« Vous avez finalement relevé mon défi ? » Aria était en train d’allumer des bougies. Elle resta un moment sans bouger avant de daigner regarder son époux. Il était habillé de noir et portait une cape royale en fourrure, rouge et blanche, qui descendait jusqu’au sol. Sur le sommet de sa tête, il y avait une couronne. Elle le fixa. « Un nouveau jeu ? » demanda-t-elle sans répondre à sa question initiale. Il s’avança. « Nous pourrions tester mon costume au lit si cela vous dit. Je pourrais être un Roi tyrannique qui abuse de ses sujets. » « Huum... Trop classique. » dit-elle en laissant glisser ses mains sur son torse. S’il y avait bien un domaine où il lui était agréable, c’était celui du sexe. Pour le reste, elle avait simplement envie de l’étrangler. Elle avait déjà essayé de lui administrer du poison. Il le savait. Il avait observé son verre quelques secondes, l’avait regardé avec un sourire en coin, et l’avait bu tranquillement, la complimentant sur la cuvée. Il était terriblement insolent et, finalement, elle savait qu’elle n’avait rien à lui reprocher de particulier. Il n’était pas jaloux, ne l’étouffait pas, avait des hobbies particulièrement intéressant, n’était presque jamais présent et savait comment l’amuser. Il aimait agrémenter leur vie sexuelle et n’avait aucun tabou. Néanmoins, il était trop mystérieux et même les Esprits ne voulaient rien confier. Elle savait qu’il y avait quelque chose d’étrange qui l’entourait. Parfois, l’expression de son visage lui rappelait quelqu’un d’autre et elle devait avouer ne pas apprécier la plaisanterie. Elle se demandait qui il était. Il n’avait pas l’intention de le lui dire. Ça l’enrageait, d’où ses tentatives infructueuses de meurtre.

« Mon défi ? » murmura-t-il en approchant ses lèvres des siennes. « Bien sûr. Je ne vois pas ce qu’il trouve à ce Vampire. Il est totalement déconnecté de la réalité. » Il voulut l’embrasser mais elle détourna le visage et fit quelques pas pour se dégager de sa proximité. Il se stoppa et finit par sourire. Quelle petite effrontée. « Alors ? » demanda-t-il. « Je lui ai envoyé un objet qui devrait l’aider dans sa misérable existence. » « Vous savez que son Destin est prometteur. Arrêtez de faire comme si. » Elle lui sourit. Leur couple était intéressant. Ils alternaient entre vouvoiement et tutoiement selon les jours. Parfois, ils faisaient semblant de ne pas se connaître. D’autres fois, ils étaient complices d’une façon si parfaite qu’elle en oubliait sa volonté de meurtre. Tout ce qu’elle détestait tenait sur ce bout de papier qu’ils avaient tous les deux signés et qui la désignait comme sa femme. Ce statut était à vomir. Peut-être que s’ils n’étaient pas mariés, elle aurait pu l’apprécier. « Je fais ce que je veux mon cher. D’ailleurs, avez-vous réussi le défi que je vous ai lancé ? » « Bien sûr. Aucun jeu ne me résiste. » Ce n’était pas de l’orgueil. Elle n’avait jamais gagné aucune des parties qu’elle avait commencées contre lui. À chaque fois qu’elle l’accusait de tricherie, il s’avérait que son coup était permis.

Il tenta de nouveau de s’approcher et elle sembla soudainement trouver la cheminée bien plus intéressante que lui. « Vous me fuyez ? » Elle se retourna, sa silhouette se détachant des flammes. Son sourire s’agrandit. « Peut-être voulez-vous que je vous amène l’une de vos nouvelles lubies ici ? Qui ? Priam Belegad ou cet Humain ? » Il y eut un silence. « Ou peut-être pourrais-je prendre l’apparence de l’un d’eux si mon faciès vous est désagréable aujourd’hui ? » « Je veux divorcer. » finit-elle par dire. Il rit. « Oh non, ça, ce n’est pas négociable. Vous devez apprendre à composer avec ce statut, Aria. Je comprends ce qui vous dérange mais nous avons un accord et vous l’avez signé en toute connaissance de cause. » Il s’approcha et plaça ses mains de chaque côté de sa tête, sur le conduit de la cheminée qui montait contre le mur. Il aurait dû se brûler mais ne sembla pas s’en préoccuper. « Vous êtes bien avec moi et vous le savez. Vous devez vaincre ce traumatisme. C’était il y a des siècles et des siècles. » Il se mit à murmurer. « Je vous assure que je ne prendrais pas votre place et que je ne vous veux que du bien. » « Et quand comptez-vous m’expliquer ce que fait cette femme endormie dans le sous-sol ? » Il se pinça les lèvres. « Qui est-elle ? » demanda la Dame Rouge. Il soupira et se détourna. Elle rit et changea de sujet. « Je lui ai envoyé un présent qui devrait lui faciliter la vie… ou la lui compliquer. Sans doute ne comprendra-t-il pas l’utilité. » Il fit demi-tour et la souleva pour la porter sur l’une de ses épaules « Parfait. Maintenant nous allons faire l’amour et, ensuite, quand nous aurons terminé de nous disputer, je vous aiderai pour l’Empire. Vous pourrez me mordre si ça vous dit. » « Si je peux mordre… » dit-elle, la tête en bas.

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Cadeau de Nicolae: