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 [Q] - Le Tournoi des Quatre Frères

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Dim 15 Nov 2020, 17:05



Le Tournoi des Quatre Frères


« As-tu déjà rencontré le Chancelier Astarté, Érasme ? » « Non. » « Je ne te demande pas. » dis-je, en direction de Réta. La jeune fille me fixa d’un air dédaigneux. Elle devait s’être rendu compte que je ne lui accordais pas la même attention qu’à son frère. Elle était une insignifiante et gluante petite chose, pleine de sang, d’eau et de matière fécale non encore écoulée. Répugnante et sans avenir. « On fait quoi ici tonton Cyrius ? » « On va assister à un tournoi de magie. » Les Sorciers avaient pour coutume de se défier dans ce qui restait de l’ancienne prison, un édifice impressionnant qui avait été ravagé sous le règne de Niklaus par les Sirènes. Les fondations existaient toujours. L’endroit avait été aménagé et plusieurs rumeurs couraient à son sujet. Certains disaient qu’il était encore possible, le soir venu, d’entendre les cris des détenus, morts sous des jours et des jours de torture. Je n’y croyais pas le moins du monde mais ces légendes urbaines m’avaient inspiré plus d’un spectacle. « Un tournoi de magie ? » « Oui. » « Il y aura du sang ? Des morts ? » Une lueur étrangement perverse se dégagea du regard de l’enfant. Elle me fit sourire. Je n’avais aucun doute sur la question : Érasme serait capable d’invoquer les plus horribles monstres lorsqu’il serait grand, au cœur de Rhéa Latia. Son esprit grouillait d’idées horrifiques. Il s’excitait à la moindre évocation des ténèbres. Il avait désiré tuer Réta un nombre incalculable de fois. Il y réfléchissait toujours, avec sa cervelle de bambin. Il voulait trouver un moyen de la voir étendue sur le sol, morte, un moyen de la faire souffrir. Elle, ne le comprenait pas. Elle se contentait de le suivre, parce qu’il l’inspirait par sa noirceur. « Peut-être. Sais-tu comment ça fonctionne ? » « Non. » répondit-il. Évidemment. Je voyais mal l’Empereur Noir amener son fils ici. Il m’en voudrait sans doute s’il finissait par en avoir vent. Néanmoins, en son absence, Érasme avait pris l’habitude de me suivre comme son ombre. Dans l’ombre d’Érasme, il y avait Réta. Dans l’ombre de Réta, de petits félins cyclopes. « Ce sont des duels très officiels nommé le Tournoi des Quatre Frères. » « Pourquoi ? » Il posait beaucoup de questions. « Les légendes content l’histoire de quatre frères. C’était des Sorciers puissants à l’égo démesuré. Comme ils n’arrivaient pas à se départager, ils décidèrent de se battre contre d’autres Mages Noirs et de compter leurs victoires respectives. Ils annoncèrent la création du tournoi et des individus puissants vinrent de tous les territoires pour relever le défi. Néanmoins, le temps passa et les frères sortirent tous victorieux. À victoires égales, les disputes reprirent, ainsi qu’une rancœur démesurée. Finalement, ils décidèrent de se battre entre eux. Puisque personne n’avait assez de magie pour les faire plier, alors ils s’affronteraient et concluraient leur désaccord. » « Et alors ? » « Alors trois moururent sous les assauts de la magie du quatrième après un combat titanesque. » « Et il est devenu quoi, le gagnant ? » « Le gagnant se nommait Hector Naseph. Il est devenu Empereur Noir. » « Mais tu as dit que ce sont des légendes ! » « Hector Naseph remonte à des temps tellement anciens qu’on ne peut pas être certains de l’Histoire qui le concerne. » « Mais si le tournoi existe aujourd’hui… » Je souris. Parfois la réalité rattrapait le mythe, d’autres fois la réalité n’était qu’un mythe. « Et ça a quoi à voir avec le Chancelier Astarté ? » demanda-t-il. « L’Archimage Astarté est le champion du Tournoi des Quatre Frères depuis plus de cinq siècles. Personne n’a jamais pu le faire tomber de son piédestal. » « Même pas l’Empereur Noir ? » Mon sourire s’agrandit. « Ne le répète pas à ton père mais ici l’on murmure qu’aucun Roi n’a jamais osé défier l’Astarté, par peur de la défaite. » Érasme fronça les sourcils. « Mon père il peut le battre le Chancelier Astarté ! Je suis sûr ! » C’était une belle défense. Honnêtement, je n’en savais rien. L’Astarté était un personnage particulièrement curieux. Lié aux Enfants d’Ethelba, reconnu pour la puissance de sa Valse Destructrice, il n’en demeurait pas moins… étrange. « Peut-être. Nous ne le saurons sans doute jamais. Je ne crois pas qu’un duel entre l’Empereur Noir et l’Astarté serait une chose bénéfique pour Nementa Corum. Qui sait ce qu’ils pourraient détruire en s’affrontant réellement ? »

Érasme me fixa. Ses yeux sombres se perdirent dans ce qu’il envisageait être les conséquences d’un tel duel. Je sus que le résultat probable lui plaisait. Il voulait le chaos et la destruction. Cela me fit un drôle d’effet. Sans doute était-il bien plus ténébreux qu’Elias, malgré son jeune âge. Il était une perle rare, un matériau non encore poli, en formation. Avec les bons apprentissages, il pourrait dépasser la plupart des Mages Noirs. Et si Elias envisageait de le faire évoluer au sein du Temple de la Rhéa Latia uniquement pour lui faire acquérir davantage de pouvoirs et de puissance ? S’il arrivait à se hisser dans les sommets de la Secte tout en évoluant d’un même temps chez les Sorciers, alors peut-être obtiendrions-nous l’un des plus puissants Sorciers de l’Ère ? Il était béni de la Lune Noire. Il ne pouvait pas échouer. « Mais pour l'instant, regarde. Ça va bientôt commencer. » « C’est quoi qui va bientôt commencer ? » « C'est un combat amical en attendant les véritables duels. Le Chancelier Astarté a accepté de venir se battre contre les candidats, pour les entraîner. En temps normal, chacun signe une décharge, attestant qu’il prend conscience des risques et de la probabilité de mourir. » Ce n’était pas l’objectif. Le but était de pousser l’adversaire hors de la zone de combat ou de le faire abandonner. Néanmoins, la magie que nous possédions étaient si maléfiques que certains mouraient sous ses assauts. D’autres ne connaissaient pas assez bien leurs limites et refusaient de plier genou. Ils finissaient par succomber également, sous le poids de leur bêtise. « Certains vont mourir ? » Il radotait. « Je ne pense pas. Il y aura sans doute des blessés cependant. » Il ne dit rien, déçu. « Ne t’inquiète pas. Le Chancelier Astarté vaut le détour par sa simple présence. » Il n’avait pas idée. Cette femme était… Elle me fascinait, malgré son manque presque total d’attrait pour la musique.  


Un grand sourire un peu fou marqua mon visage. J’allais entrer en scène et apprendre à ces Sorciers ce que voulait dire le mot « Magie ». Ils n’étaient que des idiots, à croire pouvoir un jour me vaincre. Il n’y avait pas que la puissance brute qui comptait. Il y avait la maîtrise, et ma vie avait été un champ de ruines menant aux plus grands Mages de tous les temps. Ils avaient été mes maîtres et m’avaient appris des arcanes aussi bénéfiques que maléfiques. J’avais parcouru le monde en long, en large et en travers à la recherche de quiconque pourrait m’apprendre quoi que ce fût. Beaucoup me pensaient folles et c’était tant mieux. Il était bien plus aisé pour moi de le faire croire. Les rapports avec autrui n’en étaient que facilités. Personne ne me posait de questions et si ce que je disais était trop en décalage par rapport à la bien-pensance ou aux grands principes, il suffisait à mon auditoire de me coller cette étiquette : folle. Folle et puissante, respectée aussi. Ce qu’ils disaient n’étaient que des blablas à mes oreilles. Leurs magies n’arrivaient pas à la cheville de la mienne. Je dépassais tous les standards. J’étais hors norme. Mon corps avait parfois du mal à le supporter. En Génie, j’aurais été extraordinaire. C’était justement sur cette question que je travaillais : la suppression de mon enveloppe corporelle, pour ne laisser la place qu’à un flux de magie pure qui ne serait plus cantonnée qu’à une unique petite silhouette frêle. Mon aura, néanmoins, parlait pour moi. La noirceur s’y plaisait.

Lorsque j’apparus sur la place où se déroulait les combats, la foule applaudit. Je créai un long couteau dans l’une de mes mains. Mes cheveux étaient attachés en couettes. Les chouchous qui les maintenaient étaient des oursons maléfiques. Je ressemblais à une enfant, par mon accoutrement : un uniforme scolaire. Ma poitrine, en revanche, laissait penser que j’avais la quinzaine passée. Ce n’était pas ma véritable apparence. Il fallait bien contribuer au spectacle. Cheveux rosés, yeux d’un ton bleu clair, je fis le tour de mes adversaires potentiels. Ce ne serait pas cette année que l’un d’eux me terrasserait. Ma magie faisait peur à la leur. Aujourd’hui, le thème serait : l’enfance. « Alors les loulous, qui vient me voir en premier ? » Volontairement provocante, je détachai quelques boutons de mon uniforme, afin de donner une vue bien plus plongeante sur mon attirail. Les Sorciers étaient tous des coincés. Un rien les faisait baver. C’était ça, de vivre dans une société sclérosée par des vêtements pas assez voyants et non adaptés à l’émergence du désir. Ce n’était pas étonnant qu’un Mage Noir en vacances chez les Mages Blancs en ressortît avec les joues plus roses qu’auparavant. Les Magiciennes savaient mettre en valeur leur poitrine. Mes yeux rencontrèrent ceux de Cyrius Windsor. Entre génies, l’on se reconnaissait facilement. Il était singulier. Il me faisait mouiller mais c’était un petit secret que je gardais bien. L’homme se figeait dès que le sexe était évoqué. Sans doute était-il platonique dans ses amours ? À moins que son âge mental concernant le sujet n’ait pas dépassé les six ans et demi ? Ce n’était pas grave. Je ne débordais pas d’activités dans le domaine non plus. J’aimais simplement provoquer en jouant mes différentes identités. Si je n’avais pas un dédoublement de personnalité, j’adorais le faire croire. Ça me permettait de justifier mes excentricités. « Allons-y ! » laissai-je entendre haut et fort. Je fis une pirouette vers l’arrière et créai plusieurs énormes têtes d’ours qui se dirigèrent vers mes adversaires. Une fois à leur portée, elles explosèrent. Je n’allais pas leur faire de cadeau, même si les besoins du spectacle m’obligeaient à faire durer un peu le plaisir. Lorsqu’ils se dépatouillèrent de mon assaut et qu’ils redevinrent maîtres d’eux-mêmes, ils me cherchèrent. Trop lent. J’étais en l’air, à me balancer sur un trapèze que j’avais créé pour l’occasion. Je me laissai glisser de façon à avoir la tête à l’envers. Là, je sortis un chapeau de cirque et le fis tomber par terre. Il trembla quelques secondes avant qu’un troupeau d’éléphants n’en sortît. « Hum… » C’était assez inattendu. Je tombai de mes hauteurs pour arriver sur le dos de l'un d'eux. Je fis apparaître un cerceau et l’agitai. Des paillettes apparurent. Changement de thème : le cirque. Ceux qui les inhalèrent furent pris d’une soudaine envie de faire des cabrioles. Je croisai mes avant-bras, avant de tendre mes bras de chaque côté de mon corps. Le sol rugit et plusieurs animaux en terre apparurent, se jetant sur mes adversaires tous crocs déployés. Chaque morsure donnait une maladie différente à celui qui ne savait pas se défendre. Aucun n’avait encore réussi à attaquer : ils ne faisaient que se défendre. Dans n’importe quel jeu de stratégie, être toujours obligé de riposter n’était jamais bon signe.

Je fis le pont puis, en appui sur mes mains, balança mon corps en l’air. Je disparus, réapparaissant plus loin, en pleine course sur les barres en fer qui séparaient la scène des gradins. Sur mon passage, le sol disparaissait, emportant dans ses entrailles les idiots qui restaient sans bouger. Des mains sortirent de l’asphalte pour enfoncer les pieds des autres. J’eus une idée. Une première boule tomba du plafond, puis une deuxième, une troisième, des dizaines. « Youpi ! Une piscine à boules ! » m’écriai-je, un peu hystérique. Et quand j’en eus marre de les voir se débattre devant ma puissance, les boules disparurent, pour ne laisser sur leur peau qu’un gel paralysant qui marqua la fin des jeux. Je repris ma place sur le dos d’un éléphant, en tenue d’arlequin cette fois. La cape dans mon dos voletait sous l’effet d’un vent que moi seule maîtrisait. Je m’inclinai et, d’un geste élégant du tissu, disparus dedans, ne laissant pour toute trace de ma présence que mon couteau qui alla se planter au plafond.

2077 mots

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