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 Le Feu et le Sang

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Ven 31 Jan 2020, 19:26


Le Feu et le Sang



« Encore Harik ! » Harik et sa famille habitaient sur l’une des nombreuses îles qui s’étendaient dans la Mer de Cristal. La plupart était des Lyrienns qui n’avait pas vu leur élément se révéler. Ils avaient choisi de se regrouper là, loin de l’Archipel d’Aeden. Une Cité plutôt grande s’y tenait, celle-ci ayant échappé à la Reine des Glaces. La nouvelle de la survenue d’un nouveau Roi avait fait son chemin jusqu’à Özgürlük mais personne ne souhaitait repartir. Ils ne seraient pas acceptés, pas dans ce contexte. La victoire du Dieu-Roi avait éclaté Aeden et la vie de mixité – certes complexe à l’époque – avait totalement disparu, sauf dans la Capitale elle-même. Et puis, sans parler de ce qu’il se passait chez eux – ou anciennement chez eux puisqu’ils ne pouvaient être considérés comme des Lyrienns – ils avaient trouvé un équilibre ici.

Harik était un enfant de huit ans, environ. Il était particulièrement petit pour son âge. Ses joues rondelettes le rendaient mignon, un peu comme tous les petits garçons. Ses yeux bleus s’ouvraient sur le monde avait une curiosité débordante. Son père, qu’il appelait Baba, avait décidé de l’entraîner aux armes. Bien entendu, à cet âge-là, ils ne se battaient qu’avec des épées en bois, miniatures, pour que le garçon puisse la porter. La Cité de Kilise était réputée pour son temple, un édifice particulièrement imposant qui était déjà présent sur l’île d’Özgürlük avant leur arrivée. Ils l’avaient naturellement conservé, sans savoir exactement à quelle divinité il faisait référence. Autour, il y avait plusieurs habitations, de quoi loger les trois-cents habitants de l’endroit. Tous n’étaient pas des Lyrienns déchus. Certains voyageurs étaient simplement tombés sur l’île et avaient décidé de venir y vivre, enfantant petit à petit. Dans la périphérie des maisons se trouvaient des champs, champs que les parents de Harik travaillaient. Eu égard à l’absence de magie ambiante, sans que la majorité n’appartienne pour autant à la race des Humains, il fallait assurer un rendement nécessaire à la survie de tous. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher et Harik s’entraînait avec Baba. « Tu fais des progrès, c’est bien. » lui dit son père, satisfait des efforts de son fils. Le lendemain, il entraînerait sa sœur. Il alternait entre ses deux enfants. La fillette avait plus d’habilité que son frère. Elle était d’une grande ténacité, sans doute en partie dû à son caractère de cochon. Harik sourit. Son père était son héros. Pour lui, il représentait la perfection. C’était un homme chaleureux, solide, toujours là pour le réconforter quand il pleurait. Plus tard, il voulait devenir comme lui. « Merci, Baba ! Je m’entraîne dur, t’as vu ? » « Oui je vois ça. Tu deviendras fort en grandissant. » « Moi aussi je veux travailler aux champs, comme toi ! » « On verra plus tard. En attendant, tu dois surtout être attentif à l’école et bien faire comme on te dit. » C’était une école un peu improvisée, en réalité. Il y avait quelques enfants qui suivaient les cours de quatre ou cinq enseignants. La plupart ne l’étaient pas, de base. Ils avaient simplement voulu apporter à la communauté et, bien que non professionnels, avaient des talents certains, une culture étendue et une pédagogie intéressante. Bien sûr, Harik était encore petit mais il savait lire et écrire maintenant. « Allez viens, on rentre préparer le dîner pour ta sœur et Anne. » Anne voulait dire maman. « Super ! On fera comme la dernière fois ? J’avais bien aimé les œufs durs avec les betteraves et la salade en entrée et le potage de légumes ! » « On va voir, ça va dépendre si Tata et Vuvuk ont pendu. » Généralement, oui, mais parfois la météo pouvait jouer.

Sur le chemin du retour, Baba finit par prendre Harik sur ses épaules. Il pesait son poids mais le père de famille était résistant, à force de travailler aux champs. Ça forgeait un homme. Il n’était pas agriculteur avant de venir ici mais ébéniste. Il avait d’ailleurs continué à l’être, tout en développant d’autres talents. La communauté était très soudée et, au début, très peu nombreuse. Il avait fallu palier à tous les manques pour survivre. L’endroit n’était pas spécialement dangereux, bien qu’il y ait quelques bêtes sauvages sur l’île. « Bientôt à la maison ! » s’exclama le gamin, profondément joyeux. C’était fatiguant de s’entraîner, même si son père veillait à ne pas épuiser son fils. Il doutait que quelque chose de néfaste se produise ici. Les voyageurs étaient rares et, souvent, très peu nombreux quand ils arrivaient. « C’est vraiment joli ! » dit Harik lorsqu’ils passèrent devant le temple. Les vitraux étaient magnifiques et, l’intérieur, d’une beauté à couper le souffle.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Ven 31 Jan 2020, 20:35


Le Feu et le Sang



Räk fixait avec intérêt l’île qui se profilait à l’horizon. Plusieurs navires de Vampires allaient bientôt accoster. Avant d’être transformé en Enfant de la Nuit, il avait fait parti du Léviathan. Ses parents l’avaient nommé ainsi en hommage à l’Empereur, un acte que la moitié des pirates trouvait de très mauvais goût, bien que Drornleth soit particulièrement puissant et influent. L’aura qui émanait du Léviathan effrayait et beaucoup disaient que ce nom portait malheur et qu’il condamnerait l’enfant à un avenir sans gloire. Pourtant, rapidement, le blond avait fait ses preuves. Il était devenu le capitaine d’un navire, puis, au fur et à mesure des années, en avait possédé plusieurs. Il avait gagné sa réputation, celle d’un traqueur, un chasseur, qui ne reculait devant rien pour s’approprier le bien d’autrui. Personne ne lui échappait. C’était sans doute pour cette raison qu’il avait attiré l’œil de son Géniteur, un Vampire hiérarchiquement haut placé, appartenant à la Lignée de Vlad. L’homme l’avait séduit, à la manière des Buveurs de Sang. Cette séduction s’était déroulée sur les mers et les océans, en une course poursuite effrénée. Le Vampire et lui s’étaient croisés plusieurs fois sans que jamais il ne puisse lui mettre la main dessus. Presque, à chaque fois, mais il n'avait jamais été assez rapide. Räk s’était alors pris de passion pour cet homme, une passion dangereuse. Finalement, lorsqu’il avait enfin réussi à le coincer, il s’était rendu compte que c’était lui, en réalité, qui s’était fait avoir. Le Vampire l’attendait, si désirable, si attirant. Il était devenu son Enfant, perdant ses repères, devant dire adieu à la lumière du soleil. Il avait dû apprendre à vivre différemment, à réfréner des instincts qu’il avait toujours eu à cœur de suivre. Il en allait de sa survie. Il avait suivi les enseignements de son Père et, avec le temps, il avait réussi à se maîtriser, pour le plus grand déplaisir de ceux qu’il attaquait depuis. Les habitants de l’île d’Özgürlük en feraient bientôt partie.

Lorsqu’il avait atteint le rang de Sëhnvors, il avait commencé à charmer son ancien équipage. Il faisait confiance à ces hommes. Il les connaissait, savait qu’ils étaient, tout comme lui, d’excellents chasseurs. Ses Enfants s’étaient multipliés, ces derniers engendrant à leur tour petit à petit, jusqu’à donner une flotte d’une centaine d’hommes et de femmes, capables de dévorer des villages entiers. Entraînés au combat, ils lui obéissaient tous au doigt et à l’œil. Il était leur Père, leur Ascendant. Ils lui devaient le respect. Ils lui étaient soumis. Finalement, peut-être qu’il finirait aussi puissant que le Léviathan lui-même. C’était un objectif, un but conféré par le nom qu’on lui avait choisi. Malgré sa sagesse, il était très loin de se douter qu’égaler l’Empereur était impossible.

Il se détourna de l’horizon pour rejoindre la cale où l’attendait une partie de ses Descendants. Il savait que, sur les autres navires, ses Enfants les plus méritants dispenseraient les mêmes consignes que lui. « Nous allons arriver d’une minute à l’autre. Le soleil s’est couché et les habitants d’Özgürlük ne se douteront de rien. Nous les surprendrons au début mais ils sonneront rapidement l’alerte grâce à leur système de cloches. Pour avoir étudié l’île, les plus faibles essaieront de fuir par les champs. Les plus forts tenteront de se battre. Dans tous les cas, la chasse n’en sera que plus intéressante. Nous sommes cent, face à trois-cents individus, dont quelques vieillards et enfants. Nous mettrons le feu aux habitations pour les pousser à sortir puis, lorsque ce sera fait, nous ferons de même avec les champs. La traque commencera dans le feu et se terminera dans le sang. » Il sourit. « Montrez-moi ce que vous savez faire, faites sortir l’agressivité qui sommeille en vous. Faites confiance à votre instinct de chasseur et nous les écraserons. »

Räk avait choisi l’île d’Özgürlük pour une raison bien précise : elle n’appartenait à aucun Souverain. Elle était composée d’individus qui avaient choisi de s’exiler, de se mettre hors de portée de la protection d’un Roi. Aussi, l’existence ou non de ces derniers n’importait à personne si ce n’était à eux-mêmes. Il pouvait donc les écraser sans le moindre risque. Peut-être que certains groupuscules bénéfiques le poursuivraient – et à vrai dire, il en doutait – mais jamais un Monarque ne viendrait mettre son nez dans ses affaires. Les Magiciens, peut-être, car ils étaient ceux qui veillaient à la Paix. L’armée des Mages Blancs servait surtout à préserver les individus. L'Ordre d'Hébé peut-être, également. Seulement, il doutait que la Cité de Kilise ait déjà attiré leur attention. Si c’était le cas, eh bien, un nouveau jeu pourrait débuter, plus dangereux ; meilleur.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Ven 31 Jan 2020, 21:44


Le Feu et le Sang



« Baba ! » cria soudain Harik. Il était dans son lit et avait été réveillé par des bruits dans le couloir. Des cris résonnaient dehors. Les cloches tintaient, en provenance du Temple et des habitations les plus externes de la Cité. « Chu… chut… Harik… » murmura sa mère en entrant dans sa chambre. Elle portait une bougie qu’elle essayait de cacher au mieux avec l’une de ses mains. « Viens mon chéri… Nous devons partir. » « Qu’est-ce qu’il se passe Anne ? » « Je ne sais pas Harik… » confia sa mère d’une voix qui n’était qu’un murmure désespéré. « Baba est allé chercher ta sœur. Ils vont nous rejoindre. Nous devons sortir dans le couloir. Tu vas être un grand garçon, d’accord ? Il ne faut pas faire de bruit, tu as compris ? » C’était grave, très grave. Toutes les cloches de Kilise n’avaient jamais sonné en même temps. Des cris se faisaient entendre ici et là, accompagnés de bruits anormaux. L’Anne s’approcha d’une des fenêtres, faisant un signe de la main à son fils pour qu’il reste là où il se trouvait. La lune éclairait la ville mais pas seulement. Des flammes commençaient à manger les façades et les toitures de quelques maisons, plus loin. La jeune femme sentit la boule qu’elle avait dans l’estomac se renforcer. « Anne ! » fit Harik. La mère de famille sursauta et se dirigea vers son fils. Elle le prit par la main. « Viens Harik ! Sois silencieux ! Ne parle pas, s’il te plaît ! » Elle avait vu des silhouettes courir et se faire rattraper par ce qui semblait être des hommes mais qui avaient l’agilité de bêtes sauvages. « On va rejoindre Baba. » lui dit-elle tout bas. « Je… je vais éteindre la bougie, d’accord ? Il ne faut pas avoir peur. Nous devons partir. » Elle l’avait déjà dit. Elle avait du mal à faire face, à se dire qu’une telle situation pouvait arriver. Elle n’était pas préparée à ça. Elle avait peur pour ses enfants, pour son époux, aussi.

« Tu es là ? » « Oui… Tiens, prends cette épée. » « Mais… » « J’arrive mieux à manier la hache. Ne t’inquiète pas. » souffla l’homme tout bas. Sur les murs de la maison, les flammes de la Cité qui s’embrasait petit à petit venaient dessiner des silhouettes inquiétantes. « Silence les enfants… » murmura le père. Ils descendirent l’escalier, se faufilant par la porte arrière qui donnait dans une petite ruelle. Il valait mieux passer par là. La jeune femme tenait fermement l’épée de sa main droite, forçant son fils à avancer de la gauche. « Baba… » murmura Harik en regardant derrière lui. Il voulait s’assurer que son père était là. « Chut Harik. » Trop tard. Un bruit sourd se fit entendre. Une silhouette avait sauté sur le dos de Baba, provoquant un petit hurlement chez la fillette qui courut rejoindre sa mère alors que son père se débattait. Il recula jusqu’au mur le plus proche, serrant les dents et fonçant pour que son assaillant le lâche. Ça fonctionna. Entre deux soupirs, il souffla à sa femme de partir, qu’il la rejoindrait bientôt. Elle devait fuir à travers les champs avec les enfants, ils se retrouveraient. Il le promettait.

« Anne ! On ne peut pas laisser Baba ! » Elle le savait. Elle savait qu’ils ne pouvaient pas le laisser mais elle pensait aussi à ses enfants. Son mari s’en sortirait sans doute mieux s’il savait qu’ils avaient filé. Il se battrait. C’était un homme fort. Il réussirait. En fait, il était mort, sa chair déchiquetée par les dents du Vampire. Il baignait actuellement dans son sang, inerte. Elle le rejoindrait très vite, avec sa fille.

Au détour d’une ruelle, deux Enfants de la Nuit leur tombèrent dessus, affamés et sadiques. La femme brandit l’épée, perforant le torse de l’un d’eux. L’autre en profita pour attraper la fillette. Il connaissait le point faible de tous les parents. « Anne ! » hurla Harik. « Pars Harik ! » hurla-t-elle encore plus fort. Le Temple n’était pas loin. Elle le lui désigna d’un regard désespéré. Il comprit. Il hésita. Elle fronça les sourcils et répéta son injonction. L’enfant fila. Elle se retourna. « Lâche-la sale enflure ! » hurla-t-elle, prête à en découdre. Elle se battrait jusqu’au bout pour sauver la fillette. Elle ne la sauva pas et le petit Harik se retrouva orphelin, à l’intérieur d’un Temple qui commençait à prendre feu. Ils avaient un endroit qu’ils appelaient leur maison et une vie que personne ne pouvait toucher, avant.

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Jun Taiji
Ven 31 Jan 2020, 23:18


Le Feu et le Sang



« S’il te plaît monsieur le Dieu, sauve mon papa, ma maman et ma sœur. » murmura Harik, blotti sous l’autel. Ses petites jambes étaient repliées sur son buste. Ses mains étaient jointes dans une prière, sa dernière. Le feu s’étendait autour de lui.

Debout au milieu des flammes, il resta immobile un instant. Autour de lui, les cris continuaient de résonner mais s’éloignaient de plus en plus. Les habitants de l’île d’Özgürlük n’étaient plus qu’une poignée dans l’enceinte de Kilise. Peut-être dix vivants. Les autres étaient morts. Ils ne comptaient plus vraiment pour les Vampires, inconscients du travail des Ombres qui faisaient ce qu’elles pouvaient pour récupérer les Âmes et sortir les Esprits de ces dernières avant de partir les glisser dans le ventre des femmes du Monde entier. Le pacte avec les Chamans ne pouvait pas être respecté dans ces conditions. Les Esprits étaient laissés là et devaient comprendre par eux-mêmes ce qu’il se passait au juste. Bientôt, il n’en doutait pas, les choses se calmeraient et rentreraient dans l’ordre. Ce n’était qu’une question de temps. Il serait miséricordieux avec les Ombres traîtresses si on lui donnait ce qu’il voulait.

Un Vampire, intéressé, essaya de se jeter sur lui. Erreur de cible. Il ne bougea pas mais le corps de l’Enfant de la Nuit se heurta violemment à un mur invisible. Il se moqua gentiment, toujours taquin avec les crétins. À vrai dire, il n’aimait pas beaucoup les races maléfiques de manière générale. Elles lui filaient de l’urticaire. Les Démons, c’était personnel. Les Vampires… Hum… Peut-être était-ce parce qu’un Vampire l’avait arraché à sa Protégée, jadis ? Il l’avait tué, un peu plus tard. Finalement, tout était personnel. Pouvait-il leur en vouloir, aux Suceurs de Sang ? Non. Leur existence n’avait été rendue possible qu’à cause d’une maladie qui s’était propagée à travers l’eau. Ils avaient été Humains, il y avait très longtemps. Ce n’était pas de leur faute, bien que des millénaires se soient écoulés depuis, faisant de ce peuple un peuple de conquérants. En faisant fi de l’homme qui se tordait de douleur par terre, il commença à avancer jusqu’au Temple, rongé par les flammes. Il l’aimait beaucoup celui-ci. Il était ancien. Il avait fallu des siècles pour l’ériger. Des Hommes sans magie l’avaient fait pour lui. Sa disparition le peinait.

Quelques minutes plus tard, il entra dans le monument. Il parcourut l’immense salle. Les bancs qui se trouvaient de chaque côté de l’allée centrale étaient en train de brûler. Il monta les quelques marches de l’escalier et se dirigea vers l’autel. Là, contre la pierre qui commençait à chauffer, il s’assit. « Bonsoir. » dit-il à l’enfant qui était caché là, tremblant et sanglotant. Il appuya sa tête contre le marbre décoratif, la penchant en arrière pour regarder les peintures partir en fumée. Il soupira, se sentant soudainement las. Il aurait pu empêcher ce désastre. Il en avait la puissance mais c’était autre chose qui l’enchaînait. Il savait que ceci devait se produire. « Bon… Bonsoir… » fit Harik en reniflant. Il ne savait pas pourquoi mais il savait que sa prière avait été exaucée, que cet homme était le Dieu relié à ce Temple. « Vo… Vous avez sauvé ma famille ? » « Oui. Je sauve tout le monde. » murmura-t-il avec un sourire. « C’est vrai ? » « Oui. Pourtant, l’on me craint. » « Pourquoi ? » « Parce que l’inconnu fait peur et souffrir les gens. Ils pensent que je leur arrache leurs proches. Ils ne comprennent pas que j’ai créé un endroit pour palier les erreurs de la Création, un endroit où ils pourront être réunis pour l’éternité, sans que jamais rien ne puisse venir troubler leur existence. » L’enfant sanglotait moins. Il écoutait cet étrange individu. « C’est où ? » « Loin dans les cieux, si loin que même les Anges ne pourraient jamais l’atteindre en volant. » « Ah bon ? » Le feu crépitait et se rapprochait. Le garçon ne sentait pas la chaleur monter. Il ne sentit pas plus les flammes commencer à ronger sa chair, quelques temps plus tard. « Oui. C’est un endroit qui n'ouvre ses portes qu’à ceux qui n’ont plus de corps. Tu vas pouvoir y aller, bientôt. » « Et il y aura Baba, Anne et kardeş ? » « Oui. Vous pourrez rester ensemble à jamais, heureux, là-bas. »

Plusieurs heures plus tard, le feu s’était estompé. Le plus gros du bâtiment était toujours debout. La charpente s’était effondrée. Des débris de bois étaient étalés partout, certains qu’à moitié rongés par les flammes. Il était toujours là. Il posa sa main sur ce qu’il restait du corps de l’enfant, calciné. Il n’avait pas laissé l’Ombre s’approcher. Il avait ôté lui-même son Âme. Il la tenait dans son autre main. Il se releva et sortit l’Esprit de l’enfant de son habitacle, l’envoyant directement dans l’Au-Delà avec un sourire confiant. Il était la continuité. Il était la Mort.

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