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 Un bon esclave doit savoir tout faire | Kyndra & Alekto

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Mer 10 Juin 2020, 22:10

Un bon esclave doit savoir tout faireft. Kyndra


Ce rp se déroule avant la prise de la Terre Blanche


-Surtout, vous ne vous éloignez pas. C’est le meilleur moyen d’avoir des ennuis par ici.

Les deux étudiants se rapprochèrent de leur mentor. Alekto se contenta d’acquiescer. Elle avait bien reçu le message aussi. C’était juste qu’elle n’était pas une petite merdeuse dont l’objectif était d’être le chouchou de tous les profs pour s’attirer tous les mérites. Elle lança à peine un regard aux deux adolescents. Non, elle ne visait personne en particulier… N’EST-CE PAS. Sérieusement, ces gamins l’énervaient. Ils s’agissaient de jumeaux, un garçon, Cyrus, et une fille, Eléonore, qui, en théorie, biologiquement parlant, approchaient de la fin de leur adolescence. En pratique, c’était des morveux. Du moins, Alekto les prenait pour des morveux. Et puis, Eléonore… C’était quoi ce nom de péteux ? Le genre de grognasse avec laquelle on buvait le thé en levant le petit doigt tout en discutant d’activités chiantes au possible avec une voix fluette et agaçante. Eléonôôôre. Oui, cette fille deviendrait ce genre de grognasse, très bientôt. Une grognasse blonde avec des bouclettes. Quant à son frère… c’était un garçon tellement droit qu’elle pariait n’importe quoi qu’on lui avait enfoncé un balais dans le cul à la naissance. Ceci-dit, il promettait d’être beau gosse plus tard – il était encore trop jeune pour elle. Plus tard, elle ne doutait pas qu’il saurait déployer tous ses atouts de manière agaçante, car de tout évidence, il était convaincu qu’il était Monsieur Parfait. Elle les détestait. De véritables lèche-bottes qui lui donnaient envie d’enfoncer chacune de ses semelles dans leur bouche respective. Ils étaient studieux, modèles et particulièrement bien éduqués en face de leur mentor. Mais elle, elle savait la vérité, parce que ça faisait des jours qu’elle voyageait avec eux, vivait avec eux, dormait et apprenait avec eux. Et donc des jours qu’elle avait eu le privilège d’interagir avec eux en l’absence de leur guide. Verdict : insolents, hautains, détestables, insupportables. Elle ne comptait plus leurs moqueries à son égard, les remarques sur son apparence cadavérique ou sur son âge avancé pour une vulgaire Disciple Noire. Sans préciser qu’elle était un cancre par-dessus le marché. Oui, ils étaient d’autant plus insupportables qu’elle était moins douée qu’eux lorsqu’il s’agissait de retenir des connaissances parfaitement théoriques. Ce qui faisait que leur mentor les appréciait beaucoup et qu’elle et sa gueule de lépreuse, il la prenait pour une ratée. Pas besoin de lui demander : ça se voyait dans ses yeux lorsqu’il les considérait tous les trois.

Monsieur Corius – aucun des trois élèves ne connaissait son prénom et il tenait à ce que ça reste comme ça – gardait un œil sur son étudiante adulte. Il savait qu’elle avait assimilé sa consigne, mais… eh bien, c’était Alekto. Le Sorcier n’avait encore jamais eu une étudiante aussi âgée à sa charge. Et pourtant, cela faisait longtemps qu’il en entrainait en expédition !

-Hmm… Mademoiselle Selvius ?

La jeune femme se retourna. Elle avait continué de marcher quelques mètres alors qu’il fallait tourner à gauche.

-Oh, pardon.

Il aurait pu paniquer en la voyant divaguer comme ça malgré ses recommandations, mais resta particulièrement calme. L’autre caractéristique de Monsieur Corius, en plus de celle d’être vieux, c’était qu’il aimait emmener ses élèves dans des endroits aux différences très contrastées. Cela signifiait donc qu’il leur montrait des contrées tellement merveilleuses qu’elles auraient pu être certifiées par les Faes, tout comme des lieux très dangereux. La Terre Blanche, par exemple. C’était d’ailleurs pour cette raison que leur séjour ici était plus que bref : une journée seulement. Mais ce passage était nécessaire. C’était, selon lui, la meilleure manière de forger l’esprit comme le corps. Le petit groupe se promenait donc depuis quelques heures sur le territoire démon. Corius y avait tenu, car aujourd’hui était un jour particulier : celui du marché aux esclaves. C’était le jour où beaucoup de riches, souvent des Démons, mais des riches, venaient faire leurs affaires pour, comme son nom l’indiquait si bien, se procurer un ou plusieurs esclaves. En réalité, le marché ne consistait pas seulement en un gigantesque trafic d’êtres humains. C’était aussi le jour pour quelques artisans de vendre leurs créations ou leurs prestations. C’était con, mais Alekto n’y avait jamais pensé. Il y avait par exemple un vendeur de cages à sa droite, et un autre homme, de l’autre côté de l’allée, qui semblait plutôt spécialisé dans les fouets. Plus tôt, ils avaient vu une femme exposer d’autres instruments de torture en tout genre. Alekto avait aussi eu la surprise de voir des laisses, des colliers qui ressemblaient à s’y méprendre à ceux des chiens, et même de la nourriture spéciale pour esclaves. Une crieuse beuglait sur les passants pour leur vendre, d’après ses mots « le nouveau guide exclusif pour bien soumettre son esclave ». Pas loin, il y avait un jeune garçon qui essayait d’attrouper du monde pour les emmener voir « le cirque des esclaves, un spectacle unique au monde ! ». Et puis, évidemment, il y avait ceux qui exposaient leurs esclaves, en rang, comme dans un concours de bovins. Bref. Le marché de la Terre Blanche était plutôt joyeux et animé, comme ce qu’on attendait traditionnellement d’un marché. C’était convivial, détendus, c’était une petite journée coupée du temps où l’on voulait se faire plaisir. Sauf pour eux. Eux, les étrangers, ils n’étaient pas très bien vus.

~884 mots~

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Jeu 09 Juil 2020, 20:15

Un silence...

La peur avait étouffé depuis bien longtemps ta voix. Et lorsque celle-ci s'en était allée, la douleur avait prit sa place. Tu n'étais qu'une coquille vide, blafarde, qui préservait misérablement le dernier éclat de conscience qui lui restait. Si la plupart des êtres existants gardaient leurs démons les plus sombres au fond d'eux, de ton coté tu t'étais servie de cette espace pour y cacher les derniers restes de ce que tu étais. Un ange, aux ailes arrachés, qui dans une autre vie aurait porté la vertu avait une beauté rayonnante.

Mais ici tu n'étais pas un ange. Tu étais un esclave, un objet qu'on exhibé la corde au coup. Une poupée brisée dont les yeux ne pointaient plus que vers le sol. Tu le savais, prendre le risque de regarder ce qu'il y avait autour de toi, c'était signée un arrêt de mort. C'était s'engager dans une voie de souffrance encore plus abyssale que ce que tu vivais déjà au quotidien.

D'ailleurs, la vie t'était devenue abstraite. Tu ne faisais plus partie de cette réalité, tu n'étais qu'une observatrice souffrante à distance. Tu n'avais aucun contrôle, tu te laissais traîner par tes chaînes, physiques autant que spirituels.

Et même si tu ne voyais rien, si tu ne sentais plus rien, tu pouvais entendre le monde s’exulter. Il aimait vous voir ainsi. Car au fond, tu n'étais pas seule à subir pareille châtiment. Même dans ton malheurs, tu n'avais rien de singulier. Tu n'étais qu'une parmi tant d'autre. Un morceau de chair qui avait le don d'être plus tenace que la moyenne après tout ces instants à te faire torturer.

Le fait que tu tenais debout étais encore un miracle. Un jouet cabossé qui avait su trouver un semblant d'équilibrer dans ses brisures.

- Viens-là toi ! Montre toi !


Aussi-tôt ta trachée fut compressé par l'acier froid de ton collier. N'ayant d'autre choix que d'avancer, tes jambes affaiblit te lâchèrent en bout de course te faisant tomber tête la première sur le plancher dur de l'estrade dont tu étais exhibée. Par la violence, on te força à te relever alors que tu supportais difficilement ton propre poids. Un poids fait d'os et de douleur plus que d'autre chose.

Même si tu avais gardé une certaine beauté propre aux créatures de ton espèce, tu étais rongée par la famine. Tes joues creuses avaient perdu de leur vitalité, et la guenille que tu portais voilait à peine ta chair, montrant à tous tes blessures et les actes de torture ayant été perpétrés contre toi.

- Celle-ci va vous coûter cher. Malgré les années de torture elle n'est pas morte et a gardé son joli minois. Elle ne sait rien faire mais vous pourrez lui apprendre !


Alors c'était donc ça ton unique valeur ajoutée dans le monde ? Un beau visage et une vigueur qui pouvait en surprendre certains ? Tu n'étais que ça, que des mots peu élogieux. Ton existence avait été réduite à des simples mots beuglés par une créature maléfique. Personne n'allais te sauver, car tu n'étais rien.

Lâchant quelques râles de douleur tandis qu'on te faisait te balader de gauche à droite sur l'estrade, tu essayais vainement d'accorder à ton cou un peu de mou afin de pouvoir respirer mais en vain. Ils s'amusaient tous à te voir ainsi, et plus leurs bonheurs étaient grands plus ton malheur grandissait à son tour.

- Tu résistes ?

Te poussant lourdement hors de l'estrade, tu vins à tomber tête dans la boue la première tandis que ton front commençait à se fissurer par la violence du traitement qui t'était accordé. Relevant péniblement la tête, tu pouvais voir en face de toi une femme qui au même titre que le reste devait se trouver extatique face à ta situation. Tu étais une misérable pas elle. Elle avait le contrôle de son existence, pas toi. On ne pouvait même plus parler d'existence en l'état.

Ainsi, au milieu de tout ce beau monde qui aurait dépensé cher pour devenir ton tortionnaire, tu ne pouvais que revenir difficilement sur l'estrade. Sale, affaiblit, mais vivante.

Mots : 720
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Ven 17 Juil 2020, 20:07

Un bon esclave doit savoir tout faireft. Kyndra

Ils s’étaient arrêtés devant cet étalage d’esclaves. Leur professeur leur expliquait comment se déroulait la vente, ce qui n’avait rien d’intéressant. Il s’agissait du même principe que celui des fruits et des légumes, sauf que les tomates ici présentes avaient des jambes et qu’on était susceptible de leur demander quelques démonstrations afin de vérifier qu’ils étaient bien murs. Le propriétaire venait de prendre une jeune femme, parmi la ribambelle qu’il possédait, pour la faire défiler. Il clamait sa beauté et ses capacités malgré sa faiblesse physique, avant de conclure en la faisant tomber par terre. Alekto s’attarda sur elle un instant, puis détourna le regard. Monsieur Corius, qui leur décrivait actuellement le système de gestion de stock des esclaves en Terre Blanche, leur avait dit de ne jamais regarder trop longtemps quelque chose. Ça attirait l’attention. Malgré tout, les sourcils de la Sorcière étaient légèrement froncés. Quelque chose la turlupinait. Ce n’était pas le système de vente, qui tantôt se faisait à prix fixe, tantôt au plus offrant selon les marchands. Ce n’était pas non-plus la nature bénéfique des esclaves qui la dégoûtait particulièrement, ni le fait de ce gigantesque trafic d’êtres humains, qui se faisait aussi bien au sein de leur race. C’était juste que…

-Vous avez des questions, Mademoiselle Selvius ?

Extirpée de sa réflexion, la Sorcière secoua la tête. Cahier contre leur poitrine, Cyrus et Eléonore avaient levé les yeux de leurs notes pour la considérer avec jugement. Le professeur attendait une réponse.

-Non. Enfin, euh… c’est juste que…

Comment pouvait-elle expliquer ça convenablement ? Elle joignit ses mains. Elle ne prenait pas de notes, malgré le crayon logé entre ses doigts. Elle n’aimait pas ça et finissait toujours par demander à ce que l’on répète, ce qui était ennuyeux pour tout le monde. Elle avait donc abandonné la méthode, préférant se fier à sa mémoire auditive.

-Eh bien… vous voyez des tomates ? Quand on les trouve sur les étalages des marchés, elles sont sur le point d’être mures, ou juste à point pour pouvoir les déguster le jour-même. Personne n’achète les tomates gâtées.

Il leva un sourcil. Il ne comprenait pas vraiment où elle voulait en venir. Alekto ignora les réactions de ses deux camarades. Elle était déçue qu’il ne saisisse pas son image. Elle avait pourtant voulu rester polie en évitant d’insulter la qualité des produits de ce vendeur juste sous son nez.

-C’est pareil avec les esclaves, on ne les vend pas une fois qu’ils sont tout pourris… Dit-elle tout bas pour que seul lui ne puisse l’entendre.

-Comment ? Demanda Corius en se penchant.

-C’est pareil avec les esclaves, on ne les vend pas une fois qu’ils sont tout pourris.

C’était vrai. Enfin, il lui semblait que ça l’était. Il lui paraissait logique que lorsqu’on achetait un esclave, il était tout neuf. Ce n’était pas avec des blessures et des muscles fondus par la faim qu’il allait être très compétent. Au moins, on lui faisait prendre un bain avant de l’habiller de vêtements propres pour cacher un peu la misère. A Amestris, les esclaves étaient relativement présentables. Ils ne ressemblaient pas à des morts-vivants terreux. Ceux qu’elle croisait dans les rues en tous cas. Elle ne s’était jamais invitée dans la cave douteuse de qui que ce fut pour attester de la même chose.

Face à sa remarque, le professeur eut un mouvement de recul. Innocente, Alekto se demanda si elle venait de faire une bêtise et chercha à décrypter l’expression de ses détestables camarades. Corius entrouvrit la bouche. Ce fut tout ce qu’il eut le temps de faire.

-Comment ça, mes esclaves sont tout pourris ?

Le Démon n’hésita pas à poser une main sur l’épaule de la Disciple Noire. Cette dernière tressaillit, adressant à son professeur un regard qui avait tout d’un appel à l’aide. Elle tournait le dos au Vil, mais ce simple contact la faisait frémir.

-Veuillez l’excuser Monsieur, elle ne sait pas ce qu’elle dit…

-Non non non, pas de ça. Sa voix était railleuse. Je prends ça comme une provocation. Viens avec moi, toi.
Alekto se sentit tirée en arrière. Aucune protestation ni aucune formule d’adieux ne traversa ses lèvres. Elle avait trop peur de la merde dans laquelle elle venait de se fourrer. En quelques secondes, la jeune femme se retrouva devant l’estrade, au centre de l’arc de cercle qui s’était naturellement formé pour mieux apprécier la qualité des produits. Progressivement, l’attention se tourna vers elle alors que l’esclavagiste demandait le calme.

-Mesdames et Messieurs, venez voir ! Cette jeune femme vient de prétendre que mes esclaves sont pourris et j’aimerais lui prouver qu’elle a tort ! Il se tourna vers elle. Dis-moi, comment tu t’appelles ?

-Alekto Selvius, mais en fait je suis étud-…

-Alekto Selvius ! Ooooh une Sorcière ?

Il y eut des ricanements.

-Oui, mais du coup je n’ai pas…

-Monsieur, s’il-vous-plait, c’était une erreur.

Le Démon pointa un doigt inquisiteur en direction du professeur.

-Toi, chut ! La prochaine fois que tu parles, je te tue ! Le marchand prit une voix plus douce. Alors Alekto, tu vois cette esclave ?

C’était celle qu’il venait d’humilier, une jeune femme un peu plus petite qu’elle. Elle était maigre et sale. Sa peau, à peine recouverte de son vêtement, était marquée de multiples cicatrices. Ses cheveux gris lui donnaient une mine bien plus triste qu’elle ne l’était déjà.

-Elle s’appelle Kyndra. Kyndra, viens ici et plus vite que ça ! Gronda-t-il. Eh bien je te la laisse. Tu peux lui faire faire ce que tu veux et tu verras qu’elle est très compétente.

Le marchand s’éloigna tandis que le silence s’imposait autour d’eux. Celui-ci n’était brisé que par des moqueries que la Sorcière tâchait d’ignorer, bien qu’elle ne put s’empêcher de jauger la petite foule qui s’était formée autour d’elles. Son cœur battait la chamade et elle avait du mal à respirer. Elle tremblait de tout son être et ses jambes étaient en compote. Finalement, son attention se reposa sur l’esclave. C’était certainement moins oppressant que tous ces gens. Elle sourit. C’était nerveux.

-Salut.

Elle lui tendit la main dans l’optique de serrer la sienne avant de remarquer qu’elles étaient liées. Elle interrompit son mouvement, passant finalement sa main derrière sa nuque pour faire comme si de rien n’était, voulut s’excuser puis ce dit que ce n’était pas plus approprié.

-Euh… Ouais. Alors. Euh. Tu sais faire quoi ?

Le stress inhibait complètement sa capacité à réfléchir aux bonnes choses, ce qui rendait le temps interminable, autant pour elle que pour le public, qui attendait son spectacle.


~1095 mots~

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Dim 13 Sep 2020, 15:00

Accablée...

Tu étais spectatrice d'un cruel film, incapable d'en saisir le sens, étanche à sa logique... Tes tympans vibraient des mots cinglants de ton tortionnaire. Il te présentait comme un animal, un objet animé tout au mieux. Désarticulée, chaque expression, chaque muscle menaçaient de perdre sa cohérence à tout instant. Tes os fragilisés par la brutalité de tes geôliers n'arrivaient presque plus à supporter le poids de ton corps rachitique.

Et pourtant tu t'avançais, presque machinalement, dans une démarche n'exprimant aucune grâce, les yeux portés sur la terre comme indice de là où tu finirais ton existence. Rongée par les vers infâmes de ton existence. Faisant face à la sorcière, tu ne réagissais pas lorsqu'elle vint à te tendre la main. Tu étais incapable de répondre à son geste, physiquement comme mentalement. Tu ne saisissais pas ses intentions, allait-elle prendre du plaisir elle aussi à te faire souffrir ? Certainement...

Malheureusement du plaisir, tu n'en avais plus à offrir. Chaque coup porté ne provoquait plus d'autre son que ta chair se craquelant.

A sa question tu venais à ciller. Affichant sur ton visage une expression. Chose que tu n'avais pas faite depuis bien longtemps maintenant. Que savais-tu faire ? Tu aurais voulu lui répondre rien, mais le regard pesant de celui qui se targuait être ton propriétaire venait à étouffer ta voix. D'ailleurs celui-ci ne manquant pas de te frapper afin de te faire réagir.

Te relevant difficilement, sans dire un mot ni même prononcer un gémissement de douleur, tu restais amorphe, les yeux fixés sur le sol.

- Je... sais...

Ta bouche sèche avait du mal à porter tes mots. Tu manquais tellement de tout que ton corps ne tenait plus qu'à l'équilibre fragile et précaire qu'il s'était constitué. Face à tout les maux dont tu souffrais, ceux-ci formaient une sorte de compétition pour savoir qui finirait par t'achever. Mais en attendant que le destin se décide, tu restais en vie et tu avais toujours cette volonté inexplicable de continuer à vivre.

- Jouer de la musique...

Étrange mais vrai. Tu n'étais pas la plus adroite, la plus talentueuse voir même la plus remarquable, mais tu possédais ce don naturel pour la musique. Certains connaissant l'existence des anges prétexteraient que tu tenais cela de ton vivant. Certainement d'ailleurs. Dans ce monde d'agonie, il n'y avait de toute façon aucun moyen pour toi que d'apprendre à jouer de la musique.

Levant ton regard vide mais presque suppliant dans celui de la sorcière, tu venais comme à lui implorer qu'elle t'ordonne de faire quelque chose. N'importe qui. Qu'importe. Cela était mieux que de continuer à être spectatrice d'une vie distordue par la peine et la douleur. Si musique tu devais jouer, tu préférais que cela ne soit pas celui d'un corps s'effondrant face à une foule assoiffée de sang.

- Je peux danser aussi...

Combien de fois avais-tu gesticuler pour faire plaisir à quelques démons ou sorciers. Combien de fois avais-t'on jubilé de ce sentiment de pouvoir qu'on pouvait exercer sur toi. Bien trop de fois. Mais tu t'en fichais, tu n'avais plus aucun égo depuis longtemps. Ton esprit ne subsistait qu'à travers cette dernière lueur de préservation. L'espoir persistait dans ton être, bien qu'il te rongeait plus qu'autre chose, t'empêchant de sombrer dans les mains pourtant salvatrices d'une faucheuse aux allures bien clémentes.

- Je ferais ce que vous... voulez.

Reprenant un coup d'une violence innommable au creux de la nuque, tu t'effondras à nouveau. En réalité, même un simple coup de vent aurait suffit pour ébranler ta consistance physique. Accusant cette fois-ci bien plus le coup, étourdit, tu ne te relevais pas instantanément. Tes jambes refusaient d'obéir à cette espoir et tu n'étais plus maître de rien pas même de ton corps.

Avec un peu de chance, peut-être pourrais-tu mourir ici. Sans que tu ne puisses opposer une quelconque résistance. Une mort fulgurante, sans tâche, sans douleur. Une conclusion pitoyable pour un film qui l'avait été tout autant.

Mais tu n'avais aucune chance. Ta simple présence ici justifiait cela. Alors tu te relevais, encore une fois... Avant de plonger à nouveau ton regard dans celui de la sorcière.

- Ce que vous voulez...

Résumé  : 740 mots.
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Mar 22 Sep 2020, 23:58

Un bon esclave doit savoir tout faireft. Kyndra

Alekto fronçait les sourcils. La faiblesse et la fébrilité de l’esclave la choquaient pas mal. Ce n’était en aucun cas de la compassion. D’une manière ou d’une autre, cette énergumène méritait son sort. Seulement, il lui semblait essentiel dans la vie de prendre soin de ses affaires. Sinon, ça finissait par casser et il fallait racheter ou réparer, ce qui n’était économique ni en temps ni en argent. Elle comparait ce qu’elle avait devant elle à un gond de porte rouillé qui menaçait de céder à chaque fois que l’on ouvrait ou fermait celle-ci. Ou à une vieille balançoire aux cordes si usées par leur frottement avec l’écorce de l’arbre qu’elles ne tenaient plus qu’à quelques fibres. Kyndra était misérable. La Sorcière n’était pas une experte, mais elle ne donnait pas cher de sa peau. Elle mourrait dans la semaine ou dans le mois et le marchand perdrait de l’argent à traiter ses bêtes comme ça. Elle ne croyait pas se tromper en trouvant cela stupide. Elle se serait senti pousser des ailes si seulement on ne l’avait pas forcée à faire ce petit spectacle pour tous ces êtres détestables. La main portée à son menton, elle écoutait l’esclave, cherchant plutôt un moyen de se sortir de ce merdier au plus vite. Ici, son génie était une connerie.

-Hm… D’accord. Emit-elle. Dans ce cas, je veux bien voir comment tu danses.

Si l’Ange n’était pas dans les conditions physiques pour exécuter sa demande, elle s’en fichait totalement. Peu importe la performance, elle ferait mine d’être impressionnée et tout le monde serait content. Elle se tourna innocemment vers le public.

-Quelqu’un pourrait faire de la musique ?

-Non non non non non. J’ai une idée ! Déclara le Démon en posant une main sur son épaule, déclenchant automatiquement un frisson chez elle. Tu vas faire de la musique pour elle.

La foule scanda, moqueuse. A l’entente des railleries du premier rang, Alekto fit une grimace vexée. Son rythme cardiaque avait encore accéléré. Elle rentra légèrement son cou dans ses épaules.

-Tu sais jouer d’un instrument en particulier ?

-Je… Euh… de la flûte ? J’en ai fait quand j’étais plus jeune.

C’était un faux souvenir qu’elle venait de se créer. Elle n’avait pas touché une seule flûte de sa vie et n’avait pas la moindre idée de la signification du mot doigté – pas même celui auquel tu penses, Lucia. L’esclavagiste se tourna vers le public. Il s’était transformé en un véritable animateur de cirque.

-Qu’on lui trouve une mandoline !

Une mando… hein ? Elle ne comprenait pas comment il avait pu confondre flûte et mandoline. Les sonorités étaient complètement différentes. En plus, elle n’avait aucune idée de ce à quoi ressemblait ce machin.

-Non, je vous ai dit que je faisais de la flû-…

-Deux mandolines pour m’avoir répondu ! L’Ange va jouer avec toi pendant qu’elle danse.

-Mais… Vous ne préféreriez pas que je chante ? Je chante vraiment bien des fois, quand on me lance sur…


-Et toi, tu vas chanter pendant que tu joues.

-Je ne crois pas que…

-QU’EN PENSEZ-VOUS TOUT LE MONDE ?

-OUAAAIIIISSS !

Ils applaudirent, tapèrent du pied et levèrent leurs poings. Alekto blêmit. Elle lançait quelques petits coups d’œil inquiets à son professeur. S’il pouvait faire un miracle inexplicable, là maintenant tout de suite, elle jurait de devenir prêtresse d’Ethelba et de la prier nuit et jour jusqu’à la fin de son existence. Elle se pencha doucement vers l’Ange.

-Tu sais ce que c’est une mandoline ? Puis elle ajouta : moi je sais, hein, mais c’est pour savoir. Généralement on sait mieux jouer quand on sait avec quoi on joue.

Ce qui était vrai, et elle espérait s’en tirer avec les compétences de l’esclave. Bientôt, lesdits instruments arrivèrent et on les leur colla dans les mains. Alekto l’examina. C’était donc ça ? Une guitare ? Un banjo ? Elle gratta les cordes pour produire un son. C’était un instrument pour jeune Magicien romantique, il n’y avait pas de doute là-dessus. Berk. Le marchand écarta ses bras.

-La scène est à vous, mesdames.

Alekto lui sourit avec hypocrisie, puis il y eut un long et profond silence. Quelqu’un toussa dans la foule et une légère brise froide souffla sur l’assemblée. La Sorcière donna un coup de coude à l’esclave.

-Qu’est-ce que tu attends ? Commence ! Et dis des trucs sur l’hiver.

C’était la seule et unique manière de la faire chanter juste et de sauver un minimum leur prestation.


~748 mots~

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