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 [Événement - Métier] Le Savoir Faire

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11252
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Sam 25 Jan 2020 - 18:23

[Événement - Métier] Le Savoir Faire Axax_b10
Le Savoir-Faire


D'aussi loin que remontaient ses souvenirs, Soraya avait toujours aimé les animaux. C'était quelque chose que ses parents lui avaient transmis. L'amour partagé était ainsi toujours rendu par ces bêtes compatissantes et adorables, qui veillaient sur leur bien-être au quotidien en leur apportant nourriture, chaleur et souvent, une protection. Les Humains leur rendaient bien en veillant sur eux. C'était une relation donnant-donnant et devoir se séparer d'eux lui procurait toujours un pincement au coeur. Peu importait leur espèce, les couleurs clairsemant leur peau ou leur caractère, allant du plus tendre au plus cochon. Elle les aimait, c'était comme ça. Souvent dans la douleur. Elle se souvenait de la première fois où on l'avait conduite devant un animal blessé. Sabayon. Un cheval qui s'était cassé la patte. Il aurait été impossible de le soigner avec leurs méthodes traditionnelles, cela l'aurait conduit à la mort, mais les Magiciens pouvaient réaliser des miracles. Heureusement que les deux races étaient alliées et vivaient en harmonie sur cette portion du territoire. Une terre commune à trois races, si l'on incluait les Anges des Jardins de Jhēn. Tout ceci était propice aux échanges commerciaux. Chacun se vaut et ils avaient chacun des choses à apprendre les uns des autres. Leur différence était un apprentissage de vie en communauté ... Et ils y parvenaient très bien. Soraya relâchait en soupir tandis qu'elle s'occupait de donner à manger aux poules, venue en nombre quémander leur nourriture matinale dans une cacophonie qui aurait irrité plus d'un citadin. L'Humaine était consciente que cette philosophie de vie n'était pas partagé par tout le monde. Certaines races se considéraient au-dessus des autres et se plaignaient ensuite du racisme. Quelle ironie. Sous prétexte que tel personne n'avait pas cette particularité, cette capacité ou était né dans la mauvaise race ... Tout était bon pour anéantir les équilibres.

On ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Alors que les poules picoraient dans la cour, elle fit un tour à l'intérieur du poulailler pour saisir les oeufs un à un, afin de vérifier qu'ils n'étaient pas fendus. Son frère les nettoierait et ils pourraient les consommer, voire les revendre au marché ou les échanger contre d'autres denrées, tout aussi utile. Une fois sa tâche achevée, Soraya reprit la route de la demeure familiale. En tant qu'aînée de cette grande Famille de Haute-Terre, la demoiselle avait toujours fait le voeu de reprendre l'affaire. De s'occuper des animaux, d'animer l'écurie et de prendre soin du cheptel de vaches. Les siens possédaient l'un des plus grands de la région. Ses parents l'épaulaient dans ce choix, mais l'invitait également à voyager et découvrir le monde avant de s'enchaîner à un unique endroit. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il convenait, serait-elle mieux ailleurs qu'ici ? Elle l'imaginait assez mal. Surtout qu'on ne cessait de lui répéter d'être prudente lors de ses déplacements, les Humains étaient des cibles de choix ... Partout ailleurs. Son antimagie était basse, mais rien ne disait qu'elle ne se développerait pas aux contacts des êtres magiques pour mieux rejeter leur essence. Qu'est-ce qui serait le mieux ? L'Humaine aimait entendre les légendes qui couraient sur ces Humains qui avaient tant réalisé pour les leurs. Allant de la main Protectrice de Drejtësi à la création d'Utopia par la Reine Violette, aux exploits guerriers du Chevalier Elay à la naissance des Élus ... Seulement, elle ne se sentait pas de cette fibre-là. Elle laissait le prestige et le sang des batailles épiques aux autres. Lorsqu'elle reposait les paniers contenant les oeufs  en criant leur arrivée pour qu'on s'en occupe sans qu'elle ne doive changer de chaussures, son Père sortit de la maison et vint à sa rencontre d'un pas pressé.

Tu as terminé de nourrir le poulailler ? demanda ce dernier.
Oui, Père. Je comptais aller voir les clapiers.
Je vais venir avec toi. Je souhaite m'assurer que les enclos tiennent et peut-être renforcer la palissade. Il parait que des renards rôdent dans la région ... Mieux vaudrait ne pas perdre nos animaux, même s'il en va du cycle de la vie ... Ce n'est pas lui qui assure notre subsistance !

D'un geste de la tête, la demoiselle comprenait. Elle devait apprendre tous les rouages de ce qu'elle destinait à devenir son métier. Ce genre de prudence faisait également partie du quotidien. Les vols étaient presque inexistants et souvent plus une mauvaise plaisanterie d'un paysan à un autre et les choses rentraient rapidement dans l'ordre. Les clapiers se trouvaient à gauche de la grande cours, à l'opposé des poulaillers.

Ah, mais non ! Ce n'est pas vrai !

Oh, non. Les deux Humains restèrent un instant à constater les dégâts. Une dizaine lapins avait été croquée au cours de la nuit. Un autre respirait difficilement, souffrant de multiples blessures. Son abdomen était lacéré, elle avait une patte fracturée et une blessure à la tête. Inconsciente. Cette pauvre bête ne pourrait plus être soignée, il serait plus humain de mettre un terme à ses souffrances que de la laisser dépérir inutilement. Son Père soupirait de mécontentement en saisissant la tête de son pauvre animal pour lui adresser quelques paroles réconfortantes, remettre son esprit au Aetheri, fermer les yeux et tordre le cou. Proprement, sans douleurs et dans un craquement sinistre. Ils ne pouvaient même pas s'en servir pour manger un ragoût, puisqu'ils ignoraient si l'autre animal avait une maladie qui pourrait les rendre malade. Mieux valait isoler les cadavres, renforcer la clôture et essayer d'apaiser les pauvres bêtes terrorisées. À une époque peu lointaine, la Mort était une notion abstraite aux yeux de la jeune femme. Aucun animal ne mourrait, c'était évident. Maintenant, elle regardait leurs corps meurtris avec amour et compassion, mais aussi un respect froid. C'était dans l'ordre des choses. Son Père lui avait très rapidement fait comprendre qu'on ne mourrait pas uniquement de vieillesse.

Espérons que Khor nous accorde sa protection pour les prochaines mises à bas...

Ils avaient quelques moutons, très utiles pour ce qui était de fournir de la laine. Quelques femelles étaient enceintes et les naissances étaient prévues pour dans quelques semaines. Ce serait de l'ouvrage que de les assister pour faire naître les chevreaux. D'un soupir là, son Père et elle revinrent alors sur leurs pas, rapidement après avoir sorti les cadavres et recouvert d'une couverture salie par son temps en extérieur. Ils allaient devoir travailler à plusieurs. Il leur fallait donc du renfort familial, mais ils s'en chargeraient après le déjeuner. Le mal était fait de toute manière. Morose avant d'annoncer la mauvaise nouvelle au reste de la Famille, ils enlevèrent silencieusement leurs chaussures avant de rentrer chez eux par une porte arrière.

Ça va P'pa ? demanda Ghislain en s'occupant des oeufs matinaux.
Non, soupira celui-ci. Nous avons eu la visite des renards cette nuit, visiblement ! Il faudra que tu nous aides après le repas pour nettoyer et renforcer tout ça ! ...Où est ta mère ?
Avec une invitée, je crois.

Dans la maisonnée, il y avait un peu d'agitation devant la porte d'entrée et certainement pas à cause du repas qui mijotait calmement. L'homme était surprit d'avoir une visite impromptue au milieu de leur journée de travail, cela aurait été moins curieux d'en recevoir en soirée. Qui avait déserté son poste ? Ou quel problème pointerait le bout de son nez ? Ce n'était pas croyable. Curieux, les deux enfants se lancèrent un regard. Ghislain visiblement plus audacieux en présence de son aîné pour aller voir qui était la personne concernée et ces derniers emboîtèrent le pas à leur paternel.

Simin ? interrogea l'homme en fronçant les sourcils. Que se passe-t-il ?
Oh, Asham ! reprit son épouse en se retournant vers lui, ravie. Devine qui est venu nous voir !

Soraya et son frère se penchaient sur le côté pour voir qui était leur invité mettant dans cet état sa mère, normalement calme et sérieuse. Elle fût époustouflée devant la beauté qui lui faisait face, la laissant presque bouche bée, tandis que lui regardait de bas en haut cette inconnue qui faisait forte impression. Ils ne l'avaient jamais vue, mais ils connaissaient son nom. Forcément. Elle était celle qui avait sauvé leur mère et leur cadette lors de sa naissance. Loin d'ici, dans le Désert. Lorsqu'ils étaient partis prêter main forte aux nouveaux éveillés. Son Père, lui, ne l'avait certainement pas oubliée.

Ça alors ! Matasif Leenhardt !

1 400 mots
Explications

Salutations [Événement - Métier] Le Savoir Faire 009

Il n'y aura pas de longue explication, mon post est assez explicite ! Il s'agit d'un événement pour vous permettre d'exercer votre métier ou d'en acquérir un, si vous le souhaitez. Celui-ci se déroule à Haute-Terre, mais évidemment, vous le réaliser sur le territoire de votre race, en fonction de vos statistiques, vous en parlez dans votre post et vous essayez d'être cohérent !

Durée du RP - vous avez jusqu'au 25-03-2020 pour poster.

Bonne écriture !

Gains

Pour 900 mots - 1 Point de Spécialité
Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire

OU

Pour 1350 mots - Un Métier - Rang I en rapport avec le sujet de votre RP
Pour 450 mots de plus, soit 1800 mots - 1 Point de Spécialité supplémentaire



[Événement - Métier] Le Savoir Faire Chriss10
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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
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◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Dim 26 Jan 2020 - 20:25


Les mains protégées par des gants en cuir rembourrés, Jil ajusta les lunettes à large verre sur son visage, grossissant ainsi ses yeux jusqu’à des proportions comiques. Elle attrapa une barre à mine en acier avant de se tourner vers ses étudiants.

— « Bon, mes lapins, cette fois, c’est pas de la rigolade. Carlota, va fermer les volets, s’il te plait. Dans ces caisses, j’ai fait amener une espèce de droséracées du fin fond des terres arides. J’en ai trois, donc il faudra se présenter tour à tour pour s’en occuper. Je vais essayer de le dire avec des mots clairs pour que tout le monde comprenne bien. Hayato, tu veux bien répéter ? »
— « Euh… Avec des mots clairs pour que tout le monde comprenne bien ? »
— « On va dire que tu as le principal, maintenant écoute si tu ne veux pas perdre un bras. Encore. »

Et elle afficha un sourire carnassier avant de donner un petit coup de pied-de-biche sur une des caisses. Celle-ci s’ébranla d’un coup et une fine couche de poussière s’en éleva, en même temps qu’un rugissement étrange, car il se ressentait davantage en vibration qu’il ne s’entendait. Le bois gémit et une petite racine sembla s’immiscer par l’un des interstices de la boite. La Lyrienne le pointa de son doigt ganté avant de reprendre :

— « Drosera Gargantua Beatia. Une mâchoire assez grosse pour prendre l’un de vos membres tout entier, et des lianes préhensiles capables d’attraper les cheveux, les poignets, les outils, les clefs, etcetera. C’est une plante intelligente et qu’on peut qualifier d’agressive quand elle a faim, un peu comme Hugo. »
— « Hé ! », protesta l’intéressé, sous les rires francs de la classe.
— « Désolé mon cher, un peu facile. Comme je vous disais, elle est dangereuse, et il faudra user de précaution pour les approcher. Gants, lunettes – à cause du venin qu’elle peut projeter, mais je vais y revenir – et surtout, surtout, pas de jaune. C’était bien évidemment la consigne de la dernière fois, vous vous en souvenez tous, sauf mademoiselle Flinch et sa copine, qui iront bien sûr se changer avant de commencer le cours. Ce petit haut est très tendance, mais si la Beatia remarque ne serait-ce qu’un fragment de pigment jaune, elle fera tout – et j’insiste sur le tout – pour vous manger. C’est pas sa faute, c’est un réflexe naturel qu’elle a développé pour se nourrir de sa principale proie, j’ai nommé… »

La botaniste sortit d’un petit sac le cadavre d’un rongeur, de la taille d’un petit chien, et recouvert d’écailles brillantes d’un jaune éclatant.

— « … Les Estara Brachiatta, ou Etoile à mâchoire. Petite démonstration. »

Elle fit reculer les élèves d’un geste, qui ne se firent pas prier, et posa la dépouille sur un établi avant d’ouvrir la caisse d’un coup de barre à mine. À peine avait-elle pratiqué une ouverture étroite qu’une liane jaillit et écarta violemment les planches, envoyant voler des morceaux de bois plus ou moins gros dans toutes les directions. La Lyrienne leva brusquement son arme pour dévier un fragment qui filait en direction des étudiants. La classe poussa un hurlement de surprise en chœur, ponctué par l’exclamation ravie de son professeur :

— « Mais regardez-moi cette beauté ! »

Et c’était un fait, la plante était réellement ravissante. Figée dans un bac de terre, elle arrivait jusqu’à la poitrine de Jil, et sa « bouche » était trois fois plus large que sa tête. Sa tige n’était pas visible ; on l’aurait dit cachée derrière un enroulement de lianes qui donnaient un aspect de serpent à la bête. Ces multiples tentacules verts émeraude étaient ornés de fleurs rouges et orange dont les pistils brillaient d’une lueur blanchâtre dans l’obscurité de la pièce. La partie la plus impressionnante était la tête. Une corolle d’un rouge impossible s’ouvrait très largement sur une mâchoire imposante composée de dents effilées, dégoulinantes d’un liquide vert inquiétant. La plante se tourna brusquement vers celle qui avait troublé son sommeil, et en se contractant, elle fit brusquement partir un jet du même liquide. Sans effort, Jil évita l’acide, qui alla éclabousser le coin d’un plan de travail, où le bois commença instantanément à fumer et à se dissoudre.

— « Ah, voilà, j’y viens : son venin, donc, a des propriétés corrosives dévastatrices, mais c’est aussi le composé d’un remède très important, et il va donc nous falloir le collecter, tout en réalisant nos observations. Avez-vous des questions ? »

Lorsqu’elle se retourna vers les étudiants, ils étaient occupés à enfiler précipitamment leur équipement de sécurité. Elle se fendit d’un sourire et s’écarta un peu de la fleur. Ils étaient tous en septième année d’étude, sinon on ne lui aurait jamais permis de présenter ce genre de beauté mortelle à sa classe. Mais ceux qui étaient encore inscrits à son cours avaient prouvé à plusieurs occasions leur ténacité et leur envie de se trouver une vocation dans l’étude et le soin des plantes. Malgré les petits piques qu’elle pouvait leur envoyer de temps à autres, elle appréciait d’être en commande d’un groupe aussi appliqué. Les deux filles qui n’avaient pas respecté les consignes vestimentaires se changeaient en vitesse et à bonne distance de la Beatia, et Hugo se lavait les mains avec soin avant de mettre ses gants. Lorsqu’ils furent tous équipés, elle attira leur attention avant de se saisir de l’Estara mort.

— « Maintenant, voyons comment les calmer le temps de procéder à nos analyses. »

Lorsque le cadavre approcha de la mâchoire animée, chacun put percevoir son changement d’attitude. D’une posture défensive, elle avait maintenant adopté l’attitude calme et attentive d’un prédateur. Jil se déplaça lentement devant la fleur, qui semblait la suivre du « regard ». La Lyrienne prit une inspiration, et jeta l’appât par-dessus la plante. À une vitesse presque trop élevée pour être capté par l’œil humain, plusieurs lianes jaillirent pour attraper le repas, et en l’espace d’une seconde, la gigantesque bouche se referma sur lui. La Drosera Gargantua Beatia sembla alors frissonner puis s’arrêter de bouger, et ses membres tentaculaires vinrent s’enrouler autour de sa tige.

— « À partir de là, la digestion commence, et comme vous pouvez le voir ici… », elle désigna un filet de liquide poisseux qui coulait le long d’une dent apparente, « … un peu de l’acide – qu’elle utilise aussi pour dissoudre sa proie, quelle créature fantastique – coule en surplus. Vous allez donc vous munir chacun de ce genre de fiole, et la placer en dessous pour récolter le venin, pendant que votre binôme prend les notes que vous lui dicterez sur vos observations. Ensuite, vous échangerez. Une fois que vous avez rempli votre récipient, vous pouvez reculer à distance de sécurité pour réaliser vos croquis. Nous en discuterons après coup, et je reste évidemment là pour vous aider en cas de problème. »

Elle frappa dans ses mains, et le premier duo s’avança lentement, mais presque sans hésitation. Elle amena les deux autres caisses à des coins opposés de la pièce, et s’appliqua à ouvrir à nouveau les planches du bout de son outil, un peu plus lentement cependant. Elle donna à chaque plante un nouveau cadavre de rongeur, et deux autres paires allèrent pour s’approcher de leurs sujets d’étude. La rousse commença ses rondes pour s’assurer que tout se passait bien, et elle constata avec plaisir que tout se déroulait à la perfection. Les élèves se montraient discrets et calmes à côté des fleurs, comme ils avaient appris à l’être en présence de plantes sentientes. Tout comme les animaux, elles étaient excitées par la peur, les bruits ou les mouvements brusques ; chacun de ces étudiants était pleinement conscient de ça. Par deux fois, elle dut se rendre à proximité des groupes qui étudiaient la première Drosera, car le venin qui coulait le long de ses crocs semblait se tarir. Chaque fois, ils firent un pas en arrière en la voyant masser doucement la corolle de la plante, horrifiés. Elle n’occasionna pourtant aucune réaction violente, et un subtil ronronnement se fit même entendre et ressentir. Ravie, elle confia à son groupe :

— « Elles sont vraiment remarquables. Peut-être qu’on pourrait en faire planter dans les jardins de Basphel, vous en pensez quoi ? »

Les airs à la fois sidérés et désespérés de ses étudiants parlèrent pour eux.

1389 mots.


[Événement - Métier] Le Savoir Faire 3TFZNQ
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 6 Fév 2020 - 5:29





# La Danse des Chevaliers





Mon poignet se bloqua quelques secondes avant d’enchaîner sur un second mouvement qui amena mon poing à rebondir tranquillement contre le battant de sa porte.

« Ren, c’est moi. Es-tu prête? » Lui demandais-je à travers le bois qui nous séparait, ajustant les gants dans lesquels j’insérais mes mains.

À l’entente de sa réponse, j’hochais discrètement de la tête.

« Je t’attends dans ce cas. N’hésite pas à prendre ton temps, nous ne sommes pas pressés », lui assurais-je presque aussitôt, conscient qu’il lui prendrait peut-être l’envie d’accélérer brusquement ses préparations.

Sur ces propos, je me laissais tomber contre le mur, mon dos s’appuyant sur la surface rugueuse du bois alors que mes yeux se perdaient dans le vide. Je faisais des efforts considérables pour que ma langue, si prompte au vouvoiement, emprunte un langage moins formel à l’endroit de l’Orine. Nous ne nous connaissions que depuis quelque temps, et j’avais bien conscience que, malgré le Lien qui nous unissait, nous avions un important chemin à tracer avant de pouvoir se considérer comme proche et familier. Cela étant dit, le Lien aidait énormément dans ce sens, puisqu’il avait joint nos esprits l’un à l’autre, nos ressentis l’un à l’autre, et j’oserais dire nos cœurs l’un à l’autre. C’était étrange et intimidant, paradoxal et troublant : pourtant, même si elle m’était étrangère, j’avais l’impression de la connaître comme si nous avions vécu des années ensemble. Enfin, je ne me targuais pas de tout savoir sur son compte, mais j’étais en mesure, du moins, de me faire un portrait relativement fidèle de sa personne, puisque presque plus rien en elle ne m’échappait – et l’inverse était tout aussi vrai. Cela étant dit, des efforts nous étaient encore demandés, nous ne pouvions le nier, car il fallait encore que nous arrivions à apprivoiser les étranges créatures que nous étions.

Un sursaut agita brièvement mon corps alors que je me décalais du mur. Au même instant, la porte de la cabine s’ouvrait : la rousse était prête. Prête et armée. À sa vue, je lui adressais un sourire avant de la saluer à la manière des militaires de la Compagnie, abaissant légèrement le buste vers l’avant tout en cognant mon poing contre ma poitrine.

« Bon matin. J’espère que tu t’es bien reposée. »

Surtout après les deux terribles jours que nous avions vécu, tout récemment, à combattre les vagues, la colère et les hurlements d’une tempête effroyable. Elle était née d’un rien et d’un nulle part, frappant brutalement nos vaisseaux qui, pris de court par la férocité et la vitesse à laquelle le déchaînement s’était levé, étaient tout de même parvenus à sortir de la violence de l’ouragan plus secoués que véritablement blessés. C’était un miracle, par ailleurs, que nous ne comptions aucun décès à nos pertes. Plusieurs, sans aucun doute, avaient cru rejoindre Ezechyel pendant un moment, mais par chance, personne n’était tombé dans ses funestes bras. Et tout le monde n’en était que plus soulagé et content. Je me redressais ensuite, le dos droit, pour lui refaire face et lui indiquer d’un mouvement de tête que nous pouvions commencer à nous diriger vers l’extérieur.

« À cette heure, il ne doit pas avoir énormément de monde qui déambule sur le pont supérieur. Nous serons tranquilles pour pratiquer quelques échanges », lui expliquais-je en me frottant la nuque, comme pour justifier pourquoi je lui avais donné rendez-vous à cette heure si matinale.

D’un bon pas, nous traversâmes en catimini les quelques couches qui s’éparpillaient, ici et là, à même le plancher du pont. Tous portaient, sous leurs couvertures, un homme ou une femme qui reposaient tranquillement dans le monde utopique d’Harabella. Ils le méritaient amplement, après toute l’énergie qu’ils avaient déployée pour aider l’équipage du Babylone à conserver les coques sur l’eau. Nous zigzaguions à travers les corps endormis, réduisant au minimum le claquement de nos bottes et les cliquetis métalliques de nos armes afin de les laisser profiter de leur sommeil pour le peu d’heures qui leur restaient à roupiller. Une fois dehors, je me permis d’emprunter quelques secondes de notre entraînement pour respirer l’air frais de l’aube, admirant, avec soulagement, un ciel violacé et dégagé.

« La journée s’annonce belle en tout cas! Souriais-je en m’étirant, avant de porter le bleu de mon regard en direction de l’Orine. D’ailleurs, as-tu eu le temps d’envoyer ta lettre à Saya et… »

Je réfléchis quelques secondes. Son nom m’échappait.

« Kagami?

- Ah oui! C’est ça! Kagami! »

La jeune femme secoua négativement la tête. Mon sourire se crispa quelque peu.

« Ah mince… Dans ce cas, nous pourrions terminer l’entraînement un peu plus tôt? Depuis, elles sont certainement arrivées aux Jardins, aux côtés de leur Maître, et doivent attendre de tes nouvelles. Tu en penses quoi? »

Elle prit un instant pour songer à ma proposition, me partageant finalement sa réponse avec un sourire, que je lui rendis en tout bien tout honneur.

« Bien! Commençons par la posture de garde, dans ce cas », expirais-je en me reculant de quelques pas, marquant ainsi une certaine distance entre nous, de sorte à ce que nous puissions esquisser, sans gêne apparente, chacun de nos mouvements.

Toutes nos sessions d’entraînement commençaient de la sorte. Nous réitérions les postures, les parades et les gestes de base, les alternant successivement dans une danse simple, souple et brutale, d’arme à arme, afin que chacune des fibres de nos muscles s’imprègnent de l’énergie et de l’essence de ces mouvements, du choc et des tremblements qui remontaient jusqu’à nos bras. Posture de garde : nous avancions un pied, nos épaules étaient légèrement relâchées, bien alignées l’une par rapport à l’autre, notre corps s’appuyait en équilibre à notre centre gravitationnel – quoi que les oscillations du bateau, sous l’action des vagues, rendaient cette dernière attention un peu plus complexe à maintenir –, et l’arme était tenue par nos deux paumes, solidement refermées à son manche. Parade haute avec les bras en parallèles et parade haute avec les bras croisés, parade basse de droite et parade basse de gauche. Et un, et deux, et trois! Et un, et deux, et trois! Nous figions une seconde, reprenant la posture de garde. Et recommencions sur-le-champ. Nous répétions l’enchaînement jusqu’à ce que les premières chaleurs s’insufflent à l’intérieur de nos muscles. Dans un dernier choc, j’indiquais à Ren que nous terminions l’échauffement.

« Est-ce que tu te souviens de comment contrer une attaque portée sur le côté? », lui posais-je tout en reprenant mes distances.

L’Hanatsu me gratifia d’un sourire tout en se replaçant, signe évident qu’elle s’en rappelait parfaitement. J’étais ravi, m’avançant sans crier gare dans sa direction pour lui envoyer une première offensive sur le côté, qu’elle para, mais trop faiblement pour représenter une véritable contre-attaque. Son arme était bien trop près de son corps et ses mains n’avaient eu le temps de s’appuyer contre son flanc : sa prise devenait, aussitôt, beaucoup moins solide. C’est pourquoi, en glissant mon arme sur le fil de sa lame, je remontais l’épée jusqu’à son visage, m’arrêtant néanmoins à la dernière seconde à quelques centimètres de son oreille. Je lui échangeais un regard, sans mot dire, conscient qu’elle était en mesure de lire en moi comme dans un livre.

« On reprend », lui mentionnais-je en glissant vers l’arrière, attendant quelques secondes avant d’initier de nouveau la danse.

Mais cette fois-ci, je lui envoyais un coup d’estoc, la forçant à appliquer l’une des techniques de défense que nous avions pratiquée un peu avant que la tempête nous tombe dessus. Ainsi, je l’obligeais à changer sa posture, à changer le cours de sa pensée, en ne l’attaquant pas directement depuis son flanc. Elle devra improviser et contrecarrer en ripostant et à un moment… J’aperçus une ouverture, infiltrant immédiatement ma lame dans celle-ci. Et c’est là que l’énergie de Ren se déploya. L’Orine contra, ses mains bien positionnées vis-à-vis le dessus de sa cuisse et dans le même mouvement, elle effectua un chassé qui repoussa rapidement mon arme vers l’arrière. Laissant tout mon flanc à sa merci, sa lame, bien en l’air, s’abattit dans l’intention de tailler mon flanc. J’avais encore une chance de riposter, mais l'arme de la jeune femme remonta pour bloquer mon bras et m’empêcher, de la sorte, de contrer en répliquant par une frappe en hauteur. Et si tout cela n’avait pas été un entraînement amical, son épée m’aurait lacéré d’une seconde blessure, au bras cette fois. Étirant un sourire, je profitais de l’opportunité qu’il s’agisse d’un combat fictif et je puisais dans ma force pour la repousser d’un coup léger à la taille. D’un bond, nous nous séparâmes chacun d’un côté du gaillard arrière.

« Excellent! M’enjaillais-je en faisant tournoyer l’arme dans ma main, ancrant bien mes pieds au sol pour faire face à la jeune femme. Maintenant, nous pouvons passer aux choses sérieuses. »

Le véritable entraînement pouvait commencer.


1 478 mots | Je me suis inspirée de cet enchaînement pour la fin de mon post ^^


It's a little price to pay for salvation
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[Événement - Métier] Le Savoir Faire Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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Sól
Jeu 6 Fév 2020 - 9:37


« Alors ? Tu as réfléchi à notre proposition ? » demanda Angélique en s'asseyant gracieusement à côté d'Elijah. Ce dernier prit soigneusement le temps de terminer sa phrase avant de reposer sa plume et de reposer son dos contre le dossier de sa chaise. En silence, il croisant les doigts de ses deux mains sous son menton, regardant fixement un point à l'autre bout du bureau. Il évitait le regard de la femme. Ses yeux perçants avaient quelque chose qui le dérangeaient depuis qu'ils avaient quitté l'auberge dans le désert. Comme si elle était capable de le mettre à nu d'un seul coup d'iris. L'Okan avait également cessé de porter le médaillon qui leur permettait de communiquer par télépathie. Il ne le remettait autour de son cou que lorsqu'ils travaillaient avec un client. Il se doutait que ses supérieurs avaient tous remarqué ce fait mais puisque personne ne lui avait fait de remarque, il supposait que ce n'était pas dérangeant. Il désirait éviter tous les risques de se faire espionner à son insu. « Oui. » déclara-t-il simplement, ses yeux dorés toujours dardés sur le lointain. Un sourire éclaira le visage de la sociologue. « Et alors ? » Une pointe d'excitation, d'impatience presque, perça dans sa voix, tandis qu'elle s'avançait sur la table pour barrer le regard du brun. Ce dernier détourna aussitôt les yeux, les dirigeant désormais sur le plafond, la table, ses mains qu'il avait reposé sur ses cuisses. Angélique ne sembla pas s'en offusquer. Elle avait compris l'origine de son malaise et lui laisserait le temps qu'il lui faudrait, même si elle continuait malgré elle à chercher le contact visuel. C'était une personne franche, directe, et lorsqu'elle s'adressait à vous, elle dardait toujours ses yeux dans les votre, vous portant son entière attention. Cela avait toujours dérouté l'ange, le mettant un peu mal à l'aise. La chose avait empiré depuis son indiscrétion. « Je ne sais toujours pas. » avoua l'Okan en croisant les bras sur sa poitrine. « Hum... Je vois. Tu hésites encore. Qu'est ce qui te fais douter ? Peut-être qu'en discuter te permettra d'y voir plus clair. » proposa l'Ànjonú en appuyant son visage délicat sur l'une de ses mains. Elijah grimaça. Il n'aimait pas parler, pourtant, recevoir des conseils ne lui ferait pas de mal. Il était totalement perdu et ne savait pas comment se décider. En débattre avec Angélique ou n'importe lequel de ses employeurs ne serait peut-être pas l'une de ses meilleures idées. Aucun des trois n'était vraiment impartial dans cette situation : ils semblaient tous apprécier le travail de leur subalterne et désiraient chacun le prendre sous leurs ailes. Bien que la proposition ait quelque chose de flatteur, l'Ange n'avait pu se décider à accepter, comme si quelque chose le retenait. Le brun se gratta l'arrière de la tête avant d'abdiquer : même s'ils n'étaient pas tout à fait impartiaux, Elijah les jugeait suffisamment honnêtes pour ne pas le pousser à faire une décision qui ne lui correspondrait pas. Et puis, Angélique s'était révélée être une oreille attentive et perspicace à plusieurs reprises lors de leurs entretiens de recherche, sans doute était-ce ce dont l'Okan avait besoin. « Pourquoi pas... » Un sourire éclos sur le faciès satisfait de la plus haute gradée.

« Dans ce cas, commençons par le plus évident : est ce que ce métier pourrait te plaire ? » « Je ne sais pas. » « Qu'est ce qui te fait hésiter ? » Elijah prit quelques secondes pour réfléchir à la réponse qu'il allait donner. « Essayer de comprendre les gens qui nous entourent... Ça se révèle beaucoup plus intéressant que je ne l'avais imaginé. Et je suis persuadé que vos travaux apporteront de bonnes choses pour les Anges et les Humains. Et pour toutes les personnes concernées de près ou de loin du sujet de vos recherches. Je trouve ça très inspirant et me dire que je pourrais faire partit de tout cela... Ça me fait plaisir, je crois. » Attendant quelques secondes pour s'assurer que son disciple avait terminé de dire ce qu'il avait à partager, Angélique reprit la parole. « Tout cela est plutôt encourageant. Mais il n'y a rien là-dedans qui puisse te faire hésiter à nous rejoindre. Tu n'as pas vraiment répondu à la question. Pas entièrement du moins. » Le brun soupira. « Je crois que ce qui me fait peur, c'est l'inconnu. » affirma-t-il. « Après la Guerre, lorsque nous avons été déplacés vers les Jardins, je me suis promis de ne plus me montrer aussi faible que ce que j'avais pu être durant la Guerre. Que je deviendrais fort pour protéger ce et ceux à qui je tenais. Depuis ce jour, j'ai toujours été persuadé que je deviendrais un soldat. L'Armée c'est dur, mais on sait à quoi s'attendre. Des entraînements, des batailles, des explorations... En un sens, c'est presque simple, limpide. Mais ce que vous me proposez... Je ne sais pas à quoi m'attendre. Les résultats sont tellement flous, j'ai l'impression que l'on ne peut rien envisager avec certitude. Et c'est ce vague qui me dissuade. » Angélique leva les yeux, pensive. Elijah en profita pour la dévisager discrètement. « Mmh... Je vois ce que tu veux dire mais... L'Armée aussi a beaucoup d'incertitudes. Ta réussite n'est pas assurée. Le résultat des batailles est incertain, et c'est lui qui détermine le futur des troupes. Les deux métiers sont aussi flous l'un que l'autre. D'une façon différente, voilà tout. En nous rejoignant, on te demandera de réfléchir par toi-même là où l'Armée te demanderait d'obéir à des ordres. Ça a quelque chose de rassurant et pourtant, il serait idiot de croire qu'un soldat n'utilise pas sa tête. Au contraire, ses actes doivent être soigneusement réfléchis car un seul faux pas peut entraîner la perte de ses coéquipiers. Un mot malheureux peut certes faire des dégâts mais un inconscient qui fonce dans le tas... » Angélique ne termina pas sa phrase. Son regard s'était durcit tout à coup, sans qu'Elijah ne comprenne pourquoi. Elle semblait perdue dans un souvenir douloureux. « Quand à ton désir de devenir plus fort... Rien ne t'empêcher de suivre un entrainement en parallèle. N'oublie pas que Marcus et moi avons participé à la Guerre, nous aussi. Nous sommes de très bons combattants. Et puis, de toute manière, avec cette histoire d’Élus, tu seras bien obligé d'apprendre à te défendre à un moment ou à un autre. » Le brun se renfrogna à ce sujet. Cela aussi, c'était quelque chose qu'il préférait balayer sous un tapis de sa conscience et laisser de côté encore un moment. « Et puis... Vous rejoindre, ça veut dire étudier. Je n'ai jamais été très doué pour ça. » « Ça s'apprend. Comme tout le reste. Nous serons là pour te guider. » « Et si je ne suis pas à la hauteur ? Je ne suis qu'un scribe. Je me contente d'écrire ce que vous dites et pensez. Ce n'est pas très difficile. Vous avez dit voir quelque chose en moi, quelque chose qui pourrait me permettre de devenir doué pour votre métier. Mais je n'ai vraiment eu l'occasion de briller en gribouillant des pages et des pages. » Angélique, qui avait finalement réussi à capter le regard du taciturne, pencha légèrement la tête sur le côté. « Hum... Pour cela, tu devras nous faire confiance. Mais je pense que tu sais déjà en partie de quoi nous parlions. Elle aussi a vu clair en toi. » Elijah fronça les sourcils. L'Ange parlait de Dahlia. Dès qu'il eut comprit cela, les paroles de son amie revinrent à sa mémoire. « Tu laisses aux autres la place d’exister… Et c’est important. Une conversation ce n’est pas uniquement parler. C’est aussi savoir écouter. Et, ça, tu sais le faire. » « Et puis, malgré ce que tu dis, tu es travailleur. Chaque jour, tu te lèves avant nous pour recopier au propre tes notes. Tu y ajoute des commentaires, des pensées. Elles ne sont pas toutes de toi, mais ça t'apprend beaucoup de choses, même si tu n'y as pas encore fait attention. » L'Okan haussa les épaules. Angélique lui adressa un sourire bienveillant. « C'est à toi de décider de quelle façon tu désires changer le monde dans lequel nous vivons. Que ce soit par les armes ou la compréhension, c'est ce qui t'anime : pouvoir faire évoluer les choses dans le bon sens. De toute manière, tu as encore le temps d'y réfléchir : tu es coincé avec nous jusqu'à ce que nous rentrions aux Jardins. Mais ne tarde pas trop quand même. Tu avais raison sur un point. Nous rejoindre signifie que tu auras beaucoup de choses à rattraper. Commencer au plus tôt ne sera pas de trop. » Sur ces paroles, la femme se releva et tourna les talons, laissant le scribe face à ses parchemins.
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 7 Fév 2020 - 18:22





# Retour à l’entraînement






Mes bras fatiguaient à force de soutenir l’arme, mais je tins bon, échappant un souffle discret entre la barrière de mes lèvres.

« Encore une fois, indiquais-je à mon binôme, dont le sourcil noir se rehaussa de manière évidente lorsqu’il perçu ma reprise de contenance.

- Ça fait presque deux heures que tu te démènes de la sorte. Je te conseille de prendre une pause. »

Hiddleston arborait une expression tourmentée, jaugeant ma condition depuis sa position. Armé de sa rondache et d’une épée, le Fantassin évaluait de loin mon état physique. Je n’étais pas blessé, le but de cet échange n’étant pas de briser l’adversaire, mais je ne pouvais nier ne pas être fatigué. Mon corps hurlait au martyr tandis que la chaleur, toujours plus brûlante au fond de ma poitrine, toujours plus étouffante à l’entrée de ma gorge, semblait griller, par contre, un par un les fibres de mes muscles. Je n’en pouvais presque plus et pourtant, je m’obligeais à continuer l’entraînement. Avant Hiddleston, j’avais échangé plusieurs frappes avec le soldat Wilhelm Garland de l’armée angélique, qui s’avérait être bien plus agressif au combat que son apparence, calme et posée, laissait supposer. Il avait des yeux doux, de la même couleur que le caramel, ainsi qu’un visage fin qui laissait croire à un homme fait de porcelaine, un peu à la manière des poupées et de leur faciès sans impureté. Enfin, pour rajouter à cette allure distinguée, il aimait porter de longs cheveux, qu’il prenait soin d’attacher constamment pour éviter que ses longues mèches brunes ne lui fassent obstruction dans la pire des situations. C’est pourquoi, lorsque nous nous étions mis face à face, je m’étais attendu à ce qu’il m’attaque sournoisement, comme l’anguille qui se faufile dans le dos de sa proie pour l’attraper et mettre un terme définitif à sa vie. J’étais persuadé qu’il mettrait à profit son agilité ainsi que sa grande dextérité pour m’essouffler avant d’envoyer le coup de grâce, ma vision de son style martial se rapprochant beaucoup de l’illustration que je me faisais de ceux qui préféraient l’offensive douce mais répétitive à l’assaut féroce et déjanté. Grosse erreur, que je compris sur-le-champ dès les premières secondes de notre échange: sa posture n’était pas celle d’un félin, prêt à glisser au sol et à profiter de sa souplesse pour frapper, mais plutôt celle d’un taureau à qui le rouge avait déjà rendu l’esprit fou. L’homme d’armée cachait bien son jeu au quotidien, le premier pas de danse, initié par ce dernier, m’ayant fait ressentir une importante vibration décousue qui avait galopé sur mon bras pour venir s’étendre sur l’ensemble de mon être. Dans mes oreilles, le bruit de choc, qui avait suivi le fracas de son épée contre la surface de mon bouclier, avait longuement cillé mes tympans et dans un balayage qui se voulait puissant, j’avais véhément repoussé l’agression à l’aide du bouclier, mais le militaire avait à peine flanché, ses pieds glissant de quelques centimètres seulement sur le sable qui composait la plage de l’Île d’Orhmior.

« Il y a plus de muscles et de résistance sous ce corps fin qu’on pourrait le penser, lui avais-je rétorqué en esquissant un sourire, refoulant plus sauvagement encore la lame de son épée, qui restait obstinément plaquée sur le bouclier.

- Un tel effet de surprise n’a pas de prix », avait-il renchérit, soulevant son arme pour poursuivre son martèlement extravagant et insensé.

Il y avait mis toutes ses forces, enchaînant avec une vélocité monstrueuse tandis que je ne pouvais répliquer que par ma force et la résistance du bouclier Idaabe que je portais à l’avant-bras. L’équipement de défense était particulièrement imposant et naturellement difficile à manier en raison de sa taille longue et de son poids, qui n’était définitivement pas celui d’un simple bouclier. Je devais porter une attention particulière à chacun de mes déplacements afin d’éviter que le bouclier ne racle trop le sol ou qu’il arrache les galets de la plage. Je devais également faire gaffe au balancement de nos poids respectifs, histoire que dans un saut ou à l’arrêt d’une offensive, comme celles que m’envoyaient sans cesse le militaire Garland, les kilogrammes de l’un ne nuisent pas au kilogrammes de l’autre pour l’entraîner dans une position plus désagréable et maladroite que véritablement avantageuse.

Bref, il fallait m’adapter à chacune des situations auxquelles me confrontaient Wilhelm et parvenir à le tasser, à mon tour, dans un coin afin de le bloquer et l’empêcher toute riposte armée. Ce que j’étais parvenu à accomplir, après plusieurs répliques inefficaces, la force du soldat ayant été un véritable problème, tout comme sa vélocité qui m’avait mis la misère lorsqu’il était temps que je le poursuive ou que je m’ajuste à son rythme. Finalement, j’avais réussi à le vaincre sur le domaine de l’endurance et de la résistance. Wilhelm avait beau être robuste et agile, au fur et à mesure de notre échange, j’avais compris qu’il se dépensait bien plus que son corps lui permettait de supporter. Voici ce qu’était son véritable style, finalement : le style de ceux qui s’impatientaient et qui fonçaient pour terminer, le plus rapidement possible, le combat, parce qu’ils avaient parfaitement conscience que leur faiblesse ne serait que de plus en plus apparente au fil des secondes.

C’est pourquoi le soldat Garland, peu après cela, avait décidé de prendre congé pour partir se reposer. La soirée était bien avancée et tout ce déchaînement l’avait épuisé. Ainsi, son départ s’était accompagné d’un vague geste de sa main sur son front, pour repousser les perles de sueur qui coulaient à la surface de ce dernier, ainsi que d’une expiration profonde qui faisait écho à son évidente fatigue. J’aurais pu suivre son exemple et aller me reposer sous les tentes, rejoindre mon sac de couchage et mes couvertures, puisqu’il ne fallait pas se leurrer, les heures de travail et d’échauffement de la journée incendiaient déjà chaque morceau de mon corps. Néanmoins, je préférais poursuivre l’entraînement et continuer à me familiariser au combat avec le fameux bouclier Idaabe. Je devais améliorer mes déplacements, améliorer mes mouvements, et faire comme si le bouclier n’était qu’une extension de mon corps et non pas un poids ou un obstacle qui me freinait. Et j’étais en train de m’exercer seul, sous les lueurs de la Lune Rousse, quand Hiddleston m’avait rejoint, intrigué mais consentant à échanger quelques coups avec moi. Mais à présent, le soldat Locke s’inquiétait un peu de mon état. J’avais dépensé énormément d’énergie au cours de ces deux heures d'entraînement et il avait beau faire valoir les bienfaits du repos, je ne l’écoutais que d’une oreille. Je voulais poursuivre l'exercice. C’est tout.

« Bon sang, mais sois raisonnable.

- Je vais bien. Ne t’en fais pas, lui répondis-je en lui adressant un sourire délicat.

- Isiode…

- Si tu veux t’arrêter maintenant, rien ne t’oblige à rester avec moi. »

Le Fantassin de la Troupe Xēna soupira.

« Ce n’est pas une question pour savoir si je veux rester ou pas. Tu t’entraînes depuis pas d’heure. Tu dois te reposer. Nous sommes en plein exploration et la dernière chose que nous voulons, c’est que nos hommes s’affaiblissent parce qu’ils se seraient tués à l’entraînement. »

Son regard bleu, sombre et profond, s’ancra dans le mien.

« Écoute. Un dernier échange, d’accord? On en fait un dernier, et tu me promets d’aller te coucher ensuite? »

J’avais acquiescé dans la seconde. Hiddleston parut ravi. La voix avec laquelle il s’était adressé à moi avait été calme et pourtant sévère. Je comprenais qu’il ne voulait que s’assurer de mon bien-être, mais j’avais ce besoin étrange et impulsif de me défouler. Certains replaçaient leurs idées en méditant, d’autres en communiquant leurs troubles à autrui, mais moi, c’était en combattant. Je parlais plus avec mes poings qu’avec ma langue, ça avait toujours été ainsi.

En reprenant position, je fis signe à mon adversaire afin que ce dernier m’assène un nouvel assaut. Vigilant, je piquais solidement la plante de mes pieds dans le sable blanc, faisant fi des galets qui envahissaient l’espace de la plage. Sans laisser filtrer le moindre soupçon quant à mon épuisement, je brandissais le bouclier pour contrer l’épée de mon adversaire, qui illuminèrent la nuit dans un fracas aussi métallique que violent.



L’haleine folle, le souffle court, j’étais assis par terre, mon bouclier traînant au sol à quelques centimètres de moi.

« Bon, c’est la fin maintenant. Allez, debout, et va te coucher », martela Hiddleston à mon endroit.

Ma respiration se hachait contre mes lèvres tandis que je considérais la main que le soldat me tendait. Je lui attrapais fermement le poignet, nos forces mises conjointement à disposition pour m’aider à me relever. Effectivement, il y avait un temps pour l’entraînement et un temps pour un repos bien mérité.

« Pouah! Par contre, avant d’aller te coucher, va te laver. Tu sens le chacal. »

J’étirais un maigre sourire une fois mis sur pied, hochant vaguement de la tête comme seule réponse. Dans tous les cas, même si je venais d’épuiser quasiment l’intégralité de mon énergie dans cette éreintante session d’échanges, d’attaques et de défense, une chose de bien avait découlé de cet entraînement : pour un temps, mon esprit avait cessé de réfléchir à cette histoire de mariage, à cette histoire de Fatalité, et à l’Ultimage qui, invraisemblablement, m’était destinée. Pour un temps, infime pouvait-il être sur cette ligne qui paraissait infinie, mes idées s’étaient éclaircies et mes épaules s’étaient curieusement allégées d’un poids. Étrangement, malgré l’épuisement accumulé, je ne m’étais jamais sentie autant reposé.


1 588 mots


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Mer 19 Fév 2020 - 15:49

Spécialités :
- Agilité : 12
- Force : 7
- Charisme : 6
- Intelligence : 11
- Anti-Magie : 6

Physique : Elle porte une grande robe blanche, qui est trop petite maintenant puisqu'elle la portait avant de s'endormir dans la grande pyramide. Elle porte aussi aussi une veste en laine, trouée un peu de partout. Elle porte toujours ses souliers blancs mais trop petit aussi. Elle possède de longs cheveux argenté, avec des yeux bleus comme l'océan. Elle possède encore quelques bijoux : un collier et des boucles d'oreilles. Sur elle, elle a un petit sac en cuir mais qui semble être vide, malheureusement.

Pouvoirs :
- Ne possède pas de pouvoirs, puisqu'elle est humaine !

Armes:
-Une épée longue / Une dague aiguisée /  Des couteaux de lancer / Une faux / Un arc



Amanda était revenue sur le territoire des Magiciens, mais plus précisément à Haute Terre. Cela faisait quelques mois qu’elle n’était pas venue afin de donner des nouvelles à Bellada Ward, celle qui l’avait aidé au début. Puis, la jeune femme était partie à bord d’un bateau afin de construire un nouveau royaume pour les Humains. Amanda avait sauté sur l’occasion pour voyager dans ce monde et découvrir les secrets de cette terre. Elle avait donc rejoint un énorme navire avec d’autres humains venant de tous les royaumes. C’était vraiment une expérience enrichissante ! Pendant cette aventure, ils furent attaqués par des animaux sauvages et inconnus dans les encyclopédies. Ils eurent beaucoup de pertes pendant la première nuit dans cette nouvelle terre appelée Alaitihad. Cela faisait quelques mois qu’Amanda aidait la construction du camp : Aller chercher de la nourriture, construire les premières maisons, assurer la sécurité du camp ainsi que soigner les personnes blessées. Certains humains étaient repartis dans leur royaume initial, jugeant que ce lieu était bien trop compliqué, dangereux pour eux ainsi que pour y vivre. Amanda était restée, car elle ne supportait pas de laisser seuls ces personnes blessées et qui se battaient pour construire une nouvelle cité. La jeune femme avait décidé de construire sa première maison par elle-même. Bien sûr, elle avait demandé à d’autres personnes plus compétentes pour couper du bois et de le transporter, mais elle voulait absolument le faire seule.

Enfin bref, Amanda était revenue, car elle avait envie de prendre une pause et de rendre visiter à sa bienfaitrice. Cependant, elle s’était rendu compte que la vieille dame n’était pas présente à son domicile aujourd’hui. Zut ! La jeune humaine décida alors de faire le tour des Hautes Terres, car elle avait entendu dire qu’il y avait eu une grande vague de nouveau-né dans le royaume. Des bébés Humains ayant la particularité d’avoir des ailes dès leur naissance… C’était vraiment incroyable… Toute la communauté des magiciens ainsi que les humains de Haute Terre avaient décidé de les prendre afin qu’ils ne soient pas sans toit et qu’ils ne meurent pas. Cependant, la jeune femme n’avait pas été au courant bien assez tôt, sinon, elle aurait pu prendre un des bébés pour s’en occuper. Mais Alaitihad n’était pas un endroit paisible et en paix pour l’instant, donc elle rejeta l’idée pour l’instant.

Alors que la jeune femme se baladait dans leur envirions, une personne l’interpella… « Hey, mais je vous reconnais ! » Amanda se retourna aussitôt vers la personne. Elle fixa l’homme avant d’avoir une révélation subite : « AH ! Mais oui ! Désolé de ne pas vous avoir reconnu plutôt… Je suis un peu fatiguée du voyage depuis … Enfin bref, comment allez-vous depuis ? » Cet homme était l’agriculteur qui lui avait gentiment parlé de son métier, ainsi que la production de Lin. Amanda l’avait aidé pendant une bonne journée, pendant qu’il lui parlait de la spécificité de la plante cultivé dans ces terres. « Alors, jeune fille, que faites-vous ici ? » - « Oh eh bien, j’étais partie voir une vieille amie, mais malheureusement, elle n’est pas disponible. Donc, je me promène. » - « Très bien ! » - « Ah et je voulais vous remercier encore une fois de votre disponibilité, de m’avoir appris tellement de choses sur le Lin. La façon dont vous me l’avez expliqué m’a énormément plu. » Amanda lui sourit avec beaucoup de sincérité. « Pendant que je suis présente, je voudrais savoir si vous pouviez m’enseigner les bases de l’agriculture … » La jeune femme était assez gênée de demander un tel service à un homme tellement occupé par ces champs. Amanda baissa la tête doucement et continua à parler sans que le paysan puisse répondre à sa demande : « Oui, j’aurais besoin de vos enseignements afin que je puisse mettre en place une agriculture adaptée dans un lieu assez hostile et où nous avons besoin de nourriture… Enfin, je comprendrai aussi si vous n’avez pas envie ou encore pas le temps … » - « OLA ! Jeune fille, tout va bien ! Vous n’avez pas besoin de vous exciter ainsi ! Je serai très heureux de vous apprendre la base de l’agriculture, en échange, vous m’aiderez dans les champs pendant quelque temps. » Amanda releva la tête et faillit sauter sur l’homme, mais elle se retint vis-à-vis de la bienséance. « Vous avez de la chance, j’allais commencer à semencer de nouvelles graines. Venez ! Et soyez à votre aisé avec moi, je ne vais pas vous manger ! »

La jeune femme suivit le paysan dans ces champs qui couvraient une bonne partie du territoire de Haute Terre. L’homme lui montra tous les champs vides : « Alors pour commencer, il faut retourner la terre afin de l’aérer, pour planter les graines par la suite. Afin de retourner la terre, nous ne faisons pas avec les mains, bien évidemment… Ce serait beaucoup trop long… Nous allons utiliser les chevaux ou bien des bœufs lorsque nous n’avons pas de chevaux sous la main. » L’homme marcha en direction de l’écurie. « Voici mes trois beaux chevaux de trait. Ce sont des Percherons, une race de cheval qui sont costaux et qui peuvent effectuer des tâches lourdes pour les champs. Nous allons les équiper d’outils spécifiques. » L’homme sortit deux chevaux pour labourer les champs. Les chevaux étaient magnifiques et puissants par-dessus le marché. Le paysan et son assistant me montrèrent comment équiper les harnachements. Ce n’était pas compliqué, il fallait être juste attentif. Puis, le paysan me posa une question : « Pourquoi labourons-nous les champs ? » L’assistant sourit, car il connaissait la réponse, c’était la base de son apprentissage. Amanda ne sut pas répondre à cette question qui semblait si simple pour les autres : « Il est normal que tu ne le saches pas… Tu apprendras au fur et à mesure du temps passé dans les champs et les mains plongées dans la terre. Nous retournons la terre, car elle doit être remplie d’oxygène, afin que les graines puissent correctement germer par la suite. C’est l’une des règles de bases. » Je hochais la tête… Le paysan mit à l’arrière du cheval de trait, une étrange chose. « Ceci est une charrue. Cet outil nous permet de retourner la terre facilement, sans que nous forcions sur les bras. »

Puis, il fit sortir les chevaux afin de les amener dans les champs pour commencer le travail. L’homme me fit une démonstration. Le paysan se tint à l’arrière du cheval en prenant les deux manches, pour que l’outil reste droit. L’outil faisait des sillages dans la terre, grâce à la puissance du cheval. Le but était de rester droit dans le tracé, mais aussi que le sillage soit assez profond. L’agriculteur lui fit signe de le suivre en parallèle. Amanda plaçait exactement comme lui et fit avancer le cheval avec un petit fouet. La jeune femme n’osa pas lui faire du mal, mais il devait avancer malgré tout. La charrue permettait d’aérer le sol, même si ce dernier était boueux. Le paysan lui racontait qu’il utilisait autrefois l’araire, qui n’avait pas de roue en bois. C’était une certaine révolution cette charrue. La jeune humaine essayait de maîtriser le cheval de trait, malgré sa faible force dans les bras. Elle eut du mal à tenir le rythme par rapport au paysan et à son assistant. Bien sûr… Ils avaient tellement l’habitude d’effectuer ce genre depuis des années. Amanda ne se laissa pas faire et continua à faire des efforts pour effectuer du bon travail.

Le fait de retourner le sol lui avait pris la journée entière et voire le début de la soirée. « Eh bien, je vois que vous êtes bien fatigué pour votre première journée. Mais je dois vous avouer que vous êtes tenace. Je vous félicite… Vous allez pouvoir vous reposer durant cette nuit… Cependant, il faudra vous lever aux aurores afin de labourer les autres champs. De plus, il faudrait aller chercher les sacs de grains que nous devrons planter. » - « D’accord, je comprends bien. » Amanda n’arrêtait plus à penser, elle était fatiguée. Son corps lui demandait de se reposer. La jeune femme s’endormit sur la paille de l’écurie. Le paysan sourit tendrement avant de déplier la couverture afin qu’elle n’attrape pas froid. La jeune femme avait besoin de ces enseignements afin de les reproduire dans le nouveau royaume des Humains. Mais pour l’instant, elle devait dormir et se reposer pour être en forme le lendemain matin.

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Mer 19 Fév 2020 - 23:21



Ileri, le savoir faire


Ileri avait beau tirer du bouc, il se dispensait bien de leur compagnie : les malandrins l'avaient jeté dans un tas de paille, au milieu du troupeau, après l'avoir soulagé de sa bourse. Le pauvre ère, déjà guère fortuné, s'en trouvait d'autant plus dépourvu. A présent, il goûtait la boue entre les pattes du bétail ennuyé par cette présence étrangère. Un coup de tête du mâle, probablement gêné d'avoir affaire à cette bizarre concurrence, acheva de lui embrouiller la vue comme il tentait de se relever. « Ah ! Quelle bande de fils de pute ! S'exclama-t-il en frottant ses vêtements tâchés de terre et d’excréments de chèvres. Comment diable suis-je censé voyager sans un sous en poche ? Mmh... L'eversha n'eut guère le temps de réfléchir à cette question, car le bouc chargeait ses jambes, manquant de le faire choir une seconde fois. Il battit donc piteusement en retraite et s'en alla laver ses frusques dans l'abreuvoir le plus proche. « Homme-bête, si tu veux boire, il y a la taverne ! C'est bon pour tout ce qui marche sur deux jambes, tu sais. Intervint alors une jeune fermière en sortant de l'étable à proximité. Je ne sais pas quelles sont vos manière, vous autres, mais tu vas vicier l'eau de mon bétail à y jeter des pétoulettes. Va avec les hommes et laisse mes chèvres tranquilles, par Kohr ! Ileri fronça le nez, vexé qu'une fille aussi laide le compare si ouvertement à des animaux puants : comme si l'idée de boire cette infusion immonde l'avait seulement effleuré. Cependant, sa tenue était dans un tel état qu'il comprenait qu'on le prenne pour un sauvage. L'eversha compromettait sa réputation à aller de la sorte. Mais, en attendant de trouver une lavandière, il décida de s'alléger de la redingote : sa chemise propre en dessous ferait l'affaire. Quant aux braies, cela attendrait. Il devait d'abord se refaire. « Cette gueuse a peut-être eu une bonne idée en parlant de la taverne... Pensa Ileri à voix haute, en déambulant lentement dans les ruelles du petit village. Je pourrais divertir cette populace... Le tenancier sera sans doute au moins disposé à m'offrir le gîte et le couvert. Aussitôt dit, aussitôt fait.

« Je n'ai rien contre un peu de musique, homme-bouc. Grogna l'homme en essuyant une chope. Mais si jamais tes braillements me font perdre de la clientèle, je te collerais mon pied dans le fondement. Ileri répliqua en souriant radieusement. « Et si j'en amène, il faudra me payer ! Dit-il. Le tavernier consenti à la chose d'un mouvement de tête avisant du caractère imparable de cette logique. Après quoi, l'eversha s'en alla trouver place dans un coin de la pièce.

« Les royaumes s'étendent sur le sable
La paix sourit à nos terres affables
Un cœur qui brille dans la nuit
Depuis l'entrelacs du temps

De l'est surgit un démon
Une bête rouge franchit nos monts
Oh la terre craquelle et brûle
Notre peuple tremble et gémit

Alors se dresse l'épée d'une guerrière
Et les guerriers la rejoignent
Ileri reprise demain par la lumière
Et sa championne s'élance

Les soldats de rivages inconnus
Viennent mener notre terrible guerre
Flanc contre flanc de notre guerrière
Ils préparent le combat

La noble bête rouge nous offre
Une corne pour abattre l'ennemi
Son cri fait choir les démons
Victoire, tu nous souris...


Il chanta ainsi pendant un moment, déroulant le catalogue des balades les plus populaires dans la région. Son luth, rendu humide par les mauvais traitements du dehors, vibrait d'un son grinçant qu'il corrigeait à grand peine en poussant la voix. Cependant, cela sembla suffire à l'assemblée (essentiellement composée de bergers et de paysans), puisque ces derniers se laissèrent aller à des reprises nourries d'applaudissements en cadence. A la fin, Ileri reçu quelques pièces de bronze dont il fit immédiatement usage auprès du tavernier. « Ce n'était pas trop mal, homme-bouc. Dit l'homme en posant une chope de bière devant l'eversha. Tu pourras dormir dans l'étable si tu veux. Je demanderais au garçon qu'on te mette un tas de paille fraîche. Ileri plongea la tête au goulot de l'immense contenant de bois graisseux et bu à grandes lampées. « Va pour l'étable. Dit-il. Mais j'aimerais que ta bonne s'occupe de mes frusques. L'hybride avait la négociation âpre. Cependant le tavernier, visiblement bien disposé, y consenti sans palabrer. « Que je ne te prenne pas à saillir mes chèvres le temps que tu auras les miches à l'air... Ni la fille d'ailleurs. Je ne sais jamais ce que vous préférez, vous autres... Ileri rit sans relever l'insulte, avant de se recentrer sur l'état de sa voix et les cordes de son luth.
Cela faisait quelques jours seulement qu'il s'était donné pour quête de retrouver son frère disparu et le voilà déjà dépouillé de tout son or, à mendier un tas de paille contre des chansons. Assurément, le destin se jouait de lui, ou bien avait-il attiré l'attention d'Elizabeth ? Impossible de le dire, mais dans le fond cela n'avait aucune importance. Ileri était déterminé à venir à bout de son entreprise, car l'idée qu'Orun se trouve au main de démons sans foi ni loi lui était tout à fait insupportable. Quelques désagréments n'étaient probablement rien comparé à ce qu'il devait vivre en ce moment (tout du moins pensait-il). L'eversha prenait donc ces quelques aléas avec philosophie.

« Il faut mieux protéger ce luth l'ami. Lui dit un type encapuchonné à l'autre bout du comptoir. Ileri abandonna ses considérations pour l'aviser d'un œil attentif. « Je n'avais pas prévu de finir la tête dans le purin. Répondit-il d'un ton concerné, mais sans se départir d'un petit rictus amusé. « Ça ne fait rien. Prend cette graisse. L'homme à la capuche proposa à l'eversha un petit pot d'un baume odorant dont on faisait couramment usage pour entretenir les instruments à corde. « Tu es musicien ? Demanda Ileri en frottant son luth avec le baume. « Je suis barde. L'inconnu dégagea alors le bord de sa capuche et l'on vit apparaître le visage aimable d'un homme à peine plus vieux que son homologue (tout du moins, en apparence). « Quelle heureuse coïncidence. S'amusa Ileri. Qu'as-tu pensé de ma prestation ? Demanda-t-il alors en se redressant majestueusement. « Pour une auberge de campagne, ce n'était pas trop mal. Ileri haussa les sourcils, visiblement piqué dans son orgueil. « Je te trouve bien sévère. Dit-il. Qu'as-tu donc accompli pour me juger si sévèrement ? L'hybride rendit le pot de baume à son propriétaire. Celui-ci répondit d'un ton mystérieux. « J'ai joué devant les plus grands, à la cours des rois et des reines de ce monde, devant des êtres de toutes sortes. Ileri acquiesça, souriant davantage d'un air de défi. « Hé bien l'ami, si ce que tu dis est vrai, il faudra m'enseigner tout ce que tu sais... Car le prochain grand barde de notre époque, ce sera moi.

Suite à cette curieuse rencontre, les deux hommes convinrent de faire un bout de route ensemble. Exception faite de leur passion commune, c'était plus sûr de la sorte. Les malandrins se promenaient en nombre le long des routes. Il fallait bien être barde pour voir sa bourse grossir d'une auberge à l'autre, les mains plus habiles sur des cordes qu'à la garde de l'épée : les deux hommes constituaient des cibles faciles « Nous pouvons voyager ensemble jusqu'à Stenfek. Après, il faudra nous séparer. Avait dit le barde à son nouvel apprenti. « Je prendrai ce que tu me donnes, l'ami. Répondit Ileri, aussitôt rassuré par l'étranger. « Ne t'inquiète pas. Dit-il. Je ne te perdrais pas de vue. Mais il faudra progresser de ton côté pendant un moment.
A cette époque, Ileri jouait déjà fort bien de son luth : il pratiquait depuis le plus jeune âge sous les bons conseils d'un maître des Jardins de Jhën. Par ailleurs, il avait le tempérament solaire, la répartie toujours au bout des lèvres et une allure suffisamment atypique pour se faire immédiatement remarquer au milieu des foules. En d'autres termes, il était fait pour devenir barde.
Cependant, il lui manquait encore de la discipline et quelques astuces que seule l'expérience apporte. Son orgueil pointait (parfois) au mauvais moment, l'amenant à négliger des exercices pourtant essentiels. La force de son mentor, ce fut de le mettre au pas dès le premier jour en reprenant toutes les bases, comme s'il avait affaire à un débutant. Il canalisa ce caractère part trop effervescent sans ménagement pour sa sensibilité, ni ses jarrets (abondamment frappés à l'aide d'une verge de saule), remettant d'équerre l'hybride trop vite distrait par la gorge des jolies filles.
Les cordes usées à force d'être pincées, jusqu'à s'en cloquer les doigts : Ileri découvrit des accorts issus de cultures différentes, comprenant qu'il existait mille manières de jouer du luth. La façon des anges en était une, mais il y en avait d'autres (beaucoup plus divertissantes pour certaines). La même logique s'appliquait au chant, bien entendu.
Concernant ses talents d'écriture, tout était à faire : Ileri se pensait doué, mais il comprit bien vite qu'un long chemin lui restait à parcourir lorsque son maître improvisa une prose tout à fait brillante au sujet de leur rencontre. « Mère dirait que j'ai péché par Igberaga, mais avec toi, me voilà sur le chemin de la repentance. S'amusa Ileri, tandis qu'il répétait ses gammes pour la énième fois.
Chaque étape fut une nouvelle occasion pour l'eversha de mettre en pratique ce qu'il avait appris. Pour l'éprouver, son maître lui imposa une composition à jouer pour le soir même. Il allait sans dire qu'après trois semaines de ce traitement, les capacités d'improvisation d'Ileri s'améliorèrent grandement. Lui qui pensait savoir ce qu'était le travail revu son jugement de manière radicale.
Son mentor alla même jusqu'à corriger son hygiène de vie (jugée trop permissive). Entretenir une voix et des capacités de chant, était une chose, mais pour devenir le meilleur, il fallait s'abandonner corps et âme à sa discipline. Ileri le comprenait, même si son immaturité le poussait à relativiser les dires de son professeur. Cependant, à force, les enseignements firent leur chemin dans son esprit et l'eversha se modéra bon gré mal gré.

« Je ne veux pas m'avancer, Ileri, mais tu devrais apprendre à dominer ta nature animale. Ce temps que tu perds à te pacifier serait plus utile au travail. Crois moi, tu ne deviendras jamais un grand barde tant que ce conflit existera en toi. Cet aveu là tomba juste avant leur séparation, aux portes de Stenfek. Cependant, Ileri était encore trop sûr de lui-même à ce moment là pour comprendre l'importance de ce conseil. « Balivernes. Avait-il répliqué en écartant le sujet d'un revers de la main. Tu m'as été d'une grande aide et je ne te remercierais jamais assez. Le maître avisa longuement son disciple avec sympathie. Ils s'étaient liés d'une amitié sincère au cours de leur voyage, partageant bien plus que le goût de la musique et des divertissements. « Tu m'écriras et je veillerais à te retrouver. Dit le vétéran. Il faudra continuer de travailler comme nous l'avons fait jusqu'à présent. Assure toi d'avoir suffisamment progressé la prochaine fois que je te verrais, ou bien il me faudra te battre en proportion. Ileri éclata de rire. « Je sais quelle peine tu as eu à me fouetter des mollets jusqu'au cul. Rassure toi, je n'y ai guère pris goût : je te ferais voir jusqu'où porte un talent bien dirigé. Et c'est sur ces mots qu'ils se quittèrent.
Ileri était enchanté par la tournure des événements, lui qui rêvait de rencontrer un maître depuis des années.
Cependant, il ne perdait pas de vue sa quête personnelle (c'est à dire retrouver son frère). L'hybride jugeait néanmoins utile de gagner en popularité, dans un monde à ce point nervuré de conflits d'intérêts et de réseaux souterrains. Devenir barde était sans doute un mouvement bien à propos, en ce sens, lui qui ne pouvait que spéculer (à défaut de savoir). Si Ọrun pouvait entendre parler de lui, d'ici à ce qu'il le retrouve... S'il pouvait entendre l'une de ses balades.
Aux destins de s'accomplir.

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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 22 Fév 2020 - 9:21


Nostradamus laissa défiler son regard sur la longue liste d'objets que son employé avait répertorié sous ses ordres. Sa mine était contrariée, ce qui ne rassura pas le sous-fifre en face de lui.  « Ai-je oublié de faire quelque chose, Monsieur ? » demanda-t-il d'une voix inquiète, ne pouvant s'empêcher de jouer nerveusement avec ses mains : ces mouvements parasites arrachèrent un froncement de sourcils au sorcier. Pour toute réponse, le tenancier claqua de la langue et referma brusquement l'inventaire dans un bruit sourd. « Il manque plusieurs objets à cette collection. Ce n'est pas normal. » expliqua-t-il d'une voix irritée en tournant les talons et de se diriger à travers les couloirs. « Je suis pourtant certain d'avoir noté toutes les pièces de la collection, ainsi que celles restées en réserve. » déclara l'homme avec la conviction de ceux qui n'ont pas l'ombre d'un doute. « Quand a-t-elle été livrée ? » voulut savoir l'apôtre obscure, faisant signe au pauvre herse sous ses ordres. Celui-ci sursauta en comprenant qu'il se devait de suivre son supérieur : à sa grande déception, sa tâche n'était pas encore terminée. « Il y a trois jours, Monsieur. En début d'après midi. » Cette réponse ne sembla aucunement apaiser la colère froide qui luisait dans les yeux du tenancier. « Elle aurait dû être acheminée jusqu'à l'établissement deux jours plus tôt. » Le ton était accusateur, comme s'il tenait pour responsable ce pauvre hôte qui n'avait fait qu'attendre cette livraison. « En effet, Monsieur, mais nous ne voulions pas vous inquiéter davantage. Nous savons à quel point vous êtes débordé et un retard n'est pas rare de nos jours... Puisque le convoi est bien arrivé jusqu'à l'établissement, nous avons jugé inutile de vous en tenir informé plus tôt. » Le mage noir luta contre l'envie de faire avaler sa langue à ce pauvre incapable. S'il n'avait pas tant manqué de jugeote et lui avait rapporté plus tôt cet incident, Nostradamus aurait été en mesure d'intervenir. Malheureusement, si ce qu'il craignait s'avérait fondé, il était désormais trop tard pour faire quoi que ce soit à temps pour l'exposition. L'envie de l'étriper augmenta lorsque cet idiot marcha sur sa chaussure, se répandent en excuses bruyantes. Le sorcier calma néanmoins ses pulsions meurtrières en se pinçant l'arête nasale. Il savait cet emportement dû à la longue et peu agréable conversation qu'il devrait avoir avec son employeur lorsque celui-ci apprendrait qu'on leur avait dérobé une pièce maîtresse de leur collection. C'était sur lui que retomberait la faute : il n'avait pas été suffisamment vigilant, n'avait pas assuré la sécurité de leur propriété. S'il ne parvenait pas à régler ce problème avant de se présenter devant Monsieur D, il ne donnait pas cher de sa peau. Les employés le craignaient lui car il était leur interlocuteur mais la vraie menace était l'homme qu'il servait. Nostradamus entra dans la réserve et en fit le tour sans rien dire, passant à son tour en revue la liste des objets présents. Après avoir terminé son inspection, le brun se retourna vers le chétif garçon qui l'avait suivi comme son ombre. « À quoi ressemblaient les hommes qui vous ont livré ? » Le réceptionniste fouilla sa mémoire à la recherche d'une réponse satisfaisante et fidèle. « Il y avait un homme grand et plutôt costaud, un autre plus gringalet qui se cachait dans son dos. Il avait un regard un peu...  » Nostradamus n'écouta pas le reste de la discussion. Si ce gamin n'avait pas immédiatement répondu "Un homme avec un groin à la place du nez”, c'est que Tomdy n'avait pas été jusqu'au bout de sa mission. Autrement dit, quelque chose était arrivé. Était-il mort dans un caniveau, son corps dans un état peu enviable ? Pour son bien, Nostradamus l’espérait. S'il s'avérait que l'homme l'avait trahi, il lui réserverait un sort pire que la mort. Le tenancier soupira à nouveau et repartit vers les locaux où l'on préparait activement l'exposition à mettre en place. L'ouverture de ce nouveau musée était imminente. L'idée de débuter sans leur pièce maîtresse avait de quoi renfrogner le gestionnaire mais il n'y avait rien qu'il ne put faire dans l'immédiat, sans plus de renseignements. Le mieux pour l'instant était de s'assurer que ce qui paraîtrait au public soit le plus époustouflant possible. « Continuez les préparatifs comme convenu. J'ai une autre affaire qui m'attend ailleurs mais je reviendrai dès que possible. Entre temps, quelqu'un viendra vous poser des questions sur notre petit souci. Vous le reconnaîtrez dès que vous le verrez. En attendant, ne parlez de cela à personne. Est-ce clair ? » Le garçon acquiesça lentement, comme si un faux geste risquait de lui faire perdre la tête.

Le mage noir entra dans le cabaret dont il était désormais l'heureux propriétaire. Cette simple pensée parvint à arracher un léger rictus de complaisance à l'homme : une véritable effusion de joie, comparée à son humeur massacrante après avoir constaté le vol dans l'un des cabinet de curiosité dont il avait la responsabilité. Malgré cette tâche grise, le fait d'enfin obtenir quelque chose qui était bien à lui, à lui seul, parvenait à légèrement éclaircir l'orage de ses pensées. Bien sûr, il avait envoyé sa fille sur l'une de ses propriétés afin de lui donner plus de responsabilités et de lui faire construire son propre Cabinet. Mais les travaux n'avançaient pas aussi vite que prévu et la jeune sorcière semblait montrer quelques signes de faiblesse quant à son autorité. Ce cabaret était donc une aubaine pour apaiser les nerfs du Mage. « Bien. Voyons voir ça. » laissa-t-il entendre en s'approchant du centre de la pièce principale tout en se frottant les mains. La bâtisse qu'il avait acheté avait quelque chose d'inquiétant, comme à son habitude. De l'extérieur, elle ne donnait pas du tout envie de s'approcher, encore moins d'y entrer. L'intérieur donnait autrefois raison à ce sentiment de malaise mais le tenancier avait fait le nécessaire pour rénover son nouveau bien. Cela lui avait d'ailleurs coûté une petite fortune, sans doute aurait-il mieux fait d'acheter ailleurs ou bien tout simplement de bâtir à partir de rien. Il ne regrettait cependant pas sa décision en voyant ce qu'était devenu l'endroit. Le cabaret n'était pas encore ouvert au public, il lui restait à recruter plusieurs employés, ce qui expliquait sa venue. Des entretiens auraient lieux d'ici peu pour savoir à qui il donnerait la gestion de son établissement. Même s'il commençait à comprendre les ficelles de son métier actuel, il était loin d'avoir suffisamment de notions pour faire marcher ce genre d'endroit lui même. Il avait donc prit la décision de déléguer. Mais avant de choisir, il devait se sortir cette autre histoire de la tête.

« Te souviens-tu de notre ami Tomdy ? » demanda le sorcier. Pendant un instant, il aurait pu paraître parler dans le vide. Après quelques secondes néanmoins, une silhouette se dessina dans l’air : malgré les apparences, il n’était jamais seul. Zéphyr apparut, appuyé contre le bar. « Celui que vous avez grassement payé pour vous assurer qu’il livre votre marchandise à bon port ? » « Lui-même. » Les deux hommes échangèrent un rictus sarcastique. L’Eversha était effectivement marquant. Si ce n’était pas au moins par son apparence atypique, ses manières et son exécrable caractère suffisaient à marquer les esprits. « Il semblerait qu’il ait rencontré… une erreur de parcours. Retrouve son cadavre pour moi. » ordonna le sorcier. Le gardien fronça les sourcils : son rôle était de protéger l’Issemith mais ces derniers temps, il l’envoyait de plus en plus souvent s’occuper d’affaires externes, le forçant à s’éloigner de plus en plus. Le démon soupira. Il ne servirait à rien de protester, à moins de vouloir s’attirer la mauvaise grâce du mage. « S’il n’est pas encore en état de décomposition... » Le regard du sorcier donna froid dans le dos du mage. « Rapporte le moi. J’aurai quelques mots à lui dire. »
1383 mots



Merci Kyky  nastae
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Sam 22 Fév 2020 - 19:33


- Debout gamin ! On a encore beaucoup de chemin avant d’arriver à ta nouvelle maison et on va mettre ce temps à profit.


Omos grommela en entendant la voix de la chasseuse Azrina et se retourna dans sa couche.


- Cinq minutes …


Il entendit un soupir et des pas qui s'éloignèrent. Omos était habitué à faire des grasses matinées et à prendre son temps pour se réveiller. Cela faisait quoi ? Deux jours qu'ils naviguaient depuis son rétablissement ? L'Ondin rêvait encore du Goled et de son affrontement avec l'immense bête, il en avait échappé avec une blessure superficielle et cinq jours d'alitement. Le navire faisait voile vers l'archipel de Sorellis, région de la Mer du Lys sous contrôle de la confrérie, Omos allait se retrouver dans un environnement qui serait désormais son chez lui. Cela lui faisait encore peur, sa maison c'était la mer et non la terre ferme, déjà qu'il se sentait mal à l'aise dans un bateau, peut-être avait-il pris sa décision de les rejoindre un peu trop vite. Il allait se rendormir complètement quand il reçut de l'eau froide qu'il lui fit faire un bond tel, qu'il se retrouva par terre, complètement mouillé.


- Je t'avais qu'on n'aimait pas les feignants. Tu fais partie des nôtres et à partir de maintenant tu dois donc respecter les ordres de tes supérieurs. Et dans ce bateau, c'est moi qui donne les ordres. Donc petit merdeux écoute-moi bien : On a encore une semaine à tout cassé avant d'arriver, on va mettre ce temps à profit pour commencer ton apprentissage. Azrina renifla. Et tu devrais m'enlever ça, tu mets plus utile avec des jambes qu'une nageoire, dit-elle en désignant la nageoire d'Omos qui était apparu avec la douche froide, le contact avec une telle quantité d'eau avait fait réagir sa peau. Une fois que ça sera fait, tu prendras les draps et tu les entendras dehors pour les faire sécher si tu ne veux pas dormir dans du linge mouillé. Et dépêche-toi ! tu as assez végété comme ça, on dirait un légume avarié, même si pour le moment tu tiens plus de la truite ah ah ah !


Azrina remonta sur le pont, toute contente de sa blague pendant qu'Omos se concentrait pour faire disparaître la nageoire tout en maugréant à voix basse dans sa langue natale.


- Légume avarié … Je t'en foutrais du légume avarié … Vous au moins, vous ne risquez pas d'être un légume puisque même un artichaut a du cœur !


Il remonta sur le pont et entendit les draps mouillés à un cordage, sous le regard amusé de l'équipage, de ses frères comme il devrait sans doute les appeler désormais. Azrina le héla depuis le pont supérieur.


- Bien. Reprenons depuis le début. Moi c'est Azrina : Chasseuse et Corbeau, je fais partie de la confrérie depuis … par les Zaahin j'ai perdu le compte des années … depuis des lustres, flemme de compter. Tiens, installe toi sur cette caisse je vais te couper les cheveux.



- Pourquoi ?! Ils sont très bien mes cheveux !


- Tu n'as pas le choix. Assis.


Omos sentit qu'il n'aurait pas vraiment son mot à dire. Aussi, il s'exécuta à contrecoeur, pendant qu'il voyait des mèches de cheveux tomber, Azrina continua à parler.


- Tous apprentis passe par là. Lors de l'entrée dans la confrérie, il faut laisser se pousser une tresse derrière l'oreille. Une sorte de signe d'apprentissage, elle est coupée lors de la Cérémonie de l'Accomplissement par le Grand Maître et tu deviens alors un Corbeau.


- Je ne comprends rien à ce que vous me dite. Accomplissement ? Grand Maître ? Je croyais que vous aviez de hiérarchie.


- Dans l'ordre : la Cérémonie de l'Accomplissement survint à la fin de l'apprentissage, ça peut être long comme court. Moi il m'avait fallu deux ans pour passer Corbeau … Bref, lors de la cérémonie, le Grand Maître coupe la tresse et te fait signer de ton sang sur le Parchemin de l'Engagement, et comme son nom l'indique … C'est véritablement à ce moment-là que tu es membre de la confrérie, tu peux prendre des contrats, rejoindre une équipe tout ça. D'ailleurs, tout dépend de ta spécialité on te remet quelque chose qui te seras utile lors de tes chasses.


- D'accord, mais cette histoire de Grand Maître ? C'est quoi ?


- Eh bien ce n'est pas difficile à comprendre. Tout en bas il y a les Apprentis, puis tu deviens Corbeau. Généralement c'est à ce moment-là que les gens s'arrêtent, ce stade leur suffit amplement, mais si tu en souhaites plus, tu peux devenir Maître Corbeau. Ce rang-là est réservé à l'élite, tu es maître de ta spécialité de base et tu as percé dans les autres, généralement tu deviens une petite sommité un peu partout dans le monde, les gens connaissent au moins ton nom et savent l'associé à une chasse, on te confie aussi des missions plus importantes, mais plus risqué. Elle fit une pour reprendre son souffle. Et ensuite il y a le Grand Maître Corbeau, vois-le comme le plus fort de la Confrérie. Il n'a pas vraiment le rôle de chef, mais plus de guide de part sa longue expérience, il prodigue des conseils participe toujours à des missions et il gère plus ou moins la confrérie, mais pas seul, il le fait avec d'autre Maîtres.


- Hum … Je vois.


- Voilà c'est terminé ! Eh bien … Je suis fière de moi. Non parce que se battre avec les cheveux devant les yeux je ne sais pas comment tu fais.


- Ah parce que me couper les cheveux n'étaient pas obligatoire ? Mais tu avais dit que …


- J'ai seulement dit qu'il fallait faire une tresse. J'ai simplement donné une touche personnelle. Azrina se mit à rire devant l'air effaré d'Omos. Bon allez, assez de blabla, passons à ma partie préférée : L'entraînement !


Azrina se retourna et pris une épée qu’elle lança à Omos sans trop regarder. L’Ondin prit de panique recula et l’arme tomba par terre. Il essuya une nouvelle fois le rire de la Réprouvé et  l’a suivi sur le pont inférieur.


- L'apprentissage des Chasseurs n'est pas le plus long, mais c'est celui qui à mon sens le plus intéressant. Les personnes extérieures à la Confrérie nous compare souvent à des brutes, savant seulement foncer dans le tas .. A ceux là je leur colle mon poing dans la gueule : le mauvais Chasseur c'est quoi ? Il vient. Il tue et il repart. Alors que le bon Chasseur sait faire plusieurs choses ! Il pose des pièges, il sait utiliser des potions et comment s'en servir dans les meilleures conditions, il peut aussi participer à la pose de pièges.


- Et on utilise que des épées ?


- Eh bien ce sont les armes qu'on utilise le plus souvent, après théoriquement tu peux tout utiliser, mais c'est l'épée qui est l'arme qui a le plus de succès parmi nous, ce n'est pas pour rien que presque le meilleur moyen de reconnaître un Chasseur c'est s'il porte deux épées dans le dos. Bien, commençons l'entraînement, va te positionner en face du mannequin.


Omos se mit devant le mannequin et regarda d'un air interrogateur la Chasseuse qui commença à lui montrer les différentes postures de combats à l'épée. Les jambes écartées afin d'avoir une bonne stabilitée, les deux mains positionnées sur la garde.


- Non Omos. Tu tiens mal ton épée : C'est la main directrice qui dirige et qui se positionne en bas, c'est celle qui va diriger le mouvement, la main droite se positionne au-dessus, elle est là pour aider au mouvement, et apporter du soutien dans le mouvement. On va commencer avec des mouvements basiques.


Le reste du voyage jusqu’à l’archipel se déroula ainsi pour Omos  : Tôt le matin, il devait s'entraîner au maniement de l’épée, puis jusqu’à leur du déjeuner, il étudiait la théorie avec l’Alchimiste du groupe et l’après-midi était consacré à différents exercices de sport et des exercices à l’arme blanche. Omos retrouvait son lit avec plaisir et s’endormait rapidement et il avait tellement mal aussi. L’Ondin avait l’impression de découvrir des membres qu’il n’avait pas avant. Azrina le prévint que c’était rien comparé à ce qui l’attendait à l’école, mais qu’il allait s’habituer au fur et à mesure du temps et de s’il prenait les exercices au sérieux. On lui conseilla aussi de s’adapter à une alimentation plus adapté à base notamment de vitamines et de protéines afin de compenser ce qu’il perdait lors des entrainements. Bien qu’Omos se refusait à l’admettre, il commençait à aimer l’ambiance générale qu’il régnait sur le bateau. Il fit aussi plus connaissance avec Karl, le Traqueur de la bande, qui lui présenta son familier, un faucon pèlerin nommé Myra. Après Azrina, c’est avec Karl avec qui il sentait le plus d’affinités, Omos discuta beaucoup avec lui quand à la carrière de Traqueur, ce qui l’intrigua le plus, fût les modifications apportés par les Alchimistes de la confrérie.


- Mais du coup, comment cela se passe ?


- Eh bien pour commencer tu as un premier rendez-vous, pour discuter en quoi va constituer le traitement, dans quel ordre les modifications vont être apportées, de comment, en théorie, les séances vont se passer et on discute de l'après modification aussi : comment gérer ses nouveaux “talents” …


- Et ensuite ?


- Ensuite, tu as la première modification. A ma connaissance il n'y a pas vraiment d'ordre dans laquelle faire les mutations. Moi j'ai demandé de commencer par les yeux, c'est le truc que j'appréhendais le plus, je voulais m'en débarrasser au plus vite et passer à la prochaine.


- Ça se passe comment ?


- Les alchimistes utilisent plusieurs méthodes : potions et injections sont les principales. Pour les yeux, on utilise une seringue avec un liquide à l'intérieur et on te l'enfonce ici, Karl tira sur sa paupière et Omos vit des veinules noires partir d'un point précis, l'Ondin eut un mouvement de recul et grimaça d'horreur.


- La piqûre doit être horrible et c'est quoi ça ? Dit-il en montrant les veinules qu'il distingua aussi à l'autre oeil.


- Tu veux savoir la vérité ? La petite douleur que tu ressens lors de la piqûre de l'aiguille te semblera être une caresse quand ce qu'elle contient aura atteint les nerf optiques … crois-moi. Les veinules que tu vois est un effet secondaire de la mutation et encore, j'ai eu de la chance comparée à d'autres Traqueurs. La première injection, qu'importe l'endroit, est toujours la pire.


- On ne peut pas nous endormir ?


- Ça était tenté au tout début, mais les douleurs sont tellement fortes qu'elles réveillent le pauvre bougre. Enfin bref, il doit y avoir d'autres raisons, mais je ne suis pas Alchimiste. Je te laisse je dois m'occuper de Myra. Heureux d'avoir répondu à tes questions.


- TERRE EN VUE !!!


Omos leva, la tête, un matelot se trouvait à la vigie et faisait des signes à tout l’équipage se trouvant en contrebas. Azrina se positionna derrière l’Ondin, lui posa une main sur l’épaule et lui déclara d’une voix semblant solennel.


- L’île d’Akhëela, c’est en son sein que l’on trouve l’Althiass. Ton futur chez toi.





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Mar 25 Fév 2020 - 12:07

« Bon écoutez-moi tous ! Aujourd’hui est un jour important pour notre Grande Marquise. Il faut que nous soyons à la hauteur de ces attentes. Nous ne devons pas rater un seul plat pour la grande réception. Tout le monde sait que ce dîner est important pour Madame… Donc, si je vois une seule bavure dans les assiettes ou dans les plats, dites-vous que vous allez avoir une soufflante. Est-ce que tout le monde a bien compris ? » - « OUI MADAME ! » La cheffe cuisinière avait mis les choses au point concernant la grande réception de la Marquise. D’après d’autres personnels, cela faisait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu d’évènement dans le demeure. C’était une grande première, donc, il fallait faire attention à ce que nous faisons durant cette soirée. Cependant, les préparations commencèrent dès le matin. Je m’étais levé très tôt pour arriver à l’aube dans le domaine. Tout le monde semblait fatigué, mais prêt à attaquer la journée. La Marquise nous avait donné le menu pour la réception. En entrée : Soupe aux légumes d’Antan. En plat de poisson : Saumon cuit à l’étouffé avec sa crème fraîche. En plat de viande : Faisans rôti à la broche, avec ces blettes et ces épinards. En dessert : Farandole de fruits sec. Bien sûr, le tout accompagné de vin ou de bière en fonction des invités.

En regardant ce menu, je m’étais dit que ce n’était pas gagné, car il y aurait beaucoup de monde ce soir. « Aleran, va me récupérer les faisans que les chasseurs ont ramené de leur chasse de ce matin. » La cheffe cuisinière me lança une bourse remplit d’or, afin de payer leur viande. Je courrais à l’entrée de la cuisine pour accomplir ma quête. A l’extérieur, une dizaine de chasseur formait un groupe avec les faisans sur une charrette. « Messieurs, je viens récupérer les faisans. » Les chasseurs s’avancèrent vers moi en me regardant bizarrement. Je devais m’assurer que la viande n’avait pas subi de dommages. Une fois vérifié, je leur donnais la bourse pour les payer. « Merci, Monsieur. » Les hommes sourirent en me faisant signe de la main. A ce que j’avais compris, les chasseurs étaient bien payés pour réaliser ce genre de travail. Les faisans furent emmenés dans la cuisine par des mains plus fortes que moi. Les saumons étaient sur les tables afin de les enfourner aux fours. Bien sûr, les cuisinières avaient enlevé les arrêtes aux maximums pour qu’il n’y ait aucun problème lors de la dégustation. Je n’avais jamais mangé de saumons auparavant. Ce poisson était réservé à ceux qui avaient de l’argent. Ma grand-mère avait un bon statut, mais ce n’était pas suffisant pour acheter de la truite ou du saumon pour toute la famille. Mais, cela ne me dérangeait pas plus que cela. Les saumons avaient une belle chair orange claire.

« Aleran ! Au lieu de baver sur les Saumons, viens m’aider à dépecer et vider les faisans. Je vais te montrer comment faire et les mettre sur les broches. Je ferai le premier et après tu feras le restant pendant que je supervise les autres plats. » Je m’approchais de la cheffe cuisinière, qui me montra les gestes à faire. Je devais me concentrer et rester calme. Cela faisait quelques mois que je travaillais ici et j’étais bien heureux de connaitre autant de choses sur la cuisine. Je commençais bien à me débrouiller avec les ustensiles, la gestion des fours et des marmites, mais ce n’était pas encore gagner sur la compréhension des herbes et des épices. Cela me prendrait un certain temps avant que je comprenne tout. Mon maître montra les gestes. En premier lieu, il faut couper les deux ailes du faisan, de manière distincte et avec un peu de forces. Puis, couper la tête du faisan. Bon, ce n’était pas la chose la plus délicate à réaliser, mais nous étions obligés de l’enlever. Ce n’est pas comestible. Couper la tête requérait de la force avec le couteau de boucherie. Je n’avais pas beaucoup de muscles et peu de puissance dans les bras, même si je faisais de la musculation, le soir dans ma chambre. Après enlever la tête, il faut attraper le faisan au niveau du cou, puis tirer avec vos deux mains sur la peau et les plis du côté du ventre, tout en descendant au fur et à mesure et en décollant le tout jusqu'aux pattes du faisan. Par suris ! Ce procédé était comment compliqué. La peau s’enlevait doucement, il fallait être patient pour le coup. La peau s’enleva correctement, mais il fallait un toucher exceptionnel. Cela se voyait que la cheffe avait l’habitude de le faire. Après avoir enlevé la peau, il fallait encore couper les pattes, puis, retirer le restant de peau, des plumes et le gras pour avoir un faisan nu.

Une fois que ce dernier était nu, la cheffe le mit sur le ventre pour l’ouvrir au niveau des blancs afin de le vider complètement. Puis, elle le vida avec les mains, car il n’y avait pas d’autres solutions pour vider du gibier. La cheffe retira les intestins, le cœur, les poumons, les reins, le foie, enfin tous les organes d’un animal. Elle les mit dans un grand récipient pour les réserver. Une fois fini, elle rinça à l’eau claire la carcasse de l’animal. « Et voilà, nous avons terminé avec ce premier faisan. Tu vois, ce n’est pas compliqué, mais il faut prendre le temps et être délicat dans ces gestes. Allez à toi, tu peux le faire. Il t’en reste une bonne vingtaine. Tu peux t’exercer sans pression. » - « Pourquoi ça ? Ne faut-il pas les cuire ? » - « Bien sûr ! Cependant, le temps de cuisson à la broche dure une bonne heure, donc, il faut les cuire au dernier moment. » - « Mais comment allons-nous les converser pendant toute la journée ? » - « Ah ! Bonne question ! C’est simple. Nous allons les recouvrir de sel et les mettre dans un lieu frais pour garder leur chair tendre et fraîche. Allez, au boulot Aleran ! Je compte sur toi ! » Je me mis au travail en prenant le deuxième faisan. Il me faisait de la peine ce gibier, mais il fallait bien nourrir toutes les personnes qui allaient venir au Domaine. Il fallait que ce soit parfait pour ne pas décevoir la maîtresse de maison. Je commence à reproduire les mêmes gestes que la cheffe, mais je compris que c’était bien compliqué. Déjà couper les ailes, je ne mettais pas assez de force dans le gros couteau, donc les ailes ne partaient pas de la carcasse. Super, cela commençait bien ! J’avais dû recommencer plusieurs fois pour les couper. Puis, la tête. J’avais mis beaucoup de forces pour la sectionner et cette dernière avait volé aux pieds d’une jeune cuisinière, qui avait hurlé de peur en découvrant ce petit cadeau involontaire. « Oups ! » Je continuais à enlever la peau, puis couter les pattes, de le vider. J’avais réussi à faire mon premier faisan… Bon, il n’était pas parfait, un peu bizarre à premier vue, mais ce n’était pas si mal que cela. Cependant, je m’avais mis plus de trente minutes à en faire un seul. Au secours ! Je devais m’y mettre sérieusement pour ne pas être en retard sur la grande valse des cuisines.

A force d’en faire à la chaîne, j’avais pris le coup de main pour dépecer et les vider. La cheffe fut contente de moi, mais me demanda de m’activer fortement, car il était assez tard. Dépecer vingt faisans, cela m’avait pris plus de quatre heures, car je commençais à m’épuiser de travailler avec autant de forces. Le soleil déclinait déjà que la cheffe me demandait si j’avais terminé mon travail. « Oui, j’ai enfin terminé. » - « Ah, je vois que tu es à bout de force. Mais hélas, ce n’est pas terminé ! Nous devons mettre les faisans sur les broches. Le feu est déjà prêt, pressons-nous. » La cheffe m’aida à mettre les faisans sur les broches et les déposer sur le feu. Tout était prêt et j’avais terminé mon travail pour aujourd’hui. La cuisson était lancée à feu doux. Je devais juste nettoyer ma place avant d’avoir une pause. Mon travail n’était pas terminé, loin de là, mais pour le moment, je pouvais me poser.

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Mer 26 Fév 2020 - 17:22


« Non, non ! Pas comme ça, Mademoiselle ! » Je soufflais longuement. Cela faisait des heures que je m’entraînais au violon. Je me demandais pourquoi j’avais pris un autre métier… Mais je devais garder de l’argent et cela me permettait de cacher mon vrai métier aux yeux de tous. De base, j’étais devenue une apprentie assassine, sous l’aile d’un homme assez puissant. Je ne connaissais pas son identité ainsi que son visage. Je pense qu’il était préférable de ne rien savoir pour éviter des problèmes plus complexes. Cet homme m’avait fortement conseillé de choisir un autre métier, pour éviter que des personnes fouilleuses aient des soupçons sur ma personne. De plus, cela me permettrait d’avoir un peu d’argent pour vivre au jour le jour. Oui, car les contrats d’assassins ne tombaient pas tous les jours comme la pluie. Il fallait attendre parfois plusieurs semaines pour avoir un contrat, voire plus dans certaines conditions. Alors, j’avais décidé de suivre son conseil et je m’étais mise à jouer du violon… Lorsque j’étais petite, avec Syrianne, ma mère voulait quelques instruments de musiques, principalement des instruments à cordes. Comme je ne pouvais plus aller la voir, j’avais décidé de prendre le violon pour me souvenir d’elle, même si au fond de mon cœur, je ne ressentais plus la moindre affection pour mon ancienne famille. Le vieux Thadeus m’avait bien fait comprendre, avant de mourir, que personne n’avait l’ambition de me retrouver dans ce monde.

Depuis ce jour, mon cœur n’était que ténèbres et vengeance. Un jour, je reviendrais dans le territoire des magiciens et je tuerais tous ceux qui m’ont abandonné à cet homme sans cœur. La lumière ne m’intéressait plus… Les ténèbres étaient plus intéressantes et divertissantes. Pourtant, j’avais une réelle envie de revoir ma cousine que j’aimais tant. Ce qu’elle était devenue aujourd’hui. Une grande magicienne ? Une femme heureuse ? Peut-être déjà mariée ? Je haussais rapidement les épaules tout en continuant de jouer du violon. « Bon, assez de pratique pour aujourd’hui. Nous allons passer à un autre exercice plus compliqué. Ce soir, nous sommes invités à une réception de noble pour mettre un plus d’ambiance dans leur salle de bal. Nous sommes bien payés, mais je veux une représentation parfaite. Le moindre problème de son, et je vous vire aussitôt de la compagnie. » Vous allez me dire : comment j’étais recrutée par cette personne amoureux de la musique ? Eh bien, j’avais besoin d’argent et je savais jouer un peu de violon, donc il m’a donné des cours de violon du moment que je l’acceptais de l’aider dans certaines petites affaires. Charles était mon maître de musique, il était généreux, calme et savait très bien parler. Il m’enseignait l’art de jouer du violon et pour lui rendre l’appareil, je lui faisais son administration et je lui préparais quelques potions mineures. C’était des potions sans grand danger, juste pour les ensorceler ou les faire dormir. Charles ne supportait pas de rédiger des papiers. Je pouvais participer à des fêtes pendant mes jours de congés, car j’étais encore une simple étudiante à l’université d’Asresh.

Cela faisait une bonne année que j’étais dans cette institution. Mes cours se passaient à merveille, je n’avais aucun problème avec les autres étudiants. Mais ma vie était sobre et sans valeur. Je me sentais seule et vide, comme si je n'avais plus d’âme. Rien ne comptait dans ma vie, je n’avais pas réellement d’attache avec une personne. Mon seul but était de me venger de la famille Hydrangea, et de devenir une ombre sur cette terre. Parfois, j’avais envie de disparaitre de la surface de la terre, de définitivement quitter Nementa Corum pour m’installer à Lagherta. Un Lopin de terre m’attendait là-bas… Cependant, je n’avais pas encore mon diplôme. A mes yeux, mon diplôme était la seule chose qui me retenait de ne pas quitter ces terres sombres et sales. « Vadéline, réveille-toi ! Va te préparer pour ce soir. Je veux te voir dans ta plus belle robe. » Je lui souris et je me dirigeais vers les vestiaires afin de m’habiller et surtout pour me concentrer sur cette représentation devant tant de personnes riches et influentes. Pendant une bonne heure, je me préparais en me maquillant, en mettant une belle robe velours. Nous fûmes emmenés dans un carrosse pour nous rendre un beau domaine. Un serviteur nous emmena dans la salle de bal, où les invités n’étaient pas encore arrivés. Nous installions nos instruments de musiques et nous avions eu le droit à manger quelque chose avant de commencer. Les partitions, pour ce soir, étaient relativement simples, mais nous devions jouer toute la nuit, jusqu’à que les invités soient partis. La soirée allait relativement être longue. L’endurance était la clé pour réussir et nous devions réussir.

Quelques heures plus tard, les invités arrivèrent en masse. Je ne connaissais pas l’hôte de la soirée, car cette soirée pourrait me donner des informations des hommes puissants dans ces terres. Mon maître assassin m’avait bien fait comprendre, que pour réussir dans ce métier, il fallait récolter beaucoup d’informations et tout savoir sur l’actualité de notre monde. La vie n’était pas facile, alors les informations étaient vitales pour notre survie. Mieux je connaissais les personnes, leur habitude, leur caractère, mieux je pourrais les tuer avec facilité. Nous commençâmes notre représentation devant tant de monde. Je n’avais franchement pas l’habitude d’être vue par autant de personnes. Nous répétâmes proprement plusieurs partitions de suite. J’avais eu la chance de faire deux solo pendant la soirée. Le public semblait bien content de notre prestation, mais il fallait attendre que tout se termine pour connaitre notre sort. Les nobles dansèrent encore et encore au sol de nos cordes, et de nos instruments à vents. Charles semblait très heureux de notre musique, même par moment, il grimaçait sur une note loupée ou un air désordonné.  Ces regards m’étaient souvent destinés, mais heureusement les aînés du groupe savaient très bien rattraper tout cela. J’étais plutôt soulagée que les autres filles puissent couvrir mes mauvaises notes pendant la soirée. Nous continuâmes à jouer de la musique pendant plusieurs heures de suite, avec quelques petites pauses pour boire de l’eau et se reposer. Mais les invités avaient une grande envie de danser jusqu’au petit matin. Forte heureusement, ils étaient tous partis vers une heure du matin à peu près. « Mesdemoiselles et Messieurs, vous avez très bien jouer… Même si j’en connais une qui va avoir plus de leçons que prévu pour rattraper votre niveau. » Il me fusilla du regard… Je savais que je n’étais pas prête de sortir du conservatoire pendant quelques jours de suite. Adieu mes journées de repos ! Adieu mes révisions pour mon diplôme. « Nous avons eu une belle bourse pour cette soirée ! Allez-vous reposez, vous devez être d’attaquer pour les prochaines soirées. Vadéline, toi, tu vas aller à ton université pour réviser tes cours. Je t’enverrais un mémo pour nos prochaines leçons de violons. Et je ne serai pas tendre avec toi ! Tu dois apprendre à gérer ton violon et tes cordes. Tu t’en sors bien pendant les deux solos, car tu les as appris par cœur. Mais il n’y avait pas de cœur, ni d’émotions dans ce que tu nous jouais. Heureusement que les nobles ne sont pas des virtuoses de la musique, donc ils n’ont rien entendu de cela, mais moi, c’est des oreilles absolues donc il va falloir que tu t’y mettes sérieusement… »

Malheureusement, je ne pouvais rien y faire. J’avais perdu toutes notions concernant les émotions et les sentiments. La joie, l’espoir, et l’envie avaient disparu de mon cœur. C’était creuse à l’intérieur de mon corps. Je rangeais mes instruments pour rentrer rapidement au dortoir de l’université pour que je sois en forme demain. Oui, j’avais un examen de potion pour demain matin et je n’étais vraiment pas au point sur les formules. « N’oublie pas Vadéline… Le violon, c’est le reflet de tes émotions, de ce que tu es et de ce que tu ressens actuellement. Mon oreille me dit que des choses mauvaises se produisent dans ton cœur. » Je haussais les épaules avec un petit sourire avant de me diriger vers l’Université. C’était peut-être une mauvaise idée de devenir une violoniste !


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Sam 29 Fév 2020 - 22:46




Les Débuts  d'un commerçant




[Événement - Métier] Le Savoir Faire Images?q=tbn%3AANd9GcR_zVlD00UF6nzr6wuWJUas4nVjrw_ej0oaK_7M8CeVAkdDskt-


                       Sur le chemin funeste, le convoi ne cessait de rebondir sur le sol rocailleux plombant ces terres. On était un petit groupe de quelques démons mineurs et d'esclaves. Voilà déja plus d'une semaine qu'ils essayaient de rejoindre la ville la plus proche.Malgré les difficultés rencontrées par le voyage, les démons connaisaient peu le désespoir, s'il fallait traverser l'autre bout du monde pour ne serait ce que colloniser un morceau de terre sans importance ils seraient prêts à aller jusqu'au bout de leurs forces pour y parvenir. Alors que la faim commencait à les tirailler,lui,ses esclaves qui tiraient son pauvre chariot et ses camarades purent aperçevoir à quelques lieues de là des bâtiments de marbre se dressaient comme des multiples pics rocheux s'apprêtants à transperçer le ciel obscur. Arrivés au village ,l'ambiance était terne et calme.

"Rien de mieux pour commencer à commercer en délicatesse" s'assura Mephisto.

A l'exception des bruits redondants que produisaient les roues du convoi, on pouvait entendre les sifflements incessants du vent ainsi que les pas discrets de quelques rares passants.

"Bah rien de mieux pour faire impression." dit mon compagnon démon,en se donnant des airs.  

"Chh t'en fais déja plus qu'on en a l'air." l'interrompais je.
     
"Bah déja avec l'état de ta charette, on ne peut pas faire mieux" répliqua t'il ironiquement avant que je lui jette un de mes regards noirs qui le fait taire.





Après quelques temps fastidieux à chercher l'hotel de ville, on finit par remarquer une grande place vide avec une grande pancarte en bois dréssée au milieu de l'endroit. Cette dernière notifiait:
"Chers voyageurs,commercants ou charlatans nous sommes désolés de vous annoncer que les ventes n'auront pas lieu ces temps-ci à cause d'un évènement récent. La foire aux ventes  ayant commencé. Il s'agit d'un concours où tous les participants mettent leurs produits en enchères.L'hotel de ville ferme ses portes."

"Voila qui a l'air amusant."

Pendant qu'on discutait, un vieillard encapuchonné qui trainait dans le coin se rapproche.

"He He He, êtes vous des commerçants?"

"Oui,mon vieux on est à la recherche de maîtres dans l'art qui voudrait faire affaire avec nous." rétorque mon camarade démon.

Le vieillard répondit avec un sourire mesquin:
"He he he, je connais quelques colporteurs non liés qui pourraient êtres intéréssés."

" Nous sommes partants." répondis je.

Le vieillard se faufile dans quelques sombres ruelles .On le suit jusqu'à atteindre un petit bâtiment.

"Ici" braille le mystérieux vieillard avant de tenir farouchement la poche de mon pantalon."Mais ça vous fera quelques Kavines" ajoute t'il sans me lâcher.

"Sale ..escroc." lui répondis je avant de lui envoyer quelques Kanives.  
"Quel idiot, je ferai plus attention la prochaine fois." pensais je.





Avant d'entrer dans le bâtiment, je demande aux gardes démons qui nous accompagnaient de surveiller le convoi. Lorsqu'on entre à l'intérieur, on observe baucoup de personnes qui discutent. Il n'y avait que des démons si ce n'est quelques mystérieux individus non indentifiables. Différentes marchandises sont logés par ci par là pouvant aller de vieilles tapisseries,minéraux rares,objets magiques et  mystérieux bijoux en or massif jusqu'à la vente d'organes de monstres de différentes race,d'esclaves,et de médicaments plus que douteux.

"Tiens on est plus nombreux ici que dehors." déclare mon camarade.

Après quelques instants, un jeune démon clandestin s'approcha de nous.

"Vous êtes nouveaux? On a pas mal d'offres dans le coin vous savez. En ce moment, il y a pas mal de traffics jusqu'à Sceptelinôst. Mais aussi,on peut négocier." dit il en souriant.

"Oui nous transportons de la bonne vieille canne de Sceptelinôst qui doit être vendue pour mon Maître et quelques autres objets. Mais nous sommes principalement là car nous avions entendu qu'il y aurait un certain Maître dans l'art de commercer." je lui réponds tout souriant.

"Qui vous a dit ça? Je suis désolé mais il n'y a pas de maître à proprement parler. Ici tout se fait dans la clandestinité mais en tant qu'amateur on apprend pas mal de choses dans le métier" me méprends t'il.

"D'ailleurs, moi je peux vous  apprendre certaines choses"
ajouta t'il, négociateur.

Hum, il vaut mieux que je me la joue si je veux pouvoir marchander avec lui.


Pendant quelques instants, je faisais semblant de réfléchir avant de déclarer:
"Humm au départ,je suis venu ici pour trouver un maître dans l'art de commercer. Voila qui est encombrant et votre spontanéité est bien assez préoccupante mais je veux bien faire une petite allée avec vous." je réponds réticent.

"Voila une bonne décision ! Venez, je vais vous faire visiter mon atelier".

On traverse la pièce principale avant d'être conduits dans une petite pièce. On y trouvait différentes marchandises emballées dans des boites en carton avec un petit bureau au centre. Il s'y installe et trifouille un moment ses papiers.Il lève la tête et s'adresse à nous:

"Bah ne restez pas plantés la ! Approchez vous"
s'exclame t'il.

Nous jettons quelques regards hagards autour de nous. Il y avait à peu près de tout, des ustensiles de cuisine, des cargaisons de blé exporté,des armes,deux ou trois esclaves enchainés et d'autres choses plutot louches.


"C'est la base du commerce, toujours diversifier ses produits pour appâter la clientelle."
nous informe t'il.

"En effet, je vois ça. Les régions de fournissement des marchandises sont plutôt éparpillées sur le continent." approuvai je.

Après qu'on ai fini d'observer, le démon nous interrogea avec mesquin; "Alors, ma collection est plutôt séduisante n'est ce pas?"

"Oui, avec tout ça il y a de quoi s'en faire les poches. A part çela, je ne suis pas vraiment commerçant je ne fais que de garder les biens de mon maître mais je peux  être utile."

"Aah comme si un Madiga pouvait l'être.." murmure t'il avant d'ajouter:
"Pour venir au fait, j'ai besoin de vous. J'avais un appenti mais il a disparu..Je suis ici pour quelques jours pour monter ma côte de popularité auprès des autres commerçants,mais surtout pour la vendre. Alors qu'est ce que vous en dîtes?"me demande t'il.

"Hmm moi aussi,je ne vais pas y rester longtemps mais si je peux apprendre les bases du métier, pourquoi pas." rétorquais je.

"Alors pour commencer, aide moi à porter cette foutue cargaison de plus d'une tonne!" s'emporte t'il." Ca fait des jours que j'essaye de la transporter pour la vendre. Mais le bénéficiaire qui a accepté l'affaire vient tous les matins pour se foutre de ma ... tête!" s'exclame t'il la tête toute rouge.

"He ben sacré pactole,il n'en fait pas dans la dentelle" dit mon camarade avant qu'on en rigole.






Les débuts furent plutôt faciles. Je me suis mit à transporter pas mal de cargaisons envers les bénéficiaires. Le bonhomme m'apprit à rédiger des feuilles de registre pour enregistrer les diverses marchandises et à faire l'historique des ventes,calculer les crédits et les débits etc.. Avec mon camarade, on a pu discuter avec quelques marchands connaisseurs et affiner notre art dans la négociation.
Enfin, un jour que je discute avec celui qui m'a embauché.

"Bon voila les différentes offres proposées par d'autre commerçants, et sur ce fait, je fais une petite pause" déclarai je avant de déposer une liasse de papier sur le bureau. Ensuite, je porta à mes lèvres la liqueur d'un vin plutot rare provenant de la terre blanche. Mélangée à du sang d'ange, le goût était exaltant.Je finis par lui demander:
"Vous savez, j'ai quelques objets plutôt droles avec moi,une dépeceuse d'êtres vivants pour faciliter la vente d'organe,des perforeuses pour faire de jolis trous et de la bonne herbe que j'ai volé. Pour remplacer la remise que vous me devez pour vous avoir aidé, je peux vous la vendre avec convenance."

"Hmm des perforeuses et des dépeceuses,c'est intéressant mais pas trop dans ma besogne. Mais si vous avez de la bonne herbe.."
me dit il en me faisant un clin d'oeil.

"Oui,de la bonne d'archibonne. Des graines de drogue venant de Sceptelinôst. Rien de mieux pour vous faire des clichés de rêve pendant quelques jours." répondis je,amusé.

"Ah ben,si elles viennent de la ville pirate, je mets mon costard de chalutier sur la table." rigola t'il.

"50 000 le kilo pour 50 la dizaine de gramme."


"Moins 10."

"40 000"


"Moins 10."

"Tu rigoles?Ce sont des graines pas de l'herbe."

"C'est une bonne offre 'ptit. Moins 10 sinon je reprends mon costard."

"Bah garde le ton costard ! Vaut mieux être habillé qu'avoir tout perdu." répondis je avant de lui passer le kilo.

"Voila, les dés sont comptés." maugréa t'il en me filant une bourse remplie.






Le lendemain le traffic reprit de plus belle. Notre enbaucheur nous annonça:
"Bon aujourd'hui, j'ai un rendez vous avec un client spécial. Il s'agit d'échanges de produits un peu spéciaux pour tout dire. Je compte sur vous"

Arrivés à l'adresse indiqué sur la feuille de compte, un démon attendait dans l'ombre d'une ruelle.
"Etes vous maître Zarkoth , nous avons une affaire avec vous au nom de'un certain marchand."

"S'il s'agit de bonne drogue, je suis la bonne personne." répond t'il.

"Ecoutez, ces temps, l'herbe n'est pas suberbe. Surtout que les meilleurs se trouvent sur le continent naturel. La on a du frais,exporté. Si on arrive à le faire pousser sur le continent tous les démons voudront notre argent."
commencais je.

"On peut comprende. Combien en avez vous ramenés?"


"Pour commencer, on a que 10% de ce qu'il doit."

"Parfait, je peux y jetter un oeil?"

"Faites comme il vous plaît."



Au moment où l'individu s'apprête à regarder à l'intérieur. Une dague de 25cm fends l'air et blesse mon camarade. dans le ventre Je m'élance alors en arrière avant de lui jeter mes deux gros couteaux de lancer bien aiguisés. L'une le touche en plein dos tandis que l'autre le rate. Au moment où il était sur le point de tuer mon camarade, un gros couteau lui trancha définitevement l'aorte.


.Je fouille les poches du mort et lui vole ses biens . "Une chose qu'on pouvait en retenir de cet incident,cela fait partie du métier" pensai je avec un sourire démoniaque sur le visage. Alors je sortis un de mes gros couteaux et commençe à dépecer la victime à la recherche de quelques organes auquel je pourrai en tirer un bon prix. Plein de sang noir sort des plaies avant de se déverser sur le sol. Quand j'eu finis ma sinistre besogne, je transporta alors mon camarade en sang afin de le soigner




Au bout d'une semaine, j'ai pu faire vendre la motié des produits stockés pour ce renard. L'or tatonnai à plein dans la pièce des négociations. Surtout,beaucoup de contrebande circulait. J'ai pu apprendre à préparer certains ustensiles pour concocter quelques remèdes miracles pour fausser le client et d'autres trucages. Entre produits défectueux ayant l'air consommables et obsolescence programmée,les produits appataient les plus crédules.Ensuite, la suite des évènements furent plus calmes. Les marchands commencaient à s'en aller du salon de vente cherchant popularité dans d'autres villes et mon enbaucheur finit par s'en aller.



Fin                                                    
                                                                                          1913
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Mer 4 Mar 2020 - 16:43



Le Savoir-Faire

Dasäalm, Megido
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Ambiance
Dasaälm fixait le reflet que lui renvoyait le mur polis : un visage rendu pâle et jauni par les coloris dorés et ocres qui se fondaient dans les colonnes et les arches de l'université. Pendant le repas du midi, les couloirs étaient désertés par les étudiants. Un silence feutré enveloppait le bâtiment qui s'étalait sur un unique rez de chaussé dans un véritable labyrinthe en colonnades, niches, raccourcis secrets et portes fermées. Les murs brillaient sous la lumière des vitraux et de la pierre usée par les âges. Son corps fin flottait droit et flou sous ses yeux. Cependant l'émeraude de sa pierre brillait sans être affectée par les jeux de lumières : verte, comme Delta l'avait voulu. La tradition disait que le Dieu choisissait lui-même la couleur du Troisième Œil. Un frisson le parcourut. Contre toute attente, Delta l'avait appelé à rejoindre les rangs des Neësha en instillant son encre divine dans le cristal qui ornait son front, lui qui n'était pas né chez les Orishas, n'en avait pas les gènes et n'avait pas grandi parmi ce peuple adoptif. Machinalement, l'homme porta la main à son front pour frôler l'artéfact avec un mélange de respect et d'appréhension. Le phénomène datait d'il y a quelques jours à peine et lui était encore étranger. Les Orishas voyaient leurs pierres se colorer dans leur jeunesse, souvent à la fin de leurs études. Lui était déjà adulte lorsqu'il avait rejoint son peuple dont il ne connaissait rien ou presque. Il y était considéré comme un étranger, ou une erreur, comme l'attestait facilement sa peau blanche et ses cheveux verts qui contrastaient horriblement avec les milliers de peaux mates de Megido. Bien sûr, on l'avait accueilli car malgré tout, il faisait biologiquement parti de la race et n'avait nulle part où se rendre, mais cela n'effaçait pas le fossé qui le maintenait loin des habitants de la capitale. Jamais il n'aurait pensé pouvoir franchir l'étape cruciale de la coloration du Troisième Œil... Pourquoi ? Son existence avait donc un sens véritable. Il n'était pas le clone involontaire, rejeté et abandonné d'un roi fou. Il pouvait être un vrai Orisha et placer sa vie sous le joug de Delta. Il pouvait s'intégrer dans ce peuple et le servir.  



« Pensez-vous avoir les qualités nécessaires ? C'est un rôle que vous allez endosser. Une seconde peau que l'on ne peut plus enlever. Ce n'est pas un métier facile, c'est une vocation.» Les mains moites, Dasaälm regardait ses genoux par réflexe. Il remonta ses yeux vers le professeur dont il connaissait déjà le visage. Son bureau était niché dans l'une des alcôves qui bordaient le hall principal de l'université. On y entrait par une arche qui courrait en clé de voute au centre de la petite pièce. Un hublot rond laissait filtrer le soleil à travers un vitrail qui représentait un œil. Assez représentatif. « Je pense que vous êtes plus amène à répondre à cette question que moi, docteur. » N'était-il pas beaucoup plus doué que lui avec la magie du Saäba'Lohu ? Son Troisième Œil devait le laisser entrevoir les psychés torturées et complexes de ses multiples patients, entraîné à discerner tout et n'importe quoi après des années d'expérience. L'homme sourit mystérieusement, ce qui fascina l'Orisha mais l'agaça aussi légèrement. « Bien sûr. Je souhaite simplement que vous le disiez à voix-haute. Pourquoi tenez-vous à soigner les âmes ? » Iherior Sforza irradiait quelque chose de chaud, tout comme l'astre dont il portait le prénom- et son sourire chassait les angoisses. « Je n'ai pas l'âme d'un commerçant ni d'un militaire. Pour me rendre utile, j'ai pensé que je pourrais me tourner vers le domaine de la santé. Notre essence fait de nous des très bons soigneurs. » commença à formuler Dasäalm. Ses pensées étaient bien rangées et explicites, mais il trouvait cela étrange de le dire à voix-haute. « C'est exact, nous formons d'excellents médecins. Mais le domaine de la médecine est très grand. Pourquoi celui-là ? » Voilà la partie délicate du sujet. Iherior avait une facilité étonnante à lui tirer les vers du nez. Il réprima un soupir et continua. « Vous devez connaître mon histoire, tous les on-dits. Je suis bien le clone du Suprême de l'Au-Delà, qui n'est pas très différent des rumeurs lui non plus. » Son apparence n'était pas un cadeau. Elle provoquait regards suspicieux, méfiance et peur. Quoi de plus normal ? L'original était un homme puissant et extrêmement dangereux. Il marqua une pause, les sourcils froncés. Il pourrait changer de visage, cela faisait parti des dons de son peuple, mais pour une raison qu'il n'arrivait pas à bien définir, il s'y refusait. A quoi bon vouloir prouver à Devaraj qu'il pouvait rester sein d'esprit s'il abandonnait ce visage précis et ce corps pour une autre identité ? Ce serait perdre le pari qu'il avait lancé au Suprême de l'Au-Delà. « Je ne suis pas le seul, il y en a des beaucoup comme moi, voyez-vous, ils héritent tous de maladies psychiques diverses et variées qui découlent de celui que nous copions. » Sa récente rencontre avec trois d'entre eux qu'il n'avait pas connu jusqu'ici prouvait allégrement ce constat qu'il avait fait à force de côtoyer Râmses. Son interlocuteur hocha la tête. « Et vous ? Vous n'êtes pas malade ? » Dasaälm haussa les épaules. « Eh bien, comme vous pouvez le constater, je crois que je vais plutôt bien et j'ai l'intention de continuer ainsi. Peut-être est-ce parce-que je suis le premier clone, je ne sais pas. Peut-être qu'il n'y a aucune explication plausible à ce fait. Toujours est-il que c'est justement parce-que je me porte bien que je dois en profiter pour aider mes frères et sœurs. » Le docteur haussa un sourcil. « Sœur ? » « La magie du Suprême de l'Au-Delà est taquine. » Il fallait voir le résultat pour comprendre à quel point. « Je comprend. Commencez par venir à mes cours et si cela vous plait, je pourrai vous prendre en apprenti psychiatre. » Dasaälm se détendit brusquement. « Merci. »                                                                                                                                        


« Tu es sûr de toi ? » Son mari hocha la tête. « Mon père ne va pas être- » Il la coupa tout de suite. « Râmses peut hériter de l'exploitation. Ton père n'a-t-il pas déjà commencé à le former ? Mon frère est toujours fourré à l'atelier. De toute évidence, il s'y régale. Cela ne change rien que ce soit le gendre ou le petit frère du gendre. » Et si cela pouvait lui permettre de canaliser son énergie chaotique et destructrice, c'était parfait. « Je ne peux pas m'impliquer dans l'entreprise familiale. J'ai envie d'autre chose. Je gagnerai quand même ma vie pour notre ménage. Ce n'est pas comme si nous étions dans la misère.» Ish fit un signe positif de la tête, les lèvres pincées. La belle-famille de Dasäalm n'allait pas être ravie d'apprendre qu'il les quittait pour un autre secteur de métier.

« Ce n'est pas grave. Ils comprendront. Iherior a accepté alors ?» Dasaälm fit une moue et s'étala sur le lit où il était assit afin de fixer le plafond de leur chambre, colorié en mosaïques abstraites. « Je ne sais pas. C'est un homme complexe à cerner. » Ish rit en le rejoignant. « C'est un psychiatre. » « C'est cliché. » Elle étendit la main pour jouer avec les mèches émeraudes de l'Orisha, provoquant un frisson le long de sa chair. « Iherior est réputé pour aimer se soustraire à la vue des autres et se cacher dans le mystère. Tu vas devenir comme lui et je ne saurai plus te lire. » dit-elle comme un reproche. Lui, était distrait par la vague d'excitation qui parcourait le corps de sa compagne et qui se répercutait dans un écho sans fin entre eux deux. Il l'embrassa, avide de provoquer un peu plus de ces vagues brûlantes.

La jeune femme remettait ses habits à la va-vite. « Je dois rejoindre le groupe qui part s'entraîner dans le Désert... » maugréa-t-elle sous le regard amusé du coupable. « A ce soir. Ne roupille pas tout l'après-midi ! »

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Dim 8 Mar 2020 - 22:25

Elh
Le Savoir-Faire
-**************** !

-Calme-toi !

-Ce c**-là n’a que ça à faire, que d’aller faire ch*** le monde !

-Comment peux-tu être sûr que c’est lui, hein ? Et puis, c’est peut-être juste toi qui l’as perdue !

-Hahaha… Moi ? Moi, perdre mes outils ? Et puis quoi encore, ça s’est volatilisé en même temps que lui et qu’un peu d’argent de la caisse ? Tout ça n’est qu’une coïncidence ?

Devant le comptoir, Elh écoutait la dispute sans broncher. Elle ne faisait pas un bruit, ni ne tentait quoi que ce soit pour manifester sa présence. Elle n’avait pas vraiment envie de déranger, même si la situation était embarrassante. Elle aurait aussi pu carrément partir, mais à la place elle restait bêtement clouée là à écouter et essayer de comprendre, car c’était plus fort qu’elle. Son pouvoir d’empathie lui jouait constamment des tours en la poussant à se mêler d’affaires qui ne la concernaient pas. Heureusement, sa discrétion la préservait généralement d’avoir trop d’ennuis ou de remarques sur cette manie. Car souvent, on ne remarquait même pas qu’elle écoutait, et si on le faisait, c’était que quelque part, on voulait qu’elle intervienne. Précisément comme cette fois-ci. En effet, au bout de quelques minutes, la femme finit par tourner la tête en sa direction, tandis que le mari fulminait toujours, tournant en rond à la recherche un moyen pour retrouver sa foutue trousse à outils.

-Tais-toi un peu, tu as une cliente en plus ! Puis, à Elh. Excusez-le, il est un peu tendu en ce moment. C’est pour quoi ?

La jeune femme posa une petite sacoche sur le comptoir. Après de long et loyaux services, celle-ci s’était cassée et percée à plusieurs endroits, et Elh espérait que ce cordonnier puisse la réparer. Ledit cordonnier, lui, avait fini par s’approcher. Il reconnut la petite Lyrienn – dont il ne connaissait toujours pas le nom, puisqu’elle ne le lui avait jamais dit – pour laquelle il éprouvait une certaine sympathie, autant qu’il la trouvait un peu étrange.

-Je vais rien pouvoir faire pour ça, puisque j’ai malencontreusement perdu mes outils. Insista-t-il avec une certaine ironie. Désolé. Il va falloir revenir plus tard, mais je ne peux pas te dire quand.

Il la tutoyait parce qu’il la prenait pour une enfant – très débrouillarde au passage, il n’avait jamais rencontré ses parents. Elh reprit sa sacoche et en sortit un petit carnet. Elle le feuilleta jusqu’à tomber sur une page vierge, sur laquelle elle s’empressa de griffonner. Elle leur montra ensuite.

« Qui a volé vos affaires ? »

-Non non non, personne n’a volé les affaires de pers…

-C’est Robhe, le gamin travaillait ici, mais il est parti hier. Mais il va voir le coco, il me suffit que d’aller à l’autre bout de la rue pour le retrouver, il va voir de quel bois je me chauffe…

-Non, tu ne vas nulle part ! Il est hors de question que tu…

Elh tapota sur le comptoir avec son crayon pour attirer de nouveau leur attention.

« Je peux aller le voir si vous voulez. »

Silence.

-Tu le connais ? Demanda la femme, un peu méfiante. C’est ton ami ?

Elle acquiesça. Malheureusement, ce n’était pas un mensonge. Elle le connaissait, parce qu’il avait tenté de la draguer à plusieurs reprises. Le problème, c’était que les types arrogants comme lui n’étaient franchement pas son genre. Le garçon était jeune, plus jeune qu’elle malgré les apparences. C’était une personne encombrante, orgueilleuse, immature, et qui devait sans aucun doute vouer un culte à sa propre personne tant il devait se trouver parfait – aussi beau qu’intelligent, si le premier adjectif pouvait être approprié, le second l’était nettement moins. Bref, aux yeux d’Elh, il n’avait rien d’attirant. Alors non, elle n’avait pas l’intention d’aller discuter avec lui, mais si elle pouvait aider ces honnêtes artisans et en même temps retrouver sa sacoche chérie comme neuve, elle allait faire le possible.

-Si tu pouvais lui parler, ça nous rendrait service, oui.

-Tu parles, s’il sait voler, il sait sûrement très bien mentir aussi !

Mais sa femme ne l’écoutait pas. Elle lança un sourire encourageant à Elh, qui laissa son sac sur le comptoir et avant de partir. Elle se dirigea aussitôt vers la maison de Robhe et ses parents. Elle y était déjà aller une fois, précisément la première fois où il avait tenté une approche avec elle. Repenser à ces souvenirs lui faisait afficher une grimace. Elle avait été si naïve et bête de le suivre, elle avait passé une après-midi très lourde et gênante à ses côtés. Une fois là-bas, la jeune femme regarda rapidement par la fenêtre. Il ne semblait y avoir personne à l’intérieur. Elle regarda autour d’elle, fit discrètement le tour pour confirmer son hypothèse, puis, après une profonde inspiration, se décida enfin à traverser l’un des murs de la maison. La pièce de vie était déserte. Elle se détendit un peu. Veillant à ne pas faire de bruit, la Lyrienn fouillait tous les tiroirs, armoires, et autres meuble ou contenants qu’elle pouvait, à la recherche de cette trousse à outils. Maintenant qu’elle y pensait, elle n’avait pas vraiment idée de ce à quoi ressemblait celle-ci, ni quel genre d’outils elle pouvait bien contenir. Elle aurait dû demander avant de partir aussi vite. Maintenant, c’était trop tard. Elle se voyait mal faire machine arrière et perdre du temps pour ça. Elle en perdait déjà suffisamment à chercher ici, par précaution. Car en effet, si Robhe était le voleur, il était assez peu probable qu’il ait caché un tel objet dans la pièce commune, là où tout le monde pouvait mettre la main dessus. Par précaution, ou alors par appréhension de monter à l’étage, là où devaient certainement se trouver les chambres – et du monde, ne savait-on jamais. Elle aurait dû être rapide, aller directement au but, au point le plus stratégique. Si ses parents devaient travailler à l’heure actuelle, elle ne savait rien de ce que faisait Robhe, puisqu’il n’était plus chez le cordonnier. Lorsqu’elle eut sans succès fait le tour du rez-de-chaussée, Elh se décida enfin. Doucement, elle se dématérialisa, jusqu’à ne faire plus qu’un avec l’Air. Elle se déplaçait lentement pour ne pas générer de courant d’air suspect. Elle n’était que brise, à peine perceptible, ce qui était discret, mais rendait son ascension longue et ennuyante.

Le couloir qui menait aux chambres était tout aussi silencieux que le reste. Parfait. Une petite voix lui disait avec dédain que c’était un peu trop facile. Encore fallait-il que la trousse ait vraiment été dérobée. Un peu plus confiante, Elh ouvrit une des trois portes au hasard. Comme il s’agissait sans aucun doute d’une chambre, d’après les pieds de lit qu’elle apercevait déjà, elle s’y engouffra, mais tressaillit aussitôt. Ce qu’elle venait de remarquer, c’était qu’il y avait quelqu’un dans le lit. A ses cheveux grisonnants et les quelques traits qu’elle pouvait voir de là où elle se trouvait, il devait s’agir d’une vieille femme. Cette dernière semblait profondément endormie. Elh recula et referma la porte avec précautions. Son cœur battait à tout rompre, terrifiée par ce qui aurait pu se passer si cette dame avait été éveillée. Et dans ce cas alors, qu’en était-il des autres pièces ? Et si, au final, Robhe était bien là, à attendre en silence ? Plantée en plein milieu du couloir, la jeune femme réfléchissait à ce qu’elle était en train de faire.

Ce n’était pas la première fois qu’elle s’attelait à ce genre d’exercice. Elh s’était déjà introduite chez des gens pour les voler, parfois les tuer, mais cela commençait à dater. Elle l’avait surtout fait à l’époque où Gabriela venait de prendre le pouvoir sur Aeden. Depuis, elle avait perdu quelques réflexes et un peu de sa confiance en ses capacités. Passer à l’âge adulte l’avait rendue plus prudente, et elle venait tout juste de s’en rendre compte, malgré son envie de reprendre une petite dose de frisson, il fallait l’admettre. Elle savait que ce qu’elle faisait n’était moralement pas acceptable, elle n’aimait d’ailleurs pas se dire qu’elle faisait un « sale boulot ». Mais malgré tout, elle aimait ça. Elle s’en souvenait avec un certain plaisir, malgré la conjoncture. Stimulant mais délicat, fort mais discret. C’était pour ça que, comme aujourd’hui, elle avait toujours tourné son crime dans son esprit comme un acte pardonnable, car rendant une certaine justice. Et puis, rendre service par la même occasion lui faisait toujours plaisir. Au fond, Elh restait une femme simple.

Oui, ce qu’elle était en train de faire, c’était du vol. Mais c’était un mal pour un bien, un service à rendre, une justice à rendre, mais aussi un sac, et des dizaines d’autres choses qui pourraient être réparées dans les jours à venir. C’était plus de bien que de mal, et ce n’était pas cet imbécile de Robhe qui allait coincer tout le monde. Mais si ce n’était pas lui, s’il n’avait rien à faire dans toute cette histoire ? Elh serra les poings. Elle s’énervait elle-même, parfois. Elle avait commencé, alors elle terminait, que ce soit dans la connerie ou non. La chambre, qui cette fois-ci avait l’air d’être la bonne, était déserte. Elh se mit aussitôt au travail. Sous le lit, sous les draps, dans les tiroirs et sous les meubles, elle fit le tour de tout ce dont il était possible d’imaginer faire le tour, fouina dans tout ce qui était fouinable avant d’enfin trouver, dans le fond d’une armoire, un sac de cuir de forme allongée. Il était lourd, car il contenait plusieurs outils en métal que la jeune femme aurait été incapable de nommer. Ce qui signifiait qu’il s’agissait certainement de ce qu’elle cherchait. Elh s’en empara, puis balayait la pièce du regard. Elle avait fait en sorte de tout remettre comme elle l’avait trouvé en entrant pour ne pas attirer de doutes. Aussi, elle vérifiait si elle avait bien regardé partout, car si elle avait retrouvé les outils, elle n’avait pas pu mettre la main sur la moindre pièce d’or que le cordonnier prétendait avoir perdu par la même occasion. Elh hésita. L’argent, s’il ne l’avait pas déjà dépensé, le jeune homme devait l’avoir sur lui. Peut-être aurait-elle le temps de le dérober une autre fois. En attendant, elle avait la partie du butin la plus importante. Satisfaite, la Lyrienn fonça vers la fenêtre, la traversa et laissa le vent la porter à l’abri des regards pour reprendre une force tangible.

***

-C’était bien lui, alors ?

Elh acquiesça. Le cordonnier tendit la main vers sa femme, qui soupira avant de lui donner quelques pièces.

-Gagné. Le salaud. Merci beaucoup. Il s’empara de la sacoche usée de la jeune femme. Reviens dans l’après-midi, j’aurai terminé. Je te la fais gratuite, pour le service.

Elh le considéra avec surprise. Elle n’avait pas cherché à faire des économies, mais le geste lui donnait vraiment foi en la bonté de son acte.

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Babelda
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Babelda
Dim 15 Mar 2020 - 14:56


Le rire des domestiques emplit la pièce dès lors que la jeune femme eut répondu : les choix qu'elle avait énoncé avaient été évidents pour toutes ses camarades. Alors que les éclats joyeux retombaient dans le silence, Elyanna se retourna vers une jeune fille qui s'afférait à dépoussiérer une statue représentant l'Ancien Nylmord. « A ton tour, Nym ! » L’interpellée cessa aussitôt de rire, fixant avec un air surpris et horrifié la servante qui s'était tournée face à elle, reportant son attention et celle de toutes les autres vers la brune. « M-Moi ? » demanda la magicienne d'une toute petite voix. Sa réaction arracha un rictus à la curieuse. « Evidemment ! On doit toutes y passer. Tu ne pensais tout de même pas que tu passerais au travers ! » Si, c'était exactement ce qu'elle avait espéré. Nymeria était de ces personnes discrètes dont on oubliait souvent de demander l'avis. Parfois, cela la peinait légèrement, mais dans ce genre de situation, cela lui convenaitparfaitement. Dommage : quelqu'un l'avait enfin repéré. « Oui c'est vrai ça, on ne t'entend jamais répondre à ce genre de jeux ! » approuva l'une de ses collègues, une moue presque boudeuse sur le visage. « Alors... A quelle sauce va-t-on te manger... » La rousse marcha lentement jusqu'à sa cible, ses yeux la détaillants avec avidité, un sourire vorace aux lèvres, comme si elle s'apprêtait réellement à lui sauter dessus pour la dévorer toute crue... Tel un félin, elle lui tourna autour jusqu'à finalement s'arrêter en appuyant son menton sur son épaule. « Allez, pour cette fois-ci, je suis gentille. » déclara la tourmenteuse en contournant la brune. « Le Baron Paiberym, l'Archimage Nylmord ou alors... » Le sourire de la déchue se fit plus taquin. « L'Archimage Iten. » Le rose monta aux joues de la Vaughan, déclenchant à nouveau le rire de ses camarades. La déchue pencha légèrement la tête sur le côté en observant sa proie réfléchir à sa réponse. « Dans ce cas... J'épouse... » Nymeria eut un moment d'hésitation. En voyant tous les regards tournés vers elle, elle sentit sa gorge se nouer, son ventre se tordre. Si elle disait une bêtise, elle était sûre d'en entendre parler pendant des jours ! « J'épouse le Baron Paiberym. » « Ahah, très mauvais choix ! » « Ouai, t'as pas entendu ? La petite ange dont il est amoureux là, c'est une fille de Réprouvés ! » « Ah bon ? J'ai pas entendu dire ça moi... » « Mais si ! Et crois-moi, ces gens-là, c'est pas des rigolos ! Mon frère Augustin, il a fait un échange commercial avec eux, une fois... Il m'a raconté qu'ils étaient bâtis comme les Bicornes qu'ils élèvent et qu'ils étaient encore plus rustres que des sorciers mal lunés ! Lorsqu'ils lui ont serré la main, ils en ont profité pour les broyer les doigts ! » s'épouvanta la domestique. « Si la petiote elle entend dire que tu lorgnes sur son Baron-bien-aimé... » La blonde passa un doigt sur son cou, faisant signe de se faire égorger. « Couic-couic. » « Ouai ! Et puis, surtout maintenant qu'elle est enceinte... Une réprouvée, c'est déjà instable par nature, alors t'imagines, avec les hormones en plus ! » En quelques secondes à peine, les rumeurs s’enchaînèrent, décrivant la jeune fille comme une guerrière dangereuse qui irait couper la langue de toutes celles qui oseraient s'imaginer pouvoir la fourrer dans la bouche de son amant. La brune profita de cette diversion pour reprendre son ménage et se faire la plus petite possible mais c'était sans compter sur la curiosité de la Luxurieuse. « Et donc ! » dit-elle d'une voix forte, pour ramener la concentration de ses paires sur la petite silhouette qui prenait discrètement de la distance. « Qui est ce que tu embrasses ? » Nymeria se mordit la lèvre. La réponse à cette question ne figurait pas dans la liste qu'on lui avait fourni. Le visage de Rajiv, avec son sourire mutin et son regard lubrique lui revint de plein fouet en mémoire, faisant battre son palpitant avec une intensité anormale. La demoiselle secoua énergiquement la tête pour ôter cette idée de sa tête. Inspirant à plein poumon, elle ferma les yeux et parla à toute vitesse : « J'embrasse l'Archimage Nylmord et je dispute l'Archimage Iten ! » La déchue fit tournoyer son plumeau tout en prenant une mine pensive. « Mmh... Je comprends... Quel corps de rêve, cet homme... Dommage qu'il ne soit pas le moins du monde attiré par le charme féminin... Autrement, j'en aurai bien fait mon quatre-heure... Ceci dit, cette femme... » La luxurieuse laissa entendre un bruit lascif qui laissait très bien comprendre l'avis qu'elle se faisait de l'Enseignante austère. Sa réaction arracha quelques rires à ses collègues, certains franchement amusés, d'autres plus réservés. Nymeria, elle, se plongea plus sérieusement dans sa tâche. Cette discussion avait ravivé le souvenir de cet homme qu'elle essayait pourtant d'oublier de son mieux. Elle y arrivait, lorsque son travail était particulièrement ardu ou intensif. Lorsqu'on ne parlait pas de garçon ou de personnes à embrasser... Malheureusement, dès que les domestiques étaient hors de la surveillance de leurs supérieurs, ce genre de conversation prenait place.

« Qu'est ce que c'est que ce bazar ?! » gronda la voix du valet. L'homme venait d'entrer dans le salon et sa mine sévère ramena les demoiselles à l'ordre. « Vous n'avez pas encore terminé de nettoyer la pièce ? C'est inadmissible ! Le marquis arrive dans moins d'une heure, et vous prenez du retard sur votre travail ! Allez ouste, du balais ! Déguerpissez, au lieu de bavasser sur des commérages de bonnes femmes ! » Les filles ne se firent pas prier et elles s'éclipsèrent par la porte secrète du petit salon. Alors que Nymeria s'apprêtait à suivre ses camarades, elle se fit arrêter par le majordome. « Toi, reste ici pour terminer le travail ! Lorsque je reviendrai pour installer notre invité, je ne veux pas trouver le moindre grain de poussière, est-ce clair ? Et surtout, je ne veux pas te voir ici ! Alors ne traînasse pas comme avec tes copines ! » La magicienne fit la grimace, se retenant de justesse de tirer la langue au dos de son supérieur.
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Merci Kyra nastae

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