’énormément d’énergie ! Peut-être que cela jouait aussi, pour la différence de force qui les séparer toutes les deux. Syrianne ne mangeait pas de viande, mais elle comblait facilement ce manque de protéines par différentes graines et plantes. Pourtant, elle ne mangeait jamais énormément et ne ressentait presque pas la faim. Si ce n’était pas un besoin physiologique, elle s’en passerait bien. Sauf peut-être pour la galette des neiges, succulentes. Tandis que sa nouvelle amie continuait de parler, Syrianne, attentive, notait mentalement chaque point sur lesquels elle voulait en savoir plus, pour y revenir par la suite. Notamment cette histoire de l’ancienne Impératrice Gabriela et des rebellions. Note à elle-même pour plus tard : s’inscrire à des cours de géopolitique. C’était tout de même terrifiant. Kathe avait du vivre une bonne partie de cette guerre opposant les Lyrienns d’Éléments différents, voir des horreurs et peut-être même avoir perdu des proches. Ce n’était pas étonnant qu’elle soit capable de se défendre contre des idiots, après avoir vécu tout ça. 

Cette histoire d’Éléments d’ailleurs, et de caractères, surpris quelque peu Syrianne. C’était assez dur à concevoir pour elle, vivant parmi les Magiciens, peuples ouvert d’esprit dans son ensemble et bienveillant, que les membres d’une autre race, soi les Lyrienns, puissent se détester à ce point à cause de leur nature respective. Ne pouvaient-ils pas se tolérer ? La question était autrement plus compliqué que la manière dont Syrianne percevait le problème, étant encore bien trop naïve pour ce monde cruel.

« D’accord, ça me convient ! C’est moi qui paie, en remerciement » rappela la Magicienne avant de se tourner vers l’homme qui tenait le stand. « Bonjour monsieur ! Je prendrais un demi sandwich. Auriez-vous du pain à la farine d’épeautre ? J’aimerais du beurre de cacahuète, du fromage de chèvre ainsi que des pousses de soja. » Le mélange paraissait peu ragoûtant, vu comme ça, mais Syrianne l’avait composé de manière à ingurgiter le plus de protéines végétales possibles. Elle récupéra sa pitance, surprise du format d’une moitié seulement. Elle n’était pas certaine de pouvoir avaler le tout sur le seul repas du midi… « Et toi, qu’est-ce que tu veux ? » Elle laissa Kathe passer commande, les yeux ronds face à l’ampleur de son repas. Elle aurait pu tenir deux jours avec, elle en était certaine ! Mais peu importe. L’important était de le partager ensemble. Syrianne régla la facture et se dirigea naturellement vers le coin de verdure qu’elle avait l’habitude de fréquenter.

« Qui ne rêverait pas de voir le monde qui nous entoure ? J’espère que l’on se croisera, durant nos voyages initiatiques, dans ce cas ! » Son ton était toujours sincère et enjouée. Elle sourit à Kathe et lui proposa de s’installer dos à un arbre imposant pour déjeuner. Assise en tailleur, la Magicienne lissa la jupe de son uniforme pour éviter qu’on ne voit ce qu’elle ne souhaitait pas montrer à tous. Elle croqua une fois dans son sandwich, mâcha lentement pour absorber le plus de nutriments possibles, et pris une grande inspiration. On aurait dit qu’elle se préparait à faire un discours…

« Alors, Kathe… Tout d’abord, sache que je serais ravie et honorée que tu m’apprenne les bases de ce que tu sais sur le combat. Je n’ai aucune notion de toute façon, ça ne pourra que m’être utile ! Pour ce qui de l’entraînement quotidien, tu n’auras qu’à me donner des directives et je les suivrais à la lettre. Il faut absolument que je m’endurcisse ! » Ses yeux brillaient, encore une fois. C’est dingue comme son visage pouvait être expressif. Un panneau lumineux et clignotant avec les lettres du mot « MOTIVATION » aurait pu apparaître sur son front, tant c’était flagrant. « Mais avant de passer à la pratique, j’ai encore tout une tonne de questions à te poser ! J’ai cru comprendre que vous ne choisissiez pas votre Élément. Comment c’est possible ? Il n’y a pas de facteur héréditaire ? C’est totalement aléatoire ? Oh, et puis, je suis désolée. Je ne savais pas que tu avais appris à bouger de cette manière dans le but de survivre. Je n’ose même pas imaginer ce qu’a été ton enfance… » Syrianne avait aussi cette incroyable capacité de passer du coq à l’âne. Son enfance à elle, avait été si douce… Elle aurait aimé prendre Kathe dans ses bras pour lui transmettre toute son affection, bien que ça n’aurait pas amoindris la douleur ses souvenirs difficiles. Elle ne le fit tout de même pas, pas sûre que ce soit appropriée alors qu'elles se connaissaient à peine. « Le gouvernement à changer, depuis, il me semble. Mais je ne sais pas grand chose sur ce nouveau Souverain. Tiens, quel Élément te plairait, à toi ? Je ne suis pas Lyrienne, mais j’apprends à maîtriser un peu la Nature, de mon côté. C’est très pratique, pour ma famille ! Ils sont tous jardiniers, je ne sais plus si je te l’ai dit. La magnificence de nos Hortensias et leur diversité et reconnu sur toutes les Terres Magiciennes et aux alentours du Lac Bleu, d’ailleurs ! »

Syrianne parlait plus qu’elle ne mangeait. En réalité, elle s’arrêtait dans son monologue uniquement pour reprendre son souffle. Son pauvre sandwich, tout juste entamé, attendait patiemment d’être dévoré.

Post IV - 1084 mots

Marchant côte à côte en se racontant leur vie, surtout celle de Katheleen face aux questions de Syrianne, les deux jeunes filles trouvèrent alors de quoi satisfaire leur appétit après cette dure matinée. Arrivées devant l'échoppe, la magicienne se proposa de payer pour toutes les deux, afin de remercier sa nouvelle amie pour lui avoir épargnée un mauvais quart d'heure. Celle-ci fut quelque peu surprise du geste, mais elle la laissa faire. Cela lui faisait toujours un peu plus d'argent de poche, déjà que ses parents ne lui en donnaient guère. Après tout ils payaient déjà sa scolarité, la Lyrienne n'avait donc pas de raison de payer pour quoique ce soit en rapport avec cette dernière. Dommage, car il y avait pourtant de nombreuses choses à acheter dans les commerces proches de l'académie, et pas seulement de la nourriture. En parlant de nourriture, vint le tour de Kathe pour sa commande. Ayant une faim de loup, elle s'en donna a cœur joie sur le choix des garnitures. Deux gros demi sandwich, l'un avec du poulet l'autre avec du bacon, le tout accompagné de fromage, de beurre et toutes autres choses contenant le maximum de calories. Le meilleur des repas pour une adolescente en pleine croissance. Le temps de régler l'addition, les deux étudiantes marchèrent ensuite en direction du parc le plus proche afin d'y manger tranquillement.

Arrivées au parc, les deux filles s'assirent toute deux en tailleur, voyant ensuite Syrianna lisser les pans de sa jupe Kathe en fit de même. Ayant toujours du mal à s'habituer à son uniforme, la Lyrienne oubliait parfois ce léger détail. Par ailleurs, elle préférait largement porter des pantalons, car ceux-ci étaient bien plus pratiques, plus esthétique de son point et ils évitaient ce genre de détail gênant que pouvait apporter les jupes.
Finalement, correctement installée, Kathe ne perdit pas une seule seconde et commença immédiatement à dévorer son sandwich. Tout en mangeant telle une ogresse, elle écouta son amie lui parler. Cette dernière lui demandant de lui apprendre les bases du combat afin de mieux se défendre. La jeune Lyrienne avait peut-être fait une trop forte impression à sa camarade, car Kathe n'avait guère suivie d'entrainement particulier. Seul les aléas de la vie lui avaient permis d'être ce qu'elle était maintenant. Celle-ci voulut lui dire la vérité, mais en voyant les yeux brillants de la magicienne elle n'avait pas le cœur à lui briser ses espoirs. Elle pouvait bien trouver quelque chose à raconter. Au moins les bases comme elle lui avait dit. Mais avant de pouvoir lui apprendre quoique ce soit, voilà que Syrianne la mitraillait de nouveau avec une tonne de question sur les Lyrienns et sa vie en générale. Kathe y répondit avec joie, n'ayant guère d'autre occasion de parler d'elle en toute liberté.

"Bah… Concernant les éléments je n'en sais trop rien. Il y a peut-être un peu des deux. Je sais que mon père est de l'électricité, tout comme ma tante et deux de mes cousines… Il y a peut-être un lien, mais c'est peut-être un pur hasard aussi."

Une pause, le temps de dévorer une autre bouchée de son sandwich, avant de poursuivre aussitôt, la bouche pleine.

"Oh t'en fait pas on habitait à Extalia chez ma tante, loin de la guerre, on étaient plutôt protégés, même si on étaient jamais à l'abri de quelque chose."

Comme la mort de son cousin, mais de ceci Kathe se garda bien de le mentionner.

Bah je t'avouerais que moi non plus j'y connais pas grand chose, je sais juste qu'il doit être de l'élément de la terre je crois. Au moins on sera tranquille, ceux-là ils causent pas trop de soucis.

Elle pouvait toujours se tromper, mais de réputation les Lyrienns de la terre n'étaient guère les plus hostiles et entretenaient des relations assez neutres avec le reste des autres éléments. Vint ensuite la question que la jeune Asgjës se posait depuis sa plus tendre enfance. Quel Qyndily Mantris désirerait-elle. Lâchant son repas pendant un instant, la jeune fille sembla réfléchir intensément à la question. Laissant passer de longues secondes, Kathe finit alors par répondre.

"C'est difficile d'y répondre. Un élément qui me permettrait d'être une grande guerrière je dirais. Le feu ou l'électricité s'y prête plutôt bien, mais bon encore de l'électricité ça va commencer à faire beaucoup… Peut-être le feu du coup… Enfin je verrais bien le moment venu."

Peut-être bien le feu finalement, ces derniers étaient prêts à faire la guerre pour un oui ou pour un non, alors ils devaient certainement être entrainés. De plus, en pensant à eux, elle avait l'image de son oncle et d'une autre de ses cousines en tête, tout deux aussi féroce l'un que l'autre d'après ses souvenirs. Finissant alors son sandwich, Katheleen poussa un petit soupir de satisfaction et posa alors une question qui lui trottait dans la tête depuis un moment.

"Et au-faite. Les Magiciens ils savent faire de la magie non ? Tu pourrais m'en montrer un peu ? J'uis vraiment curieuse.
Et sinon… C'est quoi un Hortensia ? Ça se mange ce truc ?"

C'était maintenant au tour de la Lyrienne de faire sa curieuse et de poser plein de questions, elle oublia même qu'elle devait apprendre les bases du combat à Syrianne.

HRP: