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 Une Lyrienne menue au menu | ft. Mancinia

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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
◈ Parchemins usagés : 495
◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Dim 22 Déc 2019, 19:27



Un tremblement secoua la rue du Loup et du Dragon ; les badauds s’arrêtèrent, des regards interrogatifs et inquiets furent échangés. Avalon avait déjà connu quelques séismes, et si son architecture verticale ne souffrait d’aucun défaut qui puisse mettre en danger ses habitants, les carreaux des fenêtres, les sculptures les plus fragiles et les magasins de fine porcelaine – entre autres – ne pouvaient en dire autant. Dans cette allée des Quartiers du Centre, qui bordait les Halles des Géants, plusieurs commerces avaient durement souffert du dernier grondement poussé par la terre : personne n’avait hâte de devoir faire réparer entièrement sa devanture. Toutefois, aussi vite qu’elle était apparue, la sensation cessa, et un moment de flottement passa, ponctué par un même soupir de soulagement échappé par les habitants. C’est en cet instant délicat, au milieu de ce fragment de calme retrouvé, que la porte en chêne du « Fin Filou » explosa en une volée d’éclats roussis, éclatant avec fracas pour être projetée sans douceur contre les fenêtres du bâtiment qui lui faisait fasse. Dans son passage, une épaisse fumée noire s’écoula dans la ruelle, forçant les passants qui s’étaient déjà écarté en criant à reculer davantage, à grand renfort de toussotement douloureux et d’yeux larmoyants. Un éclair orangé sembla trancher à travers le nuage de pois, et Jil en émergea en courant, le visage et le bout des doigts roussis. Couverte tant bien que mal par ce qui semblait être une taie d’oreiller nouée à la hâte autour de son bassin et d’une chemise à carreaux rouge qu’elle avait oublié de boutonner, elle fit signe à la foule de s’écarter, à l’aide de grand signes de bras et d’interjections :

— « Zut ! Désolée ! Ah ! Pardon ! Roh, flûte, hein ! »

Dans son dos, plusieurs personnes émergèrent du bordel en vociférant, leurs insultes fleuries entrecoupées de haut-le-cœur et de raclements de gorge rendus douloureux par la fumée âcre. La plupart était aussi peu habillés que l’institutrice qui n’en avait en cet instant que le titre. Pointant leurs doigts accusateurs sur la Lyrienne, ses assaillants se mirent à courir à sa suite, s’engageant dans le cône créé par son passage. L’intéressée jeta un regard en arrière, lâcha une exclamation surprise, et accéléra. Un sourire amusé se dessinait malgré elle sur ses lèvres, et lorsqu’elle sauta au-dessus d’un balconnet pour atteindre une rue parallèle, elle laissa exploser sa joie dans un « You-hou ! » extatique.

Quelques minutes plus tôt, elle partageait encore la couche d’un couple de deux agréables Déchus à qui elle avait rendu service en début de saison, et qui lui rendait la pareille à leur façon, avec cette délicatesse si particulière qu’ont les gens qui travaillaient dans l’industrie du plaisir. Le cadeau était offert avec la plus fervente des reconnaissances, et Jil en profitait pleinement lorsqu’elle perdit le contrôle, au moment où elle « appréciait » le présent à son paroxysme. S’en suivit une gerbe d’étincelle, un arc électrique conséquent, et une réserve d’huile bien mal placée. Après s’être assuré que ses partenaires n’avaient rien de trop grave, elle s’aperçut rapidement que la tenancière des lieux avait très mal pris l’explosion d’un mur et la mise à feu de plusieurs paires de rideaux. Devant les avances bien moins chaleureuses des hommes qui assuraient la sécurité de l’établissement, elle avait convenu avec elle-même de prendre la fuite le temps qu’ils reprennent leurs esprits. Toute à sa course, elle enjamba le portillon d’une maison pour traverser un potager.

— « Très jolies carottes, madame Estrich ! »
— « Ça c’est bien gentil, Jil, à bientôt ! »

L’aimable grand-mère la regarda filer depuis son porche, un chat sur les genoux et un sourire aux lèvres. Les exactions de la flamboyante rousse n’étaient pas exactement inhabituelles dans les parages. De la même manière, plusieurs personnes lui adressèrent un salut amusé tandis qu’elle sinuait à travers les Quartiers du Centre. Dans son dos, les insultes et les cris continuaient de pleuvoir, et lorsqu’elle regarda à nouveau, il lui semblait que la troupe à sa poursuite n’avait fait que grossir. Une paire d’ailes noires la survola à grand bruits, et elle esquiva de peu les mains qui tentaient de la saisir ; dans un éclat lumineux, elle se téléporta quelques pas plus loin, accompagnée d’un craquement bruyant et d’une odeur de soufre. En réalité, elle était surprise qu’ils n’aient pas baissé les bras, c’était rare qu’on insiste à ce point pour l’attraper, et elle parlait en connaissance de cause, ça n’était pas la première fois qu’elle faisait une bêtise. Il y avait eu les Wëltpuffs du père McFarren, tous attachés ensemble par un trop plein d’électricité statique lorsqu’elle leur avait dispensé à chacun un câlin ; les membres de la troisième Garde qui étaient tombé malade alors qu’elle leur avait préparé une soupe alors qu’elle apprenait encore à faire la cuisine. Chaque fois, on lui pardonnait bien vite ses étourderies, et elle avait appris à se faire pardonner à sa manière, d’abord en peignant chacune des bêtes, puis en préparant, bien plus tard, des petits gâteaux fourrés – qui n’avaient été mangé qu’avec réticence au début, puis avec plaisir.

Mais cette fois, ils n’avaient pas l’air prêt à abandonner. Elle croyait savoir d’où leur venait cette opiniâtreté : selon le mot qui courait, ils étaient nouveaux en ville, et venaient d’un village proche de la frontière avec les terres Angéliques. Ils devaient être un peu sur les nerfs, et à probablement à raison. C’est lorsqu’elle dut éviter une pierre qu’elle prit toute la mesure de leur colère, et qu’elle commença à prendre au sérieux la poursuite. À grand coups d’éclairs, elle zigzaguait de ruelles en ruelles, sacrant à tout va. Un point de côté l’élançait douloureusement, et elle respirait bruyamment par la bouche. Au coin d’un bâtiment, elle manqua de rentrer dans un homme de haute stature, au regard noir, et elle échappa à ses larges bras au prix d’une contorsion qui faillit la mettre à terre. Deux femmes lui coupèrent la voie en étendant leurs ailes, et petit à petit, ses échappatoires se réduisirent à une voie entre deux bâtiments, terminée par une barrière et une magnifique vue sur le reste de la cité – quelques centaines de mètres plus bas. Elle y jeta un œil atterré, et se retourna. La tenancière était là : elle montrait les dents, caricature de prédateur. Ils étaient plusieurs à s’approcher, diverses armes improvisées à la main. Jil leva un doigt interrogateur, elle jeta un regard en arrière et ouvrit la bouche, puis elle haussa les épaules et enjamba la rambarde.

Le vent sifflait à ses oreilles, et le sol s’approchait inexorablement. Chaque toit était tel le carreau d’une immense mosaïque, d’une myriade de couleurs variées. Jil avait toujours aimé les couleurs vives. Dans un bruissement de plumes, ses ailes se déployèrent dans son dos, larges comme celles d’un Déchu, mais teintées de bleu, de rouge, d’orange et de jaunes, si brillants et lumineux qu’ils rappelaient la parure des oiseaux exotiques qui apparaissaient parfois aux abords de Sceptelinost lorsqu’ils descendait des Îles. À l’inverse de ceux qui naissaient naturellement doté de la capacité de voler, la rousse elle prenait toute la mesure de la chance qu’elle avait d’en être capable. Elle profitait de chacun de ces instants de vol avec un plaisir manifeste. L’air giflant son visage, son poids allégé par la portance de ses ailes, l’impression de pouvoir aller n’importe où, quand elle voulait. Un nouveau coup d’œil jeté en arrière l’informa que certains de ses poursuivants avaient enfin décidé de partir à sa poursuite, passé la stupeur de voir une Lyrienne tomber à sa mort. Elle accentua sa chute, fila entre deux bâtiment et d’un grand coup d’épaule, s’arrêta et fit disparaitre ses appendices dorsaux avant d’entrer dans la première échoppe venue. Une fois à l’intérieur, elle s’adossa à la porte vitrée, à bout de souffle, et observa la rue en respirant bruyamment. Trois hommes atterrirent peu après, et elle se baissa lorsque l’un d’entre eux se tourna dans sa direction. Quelques interminables minutes plus tard, elle se redressa, et ils étaient partis.

Il lui fallut encore quelques instants pour se remettre de sa course, sans qu’elle ose sortir. Elle se trouvait dans un hall d’entrée où trônait quelques manteaux accrochés au mur, et une autre double-porte la séparait d’une grande salle où régnait visiblement une certaine activité. Elle tâcha de boutonner enfin sa chemise sur sa poitrine dénudée, passa bien inutilement une main dans sa tignasse ébouriffée, et entra. À l’intérieur, plusieurs tables accueillaient d’une à quatre personnes en train de manger, chacune devant un plat ou discutant en attendant d’être servie. Toutes les chaises ou presque étaient déjà occupée, et lorsqu’elle avisa une place libre, à la table d’une jeune femme seule, elle s’y assit sans cérémonie.

— « Bonjour ! Comment-allez-vous ? Tiens, c’est amusant, j’ai l’impression de vous avoir déjà vu… On s’est déjà vu, non ? Ça doit remonter à quelque temps. Vous êtes… Affamée, ça ne fait aucun doute. Enchanté, Affamée, je suis Jil ! On se tutoie, hein ? Allez, on se tutoie. Dis-voir, ça te dérangerais que je mange avec toi, le temps que… Le temps qu’il faudra ? C’est moi qui offre ! »

1538 mots.


Une Lyrienne menue au menu | ft. Mancinia 3TFZNQ
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
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Mancinia Leenhardt
Lun 20 Jan 2020, 22:40

Il était rare qu'elle parte en voyage ainsi, sans réelles motivations. Mancinia avait sans doute besoin d'une pause et elle s'était accordée une semaine de repos amplement mérité dans une cité qu'elle connaissait très peu et seulement de réputation. Ça lui faisait du bien de penser à elle. De s'habiller un peu moins prestigieusement, de ne pas surveiller chacune de ses paroles au risque de frôler l'incident diplomatique, de s'accorder une grasse matinée ... Bon. Elle avait du mal à dormir très tard en raison des habitudes, mais une seule heure pouvait vraiment faire un sacré différence. L'Humaine aurait appréciée prendre ce temps avec son Gardien. Neah était seulement trop prit en raison des événements récents et elle ne pouvait que le comprendre. Il avait une hiérarchie militaire au-dessus de lui alors qu'elle-même usait de son titre de Matasif pour imposer son autorité. Commandante de l'Armée Humaine à titre honorifique n'était pas rien. Peu atteignait ce grade et peu avait autant d'estime de leurs subordonnés. Elle était bien. Et évidemment ... Ses pensées furent interrompues par des bruits extérieurs lointains. Quelques clients murmuraient sur ce dont il pouvait s'agir autant que l'Imprévisible se demandait bien quel était la cause de ce remue-ménage dans les environs. L'Humaine réfléchissait encore à quoi prendre lorsqu'une personne écarta la chaise en face d'elle et pris place sans plus de cérémonie. Elle n'eut pas vraiment le loisir de refuser ou d'accepter la proposition puisque la décision semblait prise. Mancinia arquait un de ses sourcils, essayant de rester la plus polie possible pour ne pas faire d'esclandres. Les Déchus étaient reconnus pour ... leur réactivité légendaire en cas de troubles et elle ne désirait pas en être la cible. Ça risquait de mettre le discrédit sur plusieurs personnes, même si elle était victime de quoi que ce soit.

...Merci ?

Lorsque sa stupéfaction fût passée en quelques secondes, Mancinia détaillait la rousse aux cheveux malmenés et à l'allure négligée. Lui était-il arrivé quelque chose ou le réveil avait été difficile ? Probablement la seconde option, ou elle ne serait pas aussi enjouée d'aussi bonne heure. C'est alors qu'elle ouvrit la bouche. L'illumination se fit dans son esprit. Effectivement, cette inconnue n'en était pas vraiment une ! Les deux femmes s'étant croisées autrefois dans des circonstances assez mystérieuses au regard de bien des personnes. Qui avaient abouti à son titre de Chevalière d'Arkas. Ce n'était pas si aisément oubliable.

Mais ... C'est vous !

Mancinia sourit en comprenant désormais d'où venaient ce trouble et cette confiance sereine. Certes, elles n'étaient pas les meilleures amies du monde, mais elles se connaissaient de quelque part et c'était déjà un pas énorme.

Oui, c'est bien vous. Je vous reconnais. Lors du ... du voyage en navire vers cet île...

Sa phrase fût interrompue par ses propres pensées entremêlées. Elle en avait fait des voyages en navire ... Plusieurs fois contre son gré d'ailleurs. À croire que quelqu'un s'amusait avec la vie des Mortels. Et vu la puissance de certains passagers, cela ne pouvait pas être n'importe qui. On n'extrayait pas des Humains baignant dans leur Ma'Ahid sans en avoir les capacités magiques. C'était assez effrayant, d'ailleurs, mais elle préférait ne pas savoir. L'Humaine avait survécu, après tout. Ce cadeau aux Enfants de Sympan n'était pas infaillible. En avoir conscience était une chose importante pour ne pas surestimer ses capacités.

Bah ! dit-elle en bougeant sa main dans les airs, comme pour balayer le passé. Ça fait des années maintenant ! Je confirme cependant que vous êtes toujours capable de faire des entrées explosives.

Mancinia a gratifiait d'un clin d'oeil.

On va dire que ... Ça va mieux depuis que vous êtes là ?

Son repas serait ainsi moins ennuyeux à en mourir que ce qu'il aurait dû être de base. Se détendre, certes, mais un peu d'animation pouvait rapidement vous faire plaisir.

Et vous ? Vous avez eu un réveil ... Explosif ?

La femme rit en regardant sa tignasse indomptable. Elle compatissait en un sens. Sa longue chevelure savait aussi être indisciplinée et devenait une vraie gageure à s'occuper.

Ravie de vous revoir, Jil.

Mancinia levait sa main pour demander au serveur une autre carte pour sa nouvelle connaissance. Il faut dire que cet hôtel était assez luxueux et qu'elle avait eu l'opportunité de remporter une chambre ... à vie. Peut-être que le patron y voyait un investissement provisoire compte tenu que les Humains vivaient peu longtemps. Elle risquait de lui faire avoir des cheveux gris tant son espérance de vie était rallongée. C'était son petit secret et sourit en mettant ses coudes sous la main. Elle mit son menton contre ses mains jointes.

Par contre, Affamée n'est pas mon nom. Si vous ne retrouvez pas la mémoire avant la fin du repas ... Je vous donne un gage.

Ça avait l'air d'une sacrée Joueuse. Voyons jusqu'à quel point.

Post I | 810 mots


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Jil
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Jil
Dim 26 Jan 2020, 11:10


Assise sur l’une de ses jambes qu’elle avait repliée sous son autre cuisse, Jil se délectait des émotions qui défilaient sur le visage de son invitée – ou de son hôte, selon le point de vue. Indignation justifiée, curiosité coupable, intérêt, soulagement peut-être, et un peu de pitié. Elle n’était pas capable de reconnaitre tous les indices subtils qui justifiaient de ces expressions, mais quoi qu’il en soit, elle appréciait provoquer quelque chose, quoi que ce soit. Avec un grand sourire, elle noua rapidement ses cheveux en un chignon bouffant, et continua de détailler son interlocutrice d’un regard gourmand et sans pudeur. C’était une femme splendide, elle attirait sur elle les regards d’une bonne partie du restaurant sans se pavaner pour autant ; sa silhouette fine, aux courbes alléchantes n’était que sublimée par le fait qu’on la savait naturelle et résultat d’aucune magie, car elle était humaine, ça ne faisait aucun doute. L’institutrice n’aurait pas été capable de produire le moindre éclair en sa présence, et les vêtements simples mais traditionnels du désert qu’elle portait étaient évocateurs. Ses cheveux noirs et ambrés étaient bien plus soignés et lisses que ceux de la botaniste, et elle avait un visage sage et sérieux, lui aussi très éloigné des traits mutins de la rousse. Elle fixait ses lèvres depuis quelques secondes quand elle remarqua que celles-ci s’agitait à son intention.

— « Comment ? Ah ! Le bateau, voilà ! C’est vrai que ça fait un moment. Quand j’y réfléchi, c’est fou le temps que je passe sur des bateaux, en fait. Pas plus tard qu’il y a quelques mois, j’étais justement à bord d’un vaisseau pir… Mais j’ai promis de ne pas en parler. »

Et visiblement, la promesse était difficile à tenir. Elle s’éclaircit la gorge et hocha la tête au « compliment » qui lui était adressé. Elle n’avait jamais su faire ses entrées autrement qu’explosives, voir ainsi son talent reconnu était plaisant. Quant au clin d’œil, il la fit sourire plus largement encore, et elle se pencha vers l’Humaine ; les coudes sur la table, elle posa son menton sur ses doigts entrelacés. La Lyrienne loucha vers une mèche cuivrée qui lui tombait sur le front :

— « Ah, ça ? Non, en fait c’est une histoire amusante ! En fait, j’ai fait exploser un peu d’huile, et il a fallu que je déguerpisse en vitesse : j’ai dû traverser l’étal d’un vendeur de poules ou quelque chose… », elle ôta une petite plume blanche de ses cheveux avant de poursuivre : « En fait, je suis même levée depuis un moment déjà, mais comme Adam n’était pas disponible pour ses cours de cuisine du jour, j’ai fini par passer… Quoi, une heure au jardin, avant de laisser la maison à Thor pour filer au Fin Filou, parce que j’avais promis à Julie de m’y rendre dans la semaine ; j’ai croisé madame Estrich d’ailleurs, j’suis sûre que si elle te connaissait elle te passerait le bonjour. C’est une dame charmante, elle m’a appris beaucoup de chose sur la culture des apiécées – et sur la fellation : l’expérience c’est la clef. Bref, au Fin Filou, ils sont loin d’avoir le minimum légal en matière d’infrastructures de sécurité, donc c’est pas réellement de ma faute. Thor c’est mon chien, au fait, tu te souviens peut-être de lui, il était avec moi la dernière fois. Un grand chien ! Très beau, très gentil et très intelligent ! Et du coup, voilà ma coiffure ! Au final, c’est une journée plutôt calme. »

Un serveur s’éloigna discrètement après avoir écarquillé les yeux devant le débit de parole de la jeune femme. En face d’elle, son interlocutrice faisait preuve d’une patience et d’une affabilité hors du commun : elle fit d’ailleurs un signe au garçon de table, qui fut bien obligé de rebrousser chemin pour tendre une carte à la rousse. Elle s’en empara avec un sourire désarmant et une exclamation ravie. Elle commença à parcourir le menu des yeux, quand l’Humaine lui fit redresser la tête en la mettant au défi. Les yeux de l’institutrice étincelèrent, et elle posa un doigt au hasard sur la liste de plats, sans cesser de fixer la femme du désert. Elle lâcha à l’intention du serveur :

— « Je vais prendre ça. »

Avant que l’homme n’ait le temps d’emporter le menu, elle jeta malgré elle un coup d’œil rapide sur ce qu’elle avait choisi, et reprit :

— « Ah non, j’en ai mangé avant-hier. Vous avez des nouilles ? Non ? Pourquoi vous faites pas de nouilles ? C’est très bon pourtant. Moi, je les fais revenir avec du bouillon de panais, et c’est succulent. Derrière vous pouvez ajouter… Ma commande ? Euh… Vous avez du canard ? Ah ! Un confit de canard. Vous voulez que je vienne aider à le préparer ? Ah… Bon, tant pis… »

Le garçon de salle excédé finit par lui arracher sa carte, et s’éloigna vivement en direction des cuisines. Hermétique à son agacement manifeste, la Lyrienne reprit un regard profond et mystérieux qu’elle avait beaucoup travaillé pour fixer son invitée. Elle était presque sûre d’avoir déjà entendu son nom, mais plusieurs débuts de prénoms lui venaient naturellement, et si elle avait été convaincue de le connaitre à l’instant où l’autre le lui avait demandé, elle hésitait maintenant entre plusieurs, la bonne réponse sur le bout de la langue, incapable de sortir.

— « Je sais que ça commence par un ‘M’. C’était quelque chose comme Mata… Margaretha… Mama… Mino… Non, Mata. Matassss… Mathassa ? Matthias ? Fiona ? Non, par ‘M’, on a dit. atasi… Matasif ! Oui, voilà ! Tout le monde t’appelait comme ça ! Lamatasif ! Ha, trop facile ! Pas de gage pour moi ; ma mémoire ne me fait jamais défaut. »

A bien y réfléchir, elle n’était pas certaine de vouloir se dispenser de gage ; mais ce n’était pas une Déchue, et les Humains n’avaient pas le même esprit que les gens d’Avalon quant aux défis. Dans la capitale, perdre un pari n’était pas toujours une mauvaise chose.

— « J’aime bien ce jeu ! A moi ! Si tu n’arrives pas à récapituler ce que j’ai fait aujourd’hui, comme je te l’ai dit tout à l’heure, tu as un gage ! »

Jil partait déjà gagnante et elle le savait : personne n’écoutait jamais complètement ce qu’elle racontait.

1065 mots


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Mancinia Leenhardt
Jeu 30 Jan 2020, 23:40

Mancinia avait l'habitude des regards, mais celui de son interlocutrice avait quelque chose de ... différent. Elle ne semblait pas être déranger par son Ma'Ahid, certainement amoindri en présence de toutes ces personnes, ni même réellement moqueuse quant à sa nature raciale. Jil avait l'habitude, elles s'étaient côtoyées brièvement autrefois, mais le courant passait bien. Cette dernière s'en rappelait. Visiblement, l'Humaine n'était pas la seule à vivre des pérégrinations un peu partout dans le monde. C'était tout de même agréable de pouvoir échanger ... sans devoir mesurer quelque chose. La Matasif fit la moue, volontairement exagérée.

Je suis triste que vous ne me racontiez pas vos aventures ! Mais une promesse est une promesse !

Que dirait-on si elle-même avouait que son titre de Chevalière d'Arkas était dû à une victoire de l'Ultimage sur l'autre merdeux ? À chaque fois qu'elle y pensait, cela la faisait glousser. Cette victoire lui faisait terriblement plaisir. Elle datait désormais, mais c'était un bon souvenir. Évidemment ... L'Humaine ne pouvait rien dire. On lui avait demandé de conserver le secret. Qui l'aurait cru de toute manière ? La Reine Blanche avait la main chanceuse à ces paris de Grands. Elle était parvenue à sauver un millier d'Anges des griffes du Monarque Démoniaque de cette manière. Lui qui était tout aussi friand des paris ... Avait-il perdu son trône de cette manière ? Cela ne la surprendrait guère. Elle était certaine qu'il l'aurait donné avec un sourire et aurait pris le challenge de venir le reprendre à l'avenir. Les rumeurs allaient bon train et sa position lui permettait d'en savoir plus, mais tout était si flou. Les actions des Démons étaient ... Étranges. Cela l'inquiétait. Comme consciente de son état d'esprit, Jil reprit la conversation en main. C'était étrange. Leur proximité ne la dérangeait guère. Elle était assez à l'aise avec les femmes, plus qu'avec les hommes. Mauvaise expérience étant. L'histoire que lui racontait Jil semblait tout droit sortie d'un roman. Encore que  ... il y avait pas mal d'agitation dehors. Sans doute lui racontait-elle la vérité et était entrée ici pour se sauver de sa bêtise ? Qu'importe. Elle en remerciait les Aetheri de leur bienveillance. Le serveur qui était venu lui rapporter une boisson était aussi décontenancé qu'elle devant son débit impressionnant, elle maniait l'art de parler beaucoup sans reprendre son souffle. Elle l'écoutait lorsqu'elle demandait au garçon de salle de lui apporter une carte d'un geste de la main.

Ce n'est pas tout à fait mon nom, mais il est assez difficile à retenir, alors ... Je vous concède quand même ce point !

C'était amusant de la voir essayer de se souvenir. Peut-être que son titre était plus délicat que son prénom, mais elle avait fait l'effort au moins. Cela la changeait que d'être appelée Marquise. Et elle aimait les challenges.

Oh ? C'est un exercice facile pour moi. Voyons voir. Aujourd'hui, Jil l'Intrépide à causer du remue-ménage en réalisant une petite explosion avec de l'huile au Fin Filou en raison de leur sécurité désastreuse. Elle a ensuite dû courir à travers une marée de poules, ou quelque chose s'y apparentant, pour s'échapper. Cet accident a été causé en raison de l'absence d'Adam pour des cours matinaux en cuisine. Bien qu'éveillée depuis longtemps, il a fallu combler cette perte en s'occupant d'un précieux Jardin et de confier la demeure au Thor vaillant pour honorer cette promesse faite à Julie. Vous avez croisé Madame Estrich, qui a l'air d'être une femme pleine d'expérience. Et ensuite, tu me retrouves moi. Effectivement, c'était une journée calme. J'ai bon ?

Mancinia sourit. Elle trouvait que sa mémoire s'était sacrément améliorée. Certainement à cause de son travail et du temps passer à étudier la médecine de son peuple. Elle était d'ailleurs venue se détendre, mais aussi se fournir en ouvrages médicaux des Déchus. Ils étaient pointus dans ce domaine, autant se permettre d'apprendre au mieux. Ça sauvait des vies.

Cela fait longtemps que je n'ai pas cuisiné de moi-même. Vous apprenez, ou vous enseignez aux autres ?

Elle eut un moment de réflexion.

D'ailleurs, cet Adam ... Ce ne serait pas Adam Pendragon ?

Était-il possible que ce soit ce Déchu ? La probabilité était ... Elle se souvenait de lui. C'était l'un des participants du Bal d'Encens. Il avait d'ailleurs réussi à rendre Neah ... Jaloux. Maintenant, l'Humaine savait que son Gardien avait éprouvé ce genre de sentiments à l'époque. Tant de temps avant que ...

Il y a plein de choses à apprendre à Avalon ... Hum.

Il faudrait peut-être qu'elle rencontre cette Madame Estrich, ou des femmes expérimentées dans le domaine. Elle avait lu des ouvrages de tous horizons, mais comme le disait si bien Jil, l'expérience était la clé. Non. Elle ne ferait rien avec un autre, ou une autre, que son promis. Ses fiançailles étaient sincères. Seulement, elle avait envie d'être la meilleure partout, car quand elle serait mariée ... Elle avait bien l'intention d'en profiter sous tous les aspects.

Post II | 825 mots


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Jil
Sam 01 Fév 2020, 00:00


Jil ne pouvait que rester admirative ; les yeux pétillants, elle écouta la Matasif narrer sa journée à la perfection : elle la tournait même à son avantage en objectant certains passages. C’était loin d’être anodin ou banal. Elle avait l’habitude qu’une partie de ses récits se perdent dans le vent ; il lui arrivait régulièrement d’en perdre le fil elle-même, alors que quelqu’un s’en empare comme ça c’était à la fois flatteur et impressionnant. Elle avait même réussi à ressortir certain des prénoms de ses amis ! Toute au jeu, la Lyrienne fit une petite moue peu convaincante, et croisa les bras en soufflant :

— « Bon, d’accord, d’accord ! Pas de gage pour cette fois, mais je t’ai à l’œil ! Et le bon ! »

Elle tira la paupière de son œil droit du bout du doigt, et tira la langue, avant d’éclater de rire. Son début de journée était déjà derrière elle à présent, et elle était toute à son invitée. Régulièrement, les autres clients du restaurant se tournaient vers elles, amusés, agacés, ou simplement sidérés ; mais elle ne les voyait pas, ou leur souriait en réponse. La rousse était assise étrangement sur sa chaise, à moitié de travers, les pieds remontés sur le siège, assise sur l’une de ses jambes, le menton sur son autre genou. Sa chemise enfilée à la va-vite laissait parfois entrevoir un bout de poitrine dénudée lorsqu’elle faisait de grands gestes ; et elle passait son temps à ranger les mèches qui lui tombaient sur le visage. Elle n’avait pas sa place dans ce genre d’établissement, mais nul ne semblait pressé d’ennuyer quelqu’un que l’Humaine laissait volontiers s’asseoir avec elle. Sans que Jil en ait conscience, elle jouissait de la réputation de sa compagne de table, sans quoi elle aurait été raccompagnée à la sortie avant même de voir la couleur d’un menu. Elle reprit d’un ton enjoué :

— « Il faudra tout de même que je trouve ton vrai prénom ! C’est vrai que c’est étrange de s’appeler ‘Lamatasif’, on dirait un genre d’animal ruminant de montagne de taille anormale. Pas que ça veuille dire qu’il est pas mignon, hein ?! J’adore, mais c’est vrai que c’est pas banal. Non, je donne des cours, mais bon, je ne suis pas vraiment une experte ou quoi que ce soit, c’est juste que lui il est vraiment nul. Bon, et puis c’est généralement une bonne occasion pour du sexe, donc on en profite toujours un peu. Mais oui, c’est bien Adam Pendragon ! Tu le connais ?! Par ses cours ou au lit ? Je sais qu’il se balade un peu partout, comme moi, peut-être que tu l’as croisé à une autre occasion. On était récemment dans un monde parallèle contrôlé par un dieu qui s’ennuie et qui nous fait revivre des moments de l’histoire pour qu’on puisse modifier le destin, la routine, quoi, mais on a croisé beaucoup de gens, c’était top ! »
Elle commença à évoquer en brides d’histoires sans queue ni tête leurs aventures, le conflit Ange entre Démon, la terre qui s’effondre dans un immense cratère, ou encore la tempête de neige au milieu de l’île tropicale et son sauvetage hérisson. Bien que décousue, elle n’était pas avare de détails, et on apportait déjà les plats principaux lorsqu’elle reprit son souffle.

— « Et c’est comme ça que j’ai passé quelques mois sur un bateau pirate. Un bon moment ! Et toi ? Tu as dû vivre beaucoup de choses depuis la dernière fois ! Des amours, des aventures, des explosions peut-être ?! Il faudrait que je t’amène Adam un jour, lui aussi, il a plein de choses à raconter ! Comme la fois où on s’est rencontré, ou le jour où j’ai accidentellement laissé les abeilles tueuses de Basphel en liberté dans la classe. De toute façon, il n’y a pas eu de blessés. Tout un bazar pour pas grand-chose, et les parents dans tous leurs états, alors que la plupart des étudiants étaient ravis de l’expérience. Certains. Bon, Caroline était contente, au moins, mais elle aime bien les abeilles, c’est pour ça. »

Elle lorgna sur le canard dans son assiette, rosé et fumant, luisant de sauce au caramel et au gingembre, et les petites pommes de terre dorées qui reposaient sagement autour, dans une présentation parfaite. Elle sourit d'une oreille à l'autre et se saisit de sa fourchette d'une manière qui laissait facilement comprendre qu'elle n'avait aucune notion des manières qui convenaient à ce genre de restaurant, et s'exclama :

— « Bon appétit ! »

744 mots.


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Mancinia Leenhardt
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◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 01 Mai 2020, 22:10

Je suis sauvée ! dit-elle en relâchant un petit rire.

Un gage pouvait être très amusant, mais aussi terriblement dangereux. Elle ne pouvait pas vraiment se permettre de réaliser n'importe quoi et pour n'importe qui, parce qu'au-delà de sa propre réputation, qui n'avait pas attendu la vérité pour être entachée, c'était surtout les siens qui risquaient quelques remarques. Soit dit en passant, elle imaginait mal Jil lui donner quelque chose de malfaisant à dessein, c'était une personne vive et amusante. Comme un bol d'air frais et léger après avoir traversé une fournaise, la pression de la survie sur les épaules. Ça faisait un bien fou, mais cela la rendait relativement perplexe de voir les autres clients s'agacer de l'énergique demoiselle qui l'accompagnait. Elle était certes un peu bruyante, mais ils devaient tous avoir vu pire. Grossier et moche. Ça, c'était bien les Réprouvés ... Dans un sens, Mancinia trouvait qu'elle n'avait pas tort. Lamatassif, ce n'est pas terrible. On dirait presque le nom d'une nouvelle espèce animale. Elle se promettait que, si l'opportunité lui était donnée, elle donnerait ce patronyme à une découverte. Il y avait tant de territoires encore inexplorés. Elle avait bien l'intention de mettre un pied sur celui qui serait le sien. Quoique, ce qui l'impressionnait présentement, c'était de trouver quelqu'un qui parlait bien plus qu'elle ! On lui avait souvent reproché son nombrilisme et ses babillages, mais là ... C'était agréable d'écouter. De ne pas faire attention à ses gestes, à sa manière de se tenir, à ce qu'elle disait. L'Humaine arquait un sourcil lorsqu'elle fit état d'un ruminant.

Tu me compares à une vache, Jil ?

Elle sourit à nouveau.

J'aime bien ces animaux, tu as de la chance ! Ce sont des êtres utiles, en plus de fournir du lait, elles ne se laissent pas faire ! De vrais guerrières !

Sans doute aurait-elle pu commettre quelques blagues, mais l'Humaine n'osait pas vraiment. On ne savait jamais, les étrangers ne comprenaient pas toujours. Jil continuait en précisant bien des détails qui ne manquaient pas de lui arracher quelques rires. En y repensant, à une époque, elle aurait été gênée ou aurait esquivé certaines remarques ... Elle remarquait bien que les choses avaient changées. Depuis son éveil, ou depuis qu'elle avait dit ses sentiments à Neah, elle se sentait plus ... libérée. A moins que ce ne soit l'âge ? Elle n'était plus une demoiselle perdue au milieu des loups, après tout ... Elle était elle-même devenu un loup. Cette pensée lui arrachait un sourire, tandis qu'une bataille épique se déroulait devant ses yeux. Son interlocutrice aurait fait une bonne conteuse. Lorsque le serveur vint apporter leurs plats, ce fût une opportunité pour celle-ci de reprendre son souffle. C'était comme si elles discutaient depuis des heures. Mancinia appréciait la chair rosée est très parfumée de sa commande. Le poisson n'était pas très répandu au coeur du Désert, elle en mangeait donc dès qu'elle en avait l'occasion.

Ce doit être amusant de suivre vos cours, un peu de danger maintien éveillé les élèves ! dit-elle en savourant des yeux son saumon poché. Bon appétit !

Elle mit une bouchée dans sa bouche. Une tuerie. Son bouillon était dosé à la perfection, alliant les douceurs du vin blanc, des herbes aromatiques, de la carotte, de l'oignon, du sel et du poivre. Beaucoup. Mancinia adorait ça.

Wow, c'est tellement bon !

Puis, elle se reprit. En observant Jil, loin de s'outrer de ses manières, elle prit conscience que les siennes étaient bien plus maniérés au fil du temps ... Décidément. Un fossé la séparait de son ancienne existence.

...Je dois avouer que depuis quelques temps, ma vie se résume à prendre soin des miens. Ça me plaît vraiment de m'assurer que tout tourne à la perfection pour que d'autres Humains puissent profiter sereinement de l'existence, mais une vie d'aventures me manque aussi. Je me dis que c'est la vieillesse qui le veut ... Il est temps de me marier et d'avoir des enfants pour faire honneur à mon peuple. Présentement, je suis venue pour quelques jours en vacances, mais le fait est que je suis perdue dans les ouvrages d'études...

Elle avalait un grand morceau de saumon, mâchant avec extase ce dernier.

J'apprends la médecine, crut-elle bon de préciser. J'ai de solides connaissances, mélangeant les pratiques magiciennes et humaines, mais les Déchus sont ... fascinants à ce niveau. Bon ... Je ne comprends rien à la Magie, mais tout ce qui est technique est très intéressant !

Puis, elle réfléchit à ce que son interlocutrice avait dit d'autre.

Tu m'as demander d'où je connais Adam Pendragon. C'était avant la Guerre des Dieux ... Par une célébration sur le mariage. Il était venu pour se trouver une partenaire de vie, mais de mémoire, cela n'a pas été très concluant pour lui. Ceci dit ... Qui sait si lui et d'autres participants n'en n'ont pas profité pour s'amuser.

Elle interrompit sa main à mi-chemin entre son assiette et sa bouche pour se mettre à rire.

Il ne m'a pas vraiment fait forte impression, mais au moins ... Je me suis rendu compte que moi ... J'aimais quelqu'un.

C'était vrai. C'est parce que son contact l'avait un peu dégoûté qu'elle s'était rendu compte vouloir sentir celle d'un autre.

C'est un Luxurieux, pas vrai ? ... Et toi, Jil, tu ne ressembles à aucun autre Déchu que j'ai croisé depuis que je suis ici. Tu n'en es pas une, pas vrai ? Je suis curieuse de savoir à quel peuple tu appartiens, si ce n'est pas trop indiscret, bien sûr.

Post III | 913 mots


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