Avant de partir de Mynayiænis, cité rayonnante et capitale des Næphina ou Sirènes pour les autres races, Omos était un élève de l’une des écoles des quartiers riches. Ses parents avaient déboursé sans compter pour que leur seul et unique enfant puisse avoir accès à un lieu d’excellence en matière d'enseignement. Omos se souvenait encore de ses cours de musique, notamment d’un en particulier.


Omos et ses amis avaient pris place dans l'amphithéâtre Odéon, la plus grande salle de son école afin d’assister à un concours éliminatoire d’un des conservatoire de la capitale. Le lieu du concours avait été établit dans son école car la direction voulait que ses élèves commencent à s'intéresser aux différentes options d’orientation pour l'enseignement supérieur et le conservatoire avait accepté l’invitation afin d’attirer de futurs élèves potentiels en son sein. Le professeur de musique d’Omos, une sirène au regard sévère, leur avait expliqué que le candidat allait devoir jouer un morceau mais étant accompagné par un élève de plus haut niveau. Apparement c’était une nouveauté ce choix d'accompagnement, ce qui faisait que l'amphithéâtre s’était vite remplit. Alors qu’ils prenaient place, il entendit son professeur de musique ainsi que la directrice de l’école qui discutaient derrière lui alors qu’ils prennaient eux aussi.


- C’est navrant Madame la directrice. Je viens de lire le programme et il n’y pas une aussi grande diversité que je ne l’aurai espéré.


- Ah ? Passez le moi. Hum hum … Oui je vois. Ocarina pour le candidat et lyre pour l’accompagnateur, mais je ne vois pas ou est le problème très chère. Il s’agit là d’instruments classique dans notre société.


- Justement. C’est d’un ennuie et puis a aucun moment le concours se limite à un seul type d’instrument. Voyez le problème différemment : Comment montrer notre suprématie aux Gælyan dans le domaine des arts si on se limite seulement à ce que l’on sait faire et que l’on n’essaye pas de les dépasser dans leurs domaines ? Nous sommes tellement loin d’avoir le niveau des Orines. Ce sont des artistes dans l’âme, une seule de ses demoiselles est capable de jouer de plusieurs instruments sans .


- Me dites pas que vous reconnaissez du talent dans des Gælyan dont le but est de se soumettre à autrui ?


- Je vous en pris … Ne partons pas sur ce débat puéril, ça commence.


En effet, le rideau rouge qui cachait la scène s’ouvrir sur le premier duo alors que le silence se fit dans l’immense salle. Un homme dans un élégant costume monta sur scène et énonça le nom du candidat, de son accompagnateur, des instruments ainsi que du morceau choisi. Sans surprise pour Omos qui avait entendu la conversation sur le programme, le candidat était un joueur d’ocarina et il était accompagné d’une joueuse de lyre. Les deux musiciens saluèrent le public et ils commencèrent à jouer. Omos devait reconnaître que c’était du haut niveau, il se demandait s’il serait capable un jour de faire comme eux, lui et ses amis restèrent émerveillés. A la fin du morceau ils s’apprétèrent à applaudir quand ils entendirent un direct raclement de gorge venant des rangs de derrière, en se retournant ils virent le regard grave de la directrice et ils se retinrent de toutes formes d’exclamation.


- C’était mauvais ? pensa étrangement Omos


Et ce fut le cas pour tous les autres candidats jusqu'à l’entracte, cependant l’ondin remarqua une chose : il y avait de moins en moins d'applaudissement.  Omos se permit de se retourner pour demander des explications


- Oui monsieur Nasatraé, j’image bien qu’on sera jamais tranquille alors posé votre question que je présume être d’une pertinence incroyable…


- Madame la professeur je ne comprends pas … Les candidats ont tous très bien joué. Pourquoi il eu de moins en moins d'applaudissement ?


- N’avez-vous donc rien remarqué ? C’était le même morceau qui étaient joués, avec les mêmes instruments. Aucune originalité. Les juges vont devoir noter à la note près. La compétition va être dure entre ces candidats, cela va se jouer à celui qui aurait fait le moins de fautes et vu que, sur ce point nous sommes d’accord, ils ont très bien joué et bien ça va se jouer à la tête.


- D’accord … Si je comprends bien. Ils ont certes bien joué, mais ils n’ont pas réussit à transcender leur musique ? Et si tous les candidats jouent le même morceau avec en plus les mêmes instruments, ça sera toujours plus dure pour eux de faire mieux que le candidat d’avant vu que le public est habitué à entendre la même chose ?


- Par Kennocha votre cas n’est donc pas perdue.

La seconde et dernière partie fût assez courte, Omos compris ce que son professeur voulait dire par ennuie. Néanmoins, la surprise fut totale quand ce fût au tour du duo final. Quatre hommes avancèrent sur le scène, portant un piano noir qu'ils déposèrent au centre de l’estrade, un cinquième posa un petit siège devant le piano et ils partirent en silence alors qu’un léger brouhaha commençait à se faire entendre. Les chuchotements s’interrompirent quand un jeune homme s’asseya sur le tabouret et qu’une jeune femme avec un violon se positionne face au public.


- Ah ? Firent la directrice et son professeur.


Les deux échangèrent un regard et ils se mirent à jouer. Il lui fallut un moment avant de se rendre compte qu’il s'agissait du même morceau, mais le fait d’être jouer avec des instruments différents donnait l’impression que c’était un autre air qu’ils étaient en train de jouer. La violoniste et le pianiste étaient comme dans une bulle, il n’y avait qu’eux et ils jouaient pour eux, pour se faire plaisir. Quand la dernière note, de la dernière mesure, de la dernière portée se tût et que les deux artistes saluèrent les spectateurs, un silence envahit l’espace, une seconde plus tard une fabuleuse ovation se fit entendre.


Quelque jours plus tard, Omos s’était rendu à une journée porte ouverte dans le fameux conservatoire qui avait programmé son concours éliminatoire dans son école. Le soleil artificiel de Mynayiænis était haut dans le ciel, donnant une bonne augure pour le début de l’après-midi. Ils furent accueillis par groupe et on leur fit firent un tour du conservatoire en leur faisant un petit cours d’histoire rapide sur la création du bâtiment, les divers événements qu’il connut ainsi de suite, Omos retient qu’avant le conservatoire, il s’agissait d’un couvent pour des prêtresses vieillissantes d’Aylidis, pour qu’elles puissent finir leur jours en paix dans des prières pour leur déesse. Le guide annonça ensuite que différents ateliers était répartis dans les salles de cours et qu’ils auraient juste à suivre les panneaux pour se rendre dans les cours lié à un instrument. Le conservatoire était divisé en cinq grands bâtiments. Le bâtiment à l’est était pour les instruments à cordes, le bâtiment au sud comportait les salles pour les instruments à vents ainsi que l’entrée du conservatoire, l’ouest pour les percussions, le bâtiment au nord était plus modeste que les autres, ses salles comportaient les cours de solfège, une bibliothèque et une petite cantine pour pouvoir se restaurer. Le bâtiment était au centre, relié par des couloirs suspendu, sa fonction était administratif.


Omos bien que sachant exactement le bâtiment qui l'intéressait, il prit la peine d'explorer les autres, il s'agissait d'une journée porte ouverte après tout et la curiosité était vivement encouragée pour les jeunes Næphina. N'ayant rien à faire dans l'administration ou le bâtiment des cours de solfège, il se dirigea vers les salles où étaient enseignés les cours de percussions. Sa curiosité s'arrêta bien vite et Omos ressorti avec un certain mal de crâne, cependant pour sa culture générale, il apprit que les percussions étaient probablement les premiers instruments de musique à avoir vu le jour, traditionnellement utilisé dans beaucoup d’offices religieux de plusieurs races et aussi pour rythmer la vie des certaines armées, la percussion était une famille d’instrument à ne pas non plus dénigrer. L’ondin continua sa visite et arriva dans le bâtiment liée à l’enseignement des instruments à vents. Sans surprise il trouva surtout des cours de musique sur l’ocarina et les différentes flûtes, il ne resta pas longtemps car il voulait se démarquer des autres et c’était pas avec des instruments communs dans la société Næphina qu’il réussirait à atteindre cet objectif. C’est avec un impatience non dissimulé qu’il rejoignit les troisième bâtiment lié à l'enseignement instrumentale. Omos entendit des sons mélodieux arrivé à ces oreilles. Il poussa la première porte qui était devant lui et vit la violoniste qui avait joué lors du concours éliminatoire. Elle était en train de parler des années d’études dans l’apprentissage du violon, que les premières années pouvait paraître rebutante, mais qu’à force de persévérance on pouvait alors jouer de morceaux merveilleux. Alors qu’elle parlait, une cloche retentit dans tout le conservatoire.


- Oh ? C’est surement la pause, on n'arrête pas depuis le début de la journée, je vous invite à rejoindre la cantine, une collation à surement était préparé aujourd’hui.

Alors que la salle se vidait petit à petit, Omos se rapprocha. Sur son uniforme du conservatoire, un badge accroché : Kaori. Timidement, Omos l’interpella.

- Euh … Kaori ?

- Hum ? Oh tu devrais rejoindre les autres, sinon il restera plus rien à grignoter tu sais. dit-elle avec un petit rire cristallin.

- Eh bien, je voulais vous dire que je … Comment dire … j’ai assisté à votre performance lors du concours éliminatoire, c’était dans mon école et je voulais vous dire que votre prestation m’a totalement enchanté et …

- Oh c’est mignon et tu es venue pour me dire ça ? Il ne fallait pas, du moment que j’ai réussi à transporter ton âme grâce à ma musique c’est le principal, mais il y avait aussi mon accompagnateur au piano. Il s’appelle Kosei et il anime un atelier de piano à l’étage.

- En fait, je ne savais pas que tu serais là. Je voulais me renseigner sur le violon et aussi sur le piano. C’est que … Kosei ? Kosei aussi était fantastique l’autre jour. Vous étiez comme en symbiose.

- Ah ah. Ca lui fera plaisir d’entendre ça. Donc tu t'intéresse au violon ? Tu veux débuter un cours rapide ?

- Sérieux ? Avec plaisir Moi c’est Omos.

- Alors je vais te prendre tes dimensions pour voir quel violon serait adapté pour toi.

Elle fit apparaître un ruban qu’elle déplia, elle mesura sa taille, la longueur de ses bras et même de ses mains. Kaori s’écarta et regarda Omos de la tête aux pieds.

- Je crois avoir un violon d'essai pour toi. Tiens prends celui-ci

Elle lui tendit donc un violon. Elle l’aida dans la façon de prendre la tête, là où se situait les chevilles permettant d’accorder le violon.

- Là tu dois mettre le menton sur la mentonnière, plus tard, enfin si tu souhaites réellement apprendre le violon, tu pourra l’enlever. Voilà tu as bien positionné et maintenant … Elle se retourna et lui tendit l’archet. L’archet. Et là aussi il y a une façon de le prendre. Tu ne prends pas un archet comme quand tu prends une hache ou une scie .. arque tes doigts là … comme ça parfait. Maintenant suis mon exemple.

Elle pris son violon et lui demanda de faire comme elle, de simplement faire glisser, sans pincer les cordes, l’archet sur les quatre cordes : Sol, Ré, La et Mi. Ils firent ça pendant une quinzaine de minutes, avant de passer à des exercices plus complexes. Au bout d’une heure, Omos reposa délicatement le violon tout en se massant la main.


- Ça fait mal mine de rien. Je n’arrête pas d'avoir mal au poignet gauche.


- C’est parce que c’est le début. Je suis obligé de te re-positionner la main toute les deux secondes. Il doit nous rester un peu de temps, je vais prendre mon violon et tu vas me suivre sur les mêmes cordes. On ne vas pas pincer pour le moment, juste faire glisser l’archet comme au début, mais de manière plus ou moins rapide. Quand je dirai Sol : Tu joue sol et tu vas à la même vitesse que moi, si je vais doucement, tu vas doucement et dès que je prononce le nom d’une autre corde, on va sur l’autre cordes et ainsi de suite. Prêt ? C’est partit.


L'exercice était plus complexe que les précédents, il fallait qu'il arrive à suivre les changements de rythme et c'était plutôt compliqué, il se rata pleins de fois mais Omos resta néanmoins concentrée jusqu'à ce qu’une sonnerie retentisse.


- Bon les activités ne vont pas tarder à reprendre. Je suis contente néanmoins, ça eu l’air de vraiment t'intéresser et pour un premier jet c’est pas mal. J’espère que tu feras partie des nôtres et bon, même si tu ne nous rejoins pas dans notre conservatoire ... Eh bien continue à t'exercer au violon. Prends des cours particuliers chez toi ou vas-même dans une autre école de musique. La notre est exigeante niveau résultat, ça peut rebuter, encore que l'apprentissage lui-même, mais bon, on n'atteint pas l'excellence sans motivation. Maintenant je te conseille de vite te rendre à l’étage. Si ça se trouve Kosei est toujours là et je sais que lui aussi adore faire apprendre le piano aux petits jeunes comme toi, il se trouve dans la salle d’initiation au piano.

- Encore merci Kaori.

Omos s’inclina et prit la sortie. Sur sa droite il remarqua un écriteau qui indiquait qu’à l’étage se trouvait les salles de piano, il prit l’escalier au moment ou les visiteurs du conservatoire repartait faire le tour des ateliers découverte. Omos trouva rapidement la porte d’initiation au piano et toqua avant d’entrée.


- Excusez-moi ? Demanda timidement l’ondin.


- Ah Omos entre donc et ferme derrière toi.


- Comment est-ce que .. ?


Un homme apparut.  Il tapota sa tête avec sourire malicieux.


- La télépathie mon cher. Tu devrais apprendre ce tour, c’est fort utile. Maintenant installe-toi contrairement au violon, je n’ai pas besoin de prendre tes mesures.


- Mais aujourd’hui c’est une journée porte ouvertes, vous n’allez pas avoir des problèmes ?


- Bah ... rien à faire de ces gens-là. De toute façon tu sais à quoi penses les parents qui emmènent leur enfants ici ? Que de toute manière ça sert à rien, qu’ils feront comme leur mère et grand-mère avant elle à savoir jouer de la lyre ou bien de l’ocarina. Et puis comment résister à l’envie d’apprendre d’un jeune non-initié. Allez assieds-toi.


- D’accord .. Merci monsieur ..


- Kosei. Coupa ce dernier. Je n’ai que trente-trois ans, pas la peine de m'appeler monsieur je suis encore jeune ah ah ! Bon avant tout : petit cours rapide sur le piano : Celui qui est devant toi est un piano dit : À queue. Les pianos à queue ont leur cordes arrangé de manière horizontale, sont composés d’environs quatre-vingts à quatre-vingts-dix touches. Pour l’instant je t’embête pas avec le charabia et le pourquoi du comment il y a des touches noires et blanches. Attends laisse-toi faire.


Kosei se positionna dérrière Omos et plaça ses mains sur les siennes afin de le guider. Il lui fit écarter les doigts de manières à ce que ses dix extrémités soit positionné sur une touche différente. Omos apprit à ne pas trop appuyez sur les touches, que le plus compliqué était la coordination entre les deux mains. L’initiation se déroula moins proprement que pour le violon. Kosei se renfrogna. il utilisa une autre méthode et demanda à Omos d’utiliser une seule main et de ne jouer qu’avec la partie centrale du piano afin de faire des accords simple. Il fit ça pendant plusieurs minutes pour que le geste soit naturel, sans qu’il est à se forcer de faire attention à comment les placer. Kosei l’incita à faire de même mais avec l’autre main.


- On est entrain de travailler ta mémoire musculaire. Tu sais ce que sais ? Non ? Eh bien, il s'agit de la capacité de ton corps à se souvenir de certains mouvements, afin que tes gestes soient plus naturels, plus instinctif. C’est comme l'exercice avec Kaori tout à l’heure : le fait de faire glisser l’archet sur les quatre cordes. Juste faire ça, ça entraîne ton bras à faire le geste et bien là, c’est le même principe. Tu as un léger problème de coordination avec tes deux mains en même temps donc on va une main après l’autre.


- On ne peut pas utiliser la magie ? Ça irait plus vite pour apprendre… Questionna Omos quelque instant plus tard.


- Pourquoi tu connais des sorts ?


- Non, je suis un peu nul en magie à vrai dire…


- Alors le problème est réglé. Bien ! dit Kosei en claquant des mains. Si on passait à des choses plus sérieuses ? Essaye de faire comme moi, je vais faire une succession de cinq notes, mais on va le faire en même temps. Je vais jouer sur les notes graves et toi sur les aiguës.


- Toujours à une main ?


- Oui, on ne vas pas pousser l’exercice trop loin. Allez c’est parti.


Omos ne pensait pas qu’il apprécierait autant ça, il aurait voulu rester encore un peu plus mais au bout de quelque minutes Kosei lui indiqua que le soleil commençait à décliner légèrement, il était temps d'arrêter et de repartir chez lui. En plus la maison des parents étaient pas à côté, il fallait sortir de la capitale et rejoindre l’Océan. Après avoir remercier Kosei et Kaori qui les avait rejoints entre temps, il prit congé. Omos réfléchissait à l’idée de rejoindre ce conservatoire, il se demandait si ces parents accepteraient qu’il y aille après ses études, ces derniers lui avaient toujours dit qu’ils voulaient que leur enfant les rejoigne en tant que prêtre de Mæhilda. Bien qu’étant un fervent croyant de la déesse, il pensait que d’autres personnes pouvaient servir dans la maison déesse mieux que lui et puis il savait que sa destinée ne se trouvait pas dans la religion.