-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Q] - Combattre le feu par la folie | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 23 Juil 2020, 23:47


Intrigue/Objectif : Certains comportements déviants étant perçus au sein d'un Royaume, Deccio est chargé d'enquêter et d'agir en conséquence avec l'aide de quelques Mādiga.



L’acier se ficha dans la cervicale du vaincu, dont la tête chut sur sa rotule, ravageant son faciès buriné. Ôtant sèchement son arme, il la projeta en arrière pour abattre un autre adversaire. Il conjura le coup de poing suivant en s’évadant sur le côté, rendant à son confrère la monnaie de sa pièce en l’accablant de la même frénésie. La chaîne qu’il avait tissé sur ses phalanges lui servait à décupler sa puissance. Il acheva sa série en tranchant la gorge de l’ultime dissident, ce dernier s’effondrant dans les organes et les tripes de ses anciens camarades. Ce combat à sens unique pouvait paraitre impressionnant, mais il ne défendait aucune dignité. Ces Démons étant largement inférieurs à lui, il n’avait eu aucun mal à les conduire dans un piège pour faire irruption et terminer proprement le travail. Deccio étudiait la stratégie depuis quelque temps. Il s’était découvert une nouvelle passion et ne comptait plus exclusivement sur la vigueur de ses muscles. Elle était nécessaire, mais sans apport pour l’exploiter, elle ne rimait à rien. Technique, puissance et stratagème. Il n’y avait rien de plus à retenir pour entrer dans le panthéon des Héros. Enflammé par un cœur vaillant, le renard adorait mettre à profit ses connaissances pour les perfectionner et les corriger si besoin. Et c’est pourquoi il s’était rendu dans le Royaume de Laiṅgika. Car il ne pouvait trouver nulle part ailleurs meilleur camp d’entrainement. Il y avait toutefois une autre raison pour laquelle il appelait à être là, et celle-ci concernait les ordres directs qu’il avait reçus de la part de Jawdeath. Se baissant à la hauteur des cadavres, l’homme entailla leur plexus pour écarter la peau et situer leurs organes, et plus particulièrement leur foie. Les pressant fermement entre ses doigts, il rassembla les viscères dans le but de les examiner scrupuleusement. En les comparant, il put clairement déceler une anomalie sur certains versants. Deux d’entre elles différaient par leur texture, leurs poids et leurs formes. Et pourtant, leurs rangs étaient identiques, avec un mode de vie inchangée entre les individus. Sans pour autant posséder de notions avancées en médecine, l’anormalité des faits lui sautait aux yeux.

Dans de telles conditions, il pouvait conclure son enquête. Ou du moins, la suspendre temporairement afin de faire son rapport aux responsables. De toute façon, il ne pouvait agir à sa guise, et même en supposant qu’il le souhaitait, il n’avait pas toutes les cartes en main. Sans directives et préconisations de la part des personnes habilitées, il serait bloqué dans tous les cas. Ce mur qui se dressait devant lui en ce moment lui rappelait tout le chemin qu’il lui restait à parcourir pour être considéré autrement que comme un pion jetable. Et pour ça, il n’y avait rien de plus édifiant que la pratique. Encore devait-il sortir de sa zone de confort pour espérer gagner en maturité et s’essayer dans d’autres domaines. Et c’est justement ce qui lui proposait cette expédition. Des soupçons gardés envers une caste de Sorciers s’étant soulevés ces derniers temps, Deccio avait été dépêché dans cette région du Royaume dans le but d’investiguer sur les troubles comportementaux des Mādiga. Il n’y avait pas de quoi en faire toute une montagne, mais le nombre qui s’élevait petit à petit — sans pour autant inquiéter qui que ce soit — commençait à faire débat au sein des Saraṇi les plus qualifiés. Quelqu’un était manifestement derrière cette déviance. Et plus qu’une personne, la probabilité qu’ils aient affaire à une secte voire à une organisation n’était pas à exclure. Kor’oth avait anticipé la crise en envoyant ses meilleurs espions au front. Jawdeath s’occupait quant à lui de récolter toutes les informations susceptibles de leur être utiles, et Deccio s’était vu confier la tâche de pousser les investigations aussi loin que possible. De fil en aiguille, en raison des multiples agressions qu’il avait subies en s’engageant dans le territoire, il avait d’abord songé à une manipulation grossière. Mais au terme de plusieurs tests, ses déductions le menèrent vers des causes plus physiologiques que psychologiques. Et en les tuant, il avait relevé d’étranges traces sur la commissure de leurs lèvres. Même en considérant la marge d’erreur dans son raisonnement, il en avait la conviction. Son investigation bouclée, il retourna auprès de ses seigneurs.

Le saluant avec tout le respect qu’il lui devait, le renard lui fit part de ses découvertes tout en se prononçant sur ses suspicions. « Comme vous l’aviez prédit, ces comportements que l’on dénombre ne sont pas liés à une quelconque forme de démence. Du moins pas directement. Je pense que c’est plus complexe que ça. » Le Démon encapuchonné leva sa main pour appeler un messager à comparaitre. Le genou ployé, il fit part des informations qu’il avait glanées. « Les espions ont repéré une résidence qui n’est pas tenue par les nôtres dans les sentiers perdus des Terres Arides. D’après eux, il est fort probable que des Sorciers y aient élu domicile en se préservant grâce à la magie. Ils n’en dénombrent qu’un petit groupe. Toutefois, ils sont suffisamment ordonnés pour être considérés comme problématiques. » « Bien. Tu peux disposer. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Se dissipant avec la même vivacité qu’il était apparu, il n’émanait plus aucune présence de lui. Koro’th poussa un vague grognement. « Ça ne me surprends pas. Qu’en est-il de ton côté, Jaw ? » Émergeant de l’ombre au milieu de nulle part, le second mentor du renard présenta ses propres recherches. « Il est incontestable que ces Sorciers sont étroitement corrélés à cette épidémie. Leurs travaux ne sont pas encore très pointus, mais si nous les laissons faire, nous pourrions le regretter. Le temps nous a montré qu’ils maitrisaient de mieux en mieux leurs sujets. Au départ, les marionnettes étaient précaires et défaillaient au terme de quelques minutes. Aujourd’hui ils peuvent combattre normalement comme des Sans-Ames. S’ils continuent sur cette lancée, qui sait ce qu’ils seraient susceptibles d’accomplir ? » Deccio se massa la tempe, l’esprit rongé par ses pensées. « Rien de bon. Ils nous sont sûrement supérieurs en magie, mais nous avons l’avantage du terrain. Pourquoi ne pas mandater une armée pour les déloger ? » « Car nous ne pouvons pas. Il ne faut pas que cela s’ébruite, et les troupes qui sont postées sur les Terres Arides sont en dehors de notre juridiction. En revanche, nous pouvons te prêter quelques soldats pour que tu t’en charges. » Agir en toute discrétion appartenait normalement au dogme des Sorciers, pas aux leurs.

Toutefois, il en comprenait les raisons. Si les Mages les repéraient, ils auraient tout le temps de s’enfuir et de former leurs camps ailleurs. En outre, ils profitaient également de cette situation pour le tester et voir s’il était apte à gérer des gaillards. « Très bien. J’accorde beaucoup d’importance aux challenges qui me sont proposés. J’aimerais toutefois imposer une condition et choisir personnellement les hommes qui m’accompagneront. » Il ne manquait pas de toupet, mais c’est grâce à ce trait de caractère si rare qu’on lui confiait la conduite d’une petite troupe. Les deux ogres ne semblèrent pas vouloir s’y opposer. En d’autres circonstances, ils le lui auraient refusé, mais la mission dans laquelle ils l’engageaient exigeait un certain degré de préparation qu’il ne pouvait accomplir qu’avec une bonne structuration et une équipe à la hauteur. « Bien. Tu auras le choix entre cinq hommes. J’estime que c’est largement assez pour la mener à bien. » Il était d’accord avec ça. Il n’y avait nullement besoin de faire appel à une brigade trop conséquente, ne serait-ce que pour la cohésion qu’il devrait superviser. Replaçant sa mèche rebelle sur le dessus de son crâne, il rétorqua par un sourire pincé. « Je composerais la meilleure équipe qui soit. Comptez sur moi pour démanteler ce réseau et ramenez les coupables, morts ou vifs. » Ils acquiescèrent sans en ajouter davantage, Koro’th indiquant du doigt la direction qu’il devait emprunter pour passer à la prochaine étape de la sélection. Peu de temps après, ce dernier eut rassemblé des hommes devant l’entrée. Ils étaient nombreux, mais certains se distinguaient déjà pour le jeune Démon. « Fait comme bon te semble. » En procédant à une sorte d’entretien, Deccio désigna cinq d’entre eux tel qu’il était convenu. Il les avait classés selon les attributs de chacun et de par leur tempérament. Il avait besoin de guerriers déterminés, aussi braves que forts, qui parviendraient à coopérer autant qu’ils pourraient se soutenir en fonction de leurs spécialités. « J’ai tout ce qu’il faut. Je reviendrais avec leurs têtes. » « C’est tout ce que je te souhaite. » Adopté, mais pas encore tout à fait prêt, le groupe se rangea plus loin à dessein de se mettre d’accord sur la marche à suivre. Les Mādiga comme eux devaient être encadrés.

En ce qui concerne l’entente entre chaque pièce de l’échiquier, ils auraient tout le loisir d’apprendre à se connaître durant le trajet qui les attendait. L’important ici résidait dans le fait d’inculquer un rôle bien défini à chaque intervenant. « Girzun et Bragmil, vous êtes les plus robustes, vous vous chargerez de protéger nos arrières. Ralvales et Salgoth, vous êtes les plus rapides. Vous serez donc nos éclaireurs. Quant à toi, Gurros, tu es sans conteste celui qui s’adapte le mieux. Tu seras au centre avec moi. » Ça ne volait pas bien haut, mais c’était déjà un bon début. Pour le reste, il devait encore apprendre à les connaître pour agir en conséquence. Avant d’arriver à destination, ils allaient se heurter à des obstacles. C’étaient durant ces incartades qu’ils pourraient convenablement se synchroniser. Mais à présent, c’était l’heure du départ. En chemin pour les grandes terres, des questions commencèrent à fuser de la part de ses associés. « On devrait foncer et les pulvériser. C’est comme ça qu’on est les plus efficaces. » « Ça ne rimerait à rien. Ils ne nous attendent pas, mais nous ne pourrons pas les vaincre juste en faisant ce qu’on a l’habitude de faire. » « Je suis d’accord. Ils utilisent nettement mieux leur cervelle que nous. Il suffit d’une erreur de calcul pour qu’ils nous fassent tous rôtir. » « C’est pourquoi j’ai un plan pour chacun d’entre nous. Et il faudra le suivre à la lettre. » Ils semblèrent au moins tous en harmonie en ces termes. C’était déjà ça de gagner. Sur la route, ils rencontrèrent la première épreuve de cette horde improvisée. Ils tombaient au poil. Ils allaient pouvoir se faire les dents sur ce groupe de charognes et voir ce qu’ils valaient en tant qu’escadron. « N’oubliez pas, restez unis, sinon vous aurez affaire à moi. » Difficile de menacer une population qui vivait continuellement avec pour principe les coups bas, la perversité et la virulence. Il savait combien ça allait être délicat, mais il relevait malgré tout le défi. Se faire obéir était un des fondamentaux de n'importe quel ambitieux souhaitant un jour figurer parmi les légendes. Il en avait l'envie, mais en avait-il vraiment les capacités ?


1810 mots
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 28 Juil 2020, 00:01


À la guerre comme à la guerre. De petite envergure, elle n'était pas déterminante, mais pouvait d’ores et déjà aider le nouveau chef à voir au travers de sa ligne. Comment elle se comporterait et comment ils travaillaient de pairs, voilà ce qui serait — ou pas — décisif quant à la formation qu’ils épouseraient lors du vrai combat. Et en vérité, celui-ci fut bien trop fugace pour lui laisser le temps d’analyser correctement la scène. Toutefois, comme il aurait dû s’y attendre, les Démons se marchaient dans les pattes, certains se cognant même sans distinctions pour agir tels qu’ils savaient si bien le faire ; c’est-à-dire sans aucune notion de fraternité. Ce n’est pas comme s’il ne l’avait pas anticipée. Car à moins d’être né Suḷḷu voir Kāmada Byāran, tous les Tentateurs étaient livrés à eux-mêmes depuis leur plus tendre enfance. Quand bien même des camps existaient afin de les préparer aux fondements de la guerre, les Mādiga manquaient de bien trop d’expérience pour s’approprier les rudiments de la culture militaire. Toutefois, Deccio n’avait pas pour ambition de combler leurs déficits. Il n’avait ni le temps ni les connaissances nécessaires pour y remédier. Ce n’est pas eux qui devaient s’adapter, mais lui qui devait redoubler d’efforts pour trouver la bonne formule créer une réaction chimique, c’est tout ce qui l’importait. C’est ainsi que pour parfaire la construction primitive de la bande, le renard se décida à enchainer les combats sur les Terres. Il augmentait intentionnellement le niveau en les confrontant à des adversaires parfois mieux coordonnés, parfois plus intelligents. Ou simplement plus puissants. De son côté, le Saraṇi demeurait en retrait dans l’unique but de les commander. Son rôle était de les guider, non pas de les assister. Ils devaient comprendre par eux-mêmes les imprécisions qu’ils perpétraient, ainsi que les conséquences de leurs insoumissions. Il essuya de nombreux échecs, tant à cause de leur refus d’obéissance que par ses propres maladresses tactiques. Toutes ces répétitions n’avaient qu’un intérêt majeur ; prendre le pli en s’accommodant les uns des autres. Ils perdirent un temps précieux, mais au terme de quelques batailles, ils virent enfin le bout du tunnel.

Dorénavant prêt pour le grand saut, Deccio félicita ses troupes pour la volonté qu’ils avaient arborée durant ces quelques simulations prévisionnelles. Ça ne s’était pas passé sans casse. Quelques disputes avaient éclaté, on avait remis en cause la légitimité de son grade, mais au bout du compte, c’est toujours la loi du plus fort qui décidait à raison qui avait le dernier mot. Ils avaient rapidement compris qu’il ne se tenait pas devant eux par hasard, et qu’ils avaient certainement plus de chances de s’en sortir vivants que morts s’ils suivaient ses consignes. Bien qu’il ne possédât aucune habileté remarquable à proprement parlé, il avait comblé ça par des lectures édifiantes et des initiations sur des tables prévues à cet effet. Il avait également gagné l’acquisition d’un cadavre, qu’il avait enroulé dans du linge avec des sangles afin de le porter dans son dos. Il en trouverait l’usage le moment venu. Quoiqu’il en soit, grâce à tous ces méandres, ils étaient arrivés à bon port sans même s’en rendre compte. Gurros étant le plus qualifié pour étudier le champ à longue distance, il fit part de son observation à ses alliés. « C’est plutôt une grosse baraque. Je ne perçois rien qui puisse prétendre qu’ils aient installé des pièges, mais je ne peux pas le garantir. En revanche nous pourrions passer par l’arrière, c’est l’unique faille que je vois. » À vue d’œil, c’était effectivement la seule chose à faire. Les bras croisés, Deccio réfléchissait quant à la marche à suivre. Étant à découvert, ils ne pouvaient décemment pas continuer sans se camoufler. C’est ici qu’il intervenait. « Bien. Dans un premier temps, Ralvales nous couvrira en nous rendant invisibles. Je sais que tu ne peux pas le maintenir longtemps, mais ce sera amplement suffisant. » « Aucun problème pour moi. » Restait à déterminer quoi faire une fois qu’ils seraient assez proches de l’entrée. Et pour ça, il devait confier un troisième rôle. « Salgoth, dès que nous serons en place, j’aurais besoin que tu me communiques par télépathie le nombre et la position de chaque antagoniste. » Comme tous ses camarades, il acquiesça. Il devait maintenant attribuer les deux dernières fonctions. Ceci étant, celles-ci s’inscrivant dans un registre plus offensif. C’est pourquoi il avait déjà prévu de les embarquer avec lui à l’intérieur.

Tirant un morceau de parchemin de sa poche avant, le renard le déplia et y traça quelque chose. En l’occurrence, il reproduisit le chemin qu’ils allaient devoir suivre. « Ralvales, Gurros et Salgoth, vous resterez ici jusqu’à ce que je vous donne le signal. » Il pointa chaque côté du repère. Les trois hommes devaient se faire le plus furtifs possible, puisqu’ils assureraient le soutien en cas de besoin. Ils étaient essentiels à la bonne marche du plan. Finalement, tout le monde l’était. « Girzun et Bragmil, vous viendrez avec moi. Écoutez bien ce que je vais vous dire, car c’est de cette action que la suite va dépendre. » Son peuple avait l’habitude de la pression, et l’avantage de ce dernier, c’est qu’il ne craignait pas de mourir. C’est pourquoi Deccio pouvait se permettre de faire preuve d’audace. « Nous sommes tous prêts. C’est quand tu veux. » Dès lors qu’ils s’engageraient, ils ne pourraient plus communiquer normalement. Ils seraient limités entre la télépathie de l’éclaireur et le langage des signes — au sens très basique. Ainsi fait, Ralvales activa son sort d’invisibilité sur ses camarades et sur lui-même, après quoi le groupe partit en quête de ce repère, bien décidé à pourfendre ces Sorciers. Toutefois, pour éviter de laisser des marques trop évidentes sur le sol, l’équipe se scinda directement en deux régiments, d’un côté les offensifs, et de l’autre les défensifs. Lorsqu’ils arrivèrent devant la bâtisse implantée, l’aura qui s’en échappait donnait immédiatement le ton. Ils n’étaient pas à prendre à la légère, ils devaient redoubler de prudence. Comme convenu, les trois Mādiga de soutien se baissèrent de sorte à ne pas être repérés dès lors qu’il rompit la magie. Il devait préserver son utilité pour la centraliser ailleurs. Pour ce qui est des deux individus qui escortaient Deccio, ils étaient parvenus à se rassembler au niveau de la faille architecturale dont leur avait parlé Gurros.

La localisation effectuée et le nombre en tête, ce n’est qu’à la seconde où il fut persuadé de réussir son coup qu’il déverrouilla l’accès en retirant le loquet. Constitués de trois étages, les trois hommes savaient exactement où et comment réagir. Il ne faudrait pas longtemps avant d’être interceptés, mais cette possibilité était justement comprise dans la manœuvre. Ce n’est que lorsqu’ils furent postés à chaque niveau que l’invisibilité cessa — à l’exception du cadavre. « Des intrus ! Éliminez-les ! » Comme escompté de leurs parts, ils réagirent très rapidement. Doués d’une magie à faire pâlir les plus grands, c’est une projection de flammes colossale qui attendit le renard. Pour se dépêtrer de cette situation, il profita de la fumée occasionnée pour se protéger de la grillade au moyen du corps. Bragmil le téléporta ensuite à l’étage inférieur dans un timing presque insultant. « Et un de moins. » Il s’approcha du cadavre pour confirmer sa mort. Deccio avait préalablement troqué ses vêtements avec la dépouille pour créer une parfaite illusion. Sachant qu’il découvrirait le pot au feu, Girzun apparut derrière lui afin de lui porter un coup fatal. Hélas, ce qu’ils avaient omis de prévoir, c’était la présence de Démons contaminés qui éclatèrent à leur tour des souterrains pour apporter leur appui aux sorciers. Dans de telles conditions, la stratégie ne fonctionnerait plus. L’avènement soudain de ces aléas renversait clairement la situation. S’éclipsant par la fenêtre pour échapper au courroux de ses adversaires, il retrouva Salgoth en piteux état. « Et merde. Ils ont compris que tu étais la connexion entre nous tous. » Sans lui, ils se trouvaient dans un sérieux pétrin. Heureusement, il avait prévu l’éventualité où celui-ci serait hors jeu, et c’est pourquoi Deccio émit le dernier signal ; son sang présent sur l’avant-bras de chaque participant se mit à frémir. Ça ne voulait dire qu’une chose, qu’il fallait se battre et tout donner. En dehors de ceux qui s’étaient infiltrés à l’intérieur, personne ne disposait de sorts capables de rivaliser avec ceux des Sorciers. Toutefois, ils étaient de meilleurs combattants au corps à corps et avaient entrepris une formation de dernier recours. La mener à bien allait être corsé, mais pas impossible.

En comité aussi réduit, la difficulté résidait dans le fait dé contenir deux ou trois adversaires par individus. Par ailleurs, puisque le Saraṇi en était le responsable, il se chargea d’un nombre plus conséquent, notamment en servant d’appâts. Il reconnaissait avoir très mal étudié la situation en ne prenant pas certains facteurs en compte, c’est pourquoi il avait l’intention de se rattraper en épaulant ses camarades. En mêlant leurs pouvoirs respectifs, ils parvinrent à entraver la menace que représentaient les Démons. S’apparentant plus à des zombies qu’à de véritables suppôts de Satan, leurs capacités motrices s’en voyaient largement amoindries. En ce qui concerne les Sorciers cependant, c’est une guerre sans précédent qui éclata. Entre les fragments de glaces qui jaillissaient des murs, ou bien des barrières de flammes qui se dressaient de nulle part, se frayer un chemin dans ce labyrinthe mouvementé évoquait davantage une épreuve fomentée durant l’éclipse luciférienne qu’à une mission de capture. « Utilisons nos dernières ressources comme assaut final ! Ne vous laissez pas repousser et allez au front quoiqu’il vous en coûte ! » Entre la télépathie, la localisation, la téléportation, la vue affûtée, la création de boucliers, l’invisibilité et les pouvoirs de Deccio, une certaine alchimie opéra pour former ce qui ressemblait à une danse de la mort. Il n’avait aucun mérite, car il avait jeté son dévolu sur ces hommes en fonction de leur unicité comme on choisit de construire un jeu de cartes. Il est vrai que chaque élément ne tenait pas la route, mais dès lors qu’ils s’adonnèrent à une sorte de coalition, l’Enfer sur Terre se répandit. Ce fut la résultante d’un escadron formé à la toute dernière minute. Ce sentiment de suprématie, il avait hâte de le reporter sur une armée plus conséquente. Ils avaient réussi à garder un survivant sans faire de victimes dans leurs rangs, et rien que pour ça il s’en voyait ravi. Quant au bilan de cette chasse, il s’avéra qu’il s’agissait d’un sous-groupe sans grande prétention. Quelqu’un de surement plus influent tirait les ficelles de ce manège orchestré. D’après l’avis des experts reconnus, il sembla que ceux-ci aspiraient à manipuler les Démons au sein de leur environnement. La raison restait pour l’instant obscure, mais les plus sagaces décelaient une relation de cause à effet avec le récent génocide et l’asservissement de l’espèce. Combien de temps leur faudrait-il avant de renverser la vapeur ?


1814 mots
Revenir en haut Aller en bas
 

[Q] - Combattre le feu par la folie | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Folie & Souvenirs [solo]
» La Folie des Adoptions | Quête ~ Solo
» [Q] - Folie n'est pas déraison mais sanglante lucidité | Solo
» Folie pour folie, prenons les plus nobles. (pv Yulenka)
» Combattre ou mourir. (Event IV. Pv Abel)
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Dévasté - Est :: Terres arides-